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Shanghai 1937 OTL
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Anaxagore



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Messages: 9994

MessagePosté le: Mer Mar 21, 2012 15:24    Sujet du message: Shanghai 1937 OTL Répondre en citant

Texte édité en prenant en compte vos remarques. Merci Ivrogne

Edit : je suis heureux que vous vouliez intégrer mon récit dans la FTL, mais je doute que se soit possible.Il faudrait changer les lieux, les situations, le temps, les avions, même les personnages... Il ne resterait pas grand chose de "Ainsi va la mort". J'ai fouillé mes archives et retrouvé un récit inachevé qui pourrait, lui, être intégré à la FTL. Le récit originel a sa place en Chine en 1937, mais pourrait être décalé sans grand problème. C'est une nouvelle qui me démange depuis des années, je l'aime beaucoup, mais je n'ai jamais été capable de lui trouver une fin plausible. Peut-être serait -il possible que vous m'aidiez à l'achever ?


Cité de cendre pour rêve opiacé






19 novembre 1937, Shanghai.

La résistance avait été farouche, mais que pouvait faire de vieux fusils contre des chars et des avions ? Deux semaines plus tôt, les troupes impériales nippones avaient lancé un assaut amphibie sur Tchouan-koung-ting pour déborder le front par le sud. La quinzième armée s’était repliée vers l’ouest dès le 11, laissant la capitale économique de l’Asie aux mains d’une peste à visage humain.
Pourquoi les dieux de la Chine avaient-ils abandonnés ce pauvre port de pêcheur à l’opium et à l’avidité des Diables Etrangers ?
Le Bund, autrefois si orgueilleux, grouillait d’uniformes kaki-marron. Zigzaguant entre les barricades de sac de sable, une Bugatti Atlantic s’arrêta à un poste de contrôle pour laisser un sous-off s’approcher.
Jorg Assmussen, contrastait parfaitement avec son vis-à-vis, aussi blond qu’il était brun et aussi athlétique qu’il était rachitique. Le Suédois jeta un œil à l’insigne de collet du japonais. Un rectangle rouge avec une étoile blanche et une bande jaune.
- Ohayô-gozaimasu, puis il continua en anglais : « Caporal, ce déploiement de force est-il réellement utile ? »
De la main, il fit un geste vague qui englobait les nids de mitrailleuses et les rouleaux de barbelés. Imperturbable, le soldat saisit les papiers qu’on lui tendait et les rendit après une inspection soupçonneuse.
- Votre laissé-passez est valide. Bonne journée, monsieur.
Après un haussement d’épaule, Jorg relança le puissant moteur de 57 sc de la Bugatti. L’avenue défilait, pavoisée du soleil rayonnant, une vision à peine plus supportable que celle de la répression de 1927 menée par les gangsters de la « bande verte » du fameux Du Yesheng. Pas de trace de massacre, mais la mort était dans les regards des passants, dans les dos courbés des coolies chinois qui reculaient devant les crosses levées de soudards en bandes molletonnées et casquettes à couvre-nuque. On voyait aussi des camions que les japonais chargeaient de pauvres réfugiés en loques. Vers où, vers quoi ? Qui savait ? Il n’y avait que des rumeurs… La plus horrible racontait qu’on leur faisait creuser de grands trous puis que les Japonais les rebouchaient sur eux.
Le Japon prétendait depuis l’incident du pont Marco Polo que son intervention en Chine n’était motivée que par la nécessité de défendre ses intérêts dans ce pays. A voir les gardes stationnés tout autour de la Yokohama Species Bank on ne pouvait nier qu’ils le fissent. Mais le terme intérêt était très vague comme celui de « sphère de co-prospérité grand Asiatique » qui regroupait une collection d’état fantoche comme le Manchoukouo du pseudo-empereur Pu Yi, un fou qui se prosternait devant ses œufs à la coque, ou le gouvernement de collaboration de Pékin qui n’avait pas de marge de manœuvre pour conserver le chinois comme langue administrative.
Pauvre Chine, dépecée par les puissances coloniales, livrée au banditisme des seigneurs de la guerre et finalement annexée par d’anciens voisins méprisés.

Jorg dépassa l’avenue Joffre où la concession française s’abritait derrière ses propres barbelés. Au delà, s’étendait les vieilles murailles décrépies qui entouraient l’ancien village de tisserands, l’un des cinq ports « ouverts » extorqué par l’empire britannique en 1842. La vraie ville de Shanghai, trouvait ses couleurs et ses odeurs, ses rires et ses pleurs dans les lilong. Tout ce que l’on ne voyait jamais dans la partie occidentalisée, et sa misère criante n’était que le contrepoids de l’étalage de richesse des banquiers du Bund enrichis des traités inégaux et du trafic de l’opium. Le Suédois dû mettre pied à terre. Les venelles zigzaguaient loin des grands axes pour former un dédale pavoisé de perches de bambous où l’on étendait le linge. Blotties les unes contre les autres, les maisons basses couvertes de tuiles noires ressemblaient par leurs dimensions à des jouets d’enfants. Le quotidien se vivait au grand air et la promiscuité était le lot de chacun. Le barbier s’exerçait derrière une mince palissade, les pitres et les jongleurs jouaient aux carrefours. Mais ces « luxes » côtoyaient la pauvreté la plus infâme, la saleté et des marmailles d’enfants abandonnés qui erraient au gré des rues.
Fendant sans peine la cohue des Asiatiques, le Scandinave atteignit une porte guère plus remarquable que les autres et se mit à y tambouriner. Le panneau s’entrouvrit au bout de quelques minutes d’attente.
- Ni hao ?
Dans la pénombre qui régnait dans la pièce, on devinait à peine une frêle silhouette. Une jeune fille… non, même pas, une gamine. Les cheveux réunis en une lourde natte retombaient sur son épaule et ses yeux comme des billes de coke le dévisageaient avec curiosité. Le visage rond avait la couleur du thé clair et les paupières lourdes dérobaient la moitié du regard.
- David est ici ?
L’adolescente libéra l’entrée et salua d’une inclinaison de la tête. Elle portait une blouse sur des pantalons vagues, en soie noire, brodés au col et au poignet de dorures. Elle ne dit pas un mot mais désigna un escalier qui s’enfonçait dans le sol. « Un véritable coupe-gorge » pensa Assmussen. Les marches menaient à une fumerie presque vide à cette heure. Les clients avaient regagné leur lit où ne s’étaient pas encore réveillés. Les nattes crasseuses qui couvraient le sol ne comptaient plus que quelques individus parmi les plus imbibés de drogue. L’air empestait l’urine, la sueur et les corps mal lavés. Mais, en dessous, douceâtre, vaguement écœurant, il y avait le parfum de l’opium.
David était recroquevillé dans un coin, sa pipe vide reposait encore à portée de sa main. Son teint était cireux et la sueur dessinait de larges auréoles sur sa chemise autrefois blanche.
- Je suis désolée de vous avoir dérangé, monsieur Assmussen.
La voix s’exprimait dans un français parfait où ne subsistait qu’un léger accent indéfinissable. Malgré le timbre chaud et féminin qui s’exprimait dans ces quelques mots, elle était comme un fourreau de velours gainant une lame d’acier.
Le Scandinave se retourna pour faire face à une créature magnifique. Une eurasienne si belle que des poètes se seraient échinés en vain à vouloir la décrire. Elle était grande avec un corps mince et svelte gainé dans la soie noire d’une robe cheong-sam fendue sur ses longues jambes galbées. Ses mains étaient gantées jusqu’aux coudes et elle portait à ses lèvres un long fume-cigarette d’ivoire. Son visage étroit, légèrement maquillé, était de la couleur de l’ambre claire avec des pommettes accusées qui soulignaient des yeux d’anthracite d’une inquiétante fixité. Sa chevelure d’ébène était coupée en une frange raide juste au dessus des sourcils et ramenée en arrière pour être noué en un chignon compliqué qui dégageait le cou et les épaules nues.
Echappant à la vision gracieuse qui ondulait dans sa direction, Jorg s’inclina avec lourdeur.
- Je suppose que vous êtes miss Koo Mei Li.
- Vous supposez avec justesse.
Elle eut un demi-sourire. Ses derniers pas l’amenèrent à moins d’un mètre de lui. Le silence pesa entre eux aussi solide qu’un mur de brique qui les aurait séparés.
- Je peux récupérer David ? Parvint-il à dire finalement.
- Malheureusement, non. Du moins pas comme cela.
- Ah ?
- Il n’a pas payé, vous comprenez ?
- Oui, bien sûr.
Le Suédois plongea la main dans sa veste et en tira plusieurs billets, ne la voyant pas s’en saisir il en rajouta deux autres encore.
- Je vous remercie, monsieur Assmussen. Vous serez toujours le bienvenu ici.
L’ironie cruelle qui perçait dans les paroles de l’eurasienne brisa l’engourdissement dans lequel la belle l’avait plongé. Se reculant de quelques pas, il saisit David par les aisselles et jeta sa carcasse de mal nourri en travers de ses épaules.
- Au revoir, monsieur Assmussen.
- Non, adieu.
- Peut-être, mais il ne faut jurer de rien.
Son sourire se fit enjôleur. Miss Koo raccompagna le Scandinave jusqu’à la porte et resta un moment sur le perron à le regarder partir. Son front était plissé et elle réfléchissait en tirant des bouffées de sa cigarette. Elle se retourna lorsqu’il eut disparu et appela la gamine debout derrière elle :
- Ting, ma jolie, tu vas rejoindre le commandant Mizuta. J’ai des informations qui pourraient l’intéresser.

David Sellenberg Hao avait deux tiers de sang chinois et un tiers de sang juif. Il descendait de membres aventureux de son peuple qui avaient quittés Bagdad pour s’installer à Shanghai lorsque les Anglais y ouvrirent leur comptoir. Ces familles, parmi lesquelles on compté les Ezra et les Sassoon avaient fait fortune en Orient. Les désordres qui avaient précédé la fin de la dynastie Qing (manchou) et les ravages des seigneurs de la guerre avaient ruiné le pauvre David. La double origine du jeune homme lui collait comme une malédiction. Les Européens ne s’arrêtaient qu’à son apparence et le méprisaient comme ils méprisaient les Chinois. Les antisémites le brocardaient à cause de sa foi et même les natifs qui étaient ses compagnons de misère le repoussaient à cause de ses liens avec les Européens.
Les traits tirés, ses yeux bridés fixés au plafond, David ne semblait pas vraiment revenu sur terre. Jorg l’avait forcé à avaler un peu de soupe et avait bandé une vilaine blessure, un coup de couteau, qui s’était envenimée à cause de son long séjour dans le caniveau.
On frappa doucement à la porte de la chambre. Mince, les cheveux d’un gris presque blanc, madame Fong se glissa dans l’entrebâillement pour venir récupérer la vaisselle abandonnée sur la table de nuit.
- Vous devriez avoir honte, monsieur Sellenberg. Monsieur Assmussen s’est inquiété de votre absence… nous nous sommes inquiété, rectifia-t-elle. « La solution à vos problèmes ne se trouve pas au bout d’une pipe d’opium ! »
Elle patienta un instant dans l’espoir de le voir répondre, mais seul son regard dévia un instant vers elle. On pourrait dire que les Hébreux sont patients, mais David était résigné plutôt que patient. La diaspora et la malédiction de son peuple l’avait repoussé si loin à l’Est que ses pas l’avaient conduit jusqu’aux rivages du Pacifique. Ne pouvant plus fuir plus loin avec ses jambes, il était parti dans sa tête et n’attendait plus que la mort, pour qu’elle vienne le prendre.
- David, que s’est-il passé ? Qui t’a poignardé ?
- Poignardé ?
Madame Fong regarda les pansements et pâlit. Le Scandinave se retourna sur elle et lui sourit.
- Je vous remercie pour la soupe et… s’il vous plait, gardez le silence pour David. Je préférerais que l’on ne sache pas qu’il est ici.
- On devrait appeler la police.
- Laquelle ? Celle des Japonais ? Celle des consulats ? Ou la plus corrompue, celle des Chinois ?
La vieille femme secoua la tête et débarrassa le plateau.
- Vous ne devriez pas vous étonner de ce qui arrive à monsieur Sellenberg, cela ne pouvait finir que comme cela… ou pire avec toutes ses mauvaises fréquentations. Vous voulez que je vous dise monsieur Assmussen, vous êtes trop bon. Vous êtes toujours à le repêcher dans tout ces maudits endroits et lui y retourne toujours.
Elle répéta encore « vous êtes trop bon » et claqua la porte en sortant pour bien montrer sa désapprobation. Dans une heure, au plus, elle aurait oublié sa colère et viendrait apporter quelques douceurs au pauvre David. Le jeune juif soupira et regarda pour la première fois son ami.
- Elle a raison, Jorg. C’est ton Dieu qui te pousse à sauver une pauvre âme comme moi ?
- Le pasteur nous le dit souvent.
- Vanité des vanités, tout est vanité. Quel avantage revient-il à l’homme de toute la peine qu ‘il se donne sous le soleil ?
- L’ecclésiaste dit aussi : « Ne permet pas à ta bouche de faire pêcher ta chair. » Penses y lorsque tu fumes !
David se renfrogna.
- Je n’arriverai jamais à gagner un débat religieux avec toi.
- Seuls les imbéciles essayent de « gagner » en matière de foi. Mais puisque tu es enfin raisonnable, dis-moi qui t’as attaqué ?
- Oh, en sortant d’une fumerie… enfin sortant… on m’a éjecté… Il y a une semaine de cela, je me suis retrouvé dans le caniveau au milieu d’autres déchets dont certain qui avaient été humains avant l’opium. J’étais si faible que je décidais de dormir là où j’étais. De toute manière qui chercherait à me voler ? Au bout de quelques heures ou quelques jours… un Chinois m’est tombé dessus. Il était blessé et il commencé à me raconter des histoires à peines croyables.
- Des histoires ?
- Oui.
Adossés aux oreillers, David saisit une cigarette dans le paquet abandonné sur la table de nuit. Ses doigts jaunis tremblaient tant qu’il dû s’y reprendre à trois fois pour en allumer une. Il aspira la fumée bleutée et la rejeta par les narines.
- Des histoires merveilleuses, malheureusement il n’a pas terminé son récit… deux types lui sont tombés dessus et sur moi par la même occasion. Je ne sais pas comment je leur ai échappé… un Dieu pour les opiomanes ?
- J’admire ta manière de me faire attendre, mais va aux fait.
David s’assit dans son lit et sur son visage brûlait une étrange fièvre.
- Pao Ting Hsien, il a trouvé Pao Ting Hsien, murmura-t-il d’une voix rauque.



L’histoire de la civilisation chinoise est un mouvement de marée. Les puissants états centralisateurs apparaissent, entrent en décadence et sombrent dans l’anarchie jusqu’à ce qu’un des royaumes issus du chaos réussisse à rebâtir l’empire à son profit. Les villes grandissent, prospèrent jusqu’à ce qu’un seigneur de la guerre s’en empare et en fasse la capitale d’une de ces éphémères dynasties locales que les grands états chinois balayent à la fin des périodes de guerres civiles. Et, de temps à autre, Mongols, Manchous, Européens ou Japonais établissent leurs propres dominions tout aussi éphémères dans la Chine éternelle toujours changeante, toujours semblable.
Pao Ting Hsien, la « Ville-au-précieux-trépied » comme elle fut appelée lors de sa redécouverte en 116 de notre ère, fut détruite à la fin de l’époque Shang (vers – 1123). On parle beaucoup de sa richesse dans des livres comme la Description illustrée des Antiquités rédigés par Wang Fou au douzième siècle, mais sa célébrité vient de son caractère à la fois mythique et avéré. Personne ne savait plus où elle se dressait mais le trésor des empereurs comprenait de nombreux objets puisés dans ces ruines. Notamment un « Ting », un chaudron à trois pieds servant aux cérémonies religieuses, qui impressionna tant ses découvreurs qu’ils nommèrent la cité d’après lui. Le Ting fut remis ensuite entre les mains de l’empereur Wu ti, l’événement lui paru si important qu’il changea aussitôt son nom en Yuan Ting.
Lorsque les bronzes antiques eurent perdus leurs connotations sacrées, aux alentours de 960 après J.C. et l’avènement de la dynastie Song, Pao Ting Hsien devint le siège de fouilles. Les vases trouvés furent transportés dans les palais impériaux ou dans des musées, de grands catalogues furent rédigés et les inscriptions qui les ornaient déchiffrées. La guerre contre les Jin affaiblit malheureusement les Song et en 1125 leur capitale, K’aifeng, tomba entre leurs mains. La région de Nankin, où est située la cité perdue, resta aux Song, mais les raids incessants de l’ennemi firent cesser l’exploitation des ruines. Après la chute des dynasties étrangères Jin (djurchet) et Yuan (mongole) vint la restauration des Ming. Cette dynastie chinoise rechercha bien des traces de la cité mais le temps avait passé et seul son souvenir demeurait…
L’invasion japonaise que connu la Chine à partir de 1931 avait deux raisons d’être : l’émergence d’un gouvernement nationaliste à Nankin et la Grande Dépression de 1929. Si la première laissait planer une menace directe sur la mainmise du Japon sur la Manchourie, la seconde obligeait ce pays pauvre en matière première à chercher des sources d’approvisionnement à moindre coût. En fait, l’empire du soleil levant agissait moins en conquérant qu’en pillard, arrachant les bouddhas d’or aux temples, les devises aux commerçants et les objets d’art aux musées. Pao Ting Hsien constituait pour eux une cible de choix.

Jorg Assmussen entra dans la cuisine et referma soigneusement la porte derrière lui. Le fourneau de fonte sommeillait dispensant une douce chaleur. Sur la table, des ustensiles en bambous et des bols de porcelaine attendaient d’être rangé. Le Suédois n’y jeta qu’un bref coup d’œil, la pièce lui était familière. Les deux mains posées sur une commode, il la repoussa de côté et s’agenouilla à même le sol. Il sortit un couteau et l’introduisit entre deux dalles. Il ne fallu que quelques instants pour en ôter une et découvrir le trou remplit de sable au dessous. Il y avait aussi une boîte en aluminium bosselée. Jorg la sortit et remit tout en place avant de remonter dans son bureau.
La boîte contenait un pistolet Herstal et une liasse de fortes coupures bancaires. Il empocha l’argent mais en était encore à examiner l’arme quand on frappa à la porte. Il la glissa dans un tiroir avec un mélange de soulagement et d’inquiétude avant d’aller ouvrir.
Madame Fong se tenait dans l’encadrement, et salua d’un mouvement de tête.
- Monsieur Assmussen, une jeune femme vous demande.
- Une jeune femme ? Elle vous a donné son nom ?
- Non, mais elle m’a demandé des nouvelles de monsieur Sellenberg.
Intrigué, le Scandinave suivit sa gouvernante jusqu’au salon. Il ne tiqua même pas en reconnaissant son invitée.
- Je vous remercie madame Fong, vous pouvez nous laisser.
Avec un mouvement félin, Koo Mei Li se leva du divan et sourit.
- Re-bonjour, monsieur Assmussen.
- Que me voulez-vous ?
Le sourire de l’eurasienne s’accentua tandis qu’elle tirait un étui à cigarette en argent de son imperméable négligemment jeté sur le dossier d’un fauteuil. Elle glissa l’un des cylindres de tabac dans son porte-cigarette et l’alluma à l’aide d’un briquet assorti à son étui.
- Je l’ai dit à votre gouvernante et que vous le croyiez ou non, je suis bel et bien venu chercher des nouvelles de votre protégé.
- David va aussi bien qu’il est possible vu l’état dans lequel je l’ai trouvé.
Miss Koo ne sembla pas relever l’insinuation, mais elle fronça les sourcils avant de reposer sa cigarette dans un cendrier et saisir la main d’Assmussen entre les siennes.
- Mais…
- Chut !
Elle sortit un mouchoir d’une poche pour essuyer la graisse noire qui maculait ses ongles.
- De la graisse d’arme ! L’eurasienne lui jeta un regard malicieux. « Permettez-moi de me sentir flattée, je n’aurais jamais pensé que vous ailliez un telle crainte de ma personne que vous m’accueillez armé. C’est un compliment pour la faible femme que je suis. »
- Ce n’est pas de vous dont j’ai peur… murmura le Suédois gêné par la proximité de la jeune femme mais n’osant pas retirer la main qu’elle tenait.
- Ravie de l’apprendre. Vous avez peur des Japonais ? Si oui, je ne peux que vous approuver. Vous êtes sorti cette après-midi ?
L’apparent coq à l’âne acheva de désarçonner Jorg. Son expression devait être une réponse en soi car la jeune femme le força à se lever et le conduisit jusqu’à la porte d’entrée.
La mousson d’hiver martelait le préau noyant presque les détails au delà de quelques mètres. On reconnaissait tout de même les maisons de bois cinglées par la pluie, les poteaux porteurs de banderoles et les silhouettes de quelques chinois en robes traditionnelles à l’abri des trottoirs couverts. Koo Mei Li désigna le bout de la rue. Des sentinelles en casque plat gardaient les barrières barbelées de la concession anglaise. Jorg tressaillit à la vue du cordon de soldats qui bouclait le quartier juste après la fragile barrière. Les imperméables n’étaient pas anglais, pas plus que les longues lames des baïonnettes.
- David ?
La métis à ses côtés acquiesça gravement. Ses yeux étaient redevenus froids et il n’y lisait plus l’amusement qui les faisait pétiller peu avant. Ils regagnèrent l’abri de la maison, sans parler, attendant d’être à nouveau assis. « Que s’est-il passé ? » « L’opium fait parler, monsieur Assmussen, et dans une fumerie il y a beaucoup de personnes pour écouter. Ce sont les Japonais qui me fournissent l’opium et ils ne le font pas par philanthropie. Ils attendent de moi… certains services. »
- C’est vous qui les avez prévenu ?!
Jorg se redressa, saisi de colère mais recula face au regard de la jeune femme. Sa douleur dépassait la sienne, on l’avait trahi bien assez souvent pour qu’elle ne se sente pas étrangère à ses sentiments.
- Vous croyez que j’ai le choix, peut-être ? Il fallait que je parle, ils ont des informateurs chez moi. Je risque déjà beaucoup en venant et… je risque beaucoup plus en vous aidant à quitter la concession.
- Pourquoi feriez-vous ça ?
- Une seconde chance… non, une première car on ne m’en a jamais donné. Elle secoua sa chevelure aussi épaisse que des copeaux de bois. « Les Japonais détruisent tout : hommes ; villes ; nations. Je veux partir loin d’ici avant qu’ils n’aient plus besoins de moi. Il me faut de l’argent pour refaire ma vie. Les bronzes anciens valent cher, si nous faisons part à trois je pourrais avoir cette nouvelle vie ».

La pluie ne s’était pas apaisée avec la venue du soir et les sampans qui descendaient le Huangpu Jiang progressaient à tâtons. Le seul avantage de ce trajet était que les éventuelles patrouilles de l’occupant ne s’en sortaient pas mieux. David était étendu sous une bâche et dans la pénombre seul son visage pâle comme la mort se discernait sur ce fond sombre. Malade comme il l’était, le voyage devait être un calvaire mais ils n’avaient guère le choix. Jorg s’était assis à ses côtés et ne le lâchait pas du regard, espérant que son soutient lui serait suffisant pour surmonter cette épreuve. Mei Li s’était jointe à l’équipage, immédiatement à l’aise dans la manœuvre de l’antique voilier. Qui était-elle ? Ange ou démon ? Il n’avait pas la réponse mais la croyait sincère, ou plutôt il voulait la croire… et c’était plus perturbant. Il se sentit rougir, espérant que la nuit cachait son embarras. Le sampan avait déjà laissé les lumières de Shanghai loin derrière lui et les flots se faisaient de plus en plus tumultueux à mesure que l’estuaire du Fleuve Bleu se rapprochait. Cette nuit, le bateau ferait relâche sur l’île de Tsungming. Demain, la dangereuse remontée du Yang-tseu-kiang commencerait… une odyssée dans de telles circonstances.

Le village portuaire s’étendait au bord du Fleuve Bleu et malgré la guerre l’activité des pêcheurs ne s’était pas ralentie. Des sampans faisaient relâche sur de nombreux débarcadères et d’autres évoluaient sur le cours du puissant fleuve. Pourtant la foule qui envahissait le marché était étonnement silencieuse, à l’écoute du duel d’artillerie dans les collines et les yeux qui se détournaient de la grande route reflétaient la peur et l’apitoiement. De nombreux pieds pataugeaient dans la boue, deux courants opposés qui se partageaient la chaussée. Les soldats de la seizième division japonaise montaient vers Kiang-yih et du nord ne descendait que d’interminables colonnes de prisonniers en loques grouillantes de vermines et des charrettes remplies de blessés.
La frêle silhouette abritée sous un chapeau de paille traversa le carrefour entre deux passages et couru jusque à un porche sous la pluie battante. Mei Li sourit tristement aux locataires de l’étroite maison.
- Alors ?
Sa mine n’avait rien de bien rassurant.
- J’ai réussi à rencontrer les partisans mais les Japonais connaissent déjà la position de la cité.
Elle ouvrit sa tunique pour en tirer une carte militaire.
- Pao Ting Hsien se trouve ici, au bord du lac Tai. Les Japonais sont ici, ici et là, dit-elle le doigt sur trois points autour de la zone en bleu. « Les combats sont violents et les chinois ne vont pas tenir longtemps, Tatchien est tombé hier et les troupes au sud du lac préparent des navires pour traverser.
Le regard de l’eurasienne se fit dur.
- Il faut passer, plein ouest dès ce soir. Les derniers hommes du Kuo-ming-tang décrochent pour ne pas se retrouver acculées contre le lac. D’ici trois jours il n’y aura plus personne entre eux et l’objectif.
- On ne… peut pas… les laisser faire.
La voix affaiblie de David montait d’un grabat à même le sol, sa pâleur n’avait fait que s’accentuer et ses yeux brillait d’une lueur trop vive comme un feu qui couvait et le consumait de l’intérieur. Le regard d’un halluciné.
- Pour l’instant vous feriez mieux de dormir David.
- Des remords ?
Le visage de miss Koo se referma.
- Aucun, je ne vous ai pas forcé ! Dormez !


Au matin du troisième jour, les combats cessèrent de retentir devant eux pour se retrouver sur leurs arrières. Le lac Tai scintillait sur leur gauche mais le paysage n’incitait pas vraiment au calme. Des colonnes de fumées s’élevaient sur l’horizon et deux bombardiers légers, minuscules dans le ciel chargé de nuages, cerclaient à la recherche d’une cible. La situation aurait été idyllique si la patrouille nationaliste qui venait de les cueillir ne leur manifestait pas une méfiance aussi ostentatoire. Un couple de sous-officiers les poussa vers une misérable cabane pavoisé du drapeau du gouvernement de Nankin. La pièce principale de la maison avait été transformé en bureau, derrière une impressionnante table surchargée de carte et de rapport, un officier doré sur tranche regarda entrer le trio. Petit et boudiné dans son uniforme, il avait la lenteur ennuyée d’un homme sortant juste d’un repas trop riche, le cerveau embrumé par la boisson. Le premier sous-off fit un impeccable salut et se pencha pour lui murmurer quelques mots à l’oreille. Les paupières graisseuses du bouddha botté se plissèrent et il les dévisagea d’un air rusé avant de se pencher sur leurs armes saisies par ses hommes.
- Comment va Shanghai ?
Jorg se força à sourire.
- Cela pourrait être pire.
Rapidement, le Suédois fit les présentations de ses compagnons et de lui même, l’officier salua sèchement d’une brève inclinaison. « Huan Han Chang, capitaine de l’armée chinoise, que faites-vous ici ? ». Se relayant les trois amis racontèrent ce qu’ils savaient de Pao Ting Hsien et leur fuite. Mais, par un accord tacite, évitèrent d’évoquer la « profession » habituelle de Koo. La mention des ruines ne recueillirent qu’un intérêt modéré du poussah qui n’arrêta pas pour autant de jouer avec sa badine.
- Je vous remercie de vous être déplacé pour m’avertir… mais je suis au courant.
- Au courant ?!
Le capitaine Huan les gratifia d’un sourire faux.
- Pao Ting Hsien a été retrouvé il y a deux ans et des fouilles ont commencé par la dégager. Sur ordre du généralissime Chiang Kai Shek ces recherches ont été menées en secret pour éviter le pillage du site. Certains des historiens qui travaillaient sur place étaient domiciliés à Shanghai, il est probable que c’est l’un d’entre eux que monsieur Sellenberg a rencontré la semaine dernière. Je vous remercie. Le Maître dit : « Si vous refusez d’instruire un homme qui a les dispositions requises, vous perdez un homme. Si vous enseignez un homme qui n’a pas les dispositions nécessaires, vous perdez vos instructions. Un sage ne perd ni les hommes, ni ses enseignements. »
Le chinois se leva et salua en sortant. David et Jorg s’entreregardèrent.
- Qu’a-t-il voulu dire ?
Juif mais naît en Chine, le jeune homme sourit.
- Probablement que nous allons pouvoir voir Pao Ting Hsien puisqu’il ne faut pas perdre ceux qui savent.

La colline éventrée vomissait un véritable flot de coolies occupés à gratter la terre autour des vestiges de Pao Ting Hsien. A peine un quart de la ville était dégagé mais d’après ce que l’on en voyait elle ne devait pas avoir atteint une taille excédant dix terrains de foot. Il n’en restait que des murets de la taille d’un garçonnet de six ans et des débris que l’on tamisait dans l’eau du lac.
Jorg s’immobilisa, incapable de dire un mot et un soldat dû le pousser pour qu’il se remette à marcher. Hang Tièn, le vieil archéologue à barbiche blanche qui dirigeait les fouilles embrassa le chantier d’un geste possessif.
- D’un regard vous saisissez trois mille cinq cent ans d’histoire.
Se tournant à demi, pour faire face à son publique, le vieillard se lança dans la description de ses trouvailles. Plus que jamais dans ses paroles ont sentait la légitime fierté d’un peuple qui s’était entouré d’une muraille culturelle invisible qui avait protégé son patrimoine de toute ingérence de l’art étranger des millénaires durant. De fait, culturellement parlant et jusqu’à ces deux derniers siècles, aucun pays au monde n’avait dépassé la vitalité de la Chine. Toutes les peuplades limitrophes, conquérantes ou vaincues avaient finies par être assimilée.
Hang Tièn parla longtemps. Visiblement, Pao Ting Hsien le fascinait. Jorg ne retint que des morceaux de son monologue. Mais ce qu’il comprit le sidéra. La ville était pratiquement contemporaine d’Ur. Edifiée à une époque correspondant aux dynasties égyptiennes de l’Ancien Empire, elle aurait été habitée pendant près d’un millier d’année. Durant la dynastie Shang, elle atteint son apogée, peu de temps avant sa malheureuse disparition. Ces derniers mots réveillèrent l’intérêt de Jorg.
- Pourquoi cette ville a été abandonnée ?
Hang Tièn réfléchit un instant à la manière de présenter la chose.
- L’équipe d’archéologue a déduit de la présence d’une gamme variée de vases rituels en bronze que Pao Ting Hsien fut la capitale d’un petit état indépendant. Mais cet état a connu une fin brutale. Les traces de suie trouvées sur les murailles ne laissent aucun doute sur la nature de celle-ci.
- Je vois
L’archéologue montra la partie de la ville que les paysans avaient dégagée.
- Il y avait ici une galerie couverte qui devait être soutenue par des piliers de bois. Les bronzes ensevelis sur place étaient d’une taille qui dénotait un haut statu social. Nous pensons qu’il s’agissait du palais du roi de Pao Ting Hsien. Un soupçon que semble confirmer la présence de milliers d’os divinatoires gravés d’inscriptions relatives aux affaires de l’état, au temps, aux moissons et à la santé des dirigeants.
- C’est là que vous avez trouvé les vases de bronze, questionna Koo Mei Li.
Au milieu de ce discours historique, la jeune femme n’avait visiblement pas perdu de vue son objectif. Le vieux professeur lissa sa barbiche.
- Certains oui, mais les plus beaux bronzes venaient d’une tombe découverte sur ce qui devait être le sommet de la colline lors de la chute de la cité. A l’époque, il y avait probablement un temple à la surface ou tout au moins un autel pour faire brûler des offrandes puisque le sol était aplani sur plus de dix mètres. En dessous, un puit de près de huit mètres de profondeur remplis de terre menait à une chambre funéraire réduite à un simple coffre de rondin désagrégé par l’humidité comme le cercueil qu’il protégeait.
L’archéologue se lança dans la description du puits qui menait à la tombe avec ces niches murales étagées dans les parois du puit. Chacune hébergeait une dépouille, probablement un serviteur sacrifié pour accompagner le roi. De la sépulture, près d’un millier de bronzes et cinq cent objets de jade ont été retirés. Il commenta ensuite longuement les types de bronzes rencontrés qui différaient par leurs formes et leurs compositions (1). Du fait de présence de petites traces de zinc, plomb, nickel, antimoine, argent et or, les bronzes avaient acquis au cours des siècles une platine inimitable évoquant la malachite et la turquoise avec des reflets rouges. Chaque récipient avait une forme bien particulière et était réalisé grâce à des moules de céramiques intérieurement gravés. Les vases à vin ressemblaient à des trompettes et ceux qui contenaient des aliments à de grands coffres à quatre pieds, mais tous étaient délicatement gravés d’inscriptions et d’ornements géométriques ou de représentations stylisées d’êtres vivants. On rencontrait aussi des ébauches de paysage et des animaux fantastiques : dragons, oiseaux de feu, Ki-Rin, comme pour les objets de jade.
- Et vous avez trouvé des traces des forges, demanda Koo
Le vieil archéologue lui sourit.
- Ils n’utilisaient pas des forges mais des fours, venez par ici.
D’un pas demeuré leste Hang Tièn les conduisit à proximité du lac. Des espaces circulaires avaient été dégagés. Des briques encadraient un foyer creusé dans le sol.
- La partie supérieure du four, celle qui se trouvait à l’air libre, a disparu. On versait du charbon dans le foyer et on disposait le creuset juste au dessus, entouré par les briques réfractaires du four. Le canal d’écoulement que vous voyez ici servait à récolter le bronze.

Les deux jours qui suivirent furent plutôt calme, Hang Tièn les envoya travailler sur le site d’une ancienne maison à fondation de terre battue. Quelque chose semblait avoir cassé chez David. L’entrain artificiel qu’il avait montré jusqu’alors avait refait place à la mélancolie. Son organisme délabré par l’opium s’affaiblissait régulièrement, tout au contraire de ses fièvres qui se faisaient plus aiguës. Il restait souvent sans bouger à regarder les fouilles en marmonnant dans sa barbe et rabrouait ses amis inquiets de l’évolution de son mal. Ce matin là, l’arrivé de camions les réveilla bien avant le lever du jour. Les soldats chinois sautèrent au sol et s’empressèrent de charger les caisses d’objets archéologiques que les coolies avaient préparés. Le vieil archéologue monta à son tour et les moteurs se remirent en route laissant leur place à une magnifique Lincoln Sedan qui s’immobilisa devant eux. La vitre passagère était abaissée et un visage s’y encadrait.
- Approchez !
Un homme âgé, un officier de haut rang le visage étroit et les yeux caves, les regardait depuis l’ombre de l’habitacle.
- La guerre se rapproche, les Jjaponais ont débarqué hier sur notre rive du lac, ils seront là demain au plus tard. Leurs « archéologues » viendront prendre possession du site comme ils ont « prouvé » que la Mandchourie et la Corée furent peuplées depuis leurs îles et comme ils ont « expliqué » que le génie militaire de Gengis Khan venait de ses « ancêtres » japonais. On ne peut conquérir un pays qu’en détruisant ou en s’appropriant son bagage culturel.
Koo se mordit les lèvres en comprenant que le trésor qu’elle convoitait lui échappait et jeta un rapide coup d’œil à Jorg debout à sa gauche.
- Et qu’allez-vous faire de ces œuvres ?
- Les cacher, monsieur Assmussen. Voulez-vous rester à attendre les Japonais ou venir avec moi ?
- Venir.
L’eurasienne a ses côtés acquiesça sans un mot.
- Alors montez !
- Attendez, et David ?
Le jeune homme était invisible, il était là un moment plus tôt mais il n’y était plus. L’officier montra la colline





(1) Les bronzes de Pao Ting Hsien se répartissaient entre une profusion de vases, cloches, grandes marmites et objets sacrés composés de cinq parties de cuivre pour une d’étain et d’armes, essentiellement des haches ( quatre partie de cuivre pour une d’étain) et des épées droites à deux tranchants fait de deux parties de cuivre pour une d’étain. Proportions conformes au K’ao kung chi, livre d’art d’époque Zhou qui fait autorité en la matière. D’autres alliages furent également utilisés pour les pointes de flèches et certains petits objets usuels. Les miroirs étant fait de parts égales de cuivre et d’étain, par exemple.
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Dernière édition par Anaxagore le Sam Mar 24, 2012 10:57; édité 3 fois
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Mer Mar 21, 2012 17:02    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Se tournant à demi pour faire face à son publique


Pourquoi ne pas avoir écrit son public ?

@+
Alain
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mer Mar 21, 2012 17:11    Sujet du message: Répondre en citant

Euh... cela s'appelle une faute d’inattention ! Et qu'elle m'ait échappé aussi longtemps me prouve que je ne relis pas à fond mon travail Brick wall d'oh!. La honte...
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sting01



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MessagePosté le: Jeu Mar 22, 2012 07:23    Sujet du message: Répondre en citant

A verifier par nos sinologues distingues, but ni iao ma devrait etre ni Hao ma;
de plus cela n'est pas utilise depuis des siecles (si ce n'est en litterature, ou pour une reception tres formelle, tel que un meeting avec le Premier Secretaire du PCC!)

Je suggerais (mais verification devrait etre fait aupres de ceux vivant une Chine) par :
Ni chi guo le ma?

Or

Ni hai hao ba?

Le premier : avez vous mangez aujourd'hui?
le second : Salut, tu ... vas ...bien (comme dans les Inconnus)

ou alors :

Ni hao a! : Salut! pour les jeunes
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Hendryk



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MessagePosté le: Jeu Mar 22, 2012 09:38    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
David Sellenberg Hao avait deux tiers de sang chinois et un tiers de sang juif. Il était né à K’Aifeng, descendant en ligne direct de ces marchands de draps Israélites qui avaient traversés la Perse et l’Inde pour échanger du coton contre de la soie. L’empereur qui régnait à cette époque leur fit bon accueil et leur offrit un nom chinois et la possibilité de s’établir dans son pays.

Une remarque sur les Juifs de Kaifeng: depuis le XIXème siècle, leur communauté n'existe plus qu'à l'état vestigiel, et aucun d'entre eux ne pourrait, dans les années 1930, avoir encore "un tiers de sang juif", des générations d'exogamie avec la majorité chinoise environnante y ont veillé. Pour que David ait une ascendance juive identifiable, il serait plus simple d'en faire un descendant des Juifs de Bagdad, parmi lesquels les Kadoorie, les Ezra et les Sassoon, qui se sont installés à Shanghai à la suite des Britanniques, et comptaient à l'époque des concessions parmi les plus grandes fortunes de la ville.

Pour ceux qui s'intéressent aux Juifs de Kaifeng, signalons le roman de Pearl Buck Pivoine, qui se déroule au milieu du XIXème siècle et décrit la dernière étape de l'assimilation culturelle de la communauté.

Un conseil pour la correction de la nouvelle: il serait judicieux d'harmoniser le style, car la coexistence de niveaux d'expression différents nuit à la fluidité. Par moments, on a l'impression de lire un article de Wikipédia, avec les parenthèses explicatives sur les dynasties mentionnées; puis on passe tout à coup à un registre familier avec la mention de "terrains de foot". Dans le même souci d'harmonisation, je ne saurais trop recommander de n'utiliser qu'une seule méthode de translitération, que ce soit Wade-Giles, EFEO voire Pinyin: le mélange des trois fait fausse note. Si on écrit Qing, alors on écrit Zhou, pas Chou, et si on écrit Nankin, on n'écrit pas Beijing (qui d'ailleurs ne portait pas ce nom-là pendant la période républicaine).

D'ailleurs, si je peux me permettre, Miss Sing Song, c'est un nom tout droit sorti d'un roman "pulp", ou à la rigueur des aventures de Bob Morane. Je conseille de lui donner soit un pseudonyme occidentalisant (solution fréquemment employée encore de nos jours par les Chinois qui ne veulent pas entendre leur prénom écorché par les étrangers), soit un vrai nom chinois.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Jeu Mar 22, 2012 10:23    Sujet du message: Répondre en citant

Je vous remercie pour vos corrections. Je vais en tenir compte pour une nouvelle version. N'hésitez surtout pas à donner votre avis. J'accepte critiques et suggestions, Je m'incline devant votre grandeur Merci de votre intérêt.
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MessagePosté le: Jeu Mar 22, 2012 11:02    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:
Je vous remercie pour vos corrections. Je vais en tenir compte pour une nouvelle version. N'hésitez surtout pas à donner votre avis. J'accepte critiques et suggestions, Je m'incline devant votre grandeur Merci de votre intérêt.

不用谢! Smile

On peut se tutoyer, d'ailleurs.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Jeu Mar 22, 2012 11:18    Sujet du message: Répondre en citant

Oh, je tutoie, je tutoie, le "vous" était adressé à tous les membres de la FTL.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Jeu Mar 22, 2012 14:11    Sujet du message: Répondre en citant

Texte édité en tenant compte de vos remarques.
Toutefois, j'avoue que les problèmes de translittération d'une langue à une autre sont totalement hors de ma compétence. J'ai corrigé un seul des termes, une faute vraiment idiote d'ailleurs. Pour le reste, je n'ai pas moindre idée des graphèmes à utiliser pour ne pas mélanger les différentes méthodes. Si quelqu'un pourrait m'éclairer...

Que pensez-vous de ma réécriture ?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Mar 22, 2012 14:43    Sujet du message: Répondre en citant

Les questions de chinois ne sont pas ma tasse de thé...

En revanche, les questions de génétique, un peu. Si quelqu'un arrive à me faire l'arbre généalogique d'une personne "un tiers X, deux tiers Y", j'aurai appris quelque chose !
Moitié-moitié, oui.
Un quart-trois quarts, oui.
Un huitième-sept huitièmes, oui.
Trois huitièmes-cinq huitièmes, oui.

Mais deux tiers-un tiers ?......

Sinon, le récit est bien sympa, entre Indiana Jones et Tintin / Lotus Bleu... 8)

Juste un conseil : c'est difficile de se relire soi-même, un bon correcteur orthographique et grammatical est souvent bien utile.
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Casus Frankie

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Anaxagore



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MessagePosté le: Jeu Mar 22, 2012 15:42    Sujet du message: Répondre en citant

C'était pas à prendre au pied de la lettre. David est un métis Juif/chinois (si tant est que le premier soit une ethnie...) né en Chine, ce qui le rend plus chinois encore que son mélange de sang 50/50.
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patzekiller



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MessagePosté le: Jeu Mar 22, 2012 18:30    Sujet du message: Répondre en citant

en parlant de tels melange, il y a aussi l'expression "cochon d'inde mitigé" Laughing
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MessagePosté le: Jeu Mar 22, 2012 21:29    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Les questions de chinois ne sont pas ma tasse de thé...
Les Anglais te diront que le vrai thé vient de Ceylan et non pas de Chine.

Casus Frankie a écrit:
Mais deux tiers-un tiers ?......
Ben quoi, s'il y a un(e) amant(e) dans l'histoire ...

Ok, je Arrow
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En principe (moi) ...
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Alias



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MessagePosté le: Ven Mar 23, 2012 09:41    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Les questions de chinois ne sont pas ma tasse de thé...

En revanche, les questions de génétique, un peu. Si quelqu'un arrive à me faire l'arbre généalogique d'une personne "un tiers X, deux tiers Y", j'aurai appris quelque chose !


Ça me rassure: il n'y a pas que moi qui me fais attraper pour des histoires d'hybrides à 33%. Laughing
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sting01



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MessagePosté le: Sam Mar 24, 2012 04:21    Sujet du message: Répondre en citant

Alias a écrit:
Casus Frankie a écrit:
Les questions de chinois ne sont pas ma tasse de thé...

En revanche, les questions de génétique, un peu. Si quelqu'un arrive à me faire l'arbre généalogique d'une personne "un tiers X, deux tiers Y", j'aurai appris quelque chose !


Ça me rassure: il n'y a pas que moi qui me fais attraper pour des histoires d'hybrides à 33%. Laughing


Oui possible, dans le cas de marriage entre personnes elles memes melangees

Pere = X, mere = Y

enfant1 = XY (ou YX) marie a femme1 = Y

enfant2 = XYY (1/3 X 2/3 Y)

ou pour un cas de demi juif ayant un mariage exogene (cas relativement frequent, en tout cas plus que celui du juif ayant un mariage exogene)

enfant1 = XY marie a femme1 = XY

enfant 2 = (XXYY) marie a femme Y

enfant 3 = XXYYY marie a femme Y

enfant 4 = XXYYYY (1/3 X et 2/3 Y)

donc aucune raisons (genealogique ou socio-culturelle) pour que cela n'arrive pas (surtout pour communautes reduite au sein d'une population tres importante (juifs en Chine etant un bonne exemple).

Donc t'ais je enfin appris quelque chose mon chere Frankie? Si oui, alors j;aurai paye la dette morale que j;ai contracte en 1980 lors que Casus Belli m;introduit dans le monde des wargames et de D&D !
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