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1940 - La France continue la guerre
 
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Politique économique française en Afrique du Nord
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Finen



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MessagePosté le: Jeu Juin 12, 2008 15:31    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne m'avancerais pas sur une étude du planning de réalisation d'une chaîne sidérurgique, je n'en connaît pas les contraintes, mais je puis affirmer que l'on ne peut comparer des délais de mise en oeuvre "temps de paix", particulièrement ceux d'après guerre, avec ceux qu'ils serraient possible d'obtenir FTL sous la pression des évènements.


Exit donc les délais des commissions, sous commissions et bureaux d'études extérieurs, il est possible peut être de recevoir dans un soucis de réchauffement diplomatique un ou deux ingénieurs russe spécialisé en montage express de complexe industriel afin de permettre une bonne visualisation des travaux essentiels à conduire.
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Fantasque



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MessagePosté le: Jeu Juin 12, 2008 15:41    Sujet du message: Répondre en citant

Historiquement, dans des conditions très chaotiques (volumes à produire changeant pratiquement tous les 2 mois pendant 2 ans, multiplication de projets annexes, etc...) la partie principale du Combinat de Magnitogorsk a été réalisée en 36 mois (trois ns) ex-nihilo (la voie ferrée n'existait même pas).

En fait, avec un peu moins de chaos et d'interventions politiques souvent à contre-temps, un délai de 30 mois eut été possible.

F
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Catalina



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MessagePosté le: Jeu Juin 12, 2008 23:52    Sujet du message: Re: Appel au réalisme Répondre en citant

Menon-Marec a écrit:
1) L'AFN de 1939-1940 (...) est dans l'incapacité de subvenir à ses propres besoins, aussi bien en denrées de base qu'en produits manufacturés.
2) Il n'est certainement pas possible d'affecter aux nécessités de la guerre l'ensemble de l'économie nord-africaine. Il faut absolument, en OTL comme en FTL, prendre en compte les besoins de la population locale - plus encore si l'on espère en FTL une vague d'engagement des indigènes.
3) (...) Envisager un délai de deux ans pour le lancement de Sidi-Hayange, c'est faire preuve, je crois, de trop d'optimisme.


1) L'AFN de 1939-40 est autonome en ce qui concerne les denrées alimentaires. Elle est exportatrice dans plusieurs domaines (céréales, vin, huile, etc.) et ses usines de transformations (biscuiteries, fabrication de pâtes alimentaires,...) ne tournaient alors qu'au tiers de leurs capacités essentiellement pour ne pas constituer une concurrence trop sévére pour les industriels métropolitains de l'alimentation. La consommation en superphosphates et engrais composés de l'agriculture algérienne était de 100.000 tonnes/an dont les 2/3 étaient produits sur place (engrais phosphatés) et le reste importé de Métropole (engrais azotés et potassiques). Le cheptel comme la pêche locale sont suffisants pour assurer la subsistance de la population hormis dans le domaine des produits laitiers. Les travaux d'irrigation lancés avant-guerre ne sont pas tous achevés en 1940 et subiront des retards du fait de la guerre en OTL. Monneyant quelques investissements l'AFN est parfaitement capable de subvenir à ses besoins en denrées de base alimentaires.

Pour les produits manufacturés, l'AFN est effectivement dépendante de l'extérieur en 1940. C'est cependant un secteur qu'il est tout à fait possible de développer à bien plus grande échelle et plus précocemment qu'en OTL.
- En OTL, et pour rester dans le domaine de l'alimentation, la production de conserves de légumes va passer de 20 tonnes en 1938 à 1.500 tonnes en 1944, une production largement inférieure à la capacité réelle des usines du fait des difficultés d'approvisionnement en matiéres premiéres (fer blanc importé des Etats-Unis), de l'équipement des usines (qui n'ont pu bénéficier en OTL des facilités que l'on rencontrerait FTL) et de la rigidité des réglementations en vigueur.
- La principale carence se trouve dans le secteur energétique. Dans ce domaine, le développement des mines de charbon de Kenadza (Algérie) et Djerada (Maroc) est essentiel de même que l'équipement hydro-électrique qui ne fera l'objet d'un programme de développement qu'en 1944 OTL. Les aménagements prévus dans le programme de 1944 devaient produire 430 millions de Kwh en régularisation interanuelle (40 millions avant-guerre, 120 millions prévus en 1940 OTL). Du fait de la priorité accordée à la reconstrucion de la Métropole aprés-guerre, ce programme que l'on peut lancer dès 1941 connaîtra des retards considérables.

2) L'on ne peut évidemment créer une économie viable uniquement basée sur la production militaire. Il convient cependant de se souvenir que les besoins en produits manufacturés de la population indigéne sont quatre fois inférieurs à ceux de la population européenne. Comme déjà indiqué dans d'autres messages, je ne suis pas totalement convaincu de la nécessité d'un engagement plus massif qu'en OTL de la population indigéne, celle-ci manquant d'instruction pour la mise en oeuvre de matériels modernes (artillerie, blindés, etc.).

3) Un délai de deux ans me semble tout à fait raisonnable du fait que toute l'infrastructure permettant l'approvisionnement en minerais de fer est déjà en place. Les travaux de construction des hauts fourneaux de Rouen ont été entrepris en avril 1914, interrompus par la guerre ils ne reprendront qu'en janvier 1916 avec une mise à feu du premier HF le 19 août 1917. Les travaux de construction ont durés deux ans et coutés 12 millions de francs.

La situation de l'AFN en 1939-1940 est trés proche de celle de l'Argentine, de l'Australie ou de l'Egypte à la même époque. Il n'appartient qu'aux pouvoirs publics FTL de consacrer les investissements nécessaires à un développement similaire voire accentué au cours du conflit.
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Menon-Marec



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MessagePosté le: Ven Juin 13, 2008 00:33    Sujet du message: Catilinaire Répondre en citant

1) Je retiens le chiffre de trente mois avancé par Fantasque.
2) État de guerre et pleins pouvoirs ou pas, l'Administration, qui a suivi le gouvernement en AFN, exigera le respect d'un minimum de procédures pour un investissement pareil. À supposer que la décision soit prise en octobre 1940 (ce qui est optimiste), elle ne sera pas entérinée (interrogation des ambassades aux États-Unis et en Grande-Bretagne, discussions avec leurs homologues à Alger, consultation des Finances et du Conseil d'État, avis des Corps techniques - se référer ici aux principes généraux énoncés par l'arrêt célèbre du CE "Syndicat des Ingénieurs-conseil") et mise en œuvre avant février 41. L'effacement du Parlement allège notablement les processus, il ne les supprime pas. Les Finances, en particulier, gèreront plus que jamais les deniers publics au franc près.
3) La production démarrera, au mieux, à l'été 43. Sidi-Hayange, j'y reviens, se justifie d'abord dans la perspective de la reconstruction de la Métropole. Dans l'immédiat, pour répondre aux nécessités militaires, il faut envisager d'acquérir aux États-Unis une grosse aciérie, ou plusieurs, et/ou prendre une participation significative dans un grand sidérurgiste américain.
4) La liberté qu'offre l'uchronie exige la rigueur dans ses présupposés. Prenons l'AFN telle qu'elle était en 1940, avec ses niches de prospérité, ses poches de modernisme et son sous-développement général. Et ne raisonnons pas sur ce qu'elle aurait pu, ou dû, être à la Toussaint 1954.
Amts, ainsi que l'on écrit à l'AFP.
M-M. Laughing
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Catalina



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MessagePosté le: Ven Juin 13, 2008 02:55    Sujet du message: Répondre en citant

Vive les freins administratifs si typiquement franchouillards... Rolling Eyes

Assez d'accord sur la rigueur des présupposés pour bâtir une uchronie même si je préfére partir des chiffres d'avant-guerre et des développements prévus à la fin des années trente que sur une vision d'aprés-guerre.

Je ne vois pas trop l'intérêt d'acquérir une aciérie aux Etats-Unis. pour produire quoi?? puisque si l'on renonce à produire de grandes quantités d'armement en AFN au profit d'une production outre-atlantique, cette aciérie sera ipso-facto intégrée dans l'effort de guerre américain dès l'entrée des Etats-Unis dans le conflit. De ce fait, tous les produits seront à partir de ce moment normalisés pour répondre aux besoins américains (exit les "french variants") et la petite quantité de matériels produite en AFN ne justifie pas d'investir dans une aciérie Confused .
L'interêt de produire son propre acier est de permettre la fabrication sur place de matériels adaptés aux besoins français, et non aux besoins américains. Dans l'attente du début de production du complexe sidérurgique nord africain, il suffit d'importer l'acier nécessaire à la fabrication de ces matériels (50.000 tonnes mensuelles me paraissent largement suffisants et correspondent à 10% de la production d'acier française en 1939).
En outre les industriels américains du secteur (US Steel, Bethlem Steel Co.) voyaient d'un mauvais oeil les transferts de technologie vers les pays européens à la fin des années trente.
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loic
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MessagePosté le: Ven Juin 13, 2008 05:40    Sujet du message: Répondre en citant

Eh, mais z'avez vu l'heure ! Shocked
Ca tourne au débat de spécialistes Smile
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Menon-Marec



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MessagePosté le: Ven Juin 13, 2008 08:24    Sujet du message: Catalinaire suite Répondre en citant

Halte au feu, cher Catalina!
Je vous propose de nous retrouver sur les bases suivantes:
1) La guerre n'exclut pas le souci de bonne administration. Comme le confiait récemment un pêcheur du Guilvinec à Nicolas S., "c'est quand la ressource est rare qu'il faut la gérer avec intelligence". Et Dieu sait que la ressouce financière, humaine et technique est rare en AFN à l'automne 1940.
2) Un minimum de concertation ne nuit pas la recherche de l'efficacité. La franchouillarderie, bien sûr haïssable, n'a rien à voir là-dedans. A contrario, Vichy a apporté en OTL la démonstration qu'un pouvoir absolu gaspille ses moyens ou prend des décisions inapplicables.
3) Il nous faut prendre en compte toutes les conséquences du Grand Déménagement. C'est l'État républicain qui déménage avec ses grandeurs - il a su reconstruire une défense nationale après 71, gagner la Grande Guerre et, même tardivement, lancer le réarmement - et ses petitesses: il faudra du temps pour que l'Administration dépouille le vieil homme!
Amitié en toutes lettres (pour une fois).
M-M.
PS pour Loïc: si on ne peut même plus consacrer ses insomnies à FTL, où va le monde?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Juin 13, 2008 09:36    Sujet du message: Re: Catalinaire (oui, j'ai vu le jeu de mot culturel) Répondre en citant

Menon-Marec a écrit:
PS pour Loïc: si on ne peut même plus consacrer ses insomnies à FTL, où va le monde?


En plus de l'intérêt du sujet-FTL, toute cette Histoire m'a apporté (et continue de m'apporter) le grand plaisir de constacts inattendus, variés et multiples. Pas toujours commodes, mais C'est La Vie (comme disent les Américains en français avec accent) et puis les contacts agréables, sympas, enrichissants etc. sont quand même BEAUCOUP plus nombreux que les autres.
C'était la minute d'autosatisfaction du Vendredi 13. 8)
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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Catalina



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MessagePosté le: Ven Juin 13, 2008 10:30    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Eh, mais z'avez vu l'heure ! Shocked
Ca tourne au débat de spécialistes Smile


Il y a des heures d'ouverture au guichet FTL....?? Shocked Laughing

Halte au feu donc, avant que la patience d'un Ciceron ne trouve ses limites Drapeau blanc
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dak69



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MessagePosté le: Ven Juin 13, 2008 11:16    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour

Jusqu’à présent, pour le complexe sidérurgique destiné à « forger l’acier victorieux » en Algérie, nous nous sommes concentrés sur l’aspect « franco-français » de l’affaire, ainsi que sur des détails techniques. Mais il y a d’autres paramètres à prendre en compte.

En 1940, acheter de l’acier aux USA ne pose pas de problème, la capacité de production est largement excédentaire. Mais, quand Roosevelt va lancer ses programmes d’armement, et surtout celui de construction navale, cette capacité sera engloutie (et une partie des navires produits aussi…), au point de devoir rationner l’utilisation civile de l’acier. L’acier va donc devenir une denrée critique dans le camp allié de manière générale. En OTL, cela s’est traduit par la construction d’aciéries destinées à l’effort de guerre au Canada et en Afrique du Sud, c'est-à-dire là où il y avait à la fois du charbon et du minerai de fer, et à l’abri des attaques de l’Axe. C’est aussi à cette époque, quand les USA ne sont plus devenus exportateurs, que d’autres pays producteurs de minerai (je pense au Brésil) ont monté une industrie sidérurgique locale, pour couvrir leurs besoins. Quant aux pays qui n’avaient ni fer ni charbon chez eux, ils ont du se contenter des miettes.

Dans la FTL, avec une France politiquement plus forte qu’en OTL dans le camp allié, une aciérie destinée à l’effort de guerre allié pourrait aussi être construite en Algérie, en raison de la présence sur place des ressources minières. Reste à trouver un lieu ne compliquant pas l’acheminement des matières premières et assez sûr, ce qui exclut Bône a priori, même si on sait que les capacités de bombardement de l’Axe sur l’AFN sont limitées.

L’acier produit sur place ne serait pas destiné à faire des chars d’assaut ou des canons, mais à doter l’AFN d’une infrastructure suffisamment solide pour qu’elle puisse servir de base à la reconquête.

L’autre option serait un investissement dans les aciéries construites au Canada ou ailleurs.

La situation pourrait donc passer par plusieurs phases

- achat d’acier aux USA « sur le marché » (jusqu’à fin 1940)
- achat d’acier aux USA « par contrat gouvernemental », avec la nécessité de trouver une autre solution. Elaboration du projet : 6 mois, avec approbation mi 1941. Délai 2 ans minimum pour la réalisation vu les moyens disponibles en AFN
- avec l’entrée en guerre des USA, accélération de la construction, qui devient « stratégique », et mise en service fin 1942.

Bien amicalement
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Finen



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MessagePosté le: Ven Juin 13, 2008 15:35    Sujet du message: Répondre en citant

Il est imaginable de placer une aciérie soit dans la banlieu algéroise soit dans les environs d'Oran. Dans les deux cas il y a de la place, de quoi loger la main d'oeuvre, une voie ferré et un port marchand.
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Catalina



Inscrit le: 12 Déc 2006
Messages: 83
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MessagePosté le: Ven Juin 13, 2008 15:44    Sujet du message: Répondre en citant

Si vous ne souhaitez qu'une aciérie et non un complexe sidérurgique complet, il existe déjà celle de la Salfa à Oran... Sad

Pour un complexe sidérurgique d'importance, c'est Bône qui s'impose du fait que le port est déjà équipé pour l'exportation de minerai de fer et qu'il est de ce fait déjà relié par chemin de fer à la zone de production. Evidemment, il faut prévoir de la DCA mais cette derniére est de toute façon nécessaire pour permettre l'exportation du minerai de fer et donc des rentrées de devises.
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loic
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MessagePosté le: Ven Juin 13, 2008 18:08    Sujet du message: Répondre en citant

Catalina a écrit:
Halte au feu donc, avant que la patience d'un Ciceron ne trouve ses limites Drapeau blanc

Non, c'est surtout que je vais attendre que la fumée du haut-fourneau de vos cogitations retombe avant de remodifier l'annexe 44-3 Very Happy
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Manu Militari



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MessagePosté le: Sam Juin 14, 2008 18:16    Sujet du message: La décision politique est distincte du résultat Répondre en citant

Bonjour,

Si je peux me permettre nous avons ici un magnifique exemple des discussions qui aurait lieu en commission mixte entre
d'une part les représentants du ministère des finances et ceux du ministère de l'industrie. Les premiers arguants des difficultés (réelles), des risques (limités à mon avis) et de la nécessité d'économiser les rares ressources de la France. De l'autre (surement soutenu en sous main par le ministre de la guerre 8) ) les seconds avançants les besoins à couvrir, les risques de l'importation et la reconstruction à prevoir.


Je me permets d'avancer mes arguments sur la probabilité de la décision politique. ATTENTION : une décision politique ne signifie pas que le projet n'aura pas de retard ou ne sera pas un échec ... Mes arguments en faveur d'un feu vert politique pour lancer le programme "Haut fourneau en Algérie".

1. Les pouvoirs politiques de l'époque, de tous bord, ne jure que par l'industrie lourde (de l'URSS à l'Allemagne en passant par l'Angleterre) Donc tous projet d'industrie lourde sera vue avec un a-priori favorable par les décideurs (qui ne se rendent pas compte des difficultés réelles et qui parfois s'en moque totalement : voir M. Staline).

2. un argument lourd venant de Catalina est l'exemple du transfert de matériel industrielle des USA vers l'Angleterre et l'URSS. C'est un fait historique. Quand on connait le tonnage, énorme vu les conditions, ayant transité par Mourmansk, j'ose espérer que l'oncle Sam nous soutiendra au moins autant que l'URSS Very Happy

3. L'exemple historique de l'URSS qui transféré une partie de son industrie de la Russie occidentale vers l'Oural ou la Sibérie. Sans compter les usines créer ex-nihilo via le matériel fourni par les USA. Pourtant la main d'oeuvre soviétique n'est pas réputé pour un haut niveau de formation.

4. Le comportement politique de M. De Gaulle est parfaitement connu. Nous savons que le concept d'indépendance nationale est un fondement de sa pensée politique. Nous avons prévu qu'il devient le président du conseil en 1942. Si ce projet n'a pas été validé avant, je parie qu'il sera ré-activé immédiatement et lancé de façon très volontariste. (euphémisme Rolling Eyes )


Donc pour moi, le projet sera lancé par le pouvoir politique. Maintenant quel sera le résultat ?
En délai : a) dans les temps : 30 mois (2,5 ans)
b) en retard : 42 mois (3,5 ans)
c) très en retard : 48 mois ( 4 ans)
d) en avance : 24 mois (2 ans) : on peut réver Very Happy

les résultats : a) production conforme aux prévisions
b) production catastrophique : 10%
c) production mauvaise : 50%

Voili, voilou
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Fantasque



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MessagePosté le: Lun Juin 16, 2008 09:19    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour les insomniaques...

joli débat et le post de Manu Militari résume bien une partie de la situation.

Je reprends l'affaire au fond.

Les gouvernement français veut lancer une industrie d'armement en AFN pour ne pas être TOTALEMENT dépendant des industries américaines et britanniques. Même si les programmes initiaux risquent d'être irréalistes (on aura plein de "bonnes âmes" disant qu'il faut ajouter ceci ou cela à la liste des productions souhaitables en AFN), la nécessité politique du projet est évidente, en acier trempé si je puis m'exprimer ainsi (Et l'acier fut trempé...pour ceux qui s'en souviennent).

Dans une première phase on importe de l'acier pour le lancement des premières productions (en sachant que jusqu'au début 41 il y a des possibilités d'acheter des machines-outils aux USA en grand nombre) et par la suite on voudra de l'acier "français". À noter que les marins, qui pensent aux réparations de leurs navires sont aussi demandeurs, et que les spécialistes "transport" qui veulent doubler la ligne de chemin de fer Casa-Alger sont aussi demandeurs.

Le projet d'une montée en puissance des aciéries déjà existantes en AFN (Maroc) sera conçu assez rapidement (novembre/décembre 40). En fait, de multiples projets ont été rédigés depuis 1863 (le premier) jusqu'à 1938 (Un de mes étudiants à décrit certains de ces projets dans sa thèse). Ils ont été bloqués par les sidérurgistes métropolitains qui craignaient la concurrence d'un acier produit avec des coûts du travail inférieurs (tiens, tiens...).
Donc, les études d'impact et de logistique existent.

Il s'agit de construire (a) des Haut-Fourneaux et (b) au moins un train de laminoirs et sans doute deux.
Au départ, le gouvernement américain sera réticent. Mais, devant l'impact des demandes françaises sur l'industrie américaine et la monté en puissance du programme naval et terrestre à partir de début 41, de nombreux planificateurs (ce n'était pas un gros mot à l'époque...) vont pointer le risque d'une pénurie d'acier dans le "monde libre". Dès lors, le projet industriel français apparaît comme pouvant soulager à terme la tension sur l'offre, car il déboucherait vers le moment où la demande devrait être au plus haut (fin 43, début 44).

L'attitude du gouvernement américain va donc changer entre janvier et juin 41.
Initialement, les autorités américaines ne favoriseront pas le projet. Le gouvernement français devra payer au prix fort les équipements industriels dans ce domaine. Après juin 41 il est probable que ces équipements puissent être cédés dans des conditions bien plus avantageuses. Cependant, une condition probable sera que l'US Steel ou une compagie équivalente puisse entrer dans le capital de la société française. Il faut donc s'attendre à des négociations épineuses (avec un de Gaulle furibard quand il verra les exigences américaines).

Pour des raisons à la fois politiques et historiques, cela me conduit à penser que nous aurons 2 sociétés. L'une, sise au Maroc, gérant l'expansion du site industriel marocain, sera une société par actions (SA), avec les autorités françaises détenant soit 51% soit une minorité de blocage (le premier cas est le plus probable) et dans les autres actionnaires, une ou plusieurs sociétés américaines, la sociéré sud-africaine de sidérurgie (privatisée à Mittal il y a quelques années...) et peut-être une société britannique. la seconde société, sise en Algérie (le site d'Oran me semble le plus indiqué, car évoqué dans de nombreuses études industrielles des années 20-30) sera une société publique.

Normalement, les trains de laminoirs devraient commencer à fonctionner au printemps 43 si les travaux ont commencé en janvier 41, et la production monter en puissance à partir de l'automne. Compte tenu des destructions en Metropole, ce sont ces aciéries qui vont alimenter la reconstruction de 44 à 47 (date probable de remise en état des installations métropolitaines).

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