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Le Front Russe - Mars 1944
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Déc 31, 2021 13:29    Sujet du message: Le Front Russe - Mars 1944 Répondre en citant

Eh oui, on repart… avec chaque jour (sauf demain…) un triple épisode Front Russe / Europe Occupée (et Allemagne tyrannisée) / Diplomatie. Le Front Russe, bien sûr, c'est Demo Dan.


1er mars
Opération Volodino
Face à l’Ostwall
Secteur du HG Nord (Prusse orientale)
– En ce premier jour du mois de mars, il pleut des cordes tout au long de la ligne de front – quand il ne neige pas, bien sûr. L’hiver approche de sa fin – avant de partir, il tient à marquer son empreinte, en laissant un bon souvenir. Après tout, qui sait s’il aura l’occasion de revenir avant longtemps sur une Europe en guerre ? Tout ceci, bien sûr, ne peut être que favorable à la Heer, qui bat toujours en retraite.
La 18. Armee de Georg Lindemann parait en voie d’achever son redéploiement : l’unique formation qui ne soit pas encore en place est la 96. ID (Ferdinand Nöldechen). Celle-ci a laissé ce matin la 254. ID (Alfred Thielmann) à Goldap pour avancer jusqu’à Lyck et Treuburg. Ses hommes sont éreintés, alors qu’il leur faut encore marcher 40 kilomètres… Informé, Kurt Herzog n’ordonne pourtant pas de presser le pas. Pourquoi s’en faire ? La 4. PanzerArmee couvre désormais la droite de son corps d’armée.
Au surplus, du côté de la 16. Armee – avec laquelle Thielmann est supposé assurer la liaison – les choses sont encore moins avancées. Le X. AK de Thomas-Emil von Wickede arrive tout juste à Goldap. Quant au II. AK de Paul Laux, il traverse au même moment Suwałki, avant d’obliquer vers Lyck, immédiatement après.
Les Rouges sont encore loin : confrontés à d’inextricables embouteillages (le 2e Front de la Baltique et le 1er Front Biélorusse prétendent tout de même faire passer 12 grandes unités dans un secteur de 60 kilomètres de large !), ils restent pour l’heure coincés entre Wiżajny et Szypliszki. Du moins Meretskov est-il bel et bien entré en Pologne – c’est déjà ça…
………
Secteur de la 2. Armee (Suwałki et Augustów, Pologne) – De fait, face au 2e Front de la Baltique, nulle trace de panique, seulement de la précipitation. C’est en vain que la 63e armée de Vasily Kutzenov s’échine seule contre l’arrière-garde des II. AK et XXIII. AK – isolée, la formation soviétique n’est pas capable, bien sûr, de mettre en déroute à elle seule ces deux adversaires. Ceux-ci n’ont donc aucun mal à se rétablir pour la journée dans la région de Suwałki – Paul Laux (de la 16. Armee) couvrant pour une fois Hans von Funck, qui a un plus long chemin à parcourir. Et à la nuit tombante, alors que les troupes de la 2. Armee sont déjà à Mazurki – au contact des panzers repliés à Augustów ! – le II. AK décroche finalement vers l’ouest et Bakałarzewo, passant au nord du lac Sumowo et au sud du camp de prisonniers de Krzywólka. A cet endroit, l’Armée Rouge retrouvera bientôt les traces de 85 000 camarades portés disparus et qui ont été déportés, exécutés… voire sont morts de faim et d’épuisement. Les jours passent, et il semble décidément que chacun doive apporter son lot d’horreurs.
Pendant ce temps, sur la gauche soviétique, le vaste ensemble formé par le Groupement Oslikovski et la 3e Armée de Chars continue de piétiner au sud de Marijampolė. Ils ont certes passé Kalvajira, mais n’ont pas encore doublé la 63e Armée. Au prix des plus grands efforts, Pavel Rybalko et Nikolai Oslikovski atteignent cependant la frontière de l’Union pour entrer en Pologne aux environs de Wołyńce (est de Puńsk). Sans pouvoir aller plus loin, pour l’instant.
C’est toujours mieux, toutefois, que le 10e Corps Blindé. En effet, ce dernier, replié dans les environs de Berżniki, a dû attendre le renfort de la 20e Armée – laquelle ne rallie Sejny, donc la droite d’Alexei Popov, qu’aux dernières heures de la matinée. Le temps de se remettre en marche sous des trombes d’eau, et il est trop tard : le VIII. ArmeeKorps (Gustav Höhne) et le LXI. AK (Ferdinand Neuling) sont en sécurité à Augustów, que le LIII. ArmeeKorps (Friedrich Gollwitzer) traverse même déjà pour aller vers Bargłów Kościelny. Les Russes, eux, s’engagent à peine dans les bois jusqu’à Głęboki Bród. Encore raté !

Bouchons
1er Front Biélorusse (Augustów et Grodno)
– La 4. PanzerArmee voit arriver, sur la ligne de recueil qu’elle commence à peine à mettre en place, toute la 2. Armee de Carl Hilpert. Les panzers de Franz Westhoven – qui a ajouté la 22. Panzer à ses 3. Panzer et 12. Panzer (Eberhard Rodt a dû abandonner sa 22. Pzr pour s’occuper de son infanterie) – matérialisent sans attendre un périmètre de défense s’appuyant largement sur le lac Necko [Où se trouve aujourd'hui une station balnéaire très courue.] (au nord) et sur des bois denses (à l’est). Westhoven envisage de tenir la zone jusqu’à demain – pas davantage. Après, il faudra se retirer.
Surtout que, sur son arrière-droite, les événements se précipitent. Aux environs de Bondari – soit au sud des marais de Kabeliai – la 1ère Armée de la Garde (Ivan Chistiakov) entre déjà en collision avec le dispositif de la 290. ID (Gerhard Henke). Celle-ci n’est pas trop usée – bénéficiant d’un terrain favorable et face à un adversaire dispersé sans appui aérien, elle supporte donc assez bien le choc. Mais ce n’était que la pointe de la lance. D’ailleurs, il ne s’agit même pas ici de la totalité de l’effort ennemi. Avant la nuit, la 3e Armée de la Garde (Ivan Zakharkine – à peine calmé de ses déboires passés) touche la Katra à Skidal, face à la 371. ID (Hermann Niehoff), bien plus fatiguée que sa consœur au nord. Sans doute Niehoff peut-il en théorie compter sur l’appui de la 304. ID (Ernst Sieler), à sa droite… Mais en fait, celle-ci va bientôt devoir affronter la 2e Armée de Choc (Kuzma Galitsky), qui progresse vers Neman, sans doute pour prendre de flanc le dispositif fasciste…
L’aile droite du 1er Front Biélorusse avance vite, fouettée par Sokolovski. Dès demain, le LXIII. ArmeeKorps sera soumis à rude épreuve. Raison de plus pour que le LXXII. ArmeeKorps d’Anton Grasser et l’infanterie du XL. PanzerKorps d’Eberhard Rodt se retranchent à Grodno !

Opération Vistule-Varsovie
La Walkyrie
De Białystok à Brest (1er Front Biélorusse)
– Ici, la pluie qui tombe très dru impose comme un temps mort. La 1. PanzerArmee tente d’en profiter pour reprendre vaguement son souffle et gagner au moins une journée.
Mais toutes ses unités n’ont pas ce luxe. Ainsi, au nord-ouest de Białystok, dans le faubourg de Fasty, on signale déjà les premiers chocs entre la 3e Armée de Choc de Mikhaïl Purkayev et la 20. Panzer renforcée, par-dessus la petite Supraśl. Dans le même temps, à l’est de la ville, le LXII. AK de Carl Rodenburg, activé en urgence bien avant que ses deux divisions d’infanterie aient achevé leur entraînement et attribué à la 1. PzA, est attaqué par la 15e Armée. Les Rouges mettent l’accent sur le quartier de Skorupy (soit sur la route du centre-ville). Le 2e Front Biélorusse frappe fort pour faire sauter les bouchons mis en place par Kurt von der Chevallerie. Sans trop de résultats pour l’heure : la Heer résiste, en partie grâce à la météo et à la dispersion des assaillants. Deux avantages naturellement voués à disparaître…
C’est donc un revers très relatif pour l’Armée Rouge – et cela ne l’empêche pas d’agir aussi en finesse : ainsi le 7e Corps Blindé, loin de gaspiller ses engins en vains combats de rues, préfère repartir vers l’ouest pour contourner Białystok par le sud jusqu’à Kleosin. Alexei Panfilov sait parfaitement qu’il ne dispose pas de suffisamment d’infanterie pour prétendre boucler à lui seul le flanc de cette récalcitrante cité – au surplus, le terrain boisé et vallonné ne se prête pas aux grandes chevauchées, surtout sous la pluie et à (déjà !) 130 kilomètres de ses bases. Cependant, en agissant ainsi, le Cosaque déstabilise toujours davantage ses adversaires, coupant les liaisons avec leur commandement tel le ciseau d’Atropos…
Heureusement pour Josef Harpe, les éléments de la 1. PanzerArmee paraissent en meilleure posture. Ainsi, le XXXIX. PanzerKorps d’Otto Schünemann profite de la pluie pour décrocher en bon ordre entre Kamyanyets et Dem’yanchitsy. Il ouvre ainsi, c’est vrai, la route de Brest à la 4e Armée de la Garde (Ivan Muzychenko) et à la 29e Armée (Alexander Gorbatov), qui passent dès aujourd’hui les marais pour s’emparer de Shcherby et Tevli… Mais dans l’état où se trouve son armée, le Rhénan ne peut guère faire mieux que garder ouverte la voie du repli vers Varsovie.
C’est avant tout le rôle du nouveau LXXVIII. PanzerKorps de Martin Unrein – l’ancien ArmeeAbteilung Neptun, dont la dénomination n’avait plus d’autre effet que de taper sur les nerfs de bien du monde, a été officiellement rebaptisé aujourd’hui. Unrein, justement, est toujours sur le périmètre Bielsk – Hajnówka. Il est menacé sur sa droite par les premiers assauts du 21e Corps Blindé (Aleksei Kukushkine), renforcé du 1er Corps Mécanisé (Mikhaïl Solomatin), qui tente de percer au centre… mais pour l’instant, une fois encore, la Heer tient bon. Et ne cède rien sinon quelques médiocres villages de la région d’Orla, dont Stare Berezowo, Szczyty-Dzięciołowo et Zbucz.
Mais la 1ère Armée de Chars de Mikhail Katukov a de la ressource ! Et le 1er Corps Blindé de la Garde (Trofim Tanachichine) descend au même moment la route d’Haćki pour assaillir directement la 18. Panzer et le 203. StuG à Bielsk. Demain, les assauts rouges seront plus forts, et probablement appuyés par l’aviation. Alors, que le HG NordUkraine se débrouille seul ! Ses 6. Armee et 3. PzA, même battues et affaiblies, sont désormais la force allemande la plus puissante dans le secteur…
………
Région de Brest (2e Front Biélorusse) – Il n’est pas certain que Ferdinand Schörner – qui encaisse tout de même des revers ininterrompus depuis bientôt un mois ! – soit exactement de cet avis. Mais devant l’effondrement général du front, il n’a pas vraiment le choix. D’ailleurs, le Führer a déjà ordonné la retraite.
Faute de mieux et en l’absence de tout soutien, le Bavarois ordonne donc de… presser le pas ! Que faire d’autre ? Un adversaire s’efface derrière, un autre se présente devant… La race des Seigneurs est tristement confrontée à la masse de sous-hommes qui peuplent la terre. La 6. Armee de Maximilian De Angelis continue ainsi de traverser Brest en rangs serrés, dans une ambiance de hargne, de haine et de défaite. Evidemment, la population civile ne manquera pas d’en faire les frais – mais toutefois, l’Ostheer n’a pas le temps d’incendier la ville, d’autant plus qu’elle reste un abri contre les bombes… et la pluie ! On se contente donc de dynamiter la gare centrale et les stocks intransportables avec les principales installations industrielles. Et la 6. Armee passe : 95 000 hommes bigarrés, épuisés, mêlés parfois à une foule de trainards, d’égarés ou de personnels administratifs (voire de Soviétiques compromis !), traversent le Bug vers Biała Podlaska et la Vistule. Le XVII. AK d’Otto Tiemann assure l’arrière-garde, alors même que la 37e Armée n’est plus très loin !
Un souci à la fois… Derrière la 6. Armee, la 3. PanzerArmee se rabat à son tour vers Brest, le XXIV. PanzerKorps de Martin Wandel en tête. Elle passe ainsi la Mukhavets pour prendre le relais de Tiemann. Vite, le Groupement Pliev teste déjà les défenses du faubourg d’Iamna et, derrière, la 64e Armée (Mikhaïl Sharokine) a pris sa place à Jabinka !
………
Région de Lublin (3e Front Biélorusse) – Le long de la Vistule aussi, le déluge qui s’abat ralentit les opérations – permettant aux uns de préparer leur franchissement, aux autres de prévoir leurs défenses… Les forces de Rodion Malinovski, après plus de 200 kilomètres de chevauchée, profitent aussi de cette pause imprévue pour accumuler un peu de stock. Personne, même pas leur chef, ne leur en voudra, avec pareil triomphe et après avoir dû résoudre des difficultés aussi monumentales.
Tout au nord, la progression se fait donc plus lente. Dispersée en plaine, et alors qu’elle doit toujours attendre une 4e Armée de Choc qui reprend à peine sa route depuis Radzyń Podlaski vers Łuków, la 37e Armée n’avance pas beaucoup aujourd’hui – une poignée de kilomètres à peine, jusqu’à Łomazy et Tuczna. A la très grande aigreur de Vasily Chuikov, toujours plus frustré d’être contraint de jouer les utilités.
Plus au sud, de Puławy à Annopol, le 5e Corps Blindé et la 4e Armée de Chars ont pour le moment renoncé à tenter de passer. Ce serait suicidaire, avec aussi peu d’infanterie et en l’absence d’appui aérien. Pour user à nouveau le potentiel de l’élite blindé allemande, il faudra attendre demain, camarades !
On le comprend sans peine. Quoique… Malinovski pourrait sans doute détacher un ou deux corps blindés pour filer vers le nord et Varsovie par Garwolin… La route n’est pas si longue (moins de 100 kilomètres), elle est droite, sans coupures et n’est même pas vraiment défendue à l’heure qu’il est. Pourtant, le Soviétique ne tente pas ce pari facile – Varsovie n’est pas son objectif, mais celui de Rokossovski. Et à Moscou, personne ne lui a rien demandé à ce sujet !
………
Région de Rzeszów (3e Front Biélorusse) – La 8. Armee de Walter Weiß entre dans Tarnów et entreprend de passer la Dunajec – sa ligne d’arrêt, selon les nouvelles instructions d’Hitler, lequel tient à conserver sous sa botte la région de Cracovie, donc le Gouvernement général.
Derrière, le 11e Corps Mécanisé libère Rzeszów, prenant contact au passage avec plusieurs éléments de l’Armée Secrète polonaise, qui ne manqueront pas d’être bientôt traités comme il convient par les services concernés. Après lui, la 50e Armée (Konstantin Golubev) et la 8e Armée de la Garde (Serguei Trofimenko) avancent dans la vallée sur une ligne Jazionka-Albigowa, laissant ainsi à Viktor Obukhov la possibilité de pousser jusqu’à Trzciana depuis le centre.
Au nord, sur le flanc droit, la 5e Armée libère Gorzyce et touche la Vistule. Elle arrive donc en vue de Sandomierz et des défenses de la 1. SS-Panzer-Division Leibstandarte Adolf-Hitler. La troupe de Mikhaïl Potapov sera sans doute bientôt un appui utile pour la poussée de la 4e Armée de Chars au centre.
Enfin, sur le flanc gauche, la 60e Armée de Kreyser et le 2e Corps de Cavalerie de Selivanov passent à Dynów et poursuivent le long des contreforts des Carpates sans aucune opposition.
………
Région de Kovel (3e Front Ukrainien) – Pendant ce temps, le 3e Front Ukrainien d’Ivan Koniev reçoit, comme prévu par son chef, l’ordre de venir sur la gauche de Malinovski, dont le 3e Front Biélorusse est sur la route de Katowice, via Tarnów, afin de le couvrir contre une improbable prise de flanc. Sans tarder, la formation entreprend donc de prendre la suite du 1er Front Ukrainien d’Ivan Petrov – un long trajet, c’est vrai, mais sans adversaire à affronter !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Jan 02, 2022 20:39    Sujet du message: Répondre en citant

2 mars
Opération Volodino
Face à l’Ostwall
HG Nord (Prusse orientale)
– Sous la pluie et dans la neige humide, la 18. Armee de Georg Lindemann gagne enfin ses nouvelles positions. Venant de Treuburg, la 254. ID d’Alfred Thielmann entre dans Lyck aux environs de midi. Cinquante kilomètres de ligne, presque soixante, pour une seule division épuisée ! Pourtant, dans son nouveau QG du Königsberger Schloss, Georg von Küchler n’est pas plus inquiet que cela. Si l’Armée Rouge voulait s’en prendre à son Groupe d’Armées, elle se serait pressée… et de toute façon, elle ne passerait pas par là ! Les trouées favorables à une exploitation mécanisée sont au nord, à Gumbinnen, ou bien plus à l’ouest, vers Ortelsburg. Certes, les Bolcheviques peuvent toujours tenter de forcer cette barrière boisée que l’on s’active à fortifier… mais une telle tentative ne saurait être que longue, coûteuse – donc visible. Et avec tout ce qui se passe déjà en Pologne, le HG Nord a décidément le temps de voir venir…
C’est heureux ! Car pour la 16. Armee, la route est encore longue. Le X. AK de Thomas-Emil von Wickede passe à peine Treuburg, et avance vers Arys et Johannisburg – ses points de chute. Derrière, le XXVIII. ArmeeKorps (Herbert Loch) a poursuivi vers l’ouest pour traverser la Prusse orientale jusqu’à Ortelsburg. Il n’en est qu’à Angerburg, il lui reste donc encore 90 kilomètres… en passant d’ailleurs aux environs de la Wolfsschanze, tout un symbole décidément !
Pour ce qui est du II. AK, c’est un peu mieux : enfin sorti de Suwałki et désormais à l’abri de l’Ostwall, Paul Laux continue vers Friedrichshof en passant (lui aussi) par Treuburg. Il ne craint plus vraiment l’Armée Rouge. De fait, les Soviétiques se rabattent avec difficulté vers la Prusse et entrent à peine – mais en masse – dans Suwałki, le 14e Corps Blindé d’Ivan Kirichenko en tête, suivi de près par la 55e Armée de Vladimir Smiridov. Sudauen (le nom allemand de la ville) tombe donc sans combat, mais la ville n’en pleure pas moins de très nombreux morts : 7 000 Juifs du ghetto (liquidés depuis longtemps) et 15 000 Polonais (victimes de l’Intelligenzaktion destinée à anéantir leur ethnie dans toute la Prusse élargie), tandis que les prisonniers de guerre faits en 1942 ont été dispersés aux quatre vents. Cette victoire par abandon est donc presque aussi amère pour les vainqueurs que pour les vaincus. Et plus encore pour les quelques Polonais de l’Armia Krajowa qui se terrent dans la région, désormais complètement hors-jeu.
………
Secteur de la 2. Armee (région de Suwałki et d’Augustów, Pologne) – La 63e Armée de Vasily Kuznetzov, pour sa part, a choisi de contourner par l’est Suwałki, pour éviter les pertes de temps liées aux difficultés de circulation. Le Soviétique n’a plus d’adversaire : le XXIII. ArmeeKorps (Hans von Funck) est déjà passé au travers des lignes de la 4. PanzerArmee et chemine loin, vers Ciechanów via Grajewo. Cette formation n’est plus en danger – elle se redéploiera dans les prochains jours sans autres péripéties. Kuznetzov pourrait donc avancer sans difficultés vers le sud… a priori !
Car dans les faits, le terrain à l’est de Suwałki est tout sauf favorable à l’offensive. Ici, marais et lacs (notamment celui de Wigry) gênent fortement la progression. Au soir, on patauge toujours dans les bois humides, sous la pluie, aux environs de Czerwony Krzyż. L’ennemi est loin – tant mieux d’ailleurs, sinon il pourrait peut-être sourire.
Dans son malheur, Kuznetzov rejoint néanmoins, sur sa gauche, la 20e Armée de Vladimir Kurassov et le 10e Corps Blindé d’Alexei Popov, qui approchent tous les deux d’Augustów. Devant eux, la 12. Panzer (Erpo von Bodenhausen) attend calmement leurs éléments de pointe puis les raccompagne vivement vers le gros de la troupe. Les T-34 de Popov sont peu nombreux, l’artillerie de Kurassov encore dispersée… Sur pareil terrain, l’issue était inévitable. De fait, seuls le Groupement Oslikovski et la 3e Armée de Chars auraient peut-être pu forcer la décision en prenant de flanc Augustów. Mais à cette heure, ils approchent à peine par Suwałki – en terrain urbain donc, et une fois encore derrière l’infanterie…
Enfin ! Face à la 4. PanzerArmee de von der Chevallerie, l’aile droite du 1er Front Biélorusse regagne peu à peu sa cohérence. C’est déjà ça… Même si, pendant ce temps, elle laisse échapper les derniers éléments de la 2. Armee de Carl Hilpert, qui traversent à marche forcée les lignes du XLVI. AK (Franz Westhoven) à Augustów – ils sont déjà à hauteur de Rajgród, donc eux aussi sur la route de Grajewo.

Bouchons
Région d’Augustów et de Grodno (1er Front Biélorusse)
– Sur sa gauche, la 4. PanzerArmee maîtrise parfaitement la situation. Guère menacées par l’empilement du 2e Front de la Baltique et de l’aile droite du 1er Front Biélorusse, les divisions blindées de Westhoven n’ont aucun mal à repousser les faibles pointes russes. Et, bien informé des progrès de la retraite de la 2. Armee derrière lui, Kurt von der Chevallerie se prépare à se retirer cette nuit, pour aller soutenir son aile droite.
Car aux environs de Grodno, la gauche du 1er Front Biélorusse – parfaitement reconcentrée et alignée, Sokolovski y a veillé ! – pousse toujours plus fort le long de la Katra. La 1ère Armée de la Garde (Ivan Chistiakov) frappe la 290. ID (Gerhard Henke) à Bondari. La 3e Armée de la Garde (Ivan Zakharkine) cogne sur la 371. ID (Hermann Niehoff) à Kotra. Et dans la petite péninsule entre Niémen et Katra, face à Koptsy, c’est la 2e Armée de Choc (Kuzma Galitsky) qui martèle la 304. ID (Ernst Sieler). Un corps d’armée très affaibli contre trois armées combinées, la lutte est pour le moins inégale…
Ernst Dehner ne cherche donc pas à s’accrocher pour rien au terrain : il entreprend de retirer rapidement son LXIII. ArmeeKorps vers Grodno et le LXXII. ArmeeKorps d’Anton Grasser. Au soir, sous la pluie, son infanterie éreintée se réfugie derrière les retranchements à la périphérie de la ville, passant au milieu des Marder du 226. StuG Abt (major Herbert Keysler), venus appuyer le faible LXXII. AK. La météo a limité les frappes des VVS – la retraite n’est donc pas devenu déroute. Mais demain, ce sera aux Kamaraden de s’amuser !

Tankiste (Evgueni Bessonov)
Tango

« Marche dans les bois, marche sous la pluie, marche vers le danger. Au détour d’un village insignifiant – il s’appellerait Przewięź – plusieurs départs de tir devant nous. Ils ne font pas mouche – c’est normal, vu la distance. Par contre, tous paraissent désagréablement précis, et surtout, tous paraissent viser spécifiquement notre engin. Comme d’habitude et comme pour tout un chacun…
Le peloton de Nikolaï, sur notre avant droit, accélère pour rechercher la protection de quelques bicoques perchées au bord d’un lac. Manœuvre naturelle, évidente… prévisible, donc illusoire. Un canon antichar bien camouflé fait exploser d’un coup sur le flanc le N°126, qui poursuit sa route en feu jusqu’à se fracasser dans la façade de la maison. Pas d’infanterie à bord… pas d’équipage qui sort. Nous nous déployons vers la droite avec Mikhaïl pour montrer notre plastron à l’adversaire. Tirs de fumigène, débarquement de l’infanterie au plus près des bâtiments encore debout. Je sens déjà que notre séjour ici va être pénible. »

(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)

Opération Vistule-Varsovie
La Walkyrie
Région de Białystok (2e Front Biélorusse)
– Météo toujours médiocre pour Konstantin Rokossovski – la Victoire, à sa portée grâce à l’effondrement total de la 1. PanzerArmee, semble lui glisser des mains sous la pluie. Elle est bien là – c’est évident. Et pourtant, le Polono-Soviétique ne parvient toujours pas à s’en saisir vraiment.
Néanmoins, pour la Heer, cela fait assez peu de différence. A Białystok, la situation du LXII. AK devient franchement mauvaise, sous les assauts coordonnés de deux armées et d’un corps blindé, malgré le soutien, sur son flanc nord, de la 20. Panzer de Mortimer von Kessel, renforcée des Hetzer du 236. StuG Abt (Major Rolf Brede). En effet, les panzers s’avèrent incapables de repousser seuls les assauts de la 3e Armée de Choc de Mikhaïl Purkayev. Celui-ci n’a plus eu d’adversaire à sa taille depuis un bon moment déjà, et peut donc dépenser largement hommes et munitions pour mater le Fasciste. Pour ne pas perdre bêtement trop de blindés et de grenadiers, le Prussien doit abandonner Fasty et Osowicze à l’ennemi. La Supraśl est rouge… Mauvaise nouvelle. Surtout qu’au même moment, c’est la 92. ID de Max Reinwald – toute neuve et pourtant déjà si éprouvée – qui doit lâcher Skorupy et Wygoda face à la 15e Armée. Georgiy Zakharov tape fort, pour effacer la honte laissée par le maréchal Goulik, que tout le monde s’attache déjà à oublier. C’est que l’autre formation du LXII. AK – la 367. ID (Adolf Fischer) – a dû se décaler vers le sud pour faire face au 7e Corps Blindé… Au soir, d’accord avec von Kessel, Carl Rodenburg signale à son chef que sa situation est « dangereusement critique ». S’acharner, c’est risquer l’encerclement puis la destruction des deux divisions. Josef Harpe donne son accord pour une retraite vers Łomża. Les Landsers évacuent ainsi leurs positions dans la nuit.
Un peu plus au sud, le reste de la 1. PanzerArmee continue lui aussi de battre en retraite – sans même prétendre encore défendre. Le LXXVIII. PanzerKorps de Martin Unrein recule vers Boćki et Kleszczele, incapable de résister à la pression de la 1ère Armée de Chars, enfin reconcentrée dans une plaine favorable à la manœuvre où Mikhaïl Katukov peut faire donner toute sa science… et tous ses chars. Sur son arrière-droit, le XXXIX. PanzerKorps d’Otto Schünemann doit donc se hâter. Traversant la région de Vysokaje, il franchit à son tour l’ancienne ligne de démarcation, abandonnant la route de Brest à l’ennemi. La 4e Armée de la Garde (Ivan Muzychenko) et la 29e Armée (Alexander Gorbatov) déferlent vers Chernavchitsy et Jabinka…
………
Région de Brest (Biélorussie) – C’est-à-dire vers Brest, où la 3. PanzerArmee a – hélas pour elle – pris la place de la 6. Armee de Maximilian De Angelis, désormais à hauteur de Biała Podlaska et en route vers Międzyrzec Podlaski. Werner Kempf n’en demandait pas tant.
Pour l’heure, c’est vrai, ses adversaires sont relativement modestes : la 64e Armée (Mikhaïl Sharokine) et le Groupement Pliev, qui frappent tous deux selon des axes assez évidents vers Iamna, Cherni et Bratylovo, avec des moyens au surplus fatigués et dispersés. Le XXIV. PanzerKorps de Martin Wandel – toujours lui ! – tient tête. Le XXIV. PzK n’est pas doté du moindre panzer, mais il est assisté par des chars de la 5. Panzer (Karl Decker) : des Leopard et quelques Panther, reçus au début de l’année – par la force de la sélection, ceux-ci forment désormais une bonne partie des engins encore disponibles de cette division très affaiblie.
Grâce à leur action, la Heer ne cède finalement que quelques faubourgs, pour se retrancher dans le centre-ville.
C’est bien, pour aujourd’hui du moins. Mais les VVS frappent à la moindre éclaircie et le gros de la vague est à venir ! Entre le 2e Front Biélorusse qui vient du nord et le 3e Front Biélorusse qui remonte d’Ukraine, qui sauvera les 80 000 hommes de la 3. PanzerArmee ?
………
Région de Varsovie – En tout cas, pas les renforts venus d’Allemagne. Avec la chute de Deblin et Lublin, l’Ostheer ne dispose plus d’aucune liaison ferrée avec le front tant que Varsovie reste… disons, contestée par l’Armia Krajowa, sauf à passer par les voies surchargées de Prusse Orientale. Une agacerie supplémentaire pour Berlin. Et une raison de plus pour écraser ces fichus Polonais.
………
Région de Cracovie – Dans le même temps, la 11. Panzer [2 Abt Panzer IV/Leopard] (Wend von Wietersheim) débarque à Bochnia. Elle doit rejoindre la réserve du Groupe d’Armées Nord-Ukraine, au bénéfice notamment de la 8. Armee, qui défend désormais les approches de la capitale du Gouvernement général.
………
Région de Lublin (3e Front Biélorusse) – Eclaircie dans le ciel, éclaircie dans les esprits ! Après une rude et longue chevauchée – et après avoir profité d’une pause imprévue, courte mais méritée, au bord de la Vistule – le 3e Front Biélorusse peut repartir à l’attaque (à peu près) frais et dispos. Mais surtout vers l’ouest, en direction de Łódź…
En effet, faute de coordination avec le 2e Front Biélorusse, le flanc droit de Rodion Malinovski ne force pas vraiment. La 4e Armée de Choc d’Ivan Maslennikov s’empare certes de Łuków – sans tenir compte du mauvais accueil qui lui est fait dans ce qui fut un des grands centres opérationnels de l’AK. Mais ensuite, elle entreprend seulement de se décaler vers la gauche, en direction de Garwolin, afin de couvrir la Vistule – impossible de faire davantage pour l’heure, tant que le 2e Front Biélorusse avance aussi “poussivement” ! Du côté de la 37e Armée, la déception est la même. Vasily Chuikov observe depuis ses positions de Łomazy et Tuczna la 6. Armee retraiter devant lui… mais il ne dispose absolument pas des moyens de défaire à lui seul pareille masse, même dépenaillée ! Le Soviétique doit donc se contenter de signaler les mouvements ennemis à l’aviation et de faire donner son artillerie en attendant de rassembler quelques blindés. Evidemment, c’est rageant !
Surtout que le long de la Vistule, les choses ne se passent pas vraiment comme prévu. De Puławy à Annopol, à Jaroszyn, Chotcza Dolna, Chotcza Dolna, Solec nad Wisłą et Solec nad Wisłą, la totalité des assauts soviétiques – lancés il est vrai sur des axes hautement prévisibles – sont repoussés avec plus ou moins de pertes et de fracas. La 4e Armée de Chars et le 5e Corps Blindé ne passent nulle part ! Pourtant, les groupes de reconnaissance faisaient hier encore état de nombreuses faiblesses liées à la dispersion allemande…
En fait, Dietrich, son I. SS-PzK et la division Hermann-Göring s’étaient replié à distance de la rive. Ils ont contre-attaqué chaque tentative de traverser avec des KampfGruppen ! Cette tactique s’est apparemment avérée payante. Toutefois, cet effort méritoire des SS et des “FallschirmPanzer” ne s’est pas accompli sans pertes, du fait de l’artillerie ou de l’aviation de la 8e Armée Aérienne (T.F. Kutsevalov). Si l’exercice devait se renouveler, il pourrait à la longue s’avérer coûteux.
Pendant ce temps-là, Vassily Grossman continue de parcourir l’arrière et d’enquêter sur les immenses crimes nazis. Avant de retourner dès demain sur le front, il écrit à Ilya Ehrenbourg pour lui communiquer les nombreux textes issus de ses constatations. Il ignore que son ami envisage déjà de quitter le Comité Antifasciste Juif, ayant compris que le Kremlin allait sans doute bientôt censurer leurs travaux. Regrettable… Mais l’aurait-il su que cela n’aurait sans aucun doute rien changé à ses projets !
………
Région de Rzeszów (3e Front Biélorusse) – Sur l’aile gauche du 3e Front Biélorusse, les choses s’améliorent aussi sur le plan logistique – trop tard, malheureusement, pour espérer rattraper la 8. Armee, qui a fait sauter les ponts sur la Dunajec et entreprend désormais de se retrancher autour de Tarnów.
Une difficulté à la fois ! Le 11e Corps Mécanisé réaccélère et s’empare déjà de Dębica avant de tenter de franchir la Wisłoka – rivière dont tous les ouvrages d’art ont évidemment disparu. Inutile de compter sur les Polonais pour indiquer des gués… Viktor Obukhov se débrouille donc tout seul, alors que derrière lui, la 50e Armée (Konstantin Golubev) et la 8e Armée de la Garde (Serguei Trofimenko) prennent le relais vers Rzeszów jusqu’à hauteur de Sędziszów Małopolski. Quant à la 5e Armée de Mikhaïl Potapov, enfin arrivée à destination et dans une position inattendue sur le flanc fasciste, elle prépare un premier assaut vers Sandomierz en profitant du fait que les SS honnis ne peuvent pas être partout.
A l’extrême gauche, rien à signaler. La 60e Armée et le 2e Corps de Cavalerie ralentissent leur avance, non pas pour économiser le ravitaillement, mais bien pour tenir compte de leur étirement dans l’attente de l’arrivée du 1er Front Ukrainien d’Ivan Koniev. Ils se contentent donc de pousser quelques détachements jusqu’à Domaradz – non défendue.

Accélération
Baranavitchy (RSS de Biélorussie)
– Pendant ce temps, sur le territoire de la Patrie des travailleurs, c’est l’heure du bilan pour le général Sygmund Berling. Entre ralliements sincères, conversions de prisonniers et autres conscriptions plus ou moins forcées de Résistants, ses forces représentent désormais environ 30 000 hommes. Parmi eux, 16 000 forment la 1ère Division d’Infanterie Tadeusz Kościuszko, seule unité ayant une véritable existence opérationnelle. Elle comporte trois régiments d’infanterie et un d’artillerie légère… plus le 1er Bataillon Féminin indépendant Emilii Plater ainsi qu’une compagnie AT et un régiment blindé sont en formation.
Un bilan guère brillant, donc, du moins en apparence – surtout que, du fait d’une véritable pénurie de cadres, des officiers soviétiques occupent pas moins de 60 % de ses tables d’effectifs ! Pourtant, malgré les revers subis, malgré les humiliations et crachats au visage infligés par ses propres compatriotes, Berling a toutes les raisons d’être satisfait. D’abord, ses troupes ont presque décuplé depuis deux mois – alors qu’on entre à peine en Pologne ! Ensuite, l’Armée Rouge vient enfin d’accepter de passer son armée au format… “corps d’armée”, soit deux divisions d’infanterie, deux brigades de soutien (artillerie et blindés), deux régiments (air et réserves), quatre bataillons indépendants, plus les sous-unités de sécurité et de service. Le tout pour un effectif prévisionnel de 75 000 hommes, sous son commandement et celui de ses adjoints Włodzimierz Sokorski et Karol Świerczewski. Assez pour voir venir – assez aussi pour être en mesure de laisser son empreinte sur la nouvelle Pologne le moment venu, aux côtés des Soviétiques. D’ailleurs, avec les événements en cours à Varsovie, Berling ne doute pas que l’on fera bientôt appel à lui pour entrer en vainqueur dans la capitale… enfin, dans les ruines de la capitale… afin de tendre sa main charitable à ses compatriotes égarés. Bientôt, sa 1ère Division sera en ligne !

Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
« Il fait lourd. Le ciel est bas, chargé de gros nuages noirs. Le dégel a commencé. La terre, gelée il y encore quelques jours, va se transformer en boue. Tout est devenu marécage, vase, fondrières. Le sol russe a commencé sa prodigieuse métamorphose annuelle. Il n’est plus qu’une prodigieuse éponge qui lutte pour absorber deux ou trois fois son volume d’eau, qui fait des efforts colossaux pour assécher le gigantesque marais qu’est maintenant la Russie tout entière. Muets d’étonnement, les Francais assistent à cette mue qui ressemble fort à un combat. L’eau paraît tout d’abord ne devoir jamais être absorbée. Et pourtant, dans deux à trois semaines, la neige aura disparu, la vase aura séché, l’herbe fera son apparition, les arbres prendront de la couleur et les bourgeons sortiront, les bouleaux se secoueront de leur longue torpeur. Et le printemps russe, le plus extraordinaire du monde, sera là, à la fois tendre et exubérant.
Le repos se prolonge à Moshchena. Pour nous, il est très apprécié. Dormir, dormir tout son soûl sur un lit de bois se révèle une volupté insoupçonnée. “Aujourd’hui pas de mission” pourrait être le sésame du bonheur. On se lève tard. On flâne au village. On interroge les rares civils qui ont pu échapper aux Allemands – en général, ceux-ci emmènent avec eux la population valide après avoir exterminé celle qui ne l’était pas.
On parle des Partisans qui, dans le coin, ont donné du fil à retordre à la Wehrmacht. Les fameux Partisans soviétique, véritable armée, toujours en liaison avec Moscou. De véritables batailles rangées ont eu lieu (1). Plus souvent, sortant des immenses forêts où les Allemands n’osaient pas s’aventurer, craignant les embuscades, les maquisards russes tombaient sur les sentinelles, les abattaient et faisaient irruption dans les isbas où logeaient les officiers allemands, qu’ils exécutaient comme des chiens. Leurs actions terroristes terminées, ils disparaissaient de nouveau sous le couvert des bois. Certaines villes furent prises et reprises plusieurs fois par eux, suivant les ordres qui leur venaient du haut commandement de Moscou avec lequel ils étaient en contact permanent.
Toutefois, tout le monde n’a pas le loisir de faire du tourisme – sitôt que leurs appareils sont prêts, les plus jeunes pilotes décollent. Pour eux, pas une minute ne saurait être perdue pour l’entraînement, ce sera une question de survie dans les semaines à venir. De toute façon, au sol, ils n’ont pas grand-chose à faire. Mais tous les nouveaux arrivants ne sont pas des débutants, loin de là. Ainsi, parmi les derniers arrivés, un nous parait particulièrement costaud : le commandant Jean Accart, ancien marin passé dans l’Armée de l’Air et qui en est déjà à 28 victoires, dont 15 sur H-75 durant la première Campagne de France. Gravement blessé (2), il a réussi à quitter l’instruction où il avait été relégué pour reprendre le combat en Italie puis en France. Enfin, “menacé” en janvier d’une mutation à l’EMGAA, il y a échappé en réclamant son envoi en URSS !
Pas vraiment au fait des machines soviétiques – il n’a piloté que du North-American ces deux dernières années – sa remise à niveau nécessaire ne présente évidemment aucune difficulté particulière. Ce qui ne l’empêche pas de s’appliquer ! Il est vrai que tout le régiment doit être bien au point pour le 9 mars, jour où les caméras de toute la France libérée – voire du monde – vont être braquées sur nous. »

(Capitaine François de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. 1996)


Notes
1- NDE – On pardonnera à l’auteur de ne pas être au fait des tensions polono-soviétiques – de fait, dans cette zone, c’était l’Armée Secrète qui opérait ! Ce qui peut aussi expliquer la difficulté à échanger avec des civils…
2- NDE – Le 1er juin 1940, le capitaine Accart reçoit de la part du mitrailleur d’un Heinkel 111 une balle entre les deux yeux, qui s’arrête miraculeusement à quelques millimètres de son cerveau ! Ayant réussi à évacuer malgré sa blessure, il se fracasse contre l’empennage et ouvre d’extrême justesse son parachute avant de s’évanouir. Ramassé dans les bois de Frasne dans un état pitoyable (en plus de sa balle dans le crâne, une fracture ouverte de la jambe gauche, une profonde plaie du bras gauche, plusieurs dents cassées, diverses contusions…), il s’enfuit de l’hôpital de Nice le 16 juillet et, rétabli… ou presque, saute dans un bateau avec sa famille ! Par la suite, Accart craignant d’en perdre la vue, la balle ne sera jamais extraite de son os frontal…


Dernière édition par Casus Frankie le Lun Jan 03, 2022 14:13; édité 2 fois
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houps



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MessagePosté le: Dim Jan 02, 2022 21:11    Sujet du message: Répondre en citant

Rebonjour à tous.
Commençons cette nouvelle année non pas en fanfare, mais presque .

2 mars
Opération Volodino
Face à l’Ostwall
HG Nord (Prusse orientale)


"... Si l’Armée Rouge voulait s’en prendre à son Groupe d’Armées, elle se serait pressée… et de toute façon, elle ne passerait pas par là ! Les trouées favorables à une exploitation mécanisée sont au nord, à Gumbinnen, ou bien plus à l’ouest, vers Ortelsburg. Certes, les Bolcheviques peuvent toujours tenter de forcer cette barrière boisée que l’on s’active à fortifier… mais une telle tentative ne saurait être que longue, coûteuse – donc visible. Et avec tout ce qui se passe déjà en Pologne, le HG Nord a décidément le temps de voir venir…
C’est heureux ! Car pour la 16. Armee, la route est encore longue. Le X. AK de Thomas-Emil von Wickede passe à peine Treuburg, et avance vers Arys et Johannisburg – ses points de chute. Derrière, le XXVIII. ArmeeKorps (Herbert Loch) a poursuivi vers l’ouest pour traverser la Prusse orientale jusqu’à Ortelsburg. Il n’en est qu’à Angerburg, il lui reste donc encore 90 kilomètres… en passant d’ailleurs aux environs de la Wolfsschanze, tout un symbole décidément ! Pour ce qui est du II. AK, c’est un peu mieux : enfin sorti de Suwałki et désormais à l’abri de l’Ostwall, Paul Laux continue vers Friedrichshof en passant (lui aussi) par Treuburg. "

Alors, comment dire... Je veux bien qu'il y ait nombre de piétons dans le coin, mais, quand même...

Ne touchons pas au "2". "s'aventurerait" en "1" ? "franchit" en "3" ? "en défilant" en "4" ?
Pour le "5", je suggère ".."vers Friedrichshof, via (lui aussi) Treuburg..."

Accélération
Baranavitchy (RSS de Biélorussie )

"... Elle comporte trois régiments d’infanterie et un d’artillerie légère… plus le 1er Bataillon Féminin indépendant Emilii Plater ainsi qu’une compagnie AT et un régiment blindé sont en formation..."

Hem... à supprimer, non ?
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Timeo danaos et dona ferentes.
Quand un PDG fait naufrage, on peut crier "La grosse légume s'échoue".
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loic
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MessagePosté le: Dim Jan 02, 2022 23:06    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Alors qu’il se multiplie les allers-retours entre sa 2. Armee en retraite et les futures positions

"se" en trop ?

Citation:
Les fameux Partisans soviétiques, véritable armée


Citation:
1- NDE – On pardonnera à l’auteur de ne pas être au fait des tensions polono-soviétiques – de fait, dans cette zone, c’était l’Armée Secrète qui opérait ! Ce qui peut aussi expliquer la difficulté à échanger avec des civils…

Cette phrase n'est pas très claire : un Français qui parle des partisans qu'il croit soviétiques mais qui sont en réalité polonais. Quel rapport avec les tensions polono-soviétiques ?
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demolitiondan



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MessagePosté le: Dim Jan 02, 2022 23:11    Sujet du message: Répondre en citant

Ben le fait tout simplement que les soviétiques ont peut-être pas envie d'évoquer avec les francais le cas de l'AK car cela rendrait service au gouvernement en exil - donc de Geoffre parle de partisans soviétiques alors qu'en fait c'est des polonais mais il n'est pas au courant. Et de Geoffre a du mal à parler avec les civils parce que le NKVD aime pas les gens qui racontent des trucs.
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Etienne



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MessagePosté le: Lun Jan 03, 2022 08:06    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Débarras
Zichenau (ex-Ciechanów, Pologne annexée) – Alors qu’il se multiplie les allers-retours entre sa 2. Armee en retraite et les futures positions de cette dernière au nord de Varsovie, le général Carl Hilpert prend le temps de limoger son chef d’état-major Hening von Tresckow,

En trop?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Jan 03, 2022 11:40    Sujet du message: Répondre en citant

Pour faire simple, j'ai supprimé le passage sur von Tresckow et deux réactions à ce sujet - regrettable emmêlage de pieds…
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Casus Frankie

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le poireau



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MessagePosté le: Lun Jan 03, 2022 13:48    Sujet du message: Répondre en citant

Petit souci avec la mention de la Totenkopf : cette division n'est jamais allée en France !
Il faut relire les semaines précédentes pour suivre son parcours depuis l'Ukraine et la Biélorussie. A moins qu'on l'ait confondue avec une autre (du II. SS PZK) ?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Jan 03, 2022 14:14    Sujet du message: Répondre en citant

Désolé, Le Poireau, doublon et mélange - la Totenkopf sera citée par ailleurs. J'ai corrigé le paragraphe en question.
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Casus Frankie

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John92



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MessagePosté le: Lun Jan 03, 2022 14:15    Sujet du message: Répondre en citant

Pas grand chose pour le 1er Mars
1er mars
...
Au prix des plus grands efforts, Pavel Rybalko et Nikolai Oslikovski atteignent cependant la frontière de l’Union pour entrer en Pologne aux environs (alentours ?) de Wołyńce (est de Puńsk). Sans pouvoir aller plus loin, pour l’instant.
C’est toujours mieux, toutefois, que le 10e Corps Blindé. En effet, ce dernier, replié dans les environs de Berżniki, a dû attendre le renfort de la 20e Armée – laquelle ne rallie Sejny, donc la droite d’Alexei Popov, qu’aux dernières heures de la matinée.

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John92



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MessagePosté le: Lun Jan 03, 2022 15:08    Sujet du message: Répondre en citant

Pour le 2 Mars

De fait, les Soviétiques se rabattent avec difficulté vers la Prusse et entrent à peine – mais en masse – dans Suwałki, le 14e Corps Blindé d’Ivan Kirichenko en tête, suivi de près par la 55e Armée de Vladimir Smiridov. Sudauen (le nom allemand de la ville) tombe donc sans combat, mais la ville (cité ?) n’en pleure pas moins de très nombreux morts : 7 000 Juifs du ghetto (liquidés depuis longtemps) et 15 000 Polonais (victimes de l’Intelligenzaktion destinée à anéantir leur ethnie dans toute la Prusse élargie), tandis que les prisonniers de guerre faits en 1942 ont été dispersés aux quatre vents. Cette victoire par abandon est donc presque aussi amère pour les vainqueurs que pour les vaincus. Et plus encore pour les quelques Polonais (combattants ?) de l’Armia Krajowa qui se terrent dans la région, désormais complètement hors-jeu.

Néanmoins, pour la Heer, cela fait assez peu de différence. A Białystok, la situation du LXII. AK devient franchement mauvaise, sous les assauts coordonnés de deux armées et d’un corps blindé, malgré le soutien, sur son flanc nord, de la 20. Panzer de Mortimer von Kessel, renforcée des Hetzer du 236. StuG Abt (Major Rolf Brede). En effet, les panzers s’avèrent incapables de repousser seuls les assauts (attaques ?) de la 3e Armée de Choc de Mikhaïl Purkayev.

S’acharner, c’est risquer l’encerclement puis la destruction des deux divisions. Josef Harpe donne son accord pour une retraite (un replis ?) vers Łomża. Les Landsers évacuent ainsi leurs positions dans la nuit.
Un peu plus au sud, le reste de la 1. PanzerArmee continue lui aussi de battre en retraite – sans même prétendre encore défendre.

En fait, Dietrich, son I. SS-PzK et la division Hermann-Göring s’étaient replié (repliés ?) à distance de la rive. Ils ont contre-attaqué chaque tentative de traverser (franchissement ? traversée ?) avec des KampfGruppen !

Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
«

Il fait lourd. Le ciel est bas, chargé de gros nuages noirs. Le dégel a commencé. La terre, gelée il y encore quelques jours, va se transformer en boue. Tout est devenu marécage, vase, fondrières. Le sol russe a commencé sa prodigieuse métamorphose annuelle. Il n’est plus qu’une prodigieuse éponge qui lutte pour absorber deux ou trois fois son volume d’eau, qui fait des efforts colossaux pour assécher le gigantesque marais qu’est maintenant la Russie tout entière. Muets d’étonnement, les Francais (Français) assistent à cette mue qui ressemble fort à un combat. L’eau paraît tout d’abord ne devoir jamais être absorbée.
…. »

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Jan 04, 2022 01:30    Sujet du message: Répondre en citant

3 mars
Opération Volodino
Face à l’Ostwall
HG Nord (Prusse orientale)
– Cette fois-ci, la raspoutitsa est bien là. Il pleut dru sur toute la Baltique. Les congères et les couches de neige naguère gelées se transforment en torrents, qui inondent de boue les routes. Malheureusement pour elle, la 16. Armee de Christian Hansen n’est toujours pas en place, contrairement à la 18. Armee, plus au nord. Il va donc falloir se débrouiller…
Avec son X. AK, Thomas-Emil von Wickede poursuit à travers bois, contournant Lyck par le nord pour finalement approcher d’Arys. Demain, il sera enfin en place… Ce n’est pas le cas du XXVIII. ArmeeKorps d’Herbert Loch, lequel passe non loin de la Tanière du Loup par Lötzen et jusqu’à Rhein, sous une pluie toujours battante. Entre les deux, le II. AK de Paul Laux chemine vers Arys par des chemins de traverse qui lui font perdre du temps… mais pas d’hommes, c’est déjà ça.
En tout cas, ces difficultés ne sont pas plus grandes que celles d’Eremenko ! Toujours coincé derrière un embouteillage d’unités qu’il faut faire dégager à chaque instant, le Soviétique passe Suwałki et avance néanmoins jusqu’à Raczki, le 14e Corps Blindé d’Ivan Kirichenko ouvrant toujours la voie. Derrière, afin de couvrir le flanc droit, la 39e Armée d’Andrei Zigin et le 10e Corps Mécanisé (Nikolai Vedeneyev) se déploient à Filipów et Stańczyki. Face à l’Ostwall, donc…
………
Secteur de la 2. Armee (région de Suwałki et d’Augustów, Pologne) – Plus au sud-est, le 1er Front Biélorusse continue ses efforts rageurs et désordonnés pour tenter de rattraper et de frapper – même un peu – les forces allemandes en retraite. En dépit de tous les ordres de son état-major, il n’y parvient pas. Et c’est peut-être tant mieux pour lui, car désormais, ce n’est plus la pauvre 2. Armee de Carl Hilpert qui lui fait face, mais bien la puissante 4. PanzerArmee, toujours capable, elle de rendre les coups face à des adversaires trop présomptueux.
L’armée de Kurt von der Chevallerie n’a plus à s’inquiéter de couvrir les forces d’Hilpert. Le XXIII. ArmeeKorps est déjà loin, tandis que le VIII. ArmeeKorps (Gustav Höhne), le LIII. ArmeeKorps (Friedrich Gollwitzer) et le LXI. AK (Ferdinand Neuling) sont désormais à 30 ou 40 kilomètres en arrière, vers Grajewo. La 4. PzA peut donc de se retirer par étapes – partant avant l’aube, elle se replie vers le sud avec maîtrise mais célérité, en abandonnant Augustów à l’ennemi. Von der Chevallerie envoie en urgence son XLVI. PanzerKorps (Franz Westhoven) vers Białystok, dont les défenseurs auraient, semble-t-il, besoin d’un coup de main. La 10. Panzergrenadier (August Schmidt) suffira à couvrir la route de Grajewo, avec le renfort de quelques Tiger du 501. sPA. Quant à la 22. Panzer, elle retourne enfin vers son XL. PzK, près de Grodno, où les choses paraissent encore à peu près maîtrisées.
Et c’est donc sans aucune opposition (hormis quelques retardataires, sacrifiés ou autres enfants perdus) que la 63e Armée de Vasily Kutzenov entre à Augustów (4) à la nuit tombée. Elle est rapidement rejointe par la 20e Armée et le 10e Corps Blindé – lequel a passé la journée à déminer la route d’Alytus. De leur côté, le Groupement Oslikovski et la 3e Armée de Chars désespèrent toujours de doubler le 2e Front de la Baltique : ils ne sont qu’à hauteur de Rackzi, ayant dû pour y parvenir contourner Suwałki au prix des pires difficultés !

Tankiste (Evgueni Bessonov)
Rues désertes

« L’entrée dans Augustów, sans doute glorieuse (après tout, l’ennemi fuyait devant nous !), fut surtout pénible. Notre unité était tombée à environ le tiers de son effectif théorique de chars, tant du fait des combats que des pannes mécaniques, voire – pour certains conducteurs malavisés – du manque de carburant. La pluie est froide, la boue omniprésente… et la ville comme abandonnée. Devant nous, à droite comme à gauche, l’infanterie progresse péniblement dans la pénombre, de la fange jusqu’aux genoux, pour inspecter maison par maison. On y renoncera vite, vu l’absence de Fascistes et l’étendue de la tâche.
Avancer à l’aveugle en milieu urbain ! Jamais très rassurant… Néanmoins, nous nous en tirons sans mal, longeant les berges jusqu’à un canal (5) où nous voyons arriver de l’ouest plusieurs camions porteurs du drapeau rouge. La 63e Armée, nous dira-t-on plus tard. La ville était donc déjà prise, du moins en bonne partie. Et il ne nous restait qu’à poursuivre. »

(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)

Bouchons
Région de Grodno (1er Front Biélorusse)
– A l’aile droite de la 4. PanzerArmee, les choses ne s’améliorent pas franchement pour la Heer – quoiqu’elles ne se dégradent pas beaucoup non plus.
Le 1er Front Biélorusse a passé la Katra et ses trois armées progresse désormais en ligne sur un axe Vertelishki-Batorówka, à la poursuite du LXIII. ArmeeKorps d’Ernst Dehner, qui a filé sur la route de Grdono. Il se heurte donc plutôt aux retranchements du LXXII. ArmeeKorps d’Anton Grasser, renforcé des deux divisions d’infanterie du XL. PanzerKorps.
Grodno est un mauvais souvenir pour l’Armée Rouge. En 1939, alors même qu’elle frappait pourtant dans le dos un adversaire déjà à l’agonie, un simple groupe de défense de l’armée polonaise, regroupé autour d’une unique brigade de cavalerie (6) (!), avait tenu en échec trois jours durant trois corps d’armée soviétiques (dont le 15e Corps Blindé !) commandés par Ivan Boldine. Confronté à des défenseurs extraordinairement agressifs et n’hésitant pas à profiter largement de l’inexpérience comme des hésitations des équipages de BT-5, Alexei Kourkine avait finalement dû ordonner aux hommes de sa 2e Brigade d’utiliser des boucliers humains pour progresser vers le centre-ville déjà ravagé par l’artillerie…
Les temps ont changé depuis. Kourkine est désormais à la tête de la 1ère Armée, près de la Baltique. Quant à ses méthodes, si d’aventure Zakharkine ou Chistiakov souhaitait renouveler l’expérience, il n’est pas certain que la présence de quelques Polonais devant leurs T-34 empêche beaucoup les Allemands de tirer. Mieux vaut donc en rester aux nouvelles procédures – elles, au moins, ont fait leurs preuves. Ainsi donc, l’Armée Rouge bombarde copieusement Grdono avant de lancer à l’assaut ses 1ère et 3e Armées de la Garde, qui emportent assez logiquement les premières lignes des 357. et 359. ID. Au soir, on se bat tout le long de la voie ferrée Białystok-Vilnius – qui marque en gros la limite est de la ville – et la gare fait l’objet des plus féroces combats. Sur la droite, Ivan Chistiakov menace même déjà les défenseurs d’enveloppement par le nord. Et sur la gauche, le long du Niémen, vers Zhilichi, la 2e Armée de Choc (Kuzma Galitsky) se prépare à traverser. Il est douteux que les deux divisions qui assurent la garde de ce secteur – les 123. ID (Louis Tronnier) et 253. ID (Hans Junck) – puissent prétendre lui résister bien longtemps…
En résumé, ici comme à Białystok, l’Armée Rouge manœuvre, frappe et assomme, déborde et encercle – avant de contraindre finalement le bouchon à sauter… ou à être anéanti !

Opération Vistule-Varsovie
La Walkyrie
Région de Białystok (1er Front Biélorusse)
– A Białystok, la situation se dénoue justement selon des modalités comparables – c’est-à-dire évidemment défavorables à la Heer, mais pas autant que son adversaire le souhaiterait. Assailli de toutes part par un adversaire très supérieur en nombre comme en puissance de feu, le LXII. AK de Carl Rodenburg, couvert par la 20. Panzer de Mortimer Von Kessel, a commencé à évacuer dès cette nuit en profitant des caprices du temps.
Aux aurores – plus tôt que prévu, car l’agitation ennemie n’a pas échappée à ses éclaireurs ! – quand l’Armée Rouge relance ses assauts, ceux-ci tombent dans le vide. L’ennemi s’est évaporé et a déjà traversé le centre-ville pour mieux filer vers la gare et la route de Zambrów avant qu’il ne soit trop tard. Faute de reconnaissances et d’appui aériens avant midi – et encore, les activités de l’aviation cessent avant 17 heures, du fait du retour des ondées – l’Armée Rouge ne parvient pas à exploiter correctement cette situation et doit donc se contenter de son artillerie pour infliger des pertes.
Pendant que la 15e Armée de Georgiy Zakharov s’empare de la ville et tente de poursuivre, la 3e Armée de Choc de Mikhaïl Purkayev se décale en hâte vers Złotoria. Elle pourrait sans doute couper la route des Fascistes en retraite… seulement, pour cela, il faut passer la Narew. Un obstacle pas vraiment plus redoutable que la petite Supraśl la veille, c’est vrai, mais néanmoins un point d’appui bien utile pour la 20. Panzer, qui saura gagner là le temps nécessaire à Rodenburg pour décrocher. Décidément, le franchissement de la veille n’aura servi à rien…
Du moins, il n’aurait servi à rien, sans le 7e Corps Blindé d’Alexei Panfilov. Guère gêné, au sud, par la minuscule Horodnianka, ce dernier profite de la confusion générée par Purkayev pour rattraper les colonnes du LXII. AK avant la Narew à hauteur de Choroszcz et tailler là de rudes croupières à la 367. ID (Adolf Fischer). L’intervention du 904. StuG rappelé en hâte limite un peu le désastre. Et au soir, tout le monde s’est replié vers Jezewo, poursuivi par quelques dizaines de T-34…
Plus au sud, par contre, pour le reste de la 1. PzA de Josef Harpe, les choses vont nettement mieux : ses forces continuent de se rabattre vers l’ouest.
Le LXXVIII. PanzerKorps de Martin Unrein recule avec maîtrise et mesure jusqu’à Dziadkowice – en profitant des nombreuses lagunes de la région – et Żerczyce – où il rejoint l’infanterie. Face à lui, la 1ère Armée de Chars de Mikhail Katukov – massive, adroite mais aussi un peu dispersée et donnant surtout (enfin) quelques signes de fatigue après 200 kilomètres parcourus en 14 jours de combat ! – avance, frappe… mais ne perce pas.
Enfin, le XXXIX. PanzerKorps d’Otto Schünemann profite d’une nouvelle barrière humide et boisée pour disparaitre par de petits chemins jusqu’à Grabarka et Żerczyce, ses objectifs intermédiaires sur la route de l’ouest. Toutefois, ils ne seront pas atteints au soir, malgré les efforts consentis. Néanmoins, il s’agit là d’une contrariété limitée. De fait, derrière Schünemann, seule la 4e Armée de la Garde (Ivan Muzychenko) poursuit jusqu’à Vysokaje tandis que la 29e Armée (Alexander Gorbatov) va plutôt prêter main-forte à ses camarades pour la prise de Brest.
………
Région de Brest (2e Front de Biélorussie) – Dans toutes les histoires, n’est-ce pas, il faut un lampiste. Ce lampiste, aujourd’hui, c’est Werner Kempf et sa 3. PanzerArmee. Après avoir largement couvert le sauvetage de la 6. Armee (qui entre ce jour dans Międzyrzec Podlaski et sera sans doute demain hors de portée de l’ennemi), la 3. PzA retrouve donc assaillie de flanc, sur le chemin de son propre salut, par deux armées et un groupe mixte soviétiques.
Face à la 64e Armée (Mikhaïl Sharokine) et au Groupement Pliev, renforcés plus tard – mais renforcés tout de même – par la 29e Armée (Alexander Gorbatov), le XXIV. PanzerKorps de Martin Wandel encaisse évidemment des pertes, malgré la pluie et les chars de la 5. Panzer (il est vrai qu’il n’en reste plus beaucoup…). Cette fois, pas moyen de se défausser. Au sud, la 267. ID (Otto Drescher), qui défend le quartier d’Iamna, fond sous le feu ennemi – elle doit pourtant tenir sur place, quitte à se laisser incinérer, pour couvrir le passage des derniers éléments retardataires. Et si, au centre, tout se passe à peu près bien pour la 208. ID, au nord, l’arrivée des troupes de Gorbatov entre Byardychy et Cherni contraint la 167. ID (Hans Hüttner) à se décaler en urgence pour défendre dans de moins bonnes conditions qu’attendu.
Avant 14 heures, les trois unités du XXIV. PzK doivent se retirer vers le cœur de la ville. La suite, qui durera jusque tard dans la nuit, est devenue tristement habituelle sur ce front : combats retardateurs, destruction des points d’appui par l’artillerie, assaut, mêlée, course jusqu’au Boug… et traversée de celui-ci sous la pluie et les obus, avant que les ponts ne sautent. Parmi mille autres triomphes, Konstantin Rokossovski peut annoncer dès ce soir que le drapeau rouge flotte à nouveau sur la forteresse de Brest ! Si celle-ci a tenu 15 jours face aux envahisseurs teutons, l’Armée des Ouvriers et Paysans l’a reprise en moins de 48 heures.
Sur la rive ouest, à hauteur de Kobylany, Werner Kempf se hâte de rallier son armée amputée d’une bonne partie de ses capacités de combat pour poursuivre vers Biała Podlaska, sur les traces de De Angelis. Le malheureux Kempf a décidément connu beaucoup d’échecs depuis Kovel, alors même que sa discipline et son respect des ordres n’ont pas toujours paru exemplaires. Toujours nazi jusqu’au bout des ongles, Ferdinand Schröner prend note sans mot dire de ce revers pourtant inévitable.
………
Région de Lublin (3e Front Biélorusse) – Après l’éclaircie de la veille, le retour du mauvais temps ne fait pas les affaires de Rodion Malinovski, c’est le moins que l’on puisse dire !
Au nord, son 3e Front Biélorusse a sans doute atteint l’extrême limite de son avancée – du moins tant que le 2e Front Biélorusse n’aura pas rallié. De Łuków, la 4e Armée de Choc d’Ivan Maslennikov – toujours plus dispersée, elle a désormais 80 kilomètres de front à tenir – s’empare de Żelechów et approche donc de la Vistule… et aussi de Varsovie, qui n’est désormais plus qu’à 70 kilomètres environ des premiers éléments soviétiques. Néanmoins, pour l’heure, personne ne juge utile de s’y rendre.
Sur la droite de Maslennikov, la 37e Armée rencontre dans la région de Biała Podlaska la 6. Armee de De Angelis – laquelle, malgré sa faiblesse évidente, est tout de même un adversaire un peu trop fort pour lui… L’armée de Chuikov est dispersée et ne peut prétendre peser. Faute de mieux, Vasily Chuikov fait le cosaque. Ce qui lui réussit évidemment, même si massacrer du traînard n’est pas la plus glorieuse des activités ! Quant à fermer la route de Tuczna à Brest, c’est trop tard : la 3. PzA – et notamment la 4. Panzer de Dietrich von Saucken – tient désormais à peu près ouverte cette voie de retraite, malgré les pertes subies.
Sur le front de la Vistule aussi, c’est une déception. Relançant leurs assauts de la veille avec les mêmes moyens – donc la même relative déficience en infanterie, l’Armée Rouge n’emporte une fois encore aucune position solide sur la rive ouest. Elle doit se contenter d’une très modeste tête de pont à Zawichost, où le 5e Corps Blindé de la Garde Jitomir (V.I. Zhdanov) a profité de ce que les SS de la LAH étaient aussi sollicité au sud.
Pour Malinovski, c’est évidemment un revers – mais qui sera forcément passager : chaque assaut prélève son tribut sur l’ennemi, même en l’absence de soutien aérien significatif. Toute la journée, le Soviétique fait ainsi tirer à l’obusier de 203 mm chenillé sur les positions et points de rassemblement fascistes – après tout, cet engin porte le doux surnom de « marteau de Staline », il est donc logique qu’on l’utilise pour fracasser la tête des SS !
De fait, la Heer pourrait sans doute assez longtemps continuer de repousser les Rouges le long de la Vistule. Mais cela nécessiterait de solliciter au-delà du raisonnable les unités en place, et surtout d’engager au fil de l’eau les renforts en cours de déploiement. Ceci, alors qu’à Berlin, on s’inquiète des pertes déjà constatées dans les corps SS, pertes qui pourraient dégrader leur potentiel avant même l’opération Friedericus II. Des ordres seront vite donnés afin de ne pas s’accrocher au terrain plus que nécessaire… Après tout, laissons les Rouges se jeter encore davantage dans la gueule du loup, s’ils le désirent !
Toutefois, les succès défensifs de l’Ordre Noir ne manqueront pas de faire les choux gras de la propagande nazie, dont, bien sûr, le magazine interne de la SS, Das Schwarze Korps. Lequel, par un tour bien étrange de l’histoire, est justement alimenté ici par… un Francais d’origine juive (!), le SS-Frw. Kriegsberichter René Hanin ! Ce dernier est un intellectuel parisien, ancien partisan de l’Action Française qui a voulu l’automne dernier s’engager dans la nouvelle Charlemagne. Remarqué pour ses conférences rémunérées (7) auprès de ses compatriotes volontaires, il a été sans doute jugé trop malin (ou pas assez sportif) pour le front. Sur le conseil de certains camarades, il s’est fait plutôt envoyer à l’école des correspondants de guerre SS de Berlin-Orianenburg. Diplômé et embedded (dirait-on aux Etats-Unis), il est désormais affecté au SS-Infanterie Rgt (mot) Langemarck (en bonne partie composé partie d’étrangers, comme tout cela est logique) et ses reportages dithyrambiques font régulièrement les unes de grands journaux collaborateurs français comme Excelsior ou Le Matin (8).
De l’autre côté de la ligne de front, Vassily Grossman continue à battre la campagne, à la recherche d’un lieu dont on murmure qu’il est aussi terrible que proche : Treblinka…
………
Région de Rzeszów (3e Front Biélorusse) – L’aile sud du 3e Front Biélorusse – qui redémarrait à peine après résolution de ses difficultés d’approvisionnement – subit lui aussi la raspoutitsa, évidemment. Ce qui ne l’empêche pas, toutefois, de poursuivre l’offensive !
Ainsi, sur le flanc droit, la 5e Armée lance ses premiers coups de sonde vers Sandomierz, en visant notamment Kamień Łukawski et Zawierzbie. Toute la journée, des groupes d’infanterie s’infiltrent sur la rive ouest. Certains sont débusqués et parfois repoussés, mais à la tombée de la nuit, tous n’ont pas été rejetés sur la rive est, loin de là. Ces embryons de tête de pont ne sauraient déboucher sur grand-chose… mais pour Mikhaïl Potapov, ce n’est qu’un début. En effet, il espère profiter à terme de l’étirement extrême du dispositif ennemi pour s’infiltrer et déborder. La 1. SS-Panzer-Division Leibstandarte Adolf-Hitler doit tout de même couvrir 50 kilomètres de berges !
Au centre, face à la 8. Armee enfin arrivée à destination, le 11e Corps Mécanisé de Viktor Obukhov fonce en dépit du temps pour entrer finalement dans Tarnów, abandonnée par les Allemands… mais pas par tout le monde, car la “perle de la Renaissance polonaise” est aussi une base importante de l’AK, un bastion de la Résistance nationaliste. Sa population aura donc vite à cœur de démontrer son souhait de ne pas collaborer davantage avec le nouvel occupant qu’avec le précédent. Peu importe ! Obukhov se met rapidement en position le long de la Dunajec, tandis que derrière lui, la 50e Armée (Konstantin Golubev) et la 8e Armée de la Garde (Serguei Trofimenko) arrivent pour conduire la suite des opérations, sans pouvoir encore, toutefois, se reconcentrer autant qu’il le faudrait. Pendant ce temps, sur les contreforts des Carpates, le 2e Corps de Cavalerie ne pousse pas plus loin que Domaradz, dont il s’est emparé la veille.


Notes
4- Cette ville a déjà de mauvais souvenirs des Rouges… En mai 1942, peu avant l’arrivée de la Wehrmacht, le NKVD a éliminé plusieurs dizaines de prisonniers polonais dans leurs cellules. Avec les déportations et les travaux forcés qui avaient suivi, plus la liquidation du ghetto et… les travaux forcés qui allaient lui succéder, la ville devait perdre la majorité de ses habitants.
5- Probablement le Kanał Augustowski, entre Biebrza et Czarna Hancza – donc entre Vistule et Niémen – construit par le royaume polonais entre 1823 et 1839. Avant la guerre, il était surtout utilisé pour la plaisance.
6- Commandée par Edmund Heldut-Tarnasiewicz – en mars 1944, il est en Angleterre, au sein des formations blindées du 1er CA polonais.
7- René Hanin indiquera à de nombreuses reprises que ses émoluments étaient systématiquement reversés à la Croix-Rouge allemande. Tout comme il affirmera que son engagement répondait surtout au souhait d’éviter le STO ou une arrestation… voire au désir d’espionner au profit des Alliés. Il échappera de justesse à la guillotine, mais ni à l’indignité nationale, ni aux travaux forcés.
8- Expédié sur le Front de l’Ouest au mois de juin, il devait déserter près de Bruxelles quelques semaines avant l’armistice pour se rendre aux troupes belges. Condamné à dix ans de travaux forcés par un tribunal devant lequel il s’était présenta en uniforme (!), il devait s’engager dans la Légion Etrangère après avoir purgé sa peine. La Schutzstaffel menait à tout… Il a laissé ses Carnets de route d’un correspondant de guerre aux Waffen-SS, consultable au CARAN.
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Etienne



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MessagePosté le: Mar Jan 04, 2022 07:17    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Région de Brest (2e Front de Biélorussie) – Dans toutes les histoires, n’est-ce pas, il faut un lampiste. Ce lampiste, aujourd’hui, c’est Werner Kempf et sa 3. PanzerArmee. Après avoir largement couvert le sauvetage de la 6. Armee (qui entre ce jour dans Międzyrzec Podlaski et sera sans doute demain hors de portée de l’ennemi), la 3. PzA retrouve donc assaillie de flanc, sur le chemin de son propre salut, par deux armées et un groupe mixte soviétiques.

Manque un "se"?

Citation:
où le 5e Corps Blindé de la Garde Jitomir (V.I. Zhdanov) a profité de ce que les SS de la LAH étaient aussi sollicité au sud.


Citation:
8- Expédié sur le Front de l’Ouest au mois de juin, il devait déserter près de Bruxelles quelques semaines avant l’armistice pour se rendre aux troupes belges. Condamné à dix ans de travaux forcés par un tribunal devant lequel il s’était présenta en uniforme (!), il devait s’engager dans la Légion Etrangère

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John92



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MessagePosté le: Mar Jan 04, 2022 08:51    Sujet du message: Répondre en citant

...
Malheureusement pour elle, la 16. Armee de Christian Hansen n’est toujours pas en place, contrairement à la 18. Armee, plus au nord. Il va donc falloir se débrouiller…
Avec son X. AK, Thomas-Emil von Wickede poursuit à travers bois, contournant Lyck par le nord pour finalement approcher d’Arys. Demain, il sera enfin en place (arrivé sur ses positions?)

Ce n’est pas le cas du XXVIII. ArmeeKorps d’Herbert Loch, lequel passe non loin de la Tanière du Loup par Lötzen et jusqu’à Rhein, sous une pluie toujours battante. Entre les deux, le II. AK de Paul Laux chemine vers Arys par des chemins de traverse qui lui font perdre du temps… mais pas d’hommes, c’est déjà ça.
En tout cas, ces difficultés ne sont pas plus grandes que celles d’Eremenko !
...
Le 1er Front Biélorusse a passé la Katra et ses trois armées progresse (progressent?) désormais en ligne sur un axe Vertelishki-Batorówka, à la poursuite du LXIII. ArmeeKorps d’Ernst Dehner, qui a filé sur la route de Grdono.
...
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L’aile sud du 3e Front Biélorusse – qui redémarrait à peine après résolution de ses difficultés d’approvisionnement – subit lui (elle?) aussi la raspoutitsa, évidemment.
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MessagePosté le: Mar Jan 04, 2022 12:01    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Toutefois, les succès défensifs de l’Ordre Noir ne manqueront pas de faire les choux gras de la propagande nazie, dont, bien sûr, le magazine interne de la SS, Das Schwarze Korps. Lequel, par un tour bien étrange de l’histoire, est justement alimenté ici par… un Francais d’origine juive (!), le SS-Frw. Kriegsberichter René Hanin !

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