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Europe occupée - Avril 1944
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Oct 09, 2022 11:09    Sujet du message: Répondre en citant

21 avril
Großer Reich
Déménagement
Berlin
– Les “festivités” de son anniversaire passées, le Führer décide de se remettre au travail. Pas question de retourner au Berghof, où il a déjà passé trop de temps, entre repos et guérison ! Hitler reprend effectivement son train blindé, mais cette fois, c’est en direction de l’Adlerhorst, en Hesse. En effet, une offensive judéo-ploutocrate semble bien avoir été lancée en France – il faut qu’il s’occupe d’y remédier au plus tôt.
En montant dans le wagon qui va l’emmener vers l’ouest, le dictateur eut donc montrer qu’il est toujours aussi énergique ! Mais sur les deux marches de la voiture, il chancelle pourtant – s’accrochant même un bref instant à la rampe, tandis que tous ceux qui l’entourent peuvent observer que sa main droite tremble fortement. L’attentat a décidément fait des dégâts dans sa chair – quant à son esprit, seul le temps le dira…

Etat-croupion
Sans espoir (?)
Slovaquie “insurgée”
– Le temps s’améliore substantiellement au-dessus de la zone tenue par le soulèvement – même si ce n’est pas encore l’été, c’est toutefois largement suffisant pour que l’Axe relance avec violence ses efforts un peu désordonnés pour mettre enfin un terme à cette ridicule nuisance carpatique.
Dans les gorges de Strečnianska, le KG Ohlen expérimente. Instruit de ses rudes échecs face aux Franco-Slovaques et bénéficiant (enfin !) d’un appui aérien comme de vols de reconnaissance, l’Oberst Conrad von Ohlen envisage désormais de traverser la Váh en canots pneumatiques afin de prendre de flanc la ligne de défense adverse. De fait, sur la rive nord, il n’y a rien… même si, pour être précis, il devrait y avoir quelque chose : les Partisans du lieutenant Piotr Alexeyevich Veličko. Mais ce dernier n’a même pas songé à prendre position pour défendre les ruines du Starý Hrad, forteresse abandonnée du XIIIe siècle dont les ruines dominent pourtant une bonne part de la vallée, tout occupé qu’il est à résoudre encore et toujours des questions politiques sans la moindre importance réelle. L’occasion est trop belle : profitant de ce que les cieux sont avec eux, les Landsers traversent la rivière en canots pneumatiques sans opposition et passent ensuite la nuit à installer des armes lourdes entre les tours croulantes du vieux château. Demain, ils feront parler la poudre.
Plus à l’est, le KG Schäfer monte lui aussi en pression : fonçant vers les positions ennemies, il remonte avec vigueur le long de la vallée de Liptov, menaçant désormais le col de Čertovica par où passe la route de Brezno. Pendant ce temps, Schmidt sécurise Pusté Pole ainsi que la route Hranovnica – Telgárt. La menace d’un effondrement de la droite slovaque se précise. Et même si la lutte continue, bien sûr, le commandement local ne cache pas son pessimisme. C’est alors qu’un nouveau chef arrive du QG : le capitaine Ján Juraj Stanek, échappé de Bratislava – mais sans son unité, disparue dans la confusion ! – et auquel Ján Golian vient de trouver une nouvelle affectation. Pour se faire pardonner son échec, Stanek passera la nuit à rallier soldats, Partisans et chars (mais oui !), tous plus ou moins dispersés dans son secteur, afin de reconstituer une force efficace.
Pendant ce temps, l’ouest, le Kampfgruppe Schill continue d’éliminer méticuleusement tout ce qui ressemble à un opposant à Topo’čany, tandis que les unités territoriales de la région de Zvolen lancent un coup de sonde vers Banská Bystrica. Bien leur en prend : contre toute attente, la résistance de cette zone s’effondre, sapée par les abandons de poste et l’absence d’organisation. Le commandant local, le colonel Ladislav Bodický, fuit même ses troupes pour remonter seul vers Biel’ Potok. Furieux de cette nouvelle défaillance, Golian le démet et le remplace par le lieutenant-colonel Ján Černek, lequel a désormais la lourde tâche de rallier – lui aussi – des troupes en débâcle sur lesquelles le Reich pèse de plus en plus lourd…

Hongrie ré-axée
Et pendant ce temps-là, sur les ondes
Balkans
– Les “radios pirates” A duna hullám et Az Igazi Magyar poursuivent leurs émissions – à présent moins occupées à convaincre la Hongrie de cesser le combat qu’à tenter de démoraliser ceux parmi les Magyars qui pensent encore qu’il y a un espoir dans la collaboration avec l’Allemagne. Encore faut-il le faire avec subtilité… Au menu du soir, donc, pas de digression sur le sort que le Reich fait subir au royaume, mais plutôt un long plaidoyer sur la purge en règle que subit actuellement la Honvèd, alimenté par des rapports d’espions et des indiscrétions de toutes sortes. Quitte – pour conserver une certaine discrétion – à broder un peu, à modifier certains noms, voire à mentir carrément ! De toute façon, la situation de l’armée hongroise est actuellement telle qu’il n’est pas besoin de beaucoup d’imagination pour décrire les pires situations – tant il est vrai que, selon l’adage, avec des amis comme Hitler…


22 avril
Etat revenant
Retour au pays
Lviv (RSS d’Ukraine)
– Mauvais temps sur les Carpates et l’Ukraine – et ça ne semble pas près de s’arranger. Les hommes de la mission Šmidke en seront donc quittes pour un détour en Pologne demain (la météo sur la région de Lublin devrait être correcte) avant de regagner enfin leur pays dans la soirée. Ils pourront ainsi constater que l’URSS ne ment pas : l’aide logistique s’organise, et l’on prévoit dès demain plusieurs largages (voire des livraisons – après tout, les Slovaques disposent de plusieurs aérodromes !). Quant à la 2e Brigade aéroportée tchécoslovaque, elle vient justement d’arriver à Przemyśl. Et il ne semble pas question de remiser les parachutes au placard, malgré les craintes de certains !

Surenchère
Slovaquie “insurgée”
– Depuis la rive nord de la Váh, confortablement positionnées entre les murs du Starý Hrad, les armes lourdes du KG Ohlen ouvrent le feu au petit matin sur les positions des insurgés. Alors que ceux-ci doivent faire face un nouvel assaut allemand, mortier de 81 mm et MG-42 ravagent les lignes des Français comme des Slovaques.
La petite force du major J. Dobrovodský, incapable de se défendre dans ces conditions, doit se replier en hâte vers Vrútky en abandonnant les gorges de Strečnianska – une position pourtant très favorable ! Elle a tenu cinq jours face à un adversaire très supérieur en armement, sinon en nombre. Et surtout, elle est désormais très amoindrie… Les Français, en particulier, ont beaucoup souffert – il est question de les envoyer souffler à Sklabina, le temps de les réorganiser.
C’est que les Slovaques ont toujours grand besoin d’eux ! En effet, derrière les gorges de Strečnianska, c’est la vallée de Martin : un terrain ouvert, où les Allemands seront en mesure de déployer un certain nombre de panzers que les faibles moyens antichars de l’insurrection auront évidemment du mal à arrêter. Décidément, la défaillance de Piotr Veličko n’a pas fini de faire des dégâts et des morts. Et même si le fautif a déjà promis de se rattraper en contribuant à la future défense de Vrútky, la confiance entre Partisans et militaires est désormais bien chancelante…
Plus à l’est, les choses ne vont guère mieux. Face au KG Schäfer qui se rue vers l’est, le capitaine Ján Juraj Stanek continue de réorganiser ses hommes – il dispose désormais de 2 000 combattants, avec (l’équivalent…) d’une compagnie d’artillerie et même un peloton de LT-40. C’est ridiculement peu à l’échelle du Front de l’Est – mais à celle de la “campagne de Slovaquie” (1), c’est énorme. Observant à la jumelle les positions dégarnies de l’adversaire – puissant mais encore moins nombreux – Stanek acquiert une conviction : il faut frapper Telgárt dès demain matin, afin de sortir au plus vite la route Hranovnica – Telgárt des griffes du KG Schmidt et de menacer les arrières du KG Schäfer. En manœuvrant de la sorte, il serait possible de tenir le centre du “front” de l’insurrection… au moins pour un temps encore.
Dans les autres secteurs, c’est la mêlée – le Kampfgruppe Schill attaque toujours à Topo’čany et les unités locales de police et de sécurité font de même au sud de Banská Bystrica. La pluie qui s’abat sur tout le pays n’aide certes pas les attaquants – mais dans le second cas, à l’évidence, Ján Černek se montre plus compétent (et valeureux !) que Ladislav Bodický…
Hélas, les insurgés vont avoir un nouvel ennemi : vexée par les bruyants efforts du Kampfgruppe Schill alors qu’elle accumule les déconvenues, la Heer engage un nouveau groupement tactique : le KG Volkmann (major Otto Volkmann) – soit un agglomérat improvisé d’unités régulières aussi usées que compétentes. Celui-ci franchit aujourd’hui la frontière nord à Orava – contournant donc le verrou de Vrútky pour progresser vers Ružomberok après avoir sécurisé Trstená, sur sa gauche. Une manœuvre assez élégante : l’Axe parait enfin commencer à prendre au sérieux l’insurrection. Quoique sans parvenir à résoudre son irritant problème d’effectifs : ses troupes restent en infériorité numérique !
Malgré le mauvais temps qui revient, les affaires de l’insurrection semblent donc très loin de s’améliorer.

Hongrie ré-axée
La saison américaine
Budapest
– Après plusieurs jours de pluie et de report, l’aviation américaine peut enfin frapper la capitale hongroise, en coordination absolument pas planifiée avec les opérations en cours sur le Danube. Pas moins de 180 B-17 et B-24, escortés par 137 P-38 et P-47, visent les installations de l’île Csepel – et plus globalement les secteurs industriels situés au sud de la Perle du Danube. « Hungary is on the list ! » comme dit la BBC.
Confrontée à ce premier raid massif, la Magyar Királyi Honvéd Légierő – encore pour partie en train de se réorganiser suite au Kiugrás du 13 avril – réagit avec un peu d’improvisation, mais tout le monde s’y met : 16 Bf 109 G, 4 Mavag Héjà et même 12 Me 210 Ca (pour partie du 4/2 Ungvar de chasse de nuit !) foncent vers les boxes américaines, aidés par les chasseurs en maraude du JG 27.
La mêlée passée, l’Axe revendique cinq quadrimoteurs et deux chasseurs bipoutres. Les Magyars, qui en sont encore à affiner leurs tactiques, pensent avoir abattu quatre bombardiers et un P-38, contre la perte de cinq des leurs : deux Bf 109, deux Me 210 Ca et un Héjà – mais pour ce qui est des trois autres, vu leur état à l’atterrissage, il n’est pas certain qu’ils revolent avant longtemps. A l’évidence, les avions les plus anciens de la MKHL ne font vraiment plus le poids face aux Alliés, qu’il s’agisse des vieux monomoteurs ou même des Zerstörer locaux, désormais plus dangereux pour leurs pilotes que pour leurs adversaires. Ainsi, l’équipage d’un des Me 210 abattus (sergent Dezső Zsámboki, pilote, sergent Géza Sallós, mitrailleur et radio) périt dans son avion. Le second Me 210 doit atterrir en urgence – il est alors mitraillé au sol par les Américains, tuant les sergents Kornél Nagy et István Kuthy en train d’évacuer !
Un bilan mitigé donc – surtout que pendant ce temps, la capitale hongroise déplore 1 073 morts et 526 blessés. L’USAAF n’est pas réputée pour la précision de ses bombardements… Cependant, ses bombes n’en ont pas moins fait de gros dégâts aux cibles visées, notamment le centre ferroviaire de Ferencváros, mis hors service pour plusieurs semaines).
En ces temps de haine et de mort, une incongruité… Alors qu’il rentre vers sa base, le leutnant Franz Stigler croise un B-17 fortement endommagé, le B-17 F Ye Olde Pub, piloté par le sous-lieutenant Charlie Brown. Le bombardier, le nez fracassé, ses commandes en partie hors service, son armement pour ainsi dire neutralisé (3 mitrailleuses opérationnelles sur 11), ses membres d’équipage presque paralysés par le froid de l’altitude quand ils ne sont pas blessés, constitue une proie facile. S’il vole encore droit, c’est qu’il est sur pilote automatique : Brown, manquant d’oxygène, a pendant un moment perdu conscience. Une victoire facile…mais, loin de l’achever, Stigler va plutôt accompagner l’épave volante, en tentant à plusieurs reprises de convaincre son pilote de se poser en Hongrie avant finalement d’abandonner la poursuite. Sans oublier de saluer ! L’incident restera longtemps secret – les Américains n’avaient aucun intérêt à en faire mention, tandis que Stigler, lui, risquait carrément la cour martiale. Brown et lui se retrouveront finalement en 1990 au Canada, après des recherches lancées par l’Américain – lequel n’habitait à ce moment qu’à 350 kilomètres de son ancien ennemi ! Aujourd’hui, la photographie des deux aviateurs devant une vue d’artiste de Ye Olde Pub est bien connue des amateurs.
Un beau geste chevaleresque, donc – mais qui ne doit pas faire oublier les réalités de la lutte qui se poursuit contre l’Allemagne nazie. De fait, les équipages ayant évacué des bombardiers responsables de « raids terroristes » y sont souvent lynchés, une fois au sol, par une foule en colère, quand ils n’ont pas été abattus au bout de leurs parachutes…

Dague
Nagykanizsa (Hongrie)
– Passée la désagréable interruption de son entraînement lors de l’épisode du 13 avril – il a fallu qu’elle contribue comme bien d’autres à la mise au pas du royaume magyar – la SS-Freiwilligen Gebirgs-Brigade Kama (Standartenführer Helmuth Raithel) est enfin déclarée opérationnelle ! Au prix, il est vrai de quelques menus aménagements dans son programme de formation si long et si chargé…Mais c’est qu’il y a encore une urgence.
Les nouveaux SS, frais émoulus de cette formation et encore tout heureux d’avoir prêté serment de fidélité au Führer, quittent donc la Hongrie pour passer en Bosnie. Ils ont l’ordre de se déployer dans la zone montagneuse entre Doboj et Tuzla, à la charnière entre les positions retranchées III. SS-GAK et une 20. Armee en pleine retraite.


23 avril
NEF
Exécution sommaire
Prison de la Santé (Paris)
« 346-486 ! Par ici. Tu es demandé. »
Le ton lugubre du gardien qui vient le chercher en pleine promenade ne dérange pas 346-486, qui se permet un sourire : il en a fallu du temps ! La veille, quand Otto Abetz en personne était venu lui rendre visite, il avait cru voir la fin de la petite plaisanterie. Hélas, il n’en avait rien été. Le Préfet Chiappe en personne avait, paraît-il, donné des ordres pour que tout soit parfaitement en règle avant de procéder à la libération du prisonnier, et bien sûr, des paperasses administratives avaient réussi à faire rebrousser chemin à l’ambassadeur du Reich ! Satané Chiappe ! Finalement, la gauche avait peut-être eu raison de le virer, en 34 ! « Quand je pense, songe Bucard, que j’ai été manifester pour lui à l’époque, quel ingrat ! » Bon, en plus, apparemment, ses camarades arrêtés en même temps que lui ne vont pas être libérés, il va falloir qu’il y travaille dès sa sortie.
Tout en remuant ces pensées, le ministre (car il l’est toujours, pour autant qu’il le sache) ne se rend compte qu’au dernier moment qu’on l’emmène, non au parloir ou vers la sortie, mais… dans la bibliothèque ? Normalement déserte à l’heure de la promenade, bien sûr. Soudain, il se retrouve face à trois prisonniers, armés de lames artisanales – les deux gardiens ont disparu en verrouillant la porte derrière eux. « Qui vive ? France ! » hurle Bucard en guise d’appel à l’aide. Mais le cri de ralliement du Francisme lancé par le vétéran du Chemin des Dames n’a cette fois aucun effet.
Un quart d’heure plus tard, on le retrouvera agonisant dans une mare de sang – déjà presque inconscient, il râle en récitant des vers latins. Il mourra de ses blessures à l’infirmerie de la prison quelques minutes après y avoir été transporté.

Etat revenant
Surenchère
Slovaquie insurgée
– Il fait à nouveau beau – ou tout au moins passable – sur le réduit insurgé. Les VVS sont donc de sortie pour frapper les lignes de communications allemandes, qu’il s’agisse de la 3e Armée Aérienne de Serguei Krasovski (un peu gênée par les éléments à compter de midi) ou de la 8e Armée Aérienne de Timofei Kutsevalov (rattachée au 3e Front Biélorusse, mais Joukov supplée de plus ou moins bonne grâce aux difficultés de son voisin). De toute façon, chacun sait que les aviateurs soviétiques n’ont pas peur de voler sous la pluie, même pour aider d’anciens fascistes… Et les Slovaques ont grand besoin d’aide aujourd’hui !
Le KG Ohlen est enfin sorti des gorges de Strečnianska pour rentrer dans Vrútky – il affronte désormais une force composite constituée des restes de la garnison du major J. Dobrovodský et des partisans de Piotr Veličko, dont la fiabilité, sinon le courage, reste perfectible. Les Slovaques combattent bravement ! Mais en vain – la ville est occupée en fin de journée, tandis que le KG Junck, qui a fini son grand détour par Žilina, entre à son tour dans la vallée pour prendre part au combat. La chute de tout le secteur semble imminente.
Plus à l’est, du côté de Ján Juraj Stanek, les choses vont à peine mieux. Assaillant dès l’aube un KG Schmidt bien trop sûr de lui, la force slovaque s’empare de Telgárt en fin de matinée, rejetant l’adversaire nazi dans les montagnes après de durs combats urbains – lesquels rasent presque complétement la localité, dont la population souffre beaucoup. Ce beau succès (100 ennemis tués ou prisonniers, contre moins de 15 pertes) n’en appelle hélas pas d’autres. En effet, à l’approche de Besník (au-delà de Telgárt, sur la route de Hranovnica), les Slovaques sont arrêtés par de vigoureuses contre-attaques allemandes. Le KG Schmidt s’est déjà ressaisi, notamment en faisant monter des renforts de Spišská Nová Ves, enfin sécurisé – et cette fois-ci, c’est lui que le terrain sert ! L’armée slovaque paie alors très vite la lourdeur de sa manœuvre (sa tactique prône avant tout la défense statique, tandis qu’elle attaque une compagnie à la fois !), doublée d’une véritable incompétence dans l’exécution : peu (voire pas du tout) de reconnaissance préalable, pas de coopération interarmes, absence de camouflage, aucune réserve en cas de rupture du front… Tous les travers de l’armée française des années Trente (2), avec d’ailleurs les mêmes pénuries en radio, DCA et antichars. L’ensemble est encore aggravé par le fait que bon nombre d’officiers doivent reconnaître qu’ils manquent d’expérience du combat – ce qui veut dire qu’en réalité, ils n’en ont pas du tout !
Les combats se poursuivent donc tout le reste de la journée sans résultat concluant. Il en est d’ailleurs de même à Topo’čany et au sud de Banská Bystrica – à terme, toutefois, la lutte ne saurait être que défavorable aux locaux, écrasés sous l’artillerie adverse, des mortiers aux canons d’assaut.
Quant au KG Schäfer, pas du tout inquiet pour ses arrières en dépit des ambitions de Stanek, il continue de progresser et approche de Liptovský Mikuláš – donc à terme, de Ružomberok, manœuvrant en pince avec le KG Volkmann, qui descend lui-même du nord. Les troupes insurgées risquent doc bien de se faire couper en deux ! En désespoir de cause, le commandement slovaque organise en urgence à Bieľ Potok un bouchon formé des garnisons de Mikulášskej, de Ružomberok… et de l’aérodrome de Mokraï, lequel risque de se trouver assez vite menacé par les tirs adverses.

Retour aux affaires
Aérodrome de Rohozná
– En fin d’après-midi, les premiers appareils porteurs de l’étoile rouge atterrissent sur le principal terrain tenu par l’insurrection – ils n’ont pas été annoncés, mais la DCA locale ne risque pas de leur tirer dessus, il n’y en a pour ainsi dire aucune. A leur bord, des armes, des munitions… mais aussi des conseillers soviétiques et même des éclaireurs de la 2e Brigade aéroportée tchécoslovaque, dont l’arrivée en masse est désormais imminente ! L’espoir renait un peu dans les rangs slovaques – leurs chefs ont presque du mal à y croire. Et dans la soirée, l’arrivée à Banská Bystrica des hommes de la mission Šmidke – revenus victorieux ou presque d’URSS – offre enfin à Ján Golian la perspective dont il avait si cruellement besoin.
L’insurrection est désormais officiellement le fait de la nouvelle 1ère Armée tchécoslovaque, placée sous son commandement direct – certes, les lettres de nomination ne sont pas encore arrivées de Londres, mais tout vient décidément à point à qui sait attendre. Une réorganisation est donc à prévoir dans les jours à venir. Quoiqu’il en soit, déjà encouragé par ce début de reconnaissance – lequel signe assurément l’arrivée prochaine et massive d’armements, ainsi que (du moins l’espère-t-il !) de nombreuses troupes régulières – le tout neuf général Golian signe l’ordre de mobilisation générale de la population civile encore sous son contrôle. Tous les hommes de moins de 35 ans sont appelés sous les drapeaux ! Ils ne sont certes pas tous forcément bien formés… mais de toute façon, avec les événements en cours, ce n’est pas comme si Ján Golian avait le choix : il faut du monde sur le front, sinon ses soldats sont voués à être débordés, fractionnés puis massacrés ! Charge donc à la Slobodný slovenský vysielač de diffuser la nouvelle – essentiellement par émetteurs montés sur des voitures, son antenne fixe ayant été détruite par les bombardements allemands (3). Une vaste réorganisation des insurgés semble donc bel et bien à prévoir dans les jours à venir.

Hongrie ré-axée
Exaspération
Budapest
– Le Standartenführer Edmund Veesenmayer va de déception en déconvenue. Après le raid catastrophique sur l’usine de Györ, qui a littéralement anéanti la production aéronautique locale (il est question de remettre en marche la production des usines MWG… dans trois mois !), après la dislocation d’une bonne moitié de la Honvèd (qui doit pourtant revenir en ligne au plus tôt face aux Bolcheviques !), après la réorganisation complète (et toujours en cours) de la production de carburant comme de bauxite au bénéfice du Reich, le SS apprend que son “protégé”, Szálasi, prévoit de passer ces trois prochains jours à rédiger une future constitution corporatiste, intégrant notamment en détail une notion de “magyarisme” aussi fumeuse qu’inutile ! Il n’y a vraiment rien de plus urgent dans le pays !
Le tout alors que la loi martiale récemment décrétée suffit tout juste à faire tenir tranquille l’ancien royaume ! Heureusement – le Führer soit loué ! – nous ne sommes pas en France, en Pologne ou en Yougoslavie…
Non décidément, ces Croix-Fléchées n’en finissent pas de démontrer qu’ils ne sont capables que d’une agitation vaine et incompétente. Il va donc falloir qu’en bon représentant de la race des Seigneurs, le Standartenführer prenne directement les choses en main… avec le concours de ses camarades récemment arrivés d’Allemagne.


Notes
1- Pour reprendre l’appellation des historiens locaux actuels.
2- Laquelle avait formé l’armée tchécoslovaque – évidemment, celle-ci ne put jamais bénéficier de la moindre mise à jour, non plus que ses successeurs…
3- Parmi les animateurs de l’antenne, citons Ján Cikker, futur fameux compositeur pour piano !
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Hendryk



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MessagePosté le: Dim Oct 09, 2022 11:49    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
En ces temps de haine et de mort, une incongruité… Alors qu’il rentre vers sa base, le leutnant Franz Stigler croise un B-17 fortement endommagé, le B-17 F Ye Olde Pub, piloté par le sous-lieutenant Charlie Brown. Le bombardier, le nez fracassé, ses commandes en partie hors service, son armement pour ainsi dire neutralisé (3 mitrailleuses opérationnelles sur 11), ses membres d’équipage presque paralysés par le froid de l’altitude quand ils ne sont pas blessés, constitue une proie facile. S’il vole encore droit, c’est qu’il est sur pilote automatique : Brown, manquant d’oxygène, a pendant un moment perdu conscience. Une victoire facile…mais, loin de l’achever, Stigler va plutôt accompagner l’épave volante, en tentant à plusieurs reprises de convaincre son pilote de se poser en Hongrie avant finalement d’abandonner la poursuite. Sans oublier de saluer ! L’incident restera longtemps secret – les Américains n’avaient aucun intérêt à en faire mention, tandis que Stigler, lui, risquait carrément la cour martiale. Brown et lui se retrouveront finalement en 1990 au Canada, après des recherches lancées par l’Américain – lequel n’habitait à ce moment qu’à 350 kilomètres de son ancien ennemi ! Aujourd’hui, la photographie des deux aviateurs devant une vue d’artiste de Ye Olde Pub est bien connue des amateurs.

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John92



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MessagePosté le: Dim Oct 09, 2022 12:00    Sujet du message: Répondre en citant

...
En montant dans le wagon qui va l’emmener vers l’ouest, le dictateur eut (veut) donc montrer qu’il est toujours aussi énergique !
...
Mais ce dernier n’a même pas songé à prendre position pour défendre les ruines du Starý Hrad, forteresse abandonnée du XIIIe siècle dont les ruines (restes ?? ) dominent pourtant une bonne part de la vallée, tout occupé qu’il est à résoudre encore et toujours des questions politiques sans la moindre importance réelle.
...
Pendant ce temps, à(à ajouter ?? )l’ouest, le Kampfgruppe Schill continue d’éliminer méticuleusement tout ce qui ressemble à un opposant à Topo’čany, tandis que les unités territoriales de la région de Zvolen lancent un coup de sonde vers Banská Bystrica. Bien leur en prend : contre toute attente, la résistance de cette zone s’effondre, sapée par les abandons de poste et l’absence d’organisation. Le commandant local, le colonel Ladislav Bodický, fuit même ses troupes pour remonter seul vers Biel’ Potok. Furieux de cette nouvelle défaillance, Golian le démet et le remplace par le lieutenant-colonel Ján Černek, lequel a désormais la lourde tâche de rallier – lui aussi – des troupes (forces ?? ) en débâcle sur lesquelles le Reich pèse de plus en plus lourd…
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Alors que ceux-ci doivent faire face à(à ajouter ? )un nouvel assaut allemand, mortier de 81 mm et MG-42 ravagent les lignes des Français comme des Slovaques.
...
De fait, les équipages ayant évacué des bombardiers responsables de « raids terroristes » y (à supprimer ?) sont souvent lynchés, une fois au sol, par une foule en colère, quand ils n’ont pas été abattus au bout de leurs parachutes…
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Le KG Schmidt s’est déjà ressaisi, notamment en faisant monter des renforts de Spišská Nová Ves, enfin sécurisé (sécurisée ? google me dit que c’est une ville mais peut-être pas à l’époque) – et cette fois-ci, c’est lui que le terrain sert !
...
Les troupes insurgées risquent doc (donc) bien de se faire couper en deux !
...
A leur bord, des armes, des munitions… mais aussi des conseillers soviétiques et même des éclaireurs de la 2e Brigade aéroportée tchécoslovaque, dont l’arrivée en masse est désormais imminente ! L’espoir renait un peu dans les rangs slovaques – leurs chefs ont presque du mal à y croire. Et dans la soirée, l’arrivée à Banská Bystrica des hommes de la mission Šmidke – revenus victorieux ou presque d’URSS – offre enfin à Ján Golian la perspective dont il avait si cruellement besoin.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Oct 10, 2022 10:09    Sujet du message: Répondre en citant

J'oubliais de le préciser, mais l'Europe centrale est le terrain de jeu de Demo Dan et le NEF celui de Tyler.


24 avril
NEF
Arrière-pensées
Préfecture de Police de Paris (rue de la Cité, IVe)
– Touvier, Barthelemy, Oberg et Abetz forment un curieux arc de cercle devant le bureau de Jean Chiappe. Tous posent la même question (même si leurs raisons de la poser sont différentes) : que compte faire la Police parisienne pour retrouver les assassins de Marcel Bucard, leader du Francisme et ministre des Anciens Combattants du Nouvel Etat Français ? La dernière fois qu’on a vu Bucard vivant, il était accompagné de deux gardiens qui se sont évaporés depuis – à leurs domiciles, plus personne, évidemment. Depuis, les fouilles et enquêtes effectuées par tout ce que Paris compte de gestapistes et de policiers de tout poil, allemands ou français, n’ont rien donné : les deux individus ont filé à l’anglaise (au propre, qui sait !) et, d’après le voisinage, il y a plusieurs jours que leurs familles sont parties visiter des parents « en province ».
Victor Barthelemy se trouve là en tant que ministre de l’Intérieur – à ce poste, il ne fait en général que représenter Doriot, mais cette fois, le président du Conseil du NEF a laissé les coudées franches à celui qu’il laisse aussi diriger le PPF. A moins de quarante ans, Barthelemy pourrait être fier de son ascension, mais il a parfois du mal à s’y faire : se battre pour ses idées, manifester, préparer « le Grand Soir » (Barthelemy, comme d’autres, a été au PCF et même au Komintern dans sa jeunesse) ou « la Révolution Nationale », c’est une chose. Gouverner, gérer, administrer, c’en est une autre. Surtout quand le territoire administré est peuplé de citoyens de moins en moins dociles et rétrécit chaque jour un peu plus, tandis que l’autorité occupante prend de moins en moins de gants pour imposer ses moindres volontés… Ce qu’il ne faut pas faire pour la Nouvelle Europe ! Même en faisant fi de ses états d’âme, il a un peu l’impression qu’on l’a fichu au beau milieu de quelque chose qui le dépasse et que Doriot s’est mis volontairement en retrait sur la question, quitte à le laisser seul face à cet emm… de Chiappe, dont on n’arrive jamais à savoir ce qu’il pense.
Paul Touvier, directeur de la Police Secrète d’Etat, veut permettre à “sa” Police de faire la nique aux autres institutions du NEF pour de se faire bien voir du Chef… Et dans le même temps, il se demande si les renseignements qu’il va glaner pourraient être utiles à… disons à ses homologues du côté d’Alger, ou de Marseille peut-être, à présent. Et quels Résistants il pourrait faire discrètement libérer – enfin, à quels fauteurs de troubles il pourrait permettre de s’échapper, pour crédibiliser son personnage de partisan de cœur de la légalité républicaine… Car le vent a tourné et Touvier l’a bien senti.
L’Obergruppenführer Carl Oberg, chef de la SS et des polices allemandes en France, repense à la liste des principaux suspects et de leurs proches – il est évident que l’assassinat a été organisé grâce à de nombreuses complicités au sein même des organes gouvernementaux du NEF et que les deux assassins de Bucard sont déjà loin, mais il faudra bien que quelqu’un paye pour ce crime odieux défiant les Autorités d’Occupation et le National-Socialisme. C’est à ce défi qu’il faut répondre, avec la plus grande énergie, en appliquant aux familles des deux gardiens (et pourquoi pas à celles de leurs supérieurs) la règle qu’il a lui-même édictée l’année précédente pour mettre un terme aux assassinats de soldats allemands isolés (4).
Otto Abetz, l’ambassadeur d’Allemagne, affiche une mine attristée. Il avait tout de même embrassé publiquement à plusieurs reprises l’homme qu’on vient de retrouver exsangue et, depuis des années, il ne lui avait pas ménagé son soutien. Il n’a aucune envie d’être rappelé en Allemagne après cet énième “accident” touchant un de ses protégés… Quel dommage ! Marcel Bucard faisait un si bon contrepoids à l’influence de Doriot dans la construction d’une France acquise aux vertus du national-socialisme…
Sur qui miser à présent ? Déat a eu sa chance mais ne l’a pas saisie, Laval est grillé, les amiraux Platon et Laborde sont mort ou aux abonnés absents (de toutes façons, ils n’avaient pas l’aura qu’aurait pu avoir un homme comme le maréchal Pétain), Darnand n’est pas un vrai politique et semble avoir retrouvé une seconde jeunesse en jouant le nettoyeur de tranchées avec la Charlemagne à l’Est. De Brinon ? Il fut l’un des premiers Français à accorder du crédit au Führer dans les années 30 et il n’était pas trop mauvais quand il gérait le Comité France-Allemagne… A creuser… Où en est la conversation ? Ah oui ! Que compte faire la Police parisienne, etc. Dans le fond, Abetz s’en fiche profondément, mais en diplomate, il juge qu’il est temps de troquer sa mine attristée pour un regard inquisiteur assorti à celui des deux gestapistes présents (l’Allemand et le Français).
Jean Chiappe sait encaisser. Depuis plusieurs minutes, il se contente de renvoyer la balle avec des phrases courtes pour jauger ses quatre interlocuteurs sans rien dévoiler du fond de sa pensée. Les temps sont difficiles. L’heure est grave. Les excès deviennent la règle. Mais le meurtre de deux représentants de l’ordre ne devait pas rester impuni. Et si M. Bucard a été saigné comme un porc de façon artisanale et non par la droite et inflexible guillotine républicaine, ma foi… Il faut maintenir l’équilibre pour que la Police, “sa” Police, ne penche ni d’un côté ni de l’autre. Si l’on veut éviter qu’elle cède aux sirènes de ces Résistants manipulés par Moscou, il faut répondre avec sévérité aux attaques dont elle est l’objet, quels qu’en soient les auteurs !
– Messieurs, conclut Chiappe, s’adressant en particulier à Oberg et à Touvier, nous avons déjà plusieurs pistes pour retrouver nos suspects et nous comptons bien y parvenir, c’est une question d’honneur pour la Police de Paris. Comprenez donc que si vos offres de service nous touchent, nous allons nous efforcer de régler la question sans faire appel à… des institutions externes. Je vous tiendrai bien sûr informés régulièrement des progrès de l’enquête. Il va sans dire que je serais ravi de bénéficier des renseignements que vous pourriez obtenir de votre côté selon vos propres méthodes.
Ou comment éconduire en quelques mots, le plus poliment du monde, le haut du panier des forces collaborationnistes et occupantes du pays. Oberg ne croit pas un instant à la volonté de la PP de trouver les coupables et compte bien enquêter à sa manière. Touvier est vexé que Chiappe l’ait regardé en parlant des « institutions externes ». Abetz continue de se demander qui va pouvoir maintenir l’ordre ou plutôt contrôler le désordre dans le panier de crabes dont il a plus ou moins la charge depuis presque quatre ans. Barthelemy a toujours l’impression de porter un costume trop grand pour lui mais se demande si ce Chiappe est un ennemi de l’Etat doriotiste, un tourne-casaque opportuniste ou simplement un serviteur rétif ? Comme beaucoup de Français haut placés qui sont restés en Métropole depuis Quarante, c’est sûrement un peu des trois, mais le mélange a dû évoluer au fil du temps. Le tout est de savoir où il en est à présent…

Etat revenant
Surenchère
Slovaquie insurgée
– Les combats se poursuivent à la périphérie de la région révoltée.
Le secteur de Vrútky et son nœud ferroviaire sont solidement tenus par les KG Ohlen et Junck, malgré de multiples contre-attaques des forces insurgées. Sur la défensive, les Allemands tiennent – quoiqu’au prix de pertes sensibles. Or, à Bratislava, les autorités de répression sont toujours surprises de la vigueur slovaque, ici comme à Telgárt. Comprenant qu’il va falloir – tout compte fait – opérer avec méthode et s’assurer d’une supériorité numérique pour prétendre progresser, la Heer décide de regrouper l’ensemble des unités du secteur de Vrútky – KG Ohlen, KG Junck, groupement Senica et les deux bataillons de la Garde Hlinka – en une nouvelle grande unité. Cette création sera validée par l’OKH dans la soirée : ainsi naît une division pompeusement nommée 178. PanzerGrenadier Tatra (5), commandée par le lieutenant-général Friedrich-Wilhelm von Loeper. Un puzzle qu’il faudra renforcer… rapidement, avec des éléments prélevés… un peu partout. Le premier exploit de cette “division cosmétique” est de rétablir le contact dans la nuit avec les éléments de la Galizien en garnison à Martin – un réduit donc personne n’a pu ou souhaité les déloger.
Dans le secteur de Telgárt, les forces de Ján Juraj Stanek subissent une violente contre-attaque qui emporte une partie de leurs gains de la veille – mais une partie seulement. Après une nouvelle journée de mêlée, les deux antagonistes, épuisés, stabilisent enfin le front le long d’une ligne allant grossièrement du tunnel ferroviaire de Chamroš à Kríž na Čuntavskejen (6) en passant par Čršaľa. Avoir ainsi tenu tête à l’armée allemande – et victorieusement en plus ! – est déjà un exploit, même si l’on tient compte de l’appui indirect de l’aviation soviétique. Les Slovaques ne manqueront donc pas de monter ce succès en épingle dans les jours à venir, pour soutenir le moral de leurs troupes. Surtout que, dans le même temps, le KG Schäfer s’est emparé de Liptovský Mikuláš puis, dans la foulée, de Ružomberok – abandonnée car jugée indéfendable. Ernst Schäfer venge l’affront du 9 avril en capturant, outre une ville désertée, l’usine de Mautner, dont ce qui subsiste de la production (928 affûts d’artillerie) est immédiatement transporté à l’abri sur les terres du Reich. L’insurrection achève d’organiser un bouchon un peu plus loin, à Bieľ Potok. Et partout ailleurs, la mêlée continue…

Retour aux affaires
Zvolen
– Dans la capitale officieuse de l’insurrection, le soulèvement s’organise aussi politiquement. Ses plus éminents membres politiques se réunissent donc en plénum pour élire… un présidium d’inspiration plutôt soviétique, composé des membres suivants : Karol Šmidke, Gustáv Husák et Daniel Ert (pour le KSS, le Parti communiste) et Vavro Šrobár, Jozef Lettrich et Ján Ursíny (pour le nouveau Demokratická strana, le Parti démocrate (7) ). Une organisation en apparence paritaire – même si chacun se doute que le KSS garde la haute main sur les décisions, par la grâce de son puissant parrain.
Les nouvelles que le général Golian communique au présidium se veulent sensiblement encourageantes : malgré la progression ennemie de ces derniers jours, l’armée allemande se heurte désormais à une suite de bouchons qui semblent pour l’heure pouvoir la contenir. Dans l’intervalle, la “1ère Armée slovaque” pense pouvoir réussir à former une seconde ligne de résistance, avec l’appui des VVS. La mobilisation est un succès – on compte désormais 47 000 hommes sous les drapeaux. Et si le mauvais temps gêne toujours un peu le ravitaillement soviétique, il ne l’empêche pas. Sur l’aérodrome de Rohozná, on ne voit certes pas encore beaucoup de parachutistes, mais en revanche, une noria de Lisonov Li-2 décharge du matériel directement aux abords de la piste.

Hongrie écrasée
Incohérence
Sur les ondes
– Les radios A duna hullám comme Az Igazi Magyar continuent de commenter la triste actualité hongroise – en l’espèce, les deux stations reviennent sur la vaste réorganisation en cours de la Honvèd, déjà abondamment commentée par Radio-Berlin. Laquelle peut assurément estimer, pour une fois, avoir des raisons de se gargariser d’une réussite militaire : pensez donc, un pays ami sauvé et remis dans le droit chemin en une journée !
Les radios pirates des Alliés ne manqueront pas de souligner une fois de plus l’incohérence qu’il y a à venir triomphalement aider une nation en disloquant son armée avant d’envoyer une bonne moitié de ses effectifs en Stalag – sinon au cimetière. Et elles ne manqueront pas non plus d’évoquer la grande compétence du gouvernement “de salut national” de Szálasi ainsi que la qualité de son action. Une action dont chacun peut déjà constater, bien sûr, qu’elle n’a visiblement d’autre souci que l’intérêt des Magyars.


25 avril
Etat revenant
Sédimentation
Slovaquie insurgée
– Journée de transition. A Vrútky, la nouvelle 178. PanzerGrenadier Tatra en est encore à s’organiser, en attendant son chef… et en résistant aux toujours énergiques contre-attaques slovaques, dont celles des valeureux partisans du camarade-lieutenant parachutiste Piotr Alexeyevich Veličko – lequel tient peut-être à se faire pardonner son erreur passée. Et il met du cœur à l’ouvrage ! Assurément, cet homme est plus doué en première ligne qu’à un poste de commandement… Rien d’étonnant : soldat de la “petite guerre”, parachuté en Slovaquie à tous les sens du terme, peu familier du terrain comme de la politique locale, Veličko n’aurait sans doute jamais dû avoir à décider seul du positionnement de ses troupes. Mais il est trop tard. Et la Tatra tient toujours l’embouchure des gorges de Strečnianska, bien décidée à ne pas se faire rejeter en terrain défavorable.
Ailleurs, la situation se tasse – entre épuisement des hommes, attente du ravitaillement et pluie qui tombe dru, l’heure n’est pas aux grandes chevauchées. C’est le cas aussi pour le KG Schill, toujours coincé à Topo’čany par une résistance farouche – il se venge bien sûr en multipliant les exactions sur la population !
Dans le ciel, malgré la pluie, l’Escadron combiné obtient un nouvel et étonnant succès : l’observateur Matej Beznák, à l’arrière de son vieux Letov 328, aperçoit un Fw 189 de reconnaissance. Guidant son pilote, il réussit à lui faire placer leur appareil en dessous du bipoutre… qu’il abat d’une rafale de son jumelage de mitrailleuses de 7,92 mm ! L’esprit de résistance slovaque s’exerce aussi dans les airs.

Affirmation
Zvolen
– Au présidium du Soulèvement national slovaque, Šmidke, Husák et tous les autres en sont encore à arranger leur embryon de gouvernement, lequel devrait leur permettre d’organiser toutes les forces à leur disposition dans le seul but qui vaille : tenir en attendant de vaincre. La mobilisation se poursuit donc : on fait la chasse aux récalcitrants, on organise les transports, on réoriente la production… Mais on prend aussi le temps de fermer les établissements scolaires hongrois et allemands, à l’exception notable des écoles populaires créées le 6 octobre 1938 (c'est-à-dire sous la première République tchécoslovaque).

Hongrie écrasée
Retour en pays magyar
Frontière croato-hongroise
– Alors même que les services secrets français et britanniques se désintéressent du défunt royaume magyar, l’OSS américain décide de son côté… d’envoyer du monde vers le Danube, afin d’y juger de la solidité du régime des Croix-Fléchées. En effet, pour certains à Washington, les accords secrets et autres partages du monde entre puissances n’engagent que ceux qui y croient – et qui sont au courant. Qui sait si demain, à la suite d’une probable déroute des forces de l’Axe face à l’Armée Rouge, il ne serait pas possible d’envoyer un détachement armé depuis la Yougoslavie… disons, ralliée… pour arracher la Hongrie aux griffes communistes, en fomentant un changement de régime au dernier moment ?
Ce serait l’opération Bowery. Mais pour le moment, les agents Catlos et Keszthelyi, correspondants de l’Office of Strategic Services en Hongrie, écoutent la radio. Et celle-ci les prévient : bientôt, ils vont avoir de la visite…


26 avril
NEF
Des exécuteurs amateurs
Rue Louis-Guespin, Clamart
– Au petit matin, il n’est guère difficile aux trois hommes de mettre hors d’état de nuire d’un coup de matraque l’agent de la PSE posté devant la résidence privée du ministre de la Santé du NEF, Georges Montandon. Il est encore moins difficile de sonner tout simplement à la porte. Montandon est censé être seul et le réseau de Résistants plus ou moins improvisé qui a décidé de faire le coup n’a pas l’intention de se compliquer la vie, comme d’autres ont pu le faire avec Henriot. Eliminer un ministre du NEF et ficher le camp, du gâteau ! Aussi, quand la porte s’entrebaille, les trois Pieds Nickelés ouvrent le feu sans attendre… mais sur Mme Montandon. Maria Konstantinovna Zviaguina, Russe (jadis ?) communiste, rencontrée et épousée en 1919 à Vladivostok par Montandon, est tuée sur le coup. Ça se complique… D’autant plus qu’au bruit des détonations, le ministre, malgré ses 65 ans et la maladie qui l’obligeait à garder la chambre, s’est retranché à l’étage, d’où il riposte aux assaillants avec son arme personnelle. Entre le gestapiste le crâne fracassé qui agonise sur le pas de la porte, la maîtresse de maison liquidée dans l’entrée et le vieux qui défouraille à tout va, le gâteau devient un sac de nœuds, ils n’avaient pas signé pour ça ! La fusillade se poursuit quelques instants, puis les exécuteurs autoproclamés s’enfuient avant l’arrivée de la police. Laquelle finit par se montrer, alertée par un voisinage pas vraiment habitué à une scène semblant sortir tout droit du Chicago de la décennie précédente.
Les secours vont découvrir un George Montandon dans un triste état – il a été touché au cours de la fusillade. Les deux filles et le fils Montandon, entre 18 et 22 ans, sont retrouvés cachés au sous-sol. Le ministre est transféré à l’hôpital Lariboisière. Malgré son caractère maladroit, l’agression va intimider plus d’un Collaborateur… d’autant que les armées alliées progressent.

Etat revenant
Sédimentation
Slovaquie insurgée
– Très forte pluie sur les Carpates. L’appui soviétique fourni au soulèvement s’en ressent évidemment, tandis que la violence des combats diminue un peu. Ceux-ci ne s’en poursuivent pas moins sur les secteurs chauds du front, et notamment à Vrútky, Topo’čany ainsi qu’aux abords de Bieľ Potok. Toutefois, après 10 jours de lutte, les munitions comme le ravitaillement (sans parler de l’énergie !) commencent à faire défaut.
A l’arrière, Ján Golian poursuit la réorganisation de son armée, afin de mettre à profit les 60 000 recrues qu’il aura bientôt sous ses ordres – même si, pour le moment, il n’a toujours pas assez d’armes pour tout le monde. Le général envisage désormais de transformer ses deux zones de défenses improvisées (Est et Ouest) en six groupes tactiques distincts, chacun basé sur le modèle d’une petite division et constitué de trois bataillons, avec de l’artillerie, une compagnie de transmissions et des réserves autonomes. Un choix judicieux et étonnamment moderne – ainsi, ces unités pourront opérer en autonomie. Au diable donc la lourdeur de l’ancienne armée française ! Place à la mobilité, à la souplesse et à l’esprit d’initiative…
Certes, il s’agit aussi – voire même d’abord – d’un palliatif au manque de formation de l’encadrement, aux problèmes de communications et à la pénurie d’armes lourdes, voire même de véritables instructeurs. En panachant ainsi ses formations, Golian espère que chacun saura vite profiter de l’expérience de son camarade. Une forme d’institutionnalisation avisée de la débrouille, en somme…

Hongrie écrasée
Inefficacité
Ambassade du Reich en Hongrie (64-66 Úri utca, Budapest)
– Tandis qu’à la Magyar Rádió, les Croix-Fléchées de Ferenc Szálasi beuglent des slogans abscons et annoncent « la guerre totale », le StandartenFührer Edmund Veesenmayer met la dernière main à son rapport. Un rapport encore plus pessimiste que le précédent ! De fait, pour le SS, à présent que l’ancienne autorité “royale” a disparu, la Hongrie paraît peu à peu sombrer dans une sorte d’anarchie.
Le gouvernement dit d’unité nationale peut proclamer s’il le veut la mobilisation de tous les Hongrois de 12 à 70 ans pour pratiquer des tâches non-militaires et ordonner l’incorporation de tous les hommes de 17 à 37 ans. Mais les moyens manquent pour mener à bien un programme aussi ambitieux… Pourtant, le ministre de la Défense Károly Beregfy vient régulièrement embêter les officiers allemands pour leur demander où en sont les Wunderwaffen dont parle tant Radio-Berlin et surtout quand ils voudront bien lui offrir quelques V1 pour raser Bucarest !
Coté économique, ce n’est pas mieux. Le conseil des ministres d’aujourd’hui vient de présenter le projet du Nemzetvezető Szálasi. Il s’agit d’un soi-disant “Plan de Construction de la Nation” (Országépítési Terv) censé s’achever avant la fin de l’été. Il crée 14 ordres professionnels, énumérés dans le Plan professionnel de la nation ouvrière, sur le modèle de l’Italie fasciste. Ouvriers, paysans, marchands, soldats, mères… Les Croix-Fléchées rangent leur pays dans des tiroirs à étiquettes comme un enfant un peu idiot le fait avec ses jouets.
Seul point de satisfaction, la conclusion d’un premier accord entre Adolf Eichmann et le ministre de l’Intérieur Gábor Vajna, actant l’envoi de 50 000 Juifs en Allemagne, afin de contribuer à des travaux de fortifications sur la Vistule ou dans la vallée du Danube. Dans les faits, ils creuseront sans doute quelques tranchées… puis leurs propres tombes. Seul ennui : à cette heure, les Hongrois n’ont toujours pas trouvé les wagons qui permettront ce transfert. Bah, au pire, les Juifs feront le chemin à pied ! Le tout dans l’attente d’opérations de nettoyage plus complètes, toujours en cours d’organisation sous la direction de l’Obersturmbannführer Adolf Eichmann, qui travaille à l’hôtel Majestic.
N’empêche – tout cela ne fait que démontrer l’absolue nécessité de tenir en permanence la main aux Croix-Fléchées. Et en conclusion de son rapport, Veesenmayer ne peut que suggérer « la mise en place d’un cadre qui permettra de contrôler plus étroitement les actions du gouvernement Szálasi, par le biais notamment de secrétariats permanents, comme cela se pratique actuellement au Danemark. » Un état aujourd’hui officiellement occupé – la fiction d’une Hongrie alliée mais indépendante du Reich a déjà du plomb dans l’aile.
Sur ce, le SS clôt son rapport. Puis il s’en va cosigner officiellement le premier accord de déportation conclu entre Eichmann et Vajna, en présence de son cher ami le Nemzetvezető en personne …


Notes
4- Selon l’ordonnance d’Oberg de 1942, la règle de représailles est la suivante : tous les proches parents masculins, les beaux-frères et les cousins des fauteurs de troubles seront fusillés s’ils ont plus de 18 ans. Toutes les femmes parentes au même degré et du même âge seront condamnées aux travaux forcés. Les enfants âgés de moins de dix-huit ans de toutes ces personnes seront emprisonnés en maison de redressement.
5- Ce nom se réfère à une chaîne de montagnes, les Tatras, à cheval sur la frontière entre la Pologne et la Slovaquie. Il s’agit de la partie la plus élevée des Carpates. La 22e Escadre d’Appui au sol de l’Armée de l’Air (équipages polonais et tchécoslovaques) a été elle aussi baptisée Tatras !
6- Connu aujourd’hui pour son vaste domaine skiable.
7- Formé à la Noël 1943 lors de la constitution du Conseil national slovaque clandestin, ce parti rassemble les entités de la gauche modérée, unies dans une sorte de “bloc démocratique”.[/i]
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Oct 10, 2022 11:05    Sujet du message: Répondre en citant

Désolé, week-end compliqué. Donc ! Les petites photos !

Les ruines du Starý Hrad, (pas) défendu par les partisans de Veličko.



Les gorges de Strečnianska - comme vous le voyez, facile à défendre ... en théorie.





Derrière la Vallée de Martin. Plus ouverte en effet.



C'est joli la Slovaquie, vous trouvez pas ? J'espère que vous appréciez ce récit très détaillé d'événements assez peu connus mais authentiques - donc aussi la contre-attaque de Telgárt !

La rencontre entre Franz Stigler et Charlie Brown - durant le conflit et après le conflit.





Des gars de la Kama frais sortis de formation. Mention à la mention de la photo ...





Des vues de la Tatra - faudrait peut-être mieux qu'elle rencontre pas les soviétiques, elle ...







Le Letov de Matej Beznák.


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C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Hendryk



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MessagePosté le: Lun Oct 10, 2022 12:09    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
5- Ce nom se réfère à une chaîne de montagnes, les Tatras, à cheval sur la frontière entre la Pologne et la Slovaquie. Il s’agit de la partie la plus élevée des Carpates. La 22e Escadre d’Appui au sol de l’Armée de l’Air (équipages polonais et tchécoslovaques) a été elle aussi baptisée Tatras !

C'est également, pour la même raison, le nom d'un fabricant automobile tchèque dont les véhicules aux lignes audacieuses ont eu leur heure de gloire.


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John92



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MessagePosté le: Lun Oct 10, 2022 12:11    Sujet du message: Répondre en citant

...
Surtout quand le territoire administré est peuplé de citoyens de moins en moins dociles et rétrécit chaque jour un peu plus, tandis que l’autorité occupante prend de moins en moins de gants pour imposer ses moindres volontés…
...
Déat a eu sa chance mais ne l’a pas saisie, Laval est grillé, les amiraux Platon et Laborde sont mort (morts ) ou aux abonnés absents (de toutes façons, ils n’avaient pas l’aura qu’aurait pu avoir un homme comme le maréchal Pétain), Darnand n’est pas un vrai politique et semble avoir retrouvé une seconde jeunesse en jouant le nettoyeur de tranchées avec la Charlemagne à l’Est.
...
Aussi, quand la porte s’entrebaille (s'entrebâille), les trois Pieds Nickelés ouvrent le feu sans attendre…
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loic
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MessagePosté le: Lun Oct 10, 2022 12:16    Sujet du message: Répondre en citant

Deux versions pour la mort OTL de George_Montandon ? Shocked
https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Montandon
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Tyler



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MessagePosté le: Lun Oct 10, 2022 12:35    Sujet du message: Répondre en citant

Oui plusieurs versions de la mort de Montandon avec des petites variations, notamment une impliquant Montandon père ou fils se saisissant d'une pagaie pour repousser du Résistant. Bon... J'ai fait dans le sobre. Et j'ai choisi la version où Montandon meurt plusieurs semaines plus tard en Allemagne. C'est celle qui revenait le plus dans les différentes sources utilisées au moment de la rédaction. Cette dernière remontant à de très nombreuses années, ne me demandez pas précisément lesquelles Very Happy
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FREGATON



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MessagePosté le: Lun Oct 10, 2022 13:20    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:
C'est également, pour la même raison, le nom d'un fabricant automobile tchèque dont les véhicules aux lignes audacieuses ont eu leur heure de gloire.

A ce propos je recommande une visite au fabuleux Musée national des techniques de Prague, pour ceux qui, ayant une âme d'ingénieur, passeraient dans le coin...

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_national_des_techniques_de_Prague
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MessagePosté le: Lun Oct 10, 2022 13:24    Sujet du message: Répondre en citant

@ John - la répétition de "de moins en moins" est évidemment volontaire !
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MessagePosté le: Mar Oct 11, 2022 06:13    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:
Casus Frankie a écrit:
5- Ce nom se réfère à une chaîne de montagnes, les Tatras, à cheval sur la frontière entre la Pologne et la Slovaquie. Il s’agit de la partie la plus élevée des Carpates. La 22e Escadre d’Appui au sol de l’Armée de l’Air (équipages polonais et tchécoslovaques) a été elle aussi baptisée Tatras !

C'est également, pour la même raison, le nom d'un fabricant automobile tchèque dont les véhicules aux lignes audacieuses ont eu leur heure de gloire.


Et de même, les Tatras fournissent le titre de l'hymne national slovaque (« Nad Tatrou sa blýska ») et figurent stylisées sur le drapeau de la Slovaquie, et persistent de manière plus controversée sur les armoiries de la Hongrie, puisque que les Tatras ne se situent plus en Hongrie depuis le Traité de Trianon.
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MessagePosté le: Mar Oct 11, 2022 10:36    Sujet du message: Répondre en citant

27 avril
NEF
Sauve qui peut
Château de Châteldon (Puy-de-Dôme)
– Le président théorique du NEF reçoit en début de soirée un télégramme de l’ambassadeur allemand, Otto Abetz, qui a troqué son habituelle diplomatie pour un ton beaucoup plus autoritaire. « En raison des récents développements militaires, dit notamment Abetz, la personne du Chef de l’Etat court dans sa résidence actuelle les plus grands dangers. Le gouvernement du Reich, en conséquence, m’a donné pour instruction d’opérer le transfert de la résidence de cette personnalité, si besoin contre sa volonté ». Abetz n’a pas pris de gants.
D’autant moins que, s’agissant de Laval, il est un peu inquiet : depuis quelques semaines, on lui transmet discrètement les échos de projets chimériques de l’ancien Président du Conseil pour rassembler les députés et sénateurs présents en Métropole (enfin, dans la partie de Métropole encore occupée) afin de mettre en scène une sorte de transition politique entre “Africains” et “Métropolitains”. Abetz n’en revient pas que Laval semble s’accrocher à ce projet, eu égard (entre autres !) au sort réservé à Henriot, fusillé quelques semaines plus tôt. Déjà que la sédition de la FST aurait pu avoir sa peau s’il n’avait pas été à Paris à ce moment !
L’ambassadeur pousse un grand soupir et décide de ne pas prendre de risque. Une « garde d’honneur » allemande ira cueillir Laval dans son fief auvergnat le lendemain au petit matin.

Etat revenant
Sédimentation
Slovaquie insurgée
– La ceinture retranchée (mais pas vraiment fortifiée) des Slovaques continue d’être mise à rude épreuve. A Topo’čany, les combats s’achèvent – le KG Schill prend possession d’une ville ravagée par sept jours de lutte. A l’évidence, la SS n’est toujours pas à son aise en terrain urbain, qu’il s’agisse de la Slovaquie ou de la Pologne… Après ce brillant succès, et alors qu’il n’a même pas de prisonniers sur lesquels se venger, le Gruppenführer Karl Friedrich von Pückler-Burghaus apprend qu’il est démis de son commandement. Le Sturmbannführer Rudolf-Otto Klotz le remplacera pour la suite des opérations – lesquelles seront menées avec l’aide de renforts venus du protectorat de Bohême-Moravie. Deux nouveaux bataillons entrent ainsi en lice : le 1. Abteilung, constitué des aspirants officiers de l’école de Josefstadt, et le 2. Abteilung, avec les instructeurs de la Panzergrenadierschule Kienschlag. Il faut bien remplacer les vétérans tombés – même si, comme la Wehrmacht, la Schutzstaffel dévore ainsi son avenir pour sauver un peu du présent.
Ailleurs, ce n’est guère plus brillant : la 178. Panzergrenadier se réorganise à Vrútky, pendant que l’Axe sollicite encore et toujours les défenses slovaques à Bieľ Potok comme au sud de Banská Bystrica. Pas trop fort pour l’instant, c’est vrai, essentiellement faute de munitions comme de supériorité numérique – mais c’est bien assez, cependant, pour maintenir la pression, avec au surplus l’appui de quelques missions de la Luftwaffe. Celle-ci profite ici du retour d’une météo relativement printanière – laquelle permet d’ailleurs aux Slovaques de bénéficier eux aussi de l’appui des VVS ainsi que de plusieurs livraisons.
A ce propos, la 2e Brigade aéroportée tchécoslovaque entre enfin en Slovaquie, déposée par sections sur la piste de l’aérodrome de Rohozná.

Hongrie écrasée
Nouvelles couleurs
Zalaegerszeg (Ouest du lac Balaton)
– Le Standartenführer Thomas Müller et le colonel Ferenc Szász, bien à l’abri de la pluie, sont côte à côte sur l’estrade d’où ils dominent l’assistance. Face à eux, la masse de leurs recrues attend sous le déluge, mais sans mot dire, leur nouveau discours. Il s’agit d’une partie des 20 000 hommes de la 19. Waffen-Grenadier-Division der SS (ungarisch). Ces soldats viennent pour une bonne part de l’ancienne unité du colonel hongrois, mais pas seulement…
Leur nombre est significatif, certes. Mais c’est toujours bien moins qu’espéré ! Car, passé le “noyau dur” de la 19e DI hongroise, il a bien fallu aller récupérer du monde parmi tous les Magyars, pas tout à fait aussi enthousiastes ou disciplinés que le 13 avril… Maudit Régent, qui a prétendu résister ! La conséquence de ses intentions nocives est très nette : hors apport de la 19e DI (pour un régiment environ), l’essentiel des hommes de la 19. SS-Grenadier sont des Volksdeutschen, renforcés d’un petit groupe de Croix-Fléchées fanatiques ainsi que de quelques membres “biologiques” de la « race nordique » (la faute aux critères raciaux de la Waffen-SS). Par ailleurs, la Maria-Theresa a été prioritaire dans l’attribution des soldats réputés opérationnels – autant dire que la qualité du vivier s’est révélée perfectible.
Tout ceci ne fait pas une unité cohérente… En tout cas, pas immédiatement. Il va donc falloir du temps pour former, amalgamer et créer une dynamique. Thomas Müller compte bien s’y employer – mais sans Szász, car ce dernier rentre à Budapest pour y occuper de nouvelles fonctions. L’Allemand reste donc seul maître à bord. Sa première déclaration sera pour annoncer le prochain transfert du camp de la division de Zalaegerszeg vers la Truppenübungsplatz de Neuhammer, en Silésie. Il est vrai que les chars britanniques ne sont jamais qu’à 135 kilomètres de Zalaegerszeg – il ne faudrait pas qu’ils arrivent pour le goulasch, ça ferait désordre.
Un Bavarois qui commande à des Hongrois d’aller se préparer à combattre en Prusse et pour le Reich… Tout ceci a un air de déjà-vu ! Dans ces conditions, le SS peut bien clamer que la future division sera baptisée Hunyadi, du nom du fameux général vainqueur des envahisseurs turques de Mehmet au XVe siècle, ce symbole risque de ne pas toucher tout le monde. Voire d’être balayé par le vent et la pluie… Heureusement pour la Waffen-SS, tout va bien du côté d’August Zehender et de sa future nouvelle division !


28 avril
Allemagne nazie
Carnet blanc et croix noires
Berlin
– En ce samedi après-midi, la température ne dépasse pas une petite douzaine de degrés dans la capitale du Reich et le temps est humide, avec un peu de vent. Même si le printemps est censé être la saison des mariages, les familles des deux tourtereaux qui ont décidé de s’unir aujourd’hui ont de quoi être déçues. Mais le marié, le général SS Hermann Fegelein, ne semble nullement affecté par la météo. S’il a bien une cause de mécontentement, c’est plutôt la relative discrétion dans laquelle se déroule son mariage, alors qu’il a pu rêver, un temps, de célébrer ses noces au Nid d’Aigle et d’être des jours durant au centre de fastueuses festivités estivales.
Il est vrai que le général Fegelein aime la lumière – dans l’entourage d’Hitler, certains le jugent même arriviste. Sinon, pour quelle raison aurait-il accepté de prendre pour épouse la sœur d’Eva Braun, la concubine de longue date (mais en toute discrétion) de son Führer ? En réalité, ce mariage est pour lui, protégé d’Himmler au sein de la SS, une occasion unique de gravir encore plus rapidement les échelons et de profiter de tous les avantages que le Troisième Reich réserve à ses élus.
Après l’évacuation de la Tanière du Loup, quelques semaines auparavant, devant l’avance de l’Armée Rouge, le Führer a décidé d’honorer Fegelein, l’un des cinq autres survivants de l’attentat du 15 mars, en avançant son mariage avec Gretl Braun, sa propre belle-sœur. Le SS bavarois a vu ainsi sa position renforcée au sein du premier cercle d’Hitler. Mais plus qu’un carnet blanc évocateur des mœurs au sein des plus hautes sphères du régime national-socialiste, le mariage célébré ce jour, qui sera fêté ce soir à la Chancellerie, est un révélateur des changements qui sont survenus dans les jeux de pouvoir animant le Reich depuis l’échec de l’opération Walkyrie. Entre autres, depuis l’attentat, la position d’Himmler et celle de Bormann auprès d’Hitler se sont considérablement renforcées. Se méfiant maintenant ouvertement de la Wehrmacht, le Führer, qui a créé la Cour de Justice d’Honneur de l’Armée pour purger celle-ci de ses éléments défaitistes, se repose de plus en plus sur “sa” SS. D’ailleurs, Himmler, Bormann et Hitler lui-même sont tous trois témoins du mariage de Fegelein.
A cette occasion survient un événement mineur qui ne marquera guère la chronique : la relation entre Adolf Hitler et Eva Braun est officialisée, photographies à l’appui. La nouvelle ne va pas vraiment retenir l’attention du peuple allemand, ce dernier préférant suivre avec attention les succès de la défense élastique, tant sur le front français que sur le front de l’Est.

Etat revenant
Sédimentation
Slovaquie insurgée
– Nouvelle journée de consolidation. L’Axe reste quelque peu sur la réserve, l’OKH craignant que les Soviétiques puissent bientôt tenter quelque chose plus au nord et à l’est. Ce serait logique : en effets, ses renseignements (pour une fois assez exacts !) ont détecté d’importants mouvements de troupes et autres activités pouvant faire croire à une offensive majeure imminente contre l’ensemble des HG A et B. En réalité, en dehors de la petite Dukla-Carpates qui suivra effectivement, il n’en est rien : ce sont simplement les préparatifs de Cluj-Debrecen qui se poursuivent ! Du coup, rassurés par la faiblesse de la diversion, où ils verront une preuve d’épuisement, les Allemands évalueront mal les capacités soviétiques, jusqu’au déclenchement de l’offensive principale…
Mais nous n’en sommes pas encore là. En attendant, la Wehrmacht doit se redéployer – et laisse donc aux seuls Kampfgruppen déjà engagés en Slovaquie le soin de gérer la suite des événements. De toute façon, l’Ostheer n’a aucune intention de poursuivre ce gaspillage de forces et de perdre davantage de temps dans ces montagnes : à cet endroit, l’insurrection ne menace rien ! Les forces de répression du Reich n’auront qu’à prendre leur temps pour écraser la racaille… Ces troupes font donc des stocks, avant de repartir seules à l’assaut, en dépit des frappes des VVS – lesquelles viennent régulièrement faire exploser un dépôt ou un pont, tout en faisant perdre du temps à tous les transports.
En face, côté slovaque, on se prépare également pour le second round. La 2e Brigade aéroportée, dont 850 hommes sont maintenant sur place, se déploie pour servir de réserve d’urgence, à envoyer sur les points les plus chauds du front. La réorganisation décrétée par Ján Golian paraît en voie de s’achever – au moins sur le plan administratif. On distribue des armes, on fortifie la ligne, on forme du mieux que l’on peut la masse de conscrits raflés par l’ordre de mobilisation émis. Et l’on attend.

Shoah
Slovaquie – Zèle contrarié
Slovaquie occupée
– Les Einsatzkommando 13 et 14 (relevant de l’Einsatzgruppe H) commencent à rassembler les Juifs et Roms qui n’ont pas eu, hélas, la possibilité ou l’idée de fuir en territoire insurgé. Sous le commandement de l’Hauptsturmführer Alois Brunner (auquel on doit déjà nombre de massacres en Grèce et en France) et avec le cordial soutien de nombreux collaborateurs locaux – SS-Heimatschutz Slowakei, Freiwilligen Schutzstaffel et membres de la Garde Hlinka – les tueurs en noir déferlent sur Bratislava et les autres villes sous le contrôle du Reich, jusqu’à Košice, sans oublier bien sûr Topoľčany, récemment conquise.
Ils feront très largement chou blanc. Bien prévenues des intentions nazies à leur égard (8) et aidées par une partie des membres de l’insurrection (laquelle a abrogé toutes les lois anti-juives, alors même que la population slovaque n’était pas franchement opposée à l’Endlösung (9) !), les populations visées ont fui. La SS devra donc se contenter d’un millier de malheureux, qui feront un bref passage par les cachots de Bratislava avant d’être expédiés vers Sereď puis Auschwitz. Médiocre bilan… Pourtant, les Nazis en sont persuadés : il y a encore de très nombreux Juifs en Slovaquie ! La preuve, les autorités locales leur ont fourni des listes ! Des listes sur lesquelles 10 % des noms sont ceux de citoyens ayant déjà rejoint les rangs des Partisans, où ils se tiennent désormais prêts à lutter jusqu’à la mort.

Hongrie – Un Juste
Budapest
– Alors qu’au cœur des Balkans, la violence et la bêtise permettent les plus terribles crimes, certains font l’impossible pour les éviter. Parmi eux, Raoul Wallenberg, tout jeune secrétaire de la légation de Suède, toujours active – pour cause de neutralité – dans la capitale hongroise. Fils d’une grande famille de banquiers, homme du monde à bien des sens du terme (il a notamment fait ses études à l’Université du Michigan, avant de continuer à voyager pour raisons professionnelles), Wallenberg a l’esprit large. Et sa vision sur le monde en paix, puis sur le monde en guerre – l’Allemagne nazie et la France occupée ne lui sont absolument pas inconnues – font qu’il est parfaitement conscient de la menace que la chute de la Régence fait peser sur une certaine communauté du pays.
Wallenberg n’est d’ailleurs pas un diplomate ordinaire : il a été envoyé ici en mission. Très précisément par l’U.S. War Refugee Board et la Croix-Rouge suédoise, lesquels ont tous deux collaboré pour convaincre le gouvernement de Stockholm de lui fournir un passeport diplomatique. Sa tâche est simple : aider, de toutes les manières possibles et autant que faire se peut, ceux qui en ont besoin. Aussi, à peine arrivé et tout juste appointé, l’homme se met à l’ouvrage avec l’aide des fonds qui lui ont été remis – lesquels sont très considérables. Hôpitaux, nurseries, soupes populaires… Tout est mis en place pour améliorer un peu le sort de la population juive de Budapest, laquelle souffre de la brutale persécution par les Croix-Fléchées, suivant les consignes nazies.
C’est déjà bien. Mais ce n’est que la face visible de l’iceberg. En réalité, Raoul Wallenberg va aller beaucoup plus loin. Avec l’aide du personnel de l’ambassade, renforcé de centaines de volontaires magyars, le Suédois va carrément se mettre à faire fabriquer à la chaine des milliers de Schutzpasses – des passeports suédois, qu’il va bien souvent remettre en mains propres aux intéressés. On le verra même extraire en personne des familles des colonnes qui devaient les emmener vers l’Allemagne, en application du récent accord Eichmann-Vajna, en brandissant ces documents ! Cette toute nouvelle neutralité permet ensuite à beaucoup de porteurs de ces passeports de forcer les barrages enserrant la capitale pour fuir vers la campagne. En attendant, à Budapest, le gîte et le couvert leur sont fournis par ses soins.
A ceux qui lui demandent pourquoi il se consacre corps et âme à cette tâche éreintante, Wallenberg répond : « Pour moi, il n’est pas d’autre choix. J’ai accepté ce rôle et je ne pourrai jamais rentrer à Stockholm sans me dire que j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour sauver le maximum de Juifs. » (10).

Opération Bowery – Qui ne tente rien…
Frontière croato-hongroise
– Un avion venu d’Italie largue dans la nuit noire deux parachutes. Dessous, deux agents de l’OSS d’origine hongroise, qui ont l’ordre de passer en territoire magyar : Monsignor Francis Moly et Stephen Kora. Une fois au sol, ils seront récupérés par les agents Catlos et Keszthelyi, lesquels ont pour tâche de faciliter leur infiltration et de les cacher en attendant d’entendre à la radio le mot code Piros Rosa (11).
Celui-ci sera le signal de l’étape majeure d’un plan audacieux échafaudé à Washington : le largage par des avions venant de Bari de 1 200 parachutistes parlant hongrois sur l’île Marguerite, en plein cœur de Budapest ! Ces hommes devront prendre le contrôle de la cité en attendant l’arrivée des troupes alliées venant de Yougoslavie. Auparavant, bien sûr, Moly et Kora auront pris contact avec les locaux, sondé les mécontents de la Honvèd (il y en a encore beaucoup, et tous ne sont pas disposés à mourir pour le Reich si c’est pour voir leur pays tomber entre des mains communistes), et plus généralement auront pu juger de la validité du projet. Il faudra au moins tout cela pour donner à cette action quelque chance de succès. Evidemment, il y a du travail…


29 avril
Etat revenant
Vibrations
Slovaquie insurgée
– Après sa pause logistique, peut-être écourtée par une irritation politique en haut lieu, l’armée allemande repart à l’attaque – essentiellement du nord et de l’ouest, ayant renoncé à frapper depuis le sud, où les défenseurs sont trop bien retranchés, et de l’est, où les parachutistes récemment arrivés consolident fortement la défense tandis que l’on craint toujours une offensive soviétique.
De Ružomberok, le KG Schäfer repart en direction de la vallée de Martin, en négligeant toutefois la route directe par les gorges de la Váh (on sait à quel point elles peuvent être aisées à défendre). Il prévoit de passer plutôt par la vallée de l’Orava, un peu plus ouverte… Pour cela, il faut prendre Dolný Kubín – ce qui permettra d’ailleurs de contourner les défenses ennemies – avant de poursuivre vers l’ouest pour tendre enfin la main à la Tatra, toujours brouillonne et empêtrée à Vrútky.
Le KG Schill remonte lui aussi à l’assaut, vers Baťovian puis Oslany. La première tombe en fin de journée après de durs combats auxquels participe une grande partie de la population (12). La seconde est encore disputée à la tombée de la nuit… Mais il paraît évident que l’ouverture par les SS de la route de Prievidza (centre opérationnel majeur des Partisans pro-soviétiques, commandant l’entrée sud de la vallée de Martin) n’est qu’une question de temps.
N’empêche ! Pour l’OKH, toute cette affaire n’en finit pas, c’en est exaspérant ! C’est pourquoi, afin d’en finir, le commandement nazi décide, tout compte fait, de procéder comme à Varsovie : il acte le transfert provisoire de deux divisions de Volksgrenadiers en Slovaquie, à des fins d’appui… sinon d’instruction. La 545. VDG (Otto Obenaus) et la 548. VGD (Erich Sudau) sont désignées.

Hongrie écrasée
Concorde
Budapest
– Le gouvernement Szálasi présente officiellement à tous les Hongrois sa nouvelle constitution, présentation doublée de l’annonce d’un accord d’envois de travailleurs vers l’Allemagne. Dans l’esprit du Nemzetvezető, il s’agit sans doute de prouver à sa population qu’il a effectivement pris le contrôle du pays et qu’il entreprend de le remodeler conformément à ses préceptes, sous l’égide de la bienveillante amitié allemande – laquelle démontre ainsi qu’elle le considère assurément comme une nation souveraine et égale.
Les rares officines de propagande de l’Axe ne manqueront d’ailleurs pas d’abonder elles aussi sur ce thème. Elles passent cependant très vite sous le tapis le sort probable des déportés ou même des prétendus volontaires de ce nouveau Service d’Esclavage Obligatoire, pour mieux insister plutôt sur le fait que Berlin trouve en Budapest un allié solide, fiable et que le Reich n’entend donc pas occuper. C’est rassurant pour la population allemande… Quant au reste du monde, il s’en moque, n’ayant pas besoin des Croix-Fléchées pour savoir qui commande vraiment en terre magyare.


30 avril
NEF
Simplification
Paris
– Les Détachements du Guet Aérien et les Détachements de Défense du Littoral sont supprimés et leurs effectifs sont reversés – toujours sur la base du « volontariat » – soit dans la PSE, soit dans la Légion Tricolore, soit dans la Charlemagne. Leurs fonctions étaient en théorie de prévenir les parachutages clandestins et de surveiller les côtes jugées de moindre importance par les Allemands. Elles seront dorénavant remplies par la toute-puissante PSE doriotiste.
Les chefs de ces deux polices vont connaître des destins différents. Le lieutenant-colonel Bridoux, fils de l’ultra de la Collaboration, se retrouve avec Papa à la Légion Tricolore alors que le pseudo-général Knipping, ancien ministre de l’Air pendant la période lavaliste du NEF, est expédié rejoindre Darnand sur le front de l’Est… avec son véritable grade de la (première) Campagne de France, à savoir celui de capitaine !

Etat revenant
Vibrations
Slovaquie insurgée
– Poursuite des vigoureux efforts allemands depuis l’ouest – mais toujours avec des moyens visiblement insuffisants, donc à une vitesse pour le moins mesurée. Le KG Schäfer entre malgré tout dans Dolný Kubín, en dépit des efforts de la garnison locale, qui n’oublie peut-être pas que c’est déjà ici que Ludovít Beniczky avait massacré les indépendantistes slovaques, le 28 avril 1849. La ville n’est vraiment aux mains des Allemands que tard dans la soirée – évidemment, cela n’a pas été sans casse pour les civils, mais la Wehrmacht a depuis longtemps renoncé à limiter ses instincts virils en Slovaquie insurgée (13). Schäfer poursuit à présent vers Kra’ovany, en suivant l’Orava – il n’est plus qu’à une douzaine de kilomètres de son objectif…
Du côté des SS aussi, on pousse. Après Baťovian, le KG Schill conquiert Oslany dans la même journée, repoussant des Partisans en déroute, incapables de faire face en bataille rangée. La 1ère Brigade partisane Joseph Staline semble avoir renoncé à défendre – elle fuit à présent en direction des monts de Kľačno (que les Allemands appellent Gaidel), se préparant sans doute à tenir les cols de la Malá Fatra – notamment ceux de Vyšehrad, Vrícke et Fačkovské (respectivement 579, 665 et 802 mètres d’altitude), tous trois perdus au milieu des bois. La route de Žarnovica et Prievidza est bel et bien ouverte…
De fort mauvaises nouvelles donc. Il serait vraiment bon que l’effort fraternel de l’URSS s’accroisse rapidement et visiblement – par exemple sous la forme d’une offensive terrestre de dégagement. Mais quoiqu’il en soit, et en dépit de tous les revers, un fait demeure : les deux semaines estimées par Golian sont passées. Et l’insurrection slovaque est encore là.


Notes
8- En 1942 déjà, le gouvernement slovaque avait négocié directement la déportation de 58 000 Juifs vers les régions de Katowice et de Lublin, en organisant lui-même leur transport et en payant 500 Reichsmarks par tête à des fins de « réinstallation » !
9- En dépit de certains actes de solidarité (souvent rémunérés au prix fort !), la majorité des Slovaques auront aidé à la déportation. Il est vrai que la peine de mort était en vigueur depuis 1942 pour tous ceux qui tentaient d’agir autrement…
10- Il réussira magnifiquement sa mission : on estime aujourd’hui que presque 45 000 Juifs ont été sauvés par son action déterminée et efficace Malheureusement, le Suédois ne le saura jamais : il a disparu au moment de la chute de Budapest aux mains des Russes, arrêté par les forces soviétiques (semble-t-il, pour espionnage) avant de décéder d’une bizarre crise cardiaque durant sa détention. Il est aujourd’hui citoyen d’honneur des Etats-Unis, du Canada, d’Israël, d’Australie, de France, de Budapest et, bien sûr, Juste parmi les Nations.
11- “La rose écarlate”, une chanson populaire hongroise.
12- A tel point que Baťovian s’appelle aujourd’hui Partizánske, pour des raisons assez évidentes.
13- Sans qu’on sache véritablement le pourquoi de ce traitement particulier, Dolný Kubín va subir les semaines suivantes de violents épisodes de répression. Des arrestations de masse sur le modèle polonais seront suivies de la déportation d’une bonne partie de sa population.
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John92



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MessagePosté le: Mar Oct 11, 2022 12:52    Sujet du message: Répondre en citant

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Poursuite des vigoureux efforts allemands depuis l’ouest – mais toujours avec des moyens visiblement insuffisants, donc à une vitesse pour le moins mesurée. Le KG Schäfer entre malgré tout dans Dolný Kubín, en dépit des efforts (de la valeureuse/farouche résistance/opposition ) de la garnison locale, qui n’oublie peut-être pas que c’est déjà ici que Ludovít Beniczky avait massacré les indépendantistes slovaques, le 28 avril 1849.
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Notes
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10- Il réussira magnifiquement sa mission : on estime aujourd’hui que presque 45 000 Juifs ont été sauvés par son action déterminée et efficace . (à ajouter )Malheureusement, le Suédois ne le saura jamais : il a disparu au moment de la chute de Budapest aux mains des Russes, arrêté par les forces soviétiques (semble-t-il, pour espionnage) avant de décéder d’une bizarre crise cardiaque durant sa détention. Il est aujourd’hui citoyen d’honneur des Etats-Unis, du Canada, d’Israël, d’Australie, de France, de Budapest et, bien sûr, Juste parmi les Nations.
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Hendryk



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MessagePosté le: Mar Oct 11, 2022 18:52    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Parmi eux, Raoul Wallenberg, tout jeune secrétaire de la légation de Suède, toujours active – pour cause de neutralité – dans la capitale hongroise. Fils d’une grande famille de banquiers, homme du monde à bien des sens du terme (il a notamment fait ses études à l’Université du Michigan, avant de continuer à voyager pour raisons professionnelles), Wallenberg a l’esprit large.

Il y a décidément quelque chose de spécial chez les diplomates suédois prénommés Raoul.
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