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Casus Frankie Administrateur - Site Admin

Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 15201 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Aoû 26, 2024 09:02 Sujet du message: |
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30 juin 1/3
Opération Oder
Siegfried
Prusse orientale – Front de la Baltique – Le XXVI. ArmeeKorps (Willibald von Langermann) achève de se replier sur sa nouvelle position Golovkino-Desantnoe-Kraupiškas – soit peu ou prou l’extrémité ouest de la ligne de défense de Kreuzingen à Insterbourg, qui vient d’être assignée à la gauche de la 18. Armee. Comme quoi tout ceci était cohérent ! Bien couverte par les Baltes de la 19. Waffen-Grenadier-Brigade der SS (lettische) (Oberführer SS Nikolaus Heilman), la troupe se retire en assez bon ordre – il y a eu de la casse, bien sûr, notamment dans la 217. ID (Friedrich Bayer) et la 206. ID (Alfons Hitter), mais rien d’irrémédiable pour l’Ostheer de 1944. En face, la 4e Armée (Nikolai Gusev) temporise. Elle a franchi le Niémen, c’est déjà bien. Mais ni l’infanterie, ni le 12e Corps Blindé (Vasily Butkov) ne sont aptes à exploiter tout de suite. En tout cas, pas avant que le génie ait placé les ponts nécessaires au ravitaillement.
De son côté, le I. ArmeeKorps (Otto Wöhler), désormais en pleine retraite, devrait atteindre Insterbourg demain. C’est bien… Mais pour rejoindre leur nouvelle ligne, les Landsers doivent franchir de vastes terrains découverts autour de Kraupiškas. Du coup, les Faucons de la 13e Armée Aérienne (Sergei Rybalchenko) s’en donnent à cœur joie, en dépit de l’opposition furieuse du III/JG.54 Grunhertz, qui revendique sept victoires avant d’être submergé et de devoir décrocher. Derrière, la 7e Armée (Alexey Krutikov) sort à peine de la forêt de Lasdehnen, que les Allemands ont piégée et ravagée…
Dans le secteur de Gumbinnen, la manœuvre se fait encore plus difficile. Après sa charge de la veille, dûment fouetté par Rodion Malinovski, qui ne tient pas à devoir digérer de nouvelles lignes fortifiée (enfin, il l’espère…), le 15e Corps Blindé (Fiodor Rudkine) repart depuis Mayakovskoe vers Krasnoyarskoe, à la poursuite de la 226. Volksgrenadier (Franz Sensfuß). Celle-ci tâche de border la 59. Volksgrenadier (Rudolf Sperl), elle-même soumise, hélas, à une rude pression aux environs de Novostroevo face au 2e Corps Aéroporté (M. Tikhonov) qui remonte de Goldap, parmi les débris de la 1. Luftwaffen-Feld-Division (Rudolf Petrauschke) en déroute.
La division de Sensfuß est donc seule pour affronter les T-34 ainsi que les premiers éléments de la 42e Armée (Ivan Morozov), qui vient de s’emparer de Gumbinnen. L’affaire se corse. Mais les bois de Karpovka sont favorables à la défense, et l’esprit de sacrifice des Volksgrenadiers limite la défaite. Rudkine s’avère incapable de percer, devant se contenter de pousser vers Volodarovka pour couper la route d’Insterbourg à Gerdauen. La place-forte des Teutoniques ne tombera donc pas tout de suite… mais il va falloir que Rudolf Sperl trouve le moyen d’appuyer son confrère, avant que Morozov ne renverse tout.
Surtout que, sur la droite de la 226. VGD, ce n’est pas beaucoup mieux… Passé sa petite réaction de la veille contre la 7e Armée de la Garde (Nikolai Berzarine), la 64. Volksgrenadier (Fritz Warnecke) doit continuer de reculer jusqu’à Perlswalde – la nouvelle position qui lui a été assigné. Ici, il va falloir tenir… avec pour seule aide les derniers engins du 185. StuG Abt (Major Fritz Glossner). Par bonheur, la 254. ID (Alfred Thielmann) tient bon, elle, face à la 34e Armée (Anton Lopatine) et aux premiers éléments du 10e Corps Mécanisé (Nikolai Vedeneyev) à Schwenten, tandis que, sur son flanc, la 96. ID (Ferdinand Nöldechen) se retranche à Widminnen. Ici, une percée rouge parait décidément bien improbable.
………
Mise en bouche
Lappinen Kirche – Ce petit village n’a pas encore été évacué sur ordre de l’armée allemande, car jugé suffisamment éloigné du front. La Wehrmacht en retraite a donc une horrible surprise : durant la nuit, une unité de reconnaissance avancée soviétique a incendié la localité, après avoir massacré la totalité de ses habitants. Parmi les ruines, on retrouve une trentaine de cadavres – seule la Gerdauen Kirche reste encore vaguement debout, ses murs de brique rouge noircis par la cendre et le malheur évoquant sinistrement pour les Landsers quelques souvenirs coupables…
Evidemment, l’armée allemande pourchassera les meurtriers. Bien sûr, dans les jours à venir, elle tentera de son mieux d’éviter d’autres infiltrations. Quant à la Feldgendarmerie, elle se verra ordonner de se montrer bien plus efficace dans l’immense tâche qu’on attend d’elle… Mais ce sera toujours à la mesure de ses bien faibles moyens.
Et la rumeur – que l’on n’a pas su ou pas voulu faire taire, peut-être pour stimuler la ténacité contre le féroce barbare slave – ne tardera pas à répandre la nouvelle, poussant toujours plus loin sur les routes d’immenses cohortes désemparées. Le colonel Hans Georg Eismann (de l’état-major général) décrira ces foules comme « toute l’étendue du chaos et de la misère » – il craint qu’à terme, elles n’entravent l’action militaire.
Prusse orientale et Pologne – 1er Front Biélorusse – Le 6e Corps Mécanisé (V.V. Koshelev) ne s’arrête plus : ignorant toujours dédaigneusement l’infanterie qui se cache dans les forêts d’Allenstein – elle va forcément moins vite… – les chars rouges bondissent jusqu’à Schildeck. Koshelev est seul en pointe, quoique le 10e Corps Blindé (Alexei Popov) approche de Löbau in Westpreußen sur sa droite. La 1ère Armée de la Garde (Ivan Chistiakov), elle, est toujours occupée face au LII. ArmeeKorps (Hans-Karl von Scheele), dans les bois entre Muszaki et Zimna Woda, et à la 208. ID (Hans Piekenbrock), sur sa gauche vers Waplewo.
Koshelev se cogne donc logiquement au XLI. PanzerKorps d’Hellmuth Weidling – ce qui était prévu – qui couvre lui-même les 167. ID (Hans Hüttner) et 267. ID (Otto Drescher)… Mais il a aussi et surtout affaire à une résistance improvisée quoique toujours plus ferme de la part d’unités de marche – en fait, des civils mobilisés à la hâte et qui combattent en désordre (toujours), avec bravoure (parfois…) et font surtout perdre beaucoup de temps à l’envahisseur bolchevique.
Non que cette mobilisation ait été vraiment structurée… Partant au combat à la tête de son unité (formée pour l’essentiel de ses anciens camarades de l’Autre Guerre et des paysans de ses domaines), un baron local se rend vers le champ de bataille en train, dans son vieil uniforme de 1918. Son convoi, qui chemine au son du violon, se trouve tout à coup, au détour d’un bois, sous le feu de plusieurs blindés soviétiques. Réussissant par miracle à faire marche arrière et à s’enfuir, le baron ramène tout le monde à son point de départ, disperse sa troupe et rentre chez lui brûler son uniforme « souillé par les Hitler et Goebbels ». Compréhension bien trop tardive qui ne le sauvera pas, ni lui, ni son domaine…
Bref ! Les Rouges perdent du temps et le XLVII. PanzerKorps (Hans von Funck) peut remonter de Lautenburg pour frapper l’arrière-droit de Popov au nord de Katlewo. L’assaut n’a guère été organisé – voire carrément pas prévu – et ses résultats sont maigres : il n’empêche pas le 10e Corps de poursuivre jusqu’à Löbau in Westpreußen. Toutefois, il freine suffisamment Popov pour permettre à Koshelev de repasser devant jusqu’aux faubourgs d’Osterode in Ostpreußen. Funck, lui, a réussi à se dégager vers l’ouest et Neumark in Westpreußen. En soi, c’est déjà un miracle.
Mais au même moment, les troupes de Weidling et Hüttner sont repoussées toujours plus loin vers la Baltique… et c’est le genre de nouvelle qui réclame un coupable.
………
Tankiste (Evgueni Bessonov)
Panthyr
« Le T-7. Le T-7 fasciste est une mauvaise manière, bien plus désagréable que le gros T-6 qu’on voit au moins venir d’assez loin. L’engin a corrigé ses défauts de l’année précédente, il est mobile, bien armé et son blindage frontal repousse la plupart de nos tirs à moyenne distance. Seule solution : la charge et la prise de flanc, en profitant du fait que nos T-34 sont encore plus rapides que sa tourelle. Ça et la grande manœuvre… Plus d’une fois, nos adversaires se sont retrouvés pris entre les deux pointes de nos formations en V.
En Pologne, nous voyons assez régulièrement des T-7. Mais, de plus en plus souvent, abandonnés en panne d’essence. »
(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)
………
Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
Déplacement
« Tous les MiG du Franche-Comté ont rejoint le nouveau terrain de Nidzica, à moins de vingt kilomètres du front, dans l’axe d’attaque de l’Armée Rouge. Les deux autres Groupes ne sont pas loin. Le canon mugit jour et nuit. C’est le tremblement de terre à perpétuité. Le communiqué annonce :
“Les troupes du 1er Front Biélorussien, passant à l’offensive en dépit des éléments et grâce à l’appui massif de l’artillerie et l’aviation, ont brisé les défenses que les Allemands avaient puissamment édifiées et échelonnées en Prusse Orientale. Surmontant la défense acharnée de l’adversaire, en 8 jours, nos troupes ont avancé de 65 kilomètres, élargissant la brèche sur 50 kilomètres de front. Les pilotes du commandant Albert se sont particulièrement distingués. Gloires aux vaillantes troupes biélorusses ! Gloire aux héros morts pour la liberté et l’indépendance de notre patrie ! Signé : Staline.” »
(Capitaine François de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. J’ai Lu / Leur Aventure 1963 sous le titre Franche-Comté/Vistule)
Vers la Poméranie – 2e Front Biélorusse – Tout compte fait, Rokossovski se voit bien placé pour atteindre le premier Berlin – ou, à défaut, Stettin. De fait, son aile droite n’a plus aucun adversaire digne d’être mentionné hormis la logistique, l’usure…et une certaine propension à l’indiscipline, dont on ne peut qu’espérer qu’elle ne s’aggravera pas trop en entrant en Allemagne.
A présent que le 13e Corps Blindé (Boris Bakharov) commence à encercler Toruń par le nord, dégageant les uns après les autres ses faubourgs – Lubicz Dolny, Łysomice, bientôt Czarnowo (autant pour contourner les bois de Górsk que pour ouvrir la route de Bydgoszcz) – l’infanterie se dépêche… La 3e Armée de Choc (Mikhaïl Purkayev) est à Syberia, son aile droite s’engageant dans la forêt de Czarny Bryńsk sans égard aux pièges pouvant s’y trouver. Quant au 14e Corps Blindé (Ivan Kirichenko) – qui a raté les panzers de Funck hier, ce qui explique pourquoi Popov les a retrouvés plus haut – il passe de Żuromin à Rypin, dans une folle chevauchée qui pourrait bien le conduire sur la Vistule sous quarante-huit heures. La Vistule, justement, que la 15e Armée (Georgiy Zakharov) continue de descendre jusqu’à Czernikowo. Demain, elle aussi sera devant Toruń et l’on pourra commencer à discuter de la prise de cette ville.
Sur la rive gauche du fleuve, la 63e Armée (Vasiliy Kuznetsov) a cessé de martyriser le LXXII. ArmeeKorps (Anton Grasser) – en effet, ce dernier a enfin reçu l’autorisation de se dégager de Kutno, avant de s’y retrouver totalement enfermé. C’est dans une grande confusion et sous une pluie de feu que les débris du LVVII. AK se retirent vers Krośniewice – leur dernière voie de salut vers le Vaterland. Il reste à Grasser à peine de la moitié de la 357. Volksgrenadier (Knut Eberding) – quant à la 359. ID (Norbert Holm), elle n’existe pour ainsi dire plus.
Kuznetsov n’insiste pas spécialement. D’abord, parce qu’il a ses ordres, lesquels l’envoient vers Inowrocław pour border l’avancée vers Dantzig. Ensuite, parce qu’avec tout ce qui se passe à Łódź, il se doute bien que le fasciste est loin d’être sorti d’affaire…
De fait, Łódź – qui est encore Litzmannstadt – ne résiste plus que pour donner à l’infanterie le temps de fuir. Kurt von der Chevallerie a passé toute la nuit à batailler au téléphone avec les services de Guderian, afin d’arracher un ordre qui ne vient pas. Sur le front, on parle de « torrents de feu » et même de « cieux qui s’effondrent sur la terre ».
Au nord, la 2e Armée de Choc (Kuzma Galitsky) continue de taper très fort et achève de réduire en miettes la 123. ID (dont le chef, Louis Tronnier, est capturé). La 22. Panzer (Hermann von Oppeln-Bronikowski) étant incapable d’intervenir – elle jette ses derniers feux pour que la 253. ID (Hans Junck) puisse se dégager et aille tenir Ozorków – les Rouges atteignent Gieczno puis Łęczyca. La menace d’un enveloppement par le nord se matérialise donc à chaque heure davantage.
Plus bas, dans les faubourgs de Łódź/Litzmannstadt, le LXII. ArmeeKorps (Carl Rodenburg) impose une féroce bataille de rues à la 54e Armée (Sergei Roginski) – mais il en souffre tout autant. Encore plus au sud, le LXIII. ArmeeKorps (Ernst Dehner) fait de même contre la 2e Armée de la Garde (Leonid Govorov) et, à présent, contre la 29e Armée (Alexander Gorbatov), laquelle commence à le déborder par le flanc droit depuis Ruda Pabianicka, dans le sillage des T-34.
Ces derniers appartiennent au 1er Corps Mécanisé de la Garde (Mitrofan Zinkovich) et au 7e Corps Blindé (Alexei Panfilov). Ceux-ci continuent de bousculer le XLVI. PanzerKorps (Franz Westhoven), qui tente par tous les moyens de préserver la route de Łask, afin de permettre à l’infanterie de s’échapper vers Konstantynów-Łódzki. Mais du coup, Panfilov est libre de filer vers le sud… Avant la nuit, ses pointes sont déjà à Łask puis à Zduńska Wola, soit à moins de dix kilomètres de la Warta.
Au-delà de la Vistule – 3e Front Biélorusse – La Heer se fait toujours culbuter vers l’ouest – ses forces reculent, cherchant désespérément un moyen d’essouffler leur adversaire, ou peut-être de se rétablir sur une coupure humide… La Warta par exemple.
La 18. Panzer (Erwin Menny) ne saurait plus peser dans les combats. Elle retraite vers Szczerców, avec la 108. Panzerbrigade (Oberst Friedrich-Heinrich Musculus) et le 501. schw. Pz Abt (Major Erich Löwe) sur sa droite, vers Sulmierzyce. En face, la 3e Armée de Chars (Pavel Rybalko) commence à repartir de l’avant, laissant à la 50e Armée (Konstantin Golubev) le soin de remonter sécuriser le flanc nord depuis Piotrków Trybunalski. En tête, le 18e Corps Blindé (Alexei Burdeiny) est déjà à Bełchatów et fonce vers Menny et Wieluń.
Parcourant le champ de bataille ravagé en s’appuyant sur sa canne, les jointures de ses doigts crispés sur la poignée blanchies par l’effort et le corps boudiné dans un uniforme bien trop serré (1), Pavel Rybalko trouve le temps de conférer avec Ivan Vovchenko, qui commande le 2e Corps Blindé de la Garde. Le corps en question vient de réaliser, sur l’ordre direct de Rybalko, un réel exploit, mais à un coût plutôt élevé. Ce que Vovchenko, qui n’a pas trop apprécié la manière dont son chef a contourné la chaîne de commandement, ne manque pas de souligner. Et la réponse de Rybalko de tomber, sur un ton neutre : « Ivan, les hommes de la Garde ne sont pas utilisés pour les missions faciles ! ».
Une maxime que médite sans doute la 4e Armée de la Garde (Ivan Muzychenko), toujours en train de crapahuter dans les bois à la poursuite de la 107. Panzerbrigade (Major Fritz von Maltzahn) et du 905. StuG Abt (Major Jobst Veit Braun), qui traversent tous deux la Luciąża à Gorzkowice pour filer ensuite dans le sillage de Musculus. Les Panzermänner font bien de se dépêcher… De fait, les T-34 sont déjà devant eux, sur leur droite, à une vingtaine de kilomètres ! Le risque d’un effondrement du front avant d’avoir atteint la Warta s’aggrave…
Enfin, tandis que la 8e Armée de la Garde (Sergei Trofimenko) poursuit le nettoyage de Kielce, la 1ère Armée de Chars (Mikhail Katukov) s’élance elle aussi vers l’ouest, à la poursuite de la GrossDeutschland (Hasso von Manteuffel), qui se trouve déjà à Koniecpol. La Panzer-Division approche donc de Częstochowa, où ses camarades de la Fallschirm-Panzer Hermann-Göring (Paul Konrath) et du 102. SS-schw. Pz Abt (Anton Laackmann) arrivent déjà, suivis par les survivants de la 104. Panzerbrigade (Oberst Kurt Gehrke).
Le 1er Corps Blindé de la Garde (Trofim Tanachichine), qui a lui aussi subi des pertes sensibles du fait des conceptions tactiques du maréchal Joukov, chemine à travers bois jusqu’à Secemin. Il y perd du temps pendant que les pointes de ses camarades Kukushkine et Solomatin se trouvent déjà à Szczekociny. Elles sont en train de sécuriser le carrefour attenant ayant pris le relais d’un 11e Corps Mécanisé (Viktor Obukhov) à bout de souffle.
Entre les Carpates, la Vistule et la Dunajec – 3e Front d’Ukraine – Koniev continue d’avancer tranquillement son aile droite, profitant sans doute (un peu) des rudes batailles menées par Joukov pour progresser efficacement, lui. Sa 5e Armée (M.I. Potapov), sa 9e Armée de la Garde (N.P. Pukhov) et son 3e Corps Aéroporté (V.A. Glazunov) sont désormais dans le secteur de Pilica et Chechło. Ils approchent donc de Katowice, où la bataille continue comme la veille, sans que l’un des adversaires – 3. SS-Panzer Totenkopf (Hermann Priess) d’un côté, 4e Armée de Choc (Ivan Maslennikov) et 5e Corps Mécanisé (Ivan Sukhov) de l’autre – prenne l’avantage. Les SS ne se battent toutefois plus pour défendre la ville – même les plus purs nazis n’ont pas la naïveté de penser pouvoir s’y accrocher. Non, ils se battent pour gagner du temps : une ébauche de la stratégie des Festungen décidée par leur Führer vénéré.
Pendant ce temps, Sergei Bogdanov et Dimitri Lelioushenko préparent leur prochain bond en avant. Le premier, qui a bien connu le système carcéral soviétique, y a appris les vertus de la patience. Il planifie, rassemble, organise… Il interroge aussi souvent en personne les officiers supérieurs allemands capturés, avec l’aide de son commissaire politique, le colonel Mikhail Moiseyevich Litvyak. Contre bien des attentes, les relations entre les deux hommes sont plutôt bonnes et même cordiales. Lelioushenko, en revanche, s’enthousiasme déjà. Il ne cache pas sa satisfaction : « L’ennemi est coincé entre l’enclume de notre artillerie et le marteau de nos blindés ! ». Et il se voit bien repartir très vite en avant vers Oppeln, avec la bénédiction du maréchal Koniev, bien sûr. Ce dernier arrivera justement sur place dans la soirée.
Enfin, sur le flanc sud, le 7e Corps Mécanisé (Ivan Tutarinov) tient désormais le secteur de Tychy. Il appuie la 65e Armée (Ivan Boldine), qui s’y concentre avant de progresser vers Rybnik et Żory.
Note
1- Rylbako n’a jamais eu une santé florissante…
Dernière édition par Casus Frankie le Lun Aoû 26, 2024 09:05; édité 1 fois |
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demolitiondan

Inscrit le: 19 Sep 2016 Messages: 12412 Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris
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Posté le: Lun Aoû 26, 2024 09:05 Sujet du message: |
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Oui, juin 1944 est fini sur le front de l'Est. Nous travaillons sur la suite. _________________ Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste |
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Casus Frankie Administrateur - Site Admin

Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 15201 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Aoû 26, 2024 09:06 Sujet du message: |
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| demolitiondan a écrit: | | Oui, juin 1944 est fini sur le front de l'Est. Nous travaillons sur la suite. |
Encore 2 posts pour la fin du 30 juin quand même  _________________ Casus Frankie
"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire) |
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Anaxagore
Inscrit le: 02 Aoû 2010 Messages: 11667
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Posté le: Lun Aoû 26, 2024 09:06 Sujet du message: |
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| Citation: | | Et la rumeur – que l’on n’a pas su ou pas voulu faire taire, peut-être pour stimuler la ténacité contre le féroce barbare slave – ne tardera pas à répandre la nouvelle, poussant toujours plus loin sur les routes d’immenses cohortes désemparées. Le colonel Hans Georg Eismann (de l’état-major général) décrira ces foules comme « toute l’étendue du chaos et de la misère » – il craint qu’à terme, elles n’entravent l’action militaire. |
On récolte ce que l'on sème. _________________ Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe. |
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John92
Inscrit le: 27 Nov 2021 Messages: 1469 Localisation: Ile de France
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Posté le: Lun Aoû 26, 2024 10:29 Sujet du message: |
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…
30 juin 1/3 –
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Vers la Poméranie – 2e Front Biélorusse –
…
Il reste à Grasser à peine de (à supprimer ?) la moitié de la 357. Volksgrenadier (Knut Eberding) – quant à la 359. ID (Norbert Holm), elle n’existe pour ainsi dire plus.
… _________________ Ne pas confondre facilité et simplicité |
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demolitiondan

Inscrit le: 19 Sep 2016 Messages: 12412 Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris
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Posté le: Lun Aoû 26, 2024 10:31 Sujet du message: |
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John, j'ai supprimé ton message en double. _________________ Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste |
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John92
Inscrit le: 27 Nov 2021 Messages: 1469 Localisation: Ile de France
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Posté le: Lun Aoû 26, 2024 10:33 Sujet du message: |
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Merci, mauvais manip de ma part (citer au lieu d'éditer) _________________ Ne pas confondre facilité et simplicité |
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FREGATON

Inscrit le: 06 Avr 2007 Messages: 4960 Localisation: La Baule
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Posté le: Lun Aoû 26, 2024 10:51 Sujet du message: |
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| Casus Frankie a écrit: |
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Tankiste (Evgueni Bessonov)
Panthyr
« Le T-7. Le T-7 fasciste est une mauvaise manière, bien plus désagréable que le gros T-6 qu’on voit au moins venir d’assez loin. L’engin a corrigé ses défauts de l’année précédente, il est mobile, bien armé et son blindage frontal repousse la plupart de nos tirs à moyenne distance. Seule solution : la charge et la prise de flanc, en profitant du fait que nos T-34 sont encore plus rapides que sa tourelle. Ça et la grande manœuvre… Plus d’une fois, nos adversaires se sont retrouvés pris entre les deux pointes de nos formations en V.
En Pologne, nous voyons assez régulièrement des T-7. Mais, de plus en plus souvent, abandonnés en panne d’essence. »
(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)
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Je résume pour voir si je suis correctement l'affaire:
Le T-6 c'est le Pz-VI Tiger (comme OTL),
Le T-7 c'est le Pz-VII Panther FTL (ou Pz-V OTL),
Donc le T-5 c'est le Pz-V Leopard (FTL),
Et il se pourrait qu'un peu plus tard Evgueni et son équipage tombent sur des T-8 (Pz-VIII Löwe FTL)...
Après entre un T-7 A (Panther I FTL) et un T-7 B (Panther II FTL), il y à quand même un grosse différence de puissance de feu qu'il faudrait noter.
j'ai bon?  _________________ La guerre virtuelle est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux civils. |
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demolitiondan

Inscrit le: 19 Sep 2016 Messages: 12412 Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris
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Posté le: Lun Aoû 26, 2024 10:52 Sujet du message: |
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C'est ca. Et c'est vrai que Evgueni n'a pas croisé de Löwe pour le moment. Ce qui correspond chez nous à un Königtiger. _________________ Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste |
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Wings

Inscrit le: 11 Mar 2022 Messages: 913 Localisation: U.S.A
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Posté le: Lun Aoû 26, 2024 11:41 Sujet du message: |
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Golovkino = Elchwerder
Desantnoe = Lepinen
Kraupiškas = Breitenstein
Mayakovskoe = Nemmersdorf
Krasnoyarskoe = Sodehnen
Novostroevo = Trempen
Volodarovka = Schwalbental
Muszaki = Muschaken
Zimna Woda = Neidenburg
Waplewo = Gedwangen _________________ "It takes the Navy three years to build a ship. It will take three hundred years to build a new tradition. The evacuation will continue." Sir Andrew Cunningham, Mai 1941
"Let me soar! [...] I need no great host, just [Tyene]" - Nymeria Sand, AFFC II |
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loic Administrateur - Site Admin

Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10476 Localisation: Toulouse (à peu près)
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Posté le: Lun Aoû 26, 2024 13:30 Sujet du message: |
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| Citation: | | la nouvelle position qui lui a été assignée. |
_________________ On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ... |
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ChtiJef
Inscrit le: 04 Mai 2014 Messages: 4259 Localisation: Agathé Tyché
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Posté le: Lun Aoû 26, 2024 14:48 Sujet du message: |
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"Le val des hirondelles"
Joli nom... _________________ Vous aimerez la paix comme le temps qui sépare deux guerres. (F. Nietzsche) |
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Casus Frankie Administrateur - Site Admin

Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 15201 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Aoû 27, 2024 08:29 Sujet du message: |
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30 juin, 2/3
Au pied du mur
OKH, bunker Maybach I (20 km au sud de Berlin) – Au soir de cette septième journée d’offensive rouge, les mauvaises nouvelles s’accumulent encore – mais à présent, ce sont des villes du Reich qui tombent, pour la première fois ! Un instant, Heinz Guderian se laisse aller à une compréhensible déprime. Même si l’Allemagne n’a pas encore perdu la guerre – elle ne l’a pas perdue, non, rien que l’imaginer est intolérable ! – le Panzergeneral voit bien que la Wehrmacht traverse une très mauvaise passe. Il vient d’ailleurs de demander à la Kriegsmarine de préparer l’évacuation de Memel – deux divisions, c’est toujours ça de récupéré, il faut bien trouver des renforts où l’on peut.
Il repense à cette conversation avec Hitler au début du mois encore… Ils se raccommodaient un peu après un rude échange où il avait été question de Gengis Khan et d’enfermer (ou non…) à l’asile ceux qui pensaient les Russes encore capables d’une grande offensive… comme celle qu’ils préparaient alors, justement ! Le Führer lui avait dit : « Le Front de l’Est n’a encore jamais possédé d’aussi puissantes réserves. Cela vous est dû et je vous en sais gré. » – c’était juste après le départ (provisoire, évidemment !) du III. PzK pour la Hongrie et des divisions blindées SS pour la France. Guderian avait alors répondu : « Le Front de l’Est est comme un château de cartes. S’il craque en un seul point, tout le reste s’effondrera. » Quel terrible fardeau que d’avoir eu raison ! C’est que le général, lui, est prussien – sa propre maison est menacée, pas comme celle d’autres, qui viennent d’Autriche !
Du reste, Guderian n’est pas aveugle : c’est désormais toute l’armée qui paraît saisie de doutes, voire carrément de défaitisme. Les rapports qui remontent la hiérarchie sont alarmants – parmi les officiers monte un discours dangereusement fataliste : « Nous avons perdu, mais nous lutterons jusqu’au bout parce que nous n’avons pas le choix ! ». Et on signale que, dans les rangs, les plus mauvaises unités montrent de graves indices de délitement moral. On a même surpris des hommes à espérer que, peut-être, les Soviets ne fusilleraient que les officiers et les membres du Parti…
Dans cette atmosphère de fin du monde, un tel catastrophisme ne se combat pas qu’avec des mots. Il se combat avec des actes. Il faut que le peuple allemand garde la foi en son chef ! Hélas, tout ce que Goebbels a trouvé est de proclamer à la radio son nouveau mot d’ordre lancé à la face du monde : « Nous gagnerons parce que nous devons gagner ! ». Mein Gott, à quel moment ce slogan a-t-il bien pu paraître brillant ? Alors, c’est décidé, demain Guderian va exiger que l’armée se retire sur la Vistule au nord et l’Oder au sud – quitte à mettre sa démission dans la balance !
Il ignore qu’au même moment, Manstein – qui n’ignore rien des déboires de ses successeurs – est sorti de son habituelle Schadenfreude pour grommeler : « Si les Russes nous font le dixième de ce que nous leur avons fait subir, l’Allemagne ne s’en relèvera jamais ! »
La Hongrie, coûte que coûte
Après Schwabenwall – La course au Danube et l’opération Doppelkopf
Front de la 8. Armee, Hongrie et Slovaquie – Bon, tout compte fait et quand bien même son 1er Front Ukrainien est très visiblement la cinquième roue du carrosse collectiviste de l’Armée Rouge, Ivan Petrov a quelque raison d’être satisfait. Ses armées sont toutes entrées en terre fasciste, repentante ou non ! La 26e Armée (Lev Skvirsky) est à Tolcsva pour border le Bodrog – et bientôt le Danube. La 3e Armée (Mikhail Shumilov) la suit à Trebišov, en attendant que le terrain s’élargisse pour se glisser sur la droite de Skvirsky. Quant à la 5e Armée de la Garde (Vyacheslav Tsvetaev), elle a franchi la Tisza à Solomonovo et progresse désormais vers Kisvárda – non pas pour prendre le 2e Front Ukrainien de vitesse, bien sûr (avec quels moyens ?), mais bien pour faciliter sa progression en nettoyant son futur flanc nord. Enfin, la 10e Armée (Vasily Popov) se trouve à Berehove – elle s’apprête à passer elle aussi la Tisza pour prendre Vásárosnamény
Voilà qui met du baume au cœur du général russe. Ainsi donc, après des mois d’inactivité – relative, mais tout de même – voilà que sa formation retrouve une certaine utilité dans la déroute fasciste. Mais cette satisfaction, pourtant modeste, est immédiatement suivie d’une angoisse : son Front survivra-t-il à l’inévitable réduction des lignes fascistes sur le Danube, donc à la diminution de longueur du front ? Une horrible crainte étreint le cœur de Petrov : il n’est pas du tout certain qu’il commande encore quoi que ce soit le mois prochain. A moins, bien sûr, qu’on lui laisse un bout de Slovaquie…
Ce qui est loin d’être gagné. De fait, au même moment, le 3e Front Ukrainien de Joukov – avant tout préoccupé par la prise de Katowice et l’entrée en Silésie – fouette les survivants de Dukla-Carpates afin que ceux-ci rattrapent le reste du peloton.
Ainsi, la 1ère Armée de Choc (Andrei Vlassov) prend donc le relais du 20e Corps Blindé (Pavel Poluboiarov) à Košice. Poluboiarov ne tarde pas à filer vers Enks. Miskolc doit tomber demain ! Les Allemands sont déjà loin, à Mezőkövesd ! Au même moment, une colonne autonome avance vers Rožňava, afin de prendre contact au plus vite avec la 1ère Armée tchécoslovaque.
La 61e armée (Pavel Belov), pourtant essorée par ses luttes passées, doit elle aussi repartir de l’avant. Fini de lambiner : Belov s’empare (enfin !) du col de Branisko et déboule de l’autre côté, avec Poprad sur sa gauche et Spišská Belá sur sa droite. Le flanc sud de Cracovie est sécurisé.
1ère Armée hongroise et Heeresgruppe A, au sud de Debrecen – La 1ère Armée hongroise (major-général Ferenc K. Farkas) commence à passer la Tisza à Tiszafüred – sous les coups de l’aviation soviétique, c’est un calvaire qui dure toute la matinée. Fort heureusement, la pluie qui commence à tomber aux environs de midi met fin à ces frappes, mais elle ne facilite pas la traversée.
Faute de moyens suffisants (un état de fait encore aggravé par les réquisitions et autres sabotages allemands !), Farkas décide de diviser ses forces en deux groupes : le moins abîmé de ses corps d’armée, le 8e CA (Jenö Halmaji Bor), restera sur la rive sud et ira se déployer vers Szolnok pour défendre la capitale contre une frappe directe. Le reste, après avoir traversé, marchera vers le nord et s’installera à Füzesabony pour préserver un certain temps la population… au risque de beaucoup gêner la 8. Armee battant en retraite vers Bratislava.
11. Armee, à l’ouest des monts Apuseni – Le XLII. AK (Frank Mattenklott) poursuit vers l’ouest depuis Oradea et passe l’ancienne frontière en direction de Berettyóújfalu. Georg-Hans Reinhardt a ordonné de ne pas attendre – préoccupé avant tout de la survie de son propre reliquat d’armée (moins d’un ArmeeKorps de 1942 !), le Saxon n’a aucune illusion sur les capacités de Mattenklott à venir au secours du XXX. AK de Kleffel, le cas échéant. En revanche, il craint beaucoup de le voir se faire rattraper en plaine, ce qui signerait la mort de la 11. Armee – et pour de bon cette fois-ci. De fait, au même moment, les forces de Fiodor Tolboukhine sortent enfin des monts Apuseni et ne manqueront pas de se joindre bientôt à la poursuite.
Et puis, d’autres se chargent d’aider le XXX. AK ! Marchant au canon en semant sur son chemin des dizaines d’engins en panne ou à court d’essence, la force Doppelkopf – 19. Panzer (Hans Källner), 502. schw. Pz Abt (Major Horst Richter-Rethwisch), 17. Panzer (Karl-Friedrich von der Meden) et 11. Panzer (Wend von Wietersheim) – charge vers le sud pour secourir la 13. Panzer (Helmutt von der Chevallerie). Celle-ci lutte toujours, avec le seul soutien du 560. schw. PzJ. Abt (Major Rudolf Markowz), contre le 3e Corps Blindé de la Garde (Mikhaïl Panov) dans le secteur de Vărșand.
C’est alors que les colonnes de Doppelkopf, qui progressent un peu à l’aveugle en espérant déborder par le nord les forces de Panov, tombent sur le 6e Corps Blindé de la Garde (Alexander Shamshin), venant de Békéscsaba, à l’ouest. Le choc est brutal, mais une certaine dispersion des Soviétiques face à des Allemands bien concentrés (et pour cause !) permet aux panzers d’obtenir plusieurs succès tactiques. Jonchant leur parcours de douzaines de carcasses fumantes de T-34 et autres SU, les blindés de Richter-Rethwisch sont les premiers à rejoindre ceux de von der Chevallerie à l’ouest de Gyula – Shamshin, qui ne dispose plus que d’une liaison fort ténue avec son arrière, est presque enveloppé. Sauf que, dans ce secteur sillonné de canaux, la Panzerwaffe s’avère incapable d’exploiter, ou même d’organiser ses forces. Toute la journée règne une certaine confusion – par moments, dans les deux camps, on se demande qui encercle réellement qui !
Cependant, cet affrontement donne le temps au XXX. AK (Philipp Kleffel), à la 12. Luftwaffen-Feld-Division (Herbert Kettner) et au 191. StuG Abt (Hauptmann Alfred Müller), tous réduits à leur plus simple expression, de se retirer vers le nord et Sarkad. Dans les polders, au moins, ils peuvent espérer un répit leur permettant de filer vers le nord-ouest.
La mission de couverture paraît donc près d’être remplie. Toufefois, Gotthard Heinrici, qui sent bien qu’il hérite ici d’une occasion inespérée de faire échec aux Rouges – au niveau opérationnel, bien sûr – ne prévoit pas de faire décrocher les blindés tout de suite. Quand bien même la 18e Armée (Andrei Gretchko) est signalée à Chișineu-Criș…
17. Armee, Banat et Hongrie – La nouvelle de la contre-attaque allemande provoque chez Fiodor Tolboukhine, non une inquiétude, mais une prise de conscience. Du fait du manque d’initiative de cette feignasse de Bagramian (lequel annonce qu’il reprendra sous 48 heures sa progression vers l’ouest), ce sont ses propres forces qui se trouvent désormais en danger, certes pas de défaite, mais bien de revers. Sans perdre de temps, le maréchal ordonne donc à la 6e Armée de la Garde (Pavel Batov) et à la 62e Armée (Vladimir Kolpakchi) de presser le pas vers Békéscsaba. La 14e Armée (Valerian Frolov), jugée moins en état de combattre immédiatement, poursuit seule vers Szeged par Nădlac, atteignant – pour l’heure – Pecica.
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Des Roumains chez les Soviets
Le bal des maudits – « Le Cucurbăta Mare : 1 849 mètres, le plus haut sommet des Carpates roumaines. Et c’est notre Vladimirescu qui ouvre la voie, envoyant même un détachement hisser au sommet les drapeaux soviétique et roumain à égalité. L’équipe de cinématographie suit la troupe – nous ne doutons pas que, bientôt, on nous montre le film. Les experts de la section Politique ont choisi une escouade triée sur le volet pour apparaître à l’image. Parmi les critères : ancienneté, loyauté, service… mais aussi sourire et dentition. Noble image à offrir à tous les travailleurs. Hélas, nous n’en sommes pas. Mais nous continuons vers l’ouest, pour enfin sortir des reliefs et arriver aux environs de Beius. »
(Adieu mon pays… encore une fois, Vasil Gravil, Gallimard 1957)
Opérations Waltz et Polka
Hongrie et Pologne – Les deux détachements du 502. SS-Jäger-Btn arrivent près du front – qu’ils trouvent pour le moins fluctuant ! Sans aucune coordination avec le commandement local – et moins encore avec les Hongrois – ils commencent à miner et faire sauter un certain nombre de ponts sur les coupures humides, de postes de signalisation ferroviaire et de centraux téléphoniques.
Bien que n’ayant en théorie aucun impact sur les manœuvres allemandes (les trains ne roulent guère, et si les ponts ne sont pas minés, c’est une faute…), ces actions provoqueront les jours suivants une gêne sensible pour les mouvements des deux adversaires. Pour jouer aux Brandebourgeois, même en défense, un certain savoir-faire n’est pas inutile… Le tout sans parler, hélas, d’un certain nombre d’exactions perpétrées en chemin. C’est ce qui arrive, quand on recrute dans les bataillons pénaux ! |
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John92
Inscrit le: 27 Nov 2021 Messages: 1469 Localisation: Ile de France
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Posté le: Mar Aoû 27, 2024 09:04 Sujet du message: |
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30 juin, 2/3
Au pied du mur
OKH, bunker Maybach I (20 km au sud de Berlin) –
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Il ignore qu’au même moment, Manstein – qui n’ignore rien des déboires de ses successeurs – est sorti de son habituelle Schadenfreude pour grommeler :
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La Hongrie, coûte que coûte
Après Schwabenwall – La course au Danube et l’opération Doppelkopf
Front de la 8. Armee, Hongrie et Slovaquie –
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Quant à la 5e Armée de la Garde (Vyacheslav Tsvetaev), elle a franchi la Tisza à Solomonovo et progresse désormais vers Kisvárda – non pas pour prendre le 2e Front Ukrainien de vitesse, bien sûr (avec quels moyens ?), mais bien pour faciliter sa progression (son avancée ?) en nettoyant son futur flanc nord. Enfin, la 10e Armée (Vasily Popov) se trouve à Berehove – elle s’apprête à passer elle aussi la Tisza pour prendre (se saisir de ?) Vásárosnamény
Voilà qui (Tout ceci ?) met du baume au cœur du général russe. Ainsi donc, après des mois d’inactivité – relative, mais tout de même – voilà que sa formation retrouve une certaine utilité dans la déroute fasciste.
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Ainsi, la 1ère Armée de Choc (Andrei Vlassov) prend donc le relais du 20e Corps Blindé (Pavel Poluboiarov) à Košice. Poluboiarov ne tarde pas à filer vers Enks. Miskolc doit tomber demain ! Les Allemands sont déjà loin, à Mezőkövesd ! Au même moment, une colonne autonome avance vers Rožňava, afin de prendre (d’entrer en ?) contact au plus vite avec la 1ère Armée tchécoslovaque.
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1ère Armée hongroise et Heeresgruppe A, au sud de Debrecen – La 1ère Armée hongroise (major-général Ferenc K. Farkas) commence à passer (entame le passage de ?) la Tisza à Tiszafüred – sous les coups de l’aviation soviétique, c’est un calvaire qui dure toute la matinée. Fort heureusement, la pluie qui commence à tomber aux environs de midi met fin à ces frappes, mais elle ne facilite pas la traversée (le franchissement ?).
Faute de moyens suffisants (un état de fait encore aggravé par les réquisitions et autres sabotages allemands !), Farkas décide de diviser ses forces en deux groupes : le moins abîmé de ses corps d’armée, le 8e CA (Jenö Halmaji Bor), restera sur la rive sud et ira se déployer vers Szolnok pour défendre la capitale contre une frappe directe. Le reste, après avoir traversé , marchera vers le nord et s’installera à Füzesabony pour préserver un certain temps la population… au risque de beaucoup gêner la 8. Armee battant en retraite vers Bratislava.
… _________________ Ne pas confondre facilité et simplicité |
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le poireau

Inscrit le: 15 Déc 2015 Messages: 1572 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Aoû 27, 2024 09:14 Sujet du message: |
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Petite coquille qui fait de Joukov le commandant du 3e Front d'Ukraine ! Mais c'est bien Koniev.
Une remarque de contexte : Guderian est très présent à L'OKH ; mais ne pas oublier qu'à la différence d'OTL il n'est pas le chef d'état-major de l'OKH ! Cette position est occupée par Krebs (qui est certes plus un exécutant servile qu'autre chose !). Guderian est le chef d'état-major de L'OKW, ce qui induit un positionnement légèrement différent (il a notamment tout autant la main sur le front Ouest).
A noter aussi, qu'après l'avoir nommé, Hitler l'a élevé au grade de Feldmarshall pour renforcer son autorité sur la hiérarchie militaire (l'autorité d'Hitler s'entend : l'OKW étant littéralement la "voix du Fuhrer" auprès de l'armée). _________________ “Il n'y a que deux puissances au monde, le sabre et l'esprit : à la longue, le sabre est toujours vaincu par l'esprit” (Napoléon) |
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