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Diplomatie-Economie, Avril 1944
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John92



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MessagePosté le: Dim Aoû 21, 2022 10:47    Sujet du message: Répondre en citant

Rien à signaler
_________________
Ne pas confondre facilité et simplicité
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loic
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MessagePosté le: Lun Aoû 22, 2022 08:03    Sujet du message: Répondre en citant

Le dernier épisode chinois est vraiment savoureux, quelle ambiance !
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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JPBWEB



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MessagePosté le: Lun Aoû 22, 2022 10:36    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Le dernier épisode chinois est vraiment savoureux, quelle ambiance !


En effet. Le "Squeeze" oriental traditionnel est au moins aussi affûté que les meilleures méthodes de notre fisc moderne. L’obole qu’on attend d’un contribuable est calculée au plus juste en fonction de sa capacité avérée a la supporter. On tond le mouton très ras, mais sans jamais écorcher la peau.
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"L'histoire est le total des choses qui auraient pu être évitées"
Konrad Adenauer
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Aoû 22, 2022 13:03    Sujet du message: Répondre en citant

Il me semble que Sheng s'en sort mieux sue dans la dernière version.
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Aoû 22, 2022 16:12    Sujet du message: Répondre en citant

Félicitez Tyler !
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Aoû 22, 2022 19:47    Sujet du message: Répondre en citant

Oh Tyler sait bien l'estime que nous lui portons tous ici.
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C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Aoû 23, 2022 16:56    Sujet du message: Répondre en citant

18 avril
Yougoslavie déchirée
Symptômes inquiétants
Belgrade
– Informé par des agents sur le terrain – qu’il ne nomme pas, mais il est facile de soupçonner que les corps-francs de Dobroslav Jevđević et Vojislav Lukačević (notamment !) sont à la manœuvre – le gouvernement royal de Belgrade adresse aux gouvernements français et britannique, mais aussi directement aux généraux Montgomery et Audet, une protestation officielle relative à « la coopération militaire avérée, voire cordiale et donc d’autant plus choquante que les forces armées de nos Alliés entretiennent avec des bandes ne reconnaissant pas à ce jour l’autorité royale légalement constituée ».
Il est vrai que la situation du 18e Groupe d’Armées Alliées – et de la 2e Armée française en particulier – n’est pas ici des plus confortables. Certes, la coopération avec l’AVNOJ est à ce jour loyale… mais elle n’est pas forcément cordiale pour autant, quoi qu’en dise Belgrade. Quant aux responsables grecs – les premiers concernés, qu’ils soient royalistes ou républicains – ils sont plutôt inquiets d’un risque de contagion idéologique au sein d’une armée supposée défendre les intérêts d’un pays qui a échappé de très peu, l’an dernier, à une guerre civile entre les communistes et… les autres. Pour autant, il n’est pas envisageable à cette heure de se passer de l’appui des hommes du maréchal Tito – ou au moins d’une forme de collaboration avec eux. Les moyens alliés sont très insuffisants pour sécuriser les voies de communication en Yougoslavie et Veritable ne pourrait guère y survivre.
Sylvestre Audet, un peu embêté, décide très vite – d’accord avec Antoine Béthouart et sans doute Panagiotis Spiliotopoulos – de… demander à Marseille de répondre directement. Après tout, c’est un problème politique : que les politiques se débrouillent. Quant à Montgomery, très occupé par la guerre qu’il mène sur le Danube, il choisit de traiter l’affaire par le mépris : le Foreign Office s’en occupera, s’il le juge bon, lui a mieux à faire.
La réponse risque donc de tarder, mais le gouvernement de Pierre II n’en prend pas ombrage, dans l’immédiat du moins. Pour l’instant, il est fort occupé à faire visiter à tous les correspondants qui le veulent bien la ville de Novi Sad – anciennement Újvidék – afin d’évoquer face au monde entier le massacre de 1942, où la Honvèd et la police hongroise tuèrent des centaines de Serbes et de Juifs avant de les jeter dans le Danube. Une preuve de plus, s’il en fallait, que la Yougoslavie affronte des barbares et qu’elle devra se purger de leurs complices comme de corps étrangers. On parle déjà d’un monument destiné à commémorer l’événement (6).

Etat fantôme
Intérêts mutuels
Commissariat aux Affaires extérieures (Moscou)
– Jan Masaryk, représentant du gouvernement tchécoslovaque en exil, accompagné de l’ambassadeur de Tchécoslovaquie en Union soviétique, Zdeněk Fierlinger, est reçu personnellement par le ministre Viatcheslav Molotov – signe transparent de l’importance qu’à Moscou, on accorde à la démarche. C’est que les relations soviéto-tchécoslovaques, contre toute attente, sont loin d’être mauvaises ! Edvard Beneš, toujours sous le coup de la trahison de Munich et ayant depuis longtemps perdu toute confiance envers les Alliés occidentaux, a bien compris avec qui il doit désormais négocier pour le bien de son pays – en témoigne l’accord de coopération signé en 1943. Et de fait, les Tchécoslovaques ont désormais vis-à-vis de l’URSS une politique, disons, réaliste ou d’accommodement, destinée à apaiser l’ours soviétique en lui offrant des gages maîtrisés avant qu’il ne prenne lui-même ce qu’il estimerait lui revenir de droit (7)… Au passage, cela leur permettra assurément de négocier aussi quelques avantages en termes de tracé des frontières et de « déplacement » des Sudètes après le conflit.
Jan Masaryk est justement un ancien de Munich, qui représentait l’ancienne Nation auprès de Chamberlain durant les plus mauvais jours de mars 1938. En conséquence, c’est une personnalité tout à la fois très avertie contre les Occidentaux et convaincue de l’absolue nécessité de l’expulsion des germanophones de son pays. Molotov et lui sont donc entre gens de bonne compagnie – nul ne saurait douter qu’ils ne puissent parvenir rapidement à un accord.
Et pendant ce temps, sur les arrières du 2e Front Ukrainien, les représentants de l’insurrection slovaque, dont la présence est d’évidence devenu superflue, se préparent à reprendre l’avion pour retourner dans leur pays. Ce qui est évidemment tout à leur honneur.

Pologne
Retour vers la Terre (théoriquement) promise
Heathrow Airport, Londres
– Après cinq jours de mauvais temps, le président Władysław Raczkiewicz embarque à l’aube vers Lublin avec presque tout son gouvernement. Passant par Tanger, Malte et Athènes, il sera sans doute sur place demain soir – il est bien sûr attendu avec impatience.


19 avril
Yougoslavie déchirée
Café explosif
Niš
– Dans la discrétion funèbre d’une ville presque morte sous la botte nazie, le colonel Žarko Popović, des services de renseignements militaires royaux yougoslaves, rencontre amicalement le major Peter Wilkinson autour d’une tasse de kafa pour une mission dont celui-ci pressent déjà qu’elle sera fort peu commune…
Le Serbe est des plus diserts, ce qui n’est pas commun dans le monde du renseignement. Globalement, il semble n’avoir rien à cacher à ses amis britanniques – et pourquoi leur cacherait-il quelque chose d’ailleurs, attendu que c’est lui qui à l’origine de cette rencontre ? Une démarche validée de surcroit par le trio de généraux qu’il représente. Popović ne se prive donc pas de décrire la situation telle que la voient certains dans les rangs de l’armée de Belgrade : la politique pro-tchetniks du roi Pierre II est un désastre. Ce jeune souverain est sans doute arrogant et sanguin : dans les Balkans, ce caractère est pardonnable, mais surtout, il est très mal conseillé ! Désormais coupé de sa population, enfermé dans ses certitudes, il n’est plus possible de communiquer avec lui, en raison du barrage de courtisans mis en place par les frères Knežević et Miodrag Lozić.
Les usages anciens sont foulés au pied ! On ne respecte plus les meilleurs experts ni les combattants les plus expérimentés – « Ceux-là même qui, avec vos armées, lui ont permis de rentrer en vainqueur dans Belgrade ! » tonne Popović ! « Jusqu’à la nouvelle 83e Escadre de Bombardement, offerte par les Français ! L’état-major du général Mirković n’y a pour ainsi dire même plus accès ! Tout passe par le cabinet royal ! » C’est déjà pénible… mais il y a pire. En effet, dans ses dernières réflexions en privé, Pierre II serait allé encore plus loin : il aurait dénié aux forces royales régulières tout rôle dans sa prise de pouvoir en avril 1941, soulignant plutôt la médiocrité de leur performance face au Reich avant de fuir se réfugier sous l’aile des Franco-Britanniques. Le souverain semble préférer louer les « authentiques patriotes » restés en Yougoslavie pour se battre… On comprend que cela fasse grincer des dents ! Est-ce la faute de l’armée yougoslave si elle a dû obéir un temps au régent Paul ? Pour le bien des Karađorđević, d’ailleurs ! Et quand on voit la récompense qu’elle en tire aujourd’hui…
On le comprend, Žarko Popović est le représentant d’un front d’insatisfaits : de l’ingratitude du roi, de son immaturité et aussi de l’orientation dangereuse que prend sa politique – au moins en ce qui concerne la conduite de la guerre « à présent comme dans l’avenir ». Mirković, Simović et Ilić sont certes de farouches nationalistes qui ne feront pas de quartier aux Allemands – et encore moins aux Croates. Mais ils savent, eux, ce que le Royaume doit aux Alliés ! En se coupant aussi visiblement de Londres et de Paris pour suivre des chimères, Pierre fait pire que les insulter : il livre le pays sur un plateau aux communistes ! Or, ce n’est qu’avec ses amis de toujours que la Yougoslavie, ruinée et déchirée, pourra demain reprendre la place qui lui revient de droit en Europe.
Avec méthode, Popović poursuit : « L’idée de certains, major, n’est pas de déposer le Roi. Ce sont des patriotes, attachés à la Constitution. Or, nous constatons qu’à ce jour, cette dernière n’est pas respectée. Depuis trois ans, les ministres du gouvernement sont nommés et renvoyés par décret, la représentation nationale n’a même pas été convoquée et, objectivement, tous les actes pris à ce jour sont légalement contestables. C’est pourquoi il serait peut-être pertinent de rétablir un cadre politique plus sain, de chasser un ou deux canards boiteux du palais du Dedinje, et de contr… d’amener le Roi à une politique plus raisonnable, conforme aux intérêts de la Nation comme à ceux du monde libre. Notre souverain est encore jeune, donc hélas bien influençable. Mais les esprits neufs ont ceci de bon qu’on peut encore les corriger. Et je suis convaincu qu’après un tel changement de cap, tous – y compris Sa Majesté – rendront finalement grâce à ceux qui auront eu le cran de faire ce qu’il fallait, quand il le fallait. »
Žarko Popović sourit – puis il s’autorise une longue gorgée de l’excellent breuvage d’origine turque, qui devient peu à peu à la mode par ici.
Wilkinson fait de même, cachant un instant sa préoccupation derrière la fine tasse de porcelaine. Son instinct ne l’avait pas trompé… Ce n’est pas tous les jours qu’on discute d’un coup d’Etat avec le représentant d’une fraction non négligeable des forces armées d’une Nation réputée alliée, venue requérir la… complicité du Royaume-Uni.

Symptômes inquiétants
Novi Pazar (sud de la Serbie)
– Cela devait arriver… Après plusieurs jours à feindre d’ignorer la présence des représentants de l’Administration des territoires yougoslaves libérés d’Ivan Šubašić, Belgrade émet, à l’intention du reliquat d’administration royale dans la région concernée des directives très fermes lui enjoignant de « refuser sans délai toute collaboration avec les institutions illégitimes pouvant prétendre exercer l’autorité légale dans votre secteur. Celles-ci doivent être ignorées, isolées et, quand cela est possible, neutralisées ». Derrière cette formulation virile (mais suffisamment ambiguë pour concerner tout le monde sans viser personne en particulier), on reconnait la main de Vladeta Milicevic, ministre de l’Intérieur de Pierre II. Durant ses longues années d’ambassade à Rome sous Mussolini, il a en effet pu observer les méthodes locales envers les mafieux – ce qui lui servira peut-être un jour face aux Oustachis, même si l’état royal yougoslave de 1944 ne dispose pas des moyens de l’Italie fasciste de 1935…
Ces directives seront diversement accueillies par leurs destinataires : débris de la gendarmerie royale, rares survivants non compromis de l’administration territoriale, responsables pro-Tchetniks installés plus ou moins légitimement… Certains seront ravis d’obéir et se hâteront d’édicter des règlements à faire appliquer, par la force des armes si besoin. D’autres se retrancheront dans une attitude plus prudente, en se contentant de faire la chasse aux communistes – c’est toujours ça de gagné, et personne ne leur en voudra… Une bonne partie, enfin, choisiront l’attentisme. Et quelques-uns, en Macédoine notamment, préféreront même, sans le dire, transférer leur allégeance d’un pouvoir royal lointain et décrédibilisé à une administration proche, soutenue par une armée puissante et payant bien quoiqu’étrangère.
Rien de grave pour l’instant, donc. Mais la possibilité d’une action violente n’étant jamais à écarter dans les Balkans (surtout avec les corps francs royalistes pas si loin d’ici !), Marseille ne tardera pas à donner à Audet des instructions spécifiques ordonnant qu’Ivan Šubašić et ses principaux collaborateurs soient mis sous la protection de la police militaire. On ne sait jamais…
Toutefois, le Croate et son équipe peuvent dormir tranquilles. Belgrade n’a pas prévu d’aller aussi loin – ce serait d’évidence un casus belli, dans le genre de ceux que le Roi ne peut pas se permettre pour le moment. En réalité, en secouant le cocotier de manière aussi brutale, Milicevic fait surtout du renseignement. Il guette la réaction alliée et note les noms de ceux qui ne mettront pas beaucoup d’entrain à lui obéir…

Etat revenant
Intérêts mutuels
Commissariat aux Affaires extérieures (Moscou)
– Le gouvernement tchécoslovaque en exil et l’Union Soviétique aboutissent déjà à un accord ! Ce dernier, corollaire logique du traité d’assistance signé entre ces deux nations, prévoit :
– L’appui du 1er Front Ukrainien (maréchal Aleksandr Vassilievski) aux forces « tchécoslovaques », par des actions aériennes, puis terrestres dans un second temps, à la mesure des moyens disponibles et en fonction des autres plans en préparation.
– Le soutien logistique aux insurgés, par des largages réguliers d’armes et de munitions.
– Le parachutage de renforts, sous la forme d’instructeurs du NKVD destinés à encadrer les valeureux partisans de la 1ère Brigade Joseph Staline, et surtout de la 2e Brigade aéroportée tchécoslovaque du lieutenant-colonel Vladimír Přikryl (8). Cette dernière est forte de 2 000 hommes environ, pour l’essentiel… des Slovaques, prisonniers de guerre faits en URSS et qui demandent désormais avec énergie (paraît-il) qu’on les renvoie d’urgence au pays afin qu’ils puissent en chasser les Fascistes. Décidément, tous ces Européens de l’Est se ressemblent !
– Enfin, à terme, la formation d’une véritable 1ère Armée tchécoslovaque opérant en collaboration avec l’Armée Rouge, sous un commandant encore à nommer et selon des modalités qui seront précisées en temps utile.
Les entretiens soviéto-tchécoslovaques n’ont donc pas été bien longs – même si Molotov a tout du même dû aller chercher la validation de Staline en personne. Ce dernier n’a pas fait davantage d’histoires : aider les Slovaques, c’est aider les Tchécoslovaques… comme les Polonais. Et au surplus, maintenir à peu de frais une démangeaison désagréable dans le flanc fasciste, focalisant ainsi une part de son attention très loin de là où l’Armée Rouge prévoit de véritablement frapper. Le tout donc, dans une manœuvre strictement symétrique de celle des Alliés occidentaux, quand ils ont échoué à aider Varsovie. Qui a dit que l’URSS n’était pas généreuse ?
Reste juste un dernier détail de pure forme à régler avant que ce magnifique accord soit mis en œuvre : que les Slovaques prouvent bien qu’ils sont liés au gouvernement en exil et souhaitent revenir à l’ancien pays des Tchèques et des Slovaques. On demande donc aux plénipotentiaires autochtones – et d’abord à Karol Šmidke – de bien vouloir donner au plus vite leur avis sur la question…

Pologne
Un aller et un retour
Un aérodrome aux environs de Lvov
– Sous la pluie et dans le vent, l’orchestre joue le Mazurek Dąbrowskiego alors que la plupart des membres du gouvernement polonais en exil regagnent enfin leur terre (enfin, une partie de leur terre – et même cela n’est plus vraiment certain…), afin d’y rencontrer leurs sympathiques nouveaux camarades, leur nouveau Premier ministre, Edward Bolesław Osóbka-Morawski, et bien sûr le général Nikolai Boulganine, lequel représente toujours la fraternelle Union Soviétique auprès du nouveau gouvernement. Le choix de Lvov, que certains appellent déjà Lviv, ne doit rien à Moscou – il est simplement la conséquence du mauvais temps qui se déchaine ces jours-ci sur le centre du pays. Comme un signe du Destin – et ce genre de signes, comme bien d’autres choses, volent assurément en escadrille.
Le président Władysław Raczkiewicz serre bien sûr des mains à la chaîne, et sourit pour les photographes. Que peut-il faire d’autre ? Sinon apaiser l’ours pour ne pas être mangé – comme quoi, Edvard Beneš n’avait pas tort, tout compte fait… Hélas ! La douleur n’en est que plus vive quand on lui présente deux figures assez bien connues : le Lt-colonel Jan Mazurkiewicz “Radoslaw”, désormais porteur d’un très bel uniforme kaki collectiviste et… le major-général Stanisław Sosabowski, qui vient le saluer avec sa poignée de survivants (267 hommes, et encore, en comptant les survivants d’un Halifax du 1586th !) avant de regagner ce jour l’Angleterre par avion. La symbolique est évidente – elle est même douloureuse. Raczkiewicz et les autres sont seuls, sous les armes et la pourpre d’une puissance supposée amie qui tient désormais en main tous les pouvoirs régaliens.
L’armée polonaise d’avant-guerre n’existe plus. Et, si ça lui chante, la présidence peut bien multiplier les gestes symboliques assez pathétiques – accorder par exemple la Virtuti Militari au colonel Karol Ziemski “Wachnowski”, désormais au fond des geôles nazies – le cœur n’y est plus. La suite de l’histoire de la Pologne s’écrira donc sans les exilés, qui ont tous fait leur choix, ou ne manqueront vraiment pas de le faire dans les années à venir. D’ailleurs, et comme un signe de ce qui est en train de se jouer, Sosabowski, grâce à un cadeau de la chance… et de la généreuse Union Soviétique, part pour l’Angleterre accompagné de son sang : Stanisław Janusz Sosabowski, Staszek, son fils, qui a échappé au carnage de Varsovie est a récemment été promu major. Toutefois, le pauvre ne risque plus de combattre, à présent qu’un sniper allemand lui a arraché la moitié du visage et l’œil droit – le premier jour de l’insurrection, alors qu’il venait de libérer 50 Juifs rassemblés sur l’Umschlagplatz, en transit vers la gare d’où ils devaient être conduits à la mort (9).
Hélas, le Stary n’a rien pu faire pour ses compatriotes de l’AK – ceux-là restent au pays, définitivement enrôlés dans une armée dont la véritable nature n’est pas un secret pour grand-monde. On se salue donc. On échange des paroles convenues… on sourit pour la photo, encore une fois. Puis, le gouvernement en exil monte dans des berlines Gaz qu’on a disposées en colonne et part vers ses nouveaux appartements. Il a beaucoup de travail devant lui.
………..
« « Ma vie n’est qu’une longue, sinueuse et cahoteuse route vers la liberté, à travers la faim, le froid, la souffrance et le désir. Pour ceux qui ne l’ont pas enduré, il est difficile de comprendre l’effort que cela exige d’y survivre… » Ces mots sont ceux de la seconde lieutenante de réserve Władysława Kondracka, qui fut la première personne à qui je rendis visite pour rédiger ce livre.
Madame Kondracka avait 14 ans le 10 février 1940 quand les soldats russes arrivèrent dans sa petite colonie de Julianka (près de l’actuelle Tarnopol) pour la déporter vers la Sibérie, ainsi que ses parents Szczepan et Katarzyna Grębowiec,. Ils n’eurent qu’une heure pour faire leurs bagages. Direction, tout d’abord, le village de Kotłas, puis la ville de Tojma, dans la province d’Arkhangelsk, après trois semaines de voyage dans un wagon à bestiaux.
En juillet 1942, la famille est transférée vers Tachkent (en Ouzbékistan) puis Krasnowodzko, sans doute du fait des récents accords soviéto-alliés imposant une nouvelle politique envers les Polonais – de là, elle descendra en barge vers Pahlewi, donc vers l’Iran, un territoire certes occupé… mais par les Britanniques ! Suivra un long mois d’errance de Téhéran à Karachi (en passant par les monts Ahwaz !) pour enfin atteindre un port d’où un bateau les emmena à Monbasa, au Kenya. Deux jours de train, et c’était le Nil. Deux jours de felouque, et c’était Masindi en Ouganda, pas très loin du lac Victoria.
Un très long voyage donc, évidemment épuisant, pour se retrouver finalement à 5 350 kilomètres de chez eux, perdus dans la savane. Fort heureusement, Władysława Kondracka était jeune et ne manquait pas d’énergie : elle se porta donc volontaire auprès de la Women's Volunteer Aviation Service afin de ne pas moisir en Afrique. Un nouveau voyage vers l’Angleterre par Durban (le tour de l’Afrique !) et 45 jours de bateau pour débarquer enfin à Retkarn en juillet 1943. « Ce trajet ne fut pas plaisant, au contraire. Ces 45 jours se déroulèrent dans de terribles conditions, et j’aimerais pouvoir les effacer de ma vie. »
En tant que nouvelle engagée dans la RAF, Madame Kondracka devait suivre au préalable un cursus de trois mois, destiné à lui apprendre l’anglais et à lui inculquer les connaissances nécessaires à l’accomplissement des tâches qu’on attendait d’elle. Elle passa l’examen haut la main en novembre 1943 et fut donc assignée à la PLSK, au Preliminary Pilot Training Center de Hucknall near Nottingham, au sein d’une section spécifiquement consacrée au support du 300th (Polish) Bomber Squadron. La PLSK était la consœur de la WAAF, assurant des aides équivalentes – d’ailleurs, dans un premier temps, Britanniques et Polonaises opéraient souvent en binômes, toujours à des fins d’amélioration linguistique.
Au bord d’un terrain d’aviation médiocre et pluvieux, Władysława Kondracka rencontra alors l’inattendu en la personne de Stanisław Kondracki, l’opérateur radio d’un Avro Lancaster – « Un grand jeune homme, qui chantait superbement, dansait magnifiquement, et était plein d’espoir et de désir en son cœur pour sa famille et la Pologne, juste comme moi. » Les noces ne tardèrent pas… et le petit Ryszard (Richard) naquit en 1946 dans un atelier de Nottinghamshire.
Car la jeune famille n’en avait pas fini avec l’errance. Rejetant les appels au retour d’un gouvernement de plus en plus suspect et envers lequel l’hostilité avait remplacé le mépris, les Kondracka-Kondracki prirent la route de… l’Australie !
Mais ce nouvel exil ne dura qu’un temps : le mal du pays les fit revenir dès 1948 à Jarosław. Ce fut un retour plein d’amertume – les nouveaux services de sécurité, très informés de leurs passés, ne tardèrent pas à faire pression sur eux afin qu’ils retournent en Angleterre… pour y œuvrer en tant qu’espions ! Le refus engendra la colère, et la colère la misère : impossible de trouver un travail dans ces conditions, où l’Etat régnait sur tout. « Mais cela ne nous a pas tellement découragés, car Jarosław était la fin de notre long voyage errant vers notre pays. C'était notre maison, ici nous nous avions nous-mêmes et notre famille, et malgré le fait que nous vivions dans la pauvreté – et parfois même dans une grande pauvreté – nous étions heureux que je n’aie pas à cuisiner de la soupe à base d’écorce d'arbres ou de pelures de pommes de terre, et la croûte de pain est sacrée chez nous depuis ces jours. »
Madame Kondracka vit toujours à Jarosław. Elle a reçu la Croix des Anciens Combattants de l’Ouest en 1992 des mains du président de la République polonaise, et l’armée l’a même promue seconde lieutenante de réserve, alors qu’elle n’était que caporale durant la guerre. Huit ans d’errance à travers le globe – et pourtant elle n’a jamais cillé, inspirant même encore aujourd’hui, par sa tranquille résilience, bien des choses et notamment le présent ouvrage. Je devais bien lui offrir cet hommage en préambule. »

(Robert Stan Pratsky, L’armée secrète, l’armée des ombres : les forces polonaises en exil et sur le territoire de 1939 à 1947 – Tallandier, 2011).


20 avril
Yougoslavie déchirée
Symptômes inquiétants
Belgrade
– Le gouvernement de la République française répond, par l’intermédiaire du ministère de la Guerre, à la dernière protestation en date du gouvernement royal, relative à la collaboration de fait entre l’AVNOJ et la 2e Armée française. Ce faisant, Marseille ne prend cette fois pas de gants, malgré les inquiétudes d’un Léon Blum auquel on a évidemment demandé son avis. Peut-être le président du Conseil a-t-il pesé dans cette relative fermeté : chacun sent bien qu’il commence (lui aussi !) à être un peu agacé par le comportement de Pierre II.
En résumé, la République française fait la guerre – « Notre guerre commune de libération de nos deux pays », faut-il le préciser… – avec tous les moyens possibles pour triompher au plus vite. N’ayant pas vocation à se mêler de la politique intérieure yougoslave (c’est heureux : après tout, c’est presque le seul point sur lequel la plupart des Yougoslaves peuvent être d’accord !), la 2e Armée française n’est pas tenue d’observer une stricte neutralité, mais simplement une réserve de bon aloi envers la myriade des différentes organisations sur le terrain. Le reste viendra après le conflit, selon des modalités que le Royaume arrêtera seul, en temps et en heure – on espère bien sûr que ce ne sera pas trop long… Au surplus (mais c’est peut-être une fausse bonne idée), la lettre fait aussi lourdement remarquer que Sa Majesté en personne avait naguère proposé, dans le cadre de la formation d’un gouvernement d’union nationale mort-né, de « conserver les grades, insignes et unités des formations de l’organisation AVNOJ ». Par suite, concluent les Français, « nous ne faisons que reprendre la concession déjà accordée avec sagesse par Sa Majesté ».
C’est le bon sens même – le sens de l’Histoire, et celui du terrain aussi. Néanmoins, un lecteur mal intentionné ou mal conseillé pourrait considérer que Marseille tente ici de forcer la main des royalistes. Du coup, Belgrade risque de voir dans cette réponse un nouveau signe d’une duplicité grandissante de l’allié français, dans le sillage des Britanniques.

Etat revenant
Clarification nécessaire
Commissariat aux Affaires extérieures (Moscou)
– Le bon côté lorsqu’on n’a pas le choix, c’est que les choses vont vite ! C’est ainsi que la mission Šmidke émet ce jour, à destination du monde entier, une proclamation éloquente précisant ses intentions, à savoir :
– créer un nouvel État de Tchèques et de Slovaques selon des principes démocratiques et progressistes ;
– améliorer le statut social des ouvriers et des paysans ;
– condamner les collaborateurs et les traîtres !
On ne saurait souhaiter moins. Et face à cette magnifique démonstration spontanée de fraternité, ni le gouvernement en exil, ni le gouvernement soviétique ne sauraient bien sûr rester insensibles. On peut donc s’attendre à des événements dans les jours à venir. D’ailleurs, Aleksandr Vassilievski a déjà reçu un coup de fil personnel de Staline à ce sujet – les ordres écrits suivront, ainsi qu’une inévitable (mais mesurée) accélération des préparatifs pour Cluj-Debrecen. Quant à la 2e Brigade Aéroportée tchécoslovaque, elle est déjà en route vers Przemyśl.

Chine-URSS
Vive l’Ashan libre !
Burqin, district d’Ashan (nord-ouest du Xinjiang)
– Le Gouvernement provisoire d’Ashan est proclamé ! Il est dirigé par Osman Batur, le rebelle kazakh. Celui-ci a pour second le commandant en chef des forces armées, Dalelkhan Sugirbayev. Et tous deux seront sous le patronage (aussi discret que possible) d’une douzaine de conseillers militaires soviétiques menés par le général Popov. Cette nouvelle vient couronner les dernières actions ayant conduit à la capture ces dernières semaines d’une grande partie des sept comtés qui composent Ashan, celui des dix districts de la province du Xinjiang le plus éloigné de la capitale, Ürümqi.
C’est en fait Sugirbayev qui détient l’essentiel du pouvoir dans cette nouvelle entité politique un peu floue, notamment parce que c’est un partisan fidèle des Soviétiques depuis plus d’une vingtaine d’années. Son frère aîné, le chef de sa tribu, ayant été tué par un groupe de soldats Russes Blancs en fuite, Sugirbayev a aidé les forces de l’Armée Rouge qui les pourchassaient dans les steppes d’Asie Centrale. Directeur du département pour le Développement de la culture kazakhe sous le règne de Sheng Shicai, il a fui en Union Soviétique lorsque celui-ci s’est détourné de son habituel protecteur. Il a reçu une formation militaire à Alma Ata avant de revenir avec la ferme intention de créer une Armée de Libération Nationale du Xinjiang, forte pour le moment d’un peu plus de deux mille hommes. Il va de soi qu’elle est parfaitement éduquée politiquement.
Ce qui n’est pas au goût d’Osman Batur, éternel rebelle depuis l’époque de l’empire de Chine et qui se méfie de tout pouvoir centralisateur. Et s’il a finalement accepté l’offre de partenariat de Sugirbayev, c’est pour une raison exclusivement familiale ! En effet, la mère d’Osman est de la même tribu que celle de Dalelkhan et cette dernière a demandé que le rebelle prenne soin de son fils ! Ce qui a levé les doutes que le patronage soviétique de Dalelkhan pouvait inspirer à Osman Batur. Il fait maintenant confiance à son partenaire – après tout, lui-même ne dépend-il pas quelque peu de l’armée mongole, qui lui assure une assistance logistique – et parfois un peu plus ? La liberté ne va pas sans certains sacrifices…
Le Gouvernement provisoire d’Ashan n’est pourtant pas une fin en soi pour les rebelles du Xinjiang et leurs protecteurs d’URSS et de Mongolie. Sa création n’est qu’une partie d’un plan décidé par un certain Ishaq Beg pour détourner l’attention des troupes nationalistes de quelque chose de plus conséquent…


Notes
6- Ce sera finalement le “Monument sur le quai”, érigé en… 1971 face à la forteresse de Petrovaradin par le sculpteur Jovan Soldatović – un trio familial se tenant la main et tournant le dos au Danube, avec 78 plaques de bronze gravées du nom des victimes.
7- Cette politique – ironiquement pas si éloignée du funeste appeasement britannique d’avant-guerre – devait rencontrer le destin que l’on sait. Daniel Růžička la résumera ainsi : « L’intention de Beneš était d’empêcher l'URSS de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Tchécoslovaquie d’après-guerre, en cadrant les choses dès le départ. Dans l’esprit de Staline, ce cadrage n’était jamais que la légalisation de ces futures ingérences. » On notera d’ailleurs que les Britanniques eux-mêmes, pensant mettre à profit l’égo considérable de Beneš, l’avaient carrément missionné auprès du gouvernement polonais en exil, afin de l’encourager à discuter avec Moscou ! Et dans un câble du 4 janvier 1944, Churchill écrivait à Roosevelt : « Beneš peut être très utile pour essayer de faire entendre raison aux Polonais et les faire se réconcilier avec les Russes, dont il a depuis longtemps la confiance. »
8- Il n’y a pas de 1ère Brigade Aéroportée.
9- Stanisław Janusz Sosabowski s’installera avec son père en Angleterre. Devenu rhumatologue (après une période d’auto-apprentissage sous l’Occupation !) et membre du General Medical Council, il répétera souvent avec un humour acide qu’il était heureux pour lui d’avoir encaissé une balle explosive plutôt qu’une antichar, qui lui aurait à coup sûr explosé le crâne…
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Aoû 23, 2022 17:34    Sujet du message: Répondre en citant

Et l'on rajoute une nouvelle faction chez les Yougoslaves. Ca va ? Vous arrivez toujours à suivre ??? Cool Cool

Comme dit auparavant, le monument de Novi Sad est un point de ralliement de la lutte contre la résurgence du fascisme en Europe centrale (quoi Monsieur Orban ?).
Quelques photos :
- La famille Sosabowski, avec le fils Stanisław Janusz. Si la chirurgie plastique de l'époque a fait des miracles pour son visage, elle n'a rien pu faire pour son oeil. Le petit fils (dans les bras du Stary) reste très actif dans les organisations de commémorations.





Madame Władysława Kondracka en Afrique en 1942, puis avec son mari en 46 puis dans un événement récent. Comme toujours j'aimerai dire que j'invente. J'ai trouvé son parcours symbolique, et je suis loin d'être le seul.







Et je n'ai pas besoin de dire que les magouilles slovaques sont ... pas de mon cru.
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John92



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MessagePosté le: Mar Aoû 23, 2022 17:36    Sujet du message: Répondre en citant

Pour l’instant, il est fort occupé à faire visiter à tous les correspondants de guerre (à ajouter ??)qui le veulent bien la ville de Novi Sad – anciennement Újvidék – afin d’évoquer face au monde entier le massacre de 1942, où la Honvèd et la police hongroise tuèrent des centaines de Serbes et de Juifs avant de les jeter dans le Danube.
...
Globalement, il semble n’avoir rien à cacher à ses amis britanniques – et pourquoi leur cacherait-il quelque chose d’ailleurs, attendu que c’est lui qui est (à ajouter)à l’origine de cette rencontre ?
...
et… le major-général Stanisław Sosabowski, qui vient le saluer avec sa poignée de survivants (267 hommes, et encore, en comptant les survivants (rescapés de l’équipage ?) d’un Halifax du 1586th !) avant de regagner ce jour l’Angleterre par avion.
...
… et de la généreuse Union Soviétique, part pour l’Angleterre accompagné de son sang : Stanisław Janusz Sosabowski, Staszek, son fils, qui a échappé au carnage de Varsovie est (et) a récemment été promu major.
...
« « ...
Madame Kondracka avait 14 ans le 10 février 1940 quand les soldats russes arrivèrent dans sa petite colonie de Julianka (près de l’actuelle Tarnopol) pour la déporter vers la Sibérie, ainsi que ses parents Szczepan et Katarzyna Grębowiec
,(à supprimer).
...
C'était notre maison,
ici nous nous avions nous-mêmes et notre famille (formulation étrange), et malgré le fait que nous vivions dans la pauvreté – et parfois même dans une grande pauvreté – nous étions heureux que je n’aie pas à cuisiner de la soupe à base d’écorce d'arbres ou de pelures de pommes de terre, et la croûte de pain est sacrée chez nous depuis ces jours. »
...

...
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John92



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MessagePosté le: Mar Aoû 23, 2022 17:49    Sujet du message: Répondre en citant

Juste une remarque:
"Madame Kondracka avait 14 ans le 10 février 1940...
elle se porta donc volontaire auprès de la Women's Volunteer Aviation Service...
pour débarquer enfin à Retkarn en juillet 1943"
Ce qui lui fait 17 ans. A mon avis, elle n'a pas l'âge légal pour s'engager. A moins que, pratique courante à l'époque, elle n'ait menti sur son âge. Dans ce cas, ne serait-il pas possible, pour donner encore plus de relief à ce coloriage, d'ajouter une phrase sur cette "modification" d'état civil?
John
PS: Démo, merci pour les photos
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Aoû 23, 2022 18:11    Sujet du message: Répondre en citant

Mais de rien John - je m'attache à en mettre souvent, ca rend le récit vivant, pour vous amis lecteurs. La formulation est la sienne - quand à l'âge... je la soupçonne en effet de ne pas avoir voulu moisir !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Sep 01, 2022 08:32    Sujet du message: Répondre en citant

Tyler nous envoie avec un peu de retard sur la Chrono la suite des aventures de SC Bose, l'Indien tellement indépendantiste qu'il croit que les Japonais sont ses meilleurs amis.


2 avril
Sphère de Co-Prospérité
Des Thaïlandais fort arrangeants
Singapour – Bangkok, dans la nuit
– Décidément, les voyages en avion de Subhas Chandra Bose et sa délégation sont scandés de nouvelles inquiétantes. Il y a quelques semaines, juste avant de se rendre en Birmanie pour inspecter la 1ère Division de l’Armée Nationale Indienne, Bose avait appris que toute l’Indochine s’était soulevée et que Saigon s’était libérée. Arrivé sur le sol birman, il n’avait pu rester sur place que quelques jours avant de manquer se faire rattraper par la déferlante de l’offensive britannique. C’est par miracle qu’il avait réussi à fuir Mergui à bord d’un avion de transport.
Cette fois, son voyage répond à un message des autorités thaïes reçu il y a quelques jours. Les Thaïs souhaiteraient « évoquer avec lui le sort des centaines de soldats de l’ANI (dont de nombreuses soldates !) qui se sont réfugiés en Thaïlande suite aux récents combats de Birmanie ». On parle même d’un chiffre pouvant atteindre le millier ! Les autorités japonaises n’ont pu lui refuser de se rendre à Bangkok pour négocier le passage d’un millier de soldats indiens de Thaïlande en Malaisie ! Et bien sûr, pour faire en sorte que leurs camarades japonais qui auraient connu un sort similaire puissent les accompagner…
Évidemment, Bose s’est bien rendu compte que la Thaïlande, depuis des mois, s’éloignait de l’Empire du Soleil Levant. On dit même qu’elle a négocié avec les Occidentaux pour ne pas perdre la face en Indochine ! Mais pour l’Indien, cela a peu d’importance. Il va rencontrer les autorités thaïes et voir ce qu’il peut faire pour secourir ces mille camarades qui l’ont suivi dans sa lutte contre l’oppresseur britannique. Bien sûr, il sera comme toujours flanqué du major Takahashi, qui va s’échiner pour tout ce qu’il fera soit favorable au Japon.
Mais ce voyage, comme le précédent, se déroule sur un fond de plus en plus sombre pour le Japon et ses alliés. Car pendant ce temps, les Chinois sont sur le point de libérer Canton, la Birmanie tout entière sera bientôt perdue pour les Japonais, la Thaïlande s’efforce de s’acheter une virginale neutralité… Pire (pour Bose), on signale plusieurs cas de mutinerie dans 2e Division (en formation !) et dans le camp d’entraînement de l’ANI à Kuala Lumpur. Tant pis ! Subhas Chandra Bose, au nom de son Gouvernement Provisoire de l’Inde Libre, mène sa barque comme il peut, l’œil rivé sur l’horizon de l’indépendance indienne.


11 avril
Sphère de Co-Prospérité
Des amis (inattendus) qui vous veulent du bien
Bangkok
– C’est très discrètement que Subhas Chandra Bose est reçu au palais royal, accompagné de l’un de ses plus fidèles conseillers, Debnath Das – et toujours suivi du major Takahashi. Certes, l’indépendantiste indien ne s’attendait pas à être accueilli en fanfare, au vu du contexte politique, mais il espérait au moins une assistance nombreuse lors de son audience. A force de répéter que la Thaïlande est et a toujours été neutre dans le conflit en cours, peut-être que même en très haut lieu, on a fini par y croire…
Ces derniers jours, Bose a rencontré des membres de la diaspora indienne, ainsi que les officiers les plus gradés parmi les neuf cents soldats de l’ANI “séjournant” en Thaïlande. Expédier tout ce monde en Malaisie pour reprendre la lutte semble inenvisageable au vu des nouvelles dispositions du gouvernement thaïlandais. Sauf à privilégier des initiatives individuelles… Mais le moral est bien bas chez les soldats indiens, et Bose ne peut que le comprendre. Comment leur faire croire que la route de Delhi soit encore ouverte ? Les Japonais ont été boutés hors de Birmanie et d’Indochine (la poche de Hanoi-Haiphong est anecdotique aux yeux de l’indépendantiste indien). « Tous les chemins mènent à Delhi comme à Rome ! » a assené Bose à son auditoire, qui n’a pas manifesté un grand enthousiasme. C’est pourquoi Bose a demandé à Raghavan, un spécialiste des finances, comment, avec l’aide de la diaspora indienne sur place, on pourrait faciliter la vie sur place ou financer le retour en territoire contrôlé par les Japonais du plus possible des volontaires de l’ANI. Bose pressent que Londres, Marseille et Washington mettront bientôt la pression sur Bangkok pour que ses soldats soient bel et bien internés ! Il faut donc agir avant. Emprunter à la Thaïlande de quoi financer son entreprise semble difficilement faisable, mais qui ne tente rien…
Et ça ne s’arrange pas, songe l’Indien en pénétrant dans le palais. Canton est tombée la veille. L’avant-veille, les Britanniques atteignaient la frontière thaïlandaise à Aye Chan Thar Ya grâce au… Calcutta Light Horse ! Et lui n’a plus de nouvelles depuis des semaines de son secrétaire d’Etat à l’Armée, A.N. Sahay, et de son ministre des Finances, A.C. Chatterjee, qu’il avait envoyés en début d’année respectivement à Hanoï et Saigon, demander l’appui financier des communautés indiennes en Indochine. De quoi enrager… et se poser des questions.
………
Mais à la sortie du palais, Bose est quelque peu ragaillardi. Tout d’abord, le prince Wan Waithayakon lui a fait l’honneur de prendre le thé avec lui, pendant que le major Takahashi était fermement convié à une cérémonie quelconque organisée par l’armée thaïe. Ensuite, le prince, le président de la Cour suprême thaïlandaise et le président de la loge culturelle du Thai-Bharat lui ont transmis une proposition des plus amicales. Le grand prêtre du temple du Wat Mahathat, touché par le courage de Subhas Chandra Bose et en accord avec Mahoyang, le prêtre de la famille royale thaïe, a décidé d’offrir l’hospitalité au leader indépendantiste indien dans un monastère bouddhiste en Thaïlande quand la guerre serait sur le point de s’achever et jusqu’à ce que la poussière des douloureux événements en cours – dont la Thaïlande a eu grand courage de se tenir à l’écart – soit retombée, afin qu’il puisse reprendre sa juste lutte dans de meilleures conditions. Bose, très touché, promet de garder le contact avec ces Thaïs qui lui veulent du bien…
………
Quelques jours plus tard, Bose repartira pour Singapour avec les officiers de l’ANI les plus gradés parmi ceux réfugiés en Thaïlande. Pas autant d’hommes qu’il aurait aimé, mais on lui a fait comprendre que la Thaïlande devait rester – comme elle l’a toujours été ces dernières années, cela va de soi – au-dessus de la mêlée, et ne surtout pas montrer une préférence quelconque dans le conflit en cours.
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John92



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MessagePosté le: Jeu Sep 01, 2022 08:49    Sujet du message: Répondre en citant

Bien sûr, il sera comme toujours flanqué du major Takahashi, qui va s’échiner pour que (à ajouter ?)tout ce qu’il fera soit favorable au Japon.
...
Pire (pour Bose), on signale plusieurs cas de mutinerie dans la (à ajouter ? )2e Division (en formation !) et dans le camp d’entraînement de l’ANI à Kuala Lumpur.
...
Tant pis ! Subhas Chandra Bose, au nom de son Gouvernement Provisoire de l’Inde Libre, mène sa barque comme il peut, l’œil rivé sur l’horizon de l’indépendance indienne.
...
C’est pourquoi Bose a demandé à Raghavan, un spécialiste des finances, comment, avec l’aide de la diaspora indienne sur place (locale ?), on pourrait faciliter la vie sur place ou financer le retour en territoire contrôlé par les Japonais du plus possible des volontaires de l’ANI. Bose pressent que Londres, Marseille et Washington mettront bientôt la pression sur Bangkok pour que ses soldats soient bel et bien internés ! Il faut donc agir avant. Emprunter à la Thaïlande de quoi financer son entreprise semble difficilement faisable, mais qui ne tente rien…
...
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MessagePosté le: Jeu Sep 01, 2022 09:20    Sujet du message: Répondre en citant

Merci John !
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MessagePosté le: Jeu Sep 01, 2022 10:59    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Bien sûr, il sera comme toujours flanqué du major Takahashi, qui va s’échiner pour tout ce qu’il fera soit favorable au Japon.


A tout ce qu'il fasse soit ?

Hypocrisie : Fait de déguiser son véritable caractère, d'exprimer des opinions, des sentiments qu'on n'a pas.
Similar: dissimulation duplicité fausseté fourberie

Exemple : les thaïlandais sont de sacrés Hypocrites. Mais ce n'est pas grave, car dans les pays d'Asie, l'Hypocrisie n'est jamais que le sobre voile des conventions sociales.
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