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1940 - La France continue la guerre
 
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Le Mur de l'Atlantique: bunkers et photos de vacances

 
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patrikev



Inscrit le: 28 Mai 2010
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MessagePosté le: Ven Oct 01, 2010 13:26    Sujet du message: Le Mur de l'Atlantique: bunkers et photos de vacances Répondre en citant

Je suis en train de lire un ouvrage savoureux sur la propagande allemande en France, qui pourra alimenter les coloriages pour 1942-43. Il s’agit d’une sélection de notes confidentielles émanant de la Propagandastaffel du docteur Eich, adaptées et diffusées par des officines françaises ad hoc, AFIP et IFC, à l’intention de quelque 700 directeurs de journaux et « une élite d’abonnés particuliers » (sans doute les industriels et banquiers qui font des affaires avec le Reich). Ces bulletins s’adressent à une clientèle bien informée qu’on essaie d’incliner en faveur du Reich. C’est donc un précieux témoignage de la guerre psychologique en France occupée, et, indirectement, de l’opinion française telle que les Allemands la perçoivent. Et j’avoue que j’ai apprécié le comique involontaire de beaucoup de passages. Quelques extraits.

5 mai 1942 (Agence française d’Information de Presse, AFIP) Malgré l’échec qualifié qu’ont subi les débarquements anglais de Saint-Nazaire et du Havre (à adapter FTL), on peut s’attendre à ce qu’ils soient renouvelés et entrepris avec des moyens beaucoup plus puissants et sur plusieurs points de la côte simultanément. Il est donc utile d’examiner objectivement quelles seraient les chances d’une telle tentative d’invasion. Plusieurs facteurs doivent être étudiés.

1) L’Allemagne possède toute la côte atlantique de Narvik à Hendaye (et la côte méditerranéenne à adapter FTL).

2) La possession de la côte atlantique a permis l’installation de nombreuses bases navales et sous-marines. Les sous-marins allemands, dont le rayon d’action est beaucoup plus considérable en 1942 qu’en 1917, constituent un important facteur par leur nombre, leur puissance et l’invulnérabilité de leurs bases de départ.

3) La Luftwaffe, à laquelle la possession de la côte atlantique a permis l’installation d’un formidable tremplin pour les unités aériennes allemandes, développe une activité défensive et offensive très grande.

4) Enfin et surtout, signalons l’importance de la deuxième ligne Siegfried, composée de plusieurs éléments :

- En premier lieu, les fortifications et les batteries belges et françaises, tombées presque intactes aux mains du Reich.

- A cette première série d’installations défensives, la Wehrmacht ajoute des batteries allemandes très lourdes, renforcées à leur tour par les canons à longue portée de la marine.

- Dès juin 1940, sous l’active impulsion du docteur Todt, on commença la construction d’une ligne continue de fortifications allant de Narvik à Hendaye. Six mois plus tard, la côte atlantique était transformée sur toute sa longueur en une ligne permanente de fortifications, prête à recevoir n’importe quel assaut. Depuis lors, cette ligne a été sans cesse perfectionnée, dotée du matériel le plus moderne et doublée en profondeur d’une ligne de gros canons circulant sur rails et pouvant ainsi se déplacer suivant les besoins sur tous les points des fronts éventuels.


19 mai 1942 (AFIP). La radio de Londres (et d’Alger FTL ?) a donné dans ses émissions du 18 mai un détail fort significatif sur la fameuse question du deuxième front. Elle a, en effet, invité tous les Anglais ayant passé leurs vacances en France avant la guerre à donner à l’Amirauté anglaise toutes les photographies qu’ils ont eu l’occasion de prendre pendant leur séjour en France, ceci afin de permettre à l’Amirauté de compléter ses préparatifs nécessaires à une opération de débarquement sur le continent.

19 mai 1942 (AFIP). Un journal (Le Matin) rappelle que M. Churchill a dit, lors de sa déclaration sur l’expédition de Madagascar, que l’envoi de 20 000 hommes dans la grande île avait été préparé trois mois à l’avance. Si une telle opération exige une préparation de trois mois, il faudrait, en raisonnant par analogie, attendre 1967 pour voir un débarquement américain sur le continent, car, d’après les estimations américaines, 2 millions d’hommes seraient nécessaires pour la réussite de cette opération.

31 juillet 1942 (AFIP). Une alerte d’essai a été donnée, au cours de la nuit dernière, dans une base maritime allemande de la côte française de la Manche. A cet exercice ont pris part non seulement les unités de la marine de guerre, mais aussi des formations de l’armée et de l’aviation. L’alerte ne dura que quelques minutes, jusqu’au moment où les batteries côtières ouvrirent le feu avec des balles traçantes. L’amiral commandant qui a observé cet exercice a exprimé son entière satisfaction.

15 février 1943 (Inter-France et Conseil, IFC). Selon certains correspondants de journaux neutres à Londres, les Alliés formeraient le plan de débarquer sur la côte yougoslave et de là auraient l’intention de forcer la Forteresse Europe en se servant du mouvement des partisans yougoslaves qui continuent à tenir dans les montagnes.
D’autre part, on compte qu’il faudrait pour chaque soldat de l’armée d’invasion une quantité de munitions s’élevant à trois tonnes par mois, ce qui, pour une armée de plusieurs centaines de milliers d’hommes, doit représenter un énorme coefficient de transports. Tout ce programme apparaît totalement chimérique.

8 mars 1943 (IFC). Dans les milieux attentifs aux opérations militaires, on considère une tentative de débarquement anglo-américain sur les côtes de Bretagne comme probable et imminente. La radio de Londres, depuis plusieurs jours, annonce que les Français sont à la veille d’assister à des événements d’une grande importance. En outre, du matériel léger (mitrailleuses, mitraillettes, fusils-mitrailleurs, grenades) est lancé sur la presqu’île bretonne par les parachutistes anglo-américains. On estime dans les mêmes milieux que si cette tentative devait avoir lieu, elle ne peut avoir de chance de succès que dans les jours prochains, en raison des conditions atmosphériques et notamment des derniers brouillards de l’hiver. Du côté allemand, toutes dispositions semblent être prises.

27 mars 1943 (IFC). Une tentative de débarquement anglo-américain sur les côtes françaises peut avoir lieu désormais d’un jour à l’autre. L’aviation allemande a, en effet, observé depuis quarante-huit heures des rideaux de fumée sur les côtes de l’Angleterre et l’on suppose qu’à l’abri de cet écran ont lieu des rassemblements de cargos et de navires de guerre s’apprêtant à prendre la mer.
Les polices allemandes et françaises redoutent que simultanément soient parachuté sur divers points du territoire, aussi bien en zone libre qu’en zone occupée (sic) un nombre important de soldats britanniques et américains en vue de se livrer à des destructions sporadiques avec l’aide des éléments gaullo-communistes. Ainsi s’explique le grand nombre d’arrestations auquel procède actuellement la police allemande en un certain nombre de villes et notamment dans la région du Massif central.

2 avril 1943 (IFC). La Kommandantur vient d’adresser à un certain nombre de viles côtières un stock d’affiches qui doivent être conservées dans les mairies et apposées sur l’initiative des maires, ordonnant à la population française, au cas d’un débarquement, de se réfugier immédiatement dans les caves après avoir fermé les portes et fenêtres.

20 avril 1943 (Propaganda Abteilung, PA). M. Weis, directeur général de l’Organisation Todt en France, a traité du « Rempart de l’Atlantique ». Il a tout d’abord rappelé ce qu’était cette Organisation Todt, née à l’occasion de la construction de la ligne Siegfried. En France, l’organisation Todt a, dès 1940, été appelée à construire d’abord les fortifications sur la Manche, puis des points d’appui sous-marins, et, enfin, au cours de l’été dernier, elle a été chargée de cette formidable mission qu’est la construction du grand rempart de l’Atlantique. Un délai avait été fixé pour l’accomplissement de cette mission, délai qui expire ces jours-ci. Tous les travaux essentiels seront achevés à la date fixée…
Pour cette construction, il était nécessaire de faire appel à la main-d’œuvre autochtone. Au début, l’Organisation Todt n’avait fait appel qu’à de la main-d’œuvre allemande et les commandes n’avaient été passées qu’avec des entreprises allemandes. Mais, du côté français, des entreprises offrirent leur collaboration ; celle-ci fut acceptée. Il en fut de même pour la main-d’œuvre. Aussi, le noyau de l’Organisation reste allemand. En général, on compte un ouvrier allemand pour dix ouvriers étrangers.
Il est évident qu’au début, la main-d’œuvre française a fait preuve d’une certaine réserve. Les méthodes nouvelles employées et le fait que la semaine de quarante heures n’était pas respectée pouvaient, en effet, dérouter les ouvriers français. Cependant, cette réserve a disparu rapidement grâce à la science dans la conduite des hommes qu’ont les dirigeants de l’Organisation. Lorsque les ouvriers français se furent aperçus combien on prenait souci des questions intéressant leur logement, leur ravitaillement, leurs loisirs même, leurs préventions se dissipèrent vite.
Pour conclure, le directeur général Weis a déclaré avoir le sentiment qu’en de nombreux cas les ouvriers français travaillent, non pas seulement pour les profits matériels, mais mus par la conviction qu’ils contribuent à la défense de leur propre pays.
Ces informations sont données à titre exclusivement documentaire et les journaux peuvent s’en inspirer dans des articles sans en indiquer l’origine.
_________________
- Votre plan comporte un inconvénient majeur.
- Commençons par le plus facile: capturer la bête.
- Le voilà, l'inconvénient majeur.


Dernière édition par patrikev le Ven Oct 01, 2010 18:22; édité 1 fois
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patzekiller



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MessagePosté le: Ven Oct 01, 2010 18:08    Sujet du message: Répondre en citant

putain j'ai peur Laughing

à relativiser par rapport à ce que l'on lit dans nos propres journaux aujourd'hui Wink
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