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Une nouvelle d'Anaxagore sur la Bataille d'Angleterre OTL
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mar Mar 20, 2012 11:31    Sujet du message: Une nouvelle d'Anaxagore sur la Bataille d'Angleterre OTL Répondre en citant

Ainsi va la mort



J’ai quatre-vingt quatre ans. A mon âge, on pense souvent à la mort, surtout quand on attend comme moi une greffe cardiaque. Mais on en parle peu. Le sujet est presque tabou, en fait. Comme pour les femmes, c’est les plus jeunes, ceux qui en savent le moins qui en parlent le plus. Néanmoins, ne croyez surtout pas que le temps a quelque chose à voir avec la connaissance de la camarde. Il s’agirait plutôt d’expérience. Et question expérience, j’ai connu les trois relations que l’ont peut avoir avec la mort et pouvoir en parler: j’ai tué, j’ai vu des gens mourir et j’ai failli mourir. La quatrième, l’enterrement définitif et bien… je n’aurai probablement pas beaucoup de temps à attendre. Pourtant, je n’ai pas peur. Bien au contraire. Voulez-vous savoir pourquoi ?
Si oui, alors reportez-vous en pensée à ces jours bien sombres que l’histoire a retenu sous le nom de bataille d’Angleterre. On devait être le 7 septembre 1940 et depuis près d’un mois les avions allemands pilonnaient les aérodromes de la R.A.F. Nos pertes ne cessaient de s’élever et le débarquement nazi était imminent. Je dis « nos pertes » parce que j’avais été parmi les aviateurs français qui avaient refusé l’humiliante armistice pour rallier Albion aux blanches falaises, espérant que le blitzkrieg ne franchirait pas la Manche.

La mêlée s’engageait très mal pour les « bonnes à tout faire », vulnérables face à la maniabilité de nos engins. Les bombardiers ne pouvaient compter que sur l’écran de chasseurs déployé par la Lufwaffe. Malheureusement pour eux, près de cinq Squadrons avaient pris leur envol pour les intercepter. Très nettement dominés, les assaillants se prenaient une raclée. Un Me-109 enflammé traversa le ciel dans un rugissement d’apocalypse qui fit trembler mon cockpit. Faisant basculer le Hawker « Hurricane » sur une aile, j’effectuais un tonneau aplati pour me sortir de sa trajectoire. Vu de l’extérieur, le combat ressemblait à un essaim d’abeille pris de folie. En fait, cela ne se passait pas aussi facilement que je le croyais. Sortant brusquement de l’empoignade, deux Ju-88 plongèrent brusquement, juste sous mon nez. Leur passage avait été si bref, que l’idée d’écraser la détente de mes mitrailleuses ne m’était même pas venue. Crachant quelques jurons, je décidais de les suivre. Le puissant moteur de mon Hurricane ne s’en laissait pas compter si facilement. Je remontais en un instant juste derrière les bombardiers, les assaisonnant de balles traçantes. Leurs mitrailleurs arrière m’aperçurent et ripostèrent à coups de 7,9 mm. Effectuant un crochet brutal, je retombais sur le flanc d’un des appareils. Une mince traînée de fumée pris naissance sous son aile, un instant plus tard le kérosène enflammé se mit à fuir. Malgré une violente ressource qui tirait parti des dernières forces de son appareil, le pilote ne réussit pas à me faire lâcher prise. Mes projectiles continuaient à marteler sa carlingue et finirent par pulvériser la verrière. Le Junker pris de folie s’abattit au sol, labourant un champ sur son passage avant d’exploser en une énorme boule de feu. 2500 kg de bombes au tapis ! Mais même si j’avais eu un de mes adversaires, l’autre avait pris le large.
Dans mes écouteurs, des voix s’interpellaient nerveusement. Le timbre féminin d’une opératrice au sol trancha sur ces appels confus. Elle parlait des bombardiers qui nous avaient échappé. Complètement déboussolés, ils venaient de lâcher leurs bombes en pleine campagne entre Douvres et Manston. Enfin allégés, ils avaient obliqué vers l’Est pour rejoindre leur base. Cette annonce fut accueillit par des soupirs de soulagement. Le raid avait échoué. Bien à temps d’ailleurs, ma jauge était au plus bas. Réduisant les gaz, je rentrais en formation. Mes compagnons m’imitaient à leur tour, saturés de violence. Les appareils ennemis n’étaient plus en vu et l’excitation était retombée.
Pendant le voyage du retour, chacun réagit à sa manière. Certains racontaient les moments palpitants du combat, d’autres faisaient silence. Il y avait une étonnante pudeur qui planait sur de tels instants. Une règle non écrite empêchait de parler des morts. Je crois, au fond, qu’aucun homme sain d’esprit ne peut en tuer un autre. Lorsqu’il le fait, il lui faut user de subterfuges psychologiques qui le convainquent que l’autre en face n’est pas humain, que c’est un monstre comme les « féroces soldats » de la Marseillaise « qui viennent jusque dans nos bras, égorger nos fils et nos compagnes ».
Les appareils endommagés ou à cours de carburant se posèrent les premiers sur l’aérodrome de West Malling. M’extrayant de l’habitacle, je sautais à terre et fis quelques pas en chancelant. La tension du combat raidissait encore mes muscles et un goût amer chargeait ma gorge, mélange de nuits sans sommeil à attendre entre deux raids et de cette impression de ne pas être dans le bon uniforme, ni à la bonne place. Difficile de ne pas se sentir un mercenaire quand on se bat pour un autre pays que le sien.
En France, j’étais sergent-chef. Cela me valait les émoluments et les avantages d’un Warrant Officer second class sur les brumeuses îles que les hasards de la guerre m’avaient amené à défendre. Le plus agréable à mes yeux était l’accès au mess des officiers. La bière anglaise était bonne et la compagnie sympathique. Comme mon Flight n’avait pas eu de perte à cette sortie, mon rapport n’était pas urgent. Aussi mes pas m’y conduisirent sans même que j’y réfléchisse. La porte franchie, on entrait dans un local tout en longueur. Le bar fermait un mur et de petites tables réunissaient les aviateurs redescendus au sol.
Connal, un Irlandais plutôt sympathique, m’aborda dès mon entrée :
- Simon, mon frère, mon ami, vient partager une pinte avec moi. J’ai eu mon cinquième zinc, je suis un as !
- Un inconscient ?
- Un suicidaire ! Il s’est placé juste devant mes canons. Et toi ? Quelque chose ?
- Un Ju. J’aurais préféré un « Emil », mais c’est votre job, à vous, les Spitfire.
Se retournant un instant pour passer commande au barman, mon ami me laissa m’installer à une table vide. L’ameublement et la décoration étaient simplistes, quelques photos d’appareils et une hélice. Sur un poteau au milieu de la salle, une ardoise affichait le « score » du jour. Les « visiteurs » avaient perdu dix-sept appareils et nous cinq. L’humour anglais frappait par son côté décalé. Bien qu’au fond, la comparaison entre une guerre et un match de rugby ne soit pas si sotte. Après tout l’esprit d’opposition était bien le moteur de ces deux activités.
Une main posa un bock de bière brune sur la table. Je remerciais et bu une gorgé. Connal me fixait de ses yeux trop bleus.
- Tu as terminé ton service ?
- Oui, et toi ?
- Non, il n’est que 8h00. Toi, tu as fait la nuit. Que vas-tu faire ?
- Dormir, d’abord. Ensuite, j’irais à Londres. Des trucs à régler…
- Va draguer !
- Les Anglaises ne sont pas terribles.
- Dommage que nous ne soyons pas à Belfast. Je te présenterais ma sœur, une rousse ra-vi-san-te. Parole, toute la beauté celte. Tu ne trouves pas que cette attaque était bizarre ?
Le coq-à-l’âne ne me surprit pas. Par contre, l’association d’idée qui avait conduit mon étonnant compagnon de sa sœur aux Allemands aurait sans doute fasciné docteur Freud. L’Irlandais avait une manière bien à lui de fonctionner et depuis le temps, je m’y étais habitué.
Comme je ne répondais pas, il insista :
- Le plafond était bas aujourd’hui et la visibilité mauvaise. Regarde, les pilotes sont arrivés épuisés.
- Ils voulaient nous surprendre.
- On ne surprend pas un radar. Harwitch les a saisis en pleine Mer du Nord.
- J’ai pas la réponse, il faut que j’aille me coucher. Tu diras au Squadron Leader que je lui rendrais mon rapport quand j’aurais dormi.

L’été 1940 reste dans mon souvenir la plus belle saison passée à Londres. Le ciel était souvent sans nuage et éclairé par un soleil fraternel. L’ironie voulait que les londoniens, qui auraient été les premiers à venir l’apprécier dans le proche Saint Jame’s Park, ne guettaient dans les cieux que les bombardiers frappés de la croix gammée. Malgré la peur, malgré le rationnement en essence, Piccadilly circus, le cœur de Soho, vibrait encore de son agitation des grands jours. Devenu pudique, l’Eros sur sa colonne se cachait au milieu de sacs de sable. De nombreux uniformes se mélangeaient aussi aux gentlemen en chapeaux melons qui emportaient maintenant dans tous leurs déplacements les étuis de leur masque à gaz. Mais c’était quand même Soho et la guerre ne fermait pas les commerces.
Je déambulais sans but, jouissant seulement de la chaleur de cet après-midi tirant à sa fin. Comme souvent, j’étais allé aux bureaux de la France Libre installés dans l’immeuble de Carlton Gardens. On y parlait des forces aériennes françaises libres que l’on était en train de fonder à l’époque. Mes pensées devaient vagabonder autour des dernières propositions quand une voix enfantine me fit sursauter.

- Dis-moi, aviateur, tu veux connaître ton avenir ?
Une gamine s’était plantée en travers de ma route. Ses cheveux fous supportaient une casquette crânement inclinée de côté et elle gardait ses mains dans une veste usée. Etait-ce la matité de sa peau, ses yeux sombres ou même le foulard autour de son cou, je ne sais, mais en tout cas j’eus soudain la certitude d’avoir en face de moi une tsigane réfugiée en Angleterre loin des camps nazis. Elle devait avoir treize ans et parlait un français impeccable et sans nulle timidité.
Instinctivement, je levais les yeux vers le ciel.
- Je ne crois pas.
Elle montra des dents petites et blanches en éclatant de rire. Elle semblait bien s’amuser et étrangement je ne pu que lui sourire en retour.
- Tu as peur ?
- Bien sûr. Quand je suis à terre, j’ai toujours peur. En haut… j’ai pas le temps !
- Je pourrais t’aider. Ton destin n’est pas fixé, il change chaque fois que tu agis. Donne-moi ta main !
J’aurais voulu lui dire que je ne croyais pas en toutes ces inepties, mais je m’exécutais sans un mot. Son doigt parcouru les méandres qui se dessinaient sur ma paume. Elle souleva ma manche et regarda mon poignet.
Elle commença par sortir des banalités que j’écoutais d’une oreille distraite. De ce vocabulaire ésotérique, qui comme tous les vocabulaires que seuls les « initiés » peuvent percer, ne révèle que des platitudes une fois décortiqué. Si elle tombait remarquablement juste, je n’y voyais qu’un effet du hasard ou peut-être une certaine psychologie bien nécessaire pour cette vocation. Au bout d’un instant, elle se redressa et me fixa dans le blanc des yeux.
- Je sais que tu ne me crois pas.
- Non, mais je te paierais quand même.
Elle toucha ma ligne de cœur.
- C’est écris ici que tu es généreux. Je vais te dire quelque chose d’important. Tu vas vivre vieux et heureux. Tu ne seras jamais célèbre, mais de toute manière tu ne le souhaites pas. Pourtant, tout ceci dépend de ce qui va se dérouler aujourd’hui et durant toute la semaine qui va suivre. En fait, quelqu’un va surgir dans ta vie. Un homme qui te semblera être ton supérieur et qui va te défier. Si tu le bats, alors ce que je t’ai dis se réalisera. Sinon… tu mourras.
Mon sourire se volatilisa de lui-même. Ce n’était vraiment pas le genre de chose que je rêvais d’entendre. Je m’arrachais à son contact et répliquais d’une voix glaciale.
- Combien je te dois ?
Etrangement, elle secoua la tête.
- Tu paieras. Tous mes clients payent un jour, mais j’attendrais d’abord que tu me croies. D’ailleurs, regarde, ça commence.
Je levais les yeux vers le point qu’elle désignait dans le ciel et mon cœur manqua un battement. Des points sombres s’y dessinaient et on commençait déjà à entendre le bruit des moteurs. Une sirène rompit le charme, une autre répondit. En un instant, ce fut la panique. De nos jours, on connaît bien comment les avions nazis firent pour s’approcher si près de la ville sans déclencher l’alerte. En fait, ils avaient feint de se diriger vers la raffinerie de Thamesheaven en feu depuis un raid précédent et obliquèrent d’un coup vers Londres. Il y avait plus de 300 bombardiers et 600 chasseurs. Toutes les escadrilles de chasse prirent l’air en un instant mais ne purent enrayer le bombardement. Des tonnes et des tonnes de bombes explosives et incendiaires tombèrent sur le port. Le Blitz venait de commencer, il dura jusqu’en mai 41, détruisant un million de logement, tuant quarante mille civils. Aucune de ces réflexions ne m’effleura l’esprit à ce moment. En me tournant vers la fille pour lui demander des explications, je remarquais juste sa disparition.

La situation nous apparaissait comme catastrophique. Nous étions passés de l’état d’alerte n° 2 : « Attaque probable sous trois jours » à l’état d’alerte n°1 « Invasion imminente sous douze heures ». Le mot de code « Cromwell » qui ordonnait de se tenir prêt à repousser l’offensive avait été envoyé à tous les postes de la Home Guard au sud et à l’est du pays. Dans certains villages, on y avait répondu en faisant sonner le tocsin. Jamais depuis la mort de Napoléon, l’Angleterre n’avait éprouvé une telle peur.
Pour relativiser ce sentiment, il convient de dire qu’en fait la Wermacht n’était pas encore prête. Et ne le serait jamais d’ailleurs. Déjà la pensée d’Hitler se détournait de l’état insulaire pour se focaliser sur ses éternelles lubies, « ruée vers l’Est » et « mort aux communistes » en tête. On pourrait affirmer que Staline sauva l’Angleterre mais il est en fait plus juste de dire qu’Hitler nous sauva d’Hitler.
Lorsque je remontais dans mon Hurricane, la nuit s’était déjà refermée sur Londres. Une nuit inversée, le ciel était chargé de lumière et surpeuplé tandis qu’au sol les immeubles vides et obscurs attendaient la fin du cauchemar. Le carrousel infernal ne s’apaisait pourtant pas, les bombardiers revenaient à la charge vague après vague. Eux aussi ne devaient pas beaucoup dormir mais c’était une bien pauvre vengeance. Plusieurs quartiers près des docks étaient en flammes, des Dornier-17 s’occupaient à les attiser en lâchant des chapelets de bombes explosives. Regroupée en trois groupes de trois, ma formation se rua à l’attaque. La D.C.A crachait sans cesse des nuages mortels et les vétérans de la guerre d’Espagne s’éloignaient rapidement après avoir fait leur œuvre de mort. Ils fuyaient à plus de 400 km/h mais étaient encore trop lents pour nous. Soulageant les Spitfire engagés face à leur escorte de chasseur, nous entrâmes dans la danse, assoiffés de revanche pour Londres et pour Guernica (du moins dans mon cas, mais j’étais romantique). Me jouant des tirs, je plongeais dans le sillage du bombardier. Mon appareil vibra, secoué par la ruade de mes huit mitrailleuses. Je décrochais rapidement et gardant un œil sur ma cible, replongeais sous un autre angle. Des éclairs brassaient l’air autour de moi, incapable de me toucher à la vitesse où je filais. Je labourais son flanc et me retrouvais dans sa queue. Mes deux équipiers ne m’avaient pas perdus et je pouvais les voir évoluer sur ma droite tout aussi occupés que je l’étais à transformer le « crayon volant » en gruyère. Il y eu tout à coup un flash brutal. Un des Hurricane. Menacé par des tirs croisés, mon ailier survivant me laissa seul. Je ne restais pas stupéfait longtemps car des impacts violents me chassèrent de ma trajectoire. Récupérant mon appareil d’un mouvement machinal, je remontais en chandelle pour découvrir un Messerschmitt-110 croisait à toute vitesse. Plus rapide que moi, il m’échappa dans l’obscurité sans que je ne puisse rien faire.
Rageusement, je cherchais une autre cible mais il n’y avait rien en vu. Mon gouvernail répondait avec difficulté, preuve que j’avais été touché. C’est seulement après m’être posé et en voyant les impacts sur mon fuselage que la peur me saisit. En fait, j’avais manqué de très peu d’être sur la liste des disparus. Cette nuit là, je fis trois autres sorties mais sans rien abattre.

Le 8 septembre, le temps fut carrément mauvais et cela nous reposa énormément. Perdu dans la purée de poix, les bombardiers ne se livrèrent qu’à quelques raids de faible intensité. Je pu donc passer la journée à dormir sous l’aile de mon appareil ou à pourchasser les ennemis qui apparaissaient épisodiquement au dessus du territoire britannique. La nuit fut par contre terrible. Au matin, les centrales électriques et les voies ferrées menant vers le Sud avaient été rendues inutilisables pour plusieurs jours. Cela ne faisait que renforcer les craintes d’un débarquement. La ville flambait encore au matin du 9, mais le ciel couvert nous autorisa un répit. Durant l’après-midi, il y eu un assaut massif qui fut repoussé sans difficulté. Peu de bombardiers réussirent à atteindre Londres et leurs dégâts restèrent insignifiants. Le jour finissant la Luftwaffe remit le couvert et je me retrouvais à cavaler à la suite de plusieurs centaines de bombardiers qui en se couvrant les uns les autres, réussirent à ne subir que de légères pertes. Le 10 arriva sans que j’aie dormi. Je me retrouvais bien loin d’être frais. Heureusement, il pleuvait à verse et les Allemands ne nous gênèrent pas trop. Encore une fois, lorsque l’obscurité vint, ce fut l’horreur. Le Blitz se déversa non seulement sur Londres mais aussi sur le Pays de Galles et les rives de la Mersey.

Suivant le rythme qui nous était devenu familier, le matin du 11 fut calme et pluvieux. Mais midi passa pour voir un assaut général. Des avions assaillirent les stations radars alors que la Luftflotte III s’attaquait à Southampton. De son côté, mon escadrille se porta au secours de Londres que traversèrent trois grands raids. Ce fut l’enfer, le jour le plus noir de la R.A.F depuis sa naissance jusqu’à nos jours. La City s’était transformée en une mer de flamme sous les raids incessants et le port ne valait pas mieux. Dans le ciel, nos avions étaient complètement dominés et pour la première fois nos pertes dépassaient celles de nos adversaires. Je me souviens que je venais de redécoller de West Malling. Le plein juste fait, j’entendis la radio envoyer les survivants de mon flight se porter à l’aide des chasseurs qui tentaient d’arrêter la deuxième vague du raid. Les bombardiers arrivaient depuis la Belgique par le sud-est et même à distance on pouvait voir que notre affaire était mal engagée. Goering avait lancé au moins 200 bombardiers avec une escorte de Messerschimtt-109 et 110. Nos Hurricanes étaient de bonnes machines mais trop lentes et mal armées face à eux. La radio vomissait un incroyable salmigondis d’imprécations, des appels à l’aide, des cris inarticulés. Ça m’a fait l’effet d’un coup de poing dans l’estomac et à l’intérieur de mes gants j’ai senti mes mains devenir moites. Soudain, j’eus la certitude que j’allai mourir. C’était irrationnel, mais cette peur de la mort me submergea en un instant. J’aurais peut-être fait demi-tour, ce qui m’aurait valu la cours martiale, mais j’étais gelé. Je me contentais de suivre le Pilot Officer dans un état proche de l’anesthésie. Inconsciemment, je poussais les gaz à fond dès mon entrée dans la mêlée. Etant donné que tous les avions filaient à plus de 400 km/h, je ne fis que les croiser et me retrouver à faire un large virage pour retourner vers les escadrilles qui fonçaient vers Londres. Le sang martelait mes oreilles, poussé par mon cœur en pleine tachycardie. J’entendis quand même un appel :
- Mayday, mayday ! J’ai un foutu « Emil » aux fesses. Rien à faire, il veut pas me lâcher.
- Connal ! Où es-tu ?!
- Simon ? Je… je suis près de Gravesend dans l’estuaire de la Tamise.
- Tiens bon, j’arrive !
L’appareil lancé dans une boucle, je fonçais au maximum de ma vitesse : 525 km/h. Trente secondes plus tard, l’étendue miroitante du fleuve se ruait vers moi. Une formation de Heinkel-111 passa devant moi mais je coupais leur trajectoire sans m’en occuper. Un Messerschimtt-109 apparu d’un seul coup dans ma visée, poursuivant un Spifire qui tentait de remonter après un piqué particulièrement vif. Mes mitrailleuses crachèrent dans son sillage. Je ne réussis pas à l’avoir. Cependant, il décrocha, trouvant sans doute que le coin devenait particulièrement chaud. Soupirant de soulagement, je serrais mon laryngophone d’une main et me penchais pour rechercher le Spitfire Supermarine.
- Connal ! Tu me dois une bière !
- Tout ce que tu veux. Vraiment sûr que tu n’aimerais pas que je te présente ma sœur ?
J’allais répliquer quand je trouvais enfin son appareil qui revenait vers moi. Un Me-110 s’était glissé dans son sillage sans qu’il s’en rende compte. Mon cri d’avertissement mourut sur mes lèvres. Sans lui laisser une chance, l’Allemand avait ouvert le feu de toutes ses armes. Touché à bout portant par les projectiles des canons et des mitrailleuses, l’avion se cabra et entra dans une vrille chargée de fumée noire. Je crois que j’ai hurlé, demandant à Connal de sauter. Mis à part que la force centrifuge devait le coller contre la paroi du cockpit, les obus l’avaient sans doute déjà tué. Il n’y eut pas de miracle, pas de parachute qui se déploie in-extremis. L’avion explosa en heurtant le sol.
Pris d’une rage folle, je plongeais vers le Messerschimtt et ouvrit le feu dès qu’il entra dans mon réticule de visée. Je vis distinctement des éclats voler sous les impacts de mes tirs. Son mitrailleur de queue répliqua et je sortis de son champ de tir pour éviter de prendre un mauvais coup. En sentant les vibrations insolites qui secouaient mon engin, je sus immédiatement que c’était raté.
Du kérosène fuyait et éclaboussait mon pare-brise sans que mon essuie-glace puisse enrayer le désastre. A la première étincelle, il s’enflammerait. Me débouclant rapidement de mon siège, je coinçais mon manche à balai entre mes jambes et rabattit la verrière sur le côté. Un instant plus tard, je sautais dans le vide soutenu par la corolle de soie blanche de mon parachute.

Un stratège de l’antiquité a dit qu’il fallait deux ans pour former un soldat membre des troupes d’escarmouches (javeliniers, frondeurs ou archers) contre dix ans pour un hoplite capable d’opérer au sein d’une phalange. Il expliquait cette différence en soulignant que les premiers ne se trouvaient qu’exceptionnellement au corps à corps, alors que les secondes ne se battaient que comme cela. Les poilus de 14-18 furent les seuls soldats modernes à devoir nettoyer régulièrement des tranchées à la baïonnette. Ce qui conduit le « glorieux » Philippe Pétain à réprimer leur grève dans le sang.
J’ai dit plus haut qu’un homme ne pouvait en tuer un autre qu’en s’abusant lui-même. La difficulté du corps à corps ne vient pas d’une violence plus grande mais des yeux de l’ennemi posé sur vous. Tuer à distance n’est rien puisque l’on ne voit pas l’humanité de l’ennemi. Cependant, les yeux sont humains. Et là s’est fini, vous savez que vous avez tué.


A première vue, ces préoccupations peuvent sembler étranges pour un pilote de chasse. C’est sans doute vrai de nos jours, car le tout électronique permet de laisser la mort frapper au-delà de l’horizon. Un bouton à appuyer, un missile qui part et tout est fini. Pendant la guerre de quarante ce n’était pas la même chose, on était beaucoup plus près des conditions de combat des chevaliers du Moyen Age. Nos duels un contre un ressemblaient plutôt à des joutes qu’à du presse-bouton. En affrontant le Me-110 j’avais senti sa « main » et pour moi il était devenu un être humain. Je savais par exemple que c’était le même homme qui avait manqué de me tuer quatre jours plus tôt. Car même parmi toute la flottille de Messerschmitt que Goering avait envoyé sur l’Angleterre, il ne pouvait y avoir deux individus capables de se glisser avec une telle maestria dans la queue d’un autre pilote. Je ne doutais plus des paroles de la tzigane. J’allais revoir ce pilote, encore et encore, jusqu’à ce qu’il me tue ou le contraire.
C’est en ressassant ces sombres pensées que j’arrivais à l’aérodrome de West Malling. Les deux membres de la Home Guard qui m’avait retrouvé me laissèrent à un planton qui m’amena au Wing-Commander. L’officier me tança vertement pour avoir quitté ma formation mais s’adoucit aussitôt. Après tout, lui aussi était pilote. La mort de Connal le touchait beaucoup à sa manière. Entre l’Angleterre et l’Irlande les relations ont rarement été bonnes, surtout dans le nord encore sous sa domination. Cependant, de nombreux gars de Tipperary ou de Sligo avaient oublié leurs griefs contre la perfide Albion maintenant qu’elle était devenue le rempart du monde libre. Certains, déjà, étaient retournés dans leur pays entre quatre planches. Le Wing-Commander ne tarissait plus d’éloges pour ces soldats à l’accent chantants et aux noms improbables qui mettaient autant de joie à prendre les armes qu’à se trouver une cause pour se sacrifier.
Ma mémoire flanche un peu sur la suite de la journée. N’ayant plus d’appareil, je ne participais pas aux combats. Sans doute ai-je remplis quelques formulaires et autres rapports. Et ensuite ? J’ai dû aller me coucher avec un peu de bière en guise de somnifère. Nous avions perdu 29 appareils contre 25 pour les Allemands, vraiment une journée très noire.

On parlait depuis plusieurs jours de rééquiper l’escadrille. Le lendemain, c’était fait, et mon nouvel engin était un Spitfire Supermarine. L’appareil le plus maniable et le plus rapide qui ai été engagé dans la bataille d’Angleterre. Ses huit Browning n’avaient pas la portée des canons qui équipaient les chasseurs germaniques, mais leur puissance était terrifiante. Ce jour là, comme le suivant, la météo fut mauvaise et nous épargna toute attaque importante. A Londres, la situation tendait à s’améliorer, la D.C.A avait été très renforcée et il y avait maintenant un grand nombre de projecteurs qui balayaient les nuages. Cela consolida mon courage et ma détermination, tout comme les nouvelles envoyées par le Bomber Command. Depuis de nombreux jours, il ripostait au « Blitz » en envoyant ses bombardiers « Blenheim », « Hudson » et « Battle » pour effectuer un pilonnage intensif des barges de débarquements stationnées le long des côtes de France et de Belgique. Leurs pertes étaient vraiment catastrophiques et comme à partir du 8 octobre la marée n’était plus favorable aux forces d’invasion, nous sentions le combat décisif approcher à grands pas. Le temps était encore mauvais le 14, mais la Luftwaffe, sommée d’obtenir des résultats, attaqua à nouveau. L’engagement fut mitigé et les pertes égales de part et d’autre. A contrario de la journée, la nuit fut splendide et pourtant l’ennemi n’ envoya qu’une flotte de cinquante bombardiers. Ce comportement bizarre ne pouvait qu’annoncer un grand raid pour le dimanche 15.

A 11 heures du matin, nos radars donnèrent l’alerte. Une formation ennemie de grande envergure arrivait depuis le Pas-de-Calais. Les escadrilles s’arrachèrent du sol les unes après les autres pour rejoindre celles qui collaient déjà aux basques de l’ennemi. J’étais sur les nerfs, à la fois exalté et plein d’appréhension. L’avertissement de la tzigane me résonnait dans la tête. Elle avait dit que mon destin se jouait sur une semaine, or nous étions le huitième jour. Son délai s’était achevé la veille et je ne doutais pas un instant que l’affrontement final m’attendait ce jour-là. Mon flight fut le dernier à plonger dans la mêlée. Surclassés et handicapés par leur poids de bombes, les appareils adverses zigzaguaient au milieu de nos tirs sans parvenir à nous décrocher. Un Heinkel-111 me coupa la route et ma formation rejoignit celle des Hurricane qui lui faisaient sa fête. Nos mitrailleuses pulvérisèrent sa dérive et le rendirent ingouvernable. Son équipage l’abandonna juste avant que nous l’achevions. Tout autour de nous, des scènes plus ou moins semblables se déroulaient, les chasseurs allemands faisaient de leur mieux pour nous forcer à abandonner la poursuite mais nous ne l’entendions pas de cette oreille. Un peu avant Londres, les bombardiers lâchèrent leurs œufs et firent demi-tour. Inutile de dire que cela leur valu une ovation. Je rejoignais mon aérodrome et me posait pour recharger mes Browning et faire le plein.
La seconde vague arriva deux heures plus tard. Nos zincs décolèrent en hâte et, profitant de l’avantage des radars longue portée, interceptèrent les nouveaux arrivants loin de leurs objectifs. Je me retrouvais à nouveau derrière un Heinkel, malgré ses multiples postes de tirs il se révéla incapable de repousser ma formation. Nous l’accompagnâmes jusqu’à la capitale et le contraignîmes à larguer son chargement quelque part dans la banlieue. C’est à ce moment là qu’un chasseur « Emil » vint me tenir la conversation. Aussi rapide que mon Spitfire, le Me-109 aurait sans doute réussi à me mener la vie dure. Par chance, il souffrait de son petit rayon d’action. Comme je m’échappais dans une boucle serrée, il n’insista pas, préférant sans doute conserver son fuel pour retourner à sa base. Nous étions à la recherche d’une nouvelle cible quand la voix d’une W.A.A.F.S retentit dans mes écouteurs.
C’était un appel général, l’opératrice signalait qu’un groupe de bombardiers faisait route vers Portand et qu’il fallait un renfort aux engins engagés. N’ayant consommé que peu de carburant, je n’hésitais pas.
Les Allemands se dégageaient déjà et je me retrouvais en queue d’un appareil que je raccompagnais jusqu’à la Manche. La radio m’apprit que des Me-110 avaient attaqués Southampton durant ce temps, visant les usines Supermarine. Heureusement, la D.C.A, très puissante sur le site, réussit à les repousser. Cette annonce me fit comme un coup au cœur, ma némésis avait sans doute participé au raid et elle m’avait manqué.
Le soir tombait et l’ennemi continuait de bombarder Londres, Bristol, Cardiff, Liverpool et Manchester. Sans grands succès, je dois dire… Les bombardiers parcouraient un éther strié par les projectiles de la défense antiaérienne. Et avec tous les projecteurs qui s’étaient allumés au-dessus de la capitale britannique, c’était presque du tir au pigeon.
Je me retrouvais à nouveau en train de courser un Junker-88. Sa lourdeur et sa maladresse en faisaient une cible facile. Alors qu’il esquivait pesamment la puissante D.C.A. qui protégeait la City, je me ruais vers lui. Mes projectiles durent toucher sa dérive car il dévia tout d’un coup de sa trajectoire. Je libérais mes gaz pour couper sa route quand des obus traçants passèrent en grondant à moins d’un mètre du cockpit. Instinctivement, je basculais sur une aile pour offrir une silhouette réduite. Une pesée sur les palonniers, le manche à balai ramené contre ma poitrine, je me retrouvais à faire demi-tour pour remonter ma propre trajectoire. En un éclair, je croisais un avion tout en longueur, le fuselage peint de couleur clair. Nos armes crachèrent sans que nous nous touchions. Un looping et une glissade enchaînés, je me retrouvais dans sa course. A cet instant, je réalisais que je suivais un Messerschmitt-110 ! Nous plongions tous deux vers la ville. Je virais sur l’aile, remontais et profitais d’une brève ouverture pendant le piqué qui suivit pour libérer mes Browning. Il dû s’en apercevoir car il amorça une ressource verticale. Ma vitesse était telle que je repassais devant lui, ses canons m’encadrèrent sans me toucher. Piqué, ressource, à nouveau nos positions s’inversèrent. Son mitrailleur de queue m’ajusta et je m’esquivais de justesse. Nous tourbillonnions dans le ciel londonien, cherchant à pousser l’autre à la faute. Grâce à la maniabilité bien supérieure du « Spitfire », je gardais l’avantage durant les trois manœuvres qui suivirent. Malgré tout son talent, il ne me décrocha pas et je pu à nouveau ouvrir le feu. Soudain, l’Allemand descendit, me forçant à le suivre dans un plongeon vertigineux. C’était un peu les duels de voitures qui fonçaient l’une vers l’autre, sauf que là le perdant se noyait dans la Tamise. J’ai craqué le premier. Je le perdis de vu instant alors que je reprenais en main mon appareil et il sortit de son tonneau juste derrière moi. Il n’eut pas le temps de tirer car je dégageais immédiatement sur la droite. Nouvelle ressource, un nouveau piqué et l’agilité supérieure de mon chasseur joua un tour à l’Allemand. J’avais réussi à me glisser derrière lui mais il se lança à fond pour remonter sous un angle de 60°. Il me décrocha mais me perdit de vue. En fait, j’étais juste sous lui et y restais. En toute logique, il n’allait pas resté là haut toute la nuit. Effectivement, le Me-110 piqua derechef. Je m’alignais calmement sur lui et ouvrais le feu. Mes mitrailleuses le secouèrent, sans plus. Il partit dans un nouveau tonneau, couvert par son mitrailleur. Je sortis de sa ligne de mire et cherchais à couper sa boucle. Ce ne fut pas trop difficile puisque mon rayon de virage était plus court. A nouveau, je ressortis derrière lui. Cette fois-ci mes Browning touchèrent son moteur droit qui explosa. Brusquement déséquilibré, il entra en vrille et percuta le sol. Lorsque je revins, son kérosène embrasé formait un incendie visible de loin.


Deux jours plus tard, le projet d’invasion de l’Angleterre fut abandonné. Je me battais encore un an dans les îles britanniques avant de passer en Afrique du Nord puis en Italie, en France après le débarquement en Provence et enfin en Allemagne. La guerre terminée, je me rendis en Irlande pour participer aux obsèques de Connal dont la dépouille venait d’être ramenée. Mon compagnon arriva enfin à ses fins puisque je rencontrais sa sœur. Effectivement, c’était la plus jolie des filles de la verte Eire. J’en sais quelque chose, je l’ai épousé !
J’ai raconté mon histoire à plusieurs reprises et tout le monde y a vu un effet de coïncidences. Pas moi ! Car tout c’est passé exactement comme l’avait dis la tzigane. Et puis, il y a deux semaines, mon cardiologue m’a convoqué. Il était un peu inquiet mais s’efforçait de me rassurer. Mon opération va avoir lieu demain. Cependant, je ne survivrais pas. Dans le parc, j’ai revu la tzigane. Elle n’avait pas pris une ride et semblait toujours avoir treize ans, seul ses vêtements avaient changé.
Je la fixais en ayant peur de la reconnaître. Ce fut elle qui m’aborda. Elle m’interpella par mon nom et tout en riant me saisit le bras pour me conduire jusqu’à un banc.
Enjouée, elle me parla de choses et d’autres. Ses lèvres se découvraient par instant pour m’offrir les perles blanches de ses dents. A aucun moment elle ne fit d’allusion directe à notre première rencontre si ce n’est vers la fin. Elle se relevait et se préparait à partir quand elle sembla se rappeler quelque chose :
- Dis-moi, tu crois que si je te prenais la main je pourrais te prédire l’avenir ?
- Oui !
Je lui souris, après tout elle était si jolie ma mort et elle m’avait donné une vie merveilleuse
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Dernière édition par Anaxagore le Mer Mar 21, 2012 15:23; édité 1 fois
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raven 03



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MessagePosté le: Mar Mar 20, 2012 20:41    Sujet du message: Répondre en citant

bonsoir,

petit pinaillage de vocabulaire:

Dans un JU88 ,tout l'equipage est concentré dans la bulle avant, donc pas de mitrailleur de queue mais un mitrailleur arriere ( dorsal ou ventral).

amicalement
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Fantasque



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MessagePosté le: Mar Mar 20, 2012 22:19    Sujet du message: Répondre en citant

Idem

Lors de la Bataille d'Angleterre la RAF est en formations à 3 avions (9 pour un Flight). Elle passera au 2 + 2 dans l'hiver 40-41.
Donc pas de "Finger Four".

De même, on ne passe pas du jour au lendemain de Hurricane au Spitfire (c'est l'escadrille qui doit être ré-équipée) et on se bat autant que possible groupés.
Pas d'appel nominatif à la radio mais des indicatif (code escadrille, couleur de patrouille et numéro de position: ex= Foxtror red two (deuxième appareil de la patrouille rouge de l'escadrille ayant l'indicatif "Foxtrot").

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ladc51



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MessagePosté le: Mar Mar 20, 2012 23:10    Sujet du message: Répondre en citant

mais pinaillages d'experts à part... Confused

moi, j'ai adoré, bravo ! Applause
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mar Mar 20, 2012 23:24    Sujet du message: Répondre en citant

Merci.
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Fantasque



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MessagePosté le: Mar Mar 20, 2012 23:57    Sujet du message: Répondre en citant

Par ailleurs, je trouve l'histoire très belle.

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loic
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MessagePosté le: Mer Mar 21, 2012 00:10    Sujet du message: Répondre en citant

Itou !
Comment l'adapter en FTL ?
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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patzekiller



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MessagePosté le: Mer Mar 21, 2012 09:15    Sujet du message: Répondre en citant

ftl = corse
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ladc51



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MessagePosté le: Mer Mar 21, 2012 09:22    Sujet du message: Répondre en citant

patzekiller a écrit:
ftl = corse


Oui, l'adapter aux combats en Corse de février-mars 41 est ce qu'il y a de plus "FTLesque"...

Ou au blitz Malte-Tunis...

Ou, si on veut changer le moins de choses, on peut garder la bataille d'Angleterre en décalant de 2 mois...
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mer Mar 21, 2012 09:23    Sujet du message: Répondre en citant

Je l'ai posté pour avoir votre avis, car je vais mettre en ligne gratuitement un recueil de nouvelle pour faire ma "pub" pour essayer encore une fois de faire publier un de mes livres. Je modifierais les points que vous avez signalé, sauf les indicatifs. Je connaissais déjà cette règle mais j'ai choisi pour des raisons de "sympathie" entre le lecteur et les personnages de toujours appeler Connal par son prénom. Il ne s'agit donc pas d'une erreur mais d'un choix -contestable bien sûr- mais il s'agit d'une fiction romanesque et non d'un texte historique. Or, au cours des années, j'ai appris que l'on perdait de la charge émotionnelle lorsque - dans un récit-l'on devait expliquer les choses qui devaient être évidente pour le lecteur.
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MessagePosté le: Mer Mar 21, 2012 10:05    Sujet du message: Répondre en citant

c'est un magnifique récit, comme on les aime, plein de fureur, de bruit, et d'humanité.
j'ai adoré
Anaxagore a vraiment des talents de conteur
Merci beaucoup
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MessagePosté le: Mer Mar 21, 2012 22:54    Sujet du message: Répondre en citant

Comme la première histoire tourne autour d l'amitié d'un pilote de la RAF et d'un français, la meilleure transposition serait lors du Malta Blitz (le Blitz Tunis-Malte) en février 41.
Les Anglais sont encore sur Hurricane et les Français normalement en partie sur H-81.

Le Bf-110 peut être réemployé (il fut déployé en Méditerrannée) et l'on peut même supposer que le pilote français a un vieux compte à régler avec les 110 qui, lors de la campagne de France "tuait comme des aigles".

Par ailleurs la petite diseuse de bonne aventure ne déparerait pas non plus à Malte....

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Anaxagore



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MessagePosté le: Mer Mar 21, 2012 23:11    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne peux que vous engager à faire comme vous le pensez. Je pense que Malte est la meilleure possibilité. J'ai le vague souvenir qu'en FTL, des avions de chasse français y sont basés, de même que des anglais. C'est une île. Et elle aussi elle est menacée par un débarquement hypothétique des Italo-allemands.
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LaMineur



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MessagePosté le: Jeu Mar 22, 2012 09:01    Sujet du message: Répondre en citant

Est-ce que la même diseuse de bonne aventure ne se trouverait pas au même moment ou presque en Belgique ou en France (ou en Sicile FTL), en train de faire exactement la même prédiction à un jeune pilote de Bf 110 ?
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Anaxagore



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MessagePosté le: Jeu Mar 22, 2012 10:21    Sujet du message: Répondre en citant

Il y a en effet une idée de ce genre là, quoi qu'elle ait probablement approché le pilote allemand sous une autre apparence. L'idée derrière cette histoire c'est qu'il y a à partir de leur opposition, deux futurs possibles. L'un se réalisera, l'autre pas car un des deux pilotes doit mourir pour cela.
L'idée philosophique derrière ce roman est que le destin n'est pas écris et qu'un homme peut le changer. Simon et le pilote du 110 étaient les écrivains de leur propre destin. UN a été meilleur que l'autre, c'est tout...

Edit : si cela intéresse quelqu'un j'ai aussi écris une nouvelle sur les combats aériens... de 1916.
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