Fantasque Time Line

[Casus Frankie]

1er mai
Opération Cobra
Pause bien employée
Alpes et Vallée du Rhône – Tout au long du Rhône, entre la frontière suisse et Lyon, les Français profitent de la pause imposée, mais bienvenue. Leurs ennemis aussi d’ailleurs, qui se réorganisent et tentent de fortifier leurs positions, sous des raids aériens de faible intensité, mais toujours pénibles – d’autant plus qu’il n’y a aucune opposition de la Luftwaffe, ou presque.
La 6e BMLE est mise au repos vers Albertville. Elle doit néanmoins se tenir prête à réagir à une éventuelle tentative allemande visant à rétablir le lien entre la ligne de défense du Jura et les unités qui tiennent les Alpes, adossées à la frontière italienne. Dans la banlieue lyonnaise, la 1ère DB est également retirée du front pour récupérer. Dans Lyon même, la priorité va pour l’instant à l’acheminement du ravitaillement pour la population, à la remise en état des ponts et au maintien de l’ordre.

Cobra, dernière
Grand Sud-Ouest – Les éléments de tête des divisions d’infanterie américaines arrivent en vue de de la Dordogne, du Puy de Sancy jusqu’à Souillac. Ils constatent que, là aussi, les Allemands ne font plus un pas en arrière. Il faut dire que ces derniers sont bien aidés par un terrain très favorable, notamment en Corrèze, où les gorges de la Dordogne sont longues de plus de 80 kilomètres. Quelques tentatives de franchissement sont facilement repoussées et les Yankees doivent se résoudre à attendre leur artillerie, qui ne pourra pas entrer en action avant plusieurs jours, à condition que le ravitaillement suive, bien sûr !
Plus au sud, le même constat est fait dans les reliefs du Périgord comme derrière le Lot et la Garonne. Néanmoins, le Lot ayant déjà été franchi dans le Quercy, l’ennemi ne pourra pas s’éterniser dans l’Entre-Deux-Mers. Mais, pour l’instant, dans cette région, la 9. Panzer continue de se réorganiser, récupérant le matériel et une partie des personnels de la 15. Panzer et de la 3. Panzergrenadier.
Par ailleurs, les unités le composant ayant presque toutes été anéanties, le LXVI. Panzer Korps est (provisoirement) dissous. Son chef, Walter Nehring, a été nommé au LXVIII. PanzerKorps, où il doit diriger Lüttich. Son état-major part pour l’Allemagne, où il devra encadrer une future formation. Du LXVI. PzK, ne reste sur le front que la 327. ID (Generalleutnant Rudolf Friedrich), réaffectée au LXIV. AK, sur la Dordogne Linie.
Dans les Landes, la 2nd Armored progresse en direction de Bordeaux, tandis que la 85e DI-US libère Mont-de-Marsan et que la 45e DI-US arrive en vue de la côte basque.
À l’état-major du 15e Groupe d’Armées Alliées, on considère qu'en pratique, l’opération Cobra prend fin aujourd’hui.

King’s Eggs
Saumur (Maine-et-Loire) – La RAF remet le couvert, malgré la réussite de la veille. Il semblerait en fait que le Master Bomber ait été optimiste sur les résultats, d’après les photos récupérées dans la matinée par un Mosquito PR du Squadron 140. Celles du lendemain montreront de sévères dommages sur le nœud ferroviaire et les voies principales, occasionnés par 58 Lancaster du 1st Bomber Group, bien aidés par une nuit claire et la faiblesse de la Flak : la plupart des batteries sont parties plus à l’est ! Même la chasse de nuit est absente, ses bases étant trop loin pour intervenir efficacement.

[Archibald]

[Finen]

[Casus Frankie]

Très jolie idée, Finen !!
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)

[demolitiondan]

Faudrait idéalement mentionner l'arche-évêque de Lyon, juste parmi les Nations qui sauva une centaine d'enfants avec les scouts en dépit de Vichy ...
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste

[loic]

À Compiègne lors du POD, c'est bien au nord...

[Casus Frankie]

Not.
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)

[Archibald]

[John92]

Rien à signaler de mon côté (à part un match pourri hier soir )
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Ne pas confondre facilité et simplicité

[Casus Frankie]

[Archibald]

D'autant que dans le petit bled ou j'ai grandi (j'en reviens cet après midi) il ne risque pas grand chose. D'autant que la ligne de démarcation qui passait a 5 km n'existe même pas FTL...
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
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"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."

[Casus Frankie]

2 mai
Après Cobra
Vers Bordeaux
Grand Sud-Ouest – Les éléments de reconnaissance de la 2nd Armored arrivent dans la banlieue sud de Bordeaux. Pour le moment, ils ont reçu l’ordre de ne pas pénétrer dans la ville, toujours occupée par les Allemands, pour éviter un bain de sang ; les Français mènent, paraît-il, des négociations pour obtenir une évacuation sans violence.
En fait, ce ne sont pas tellement les ponts sur la Garonne qui intéressent les généraux américains, mais la perspective de disposer d’un port important donnant sur l’Atlantique, pour faciliter un ravitaillement qui commence à devenir problématique depuis le Languedoc, mais aussi pour permettre une arrivée des troupes directement de New York. Toutefois, les Français ont prévenu – et l’aviation a confirmé – que l’ennemi a sabordé des navires dans l’estuaire de la Gironde (comme les Français l’avaient fait en juillet 1940). L’utilisation du port de Bordeaux n’est donc pas pour demain…
Le cours de la Garonne est à présent entièrement bordé par les troupes américaines, qui se préparent à mettre en place des ponts Bailey pour compenser les destructions et installent leur artillerie. Plus au sud, la frontière espagnole est verrouillée. Les Landes et les Pyrénées sont ratissées à la recherche de traînards des forces allemandes.

Opération Overlord
Préparation aérienne
La Rochelle – Dans le cadre des bombardements préparatoire au débarquement en Normandie, le Sqn 617 du Bomber Command rend visite au port de La Pallice. L’objectif principal est la base sous-marine. L’épaisseur de sa toiture justifie l’emploi de la nouvelle bombe Tallboy de 6 tonnes, dont c’est la première utilisation. Hélas, contrairement aux espoirs des planificateurs des opérations aériennes, les bombes qui touchent l’ouvrage ne font que l’écorner.
Par contre, les installations portuaires alentours sont dévastées. Dans les bassins, plusieurs petits bâtiments de servitude ou de la Hafenschutzflottille sont coulés. Le Zerstörer Z-20 Karl-Galster, seul bâtiment important présent dans le port ce jour-là, est encadré par deux bombes. L’une frappe le quai à hauteur du bloc passerelle. Les éclats de maçonnerie et de métal lapident les superstructures du bâtiment, causant de nombreux dégâts à l’armement et aux embarcations, perforant en plusieurs endroits coque et cheminées et coupant des circuits électriques, des canalisations diverses et même les carters des turbines. La seconde bombe explose dans l’eau à hauteur de la chaufferie arrière. Sous l’effet de l’onde de choc, la coque est enfoncée et l’eau s’engouffre dans le bâtiment. Les marins, du moins ceux qui n’ont pas été fauchés par les éclats de la première bombe, parviennent, non à empêcher le destroyer de sombrer, mais à faire en sorte qu’il coule droit. Leurs efforts sont récompensés : finalement, le Karl-Galster se pose sur le fond avec une bande de 8° sur bâbord seulement (1).

Attente anxieuse
Rennes – Sous un ciel maussade, de nombreux officiers d’état-major de la 7. Armee, dont les divisions sont basées en Bretagne et Normandie, sont réunis pour faire le point sur l’état de préparation des défenses côtières. Tous s’accordent pour dire que les chantiers avancent trop lentement car certains matériaux manquent, mais aussi à cause du manque d’entrain des ouvriers français (2) ou des prisonniers soviétiques et des incessantes attaques aériennes alliées.
On craint à présent qu’une nouvelle opération amphibie des Alliés ne soit imminente, mais sans pouvoir préciser exactement ni quand elle se produira, ni si elle tombera sur la 7. Armee ou sur la 15. Armee, qui veille du Havre à la Hollande. L’écoute du trafic radio ennemi (des milliers de messages rien que le mois dernier) ne laisse rien deviner. Par ailleurs, la perte des stations météo de l’Atlantique Nord empêche toute prévision à long terme, ce qui n’aide pas à anticiper la stratégie ennemie. Après une conférence globalement infructueuse, chacun regagne ses pénates avec le sentiment que, le moment venu, toute la défense risque de s’écrouler comme un château de cartes.


Notes
1- Après la guerre, le destroyer sera, avant d’être ferraillé, une source de pièces de rechange pour les Zerstörers que la Marine Nationale recevra au titre des dédommagements de guerre.
2- Les entreprises de travaux publics françaises travaillant sous la direction de l’organisation Todt – certaines requises, mais d’autres de leur plein gré – ont toutes de gros problèmes de personnel ou de matériel depuis septembre 1943…

[Hendryk]

[Casus Frankie]

2 mai (seconde partie)
King’s Eggs
Trappes (Seine-et-Oise) – Au vu des dégâts déjà occasionnés sur les voies, les Allemands ont déplacé une partie de la Flak du secteur. Mal leur en prend, car les Anglais reviennent sur l’objectif par cette nuit claire, mais nuageuse sur l’est de la région parisienne, et les tubes de 88 ne sont pas assez nombreux pour assurer un tir de barrage efficace. Néanmoins, les Allemands se consoleront d’une autre manière…
L’attaque se produit en deux vagues distinctes, l’une, constituée de 128 Lancaster du 5th Group, arrive par l’est sous le couvert des nuages. L’autre, composée des Halifax du 4th Group, arrive par l’ouest une demi-heure après le passage des Lancaster. Une organisation surprenante, où il semble que les changements météorologiques par rapport aux prévisions aient joué un grand rôle.
Car l’arrivée et l’attaque des Lancaster ont incité toute la chasse de nuit allemande disponible à prendre l’air. Si aucun avion du 5th Group n’est touché par les chasseurs, ceux-ci se ruent sur les Halifax de la deuxième vague qui déboulent dans un ciel clair avec une lune à 75 %. C'est un vrai carnage. Pas moins de 15 Halifax des Sqn 10, 76, 158 et 640 sont abattus sur un total de 105 ayant décollé d’Angleterre, plus un Lancaster pathfinder du Sqn 405 (RCAF). Nuit tragique pour le Bomber Command, d’autant plus que les photos vont révéler une dispersion des cratères de bombes à l’est de la cible. Seule consolation : vu leur nombre (une bonne centaine), les aviateurs ayant pu sauter en parachute parviennent pour la plupart à échapper aux poursuites, la soldatesque germanique ne sachant plus où donner de la tête.
………
Région parisienne – Les gares de triage d’Achères, Juvisy et Massy-Palaiseau sont les objectifs de la 9th AF. Temps beau et clair, peu de vent, ce qui n’empêche pas les bombes de s’égailler et de faire des dégâts en dehors des cibles, malgré une altitude de largage plus faible que sur les cibles situées en Allemagne. Il est vrai aussi que la Flak est de plus en plus concentrée autour des installations ferroviaires, et les Allemands n’oublient certainement pas celles qui n’ont pas encore fait l’objet des attentions des Alliés. Un seul B-17 est perdu, explosant en vol après le début de son évacuation par l'équipage. Trois aviateurs parviennent à s’en tirer, mais ils sont très vite capturés, les Allemands les ont vu descendre.
………
Laval (Mayenne) – Quatre Mosquito du Squadron 613 attaquent le nœud ferroviaire de la ville dont le nom est aujourd’hui maudit par beaucoup de Français. Une fois leurs bombes placées avec précision sur les aiguillages et les postes grâce à un marquage “artisanal” mais fort bien effectué par la Résistance locale, les rapides bimoteurs n’ont aucun mal à regagner leurs pénates.

[demolitiondan]