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Opération Marignan
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folc



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MessagePosté le: Lun Nov 09, 2009 23:31    Sujet du message: Opération Marignan Répondre en citant

En lever de rideau je redonne l'OdB complet qui avait déjà été ajouté aux Annexes. Il a été toiletté, notamment par la prise compte des résultats de l'opération Ravenne et l'ajout de quelques lignes sur les champs de mines défensifs italiens.
N'hésitez à signaler quelque chose qui pourrait clocher : contradictions avec la Chrono ou avec les données OTL disponibles, etc.
Comme d'habitude, il n'y a pas les notes de bas de page, mais elles sont à 98% dans l'annexe 40-9-4.


Annexe 40-9-4
Opération Marignan (conquête de la Sardaigne) :
les forces en présence au 3 septembre 1940

I) Forces alliées

Contrairement à la conquête du Dodécanèse, qui s’articule en deux phases successives (Cordite [conquête de Karpathos et Rhodes] puis Accolade [conquête des autres îles]), la conquête de la Sardaigne, l’opération Marignan, consiste, aux termes de bien des discussions d’état-major, en l’exécution simultanée de trois sous-opérations :
- Marignan 1 : débarquement dans le sud de la grande île, dans la région de Cagliari, pour prendre le contrôle des bases aériennes de Decimomannu et Elmas, avant d’attaquer la capitale depuis l’intérieur des terres.
Nota – Le projet d’une attaque directe de Cagliari à partir de la mer a été étudié puis repoussé comme risquant de s’avérer trop coûteux. L’échec de l’action directe contre Pantelleria a souligné la sagesse de cette décision ; l’assaut du port de Rhodes la confirmera.
- Marignan 2 : débarquement au centre de la côte ouest, avec pour objectifs la prise d’Oristano et de l’aérodrome de Villacidro.
- Marignan 3 : débarquement dans le nord-ouest de l’île. Le plus long à mettre au point. Le plan initial prévoyait que des unités partant de Corse s’emparent de vive force de Porto Torres et, dans la foulée, de l’aérodrome d’Alghero-Fertilia et de la ville de Sassari. Après réflexion, le plan choisi comporte deux volets. Marignan 3 proprement dit comprendra un assaut direct d'Alghero, couplé à des débarquements sur la plage s'étendant entre Fertilia et la ville ainsi que dans la baie de Porto Conte, visant ensuite l'aérodrome et Sassari. Une diversion baptisée facétieusement Marignan 1515 (ou opération 1515) devra fixer une partie des défenseurs dans la région de Porto Torres. Les Français, maîtres d’œuvre de Marignan, ont dû répartir avec soin les forces navales et terrestres à leur disposition en trois groupements principaux et un secondaire, adaptés à chacun des objectifs.
D'abord fixés au matin du 3 septembre, pour profiter de l'obscurité de la nuit suivant la nouvelle lune, les débarquements ont été repoussés à celui du 4 septembre pour deux raisons : l'une symbolique, les faire coïncider avec le 70e anniversaire de la IIIe République; l'autre pratique, pouvoir réagir aux résultats, bons ou mauvais, de l'opération Ravenne.

A) Forces navales

Toutes les forces navales françaises de Méditerranée occidentale et du Maroc ne sont pas engagées dans Marignan. Il a été jugé plus prudent de ne pas y risquer les unités majeures, soit le cuirassé Richelieu, qui termine ses essais, et les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg. Par voie de conséquence, les grands contre-torpilleurs des 6e, 8e et 10e DCT, normalement affectés à l’escorte des deux croiseurs de bataille (quand ils ne jouent pas le rôle de raiders), sont également gardés en réserve. C’est le cas des Volta, Indomptable, Malin, Triomphant (revenu de Grande-Bretagne dans la dernière semaine d’août), Fantasque et Terrible. Les deux autres sont en réparations, en raison des dommages subis lors du combat du 20 août contre des éléments du convoi C 14 : le Mogador sera disponible au 28 septembre, l’Audacieux au 25 octobre.
Le croiseur léger Primauguet et les contre-torpilleurs Aigle , Epervier, Milan (11e DCT) sont à Casablanca avec pour mission de faire la chasse aux raiders. Ils doivent recevoir le renfort des contre-torpilleurs Albatros, Gerfaut, Vautour (7e DCT), dès que ces derniers ne seront plus utiles en Méditerranée.
Basés à Casablanca ou Dakar, au gré des missions, les avisos coloniaux La Grandière et Savorgnan-de-Brazza constituent le noyau de la composante à long rayon d’action des “Patrouilles de l’Océan”. Ils sont complétés par des avisos-dragueurs modernes (Chevreuil, Gazelle, La Surprise) et des avisos anciens (tels les Somme et Luronne) .
Les grandes unités qui viennent d’être engagées dans la malheureuse opération Ravenne (CA Foch et CL Emile-Bertin) ne participent pas non plus à Marignan (l’Emile-Bertin avait d’ailleurs été engagé avec réticence). Du coup, il s’est révélé nécessaire de risquer brièvement en première ligne le croiseur-école Jeanne-d’Arc, dont l’envoi dans le Pacifique est pourtant déjà prévu.
Enfin, les cinq chasseurs de sous-marins modernes disponibles en Méditerranée sont affectés à la défense des approches des ports : les CH-3 et CH-4 à Ajaccio, les CH-1 et CH-2 devant Alger, le CH-25 à Bône.
En revanche, la Royal Navy a accepté d’apporter son concours, en dépêchant notamment la force H (moins le croiseur de bataille Renown, resté à Gibraltar), qui participe à Marignan 1.
Pour ce qui est des navires de charge, il a été décidé, pour économiser le tonnage engagé, que, sauf imprévu, les mêmes navires transporteraient la première vague de débarquement puis les renforts.
Quant aux convois, à l’instar des grandes unités militaires, le choix a été fait de laisser de côté les plus grands paquebots (tel le De Grasse), réservés pour les liaisons transocéaniques.

Marignan 1
Considérée comme l’opération la plus exposée aux réactions de la Regia Aeronautica, Marignan 1 bénéficie du concours anti-aérien du croiseur (CLAA) Carlisle et du destroyer (DDAA) Wryneck ainsi que de la protection assurée par les Skuas de l’Ark Royal, dont les Swordfish fournissent une couverture ASM appréciable.

Force d’appui-feu et d’escorte à distance (vice-amiral Emile Duplat, pavillon sur la Bretagne)
CV HMS Ark Royal (Sqn 800 et 803 : 24 Skua II, Sqn 810 et 820 : 26 Swordfish)
BB MN Bretagne
CA MN Algérie, HMAS Australia
CL MN Jean de Vienne, HMS Sheffield
CLAA HMS Carlisle
DD MN Lynx, Panthère, Tigre (4e DCT) ; HMS Faulknor, Foresight, Forester, Fury
TB MN Brestois, Boulonnais (5e DT)

Force d’escorte rapprochée et de dragage
DD HMS Firedrake
DDAA HMS Wryneck
TB MN Alcyon (8e DT) , Bombarde, Iphigénie , Pomone (12e DT)
PMS (avisos-dragueurs) modernes MN Chamois, L’Impétueuse, La Batailleuse, La Curieuse
PMS (aviso-dragueur) ancien Ypres
PC (chalutiers ASM) L’Ajaccienne, La Sétoise
AMA (dragueurs auxiliaires) Bienvenu, Fezzara II, Goëland X, Madone-de-Pompéi, Tess II (chalutiers), Pigeon, Saint-Charles (remorqueurs)

Convoi
AMC (ou CX, croiseur auxiliaire) Colombie (X10), portant notamment le général Béthouart et son état-major
Paquebots Chantilly, Compiègne, Cuba, Mariette Pacha, Mexique, Savoie
Cargos Dupleix, Ile d’Aix, Pierre L.D., Prosper Schiaffino, Sainte-Jacqueline (ex-italien Fortunata)
Navire hôpital Canada (X45)

Marignan 2

Force d’appui-feu et d’escorte à distance (contre-amiral Marquis, pavillon sur la Lorraine)
BB MN Lorraine
CA MN Colbert
CL MN Marseillaise, HMS Delhi
DD MN Albatros, Gerfaut, Vautour (7e DCT) , Cassard, Vauquelin (9e DCT), HMS Encounter, Fortune
TB MN Mistral, Ouragan (6e DT)

Force d’escorte rapprochée et de dragage
TB MN Branlebas, Cordelière, L’Incomprise (11e DT)
PMS (avisos-dragueurs) modernes MN Commandant-Duboc, Commandant-Dominé
PMS (aviso-dragueur) ancien Engageante
AMA (dragueurs auxiliaires) Alcyon, Angèle-Perez, Cap-Noir, Givenchy, Ile de Rachgoun, Lion II, Raie, Saint-Augustin (chalutiers)

Convoi
AMC (ou CX, croiseur auxiliaire) Koutoubia (X4)
Paquebots Chenonceaux, Massilia, Sagittaire
Cargos Belain d’Esnambuc, Congo, Djebel Aurès, Mayenne, Sidi-Brahim

Marignan 3

Force d’appui-feu et d’escorte à distance (contre-amiral Bouxin, pavillon sur la Provence)
BB MN Provence
CA MN Dupleix
CL MN La Galissonnière
DD MN Léopard , Lion, Vauban (1ère DCT), Guépard, Valmy, Verdun (3e DCT)

Force d’escorte rapprochée et de dragage
TB MN Bouclier, Flore, Melpomène (14e DT)
PMS (avisos-dragueurs) modernes MN La Boudeuse, La Capricieuse, La Moqueuse
PMS (avisos-dragueurs) anciens MN Dédaigneuse, Tapageuse
PC (chalutiers ASM) La Bônoise, La Toulonnaise
AMA (dragueurs auxiliaires) Banche II, Capitaine Teissier, Gracieuse II, Roche Bleue, Roche Françoise, Saint-Joseph (chalutiers)

Convoi
Paquebots Côte-d’Argent, Marrakech, Meknès, Sidi-Bel-Abbès, malle belge Prince Philippe
Cargos Djebel Dira, Djebel Nador, Malgache
Navire-hôpital Asie

Marignan “1515” (capitaine de vaisseau Rouyer, commandant du croiseur Jeanne d'Arc)

Force d’appui-feu
CL MN Jeanne d’Arc
TB Fougueux, Frondeur (2e DT), Baliste, La Bayonnaise, La Poursuivante (13e DT)

Force d’escorte rapprochée et de dragage
Patrouilleur auxiliaire Sampiero Corso (P8 )
PMS (aviso-dragueur) MN La Gracieuse
PC (chalutiers ASM) La Havraise, La Sablaise, La Servannaise
AM (dragueurs) Granit, Meulière
AMA (dragueurs auxiliaires) Courlis, Jean d’Agrève, Marsouin II (chalutiers)

Convoi
Patrouilleurs auxiliaires Cyrnos (P2), Pascal Paoli (P7), Sidi Okba (P3), Ville d’Ajaccio (P4)
Cargos Catherine Schiaffino, Spahi

B) Forces aériennes
Les opérations de Marignan disposent d’un soutien aérien de près de 450 appareils.

1. ZOA-Co (Corse et Sardaigne)
Total : 179 avions.
– Chasse
Curtiss H-75
GC I/5 : 25 (22) avions (une escadrille sur H-751) à Calvi
GC II/4 : 24 (21) avions à Calvi
GC I/9 : 26 (24) à Ajaccio Campo dell’Oro et Ghisonnacia (escadrille sur H-751)
MS-406
GC III/1 : 23 (19) avions à Ajaccio Campo-dell’Oro
Potez 631
ELCN-Corse : 8 (7) avions à Ajaccio et Calvi
– Bombardiers
Douglas DB-7
GB II/61 : 11 (9) avions à Ajaccio Campo dell’Oro
GB II/32 : 13 (11) avions à Ajaccio Campo dell’Oro
Martin 167F
GB I/32 : 13 (11) avions à Calvi
– Reconnaissance et attaque légère
GR I/22 : 13 (9) Potez 63.11 à Ghisonaccia
GR I/61 : 12 (10) Glenn-Martin 167F à Calvi
Groupement d’Observation de Corse (ex GAO 550) à Ghisonaccia : 11 (9) Potez 63.11

2. ZOA-ANO (dont Malte)
Total : 236 avions (y compris les 22 chasseurs de l’Aéronavale, mais sans les bombardiers de celle-ci réservés pour des opérations anti-navires). Entre parenthèses, les effectifs opérationnels. Ne sont pas incluses les unités réservées pour appuyer l’offensive qui se poursuit en Libye, notamment les 27 (24) Martin 167F des GB I/62 et II/62, qui ont quitté Sidi-Ahmed pour gagner le terrain ex-italien de Castel Benito (afin de pouvoir atteindre Benghazi).
– Chasseurs
Curtiss H-75
GC III/2 : 20 (16) avions (unité déployée à Malte)
MS-406
GC III/4 : 18 (15) avions
GC III/5 : 21 (18 ) avions
GC III/8 : 20 (17) avions
GC II/16 : 18 (13) avions
Potez 631
ELCN-Tunis : 11 (8 ) avions
AC2 : 9 (7) avions (unité de l’Aéronavale déployée à Malte)
Dewoitine 520
AC1 : 13 (11) avions (unité de l’Aéronavale déployée à Malte)

– Bombardiers
LeO-451
GB I/11 : 12 (9) avions à Blida
GB II/11 : 13 (12) avions à Blida
GB I/31 : 13 (11) avions à Sidi-Ahmed
Douglas DB-7
GB I/19 : 13 (11) avions à El Batha
GB II/19 : 14 (12) avions à El Batha
Martin 167F
GB I/63 : 13 (11) avions à Malte
GB II/63 : 14 (11) avions à Malte
– Reconnaissance, observation et attaque légère
GR II/36 : 14 (11) Potez 63.11 à Youks-les-Bains, prévu pour être transféré en Sardaigne dès qu’un aérodrome aura été conquis et sera utilisable.

3. ZOA-Algérie
Total : 33 avions.
– Chasseurs
Néant (tous retenus par la défense d’Alger et celle d’Oran/Mers-el-Kébir)
– Bombardiers
LeO-451
GB II/25 : 12 (10) avions
– Reconnaissance
Groupement Alias (Cdt Alias), sous le contrôle direct du général Noguès
GR I/33 : 9 (7) MB-174 et 2 Amiot-351GR
GR II/33 : 12 (11) MB-174

C) Forces terrestres
Corps expéditionnaire Marignan (général Béthouart)
Ce groupe devait être constitué des troupes rapatriées de Norvège. Malheureusement, plusieurs de celles-ci (notamment la 2e Division Légère d’Infanterie et la 3e Division Légère de Chasseurs), avaient déjà été renvoyées en France et plus ou moins détruites en tentant d’arrêter l’offensive allemande. Il fallut donc faire appel à d’autres unités.

Marignan 1
Les forces retenues pour cette opération ont été rassemblées en Algérie. Y ont été adjoints les éléments organiques de Corps.

– Eléments organiques de Corps
Etat-major
Groupe autonome du 104e RAL (8 x 105 mm/mle 36, 4 x 155 mm GPF tractés)
342e Compagnie Autonome de Chars de Combat (CACC) avec 15 chars H39 à canon de 37 mm long
Groupe de transport automobile (2 compagnies automobiles, une de transport lourd)
DCA : une section de 2 x 20 mm Œrlikon est attachée au QG du corps
Services : un bataillon du génie, une compagnie mixte de transmissions, service de santé, intendance.

– 1ère Division Légère de Chasseurs (général Lhuillier)
24e Demi-Brigade de Chasseurs Alpins (6e, 12e et 14e bataillons)
13e Demi-Brigade de la Légion Etrangère à 3 bataillons
2e Groupe Autonome du 10e RACTTT (12x 75 mm tractés)
DCA : les 24e DBCA et 13e DBLE sont dotées de 4 x 20 mm Œrlikon AA chacune
Services : une compagnie de sapeurs-mineurs, une compagnie mixte de transmissions

– 3e Division Légère d’Infanterie Polonaise (général Bohusz-Szusko)
7e RIP (3 bataillons)
8e RIP (3 bataillons)
1er Groupe autonome d’artillerie mobile Polonais (12 x 75 mm tractés)
3e GRDI Polonais (un escadron motorisé à deux sections de 37 mm)
DCA : les 7e et 8e RIP sont dotés de 4 x 20 mm Œrlikon AA chacun et le 3e GRDI Polonais d’une section de 2 x 20 mm Œrlikon AA
Services : une compagnie de sapeurs-mineurs, une compagnie mixte de transmissions

Marignan 2
Les forces de Marignan 2, Marignan 3 et Marignan 1515 ont été, assez logiquement, formées à partir de troupes stationnées en Corse, soit qu’elles s’y soient trouvées depuis longtemps, soit qu’elles y aient été repliées dans le cadre du Grand Déménagement.

– 9e Division Légère d’Infanterie Coloniale (général Pellet)
20e Régiment d’Infanterie Colonial (RIC, 3 bataillons)
4e Régiment de Tirailleurs Sénégalais (RTS, 3 bataillons)
Groupe autonome d’artillerie mobile 314 (12 x 75 mm tractés)
4e GRDI (Cdt du Moustier)
DCA : les 20e RIC et 4e RTS sont dotés de 4 x 20 mm Œrlikon AA chacun et le 4e GRDI d’une section de 2 x 20 mm Œrlikon AA
Services : une compagnie de sapeurs-mineurs, une compagnie mixte de transmissions

- 2e Régiment Etranger de Cavalerie (REC) - 2 escadrons motorisés.

Marignan 3
– Groupement C (général Cartier)
373e DBIA (trois bataillons, IV, V et VII)
Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc (RICM – deux bataillons, IV et V)
IV/28e RTT (motorisé)
I/92e RAM (deux batteries de 4 x 75 mm de montagne, une de 4 x 65 mm de montagne)
2e Régiment Etranger de Cavalerie (REC - 2 escadrons à cheval, 2 escadrons motorisés)
III/2e Régiment d’Artillerie Coloniale (RAC)
DCA : le détachement de la 373e DBIA et le RICM sont dotés de 4 x 20 mm Œrlikon AA chacun

Marignan “1515”
373e DBIA (trois bataillons, VI, VIII et IX)
II/92e RAM (deux batteries de 4 x 75 mm de montagne, une de 4 x 65 mm de montagne)

Réserves opérationnelles
Elles se trouvent toutes en Algérie

– Brigade de fusiliers-marins (Contre-amiral Ronarc’h)
1er Régiment de fusiliers-marins (trois bataillons)
1er Groupe de canonniers-marins (8 x 155 mm GPF tractés)
Groupe de DCA mobile de la Marine (quatre batteries de 90 mm AA)
– 13e Bataillon de Chasseurs Alpins (dont 6e Cie Antichars, armée de 25 mm)
– 3e Régiment de tirailleurs sénégalais
– Groupement aéroporté
– Deux Groupes d’Infanterie de l’Air basés à Alger Maison-Blanche (601e et 602e GIA) avec leurs transports, des Bloch 200 et 210 de la nouvelle 64e Escadre de transport (ET) .


II) Forces italiennes

A) Forces navales
Commandement militaire maritime “Sardaigne”, Olbia (remplaçant La Maddalena depuis début juillet)
Commandant : vice-amiral Ettore Sportiello

Navires de surface
Depuis le 27 juillet, il ne reste plus dans les eaux sardes que les navires suivants :
PT (vedettes lance-torpilles) – 2e escadrille MAS (a remplacé la 4e escadrille après le 5 août) : MAS-424, MAS-509, MAS-543 et MAS-544
ACM Attilio Deffenu (endommagé le 4 juillet et immobilisé à Cagliari)

Sous-marins
Les sous-marins du VIIe Groupe et la 15e Escadrille venant du Ier Groupe (La Spezia) n’opèrent plus de Cagliari, mais de Naples depuis la fin juin. Il reste au total 9 unités :
71e Escadrille : Adua, Alagi, Aradam, Axum
72e Escadrille : Corallo (en route de Monfalcone à Naples, où il arrivera le 3 septembre), Diaspro, Turchese
15e Escadrille : Ascianghi, Gondar
Note – Les Italiens peuvent engager dans la défense de la Sardaigne aussi bien les autres sous-marins originellement basés à Naples que ceux d’autres bases, en premier lieu La Spezia.

Batteries côtières
La Regia Marina arme, directement ou non, un nombre important de batteries de côte. Leur plus grande concentration se trouve dans et autour de la base navale de La Maddalena puis à Cagliari et ses alentours. Ces dernières sont confiées aux hommes de la 4e Légion de la MILMART (Milizia Marittima di Artiglieria). Quant aux autres batteries, leur service paraît partagé entre des hommes de la Regia Marina même et les miliciens de la 3e Légion de la MILMART, dont le commandement a son siège à La Maddalena.

Détail des batteries (en tournant autour de la Sardaigne depuis le nord-est, dans le sens des aiguilles d’une montre) :

Archipel de La Maddalena et Santa Teresa di Gallura :
18 batteries de divers calibres. Par ordre décroissant des calibres :
- Pes de Villamarina (Guardia del Turco, La Maddalena) et De Caroli, (Punta Falcone, Santa Teresa), chacune de 4 obusiers de 305/17 mm, d’une portée d’environ 17000 m.
- Rubin de Cervin (île de Spargi), 4 pièces de 203/45 mm.
- 5 batteries de canons de 152/50 mm d’une portée d’environ 18000 m.
- 5 batteries de canons de 120/45 mm d’une portée d’environ 12000 m.
- 5 batteries de canons de 76/40 mm d’une portée de 6000 m.

Cagliari et alentours :
- 3 batteries de 4 canons de 152/50 mm (Corrado Boggio à Capo Pula, Roberto Prunas à Capo Sant’Elia et Carlo Faldi à Torre Mortorio, lieu-dit de Quartu Santa Elena).
- 4 batteries de canons de 102/35 mm anti-navires et antiaériens (Sant’Elia, Monte Urpinu, Tuvixeddu, Nuraghe Capitana).

Complexe de l’île de Sant’Antioco :
- Ile Sant’Antioco : batteries A. Sogliuzzo de 4 canons de 120/45 mm (sur le Capo Sperone) et SR 311 de 4 canons de 102/35 mm anti-navires et anti-aériens (Mangiabarche).
- Ile San Pietro : batterie Zonza de 4 canons de 120/45 mm (à Carloforte).
- Porto Pino, Punta Menga : batterie Ammiraglio Candiani de 4 canons de 120/45 mm.
- Capo Altano, au nord de Portoscuso : batterie SR 310 de 4 canons de 102/35 mm anti-navires et anti-aériens.

Arbus, Capo Frasca :
- Batterie Canevaro, canons de 120/45 mm.

Alghero, Punta Giglio :
- Batterie SR 413, canons de 102/35 mm.

Porto Torres :
- 1 batterie de canons de 76/40 mm.

Mines
Avant même l’entrée en guerre, entre le 6 et le 10 juin 1940, la Regia Marina avait placé en divers points des côtes de Sardaigne (sauf sur la côte orientale entre Olbia et le cap Carbonara) pas moins de 17 barrages défensifs de mines anti-navires (AN), pour un total de 1276 engins, ainsi que 12 barrages anti-sous-marins (920 mines AS). L’opération Marignan 1 va devoir compter avec les quatre barrages AN du Golfe de Cagliari forts de 336 engins (le 4 juillet, les cuirassés français venus bombarder le port ont eu de la chance : ils ont évolué entre deux de ces champs de mines, sans y pénétrer !). Marignan 2 a affaire aux deux barrages AN (160 mines) du Golfe d’Oristano, Marignan 1515 aux trois barrages AN (180 mines) du Golfe de l’Asinara. Seule l’opération Marignan 3 va trouver des eaux libres (ce que les Français ignorent : ils ont donc prévu de solides moyens de dragage).

B) Forces aériennes
Aéronautique de la Sardaigne, Cagliari
Commandant : général de division aérienne Ottorino Vespignani

– Chasse : néant

– Attaque au sol : néant

– Bombardement : 20 avions
8e Régiment de bombardement terrestre (Villacidro) : 14 avions
27e Groupe BT, 7 SM-79 (Villacidro)
28e Groupe BT, 7 SM-79 (Decimomannu)
31e Régiment de bombardement maritime (93e Groupe BM), 6 Cant Z-506 (Cagliari-Elmas)

– Reconnaissance (et lutte anti-sous-marine) : 13 avions
85e Groupe RM, 8 Cant Z-501 (146e Escadrille à Elmas avec 5 appareils ; 188e à Olbia avec 3 appareils ; les personnels de la 183e ont été renvoyés en Italie)
199e Escadrille RM, 2 Cant Z-506 (Santa Giusta)
124e Escadrille de reconnaissance, 3 Ro.37 (Cagliari-Elmas)

Notes – Durement frappée par l’Armée de l’Air en juin et juillet, l’Aéronautique de la Sardaigne a encore subi quelques pertes en août, notamment en hydravions, demeurés actifs pour la reconnaissance et moins aisés à dissimuler que les avions terrestres. Il lui reste 33 appareils, contre 43 au 31 juillet.
Les possibilités d’action de la Regia Aeronautica ne se limitent pas aux maigres forces disponibles dans l’île. La Sardaigne est à portée d’intervention des Picchiatelli du major Ercolano Ercolani, à condition que ces appareils puissent utiliser les plus occidentaux des terrains siciliens. Néanmoins, après la bataille de Pantelleria, il n’en reste plus que 15, dont 11 opérationnels. Toute la zone se situe dans le rayon d’action des bombardiers terrestres, désormais regroupés sur le continent (SM-79, Fiat BR 20) et notamment des “quatre chats”, les SM-79 torpilleurs de la 278e escadrille. En revanche, il est difficile d’assurer une escorte à ces avions. Seules les attaques dirigées contre les forces ennemies agissant contre Porto Torres pourront bénéficier d’une couverture de chasse (basée en Toscane), et encore les Fiat G-50 ou CR-42 ne pourront-ils envisager de combattre plus que quelques dizaines de secondes…

C) Forces terrestres
La défense de l’île repose d’une part sur les forces statiques du XIIIe Corps territorial, destinées à résister sur les côtes mêmes, d’autre part des forces dites mobiles (mais non motorisées !) du XIIIe Corps d’Armée, lesquelles doivent se porter sur les points menacés et contre-attaquer pour rejeter l’envahisseur à la mer.

XIIIe Corps territorial
Neuf bataillons de défense côtière
– Nord-nord-est de l’île
4e Brigade côtière à deux bataillons : défense des côtes de Gallura, de Punta di li Francesi (incluse) à Capo (ou Punta) Coda Cavallo (inclus), y compris l’archipel de la Maddalena. Front total : 140 km. QG : Tempio Pausania (à une quarantaine de km à l’intérieur des terres).
– Nord-nord-ouest de l’île
14e brigade côtière à deux bataillons : défense des côtes de Punta di li Francesi (exclue) à Torre Foghe (exclue). QG : Sassari.
– Ouest et extrême-sud
15e brigade côtière à deux bataillons : défense des côtes de Torre Foghe (incluse) à Capo Pula (exclu). Très long secteur englobant Oristano. QG : Carbonia.
– Sud-est
13e brigade côtière à deux bataillons : défense des côtes de Capo Pula (inclus) à Torre Murtas (incluse), ce qui comprend donc le secteur de Cagliari.
– Est
19e régiment côtier à un bataillon : défense des côtes de Torre Murtas (exclue) à Capo Coda Cavallo (exclu).

XIIIe Corps d’Armée
Général Augusto De Pignier
1) Nord de l’île : 31e Division d’infanterie Calabria (général Carlo Petra di Caccuri), QG à Sassari.
– Sassari : 60e régiment d’infanterie ; 177e légion de Chemises Noires Logudoro ; 40e régiment d’artillerie Caprera.
– Tempio Pausania : 59e régiment d’infanterie.
Dans une tentative d’anticiper une partie des menaces possibles, le général Petra di Caccuri avait fait avancer le Ier bataillon du 59e régiment d’infanterie jusqu’à Luogosanto, plus près de la 4e brigade côtière, et placé le Ier bataillon du 60e à Olmedo, entre Sassari et Alghero. Après que les troupes de Sardaigne ont été mises en état d’alerte renforcée, il a d’une part poussé les deux autres bataillons du 59e RI jusqu’à Sorso ; d’autre part envoyé le second bataillon du 60e à Olmedo. Le 40e régiment d’artillerie a été coupé en trois groupes mixtes, rassemblant chacun à parts égales canons de 75 et obusiers de 75 et 105 mm : un groupe a rejoint Sorso, un autre Olmedo, le dernier groupe restant à Sassari avec un bataillon du 60e RI et les Chemises Noires
2) Sud de l’île : 30e Division d’infanterie Sabauda (général Ubaldo Scanagatta), QG à Iglesias
45e et 46e régiments d’infanterie ; 176e légion de Chemises Noires Cacciatori di Sardegna ; 16e régiment d’artillerie.
Les troupes étaient à l’origine majoritairement stationnées à Iglesias et dans les localités voisines. Comme son collègue, le général Scanagatta avait tenté d’anticiper les menaces les plus vraisemblables : le 45e RI avait déployé son Ier bataillon à Guspini, en direction d’Oristano ; le 46e RI avait envoyé deux bataillons dans l’arrière-pays de Cagliari, l’un à Decimomannu (IIe) et l’autre à Dolianova (Ier). Dès le 1er septembre, Scanagatta a rapproché le bataillon du 45e RI d’Oristano en le faisant avancer de Guspini à Marrubiu, tout en mettant en route vers cette dernière localité le second bataillon accompagné d’un tiers du 16e régiment d’artillerie. Il a d’autre part déplacé à Sestu le bataillon du 46e RI qui se trouvait à Decimomannu, ce bourg recevant en échange le IIIe bataillon du 46e RI ainsi que les deux-tiers du 16e RA. Quant au reste de sa division (soit le IIIe bataillon du 45e RI et les Chemises Noires), le général Scanagatta le déplace à Samassi, de façon à pouvoir réagir aussi bien vers le nord-ouest (Oristano) que vers le sud-est (Cagliari).


Note – Renforcées depuis le 10 juin 1940 grâce au recrutement local, les deux divisions d’infanterie sont à peu près à plein effectif, soit 13 000 hommes chacune (11 500 du Regio Esercito et 1 500 Chemises Noires). Mais le degré d’entraînement des plus récentes recrues (qui forment 40% des effectifs) n’est pas très poussé.


Dernière édition par folc le Jeu Déc 24, 2009 18:13; édité 14 fois
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MessagePosté le: Lun Nov 09, 2009 23:50    Sujet du message: Cartier Répondre en citant

A quelle date faut-il extraire le général Cartier de la métropole pour l'envoyer en Corse afin qu'il joue son rôle dans la préparation de Marignan ?
Avec quel impact sur la défense des arrières de l'Armée des Alpes en vallée du Rhone ?
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MessagePosté le: Mar Nov 10, 2009 00:06    Sujet du message: Répondre en citant

Très bonnes questions, auxquelles je suis bien en peine pour répondre n'étant responsable dans cet OdB, côté Alliés, que des moyens navals et de l'adaptation des moyens aériens (à partir de l'annexe 40-8-1 corrigée par l'impact des opérations d'août et de Ravenne).
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MessagePosté le: Mar Nov 10, 2009 00:52    Sujet du message: Répondre en citant

Dès l'instant que les lignes de défense sur le Rhône ont été définies (soit au moment de la pause allemande), Cartier est moins essentiel.
A partir, disons, du 14 juillet (pour prendre une date précise), Cartier peut, je pense, partir pour la Corse. Sur le terrain, les ordres sont donnés et chacun sait ce qu'il a à faire, il n'y a plus de renforts à attendre...
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MessagePosté le: Mar Nov 10, 2009 09:06    Sujet du message: Répondre en citant

OK, c'est bien ce que je pensais.

Ce qui ne nous empêchera pas de devoir lui trouver un remplaçant (Loïc, Pontus ?).
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MessagePosté le: Dim Déc 06, 2009 16:46    Sujet du message: Répondre en citant

En fonction du déroulement des opérations (que je suis en train d'écrire), j'ai un peu modifié l'OdB donné ci-dessus (passages en bleu) :
1) Les Français lancent un assaut direct sur les ports de Porto Torres et Alghero.
2) J'ai revu la disposition des troupes mobiles italiennes en prenant en compte un état d'alerte renforcée provoqué par Ravenne.
3) Dans le convoi de Marignan 3, j'ai remplacé le cargo Ile d'Ouessant, trop lent, par le Malgache (15 noeuds de vitesse de service).
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MessagePosté le: Dim Déc 06, 2009 19:01    Sujet du message: Répondre en citant

En hors-d'oeuvre, un petit paragraphe qui voudrait faire la liaison avec des choses déjà écrites çà ou là, dans la Chrono, les annexes ou des échanges sur le forum... Je n'ai pas cru pouvoir envoyer en Sicile les divisions d'infanterie de montagne que l'on y trouve au moment de Torch : 4e Livorno et 26e Assietta, engagées et selon toute vraisemblance éprouvées sur le front des Alpes. Il faudra penser à les faire permuter à temps avec celles citées ci-dessous. Il y a le temps en 1941 ou début 1942.
Frank, si tu préfères placer ce paragraphe au 1er septembre, çà me convient.


31 août
Sicile et Sardaigne

Venant confirmer les informations faisant état de la concentration de moyens de transport dans les ports français d’Afrique du Nord, l’opération alliée lancée contre Pantelleria et les îles Pélages fait redouter à Mussolini et au maréchal Pietro Badoglio, chef de l’Etat-major général (Stato Maggiore Generale – Stamage – ou Comando Supremo), une prochaine attaque contre la Sicile ou la Sardaigne . Dans la matinée, les forces des trois armes présentes dans les deux grandes îles reçoivent l’ordre de passer en état d’alerte renforcée. En application de cette consigne, les forces terrestres de défense mobile prennent des positions plus actives. Sans trop d’illusions dans les deux cas, puisqu’on ne trouve pour l’heure dans chaque île, en sus de quelques bataillons de défense côtière, que deux divisions d’infanterie.
Néanmoins, les deux îles ne vont pas être traitées de façon identique. Il est possible de renforcer la Sicile sans se heurter à la supériorité navale et aérienne des Franco-Britanniques. Ce qui n’est malheureusement pas le cas de la Sardaigne. Sans insister sur ce dernier point, Badoglio convainc Mussolini d’envoyer sans délai de nouvelles troupes en Sicile. Celle-ci va ainsi recevoir dans les premières semaines de septembre deux divisions supplémentaires, les divisions d’infanterie de montagne du XIVe Corps, précédemment rattaché à la 8e Armée (32e Marche et 38e Puglie) et, surtout, les 70 chars M 11/39 naguère promis à feu Italo Balbo et qui n’ont jamais pu être acheminés en Libye. Pour accélérer la mise en défense de l’île, les Italiens prendront même à la fin septembre le risque de doubler la voie quasi-terrestre du détroit de Messine par l’organisation de convois maritimes depuis Naples, ce qui permettra aux sous-marins français de remporter quelques beaux succès.
Quant à la Sardaigne, elle devra pour sa part faire avec les seuls moyens du bord. Pour ce qui est de l’armée de terre, le général Augusto De Pignier, commandant du XIIIe Corps, et ses subordonnés s'emploient à prévenir un maximum de menaces. Dans le nord, le général Petra di Caccuri tente de mettre sa division, la 31e Calabria, en mesure d’intervenir aussi bien vers Porto Torres qu’Alghero, sans négliger la possibilité d’un débarquement en Gallura. Au sud, le général Scanagatta s’efforce, avec sa 30e division Sabauda, de couvrir à la fois Oristano et Cagliari. Le redéploiement de leurs troupes sera achevé le 3 septembre.
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MessagePosté le: Dim Déc 13, 2009 12:28    Sujet du message: Répondre en citant

Tout en rédigeant le récit de Marignan, j'ai apporté une petite retouche au passage relatif aux batteries de côte italiennes. J'ai essayé de concilier ma source principale, qui ne parlait, pour 1940, que de la 4e Légion de la MILMART, avec d'autres sources mentionnant la 3e Légion dès le début du conflit.
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MessagePosté le: Dim Déc 13, 2009 13:53    Sujet du message: Répondre en citant

MARIGNAN, C'EST PARTI, by Folc
(plus un petit retour en arrière)


20 août
Le tout récent sous-marin Alessandro Malaspina (C.F. Mario Leoni) endommage d’une torpille le paquebot Groix (9 957 GRT), allant d’Alger à Bône : c’est le Compiègne qui le remplace parmi les transports de troupes de Marignan 1.

26 août
Méditerranée occidentale
Avec le retour de l’escadre française à Oran et Mers-el-Kébir, tous les moyens affectés à l’opération Marignan sont réunis en Méditerranée occidentale, à l’exception du croiseur léger HMS Sheffield, attendu sous quelques jours. Les navires prévus pour Marignan 2 et Marignan 3 ne repartent cependant pas tout de suite pour rejoindre en Corse les forces d’escorte rapprochée et les transports qui se rassemblent peu à peu à Ajaccio, Calvi et l’Ile-Rousse. Seul le croiseur Jeanne d’Arc arrivera dans le premier de ces ports le 28 août au matin. Tous les autres bâtiments des forces d’appui-feu vont demeurer dans les ports algériens jusqu’au dernier moment. Leur présence en Corse dévoilerait trop clairement l’intention française d’attaquer la Sardaigne. Les retenir en A.F.N. permet au contraire d’entretenir le doute sur les plans alliés.
–––
Le sous-marin italien Aradam (C.C. Giuseppe Bianchini) attaque un convoi Alger-Ajaccio. Il coule l’un des cargos destiné à Marignan 1515, l’Oued Tiflet (1 193 GRT). Ce dernier sera remplacé par le Spahi (déjà réquisitionné).


29 août
Gibraltar
Retenu jusqu’alors dans l’Atlantique Nord, le croiseur léger HMS Sheffield vient compléter la participation britannique à Marignan. Il va dès le lendemain gagner Oran où se trouvent depuis le 17 août le CA Australia et le CL Delhi, tandis que le CV Ark Royal est allé mouiller à Mers-el-Kébir.


30 août
Méditerranée Occidentale
L’arrivée du croiseur HMS Sheffield à Oran marque la fin du rassemblement des moyens navals affectés à Marignan. Cette phase de l’opération s’est déroulée de façon satisfaisante, malgré les sous-marins italiens. Ceux-ci ont coulé l’un des transports prévus pour l’invasion de la Sardaigne et en ont endommagé un autre. En revanche, le Malaspina le 20 et le Morosini (C.C. Alfredo Criscuolo) le 27 ont subi des dommages qui les rendent indisponibles jusqu’à la mi-octobre.


31 août
Sicile et Sardaigne
Venant confirmer les informations faisant état de la concentration de moyens de transport dans les ports français d’Afrique du Nord, l’opération alliée lancée contre Pantelleria et les îles Pélages fait redouter à Mussolini et au maréchal Pietro Badoglio, chef de l’Etat-major général (Stato Maggiore Generale – Stamage – ou Comando Supremo), une prochaine attaque contre la Sicile ou la Sardaigne . Dans la matinée, les forces des trois armes présentes dans les deux grandes îles reçoivent l’ordre de passer en état d’alerte renforcée. En application de cette consigne, les forces terrestres de défense mobile prennent des positions plus actives. Sans trop d’illusions dans les deux cas, puisqu’on ne trouve pour l’heure dans chaque île, en sus de quelques bataillons de défense côtière, que deux divisions d’infanterie.
Néanmoins, les deux îles ne vont pas être traitées de façon identique. Il est possible de renforcer la Sicile sans se heurter à la supériorité navale et aérienne des Franco-Britanniques, ce qui n’est malheureusement pas le cas de la Sardaigne. Sans insister sur ce dernier point, Badoglio convainc Mussolini d’envoyer sans délai de nouvelles troupes en Sicile. Celle-ci va ainsi recevoir dans les premières semaines de septembre deux divisions supplémentaires, les divisions d’infanterie de montagne du XIVe Corps, précédemment rattaché à la 8e Armée (32e Marche et 38e Puglie) et, surtout, les 70 chars M 11/39 naguère promis à feu Italo Balbo et qui n’ont jamais pu être acheminés en Libye. Pour accélérer la mise en défense de l’île, les Italiens prendront même à la fin septembre le risque de doubler la voie quasi-terrestre du détroit de Messine par l’organisation de convois maritimes depuis Naples, ce qui permettra aux sous-marins français de remporter quelques beaux succès.
Quant à la Sardaigne, elle devra pour sa part faire avec les seuls moyens du bord. Pour ce qui est de l’armée de terre, le général Augusto De Pignier, commandant du XIIIe Corps, et ses subordonnés s’emploient à prévenir un maximum de menaces. Dans le nord, le général Petra di Caccuri tente de mettre sa division, la 31e Calabria, en mesure d’intervenir aussi bien vers Porto Torres qu’Alghero, sans négliger la possibilité d’un débarquement en Gallura. Au sud, le général Scanagatta s’efforce, avec sa 30e division Sabauda, de couvrir à la fois Oristano et Cagliari. Le redéploiement de leurs troupes sera achevé le 3 septembre.


1er septembre
Méditerranée occidentale
04h20 GMT, Naples et Messine – Dix-sept bombardiers Martin 167F des GB I/63 et II/63 (8 et 9) venus de Malte bombardent le port de Naples. Les installations et les quartiers populaires voisins souffrent plus que les bateaux : aucun gros navire, militaire ou civil, n’est coulé , seuls deux cargos sont endommagés. A la même heure, dix-huit Martin de l’Aéronavale (6 de chacune des escadrilles B1, B3 et B4) attaquent Messine et endommagent notamment les torpilleurs Alcione (qui s’était distingué la veille) et Aldebaran ainsi que le sous-marin Vettor Pisani. Dans les deux cas, la chasse italienne n’intervient pas mais la DCA napolitaine endommage trois des assaillants et celle de Messine en abat un (de l’escadrille B1).
04h30 GMT, Rome – Les vingt-et-un LeO-451 disponibles des GB I/11 et II/11 attaquent les aérodromes de Ciampino-nord et sud. Les Italiens ayant bien desserré leurs avions, les résultats du raid sont médiocres : un SM-79 détruit et trois endommagés, deux SM-75 de transport détruits. Tous les assaillants rentrent à Blida.
Ces trois raids, les premiers de la journée, s’inscrivent dans les actions demandées à l’Armée de l’Air en vue de favoriser le bon déroulement de l’opération Marignan. Délaissant momentanément certaines cibles stratégiques (usines, gares) et diminuant fortement sa participation aux combats en Libye, l’Armée de l’Air va se consacrer à deux types d’objectifs. Comme deux semaines plus tôt, elle intensifie sa campagne de harcèlement des aérodromes italiens. Ces attaques doivent viser, outre les terrains sardes et siciliens, ceux de l’ensemble de la péninsule. Les bombardiers basés en Corse attaqueront les terrains situés au nord de Rome (exclue). Ceux d’AFN s’en prendront aux terrains situés de Rome à Reggio de Calabre ainsi qu’à ceux de Sardaigne et de Sicile. Enfin, les bombardiers de Malte attaqueront aussi Reggio, plus les terrains de Grottaglie et de Lecce.
Des opérations seront aussi montées, avec le concours de l’Aéronavale, contre les principaux ports italiens de la Mer Tyrrhénienne (La Spezia, Naples, Palerme, Trapani) plus ceux de la côte orientale de la Sicile (Messine, Augusta, Catane), avec l’espoir de mettre hors service quelques sous-marins. Les attaques sur les ports siciliens sont confiées aux Martin 167F déployés à Malte, celles sur La Spezia aux bombardiers de l’Armée de l’Air déployés en Corse ; enfin, celles sur Naples seront partagées entre les avions de Malte et d’AFN.


2 septembre
04h15 GMT, La Spezia – Assaut matinal de 19 Douglas DB-7 des GB II/61 et II/32 (9 et 10). Le bombardement manque de précision (beaucoup de bombes tombent à l’eau) et les dégâts sont limités. Néanmoins, le sous-marin Mocenigo est endommagé, cinq de ses hommes d’équipage sont tués.

Malte
Arrivée, dans la matinée, du HMS Gallant endommagé. Jugé réparable, le destroyer va entrer à l’arsenal. Mais les travaux seront très lents.
En revanche, le HMS Inglefield, arrivé en même temps, verra très vite réparés les légers dégâts que lui a infligés la batterie Lanterna.

Méditerranée centrale et occidentale
De Ravenne à Marignan
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, l’Amirauté française profite de l’échec partiel de Ravenne pour récupérer plusieurs navires pour Marignan. Outre les quatre avisos-dragueurs Chamois, L’Impétueuse, La Batailleuse et La Curieuse, dont la participation à l’action contre la Sardaigne était déjà programmée, elle affecte au dernier moment à Marignan 1 les torpilleurs Alcyon, Bombarde, Iphigénie et Pomone, dont l’engagement permet le retrait des torpilleurs neufs de la classe Le Hardi. Elle obtient aussi des Anglais de pouvoir disposer du DDAA Wryneck, dont les qualités anti-aériennes ont convaincu.

Oran
06h30 GMT – Le croiseur HMS Dragon, escortés par les destroyers Escapade et Greyhound, quitte Oran pour Gibraltar, où il va arriver à 18h30. Il en repartira quelques jours après pour reprendre ses patrouilles en Atlantique.

Méditerranée occidentale
Opération Marignan
13h15 GMT (15h15 heure française et British Summer Time [BST], 16h15 heure italienne), Oran – Lever de rideau de l’opération Marignan. Une fois rassemblés au large d’Oran, l’ensemble des navires affectés aux forces d’appui-feu et d’escorte à distance de Marignan 1, 2 et 3, mouillés jusque là dans ce port et à Mers-el-Kébir, mettent le cap vers Alger, où, marchant à 20 nœuds, ils arrivent vers 23h15. Ils sont alors rejoints par les croiseurs et unités légères qui attendaient dans ce port tandis que le voyage s’arrête là pour les quatre torpilleurs de la classe Le Hardi . Ceux-ci, suite à la décision prise le matin même par l’Amirauté de les « économiser », vont rentrer à Oran. En conséquence de leur retrait et de leur remplacement par des unités plus légères récemment engagées dans l’opération Ravenne , quatre torpilleurs et destroyers qui devaient faire partie de l’escorte rapprochée du convoi Marignan 1 intègrent son escorte à distance . Une fois réorganisée, l’imposante escadre (1 porte-avions, 3 cuirassés, 10 croiseurs, 25 contre-torpilleurs, torpilleurs et destroyers) poursuit à 18 nœuds sa route vers l’est, en direction de Bône, où attend le convoi Marignan 1 (cf. annexe 40-9-4).
Son départ d’Oran n’a pas échappé aux Italiens. Patrouillant au large du port, le sous-marin Maggiore Baracca (C.C. Enrico Bertarelli) était trop loin pour gagner une position d’attaque. Il a pu du moins signaler ce mouvement à Maricosom, qui a immédiatement répercuté l’information à Supermarina.
18h00 GMT, Ajaccio – Les transports de troupes et cargos de Marignan 2, 3 et 1515 venant de l’Ile-Rousse et de Calvi rejoignent sous bonne escorte la rade d’Ajaccio.


3 septembre
Méditerranée Occidentale
Opération Marignan
07h00 GMT, Bône – Trois innocents chalutiers sortent du port de Bône pour, selon toute apparence, aller pêcher en haute mer. Il s’agit en fait des trois dragueurs auxiliaires Fezzara II, Goëland X et Madone-de-Pompéi qui ont rendez-vous à l’entrée du golfe de Cagliari, un peu avant 01h00 GMT le 4 septembre, avec les cinq avisos-dragueurs affectés à Marignan 1 afin d’entreprendre le dragage de la zone de débarquement. Il n’a pas été jugé prudent d’envoyer en avant-garde tous les dragueurs auxiliaires : les autres navigueront avec les plus lents des transports.
8h00 GMT, Propriano – Par souci de discrétion, tous les moyens de dragage affectés à Marignan 2, 3 et 1515 – sauf les avisos-dragueurs modernes appelés à escorter les convois – ont été rassemblés dans le petit port de Propriano et le fond du golfe du Valinco. Bien que la distance à parcourir jusqu’à Oristano ne soit que d’un peu moins de 130 milles nautiques, l’aviso-dragueur ancien MN Engageante et les huit dragueurs auxiliaires de Marignan 2 (cf. annexe 40-9-4), dont la vitesse de groupe est limitée à 9 nœuds, se mettent en route afin de parvenir à pied d’œuvre vers 01h00 GMT le lendemain (détour de sécurité compris).
11h39 GMT, un peu à l’ouest de Bône – Une patrouille de Skuas de l’Ark Royal intercepte et abat, à 40 nautiques dans le NE de l’escadre alliée, un Cant Z.501 de la 148e escadrille de reconnaissance maritime stratégique de Vigna di Valle. Ce dernier a le temps de signaler par radio qu’il est attaqué par des chasseurs embarqués.
12h00 GMT, au large de Bône – Parvenu à la hauteur de Bône, les navires alliés infléchissent leur route vers l’est-nord-est comme s’ils se dirigeaient vers l’ouest de la Sicile. Ils sont aperçus du sous-marin Leonardo Da Vinci (C.C. Ferdinando Calda), lequel ne peut faire plus, à son tour, que d’informer Maricosom. Supermarina l’ayant mis au courant de ces deux nouvelles successives, le maréchal Badoglio fait aussitôt avertir les forces armées de Sicile et la garnison de Pantelleria de se préparer à une attaque imminente. Il fait aussi prévenir, avec moins de conviction, la Sardaigne. De toute façon, dans l’île, les responsables considèrent qu’ils ont déjà fait tout leur possible les jours précédents.
Toujours groupées, les trois forces d’appui-feu portent leur vitesse à 20 nœuds.
12h30 puis 15h30 GMT, Bône – Deux SM.79 envoyés en reconnaissance parviennent à survoler Bougie, à échapper à la chasse française et à ramener des photos montrant que les transports mouillés dans ce port n’ont pas bougé. Néanmoins, l’examen du second jeu de clichés laisse soupçonner que les bâtiments sont prêts à appareiller.
13h15 à 14h10 GMT, Rome – D’autres appareils ont vérifié que les navires de guerre alliés continuait bien à progresser en direction de la Sicile. Les Skuas de l’Ark Royal ont abattu l’un d’eux, un Cant Z.501 de la 144e escadrille RM (de Trapani-Stagnone). Une vive discussion s’engage entre les plus hauts responsables militaires italiens : faut-il attaquer les navires ennemis dès que l’on pourra lancer contre eux des raids escortés par la chasse ou bien vaut-il mieux attendre qu’ils soient arrivés plus près de leur objectif ? Le général Pricolo, chef-d’état-major de la Regia Aeronautica, plaide pour que l’on attende : le récent succès de Pantelleria a coûté cher en machines et en hommes, mais combattre au-dessus ou près de terres amies a tout de même permis le retour d’avions endommagés et la récupération d’une partie des équipages des avions abattus. Son avis l’emporte, sans doute à raison puisque toute la chasse française de Tunisie guettait l’occasion d’en découdre…
16h00 GMT, Bône – Départ des cinq avisos-dragueurs (cf. annexe 40-9-4). Ils doivent rejoindre les trois lents dragueurs auxiliaires qui font route depuis le matin et, sous le couvert de la nuit, vérifier avec eux l’absence de mines ou bien, hypothèse jugée plus vraisemblable, commencer à draguer celles-ci dans la zone choisie pour le débarquement.
16h00 GMT, Propriano – Départ des deux avisos-dragueurs anciens MN Dédaigneuse et Tapageuse et des six dragueurs auxiliaires de Marignan 3, accompagnés des deux chalutiers ASM MN La Bônoise et La Toulonnaise. Ils doivent opérer devant Alghero sous couvert de la nuit le 4 septembre de 01h00 à 04h00 GMT puis se retirer hors de vue pour attendre l’arrivée de la force d’appui-feu et du convoi.
16h15 GMT, Propriano – C’est au tour des cinq dragueurs et dragueurs auxiliaires affectés à Marignan 1515 de quitter leur mouillage. Eux aussi doivent commencer à travailler le 4 septembre vers 01h00 GMT.
17h15 GMT, Ajaccio – Le convoi de Marignan 2 et son escorte rapprochée, soit les trois “600 tonnes” de la 11e Division de torpilleurs et les avisos-dragueurs MN Commandant-Duboc et Commandant-Dominé (cf. annexe 40-9-4), quittent le golfe d’Ajaccio et, ayant réglé leur vitesse à 12 nœuds, mettent le cap sur celui d’Oristano. Naviguant à immersion périscopique, le sous-marin Turchese (L.V. Gustavo Miniero) a juste le temps de repérer son départ avant de devoir songer à son salut : aperçu par un hydravion en patrouille, il doit fuir la chasse menée par les forces ASM locales, notamment les CH-3 et CH-4. Il signalera à Maricosom le départ d’Ajaccio, cap au sud-ouest, d’un convoi d’au moins six navires de charge escortés par quatre ou cinq petits torpilleurs et canonnières. En l’absence de grands bâtiments, Maricosom et Supermarina jugeront qu’il s’agit d’un convoi ordinaire Corse-Algérie.
17h30 GMT, Bône – Appareillage du convoi Marignan 1, qui se sépare bientôt en deux. Les navires les plus rapides (soit le croiseur auxiliaire Colombie, les paquebots Cuba, Mariette Pacha, Mexique et Savoie ainsi que le cargo Dupleix et le navire-hôpital Canada ) mettent le cap, à 14 nœuds, sur le golfe de Cagliari, escortés par le destroyer HMS Wryneck et les torpilleurs MN Bombarde, Iphigénie et Pomone. Les paquebots Chantilly et Compiègne ainsi que les quatre cargos restants forment un convoi lent (10 nœuds) qu’accompagnent le destroyer HMS Firedrake, le torpilleur MN Alcyon, les chalutiers ASM MN L’Ajaccienne et La Sétoise de même que les dragueurs auxiliaires Bienvenu, Tess II, Pigeon et Saint-Charles.
18h00 GMT, dans le nord-est de Bizerte – L’escadre franco-britannique se scinde en deux. Tandis que la force d’appui-feu de Marignan 1 continue à faire route vers la Sicile, celles de Marignan 2 et 3 mettent le cap au nord-ouest, réglant leur vitesse (compte tenu de périodes de marche en zigzag) de façon à se trouver respectivement le lendemain devant Oristano avant 05h00 GMT et devant Alghero vers 08h00 GMT.
19h30 GMT, sur le méridien de Tunis – La force d’appui-feu de Marignan 1 change à son tour de cap, mettant la proue vers le golfe de Cagliari où elle doit se trouver vers 05h00 GMT le lendemain.
21h00 GMT, Ajaccio – Départ des bateaux les plus lents de Marignan 1515, soit les cargos Catherine Schiaffino et Spahi, escortés par les chalutiers ASM MN La Sablaise et La Servannaise : n’ayant pas à participer à l’action initiale, ils doivent arriver le lendemain vers 04h30 GMT devant Porto Torres.
22h30 GMT, Ajaccio – Départ du gros de Marignan 1515 (cf. annexe 40-9-4), qui fait route à 13 nœuds vers Porto Torres, devant lequel il doit se trouver le lendemain à 04h00 GMT.


4 septembre
Méditerranée occidentale
Opération Marignan
01h00 GMT, Ajaccio – Le convoi de Marignan 3 et son escorte (cf. annexe 40-9-4) quittent les derniers le golfe d’Ajaccio. Marchant à 13 nœuds, ils doivent arriver à 08h00 devant Alghero. Les concepteurs de Marignan escomptent fermement que, dans les quatre heures de temps séparant le déclenchement de Marignan 1515 et celui de Marignan 3, les Italiens auront réagi et fait converger leurs troupes sur Porto Torres.
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MessagePosté le: Dim Déc 13, 2009 14:17    Sujet du message: Répondre en citant

folc a écrit:
Tout en rédigeant le récit de Marignan, j'ai apporté une petite retouche au passage relatif aux batteries de côte italiennes. J'ai essayé de concilier ma source principale, qui ne parlait, pour 1940, que de la 4e Légion de la MILMART, avec d'autres sources mentionnant la 3e Légion dès le début du conflit.

Faudra-t-il mettre à jour l'annexe ?
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folc



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MessagePosté le: Dim Déc 13, 2009 14:39    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, mais il vaut mieux attendre que j'en aie fini avec le récit de Marignan, de façon à ce que celui-ci et l'annexe soient en cohérence.
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MessagePosté le: Dim Déc 13, 2009 16:32    Sujet du message: Répondre en citant

Juste quelques commentaires mineurs :
- le raid de Tarente n'est pas si lointain (24 août), on peut se demander si les forces italiennes ne sont pas restées en alerte depuis tout ce temps
- j'aurais tendance à alléger les descriptions des mouvements préliminaires (par exemple tout condenser dans un passage pour le Sheffield)
- la décision concernant les torpilleurs Le Hardi est indiquée deux fois
- "Ce dernier a le temps de signaler par radio qu’il est attaqué par des chasseurs embarqués. ?" C'est peut-être un peu présomptueux comme affirmation, car l'équipage doit davantage se préoccuper de sauver sa peau. De plus, la flotte n'est pas si loin de la Tunisie (elle doit d'ailleurs se trouver sous la protection de l'AdA).

Sinon, je prévois déjà de faire une belle carte pour expliquer tout ça !
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MessagePosté le: Dim Déc 13, 2009 17:14    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
- le raid de Tarente n'est pas si lointain (24 août), on peut se demander si les forces italiennes ne sont pas restées en alerte depuis tout ce temps.


Pas les forces terrestres, je pense, surtout celles de Sardaigne et Sicile.

loic a écrit:
- la décision concernant les torpilleurs Le Hardi est indiquée deux fois.


Ma faute, dans ma joie de voir arriver Marignan, j'ai posté le texte sans l'avoir retravaillé (je l'ai fait pour la Chrono).

quote="loic"] "Ce dernier a le temps de signaler par radio qu’il est attaqué par des chasseurs embarqués. ?" C'est peut-être un peu présomptueux comme affirmation, car l'équipage doit davantage se préoccuper de sauver sa peau.[/quote]

Je me suis fait cette réflexion - en fait, il me semble plus probable que, vu les schémas de couleur, l'équipage reconnaisse tout de suite un avion anglais - et à cet endroit (loin de Malte et de Gibraltar), l'EM italien déduira qu'un monomoteur anglais est forcément embarqué.
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MessagePosté le: Lun Déc 14, 2009 10:50    Sujet du message: Répondre en citant

Le contexte est quand même différent de l'OTL : au moment de Tarente OTL, les Italiens ne craignent pas un débarquement britannique sur leur sol.
En FTL, c'est entièrement différent, on le sait. Le raid de Tarente pourrait apparaître comme le coup d'envoi (qui vise le KO de la RM) d'une offensive majeure, avec un débarquement probable en Sicile (ou dans la botte) comme seconde étape.

Pour le Skua : OK, mais il y a quand même des chances que des avions français aient été aperçus et le Skua peut être basé à terre, après tout on longe les côtes tunisiennes.
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MessagePosté le: Mar Déc 15, 2009 10:37    Sujet du message: Marignan, la suite Répondre en citant

Folc nous livre ici le début de "Marignan Nord".

4 septembre
01h00 GMT – Le convoi de Marignan 3 et son escorte quittent les derniers le golfe d’Ajaccio. Marchant à 13 nœuds, ils doivent arriver à 08h00 devant Alghero. Les concepteurs de l’opération espèrent que, dans les quatre heures de temps séparant le déclenchement de Marignan 1515 et celui de Marignan 3, les Italiens auront réagi et fait converger leurs troupes sur Porto Torres.
01h00 à 03h30 GMT – Afin d’entretenir la crainte d’une opération contre la Sicile, l’Armée de l’Air bombarde plusieurs villes siciliennes : Messine, Augusta, Syracuse, Catane, Trapani, Palerme reçoivent la visite de Farman 222/223. Ces actions nocturnes menées par de petits groupes d’appareils ne font guère de dégâts militaires (ce sont les civils qui souffrent le plus) mais ils atteignent le but psychologique poursuivi.
01h20 GMT – Arrivé la veille à Cagliari avec 50 tonnes de munitions et autres fournitures et rapidement déchargé, le sous-marin Faà di Bruno (C.C. Aldo Enrici) reprend la mer pour rentrer à sa base de La Spezia. Profitant de l’obscurité, il navigue en surface à 15 nœuds.
01h30 à 3h45 GMT, Sardaigne – S’ils ont bien compris que leurs adversaires économisent leurs forces aériennes basées en Sardaigne, les Français sont persuadés que des renforts leur ont été envoyés et attribuent aux Italiens deux fois plus d’avions qu’ils n’en ont. Pour ne rien laisser au hasard, les MB-210 basés en Corse attaquent à les aérodromes de Villacidro, Decimomannu et Elmas, plus l’hydrobase de ce lieu. En dépit du soin mis par les Italiens à desserrer et camoufler leurs avions, un Ro.37 d’observation et un Cant Z.501 de la 146e escadrille RM sont détruits à Elmas.
………
Marignan 1515 et Marignan 3
Porto Torres, 04h00 GMT – Les planificateurs de “1515” ont choisi de tenter d’enlever de vive force le petit port, au lieu de débarquer de part et d’autre de la ville. Si le succès est au rendez-vous, les Italiens ne devraient pas avoir le temps de procéder à des destructions.
Le travail des dragueurs permet à la petite force française de s’approcher sans casse. Protégé par les derniers moments d’obscurité, le paquebot Pascal Paoli, alias patrouilleur auxiliaire P7, portant le IX/373e DBIA , file aussi vite qu’il le peut – 19 nœuds – vers l’entrée du port, accompagné par les torpilleurs Fougueux et Frondeur. Suit à plus faible allure (15 nœuds) le Sidi Okba (P3), qui doit déposer sur les quais les hommes du VIII/373e DBIA. Dans un troisième temps, le Ville d’Ajaccio (P4) débarquera le personnel du II/92e RAM avec leur batterie de quatre 65 mm de montagne, le reste des canons (8 x 75 mm de montagne) devant arriver sur le cargo Catherine Schiaffino. Pendant ce temps, le Cyrnos (P2) mettra les hommes du VI/373e DBIA à terre à l’ouest de Porto Torres (soit à droite de la ville vue de la mer) pour prendre rapidement le contrôle des petites hauteurs, culminant au Monte Forte (464 m), qui s’étendent au sud-ouest de l’agglomération en direction d’Alghero.
Les défenseurs italiens sont pris par surprise. Les quatre canons de 76/40 qui défendent l’entrée du port ouvrent le feu, mais les premières salves sont mal ajustées et le paquebot, qui a commencé à ralentir, s’en sort indemne. Après, il est trop tard. Le torpilleur Fougueux vient se placer à bâbord du Paoli, entre celui-ci et la batterie qu’il écrase de son feu, bientôt aidé par le Frondeur. Cependant, la batterie riposte et le Fougueux est touché à cinq reprises avant que les canons ennemis ne soient réduits au silence : il s’en sort avec 4 tués, 10 blessés et quelques dégâts, dont un 37 mm AA et l’affût lance-torpilles voisin mis hors service. Rapidement mis à terre, les fantassins français n’ont pas de trop de mal, tout en s’emparant des quelques caboteurs présents , à bousculer la garnison de la ville, formée d’éléments du 1er bataillon de la 14e Brigade côtière, et à constituer une tête de pont, vite élargie après le débarquement des hommes du VIII/373e.
Rome, 04h25 GMT – Informé de l’attaque contre Porto Torres par le général De Pignier, lui-même averti par le commandant de la division Calabria, Badoglio voit dans cette action ce qu’elle est : une diversion. Mais il continue de penser que la véritable attaque portera sur la Sicile. Il faudra les nouvelles des débarquements proches de Cagliari et d’Oristano pour qu’il réalise son erreur.
Porto Torres, 05h30 GMT – Les deux bataillons français, qui ont notamment pris le contrôle de la gare des Ferrovie dello Stato, intacte, ratissent la petite ville. De son côté, aux premières lueurs du jour, le II/92e RAM récupère le reste de son matériel.
Entre-temps, soutenu par quelques salves du Frondeur et des trois “600 tonnes” de la 13e DT, le VI/373e DBIA a pris pied sur la plage à l’ouest de la ville et entrepris de marcher vers ses objectifs. A droite, une compagnie, aidée par le tir des navires, refoule une partie des défenseurs italiens au-delà de l’étang de Pilo. Au centre et à gauche, le reste du bataillon progresse vers le Monte Alvaro (342 m) où il parvient à 06h00 GMT.
Porto Torres, 05h45 GMT – La première réaction italienne vient de la Regia Aeronautica. Les pistes n’étant pas encore réparées, les bombardiers terrestres n’ont pu décoller mais la poignée d’hydravions Cant Z.506B du 93e Groupe BM d’Elmas n’a pas eu ce problème. Les six appareils ont pris l’air de façon à arriver sur Porto Torres aux premières lueurs du jour, avec l’espoir que la chasse française ne serait pas déjà en couverture au-dessus des navires. Espoir déçu, les Français n’ont pris aucun risque.
Quand les Cant se présentent, dix Curtiss du GC II/4 sont déjà là et se jettent sur eux. La suite ressemble plus à une exécution qu’à un combat : quatre hydravions sont abattus, les deux autres s’enfuient endommagés en direction d’Olbia, où des Martin 167 du GR I/61 iront les achever en début d’après-midi. Avant d’être abattu, l’un des appareils a réussi à bombarder le port. Une bombe atteint le Sidi Okba, sur lequel on commençait à embarquer les prisonniers italiens : sept d’entre eux sont tués, avec deux marins et un soldat français.
Sassari, 06h00 GMT – Rapidement mis au courant de l’attaque contre Porto Torres, le général Petra di Caccuri a donné l’ordre aux deux bataillons du 59e RI et au groupe mixte du 40e régiment d’artillerie de se porter de Sorso vers Porto Torres. Il a également fait marcher les forces qu’il avait gardées avec lui à Sassari (le III/60e RI et la 177e légion de Chemises Noires). Il a en revanche hésité à engager d’emblée les deux bataillons du 60e RI qui se trouvent à Olmedo : ce n’est qu’à 06h00 GMT que, rien ne bougeant du côté d’Alghero, il s’est décidé à les porter également en direction de Porto Torres.
Le problème est que, s’il n’a pas une idée bien exacte des forces qui lui sont opposées, les siennes vont bientôt évoluer bien en vue des appareils de reconnaissance français. Les premières à en faire l’expérience sont celles arrivant de Sorso. Repérées par un hydravion Loire 130, prêté à la Jeanne d’Arc pour régler son tir, elles sont bientôt soumises aux premières salves du croiseur.
Devant Porto Torres, 06h10 GMT – La Regia Marina intervient à son tour. L’alerte à peine donnée, les quatre MAS de la 2e escadrille ont quitté Olbia un peu avant 04h30 GMT en direction de Porto Torres. A 40 nœuds, il leur a fallu 1 heure 40 pour couvrir les 66 nautiques séparant les deux ports. A 06h10 GMT, les quatre vedettes lance-torpilles arrivent au contact de la force navale de “1515”. A ce moment, le Sidi Okba endommagé, le Ville d’Ajaccio et les deux cargos Catherine Schiaffino et Spahi se trouvent dans le port. Les autres navires sont au large. Le Cyrnos et les “600 tonnes” veillent encore sur la progression du VI/373e DBIA. Les trois chalutiers ASM patrouillent à toutes fins utiles. Les dragueurs ont entrepris de nettoyer les eaux dans l’est-nord-est de Porto Torres. Ayant progressé prudemment derrière eux, le reste de la force commandée par le C.V. Rouyer est occupé à bombarder les troupes italiennes arrivant de Sorso : croiseur Jeanne d’Arc, torpilleurs Fougueux et Frondeur, accompagnés du Pascal Paoli (P7), redevenu patrouilleur, du Sampiero Corso (P8) et de l’aviso La Gracieuse.
A pleine vitesse, les vedettes soulèvent une vague d’étrave qui les rend aisément repérables. Le C.V. Rouyer rappelle à lui les petits torpilleurs mais, avant qu’ils n’aient rejoint, les MAS passent à l’attaque. Filant sous le nez des dragueurs qui ne peuvent que les saluer de quelques salves, elles visent la Jeanne d’Arc, mais ses cinq escorteurs leur barrent le passage. Elles lancent alors sur eux. La MAS-509 est déjà assez près pour que le Pascal Paoli ne puisse éviter que l’une de ses deux torpilles. L’autre frappe le paquebot militarisé à l’extrême avant. Sa proue mutilée, le Paoli parvient cependant à gagner le port en marche arrière. En retour, la MAS-424 est touchée par le Frondeur : ralentie, elle est achevée par ce dernier et le Sampiero Corso. Les trois autres unités rejoignent La Maddalena.
Zone de Porto Torres, de 06h25 à 08h00 GMT – Un moment détournée de son objectif par l’attaque des MAS, la Jeanne reprend bientôt ses tirs, détruisant notamment deux obusiers de 105. Le détachement italien se voit contraint de faire un détour pour se mettre hors de portée des canons de marine. Mais il doit alors faire face aux bombardements et mitraillages de l’aviation française. Pendant quelques heures en effet, les bombardiers légers ou moyens disponibles en Corse (18 Potez 63.11, 21 Martin 167, 18 Douglas DB-7) vont se consacrer au soutien exclusif de “1515”, de même qu’une partie des chasseurs Curtiss. Progressivement, les hommes de la 31e Division partis de Sorso, puis d’Olmedo et de Sassari, se retrouvent sinon cloués au sol, du moins très ralentis et incapables d’essayer de reprendre Porto Torres. Le général Petra n’a plus qu’à leur ordonner de se camoufler de leur mieux et d’attendre la nuit pour agir.
Profitant de ces circonstances favorables, les hommes du VI/373e DBIA parviennent jusqu’au Monte Forte, où ils s’installent avec la majeure partie du II/92e RAM (les 4 pièces de 65 mm et 4 des 8 de 75). Les deux autres bataillons se portent un peu en avant de Porto Torres.
Mais tout ceci n’est qu’un prologue. Les choses sérieuses commencent avec l’entrée en scène des forces de Marignan 3.
Devant Alghero, 08h00 GMT – Marignan 3 commence sous de bons auspices puisque, durant leur recherche nocturne, les dragueurs n’ont pas trouvé trace du moindre champ de mines. A l’heure fixée, le cuirassé Provence ouvre le feu, à une distance de 19 000 m progressivement réduite à 14 000, sur la batterie de la Punta Giglio, dont la portée n’est que de 12 000 m. Son tir est réglé par l’un de ses hydravions Loire 130. Le seul atout défensif notable de la zone d’Alghero va être progressivement mis hors de combat par les grosses pièces du cuirassé. Pendant ce temps, les croiseurs Dupleix et La Galissonnière, dont le tir est également réglé par leurs hydravions, et les six contre-torpilleurs des 1ère DCT et 3e DCT (cf. annexe 40-9-4) se chargent des petits ouvrages de défense et des positions légères occupées par les hommes du 2e bataillon de la 14e Brigade côtière.
Tandis que la batterie est engagée par la Provence, les petits torpilleurs de la 14e DT, les avisos-dragueurs et les dragueurs auxiliaires tendent un écran de fumée destiné à masquer aux canonniers italiens la progression vers Alghero des petits paquebots rapides Côte d’Argent et Prince Philippe. En effet, comme à Porto Torres, on a choisi la méthode de l’assaut direct, complété par un débarquement à gauche (à l’ouest-nord-ouest) de la ville, sur la côte de la plaine de Fertilia et un autre plus à gauche encore, dans la baie de Porto Conte. Malgré le matraquage qu’elle subit, la batterie SR 413 parvient à tirer quelques salves sur ces cibles à sa portée et même à mettre un coup au but sur le torpilleur Flore, qui, machines endommagées, se retire péniblement à 12 nœuds. Alors que les paquebots s’avancent, un des Loire 130 du La Galissonnière signale que deux petits cargos s’efforcent d’appareiller et qu’un troisième se fait remorquer vers l’entrée du port . Cela ressemble fort à une tentative pour obstruer celle-ci, ce qu’il n’est pas question de permettre. Tant pis pour les prises ! L’affaire est rondement réglée par quelques salves du La Galissonnière aidé du contre-torpilleur Lion : deux des bâtiments flambent à leur poste d’amarrage, le troisième a coulé bien avant l’entrée.
Alghero, 08h35 GMT – Arrivés dans le port d’Alghero avec le soutien des torpilleurs Bouclier et Melpomène, le Côte d’Argent et la malle Prince Philippe jettent respectivement sur les quais les IV et V/RICM. Ces deux unités de soldats expérimentés prennent assez aisément le dessus sur les hommes de la 14e Brigade côtière. Une heure plus tard, la ville est sous contrôle et les coloniaux poussent jusqu’au village de Surigheddu.
Alentours d’Alghero, 11h50 GMT – Les paquebots Marrakech et Meknès, mouillés face à la plaine de Fertilia, ont lentement mis à terre les hommes des IV, V et VII/373e DBIA. Une fois rassemblés, les trois bataillons avancent en râteau vers l’intérieur et capturent l’un des objectifs de Marignan 3, l’aérodrome d’Alghero-Fertilia.
A la même heure, les hommes du IV/28e RTT, jetés par le Sidi Bel Abbès dans la baie de Porto Conte aussitôt que la batterie SR 413 a paru définitivement réduite au silence, se sont emparés de celle-ci en la prenant à revers, avant de se rendre maîtres des maigres défenses de la baie, poussant jusqu’au Monte Doglia (437 m).
Sassari, 12h00 GMT – Les bribes d’informations qu’il reçoit montrent au général Petra di Caccuri que sa situation est sérieuse. Le second débarquement français menace les arrières des deux bataillons du 60e RI aventurés et cloués dans la plaine s’étendant entre le Monte Forte et Sassari. Cette ville même est désormais pratiquement dépourvue de défenseurs : il n’y reste que les éléments de son état-major et divers services, un millier d’hommes dont bien peu sont des combattants. Il n’est plus question de reprendre Porto Torres. L’urgence est de regrouper ses forces sur une ligne Sorso-Sassari, mais que le crépuscule est loin…
Entre Alghero et Sassari, dans l’après-midi – Les plans français prévoyaient d’attendre les équipements lourds (artillerie des I/92e RAM et III/2e RAC, automitrailleuses neuves des cavaliers motorisés du 2e REC) avant de s’enfoncer plus avant. Avec les moyens de manutention du port d’Alghero et ceux des navires, l’opération ne peut que durer, au grand dam des officiers les plus audacieux. L’un d’eux, s’inspirant d’épisodes de la guerre de 1870, a même proposé un raid direct, en “enfants perdus”, sur Sassari en utilisant le matériel ferroviaire capturé en bon état. Vivement appuyé par les cavaliers montés de la Légion, dont les chevaux ont débarqué plus vite que les véhicules, il a au moins obtenu qu’on aille occuper Olmedo et que l’on pousse jusqu’au pont ferroviaire sur le Manniu « avant que les Italiens ne le fassent sauter ». Judicieuse initiative, car les éléments du IV/RICM arrivent juste à temps pour disperser les sapeurs de la Calabria venus faire un mauvais sort au pont !
De leur côté, les escadrons à cheval du 2e REC ont lancé une reconnaissance en force sur les traces des deux bataillons du 60e RI italien, ce qui leur a permis de surprendre en pleine retraite vers Olmedo une partie du groupe d’artillerie qui les accompagne. Dans une charge rappelant davantage le Premier ou le Second Empire que la guerre moderne, ils ont enlevé à des adversaires déjà épuisés deux obusiers de 75 mal gardés, avec leurs attelages.
Alghero, 18h30 GMT – Penché sur la carte du Turritano avec ses officiers d’état-major, le général Cartier décide de profiter de la nuit pour transporter en train le maximum d’hommes et de moyens sur les bords du Manniu. Le lendemain, laissant aux forces débarquées à Porto Torres, aidées par le IV/28e RTT – qui a fait sa jonction avec le VI/373e DBI – le soin de fixer les Italiens, il essaiera d’envelopper Sassari par le sud et par l’est, coupant ainsi du reste de la Sardaigne la division Calabria et les quelques éléments de la 14e Brigade côtière qui ont pu la rejoindre.
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