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Opération Marignan
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loic
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MessagePosté le: Mar Déc 15, 2009 12:19    Sujet du message: Répondre en citant

C'est superbe !
Mais que de détails qui ne pourront pas tous figurer dans le livre. Sad

Citation:
L’alerte à peine donnée, les quatre MAS de la 2e escadrille ont quitté Olbia un peu avant 04h30 GMT en direction de Porto Torres. A 40 nœuds, il leur a fallu 1 heure 40 pour couvrir les 66 nautiques séparant les deux ports.

Question autonomie, ça passe largement (sur regiamarina.net, cette classe est donnée pour 400 nautiques à 42 noeuds, ça te semble OK ?). Par contre, quelle partie de tape-cul Shocked
Quid de l'impact sur les torpilles d'une telle course ?
Je trouve paussi qu'elles réagissent un peu vite. Si l'assaut démarre à 4h, je ne les vois pas partir à 4h30 (les gars dorment). Les vedettes ont-elles leurs torpilles stockées à bord ?

Citation:
gare des Ferrovie dello Stato
=> préciser qu'il s'agit de ferries

Il faut préciser que les moyens de débarquements sur les plages se limitent probablement à de simples canots, aucun autre moyen n'existant à ce jour. C'est important pour remettre dans le contexte des JBRF de 1941.

Pour Cartier, maintenant on sait qu'il aura survécu à la bataille des Alpes (message subliminal pour Laurent et Anthony).
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Dernière édition par loic le Mar Déc 15, 2009 14:27; édité 1 fois
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Fantasque



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MessagePosté le: Mar Déc 15, 2009 12:30    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,


Les Skua peuvent être basés à terre.
Cela avaitd'ailleurs été le cas pour ceux qui avaientcoulés le Koenigsberg dans la campagne de Norvège.
Donc, pour les Italiens, ils ne sont pas nécessairement le signal d'un Porte-Avions.

Pour les MAS, oui c'est une belle partie de tape-cul et il est possible que soit les torpilles soit les systèmes de lancement soient endommagés.
Je n'aurai compté que 3 sur les 4 MAS capables de lancer.

F
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Déc 15, 2009 15:47    Sujet du message: Répondre en citant

Folc va répondre, mais pour les Ferrovie dello Stato, je crois bien que c'est une gare de trains (et même de trains à voie métrique).
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Casus Frankie

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FREGATON



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MessagePosté le: Mar Déc 15, 2009 16:15    Sujet du message: Répondre en citant

Fantasque a écrit:
Pour les MAS, oui c'est une belle partie de tape-cul


Bonjour, sujet interressant... 8)

"Partie de tape-cul" est encore loin du compte à mon goût:
la coque des MAS fait appel à une caréne à redans ("step hull" que l'on trouve sur les flotteurs d'hydravion par exemple). Ce design, qui favorise le déjaugeage, est optimisé pour la vitesse pure mais fait preuve de bien piétres qualités de tenue à la mer, de stabilité latérale et reste trés délicat à piloter.
Il fait encore beau en méditérranée au mois de septembre mais au moindre clapot les MAS vont souffrir (structure et équipements) et devront réduire leur vitesse à un niveau acceptable (et donc arriver un peu plus tard...)
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folc



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MessagePosté le: Mar Déc 15, 2009 16:23    Sujet du message: Répondre en citant

- Pour les Skuas : OK pour que les Italiens n'en tirent pas d'autre conséquence que la présence d'avions anglais. De toute façon, la seconde nouvelle que reçoit Badoglio suffit !!

- Les MAS démarrent d'Oblia à 04h30 GMT : j'avais supposé que, dans un état d'alerte maximal, les équipages devaient dormir pas trop loin et tout habillés. On peut retarder leur départ : de toute façon, elles ne peuvent arriver avant qu'il ne fasse déjà jour.
Vrai que ces petits (mais dangereux) joujoux ne sont pas faits pour tenir leur vitesse (presque) maximale tout le temps mais uniquement dans la phase d'attaque. On peut donc admettre qu'elles ont pris un risque (pour le matériel) et que ou bien l'une des quatre n'a pu lancer ou bien deux d'entre elles n'ont pu lancer qu'une torpille.
Frégaton, peut-on envisager un voyage à 30 noeuds comme plus raisonnable et recalculer ainsi le moment de leur arrivée ?

- La gare des Ferrovie dello Stato (FS) est la gare des Chemins de fer de l'Etat : celle de la ligne principale, à voie unique mais à écartement normal, qui traverse l'ouest de la Sardaigne du nord au sud, reliant Porto Torres à Cagliari via notamment Sassari et Oristano (bien entendu, sa construction a démarré de Cagliari).
Dans le coin qui intéresse Marignan 3, c'est la voie Sassari-Alghero, voie secondaire, qui est une voie métrique.
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FREGATON



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MessagePosté le: Mar Déc 15, 2009 17:16    Sujet du message: Répondre en citant

folc a écrit:
- Frégaton, peut-on envisager un voyage à 30 noeuds comme plus raisonnable et recalculer ainsi le moment de leur arrivée ?

Pour ce type d'engin, je pense que le déjaugeage doit être aux alentours de 25/27 noeuds. Au dessus la coque va "taper" à chaque vague. On peut donc envisager un transit à 25 noeuds sur les 50 premiers nautiques puis une accélération à la vitesse d'attaque sur le trajet restant, soit environ 2H30 pour une manoeuvre compléte permettant d'arriver en conditions opérationelles sur la zone d'action.
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ladc51



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MessagePosté le: Mar Déc 15, 2009 21:42    Sujet du message: Répondre en citant

Superbe, on attend la suite avec impatience... en particulier pour voir "mes" chers Polonais à l'oeuvre ! Wink

Citation:
Pour Cartier, maintenant on sait qu'il aura survécu à la bataille des Alpes (message subliminal pour Laurent et Anthony).


J'espère bien qu'il survit à la bataille des Alpes ! Sa biographie non autorisée ( 8) ) précise même qu'il servit dans les Balkans en 44, quand les "jeunes" brillants généraux étaient affectés en France et que quelques vieilles gloires reprirent du service au front dans l'ancienne armée d'Orient... ne me dîtes pas que j'ai rêvé ? Rasta
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Déc 15, 2009 22:20    Sujet du message: Répondre en citant

ladc51 a écrit:
Citation:
Pour Cartier, maintenant on sait qu'il aura survécu à la bataille des Alpes (message subliminal pour Laurent et Anthony).


J'espère bien qu'il survit à la bataille des Alpes ! Sa biographie non autorisée ( 8) ) précise même qu'il servit dans les Balkans en 44, quand les "jeunes" brillants généraux étaient affectés en France et que quelques vieilles gloires reprirent du service au front dans l'ancienne armée d'Orient... ne me dîtes pas que j'ai rêvé ? Rasta


Prends en bonne note, je le verrai bien aller prendre le commandement en Grèce au moment du débarquement en France, tu nous le rappellera . Wink
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Déc 17, 2009 13:12    Sujet du message: Répondre en citant

Marignan 2

Oristano – Frappant au centre et susceptible d’utiliser rapidement l’une des principales routes de Sardaigne, Marignan 2 a été doté de forces mobiles (4e GRDI, deux escadrons motorisés du 2e REC, un groupe autonome d’artillerie mobile) afin de pouvoir se tourner, suivant les besoins, vers le nord-ouest ou le sud-est. Le seul problème est que l’Oristano de 1940 ne ressemble guère à celui d’aujourd’hui : si son golfe offre un bon abri aux navires, les facilités portuaires sont des plus restreintes. Le débarquement du matériel lourd demandera donc beaucoup de temps, puisqu’il faudra transborder canons ou véhicules sur des chalands rapidement bricolés à Alger.
05h00 GMT – Comme à Alghero, il n’y a qu’un seul ouvrage de défense susceptible de s’opposer au débarquement : la batterie Canevaro (4 canons de 120 mm) située sur le Cap Frasca, qui ferme partiellement au sud le golfe d’Oristano. Provoquée par les croiseurs Marseillaise et HMS Delhi, la batterie répond à leur feu. Télémétrant d’abord sur les lueurs de départ puis assistée par un hydravion dès que la lumière est suffisante, le cuirassé Lorraine s’emploie à la réduire au silence. Au bout d’une heure, l’affaire paraissant réglée, les transports français pénètrent dans le golfe.
06h20 GMT – Le Koutoubia et le Chenonceaux s’ancrent face à Oristano et à l’étang de Santa Giusta. Appuyés par les tirs des croiseurs Colbert et Marseillaise (et quelques salves du croiseur auxiliaire), les hommes du 20e Régiment d’Infanterie Coloniale (RIC) débarquent sans grande opposition et poussent vers la ville et l’hydrobase. Cette dernière tombe après un baroud d’honneur des aviateurs.
La 199e escadrille RM a cessé d’exister. L’un de ses deux derniers Cant Z-506B avait décollé alors qu’il faisait encore nuit pour rechercher le convoi signalé par le Turchese : il va être détruit l’après-midi, par le raid déjà mentionné frappant l’hydrobase d’Olbia-Venafiorita où il était allé amerrir à son retour de patrouille. Retardé par des ennuis de moteur, le second a tenté trop tard de s’envoler. Ses flotteurs et son fuselage percés par les éclats d’obus du Colbert, il coule dans les eaux peu profondes de l’étang .
Plus au sud, les canots des Massilia et Sagittaire déposent le 4e Régiment de Tirailleurs Sénégalais (RTS) face à l’étang de Sasso et à la ville nouvelle de Mussolinia . Les tirailleurs vont devoir combattre. En effet, les troupes italiennes positionnées à Marrubiu ont réagi promptement. Le I/45e RI s’est mis en marche pour Oristano avec une partie de l’artillerie pendant que le II/45e RI se jetait dans Mussolinia avec le reste des canons.
08h30 GMT – Alors qu’il a parcouru environ 8 km, le mouvement du I/45e est repéré par les hydravions d’observation français et le bataillon est soumis à un sévère bombardement des Colbert et Marseillaise, renforcé par les interventions successives de 9 Potez 63.11 du GR II/36 et de 10 Douglas DB-7 du GB II/19. Soldats et artilleurs finissent par refluer vers Marrubiu.
09h00 GMT – Le 4e RTS s’avance vers Mussolinia. Malgré l’appui-feu du croiseur HMS Delhi et de plusieurs destroyers, une heure et demie est nécessaire aux tirailleurs pour enlever au II/45e RI la petite ville, à peu près réduite en ruines. Il faut deux salves ajustées des 340 de la Lorraine pour faire craquer les soldats italiens.
Les II et III/4e RTS poursuivent ensuite leurs adversaires vers Terralba.
14h00 GMT – La bataille se réveille brièvement dans le golfe d’Oristano. Durement pilonnée au petit matin, la batterie du Cap Frasca demeurait silencieuse depuis lors. Mais rien ne confirmait qu’elle ait été détruite (au contraire : après sa capture, les Français découvriront que les canonniers italiens travaillaient à remettre deux pièces en état). Pour ne pas obliger la 9e Division Légère d’Infanterie Coloniale (DLIC) à distraire des hommes pour l’attaque d’un objectif éloigné de son axe d’effort principal , l’amiral Marquis a proposé au général Pellet, qui a accepté, de régler l’affaire en employant les compagnies de débarquement de ses navires.
A 14h11 GMT , 300 fusiliers-marins débarquent dans le dos de la batterie pendant que celle-ci est copieusement arrosée par les canons alliés. A 15h27 GMT , au prix de 3 tués et 17 blessés, les marins français obtiennent la reddition des défenseurs (trois officiers et une centaine d’hommes).
15h15 – Le I/4e RTS marche sur Marrubiu où il accroche les hommes du I/45e RI en plein reflux. Tandis que le groupe d’artillerie est progressivement anéanti, ce qui reste du bataillon italien n’insiste pas et se dérobe en fuyant par petits groupes vers Samassi. Les rescapés sont recueillis à Sanluri par le III/45e RI que le général Scanagatta avait envoyé les soutenir et que les raids de l’aviation française ont fini par bloquer là.
19h00 – Tout en maintenant une petite garnison dans la zone Oristano-Santa Giusta, où ses forces mobiles finissent de se mettre en ordre de marche, le général Pellet a poussé le gros de son infanterie jusqu’à une ligne ouest-est Pubillonis-Sardara, comprenant l’excellent point d’observation du château de Monreale. En face, le chef de la 30e Division Sabauda installe ce qui reste du 45e RI, soit la valeur de deux bataillons (dont un sans armes lourdes ou presque), de San Gavino di Monreale à Sanluri pour attendre l’inévitable choc du lendemain. Mais il sait que la partie décisive se joue plus au sud, contre les forces de Marignan 1.
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loic
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MessagePosté le: Ven Déc 18, 2009 15:56    Sujet du message: Répondre en citant

Vite fait une petite carte des mouvements initiaux.


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folc



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MessagePosté le: Ven Déc 18, 2009 16:25    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Loïc ! Ce sera plus clair pour les lecteurs.
Pour ma part, j'ai tiré des traits sur les fonds de carte d'Amirauté.
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ladc51



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MessagePosté le: Ven Déc 18, 2009 16:43    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Pour ma part, j'ai tiré des traits sur les fonds de carte d'Amirauté.


Ah, les cartes d'Amirauté, toute ma jeunesse... Vieux Sage

Pour ton info, j'étais ensuite passé sur les cartes du SHOM (service hydrographique et océanographique de la Marine) qui a deux superbes (et géantes !) cartes pour couvrir la Mediterranée... (ref. 6757 et 7016)

voir : http://www.shom.fr/
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Laurent
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MessagePosté le: Ven Déc 18, 2009 19:15    Sujet du message: Répondre en citant

Si vous pensez avoir de meilleurs cartes à me faire passer, n'hésitez pas !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Déc 18, 2009 19:33    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Folc ! Continue comme ça...

Marignan 1

Golfe de Cagliari – Marignan 1 est le seul débarquement qui doive compter avec des défenses côtières respectables. Une fois écartée l’idée de les affronter de face par un assaut direct sur le port de Cagliari, il ne restait plus qu’à trouver un lieu de débarquement hors de portée de la majorité des batteries de côte et notamment de celles à la fois anti-navires et contre-avions, dotées d’un arc de feu de 360°.
Le choix s’est donc arrêté par force sur les plages de la partie ouest du golfe de Cagliari, d’une part entre les localités Sarroch et La Maddalena – ce sera la plage François Ier – d’autre part entre cette dernière et les marais salants – ce sera la plage Bayard. “François Ier” est loin de la ville et son accès est commandé par la batterie anti-navires Corrado Boggio (4 x 152/50 mm), installée sur le Cap Pula. Plus proche de la capitale sarde, “Bayard” ne pourra cependant être utilisée qu’autant qu’auront été muselée deux batteries de 102/35 mm à double fin : celle de Tuvixeddu et la batterie C 135 (ou batterie de San Bartolomeo), installée sur le cap Sant’Elia . Ce n’est pas insurmontable, d’autant que leurs canons sont à ciel ouvert.
A supposer réglé le cas des batteries côtières, approcher des plages suppose d’avoir trouvé des voies d’accès libres de mines ou ouvert des passages dans les champs de mines. Depuis 01h00 GMT, les huit dragueurs envoyés en avant-garde ont exploré discrètement, marchant à 6 nœuds, les approches du golfe de Cagliari, en s’abstenant encore d’avancer à portée des batteries italiennes.
05h00 GMT – La force d’appui-feu et le convoi rapide se rejoignent à 15 milles nautiques de Cagliari et la progression plein axe vers Cagliari et les plages commence. La force d’appui-feu s’approche à 11 milles de la côte en suivant la route qui a été celle des cuirassés français le 4 juillet et que les dragueurs ont reconnu comme toujours sûre.
05h15 GMT – Le cuirassé Bretagne tire des obus éclairants au-dessus du cap Pula tandis que les croiseurs lourds Algérie et HMAS Australia en font autant du côté de Cagliari et du Cap Sant’Elia. Tandis que le bombardement naval commence, les huit dragueurs s’avancent vers les plages en émettant de la fumée.
05h48 GMT – La chance qui les avait accompagnés toute la nuit abandonne les dragueurs. Ils sont arrivés à portée de la batterie Boggio. Celle-ci, qui n’a pas encore trop souffert des tirs de la Bretagne, touche d’un obus de 152 mm le chalutier Madone de Pompéi (AD190, 60 GRT). En se portant au secours de l’équipage du petit bâtiment en train de sombrer, l’aviso Ypres touche une mine et coule à son tour . Les survivants des deux bateaux seront récupérés plus tard par le torpilleur Brestois. L’amiral Duplat donne l’ordre aux dragueurs de se retirer en attendant que la batterie Boggio ait été mise hors d’état de nuire.
05h50 à 07h00 GMT – Pendant que le Bretagne s’applique à faire taire la batterie Boggio, le cas des batteries de 102 de Tuvixeddu et de San Bartolomeo est réglé. Au pilonnage des deux croiseurs lourds se sont ajoutés deux bombardements aériens, exécutés par 21 LeO 451 des GB I/11 et II/11 et 10 LeO 451 du I/31.
Côte orientale de la Sardaigne, 06h30 GMT – Le sous-marin Faà di Bruno est presque parvenu à la hauteur d’Arbatax quand il reçoit l’ordre de faire demi-tour vers le golfe de Cagliari pour y attaquer les navires alliés : si, dans son rôle de ravitailleur, il n’a pu emporter ses torpilles de réserve, du moins ses huit tubes sont-ils pleins.
Plage et secteur “Bayard”, à partir de 07h00 GMT – L’amiral Duplat renvoie les dragueurs vers l’avant. Il les fait bientôt suivre par les transports destinés à la plage Bayard, accompagnés par cinq contre-torpilleurs et torpilleurs tendant des rideaux de fumée (les destroyers anglais restent à monter la garde autour de l’Ark Royal et du HMS Carlisle). Obstinée, la batterie Boggio se distingue une dernière fois en plaçant un obus sur la plage avant du torpilleur Brestois. Le croiseur auxiliaire Colombie (qui porte le général Béthouart et son état-major ainsi que les deux tiers de la 24e DBCA ) et le paquebot Savoie (avec le dernier bataillon de la 24e DBCA et un bataillon de la 13e DBLE ) passent sans problème. Le paquebot Mexique, chargé de deux bataillons de la 13e DBLE, heurte une mine dérivante (cisaillée mais non détruite par les dragueurs). Son commandant parvient à l’échouer au plus près de La Maddalena : les légionnaires qu’il a à son bord auront de la sorte moins de distance à parcourir en canots pour gagner la plage !
Soutenu par le tir du croiseur lourd Australia et des croiseurs légers Jean de Vienne et HMS Sheffield, le débarquement de l’infanterie est relativement peu coûteux. Les soldats du bataillon de la 13e Brigade côtière qui se trouvent dans le secteur en sont vite réduits à se retirer vers l’intérieur des terres, sauf ceux qui défendent La Maddalena : le village doit être pris de vive force.
Le général Scanagatta tente bien d’envoyer le III/46e RI et les éléments d’artillerie postés à Decimomannu soutenir les troupes de position, mais le lent mouvement de cette fraction de la 30e Division est repéré par un des Loire 130 employés pour l’observation. Il est stoppé net un peu au sud du fleuve Cixerri par l’action conjuguée de la Bretagne et de 14 Swordfish de l’Ark Royal (les autres étant réservés pour des patrouilles ASM), dont un est abattu. En revanche, Scanagatta parvient à faire marcher vers Cagliari les deux bataillons (I/46e et II/46e RI) installés à Dolianova et Sestu. Un raid des LeO 451 des GB I/11 et II/11 sur ces localités arrive trop tard pour gêner sérieusement leur déplacement.
Plage et secteur “François Ier”, à partir de 07h30 GMT – La batterie Boggio ne donnant plus de signes d’activité, les paquebots Cuba et Mariette Pacha, portant quatre des six bataillons de la 3e Division Légère d’Infanterie Polonaise (DLIP), s’approchent pour mettre à terre leurs passagers au moyen de leurs canots. Le débarquement est soutenu par le croiseur lourd Algérie, rejoint plus tard par le Jean de Vienne. Dans ce secteur aussi, les soldats de la 13e Brigade côtière ne peuvent tenir longtemps, même si certains résistent jusqu’à la dernière limite, comme du côté de Sarroch. Une fois réorganisés, les fantassins polonais entreprennent d’élargir la tête de pont, tandis que leurs camarades du 3e GRDI Polonais, qui ont voyagé avec eux, doivent attendre qu’arrive leur matériel, embarqué sur le cargo Dupleix avec la 342e Compagnie autonome de chars de combat (CACC).
08h30 GMT – Le débarquement des matériels du 3e GRDI et de la 342e CACC commence, grâce à quatre chalands hâtivement bricolés à Alger. Conducteurs et équipages polonais et français n’ont plus qu’à s’armer… de patience.
08h40 GMT – Arrivée du convoi lent.
A partir de 10h00 GMT – Une fois les plages libérées de la première vague, c’est au tour des paquebots Chantilly et Compiègne de débarquer leurs passagers. Le premier met à terre sur la plage François Ier les deux derniers bataillons de la 3e DLIP. Le second dépose sur “Bayard” les artilleurs français du groupe autonome du 104e Régiment d’Artillerie Lourde et du II/10e RACTTT et sur “François Ier” les artilleurs polonais du 1er Groupe autonome d’artillerie mobile. Mais ces hommes doivent eux aussi attendre leurs matériels, embarqués sur les cargos Ile d’Aix et Pierre L.D., lesquels ne commencent leur déchargement que vers 12h15 GMT, après le départ des paquebots.
Golfe de Cagliari, 17h06 GMT – Alors qu’il commençait à s’approcher dangereusement de l’Ark Royal, le sous-marin Faà di Bruno est repéré par un Swordfish en patrouille, qui alerte le destroyer HMS Faulknor. Le temps écoulé depuis l’ordre reçu le matin montre que le commandant du sous-marin a pris le risque de naviguer en surface le plus longtemps possible (sans doute jusque dans les parages du Cap Carbonara) avant de terminer son approche en plongée . Ayant pour consigne d’attaquer soit les navires de transport, soit les plus grosses unités militaires, le C.C. Enrici a, semble-t-il, choisi d’attaquer le porte-avions qui croisait sa route, alors que les transports étaient encore à quelque distance. Le sous-marin est traqué sans relâche d’abord par le Faulknor aidé du HMS Fury, puis d’autres navires alliés.
Secteurs “François Ier” et “Bayard”, 18h00 GMT – Alors que la nuit s’étend, la situation se présente favorablement pour les Alliés.
Dans le secteur Bayard, la 1ère Division Légère de Chasseurs du général Lhuillier a avancé d’une dizaine de kilomètres à l’intérieur des terres. En accord avec les Polonais, engagés vers l’ouest et le sud, elle a, mordant légèrement sur le secteur François Ier, occupé Capoterra. Elle espère pouvoir compter le lendemain sur l’appui de son artillerie et des chars de la 342e CACC pour passer aux choses sérieuses, c’est-à-dire pour avancer vers une ligne Assemini-Monserrato et entamer ainsi l’encerclement de Cagliari.
Dans le secteur François Ier, les Polonais ont occupé les collines au sud-ouest de Capoterra, avec les petites localités de Santa Barbara et Case Pauceris. Surtout, poussant le long de la côte, ils ont successivement enlevé Sarroch, San Pietro di Pula et Pula avant d’attaquer à revers la batterie Corrado Boggio et d’obtenir sa reddition : au coucher du soleil, les drapeaux polonais et français flottent sur ses ouvrages. Pour les Polonais aussi, les choses sérieuses doivent commencer le lendemain. Progressant à la gauche des Français, ils doivent marcher vers une ligne Siliqua-Assemini, voire atteindre l’aérodrome de Decimomannu.
Du côté italien, le général Scanagatta voit une partie de sa division menacée d’être prise en tenailles entre la 9e DLIC descendant d’Oristano et les forces de Marignan 1 marchant à sa rencontre. Il subodore d’autre part que ses adversaires ne vont pas attaquer directement Cagliari mais commencer par l’encercler. Pour ralentir la 9e DLIC, il laisse les Chemises Noires de la 176e Légion en soutien de ce qui reste du 45e RI. Du côté de Cagliari, il décide, malgré l’inexpérience de ses troupes, de jouer son va-tout dans une contre-attaque nocturne.
Golfe de Cagliari, 21h17 GMT – La dernière passe du groupe de chasse accroché aux basques du Faà di Bruno (destroyers Faulknor et Fury, contre-torpilleur Panthère) est décisive. Les chasseurs perçoivent des bruits caractéristiques dans leurs hydrophones puis une grosse bulle d’air remonte à la surface – à la lueur d’un projecteur, on distingue à cet endroit de nombreux débris. Le lendemain matin, une large tache de mazout sera aussi visible. Le sous-marin italien a disparu avec tout son équipage.
………
Marignan, premier bilan – Le 4 septembre a été manifestement favorable aux Français et cette journée efface le calamiteux 31 août de Pantelleria. Tous les débarquements ont réussi et de solides têtes de pont ont été établies. Les Français ont désormais entre leurs mains, outre le golfe d’Oristano, les deux ports d’Alghero et Porto Torres. Ils ont aussi pris l’aérodrome d’Alghero-Fertilia, qu’il ne leur reste plus qu’à rendre opérationnel.
Le succès le plus net a été obtenu au nord-ouest, où les éléments de Marignan 1515 et de Marignan 3 ont fait leur jonction, l’ensemble passant sous l’autorité du général Cartier. Certes, les forces italiennes n’ont été qu’entamées et il faut encore en venir à bout, mais un optimisme raisonnable est licite. Marignan 2 a aussi obtenu un beau résultat, puisque ses forces peuvent déjà envisager de venir appuyer celles de Marignan 1. Enfin, Marignan 1 est à peine en retrait.
Tout cela a été obtenu au prix de pertes humaines relativement légères et de pertes matérielles inférieures aux prévisions : deux petits navires coulés, six plus ou moins sérieusement endommagés ; deux avions abattus (outre le Swordfish de l’Ark Royal, un Curtiss H-75 du GC I/9 a été abattu en mitraillant les troupes de la Calabria ) et deux autres perdus par accident (un MS-406 du GC III/1 et un LeO 451 du GB II/11).
Du côté italien, il n’est plus question de repousser les forces qui ont débarqué dans le nord-ouest et à Oristano. Quant à Cagliari… Certes, les forces terrestres dites mobiles ont l’air encore redoutables : à l’exception du 45e RI et du 16e RA de la division Sabauda, les autres unités n’ont pas encore été physiquement amoindries. Mais, pour le moral, c’est autre chose et la situation stratégique est plus que mauvaise.
Le XIIIe Corps territorial a plus souffert : la 14e Brigade côtière a cessé d’exister en tant qu’unité constituée, la 15e et la 13e ont perdu toutes deux plus du tiers de leurs effectifs. Et ce qui reste de la 15e Brigade est morcelé de part et d’autre d’Oristano. Le général De Pignier ordonne aux détachements du sud de rejoindre les forces du général Scanagatta. Quant aux hommes disséminés entre Torre Foghe et Oristano, il leur demande de se regrouper à Macomer pour y constituer un bouchon. Seules les batteries côtières restent ainsi actives sur les côtes sud-ouest.
Pour sa part, la Regia Marina a perdu un sous-marin et une MAS (sans compter un petit navire auxiliaire).
Quant à l’aviation, les forces de Sardaigne ont perdu 10 appareils. Il est vrai que les bombardiers terrestres ne sont pas intervenus : les pistes ont été vite réparées, mais un ordre formel de Superaereo a enjoint aux unités de Sardaigne de se réserver pour jouer leur partie dans la riposte mise sur pied pour le lendemain. Cependant, les Français n’ont pas été sans se demander pourquoi on avait si peu vu la Regia Aeronautica, et quel mauvais coup elle peut mijoter !
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patzekiller



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MessagePosté le: Sam Déc 19, 2009 20:00    Sujet du message: Répondre en citant

tres bien comme d'hab mais l'expression consacrée ic :

et il faut encore en venir à bout, mais un optimisme raisonnable est licite.

n'est elle pas plutot est légitime
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