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"Fabrice à Waterloo", Mai 1944
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Nov 15, 2022 10:53    Sujet du message: "Fabrice à Waterloo", Mai 1944 Répondre en citant

Et pour terminer le 1er mai, une part de Houps et deux de Demo Dan.

1er mai
Sur le terrain
Carnet de notes
Non loin du front…
– Hé, Santini, les pelles te font peur ?
‒ C’est pas ça, sergent. C’est que les fayots de Bruno me foutent la chiasse. Les feuillées sont pas faites, mais j’ai les boyaux qui tricotent des napperons, là !
‒ Ah, d’accord ! T’as besoin d’un peu d’intimité ? Mais fais gaffe où tu poses culotte, y peut rester des trucs pas clairs !
‒ Ben pareil pour toi, sergent. Si jamais tu sens que ça sonne bizarre sous ta pelle…

Le caporal laissa le reste de l’équipe s’atteler à la tâche. Pas trop compliqué : on avait décidé d’aménager une tranchée. Les Frisés avaient fait la moitié du boulot, pourquoi se gêner ? Et le coin était propre, d’après le génie. Enfin, ce coin-là, du moins.
Il s’approcha d’une épave déjà marquée de rouille, que les équipes de récupération avait négligée. Un blindé allemand. Pas de croix jaune signant sa dangerosité. Bon. Dans le sol, le trou fait par la mine qui avait démantelé le blindé était plein d’une eau boueuse traversée de rubans irisés. Divers débris s’y livraient à une régate âprement disputée.
Il contempla pensivement la chose tandis que la Nature opérait.
Sa méditation laissa la place à une certaine curiosité : vu sous cet angle, il y avait comme un truc bizarre dans toute cette saloperie. Libéré de son fardeau et ayant retrouvé sa martiale dignité, il jeta un regard à la ronde. Son choix s’arrêta sur une branche déchiquetée. Une grosse mouche aux reflets métalliques venait de s’y percher.
La branche heurta quelque chose. Prenant garde de ne pas choir dans ce cloaque, notre pêcheur en eaux troubles insista. Un remous lui permit un court instant d’y voir plus clair.
‒ Dis donc, Santini, il t’en faut du temps pour chier quatre fayots !
‒ Fais chier, Jacob ! Ramène-toi plutôt avec les gars !

Peu après, la petite équipe se tenait à l’opposé du cratère, les yeux rivés sur la branche qui fouillait la bouillasse. Plusieurs expressions imagées fusèrent lorsque la trouvaille du caporal daigna enfin se montrer.
‒ Putain ! T’as raison, une paluche !
‒ Et m’est avis que le proprio est au bout, tu vois…
‒ Bon Dieu ! C’est si profond que ça ?
fit le sergent en reculant préventivement.
‒ Ça, sergent… Sûr qu’y a mieux comme baignoire…
Santini leva les yeux vers le sergent : « Alors ? »
‒ Bon, d’accord. On va pêcher. Ahmed, file chercher un bout de corde et de quoi faire un grappin. T’arrives à le bouger, caporal ?
‒ Nan. Si ça s’trouve, l’est coincé sous un morceau du truc, là.
‒ Ouais, alors, il nous faudra une grue… Comment ça s’fait qu’on l’a pas vu ?
‒ Tu crois que les gars de la récup’ et les collectionneurs de souvenirs ont regardé ça de près ? Comme tu dis, ça doit être profond. P’têt un PC souterrain ?
‒ PC souterrain toi-même ! Suffit que deux trucs tombent au même endroit, pas forcément en même temps. L’a pas plu que d’la flotte, ici.
‒ Pis, le niveau d’vait être plus haut. Pis, on s’en fout ! Tiens, file-moi le machin, Ahmed.

Avant de lancer l’assemblage de ferraille, Santini en éprouva la solidité. Au troisième essai, on eut quelque espoir. Au cinquième, le bricolage mordit. On se mit à trois – chacun, y compris les spectateurs, avec des pensées diverses.
Et le fruit de leurs efforts apparut. Le grappin de fortune avait croché dans un ceinturon. Le ceinturon faisait son boulot, en ceinturant un uniforme. L’uniforme faisait ce qu’on attendait de lui : vêtir un type. Un officier, même. Le dit officier était boche.
Santini sortit son mouchoir pour s’essuyer les mains.
………
– Mes respects, mon capitaine.
Une musette flasque aussi douteuse que son célèbre mouchoir pendait à l’autre main du caporal. « C’est le serg… »
‒ Repos, caporal, repos. Qu’est-ce qui me vaut l’honneur de cette visite ?
‒ C’est le sergent, mon capitaine. Il a dit que c’était moi qui devais vous transmettre les affaires du macchab’, vu que c’est moi que j’l’avais dégotté.
‒ Doucement, caporal, doucement. Ma nuit a été brève. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Qu’est-ce que j’ai manqué ? Quel macchabée ? Les autres ont profité de la réunion d’hier pour faire des leurs ?
‒ Ha, c’est vrai, mon capitaine… Alors, voilà… On cherchait un coin. Pour les feuillées. Vous vous rappelez ?
‒ Hon hon…
‒ Et tout soudain, j’aperçois un truc. « Pierre-Ange », que j’me dis, savez, mon capitaine, j’ai du nez… « Pierre-Ange », que j’me dis, « ça, c’est bizarre… » Je m’étais un peu écarté, mon capitaine…
‒ Pour montrer l’exemple…
‒ Sûr, mon capit… enfin, non. C’est rapport aux fayots, mon capitaine. J’avais… euh… comme qui dirait les boyaux qui…
‒ … la chiasse à cause des fayots ? Pas de chance, hein…
‒ Tout à fait, mon capitaine. Alors, j’m’éloigne un peu, vous voyez… et là, le trou, l’était plein d’flotte… Et… euh, oui, mon capitaine… Alors, voilà t’y pas que j’vois comme qui dirait un truc pas catholique. Faut dire qu’à cet endroit, y’avait un tas de saloperies, mon capitaine ! Une chatte y r’trouv’rait pas… Heu, oui, mon capitaine. Alors j’me dis « Pierre-Ange, ça, c’est pas catholique. » Alors, j’prends un bout de bois, je tire, je pousse… et merde, c’était une main. J’appelle les gars, parce que la main, ben elle était pas toute seule. Y’avait le bras, et toute la collection d’abattis.
‒ Un corps ?
‒ Ah, ça, mon capitaine, sûr ! L’sergent s’est radiné avec les gars, on l’a sorti de la flotte. C’est qu’il était lourd, l’salaud ! Heureusement qu’y fait frisquet, parce qu’y d’vrait sacrément schlinguer, sinon. L’a même pas gonflé…
‒ Mais… il était là depuis quand ?
‒ Ben, mon capitaine, on a pas pu lui demander. D’après moi, et l’sergent, il est d’accord, l’a été touché au ventre. P’têt qu’il a essayé d’se planquer quand on est arrivé. Et…
‒ Mouais, le froid, la flotte, l’hémorragie… D’accord. Et… ?
‒ Ben, on l’a foutu dans un trou, avec les autres, avec une croix, et un bout d’planche. On est chrétiens, quand même. J’ai filé ma musette au sergent, il a mis tout c’qu’on a pu récupérer du gars dedans, et j’vous les amène, c’est des papelards…
‒ Après trois… cinq jours dans la flotte ? Un torchon, oui ! Vous vous foutez de moi ou quoi ?
‒ Ben, c’est vrai c’que vous dites, mais y z’étaient dans l’enveloppe, là.
Il brandit la musette.
‒ Faites voir !

De Fresnay ouvrit la chose. Une espèce d’étui formant une double enveloppe taillée dans une toile de tente et une capote de cuir en occupait la plus grande partie. Il s’en empara. L’ouvrit.
‒ Son livret…
‒ C’est plutôt l’carnet, que l’sergent il a dit qu’ça pouvait être intéressant. C’est bizarre qu’il a pris toutes ces précautions. Enfin… Alors, j’ai dit au sergent : « Ben, sergent, toi, tu parles chleu, t’arrives pas à lire ? » Et y m’a répondu que pour le charabia d’Adolf, il avait bien appris deux ou trois trucs, comme ça, à droite et à gauche, mais pas à lire, pas comme le latin, qu’il savait lire, mais pas trop parler. C’est curieux, parce que moi aussi, j’ai appris l’latin, quand j’servais la messe, que j’étais môme : « Si ouisse pas kem, dominous vobiscoum » comme disait l’curé. Pardon mon capitaine… Mais pour de vrai, mon capitaine, que, si je réfléchis, moi, après tout… ben, j’suis capable de parler arabe ou berbère assez, mais pour lire leurs tortillons, là, macache !
‒ D’accord.

Distraitement, délaissant le livret réglementaire, le capitaine feuilletait un calepin. Son rapide passage dans l’eau ne l’avait pas détérioré outre mesure. A première vue, une espèce de journal. Il repéra des dates, quelques mots… Un croquis au crayon… Un autre, captant à la va-vite une scène du quotidien… Oui, oui… On pouvait peut-être tirer quelque chose de cette trouvaille. Il jeta un dernier regard au fond du sac. Une montre, un bout de tissu, et la plaque d’identité… La demi-plaque, plutôt. La suite du lettrage “Pz…” disparut quand il extirpa le bout de tissu : une épaulette, arrachée à l’uniforme. Ah ! Un Hauptmann, un collègue, donc…
‒ Très bien caporal. Bonne pêche ! Bravo ! Et le reste ?
‒ Le… le reste, mon capitaine ?
‒ Faites pas l’imbécile, caporal ! Il n’avait rien d’autre ? Pas de décoration ? Pas d’alliance ? Pas d’arme ?
‒ Ah… Ben, on savait pas que ça vous intéresserait, mon capitaine. Et puis, l’étui était vide. Si ça tombe, son arme est au fond du trou, mon capitaine. C’est qu’ça a pas été facile d’le repêcher, l’Fridolin ! Vous voulez que…
‒ C’est bon, caporal. C’est bon. Ce sera tout. Vous pouvez disposer…
‒ Mercimoncapitaine. Mon capitaine…

Le caporal Santini s’éloigna, laissant le capitaine songeur, tournant soigneusement les pages du carnet. Les premières étaient collées entre elles et il n’essaya pas de les séparer. Elles semblaient avoir été écrites à l’encre, une encre qui cédait la place au crayon, tandis que l’écriture se faisait de plus en plus petite, sans aucun doute par souci d’économie. Il chercha la dernière date. “April 4”… ? Mouais, les journées suivantes avaient dû être mouvementées… Et puis, deux lignes, plus épaisses, tracées d’une main malhabile. Et puis… plus rien…
Il fit passer les objets à qui de droit, et oublia l’incident… pendant quelques jours.
(A suivre)

L’Esprit de la Guerre (Dennis Kolte)
Paradis
Un marais au sud de Bogyiszló (Hongrie)
– « Il fallait le reconnaître : ce marais n’était pas si mal. Dans le fond, il avait même tout d’un genre de paradis terrestre. Humide, oui. Mais au moins aussi naturellement calme que tranquille. Notre groupe avait pris ses marques sous les frondaisons – quand nous n’étions pas de garde, il nous était possible d’échapper à la corvée régimentaire (qui n’aurait de toute façon pas eu grand sens ici !) pour des activités bien plus reposantes : pêche, lecture, tricot (toujours faire des chaussettes d’avance, une habitude prise sur l’Ostfront (1) ), sieste sur un rocher en observant de loin le Danube pris dans les brumes du matin…
Angoisse. Je pressentais que la Dame me rendrait visite bientôt, car tout ceci ne durerait pas. C’était bien trop beau pour cette terre, un vol de cigognes s’élevant dans le ciel du matin. A force de rêveries, de songes d’inaction et – aussi – d’intenses crises de fatigue où il m’arrivait de dormir six heures d’affilée en pleine journée, je m’égarais de longs instants dans le temps et l’espace. Et je voyais des silhouettes passer sur les flots, dans des allèges poussées par de grands êtres sombres vêtus de noir…
Un rêve en pleine conscience. Ce qui était très dangereux – car au fond, qui médite les yeux ouverts ne sait jamais quand il rêve ou quand il est en ce monde… »

De Sparte à Teutoburg (capitaine Pierre Percay)
… Puisque nous sommes amis
Environs de Kovačica (Voïvodine)
– « Ma lune de miel par anticipation n’avait pas duré bien longtemps. Comme de juste – et comme mon aimable ecclésiastique me l’avait enseigné, Mademoiselle Triebswetter faisait sa vexée, elle était indisposée. Cela lui passerait – ou pas. J’avais fait le geste approprié, en forçant ma nature comme mon être profond. A elle de considérer cet effort – en attendant, j’avais à faire mon devoir de soldat.
C’est d’ailleurs ce devoir qui m’amena près d’Orlovat, attiré vers les positions de la 2e Division du général Mihailovic par le son du canon. Lequel tonnait assez fort ce matin, alors que l’on n’était pourtant plus guère à l’offensive. On ne m’attendait visiblement pas. En approchant de la ligne de front, j’observai les tirs des 105 mm. Ceux-ci visaient d’évidence le village de Jarkovac, un peu plus à l’est. Je cherchais comprendre la raison de cet orage d’acier – mais rien à tirer, hélas, de l’officier de quart, qui avait déjà eu du mal à me rejoindre, car il se déplaçait d’un pas de bénédictin. A moins, sans doute, que ce soit celui d’une bénédictine…
Bref – à force de pénible baragouin, et alors que le barrage avait enfin cessé, je réussis finalement à obtenir un responsable. Ce dernier me précisa alors doctement que ce n’était pas les canons yougoslaves qui bombardait le village, mais bien ceux des Allemands – nos pièces à nous ne travaillant qu’en contre-batterie. Un enfant aurait ri d’un mensonge aussi grotesque. D’un ton que je souhaitais indifférent, je soulevai les anomalies de son récit : pourquoi la Wehrmacht gaspillerait-elle ses munitions de la sorte ? Pourquoi les forces royales – absolument pas menacées par cette curieuse démarche – leur répondraient-elles ? Et pourquoi, surtout, prétendait-on qu’il s’agissait d’une contre-batterie alors qu’on n’avait même pas fait sorti un télémètre pour faire mine d’estimer la distance des positions allemandes, de toute façon sans doute largement hors de portée ?
Et là, l’individu – dont je n’ai, hélas, pas retenu le nom – de m’asséner avec un aplomb effroyable qu’il n’y avait rien là d’étonnant, tant les Allemands étaient cruels, mauvais, énervés contre les Hongrois… et au final pas très malins. Pour ma part, je les estimais un peu mieux que cela – d’autant que je savais parfaitement que Jarkovac était avant tout peuplé de colons d’origine allemande ou hongroise. Lesquels avaient sans doute plus à craindre de l’armée royale que de la Heer…
– Dites-moi, cher ami, vous ne vous foutriez pas un petit peu de ma gueule ? Non ?
Moue de dénégation, tête vivement secouée.
– Non, allez ? Juste un peu ? PARCE QUE SI VOUS CROYEZ UNE SECONDE QUE JE VAIS AVALER UN TRUC PAREIL…
J’aurais pu tenir ce langage à mon odieux contradicteur. Mais cela n’aurait servi de rien, sinon provoquer un grave incident sur lequel “on” aurait sans aucun doute sauté pour obtenir mon renvoi. La cruauté de ma mission me frappait une fois encore en plein visage : observer, documenter, noter, rapporter… sous le mépris de tous et sans pouvoir rien faire pour changer les choses. Alors, je l’avoue, je suis reparti comme je suis venu. Les yeux sous ma visière et le moral dans les chaussettes. J’espérais que Gabriella me répondrait – à cet instant, j’avais grand, très grand besoin de me changer les idées. »


Note
1- NDE – Ce point est attesté par de nombreux témoignages de vétérans – évidemment, entre grand froid et fil de mauvaise qualité, la consommation était rapide, et ce, dans toutes les unités. N’en déplaise à la glorieuse logistique nazie, on voyait donc régulièrement des Waffen-SS à tête de mort faire leurs mailles dans les tranchées, entre deux assauts bolcheviques…
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Nov 15, 2022 11:01    Sujet du message: Répondre en citant

Ah oui ! Ces petits incidents racontés par le capitaine Percay. Ils sont OTL ... en 92 ...
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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John92



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MessagePosté le: Mar Nov 15, 2022 14:37    Sujet du message: Répondre en citant

...
Il s’approcha d’une épave déjà marquée de rouille, que les équipes de récupération avait négligée. Un blindé allemand. Pas de croix jaune signant (signalant ??) sa dangerosité. Bon. Dans le sol, le trou fait par la mine qui avait démantelé le blindé (l’engin ?) était plein d’une eau boueuse traversée de rubans irisés.
...
Mercimoncapitaine (Merci mon capitaine ). Mon capitaine…
...
Et pourquoi, surtout, prétendait-on qu’il s’agissait d’une contre-batterie alors qu’on n’avait même pas fait sorti (sortir ?? ) un télémètre pour faire mine d’estimer la distance des positions allemandes, de toute façon sans doute largement hors de portée ?
...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Nov 15, 2022 14:58    Sujet du message: Répondre en citant

@ John - "signant" et "Mercimoncapitaine" sont évidemment voulus.
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Casus Frankie

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Anaxagore



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MessagePosté le: Mar Nov 15, 2022 15:26    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Ah oui ! Ces petits incidents racontés par le capitaine Percay. Ils sont OTL ... en 92 ...


Bah on peut les placer à la guerre précédent ou à la suivante, changer les Serbes par les Bosniaques, ou les Hongrois et reprendre le même texte en changeant juste les dates. C'est toujours la même histoire.

Que nove sub sole?
Nihil, nemo.
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Hendryk



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MessagePosté le: Mar Nov 15, 2022 15:33    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:
demolitiondan a écrit:
Ah oui ! Ces petits incidents racontés par le capitaine Percay. Ils sont OTL ... en 92 ...


Bah on peut les placer à la guerre précédent ou à la suivante, changer les Serbes par les Bosniaques, ou les Hongrois et reprendre le même texte en changeant juste les dates. C'est toujours la même histoire.



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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Nov 19, 2022 11:46    Sujet du message: Répondre en citant

2 mai
De Sparte à Teutoburg (capitaine Pierre Percay)
Catharsis
Environs de Sefkerin (Voïvodine)
– « La demeure est ancienne, fragile, toute faite de planches de bois patinées par le temps. Pourtant il s’en dégage comme une impression de chaleur, émise par la lueur du poêle répandue sur les objets accumulés avec tendresse sinon avec goût au fil des ans.
– Je ne voudrais pas gêner… dis-je, hésitant.
Mais elle répondit immédiatement dans son serbo-croate de contrefaçon : « Pensez ! Comme vous dire… » Puis, en français un peu phonétique : « D’un seul coup, que c’est joli chez moi ! »
Le tout avec un charmant sourire, entre ses bras ouverts. Bon… Pour ma part, je considérais qu’il faisait humide dehors et je me laissai donc convaincre d’entrer. Mais comme j’aime à savoir où je mets les pieds, je tins ensuite à faire le tour de la bâtisse, à la recherche de l’un ou l’autre indice sur la personnalité de Gabriella, que je ne connaissais en fait que très peu.
Meubles en bois, napperons usés par les ans, une ou deux faïences pieusement peintes et conservées au-dessus du buffet. Dans un cadre, une image vraiment pieuse aussi, bien sûr : le Christ Rédempteur, illuminant du Saint-Esprit notre monde douloureux. Un tableau rassurant, par les temps qui couraient… Puis, dans une châsse de verre et de dorures, un tissu de velours rouge couronné de fleurs séchées. « C’est globe de mariée de ma mère ! » Tradition d’origine française ! Bien !
– Tout ceci est… une nouveauté pour moi.
Je parlais bien sûr des intérieurs décorés, de la touche féminine, de ce rendez-vous en tête-à-tête. Son visage traduisait son incompréhension. Il me fallut donc dissiper au plus vite tout malentendu – après tout, si Saint-François d’Assise prêchait aux oiseaux, c’était, je crois, parce qu’il estimait que leur beauté ne pouvait qu’en faire des créatures divines. Cela valait sans doute pour les femmes. Alors, avec du temps et du verbe…
– Vous savez Mademoiselle, n’y voyez aucune malice. C’est juste que je suis d’un naturel plus porté sur le spirituel que le terrestre.
– Ce qui veut dire ?
– Que je suis assez maladroit et pataud, surtout avec les dames.

Un aveu fait de bon cœur, qui eut au moins pour lui de la faire éclater de rire. Ce qui brisa la glace pour un instant fugace, pendant que nous nous laissions aller à glousser comme des lycéens pensionnaires après une plaisanterie imbécile dans le dortoir.
– Ça pas grave.
Elle s’assit sur un sofa fatigué par les ans, à la couverture rapiécée : « Viens ici avec moi. »
– Euh, vous êtes sûre ?
– Oui.

Le divan grinça sous le poids de mon uniforme. Les mains sur ma casquette posée sur les genoux, j’avais l’air d’attendre la punition du surveillant général. Elle tenta de m’attirer à elle. Je balbutie : « Ça risque d’être difficile. »
Ma réaction parut la surprendre, voire la vexer. D’habitude les hommes sont des loups en pareille circonstance.
– Ah bon. Pourtant tu regretterais pas.
– Aucune idée.

Un ange passa et s’en fut, avec l’élan de l’instant. Elle parut réfléchir, se leva, se rassit. Sortit un briquet du tiroir d’une petite table. Alluma une cigarette. Je ne bougeais pas beaucoup.
– C’est quoi en fait le problème avec toi ?
– Je vous l’ai dit, chère Mademoiselle. Ce sont des choses nouvelles pour moi. Il me faut du temps.
– Du temps, du temps… Ostobaság, tu m’as pris pour une petite fille ? Tu es marié c’est ça ?
– Point du tout, je vous l’assure !
– Déjà, si tu pouvais un jour m’appeler par mon prénom et me tutoyer, ça changerait. Je suis pas comtesse, et… Attends j’ai compris ! Je dégoûte, c’est ça ?

Le drame commençait.
– Non, pas du tout, je vous assure !
– Mais si, mais si. Toi toujours tiré à quatre épingles avec cheveux coiffés et moustache taillée. Tu cherches une comtesse.

Elle baissa la tête, le regard perdu vers le parquet. « Je pas comtesse. Navrée. Maintenant tu pars. »
– Gabriella, je ne vous ai pas…

Soudain, avec une force que je ne lui imaginais pas, elle m’empoigna le col des deux mains, tout en jetant la jambe gauche sur mes genoux. « Mais tu crois quoi ? Que c’être ma faute si papa parti et maman morte ? Que je toute seule ici ? Que je devoir… faire comme ça pour vivre ? »
Alors oui, nous sommes finalement restés enlacés sur ce divan. Elle a pleuré sur mon épaule toute la soirée. »
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Nov 19, 2022 11:48    Sujet du message: Répondre en citant

D’un seul coup, que c’est joli chez moi ! - Le diable boiteux, Sacha Guitry, 1948.

Un globe de mariée, pour ceux qui se demandent.


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John92



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MessagePosté le: Sam Nov 19, 2022 12:39    Sujet du message: Répondre en citant

Rien à signaler.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Nov 19, 2022 13:40    Sujet du message: Répondre en citant

Vraiment ? Je m'attendais à un genre de réaction.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Sam Nov 19, 2022 14:02    Sujet du message: Répondre en citant

A part que le capitaine Pecay est plus maladroit que moi avec les dames, je ne trouve rien à signaler.
Mais je suppose que tu voulais parler de l'orthographe assez étrange de la dame... vu qu'elel ne parle pas bien français je suppose que c'est voulu.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Nov 19, 2022 14:22    Sujet du message: Répondre en citant

Trop subtil Casus Cool
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John92



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MessagePosté le: Sam Nov 19, 2022 16:18    Sujet du message: Répondre en citant

La future patronne de la boîte d'escort girl?
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Nov 19, 2022 17:09    Sujet du message: Répondre en citant

RAAAAAAAAAAH bon Dieu ! Reprenons depuis le début.

Si je vous raconte les souvenirs, rédigées dans les années 70 par un vieux monsieur devenu entretemps député extrême droite catho (genre De Villiers) qui raconte :
- son amitié avec un serbe au Pirée,
- son départ vers le 2nd CA polonais, d'où il se débrouille à se faire virer,
- son retour amical vers ce même serbe, avec un baiser slave totalement pas serbe mais russe,
- leurs chevauchées jusqu'à Skopje, en multipliant les références à Alexandre le Grand,
- les retrouvailles avec la copine du Serbe, qui meurt - c'est bien dommage - d'un coup de fusil,
- les engueulades jusqu'à Nis tout en faisant des actions coup de poing avec un sergent musclé, et finalement une explication loin de tout témoin où (manque de pot encore) l'ami Dennis passe par là et tue le serbe,
- la profonde tristesse du capitaine,
- son affection visiblement paternaliste, platonique et non charnelle avec une hongroise bonne catholique (même pas spécialement splendide) se cherchant un protecteur, qu'il est incapable de toucher alors qu'elle lui ouvre les bras et qu'elle ne demande que ca !

Voilà, est ce que je peux être plus clair ?


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solarien



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MessagePosté le: Sam Nov 19, 2022 17:23    Sujet du message: Répondre en citant

C'est le scénario d'un film catastrophe à l'américaine ou à la japonaise ??

Vus la période, j'aurai aussi ajouter la bluette de noël mais un poil trop sombre comme scénario.
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