Fantasque Time Line Index du Forum Fantasque Time Line
1940 - La France continue la guerre
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Les Balkans, Mai 1944
Aller à la page Précédente  1, 2, 3 ... 36, 37, 38, 39  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1944 - Europe du Sud
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9386
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Sam Déc 02, 2023 16:42    Sujet du message: Répondre en citant

Salut j'aurai deux trois corrections ! Cool
@Heorl : en fait Percay n'est même pas spécialement de la haute. Y a marqué 'Pierre Percay' sur son livre, pas 'Pierre de la baronne de la tronche en biais Percay'. Mais bon, quand on est insécurisé affectivement, on camoufle généralement ca par de l'arrogance.
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Hendryk



Inscrit le: 19 Fév 2012
Messages: 3244
Localisation: Paris

MessagePosté le: Sam Déc 02, 2023 16:48    Sujet du message: Répondre en citant

Jilos a écrit:
Le mois de mai (FTL) étant terminé dans les Balkans, j'ai mis à jour la carte "Yougoslavie 1944" avec les évolutions de ce mois.

Une carte très utile pour visualiser les avancées alliées dans ce coin à la géographie compliquée. On voit notamment l'importance stratégique de Banja Luka: une fois la ville libérée, l'Etat indépendant croate sera quasiment coupé en deux.
_________________
With Iron and Fire disponible en livre!
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
John92



Inscrit le: 27 Nov 2021
Messages: 1033
Localisation: Ile de France

MessagePosté le: Sam Déc 02, 2023 18:07    Sujet du message: Répondre en citant


Guerre aérienne
Front yougoslave
– Poursuite des frappes sur tout le périmètre potentiel des futures offensives alliées. Les A-20 de la 19e EB vont aussi bombarder les positions côtières de l’île Lussino (Lošinj), au large de Fiume : on craint toujours que les Allemands y installent quelques canons de gros calibre susceptibles d’embêter la marine alliée. De fait, il s’agit d’une des dernières positions insulaires que l’armée allemande n’a pas évacuée… Le raid, mené sans perte (un avion endommagé par une panne moteur) ne rapportera rien de sérieux.
En réalité, ni la Heer ni la Kriegsmarine n’ont de canons à gaspiller en Adriatique. Et s’il reste encore quelques Landsers à Lussino, c’est surtout… parce qu’on n’a pas encore trouvé à cette heure le moyen de les évacuer en sécurité !
(les canons de Navarone )
...
Quant au 28. Waffen-Gj Rgt du Sturmbannführer Hans Hanke, son effectif pathétiquement réduit ne dépasse pas 30 % du son (à supprimer’?) tableau théorique, entre pertes au combat non compensées et “disparitions”. Ce fantôme de régiment traîne à présent à l’est, vers Mandino Selo, dans l’espoir d’une improbable reformation – tout en risquant fort une douloureuse prise de flanc par les montagnes.
On le comprend, pareil désastre risque de faire tomber des têtes – et pas seulement celles d’hommes des Balkans. La Schutzstaffel, organisation pseudo-élitiste censément dirigée par la foi en la victoire, n’a jamais véritablement envisagé qu’on puisse la quitter en masse. Sa hiérarchie est donc impuissante, en dehors du réflexe disciplinaire brut et de sa violence. Quant aux mesures mises en place par Karl-Gustav Sauberzweig, il est encore trop tôt pour en mesurer (évaluer?) les effets.
....
A Banja-Luka, l’Obergruppenführer Friedrich-Wilhelm Krüger – qui avait dû déménager en hâte pour aller à la rencontre de la Prinz-Eugen rafale (ravale – OK il est frustré donc il rafale mais il faut qu’il avale ….) sa frustration.
...
De son côté, la Prinz-Eugen continue de ramasser les morceaux, avant de les trier. Pour ce (ceux?) qui sont trop abîmés, ce sera la poubelle. Pour le reste, Karl Reichsritter von Oberkamp tente – d’accord avec ses chefs – de rafistoler quelque chose de vaguement fiable.
...
_________________
Ne pas confondre facilité et simplicité
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Imberator



Inscrit le: 20 Mai 2014
Messages: 5468
Localisation: Régions tribales au sud-ouest de Nîmes.

MessagePosté le: Sam Déc 02, 2023 18:09    Sujet du message: Répondre en citant

Je trouve toujours aussi paradoxal que sur le front russe, majeur au regard de toute la guerre, on en est au niveau de détail de l'armée pour les Soviétiques mais que sur un théâtre secondaire comme celui des Balkans, donc fondamentalement moins décisif, on descend jusqu'au régiment si ce n'est plus bas.

Bon c'est sûr il y a moins de monde sur place. Mais quand même ça ne me semble pas véritablement cohérent (même si toujours aussi intéressant par ailleurs).
_________________
Point ne feras de machine à l'esprit de l'homme semblable !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Jilos



Inscrit le: 29 Déc 2019
Messages: 116
Localisation: Soissons

MessagePosté le: Sam Déc 02, 2023 18:09    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Salut j'aurai deux trois corrections ! Cool


Pas de problème Demodan. envoie-moi ces corrections par MP et je ferai les modifs dans la foulée.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Hendryk



Inscrit le: 19 Fév 2012
Messages: 3244
Localisation: Paris

MessagePosté le: Sam Déc 02, 2023 18:36    Sujet du message: Répondre en citant

Imberator a écrit:
Je trouve toujours aussi paradoxal que sur le front russe, majeur au regard de toute la guerre, on en est au niveau de détail de l'armée pour les Soviétiques mais que sur un théâtre secondaire comme celui des Balkans, donc fondamentalement moins décisif, on descend jusqu'au régiment si ce n'est plus bas.

Bon c'est sûr il y a moins de monde sur place. Mais quand même ça ne me semble pas véritablement cohérent (même si toujours aussi intéressant par ailleurs).

Bah, dans la campagne de Nouvelle-Guinée, on descendait jusqu'au niveau de la compagnie.
_________________
With Iron and Fire disponible en livre!
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Heorl



Inscrit le: 19 Mar 2023
Messages: 389

MessagePosté le: Sam Déc 02, 2023 19:29    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Salut j'aurai deux trois corrections ! Cool
@Heorl : en fait Percay n'est même pas spécialement de la haute. Y a marqué 'Pierre Percay' sur son livre, pas 'Pierre de la baronne de la tronche en biais Percay'. Mais bon, quand on est insécurisé affectivement, on camoufle généralement ca par de l'arrogance.

Nul besoin d'avoir un nom pour être "de la haute", et avoir un nom n'empêche pas d'être un parfait connard.
Philippe de Villiers est un bon exemple du second cas, Pompidou un parfait exemple du premier.
_________________
"Un sub' qui s'ennuie, c'est un sub' qui fait des conneries"
Les douze maximes de l'adjudant-chef

"There's nothing more dangerous than a second lieutnant with a map"
US Army adage
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Archibald



Inscrit le: 04 Aoû 2007
Messages: 9458

MessagePosté le: Sam Déc 02, 2023 19:41    Sujet du message: Répondre en citant

Sans compter PPDA, dont ont découvre, témoignage après témoignage, l’ignominie. Ce mec est à gerber. Un vieux libidineux absolument dégueulasse. Au passage: honte absolue au TF1 des années 90s. Mais bon, c'était un égout à merde que seul Hanouna a dépassé depuis.

Revenons aux Balkans...
_________________
Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9386
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Sam Déc 02, 2023 19:52    Sujet du message: Répondre en citant

Simple Imberator :
Le front des Balkans : 400 km et 15 unités Vs le Front de l'Est 1 400 km et 15 armées. Si je descend au niveau de détail des Balkans sur le front de l'Est (et en admettant que ca soit possible !) on aurait donc en moyenne le destin de 15 X 3 X 4 Divisions à évoquer, soit 180 phrases avec des détails ... Bref!
Et réciproquement, si je montais au niveau du front de l'Est dans les Balkans, on aurait deux armées expédiées en 3 phrases.
Au surplus, la dynamique des opérations n'est pas la même. Plus lente, moins brutale, plus de politique et de partisans...
Enfin, je n'ai pas peur de dire que j'écris aussi mieux sur ce qui m'intéresse le plus.
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13822
Localisation: Paris

MessagePosté le: Sam Déc 02, 2023 20:40    Sujet du message: Répondre en citant

John92 a écrit:
En réalité, ni la Heer ni la Kriegsmarine n’ont de canons à gaspiller en Adriatique. Et s’il reste encore quelques Landsers à Lussino, c’est surtout… parce qu’on n’a pas encore trouvé à cette heure le moyen de les évacuer en sécurité !
(les canons de Navarone )


Devenus en FTL les Canons de Limnos… La FTL était jeune… Wink

Merci pour ton travail ! Demain, le dernier morceau de mai en Yougoslavie.
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13822
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Déc 03, 2023 11:17    Sujet du message: Répondre en citant

31 mai (fin)
Yougoslavie déchirée
Messie rouge
Yougoslavie
– Les radios et les journaux des Titistes (et même leur embryon d’actualités cinématographiques) ne se font pas prier pour annoncer l’arrivée imminente de représentants des Partisans à Belgrade. Mettant à profit les relais dont elle commence à bénéficier dans une population lasse de la guerre et exsangue à force de tueries, l’AVNOJ se met ainsi une fois de plus en valeur, claironne et se vante. Et c’est encore plus vrai pour son chef.
Toutefois – et le maréchal le sait bien – il faudra un peu plus qu’arriver en sauveur pour conquérir, puis garder le pouvoir. Un souvenir, ça s’oublie, une réputation, ça se salit, une popularité de temps de guerre, ça s’efface. Alors, parmi mille chansons et cent mille slogans hostiles à l’ancien monde, au capitalisme, à la religion… Tito réfléchit à ce qu’il peut bien offrir comme dot à la Yougoslavie pour célébrer leur union. Une idée lui trotte dans la tête depuis longtemps : la Carinthie autrichienne, Trieste et les possessions italiennes de l’Adriatique. Voilà un cadeau qui devrait plaire – et en plus, le maréchal est sincèrement convaincu de la justesse de ces prétentions. Sur ce sujet, la position des Partisans est d’ailleurs d’une constance exemplaire : « Nous ne voulons pas ce qui appartient aux autres, nous ne donnons pas ce qui est à nous ! » Des mots simples, des idées claires : de quoi faire oublier les autres aspects, plus… polémiques, de son projet pour la Nation.

Fin de partie ?
Palais Blanc (Belgrade)
– Une délégation du Narodni Front centrée autour de Milan Grol (pour le Parti démocrate) et Franjo Gaži (pour le Parti paysan croate), mais surtout menée par Milovan Đilas – suivi par un Roland de Margerie se faisant tout discret dans son ombre – se présente à l’entrée de la résidence royale. Sur le perron d’une des villas du domaine, droit comme la Justice outragée et entouré par sa garde en uniforme d’apparat, se tient le Premier ministre Božidar Purić – lequel a la lourde tâche, avec son cabinet et pour le compte de son souverain, de sortir par le haut des négociations à venir. De fait, le Serbe – qui se méfie déjà de tout et de tout le monde : les communistes croates, les fascistes croates, ces imbéciles heureux de l’ancien cabinet militaire du roi, ces faux-jetons de Britanniques et ces mous de Français – a affaire à forte partie. Il est simplement chargé de sauvegarder, dans les conditions les plus défavorables, le plus possible de l’influence royale, en prévision d’un éventuel (et souhaité) retour au système parlementaire d’après-guerre.
A ce jeu-là, ce serait beaucoup dire que Purić part gagnant. Toutefois, il sait aussi depuis 1916 – et les Français peuvent en témoigner – que c’est une chose d’être battu, mais que c’en est une autre de capituler. Ses adversaires le méprisent, et il le sait. Alors, avec un peu de finesse, Božidar Purić espère bien jouer les Talleyrand : monter ses adversaires les uns contre les autres, gagner du temps, faire passer le camp d’en face pour des gens déraisonnables et in fine garder plus que ce qu’il aurait dû, avec la bénédiction de l’étranger. Ce Français qu’on lui présente, Margerie, pourra au moins servir à ça. Tout le monde sait que son Premier ministre à lui, De Gaulle, est tout sauf anti-royaliste et pro-communiste.
Du reste, tout le monde en conviendra : on est pressé. Alors, sans Pierre – qui n’a pas jugé bon de faire l’honneur de sa présence aux négociateurs – le groupe entre dans la résidence, dont les lourdes portes se referment immédiatement, non sans que les témoins aient constaté que l’ambiance était déjà particulièrement pesante.

On ne joue plus
Ministère de la Défense (Belgrade)
– Sitôt installé dans ses nouveaux meubles de chef d’état-major, le général Bogoljub Ilić – qui conserve son complice Borivoje Mirković à sa droite aux FARY, et Dušan Simović comme conseiller personnel (au moins pour l’instant) – se met au travail sous la bienveillante supervision du général Graham Stone, et avec la bénédiction déjà acquise d’un Petar Živković tout miel, car à cette heure, il est visiblement surtout préoccupé par sa survie. Le trio du coup d’état d’avril, une fois encore ensemble pour sauver le pays !
Et il y a du travail. Après la déroute de 1941, les pertes de 1943 – la saignée de Leskovac ! – puis le désagréable piétinement de l’opération Grenade, les forces royales ne peuvent pas compter sur un renfort massif en effectif comme en matériel. L’état du pays ne le permet plus, et les grands alliés, pour généreux qu’ils furent, se sont lassés de la Yougoslavie, ne voyant visiblement pas l’intérêt d’armer davantage un allié mineur d’un théâtre secondaire alors que la fin de la guerre approche.
Alors, quoi faire ? Se contenter de jouer les auxiliaires sur le flanc des armées alliées, quand les Titistes avancent en libérateurs au cœur du pays ? Les appuyer ? Les rejoindre ? Ou bien, a contrario, rester tranquillement ici à gagner du temps et à accroître ses forces en prévision d’un affrontement ? Non, ce serait un peu trop… évident.
Pour voir et laisser venir sans cependant rester passif, Bogoljub Ilić choisit donc plutôt, pour le moment, une cible à sa portée, qui lui permettra de régler un problème désagréable tout en raflant un peu d’armement et d’hommes : les corps-francs royaux, dont il prévoit le désarmement puis la dissolution, avant d’embrigader leurs hommes dans ses unités. Pour cela, on ne demandera l’avis de personne – et quand bien même, les Britanniques seraient pour, comme les Français. Reste par contre Pierre II, qui devra bien bénir cette action avant qu’on la mette à exécution.

Mesures d’urgence (renforcées)
Belgrade
– Ivan Šubašić a eu du mal à trouver son chemin jusqu’à la capitale – faute d’instructions officielles, d’appareils disponibles et… de pilotes, tous retenus par des tâches militairement plus utiles, quand ils ne sont pas simplement opposé au principe de servir de chauffeur à un homme politique local inconnu.
Dans sa quête, le Croate a toutefois eu de la chance : il a rencontré au bord du terrain le Leading Aircraftman Ted Ross, un habitué des causes perdues et autres coups fourrés, avec son Lockheed Lodestar de liaison. Ross a notamment servi longtemps comme opérateur radio à Gibraltar, où il a joué un petit rôle dans l’opération Mincemeat et d’où il a annoncé à Londres la mort du général Sikorski, avant d’échouer ici à faire du transport VIP – essentiellement pour le bénéfice de l’AVNOJ. Ross, qui n’a rien de précis sur sa feuille de route aujourd’hui, veut bien emmener Šubašić en excursion. Ce dernier arrive donc à Belgrade en fin d’après-midi. En retard et sans avoir vraiment été annoncé – mais il est là !



De Sparte à Teutoburg (capitaine Pierre Percay)
Devoir
Une zone marécageuse entre Danube et Timiș au sud de Čenta (Voïvodine)
« Les couronnes métalliques balaient mélancoliquement la vaste étendue verte dans des gestes d’une répétition agaçante. En ligne, à quinze ou vingt mètres les uns des autres, les hommes du lieutenant Rastolan avancent – on dirait des canards sur une eau calme.
– Ça va durer encore longtemps comme ça ?
– Vous avez une meilleure solution, mon capitaine ? Ou alors on remballe, puis on attend que vous trouviez un truc en surface…
– Non… Je sais bien… C’est juste que tout cet exercice est…
– Le travail bien fait est toujours long. Avec tout le respect que je vous dois, Capitaine, laissez-nous faire notre boulot. Allez par là. Plus loin. On vous appellera si et quand on trouve quelque chose,
Pour sûr, c’était de l’insolence. Ceci étant, je ne pouvais pas lui en vouloir. J’étais littéralement à fleur de nerf depuis ce matin, à gratter le sol du bout de mon soulier à la recherche d’un fragile souvenir perdu. Je me doutais qu’avec sa compétence, Rastolan finirait bien par trouver. Mais dans le fond, à la réflexion, je me demandais si j’en avais tellement envie… Ambivalence, doute, équivoque. Pourtant, je ne sais plus qui a dit “Si tu as peur, ne le fais pas, mais si tu le fais, n’aie pas peur.”
J’en étais là de mes réflexions acides et nauséeuses quand j’avisai une présence sur ma droite. Un vieux paysan du cru, qui me regardait de loin, juché sur sa canne.
Il s’approche, courbé sous sa casquette, se dandinant d’un pas lourd mais rapide.

– Vous cherchez quoi, au juste ?
Pas de quoi m’impressionner. Et puis, je ne vais pas me justifier auprès du premier péquin venu.
– Affaires militaires, restez en dehors de ça.
Il parait m’ignorer. Regardant au loin, les yeux perdus de sa visière à l’horizon, il reste là un court moment à étudier le spectacle, sous l’envol d’un ou deux corbeaux.
– Ce que vous allez déterrer…
Voilà qui devenait intéressant.
– Ce que nous allons déterrer ?
– Ce que vous allez déterrer…
– Ce que nous allons déterrer.
Ce disque rayé m’agace. Qu’il parle ou qu’il se taise, à la fin !
– Nous allons déterrer quoi ?
– Ce que vous allez déterrer… c’est un mensonge.
Ce sombre augure achève de glacer l’atmosphère et je réprime un frisson. Le mensonge. Oui. Celui d’une guerre menée entre deux camps bien identifiés et parfaitement opposés. Celui d’une cause juste d’alliés sans taches. Celui de disparus, dont je présume qu’ils arrangeaient tout le monde en n’ayant jamais existé. Sans oublier bien sûr de tout mettre sur le dos des Nazis.
Puis soudain, au loin, un des sapeurs qui s’agite et balaye plus fort.

– Beaucoup de métaux ici. La terre a été fraichement remuée !
Rastolan revient vers moi, avec Baumann à ses côtés.
– Je crois qu’on a trouvé. La nuit tombe et il faut aller chercher le matériel. Demain, première heure pour la fouille, mon capitaine ?
Nous arrivions au bout. Une angoisse sourde continuait de m’étreindre – mais elle avait changé de nature. Avant, je craignais de réussir ma quête. Désormais, je voyais simplement arriver vers moi son effroyable et inéluctable résultat. Le mensonge, une fois encore – celui de la sérénité qu’on est censé conserver.
Je hoche la tête pour acquiescer, avant d’allumer une cigarette. Non, deux. Et quand je me retourne vers mon invité inattendu, je constate qu’il a disparu. »
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
John92



Inscrit le: 27 Nov 2021
Messages: 1033
Localisation: Ile de France

MessagePosté le: Dim Déc 03, 2023 11:43    Sujet du message: Répondre en citant


Tout le monde sait que son Premier ministre à lui, De Gaulle, est tout sauf anti-royaliste et pro-communiste.
Du reste, tout le monde en conviendra : on est pressé.
...
Ivan Šubašić a eu du mal à trouver son chemin jusqu’à la capitale – faute d’instructions officielles, d’appareils disponibles et… de pilotes, tous retenus par des tâches militairement plus utiles, quand ils ne sont pas simplement opposé (opposés) au principe de servir de chauffeur à un homme politique local inconnu.
...
[i]«...
J’étais littéralement
à fleur de nerf (à fleur de peau OU sur les nerfs OU à bout de nerfs) depuis ce matin, ...
...»

...
_________________
Ne pas confondre facilité et simplicité
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13822
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Déc 03, 2023 11:51    Sujet du message: Répondre en citant

Tiens, j'avais loupé la fleur de nerfs…
Bon, fini pour les Balkans - Mai 44.
Encore quelques nettoyages à faire dans les coins…
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Hendryk



Inscrit le: 19 Fév 2012
Messages: 3244
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Déc 03, 2023 12:03    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Dans sa quête, le Croate a toutefois eu de la chance : il a rencontré au bord du terrain le Leading Aircraftman Ted Ross, un habitué des causes perdues et autres coups fourrés, avec son Lockheed Lodestar de liaison. Ross a notamment servi longtemps comme opérateur radio à Gibraltar, où il a joué un petit rôle dans l’opération Mincemeat et d’où il a annoncé à Londres la mort du général Sikorski, avant d’échouer ici à faire du transport VIP – essentiellement pour le bénéfice de l’AVNOJ. Ross, qui n’a rien de précis sur sa feuille de route aujourd’hui, veut bien emmener Šubašić en excursion.

Ah, je me demandais si Subasic ne finirait pas par se retrouver à bord d'un Piper Cub de réglage d'artillerie ou autre transport improvisé. Un Lodestar, ça va, ça fait sérieux.
_________________
With Iron and Fire disponible en livre!
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 10099

MessagePosté le: Dim Déc 03, 2023 12:07    Sujet du message: Répondre en citant

-Nayez cainte vous allez arriver à destination.
-Mais... mais vous êtes sûr que je vais arriver à destination...
- Oh n'ayez crainte je vise bien.
-..; vivant! Arriver vivant.
- N'oubliez pas d'ouvrir le parachute et tout se passera bien.
Relâche le câble de la catapulte qui projette le politicien vers le ciel.
AHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1944 - Europe du Sud Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page Précédente  1, 2, 3 ... 36, 37, 38, 39  Suivante
Page 37 sur 39

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com