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La marine marchande suisse

 
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folc



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MessagePosté le: Dim Mai 01, 2011 02:04    Sujet du message: La marine marchande suisse Répondre en citant

Ci-dessous, en complément au sujet "terrestre" travaillé par Dak 69, une proposition d'adaptation à la FTL de l'histoire OTL de la marine marchande suisse.
Les notes de bas de page ont été ramenées dans le texte, en bleu entre crochets carrés


9 avril 1941
Berne
. –- Entrée en vigueur d’un arrêté du Conseil fédéral sur la navigation maritime sous pavillon suisse. Cet acte va permettre la naissance officielle d’une marine marchande suisse, dont les événements ont fini par imposer l’existence (s’il existait déjà trois cargos aux mains de deux sociétés d’armement suisses, ceux-ci, acquis en 1939 et 1940 d’armateurs panaméens, avaient continué à battre pavillon du Panama [Il s’agissait d’une part du Saint-Cergue (4 260 GRT, 10 n.), acquis en 1939 par la société de négoce vaudoise André et Cie et passé le 28 janvier 1941 aux mains de la Suisse-Atlantique Société de Navigation Maritime S.A. (siège à Lausanne), récemment créée par la famille André ; d’autre part des Calanda et Maloja, achetés en 1940 par la Compagnie Suisse de Navigation (siège à Bâle)], le pavillon suisse n’existant pas).
Tirant les leçons du précédent conflit mondial, le gouvernement fédéral, dès le déclenchement de celui en cours, avait rapidement pris des mesures pour assurer le transport vers la Suisse des aliments et des matières premières d’outre-mer nécessaires au pays. Il avait ainsi décidé de se doter de la petite flotte de navires marchands qui avait cruellement fait défaut un quart de siècle plus tôt : ce qui supposait de conclure un accord avec une ou plusieurs nations maritimes « neutres en permanence ». Dès le 15 septembre 1939, le gouvernement put signer à Londres un contrat d’affrètement, valable jusqu’à la fin de la guerre, avec divers armateurs grecs représentés par la société d’armement Rethymnis et Kulukundis : la Suisse devait ainsi disposer de 16 navires de transport, nombre rapidement réduit à 15 après la perte au large de l’Angleterre, dès le 22 novembre 1939, de l’Elena R. (5 095 GRT, 11 n.), victime d’une mine allemande [Posée par le sous-marin U-26]. Le soin de gérer les mouvements des bateaux, grecs ou panaméens, assurant le ravitaillement de la Suisse fut confié à un office ad hoc : l’Office fédéral de guerre pour les transports (Eidgenössisches Kriegs-Transport-Amt).
Les choses allèrent relativement bien jusqu’à l’entrée en guerre de l’Italie le 10 juin 1940. Le gouvernement helvétique dut alors négocier avec les Alliés la possibilité pour « ses » navires de continuer à accéder aux ports italiens (en pratique, essentiellement Gênes). Comme les Français eurent rapidement plusieurs raisons de se montrer plus souples que les Britanniques (soldats internés, besoins de divers matériels, etc.), l’on finit par trouver un terrain d’entente. Au prix d’un strict contrôle des mouvements, notamment à la hauteur de Gibraltar, les liaisons se poursuivirent donc vaille que vaille pendant sept mois environ, sans qu’il n’y ait de perte ou d’incident à déplorer. L’entrée en guerre de la Grèce contre l’Italie, le 19 février précédent, venait de tout remettre en question.
Tout d’abord, les Grecs n’avaient pas tardé à réclamer la remise à disposition, pour leurs propres besoins, des navires nolisés par la Suisse. Des discussions serrées avaient ramené leurs exigences à cinq bateaux seulement, dont la restitution serait de surcroît étalée dans le temps. Après la perte accidentelle de l’Hadiotis, survenue par échouage le 15 février 1941, il en resterait donc neuf de disponibles. Mais il y avait un obstacle majeur : les ports italiens étaient désormais fermés à ces bateaux battant pavillon grec. Il fallait donc trouver d’autres armateurs neutres et des contacts avaient été pris avec l’Espagne, la Yougoslavie et même les Etats-Unis. Mais leur neutralité durerait-elle ? La manière la plus sûre d’avoir des navires satisfaisant aux canons de la neutralité était encore d’avoir une flotte marchande suisse.
Aussi, dès janvier 1941, le Conseil fédéral avait-il chargé Robert Haab, un professeur de droit bâlois, de mettre au point un projet de loi maritime. Haab étudiait depuis 1922 la législation maritime de divers pays importants et était considéré comme un expert en la matière. Grâce à son savoir et son expérience, il réussit à rédiger une ordonnance en un mois environ, texte qui entre en vigueur ce 9 avril 1941. Bâle devient le port d’origine de tous les navires suisses et le siège de l’Office suisse de la navigation maritime et du registre suisse des navires de haute mer. La loi suisse sur la navigation définit des règles claires pour inscrire un bateau dans le registre des navires de haute mer : le propriétaire, l’exploitant et le personnel habitant en Suisse doivent être de nationalité suisse ; tous les actionnaires doivent être suisses et au moins trois quarts des actions et du capital doivent appartenir à des citoyens suisses vivant en Suisse. Pour les équipages, faute d’hommes de mer suisses en nombre suffisant (il n’y aura qu’un seul commandant suisse, Fritz Gerber), la seule exigence en ce temps de guerre est l’emploi de neutres. En fait, elle ne sera pas totalement respectée puisque l’on trouvera à bord des navires suisses – outre des Suisses – des Portugais, des Espagnols et des Suédois, effectivement neutres, ou des Russes blancs, considérés comme apatrides, mais aussi des Belges, Danois, Hollandais, Grecs et Norvégiens, nettement moins neutres !


24 avril 1941
Bâle
. – Les cargos ex-panaméens Calanda (1913, 4 610 GRT, 10 n.) et Maloja (1906, 1 755 GRT, 10 n.) sont les deux premiers navires inscrits au registre suisse des navires de haute mer.


6 mai 1941
Bâle
. – Alors que les espoirs un moment mis dans la flotte marchande yougoslave viennent de s’évanouir brutalement, le cargo St. Gotthard (4 167 GRT, 11 n.), ex-panaméen Armando (lancé en 1911), est le troisième navire inscrit au registre suisse. C’est surtout le premier acheté et armé directement par l’Office de guerre pour les transports. Ce dernier en acquerra et armera trois autres d’ici la fin de l’année 1941, les Chasseral (ex-Hondurien Tegucigalpa, lancé en 1897, 2 928 GRT, 12 n.), Saentis (ex-Panaméen Norseland, lancé en 1915, 4 344 GRT, 10 n.) et Eiger (ex-Grec Hadiotis, lancé en 1929, 4 386 GRT, 11 n.). Hormis le Saint-Cergue, lancé en 1937 (inscrit au registre le 10 juillet 1941), ce dernier est le plus récent bateau de la jeune marine marchande suisse mais il s’agit d’une épave (alors affrété par la Suisse, l’Hadiotis s’est échoué au Portugal le 15 février 1941 et a été considéré comme une perte totale) remise en état à grands frais.
La liste des huit premiers navires suisses, que complète le Generoso (ex-Panaméen Varko, lancé en 1896, 1 422 GRT, 9 n.), montre bien que la Confédération a dû faire flèche de tout bois et se contenter d’acheter très cher, sur un marché fort réduit par l’état de guerre, des bateaux anciens ou en mauvais état. La tendance ne se démentira pas en 1942, où seront acquis trois vieux navires. Les deux premiers le seront pour les besoins de la Suisse : Albula (ex-Finlandais Elsa S., lancé en 1910, 1 197 GRT, 9 n.) et Lugano (ex-Semien, lancé en 1898, 5 576 GRT, 10,5 n.). Ce dernier sera acheté auprès de la France. Il s’agit en effet d’une prise italienne faite à Dakar le 10 juin 1940, laquelle n’a pas repris la mer au commerce mais a été utilisée par la Marine Nationale comme dépôt flottant [D’où le fait que le Semien n’a pas été « sanctifié » à la différence de la plupart des prises allemandes et italiennes. En 1948, la Suisse revendra le Lugano à son propriétaire de 1940, la petite société d’armement génoise Ignazio Messina e Compagnia] . Le troisième sera destiné aux besoins propres du Comité International de la Croix-Rouge : le Caritas I (ex-Belge Frédéric, lancé en 1903, 2 759 GRT, 11 n.).
A compter du second semestre 1941, le système d’approvisionnement maritime de la Suisse est le suivant : les neuf navires grecs encore affrétés par la Confédération ainsi qu’une partie des tout nouveaux bateaux suisses font des voyages entre les Amériques et le Portugal. Ils sont renforcés par plusieurs navires espagnols et, pendant quelques mois, par un américain [En avril 1941, la Suisse a nolisé le cargo américain Essex (1890, 3 018 GRT, 12 n.) mais celui a été perdu par accident le 25 septembre 1941, au cours d’un voyage Lisbonne-Baltimore] . Du Portugal à Gênes, le relais est pris par les autres bateaux suisses, quelques bateaux espagnols et deux caboteurs portugais. La part du Portugal augmentera en 1942 avec l’affrètement d’un cargo et de quatre autres caboteurs.


17 mars 1942
Atlantique Nord
. – Parti de Baltimore (Etats-Unis) et se dirigeant isolément vers Leixoes (Portugal), l’un des neuf vapeurs grecs encore nolisés par la Suisse, le Mount Lycabettus (4 292 GRT, 10 n.), est torpillé et coulé corps et biens par le sous-marin allemand U-373.
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Dernière édition par folc le Mar Mai 03, 2011 09:22; édité 2 fois
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dak69



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MessagePosté le: Lun Mai 02, 2011 14:10    Sujet du message: Répondre en citant

Merci beaucoup à Folc pour la façade maritime helvétique !

Quand j'aurai le temps, je continuerai à développer le sujet suisse, pour 1941 et 1942. Grosso modo, la situation est pire qu'OTL, la satellisation de la Suisse à l'Axe sera plus forte, avant de redescendre rapidement par la suite (mi 1942), au fur et à mesure que la part "services financiers" prendra de l'importance dans les relations entre l'Allemagne et les Helvètes, et que l'Allemagne aura un besoin cruel de ces services, car il faudrait aussi traiter le "comment l'Allemagne finance sa guerre", avec les conséquences que cela implique pour sa capacité militaire. Elle a moins de moyens qu'OTL (attention aux idées reçues sur le sujet !), même en pressurant davantage pays conquis et alliés, car elle a globalement mis la main sur beaucoup moins de "territoires rentables" et pendant moins de temps. La caisse sera à mon sens vide nettement plus tôt, d'où un effondrement plus brutal qu'OTL pour des raisons économiques.

Bien amicalement
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folc



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MessagePosté le: Mar Mai 03, 2011 09:20    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai corrigé un lapsus ayant transformé, à sa seconde mention, le cargo Maloja en Majora.
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