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Asie-Pacifique, Mars 44
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Déc 20, 2021 13:45    Sujet du message: Asie-Pacifique, Mars 44 Répondre en citant

Mon idée était de poster le Front Russe, mais cet ENORME morceau (plus "Diplomatie" et "En Europe occupée et/ou tyrannisée") est encore en travaux (pas d'inquiétude, ça avance très bien).
Donc, je poste Asie-Pacifique.


1er mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– Dès l’aube, après avoir rejoint leurs positions de départ en fin de nuit, les soldats de la 17e Brigade de la 8e Division Indienne sont à pied d’œuvre devant la cote 570. Quelques kilomètres au sud, il en est de même pour les Africains de la 5e Brigade de la 81e West African Division devant la cote 600. Les combats dureront toute la journée, avec l’appui de l’artillerie et de l’aviation. En particulier, les Burma Banshee, dont certains P-40 sont équipés d’une sirène, se montrent très actifs. En fin de journée, l’action des blindés de la 251e Brigade Blindée indienne, jouant le rôle d’artillerie mobile, emporte la décision.
Dans la vallée qui s’enfonce vers le sud, la 6e Brigade de la 81e West African Division est appuyée par les chars de la 50e Brigade Blindée indienne. Les Japonais ont concentré là leurs moyens antichars, mais la 12e Division ne dispose dans ce secteur que de canons de 37 mm qui se montrent tout à fait inefficaces contre la majorité des chars alliés. C’est ainsi qu’un M3 Grant arbore en fin de journée sur sa coque pas moins de 18 impacts, dont aucun n’a percé son blindage.
Plus à l’est, dans les collines, les 7e et 8e Divisions Indiennes avancent plus rapidement que prévu. Sentant venir l’encerclement, le général Haruki Isayama, de la 71e Division japonaise, a donné l’ordre de décrocher pour replier sa division derrière de nouvelles positions, plus au sud. La 1ère Division Birmane progresse plus lentement mais finit par arriver devant la colline 540, dernier obstacle avant la vallée.
Le long de la côte, la 19e Division Indienne, appuyée par la 9e Brigade Blindée, achève sa percée. La route se déroule comme un itinéraire touristique : les villages de Mi Htaw Lar Gyi, Mi Htaw, Lar Lay et Ma Gyi sont successivement atteints et des éléments blindés de reconnaissance parviennent sur les rives du delta de l’Heinze en fin de journée.

Campagne d’Indochine
Offensive du Têt
Saigon
– Etat des forces au 1er mars.
* Assiégeants
– Irréguliers vietnamiens (du-kich et tu-vê) : approximativement vingt mille hommes. Armement : à peu près un fusil pour deux hommes (nombreux types et calibres différents, munitions artisanales, souvent défectueuses), grenades artisanales, quelques FM, quelques lance-grenades de prise, quelques mortiers. Excellent moral mais faible valeur combative.
– Réguliers vietnamiens (bo-doi et xung-phong) : approximativement dix mille hommes. Armement : à peu près un fusil par homme (types et calibres variés, munitions artisanales parfois défectueuses), grenades artisanales, FM, lance-grenades de prise, mortiers. Excellent moral, valeur combative variable. Les xung-phong sont l’équivalent des commandos des Occidentaux ; agissant par petits groupes bien armés, ils s’infiltrent sur les arrières de l’ennemi pour frapper des cibles prioritaires (entrepôts d’armes, QG).
– Brigade d’Annam-Laos (général de brigade Bourdeau)
- 10e RIC : environ trois mille hommes (Laotiens ou Vietnamiens et quelques Maghrébins, officiers pour la plupart français). Armement français complet (fusils Berthier rechambrés, FM 24/29, mortiers 27/31, grenade F1). Armes lourdes : canons de 75 mm. Excellent moral. Troupe formée d’un noyau de vétérans quasi professionnels très bien entraînés et de recrues engagées depuis deux ou trois mois.
- 1er RIRL : environ trois mille hommes, presque tous des Laotiens. Armement japonais complet : fusil Arisaka type 38 ou 99, FM, mortiers et lance-grenades type 89. Excellent moral. La moitié des hommes, vétérans de la guerre du Laos, ont un bon niveau, mais les autres n’ont pas reçu une instruction militaire suffisante.
- Force Publique du Congo belge : environ cinq mille hommes (les soldats sont des Noirs du Congo, les officiers sont belges). Armement essentiellement américain : fusils Garand, pistolets-mitrailleurs Thomson, grenades MK-2, BAR, lance-flammes M1, mortiers M1, plus des fusils antichars Boys (anglais). Le régiment est mécanisé (jeeps et camions) et utilise deux chars japonais type 97 Chi-Ha capturés. Troupe professionnelle avec un excellent moral, formée de vétérans de la campagne d’Ethiopie contre l’Italie fasciste et des combats de Birmanie.
– Moyens aériens
- GC II/40 de l’Armée de l’Air sur P-51 Mustang I (NA-72).
- Squadron Adam and Eve de l’USAAF sur P-40 N.
- Composante aérienne de la Force Publique
Régiment Mahenge, ou 1er Rgt de la CAFP. P-51 Mustang II (NA-89). Environ 20 appareils.
Régiment Tabora, ou 2e Rgt de la CAFP. P-51 Mustang IC [NA-92] (Escadrille 2A) et P-39 Airacobra (Escadrille 2B). Environ 20 appareils.
Régiment Capitaine Edmond Thieffry, ou 3e Rgt de la CAFP. 11 B-25 Mitchell (Escadrille 3A, bombardement), 5 Lockheed Lodestar (Escadrille 3B, transport) et 7 Piper Cub (Escadrille 3C, liaison et observation).
– Ravitaillement
Principalement assuré par des milliers de coolies fournis par la population locale, qui prennent aussi en charge les travaux.
………
* Assiégés
– 56e Division (ou Division Dragon) du lieutenant-général Yuzo Matsumaya : tout juste cinq mille hommes valides. Équipement japonais complet : fusils Arisaka type 38, FM et mortiers, mitrailleuses AA, lance-grenades type 89 et mortiers, manquant cependant quelque peu de munitions. Cette force dispose de quelques tanks légers Type 95 Ha-Go et de quelques canons de 75 en mauvais état récupérés à Saigon. Ces vétérans sont des professionnels d’excellent niveau, mais leur moral est médiocre.
Note – Quatre mois plus tôt, la Division Dragon comptait environ 20 000 hommes. Mais elle a subi des pertes durant son trajet sur le Mékong (bombardements aériens), durant sa longue campagne au Laos, semée d’embuscades, et sur la route du retour vers Mytho. Puis elle a subi de lourdes pertes lors de la Troisième Bataille de Mytho (malgré la victoire), durant le siège de Mytho et lors de la percée qui a suivi (dite souvent Quatrième Bataille de Mytho). Enfin, nouvelles pertes sur la route de Saigon et de la bataille de Cholon (un millier d’hommes).
– Garnison japonaise : environ trois mille hommes de l’Armée (dont des formations de DCA), de la Kempetai et de la Marine, qu’il a fallu en partie recruter dans des unités non-combattantes. Armement : fusils et carabines Arisaka de divers modèles, FM et lance-grenades, dont les munitions sont souvent de médiocre qualité. Les unités de DCA ont en outre des mitrailleuses AA et des canons de 25 mm. Moral : faible à médiocre.
– Miliciens vietnamiens pro-japonais (Force volontaire de l’intérieur, Bérets blancs et quelques survivants du Hei Ho) : deux mille hommes. Armement : une collection de vieux fusils français (manquant de munitions) et de fusils japonais, quelques FM, lance-grenades et mortiers. Moral : très bas, mais les hommes savent qu’il n’y aura pas de prisonniers parmi eux. Autre : munitions pour les armes françaises presque épuisée, médiocre pour les armes japonaises.
– Les Japonais ne peuvent espérer aucun soutien aérien depuis l’évacuation des avions de l’Armée basés sur l’aérodrome et des appareils basés sur l’hydrobase de la marine.
– Aucun ravitaillement ne leur est parvenu depuis quinze jours.
– Enfin, ce qui reste de la population de Saigon est à 80 % hostile aux Occupants.

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Vallée de la Rivière des Perles
– Craignant qu’ils soient tournés, Tanaka fait décrocher les éléments de la 130e Division qui défendaient Feilai et Gaotian. La retraite s’effectue en bon ordre vers Qingyuan. En effet, un brouillard tenace sur toute la région empêche l’intervention du soutien aérien sino-américain.


2 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– Les Africains de la 81e Division assurent le nettoyage des collines jumelles 570 et 600 pendant que la 17e Brigade Indienne et les blindés de la 251e Brigade poussent des pointes jusqu’à Lawthaing.
Quelques kilomètres vers l’ouest, progressant vers le sud, la 50e Brigade Blindée indienne et la 6e West African Brigade ont percé et dépassent Kibun.
Le décrochage de la 71e Division japonaise s’accélère. Il permet aux 7e et 8e Divisions Indiennes de prendre de flanc la cote 540, devant laquelle la 1ère Division Birmane progresse toujours aussi lentement, car elle se heurte à des points d’appui très solides et reliés entre eux par un véritable labyrinthe de galeries.
Le long de la côte, la 19e Division Indienne et la 9e Brigade Blindée amorcent un mouvement de pivot vers l’est. Si les villages de Mayan et de Meinamdaung sont dépassés dans la journée grâce au franchissement de gués et à la restauration d’un pont par le génie, il n’en est pas de même à l’ouest de Natkyizin, où le 3e Hussards se retrouve bloqué. Il faudra atteindre le lendemain matin pour trouver un gué praticable et surtout pour que le génie commence l’installation d’un pont.
Mais l’événement majeur de la journée, pour les planificateurs anglais, est que “Longsword” a rejoint “Dagger”. C’était la condition pour lancer la deuxième phase de Black Prince, qui commence par la sous-opération Chainmail.
Les C-47 des Sqn 31 (RAF) et 44 (SAAF) et leurs frères américains des 1st et 2nd TCS et du 319th TCS de l’Air Commando décollent des terrains de Rangoon, en même temps que, plus au nord, Halifax et Wellington s’envolent de Mandalay. Les Wellington vont bombarder une fois de plus le terrain de Tavoy pour donner le change, mais tous les autres appareils transportent les éléments de la 50e Brigade Gurkha parachutiste (Halifax et C-47 peuvent faire deux rotations dans la nuit et les 60 C-47 peuvent tirer chacun deux planeurs Waco lors de la première). Les Gurkhas vont être jetés dans le triangle Eindayaza-Kanbauk-Kaleinaung pour semer le trouble sur les arrières des Japonais, empêcher la montée en ligne de renforts et surtout prendre le pont de Kaleinaung : si ce dernier a été attaqué régulièrement lors de missions Rhubarb, la RAF l’a toujours consciencieusement raté. Le 1er Air Commando, jusque-là resté dans une relative réserve, se consacrera uniquement à l’appui des parachutistes jusqu’à leur relève.

Campagne d’Indochine
Offensive du Têt
Deuxième bataille de Saigon
– Un Piper L-4 Grasshopper de l’Escadrille 3C tourne au-dessus de Saigon nord. La DCA japonaise n’a rien de plus gros que du 25 mm, mais pour le petit engin, cela suffit – néanmoins, le L4 esquive les tirs et, très vite, des obus de 75 de l’artillerie régimentaire du 10 RIC tombent sur les fauteurs de troubles.
Après une vingtaine de minutes de ce manège, le L-4 se retire pour laisser place des B-25 G et H (avec canon de 75mm T13E1), escortés par des Warhawk du II/40. La défense anti-aérienne japonaise, un peu calmée par l’artillerie française, réussit cependant à endommager un B-25 G, qui ira se poser à Tchépone avec une aile criblée d’éclats d’obus et un moteur agonisant.
Devant l’absence des Aigles Sauvages nippons, définitivement chassés de Cochinchine, les P-40 se joignent à l’attaque des positions au sol, faisant cracher leurs six mitrailleuses Browning au-dessus des tranchées ennemies. Ismaïl Messah les taquine cependant d’un peu trop près et son avion est touché par des tirs de mitrailleuse lourde. Blessé, son moteur crachant une épaisse fumée noire, il se pose sur le ventre dans une rizière et s’immobilise contre une digue. Les autres Warhawk se mettent à tourner au-dessus de l’appareil.
Au sol, les Japonais sont les premiers à réagir et se ruent vers l’avion. Mais connaissant les mœurs plutôt brutales des soldats du Tennô, les P-40 plongent sur les fantassins les clouant au sol. Heureusement, les Nippons ne sont pas les seuls à avoir vu l’avion se poser – des tu-vê sortent à leur tour du couvert. Soutenus par quelques obus de mortier et des lance-grenades, ils chargent. La moitié d’entre eux n’ont que des lances de bambou et des grenades, les autres ont de vieilles pétoires, mais ils n’hésitent pas et courent vers l’avion en chantant des couplets patriotiques ! Malgré les tirs japonais, les Vietminh atteignent l’épave de l’avion, en sortent le pilote inconscient et le ramènent dans leurs lignes.
Toute la journée, des bombardements menés par l’aviation et l’artillerie vont se succéder…

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Vallée de la Rivière des Perles
– Arrivant à l’extrémité de la vallée de la rivière Bang, la 96e Division est en vue de Qingyuan. Prudent, Li Zongren ordonne à Yu Shao d’attendre pour donner l’assaut que le gros des forces chinoises soit en position. A la tombée de la nuit, le reste de la 5e Armée et les 1ère et 52e Armées ont achevé la traversée des monts Dalou et se déploient en amont de Qingyuan.


3 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– La journée ne voit pas d’évolution significative sur le front. En effet, les Alliés ont besoin de se réorganiser et de se débarrasser des éléments de harcèlement que les Japonais ont laissés derrière eux. Leurs adversaires en profitent pour décrocher vers le compartiment défensif préparé au nord de Tavoy.
Cependant, les Japonais n’ont pas prévu l’arrivée de toute une brigade parachutiste en plein sur leur axe de repli ! La journée se passe donc en embuscades et en coup de main de la part des paras népalais, qui détruisent de nombreux véhicules et occasionnent des pertes supplémentaires aux 12e et 71e Divisions nippones. Insaisissables, ils frappent fort, appuyés par une aviation omniprésente. Cet appui aérien vient des Mustang I et des B-25 du 1st Air Commando, en liaison constante avec les paras qui leurs désignent des objectifs, même s’ils ne mènent pas toujours d’action visible au sol. Pour le commandement japonais, la situation est d’autant plus chaotique qu’en plus des nouvelles sur l’opération aéroportée, des informations inquiétantes (même si elles doivent se révéler fausses) lui parviennent : percée d’une division britannique, soulèvement des civils…
Dans le camp allié, la 8e Division Indienne passe entièrement dans la plaine devant la 81e West African Division, accompagnée de la 251e Brigade Blindée indienne. Pendant ce temps, les Africains regroupent leurs deux brigades en continuant leurs opérations de nettoyage de positions japonaises très élaborées tant au niveau du camouflage que de leur architecture. Depuis trois jours, ce sont des dizaines de kilomètres de tranchées, de tunnels et de fortifications diverses et variées que les Africains parcourent en tous sens pour terminer le nettoyage.
Immédiatement au nord de ce front, la 7e Division Indienne et la 1ère Birmane attaquent et débordent la cote 540, mais les Japonais s’accrochent fermement. Il faut toute la journée pour réduire leur résistance, et seulement parce que les défenseurs ont souvent été pris à revers et noyés sous une pluie de bombes et d’obus (l’artillerie des 8e Indienne et 81e West African a également été utilisée).
Plus au sud, la 19e Division Indienne commence à se regrouper autour de Natkyizin, précédée de la 9e Brigade Blindée et flanquée de la 50e Brigade indienne, qui l’a rattrapée. En fin de journée, le Calcutta Light Horse est à nouveau au contact d’éléments de la 8e Division Indienne, rétablissant la continuité du front. Mais surtout, les paras de Chainmail ne sont plus qu’à 40 km environ.

Campagne d’Indochine
Offensive du Têt
Deuxième bataille de Saigon
– Une nouvelle fois, l’aube voit apparaître les avions alliés au-dessus du champ de bataille. B-25 et Warhawk bombardent et mitraillent les principaux points d’appui japonais autour de Da Kao, au nord-ouest de Saigon. Il s’agit d’un point faible dans les défenses japonaises, le seul endroit où aucun cours d’eau ne fournisse une ligne facile à défendre. Au nord, les Nippons se sont retranchés sur l’arroyo de l’Avalanche et à l’est, ils sont couverts par la rivière de Saigon (infranchissable sans bateau). Au sud, l’arroyo Chinois sépare Saigon proprement dite de Cholon et au sud-ouest, un affluent de ce même arroyo forme une boucle opportune aux limites de la cité.
Le champ de courses, qui semble solidement tenu par les Japonais, subit ensuite une préparation d’artillerie intense, du moins selon les standards de ce théâtre d’opérations. Avant que l’infanterie ne s’élance, les derniers tirs tombent plus court : ce sont des fumigènes destinés à couvrir l’attaque. Toutefois, l’affrontement furieux attendu par les vétérans du 10e RIC n’a pas lieu. En effet, les Japonais ont profité de l’écran de fumée pour se replier sur une seconde ligne. Les hauts murs et les cours intérieures des maisons de type chinois, le long de la rue du Général Lize, sont nettement plus propices à la défense que le champ de courses. Seul un petit groupe de volontaires occupant un bunker en troncs d’arbre a été laissé en arrière. Ces hommes sont chargés de retenir les Colonialistes le plus longtemps possible.
………
« Le “Singe” était un soldat laotien de dix-neuf ans dont le surnom français n’était que la traduction de son nom, Bak Ling. Sa mère lui avait donné ce dernier pour éviter que les mauvais esprits s’en prennent à lui. Et encore, il avait de la chance : un de ses camarades de régiment s’appelait Bak Mèn, c’est à dire “qui sent mauvais”.
Bak Ling espérait qu’il n’avait pas supporté ce nom horrible pour rien et que les mauvais esprits allaient guider les balles japonaises vers ceux qui avaient reçu des prénoms prétentieux comme Sathou (Prince, Noble). En temps normal, il aurait prié Bouddha de lui pardonner de telles pensées, mais là… Au milieu du champ de courses, dans les tourbillons de fumigènes qui stagnaient encore et en pleine fusillade, la peur lui ôtait toute honte.
Une balle siffla, tirée vers qui ? Elle passa sur sa gauche. Bak Ling se laissa tomber sur un genou, fusil braqué. Ses yeux s’efforcèrent de percer les vapeurs créées par le phosphore blanc. Le bruit strident d’un obus de mortier précéda d’un instant une explosion sur l’avant. Il se releva, houspillé par un officier français, tandis que plusieurs de ses camarades le dépassaient. Il atteignit ainsi un retranchement en sacs de sable. On se battait de l’autre côté. Des dizaines de soldats s’affrontaient à la baïonnette ! Par hasard, les Japonais lui tournaient le dos. Il épaula – la balle frappa un des ennemis au creux des reins. Pas bien glorieux, mais c’était un ennemi de moins et de toute façon, ces salauds ne se rendaient jamais.
Le Singe courut, rattrapant ses camarades. Là bas, de l’autre côté de la rue, on tirait des fenêtres et des mortiers invisibles tonnaient contre les hommes du 10e RIC. En réponse, les armes lourdes des Français frappaient les toits, faisant tomber une pluie de tuiles, tandis que les FM crachaient vers les ouvertures.
Mais les coloniaux, qui avançaient à découvert, payaient leur avance au prix fort. Un soldat qui avançait à gauche de Bak Ling sembla heurter un obstacle ; il lâcha son arme, porta les mains à sa poitrine en vacillant puis s’effondra. Un instant plus tard, deux autres hommes prirent une rafale de FM dans la poitrine avant de rendre l’âme.
Bak Ling se jeta derrière un muret de sacs de sable, au milieu des cadavres mêlés de Laotiens et de Japonais. Il rentra la tête comme un obus de mortier sifflait au dessus de sa tête pour aller soulever une gerbe de terre derrière lui.
Il épaula son fusil et visa un Nippon qui tirait d’une fenêtre. Le recul de son arme lui secoua méchamment l’épaule. En face, le Japonais ne reparut pas. Tué ? Blessé ? Ou simplement rendu plus prudent ? Comme un petit groupe de soldats s’était relevé pour attaquer le bâtiment, il suivit.
Les Laotiens s’empoignaient à l’entrée avec les défenseurs. Un Japonais ensanglanté se jeta sur Bak Ling, une baïonnette à la main. Le “Singe” se servit de celle qui équipait son fusil Berthier pour le recevoir. Sa baïonnette s’enfonça en plein dans le ventre du Japonais. Une sensation horrible ! Le “Singe” retira son arme et frappa une seconde fois, visant la gorge de son ennemi, plus pour faire taire ses hurlements que pour le tuer…
Le Japonais achevé, le jeune homme, le cœur battant à coups redoublés, s’efforça de respirer plus calmement.
Une balle frappa le linteau de la porte, puis d’autres. Le copain à côté de lui fut touché. Comme au ralenti, Bak Ling vit le sang gicler de sa poitrine. Il se retourna, le doigt sur la détente. Trois Japonais dont un officier, sabre au clair. Il tira sans viser et se jeta de l’autre côté du mur. Les autres Laotiens le rejoignirent. L’un d’eux dégoupilla une grenade et la lança dans l’entrée.
L’explosion secoua la maison. Bak Ling regarda à l’intérieur… des cadavres déchiquetés et quelque chose qui remuait et gémissait. Un soldat leva son fusil. Après le coup de feu, le silence revient enfin. Les hommes pénétrèrent dans la maison.
Dans une des pièces, un Japonais embusqué derrière un meuble se leva en hurlant et se jeta sur le “Singe”, mais Bak Ling fut plus rapide – il tira par réflexe et la chance voulut que sa balle frappe l’ennemi en pleine poitrine.
Sa chance l’abandonna à la pièce suivante. Trois Japonais. Une balle le toucha à la poitrine, près de l’épaule droite, son arme tomba, il recula en titubant et arracha de la main gauche la goupille d’une grenade. Déjà un ennemi se jetait sur lui. Sa vue devint écarlate et se brouilla tandis que sa vie le quittait. La grenade s’échappa de ses doigts et explosa, fauchant l’homme qui venait de l’achever. »

………
Plus à l’est, les Belgo-Congolais de la Force Publique s’emparent du faubourg de Thi N’ghe, au nord de l’arroyo de l’Avalanche. Le pont à l’ouest du jardin botanique n’a pas sauté, les Japonais manquant d’explosifs – il est capturé grâce à l’intervention de la CAFP, qui mitraille les défenseurs à bout portant, mais y perd un P-39.
Ici aussi, la première ligne de défense est percée sans trop de difficultés. Les Belges s’emparent du musée et de l’Ecole Normale. Ils progressent ensuite le long de l’avenue Norodom, les Japonais s’accrochent à la caserne des troupes coloniales et, de l’autre côté de l’avenue, les miliciens vietnamiens se sont retranchés dans le bâtiment de la T.S.F.
Devant l’arsenal, la Force Publique est arrêtée par des Japonais des troupes de marine. Les Belges réussissent cependant à isoler ce secteur en s’emparant de plusieurs pâtés de maisons mal défendus dans la rue d’Espagne et dans la rue Laguardière, libérant au passage l’hôpital Grall.
Au soir, les tirs se calment. La situation est bloquée sur tout le front ; Français et Belges n’avancent plus.

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Vallée de la Rivière des Perles
– La deuxième ligne de défense japonaise ne bénéficie pas d’un terrain aussi favorable que la première, dans les monts Dalou, mais elle tire néanmoins le meilleur parti de la topographie locale, s’appuyant sur une ligne de petits lacs à l’ouest, sur la Rivière du Nord au centre, et sur les contreforts des monts Wangzi à l’est. Son principal point fort est la ville de Qingyuan.
L’attaque chinoise, précédée d’une préparation d’artillerie, est répartie sur deux points, en aval (96e Division) et en amont de Qingyuan (1ère, 22e et 38e Divisions). Elle est préparée par un raid de 28 B-25 et 9 P-38 de la ROCAF, escortés par 26 P-40. Les huit Ki-43 chargés de la défense de la ville sont rapidement submergés et trois sont abattus (dont un par Leng Peishu, l’ailier de Zang Xilan, qui enregistre la première d’une longue série de victoires). Un Mitchell, deux Lightning et deux Warhawk sont abattus par les chasseurs ou par la DCA.
Au sol, les pertes sont élevées dans les deux camps mais, malgré leur supériorité numérique, les Chinois ne parviennent pas à percer et doivent se replier sur leurs positions de départ à la tombée de la nuit en prévision de l’inévitable contre-attaque japonaise. Contre toute attente, celle-ci n’a pas lieu : le lieutenant-général Shinpachi Kondo a reçu pour ordre d’économiser (tout provisoirement) ses hommes.


4 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– Après la confusion de la veille, les Japonais savent maintenant que des parachutistes ont atterri près de Kaleinaung avec comme objectif évident de s’emparer du pont et surtout d’empêcher la retraite des dernières troupes du front. Ils évaluent leurs effectifs à un régiment, sans doute ces fameux Chindits vantés par les journaux ennemis, ont été lancé dans la bataille. Ils détachent deux bataillons, c’est le maximum qu’ils puissent se permettre, pour monter la garde autour de Kaleinaung afin de permettre le passage des unités en retraite et de faire la chasse aux paras, qui opèrent par petits groupes dressant des embuscades. Dans la journée, les premiers contacts sont obtenus mais avec des résultats plus que mitigés : quand l’ennemi ne bat pas en retraite, très vite avalé par la jungle, il est soutenu par des appareils arborant cinq fines bandes blanches qui deviennent trop rapidement familières.
Au nord, la progression alliée reprend. La 7e Division Indienne vient s’intercaler entre la 8e Indienne et la 81e West African. Cette dernière, qui a bien donné depuis le début de la campagne, se voit adjoindre un renfort bienvenu : ce qui reste de la 1ère Division Birmane. Elle doit pour l’instant se contenter de garder le contact sur son flanc, dans un secteur plutôt tranquille, avec la 19e Division Indienne.
Pendant que les 7e et 8e Divisions Indiennes attaquent vers Yapu, la 98e Brigade Indienne (19e Division), accompagnée de la 50e Brigade Blindée indienne, Calcutta Light Horse en tête, prennent dans la journée Mintha Sakan. La 9e Brigade Blindée peut alors s’enfoncer au-delà. Le reste de la 19e Division passe la journée en opérations de nettoyage le long de la côte contre de nombreux petits fortins occupés par les troupes de l’Armée Nationale Indienne, qui ne se défendent que mollement.

Campagne d’Indochine
Offensive du Têt
Hanoi (Tonkin)
– Un rapport envoyé par l’ambassade japonaise en Suisse, via Tokyo, atterrit sur le bureau du général Andou Rikichi, gouverneur militaire de l’Indochine – où plutôt du peu de territoire encore sous contrôle nippon dans cette région du globe.
Les services de renseignements japonais dans la Confédération Helvétique sont idéalement placés pour collecter les journaux publiés en France, des deux côtés du front. Leur rapport comprend plusieurs articles publiés à Marseille et parlant de la situation en Indochine. Même si ces articles restent allusifs, ils mentionnent cependant la présence parmi les forces alliées sur place de troupes belges levées en Afrique Noire. Le mystère des “troupes noires américaines” arborant pour emblème une étoile dorée sur fond bleu est résolu.
Cependant, comme souvent, résoudre une énigme ne fait qu’en poser une autre. Les services de renseignements japonais avaient signalé un an plus tôt la présence de troupes coloniales belges en Birmanie. Mais comment ont-elles fait pour contourner la Thaïlande ? Leur passage par la Chine aurait été remarqué. Par voie aérienne ? Ce ne serait pas la première fois que les capacités des Colonialistes en ce domaine surprendraient le général Rikichi, mais tout de même : il s’agirait d’une brigade motorisée !
Officiellement, la Thaïlande n’admettra jamais avoir laissé les Belges traverser son territoire, et l’odyssée de la Force Publique ne commencera à être racontée qu’après la guerre. A ce moment, le général Rikichi aura déjà mis fin à ses jours.

Deuxième bataille de Saigon – Les combats continuent sur toute la périphérie de la ville.
Les Vietnamiens attaquent au sud et à l’ouest, mais sont trop mal armés pour percer le dispositif japonais.
Au nord-ouest, la principale offensive est conduite par le 1er Régiment d’Infanterie Royal du Laos. Malgré le soutien de l’aviation, qui bombarde les positions ennemies le long de la rue de Nancy, la progression reste difficile. Il faut nettoyer chaque bâtiment occupé par les défenseurs et pour cela s’approcher sous le feu, jeter des grenades par les fenêtres et nettoyer les pièces une à une en de furieux corps à corps. Au soir, les gains dans ce secteur ont été très limités, à peine quelques pâtés de maisons qui ne justifient aucunement le sang versé. Toutefois, une avance vers le nord prendrait à revers les défenseurs qui s’opposent au 10e RIC à seulement 400 mètres.

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Vallée de la Rivière des Perles
– Partis de Changsha avant l’aube, quatorze B-25 et leur escorte de 10 P-40 arrivent sur Qingyuan avec le jour et matraquent les positions japonaises. Les cinq derniers Ki-43 de la défense les interceptent et abattent un Mitchell et trois Warhawk, mais un seul Hayabusa survit au combat – il reçoit l’ordre de retourner à Canton.
Le raid aérien donne le signal du deuxième assaut chinois, soutenu cette fois-ci par le 599e Régiment de la 200e DB. Cependant, les blindés chinois sont d’une utilité limitée : ils ne peuvent progresser que sur les chaussées qui délimitent les rizières, où ils font des cibles faciles pour les canons antichars japonais, peu nombreux mais judicieusement disposés. Les fantassins chinois arrivent au contact avec les Japonais qui surgissent de leurs tranchées et se lancent dans de furieux corps-à-corps au sabre et à la baïonnette. Les forces du Tenno plient mais ne rompent pas, et les attaquants sont une nouvelle fois contraints au repli.
Cette fois, la traditionnelle contre-attaque nocturne japonaise a bien lieu. Malgré l’intensité des tirs de mortiers et de mitrailleuses, elle bouscule les forces chinoises. Après une mêlée longue et confuse, les Japonais regagnent leurs lignes, abandonnant sur le champ de bataille des centaines de morts.


5 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– Les combats autour de Yapu continuent mais la 33e Brigade Indienne (7e Division), s’infiltrant dans les collines qui surplombent la plaine cultivée, arrive à dégager un couloir routier par lequel perce la 251st Indian Tank Brigade. Celle-ci subit cependant des pertes sérieuses en raison de l’action des équipes-suicides japonaises, dont les hommes n’hésitent pas à se sacrifier pour faire sauter un char avec des charges explosives portées. Très vite, les chefs de peloton demandent à être systématiquement accompagnés d’une escouade d’infanterie destinée à parer ce genre d’attaque et à reconnaître les compartiments de terrain douteux.
A l’ouest, la progression de la 19e Division Indienne et des deux brigades blindées qui l’accompagnent continue avec régularité. En fin de journée, des éléments blindés prennent contact avec les paras de Chainmail à Eindayaza et Kanbauk, à 11 km du pont de Kaleinaung, qui vient de tomber !
En effet, les Gurkhas parachutistes se sont emparés du pont grâce à un coup de main audacieux. Pendant que le 152e Bataillon menait une opération de diversion à l’est, une section déguisée avec des uniformes japonais a réussi à traverser le pont sur trois camions capturés. S’emparant d’une des positions défensives, les Gurkhas en ont retourné les mitrailleuses contre leurs adversaires pendant que le reste de la compagnie lançait un assaut frontal et s’emparait de l’ouvrage.
Cependant les Japonais n’en restent pas là. Le bataillon de la 55e Division nippone déployé dans le secteur mène rapidement une première contre-attaque qui échoue faute d’effectifs suffisants, puis une deuxième, peu avant la nuit, avec des effectifs plus importants mais qui est repoussée grâce à l’intervention des Mustang et des Mitchell du 1er Air Commando. La nuit tombe, mais les Népalais s’attendent à d’autres contre-attaques. Une première, vers 22h00, est repoussée par un feu d’enfer qui coûte aux paras les trois-quarts des munitions de leurs armes collectives, et la nuit n’est pas finie.

Campagne d’Indochine
Offensive du Têt
Deuxième bataille de Saigon
– Au sud et au sud-ouest, les Vietnamiens reçoivent des renforts qui continueront à arriver par petits paquets les jours suivants. Il s’agit de Vietminh qui ont participé à la libération du Cambodge. Ils sont accompagnés de miliciens khmers, sous le commandement d’Achar Mean. Ces derniers sont le premier résultat de l’aide promise par Norodom Sihanouk à la France et au Vietnam. Ils sont mieux équipés que la plupart des bo-dois, ayant pu puiser dans les réserves de l’armée de feue la République khmer : fusils Arisaka modèle 38, grenades à main et FM modèle 11.

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Vallée de la Rivière des Perles
– Devant Qingyuan, les Chinois se réorganisent en attendant la tombée de la nuit.
………
Hong Kong – La ville est la cible d’un nouveau bombardement par 17 B-24, escortés par 11 P-51, tous du 68e Composite Wing. La défense aérienne japonaise est symbolique : en tout, deux Ki-43 et trois Ki-61, aucun nouvel appareil n’ayant remplacé les pertes des dernières semaines. Les pilotes japonais se montrent d’autant plus combatifs. Poussés par l’énergie du désespoir, ils parviennent à abattre deux Liberator et à en endommager trois avant de disparaître sous la supériorité quantitative et qualitative de la chasse américaine (aucun Mustang n’est perdu). Le chantier naval de Taikoo est presque complètement détruit, mais les destructions sont également nombreuses dans les quartiers de Wan Chai et de Causeway Bay.
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Etienne



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MessagePosté le: Lun Déc 20, 2021 15:06    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Campagne d’Indochine
Offensive du Têt

Après une vingtaine de minutes de ce manège, le L-4 se retire pour laisser place des B-25 G et H (avec canon de 75mm T13E1), escortés par des Warhawk du II/40.


Manque un "à""

Citation:
3 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie –
Cependant, les Japonais n’ont pas prévu l’arrivée de toute une brigade parachutiste en plein sur leur axe de repli ! La journée se passe donc en embuscades et en coup de main de la part

pluriel?
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houps



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MessagePosté le: Lun Déc 20, 2021 15:50    Sujet du message: Répondre en citant

Que l'auteur de ces lignes ne m'en veuille point.

4 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince


Province sud-est de la Birmanie – " ... Ils évaluent leurs effectifs à un régiment, sans doute ces fameux Chindits vantés par les journaux ennemis, ont été lancé dans la bataille..."

lancés ...

5 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie


"...En fin de journée, des éléments blindés prennent contact avec les paras de Chainmail à Eindayaza et Kanbauk, à 11 km du pont de Kaleinaung, qui vient de tomber !
En effet, les Gurkhas parachutistes se sont emparés du pont grâce à un coup de main audacieux. Pendant que le 152e Bataillon menait une opération de diversion à l’est, une section déguisée avec des uniformes japonais a réussi à traverser le pont sur trois camions capturés. .."

"de l'ouvrage" serait pertinent en trois, et on utiliserait un pronom en deux, ce qui donnerait : "... En effet, les Gurkhas parachutistes s'en sont emparés..." (et tant pis pour Dalila).

N'en restons pas là :

"S’emparant d’une des positions défensives, les Gurkhas en ont retourné les mitrailleuses contre leurs adversaires pendant que le reste de la compagnie lançait un assaut frontal et s’emparait de l’ouvrage..."

Suite pour laquelle je propose:

"Ayant capturé une des positions défensives....lançait un assaut frontal et se saisissait de leur ("l' " ?) objectif..."

Ensuite, je ne veux nuire à personne, mais :

"...Le bataillon de la 55e Division nippone déployé dans le secteur mène rapidement une première contre-attaque qui échoue faute d’effectifs suffisants, puis une deuxième, peu avant la nuit, avec des effectifs plus importants mais qui est repoussée grâce à l’intervention des Mustang et des Mitchell du 1er Air Commando. La nuit tombe, mais les Népalais s’attendent à d’autres contre-attaques. Une première, vers 22h00, est repoussée par un feu d’enfer qui coûte aux paras les trois-quarts des munitions de leurs armes collectives, et la nuit n’est pas finie...."

"au crépuscule"...." L'obscurité" En lieu et place des 1 et 2 ? Le 3 est pertinent, puisqu'il correspond à une durée.
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loic
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MessagePosté le: Lun Déc 20, 2021 16:08    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
- Squadron Adam and Eve de l’USAAF sur P-40 N.

L'AVG étant dissous, il a été remplacé par le 23rd Fighter Group. Pas certain qu'il ait repris les noms de baptême des escadrilles de l'AVG.

NB : on l'a aussi en janvier 44
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Déc 20, 2021 16:22    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
à peu près un fusil par homme


J'apprécie la formule ... et dire qu'au même moment, de l'autre côté de la terre ...

Citation:
Cependant, les Japonais n’ont pas prévu l’arrivée de toute une brigade parachutiste en plein sur leur axe de repli !


Mais euh, c'est quoi ces idées. Et le même mois en plus ... Moi je vais hurler au plagiat Moooosieur ! Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Surtout que l'épisode du Singe n'a rien a envier au front de l'Est.

Citation:
Pendant que le 152e Bataillon menait une opération de diversion à l’est, une section déguisée avec des uniformes japonais a réussi à traverser le pont sur trois camions capturés. S’emparant d’une des positions défensives, les Gurkhas en ont retourné les mitrailleuses contre leurs adversaires pendant que le reste de la compagnie lançait un assaut frontal et s’emparait de l’ouvrage.


Comme quoi les allemands n'ont rien inventé ...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Déc 20, 2021 16:28    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Citation:
- Squadron Adam and Eve de l’USAAF sur P-40 N.

L'AVG étant dissous, il a été remplacé par le 23rd Fighter Group. Pas certain qu'il ait repris les noms de baptême des escadrilles de l'AVG.


Vu que les militaires aiment beaucoup leurs noms d'unité, et vu que ceux-ci en particulier sont à la fois un peu marginaux et très loin des états-majors casse-pieds,
je parierais bien que, au sein du très sérieux 23rd Fighter Group, les noms de squadrons persistent, au moins dans l'usage, sinon dans les rapports officiels.
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loic
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MessagePosté le: Lun Déc 20, 2021 16:44    Sujet du message: Répondre en citant

Pas de souci, du moment qu'on note le vrai nom de l'unité (23rd FG) aussi.
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patzekiller



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MessagePosté le: Lun Déc 20, 2021 21:40    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Citation:
à peu près un fusil par homme


J'apprécie la formule ... et dire qu'au même moment, de l'autre côté de la terre ...

Citation:
Cependant, les Japonais n’ont pas prévu l’arrivée de toute une brigade parachutiste en plein sur leur axe de repli !


Mais euh, c'est quoi ces idées. Et le même mois en plus ... Moi je vais hurler au plagiat Moooosieur ! Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Surtout que l'épisode du Singe n'a rien a envier au front de l'Est.

Citation:
Pendant que le 152e Bataillon menait une opération de diversion à l’est, une section déguisée avec des uniformes japonais a réussi à traverser le pont sur trois camions capturés. S’emparant d’une des positions défensives, les Gurkhas en ont retourné les mitrailleuses contre leurs adversaires pendant que le reste de la compagnie lançait un assaut frontal et s’emparait de l’ouvrage.


Comme quoi les allemands n'ont rien inventé ...


non, mai Môssieur, sachez que j'ai publié avant vous : le plagiat irait plutot dans l'autre sens Laughing Laughing Razz

sinon, beaucoup de petits détails sont otl comme ce grant avec 18 impacts de 37 jap

enfin, j'ai lu qq part dans ma bib que les noms panda, eve... sont restés longtemps en interne aprés que l'AVG ait été transformé en 14th AF
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Volkmar



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MessagePosté le: Lun Déc 20, 2021 21:45    Sujet du message: Répondre en citant

Le taux de survie des premières lignes en Indochine est aussi bas que sur le front russe ?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Déc 21, 2021 12:18    Sujet du message: Répondre en citant

(@ Volkmar - Oui ! Voire pire…)


6 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– Vers 01h00, un nouvel assaut japonais atteint le pont de Kaleinaung. Les Gurkhas lancent à la main sur l’ennemi les obus percutés des mortiers de 60 abandonnés par les anciens gardiens du pont, ce qui n’empêche pas qu’on en arrive au corps à corps. Les Japonais finissent par se replier avec de lourdes pertes. Vers 04h00 enfin, une ultime charge banzaï est également repoussée avec l’aide des Night Battle du Sqn 47, qui tournent autour du pont en lâchant régulièrement des fusées éclairantes et arrivent même à effectuer quelques passes de mitraillage.
Au petit matin, lorsque le premier P-51 du 1er Air Commando survole en rase-mottes les défenseurs du pont, ceux-ci ne sont plus qu’une cinquantaine, dont une vingtaine indemnes, alors qu’ils étaient presque 150 la veille au soir. Moins d’une heure plus tard, des bruits de moteurs annoncent l’arrivée de véhicules blindés – c’est la 50th Indian Tank Brigade ! On décomptera autour du pont plus de 250 cadavres de Japonais.
La 50e Brigade Blindée, accompagnée d’éléments parachutistes qui rallient au plus vite dans la jungle, franchit le pont et atteint en fin de journée la bourgade de Kyauk Shat.
Cependant, isolé par la prise du pont, un groupe de survivants de la 71e Division japonaise, de l’ordre d’un bataillon, s’est réfugié dans le village de Migyanughlaug. La 7e Division Indienne l’attaque toute la journée avant de s’emparer de la localité ; il y a très peu de prisonniers.
Pendant ce temps, la 19e Division Indienne et la 9e Brigade Blindée ne franchissent pas la rivière et reprennent leur progression vers le sud, où les premiers blindés atteignent en fin de journée les alentours de Pachaung, mais surtout une des pistes de desserrement japonaise à Obingwin, qui est capturée sans coup férir. Rapidement, des éléments du génie, accourus en hâte, dégagent pas moins d’une vingtaine de carcasses et s’attellent à boucher les trous. Dès le lendemain, deux C-47 du Sqn 31 pourront s’y poser avec un chargement d’essence. Le terrain servira également rapidement de piste de secours pour les appareils alliés endommagés.

Campagne d’Indochine
Offensive du Têt
Deuxième bataille de Saigon
– Dans le secteur ouest, ayant enfin percé le dispositif japonais rue du Général Lize, les Français atteignent l’église de Chodui en suivant la voie ferrée, sans rencontrer d’autre opposition que des coups de feu de tireurs isolés bien dissimulés. Les Laotiens flanquent le 10e RIC et nettoient les derniers points de résistance ennemis. Toutefois, le parc Maurice Long est balayé par des tirs nourris. Un mortier et plusieurs FM sont repérés au sud de l’espace vert.
Dans le secteur nord-ouest, les combats entre Belgo-Congolais et Japonais sont des plus violents. Les troupes de marine nippones lancent contre-attaque sur contre-attaque, cherchant à repousser les assaillants au-delà de l’arroyo de l’Avalanche. A l’ouest de la rue d’Espagne, les positions de la Force Publique se sont émiettées et des unités japonaises ont pu s’infiltrer. La zone ressemble à présent à un damier où les deux camps s’échangent des bâtiments au gré du sort des armes.
Les affrontements les plus violents ont lieu autour du Séminaire, de l’Ecole Supérieure de Garçons et de l’Ecole Normale d’Instituteurs. Ces bâtiments ont été enlevés par les Belges, mais ils sont à présent sévèrement assaillis par les marins japonais.
En début d’après-midi, la Force Publique contre-attaque sur trois axes nord-ouest /sud-est : la rue Rousseau, la rue l’Enfant et surtout le boulevard Luro. Les Japonais défendent avec acharnement les barricades qui bloquent ces voies ainsi que des bâtiments transformés en fortins. Arrivant du centre ville par le quai de l’Argonne, des blindés légers leur viennent en aide, mais ce mouvement est rapidement rapporté par un L4 d’observation qui rameute des Airacobra. Un seul char est détruit – achevé serait un terme plus exact, tant ces engins ont été rafistolés ces derniers mois – mais plusieurs autres sont (à nouveau) endommagés.
………
« Le soldat Bokangu, un colosse bakundu qui méritait bien son nom – Arbre Gigantesque en lokundo – avançait avec le respect du chasseur africain qui entrait sur le terrain de chasse d’un grand prédateur. La veille, les féticheurs de l’unité avaient promis la protection des esprits. La cérémonie, presque clandestine, s’était terminée par une distribution de gris-gris. Les officiers blancs feignaient de ne rien voir. Ils méprisaient les cultes ancestraux – superstitieux, disaient-ils, alors qu’eux-mêmes avaient apporté aux fils de Mongo (l’ancêtre légendaire de tous les Bakundu) le culte d’un fils de dieu qui avait été tué et était revenu trois jours après !
Bokangu tenait à ses gris-gris. Il les portait dans un petit sac de cuir suspendu à son cou, à même la peau. Il y avait le talisman qui donne le pied silencieux même dans les cailloux. Celui qui te rend invisible à l’ennemi. Et surtout celui qui arrête les balles. Le féticheur Mayoute avait beaucoup de gens qui le demandaient, car le sien était très efficace. Mayoute se vantait souvent d’avoir chargé un de ces soldats à peau jaune qu’ils combattaient dans cet étrange Lola (2). Et l’homme jaune avait tiré cinq fois sans le toucher ! Les clients de Mayoute ne concevaient pas qu’un Japonais se voyant chargé par un grand Noir aux yeux exorbités qui débitait une litanie dans une langue bizarre pouvaient être un peu perturbé… Non, tous les membres de son unité approuvaient : « C’est vrai, parole ! De mes yeux, je l’ai vu ! »
La rue n’était plus que ruines. Les briques rouges broyées couvraient le sol, lui rappelant la terre de son pays couleur de sang, couleur de rouille. Ses narines s’évasèrent comme il refermait ses mains sur le fusil M1 Garand. Comme ses féroces ancêtres (le nom de son ethnie ne voulait-il pas dire “ennemi”), Bokangu se sentait ivre de la joie du combat et marchait au rythme du tam-tam de son cœur dans sa puissante poitrine.
L’infanterie avançait derrière un char ex-japonais qui culbutait les barricades. L’avance était rapide et des dizaines d’ennemis avaient déjà succombé lorsque le type 97 aux couleurs de la Force Publique atteignit le croisement de la rue Paul Blanchy. Une vague de Japonais chargea soudain en braillant un cri de guerre aigu. Les fusils et les Thompson crachèrent tandis que la mitrailleuse américaine montée sur le tank fauchait les premiers rangs ennemis. Mais c’était une diversion. Un Nippon solitaire sortit d’un bâtiment latéral et se jeta sur le blindé avec une mine anti-char. Plusieurs soldats furent fauchés par l’explosion. Une seconde vague de Japonais surgit des ruelles et des portes cochères, d’autres tiraient des fenêtres.
En hérisson autour de l’épave fumante du Chi-Ha, les Congolais résistaient de leur mieux. Abrité derrière un tas de gravats, Bokangu avait tiré un chargeur entier. Automatiquement éjecté, l’étui métallique heurta le sol dans un claquement sec. Un Japonais qui sortait d’une maison fut violemment rejeté en arrière par le projectile craché par le Garand qu’il venait de recharger avec la vitesse née d’une longue habitude. C’était le quatrième qui tombait devant lui ce jour-là.
Confiant dans la protection de ses gris-gris, Bokangu se releva pour gagner un cratère de bombe un peu plus loin. Dissimulé au premier étage d’une maison éventrée, le servant d’un FM le vit débouler et serra l’index. La rafale frappa Bokangu dans le dos.
Il avait gagné le droit de siéger à Lola entre ses prestigieux ancêtres. »

………
Au soir, malgré de lourdes pertes, les Belges se sont emparés de l’arsenal de la Marine et de plusieurs rues alentour. Néanmoins, il reste plusieurs poches japonaises dans le secteur conquis. De plus, la rue d’Espagne, encore largement contrôlée par l’ennemi, forme un saillant menaçant.

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Vallée de la Rivière des Perles
– Cette fois, ce sont les Chinois qui se lancent à l’assaut sous le couvert de l’obscurité ! De violents combats durent toute la nuit et une partie de la journée du 6 et en début d’après-midi, la deuxième ligne de défense japonaise est franchie.
Dans un bunker neutralisé à bout portant par des grenades jetées dans les embrasures, les soldats chinois trouvent au milieu des corps enchevêtrés un officier inconscient mais vivant, le capitaine Minoru Nakahara (99e Bataillon indépendant d’infanterie). C’est une prise de choix : d’habitude, les gradés japonais parviennent à se suicider avant d’être capturés. Immédiatement soigné et envoyé vers l’arrière, le capitaine est transporté sous bonne garde par avion vers Chongqing, et là dans les locaux de l’Unité 9, quartier général de l’Organisation de Coopération technique sino-américaine… et du Bureau des Enquêtes et des Statistiques, soit la sinistre police politique dirigée par Dai Li.
………
Chongqing – Dai est informé de la nouvelle alors qu’il reçoit le colonel Salan, attaché militaire à l’ambassade de France. Celui-ci s’est rendu à l’Unité 9 pour y rencontrer le capitaine Robert Meynier, un ancien commandant de sous-marin désormais chargé de missions de renseignement en Chine et en Indochine, qui a épousé une princesse annamite (!), aujourd’hui prénommée Katiou (!!).
Dai décide de s’occuper personnellement de l’interrogatoire et invite Salan à y assister. Une Jeep emmène les deux hommes à travers l’immense complexe jusqu’au Palais blanc, un bâtiment qui porte bien mal son nom puisque c’est en réalité une prison. Dans une salle dont le sol et les murs sont recouverts de carrelage blanc, deux assistants achèvent de suspendre le capitaine Nakahara par les poignets à une chaîne fixée au plafond.
– Bien, tout est prêt, explique Dai (en anglais) à Salan, nous allons pouvoir commencer tout de suite. Vous le savez peut-être, en Chine, nous avons une certaine… expertise dans l’art d’obtenir les informations de la part de personnes réticentes à les partager. Nous disposons de méthodes perfectionnées au fil des millénaires et qui donnent d’excellents résultats, surtout lorsqu’elles sont améliorées par le recours à la médecine moderne. De plus, nos conseillers soviétiques ont eu l’amabilité de nous enseigner d’autres méthodes, dont nous avons fait notre profit.
Tout en montrant, pour illustrer son propos, divers instruments plus ou moins chirurgicaux posés sur une table métallique, Dai continue : « Toute la subtilité est de doser l’intensité du traitement pour que le patient reste en vie, en tout cas assez longtemps pour dire ce qu’il a à dire. Le plus souvent, c’est un travail que je laisse à d’autres, je ne manque pas de personnel qualifié. Il y a quelques années, j’avais formé moi-même une jeune femme qui s’était avérée incroyablement douée, à croire qu’elle y prenait plaisir. Quand elle en avait fini avec un prisonnier, pour recouvrir l’odeur du sang, elle aimait à se parfumer à l’ylang-ylang. Elle est partie depuis, pour monter son propre réseau en Indochine. J’aurais bien aimé la garder à mon service, elle a été ma meilleure élève. »
Le capitaine Nakahara décèdera en fin de journée, miséricordieusement achevé d’une balle dans la tête, après avoir raconté à Dai Li tout ce que celui-ci désirait savoir. Salan écrira dans ses mémoires que lui-même n’aurait pas imaginé une seconde recourir à de telles méthodes, quelles que soient les circonstances.


7 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– Après une journée de progression plutôt tranquille en dehors des habituels éléments retardateurs japonais, les 7e et 8e Divisions Indiennes sont violemment prises à partie par des tirs d’artillerie au nord de Pagawyun. Visiblement, il s’agit d’un nouveau réseau défensif japonais vers lequel se sont repliés les hommes des forces repoussées dans le nord. L’aviation japonaise est également de retour : toute la journée, décollant des pistes de desserrement autour de Tavoy où ils sont cachés, des Ki-43 et Ki-44 viennent harceler les éléments de pointe anglais, profitant d’un faible temps de vol pour aller se réapprovisionner à couvert. A ce jeu, les aviateurs japonais perdent cependant sept des leurs, du fait de la DCA ou des Spitfire du Sqn 136, qui monte la garde dans ce secteur du front. Dans la soirée, étant donné la dispersion du dispositif anglais, il est décidé d’attendre le lendemain avant de tenter quelque chose. Craignant une mauvaise surprise, le commandement anglais demande aux paras de la 50th Brigade Gurkha de s’installer en hérisson sur le flanc de l’offensive.
De son côté, la 19e Division Indienne est en avance, car sa progression est facilitée par le repli rapide des Japonais dans ce secteur, dont la défense a été laissée à quelques éléments de l’ANI. En effet, les Japonais se sont repliés de l’autre côté de l’estuaire de la Tavoy, qui est infranchissable. Pour parer à une éventuelle surprise, la 23e Brigade franchit les collines par divers sentiers pour s’installer en bouchon à Kaungma, dans l’intérieur des terres. La 19e Division va ainsi pouvoir attendre que la 81e West African et la 1ère Birmane l’aient rattrapée et assurent la jonction avec la 7e Division Indienne.

Campagne d’Indochine
Offensive du Têt
Sur la route de Cao-Bang (Tonkin)
« Le rikugun-shoi (sous-lieutenant) Mikage posa ses lunettes rondes à monture d’acier pour se frotter les yeux. Trop de nuits sans véritable sommeil, trop d’inquiétude… Mais y avait-il un seul soldat du Tenno au Vietnam qui dormait bien, à part ceux qui avaient rejoint le sommeil de la tombe ?
Il regarda le caporal qui se tenait au garde-à-vous à l’entrée de la tente. Mikage détestait ce genre de tâche par dessus tout, c’est peut-être pour cela qu’il prit un ton cassant : « Gosho [caporal] Kazuya, je suis au regret de vous informer de la mort de votre père, le rikugun-shosa [major] Kazuya. Si cela peut atténuer votre douleur, il est mort honorablement à la tête de ses hommes, alors qu’il combattait les ennemis de l’empereur en Chine. Banzai ! »
– Banzai…

Kazuya Kujo avait répondu sans quitter la position de garde-à-vous. Il avait accusé le coup, sans toutefois s’effondrer. Le sous-lieutenant Mikage avait vu des soldats parmi les plus courageux se mettre à pleurer. Dans son for intérieur, il le remercia. Après une légère pause, l’officier reprit la parole : « S’il y a quelque chose que je puisse faire pour vous aider dans ce moment difficile, n’hésitez pas. »
Kazuya Kujo eut une légère hésitation : « Hé bien, vous pourriez faire quelque chose pour moi, shoi. Comprenez bien, je ne demande pas de passe-droit, mais je devrais normalement reprendre mon service à l’instant et… je voudrais écrire à ma mère et à mes sœurs le plus vite possible… »
Kujo s’arrêta maladroitement, mais Mikage avait saisi où il voulait en venir : « Je vois. Vous partirez avec la patrouille suivante. Venez me porter votre lettre dès que vous l’aurez écrite. Je veillerai à ce que son envoi ne soit pas retardé. »
– Merci infiniment, shoi.

………
Kujo rentra sous sa tente et se laissa tomber sur son futon. Il avait rédigé sa lettre en pensant au chagrin de sa mère. Seulement, c’était une vraie épouse japonaise. Elle avait toujours marché trois pas derrière le major Kazuya, pensant, dans l’ordre, à son mari, à ses fils, à ses filles puis à elle… parfois. L’Armée l’avait sans doute déjà contactée. S’oubliant elle-même –comme toujours – elle avait déjà dû écrire à ses fils, puis elle avait réconforté les filles, plus jeunes et encore à la maison.
Le chagrin…
Kujo se sentait triste, mais même s’il se détestait pour ça, il ne pleurait pas son père. Lorsqu’il pensait à lui, un souvenir revenait toujours. Un dojo, un triste matin d’hiver. Couché par terre, Kujo, un petit garçon de neuf ans, terrorisé, hoquetant de douleur, regardait son père et deux de ses frères. Le visage de son père était terrible : « Kujo, un soldat japonais doit être fort ! »
La colère balaya toute autre émotion, le laissant pantelant et amer. Son père était mort, mais les larmes qu’il versait étaient pour le pauvre gamin qu’il avait été. Il ne doutait pas que son père était mort “glorieusement”, pour l’empereur, pour la Grande Asie et pour le rayonnement du Grand Japon. Il avait été fort, appliquant sans un remord, sans une hésitation les ordres de ses supérieurs.
Un soldat japonais doit être fort… Et puis sa mère était arrivée. De toute sa vie, ce fut la seule fois où l’épouse parfaite éleva la voix contre son mari. Elle avait défendu Kujo, parce qu’il n’était pas comme son père ou ses frères aînés.
Il y a des gens prêts à tout pour arriver à leurs fins, qui ne tolèrent aucune opposition et qui n’acceptent que ceux qui leur ressemblent. Et il y en a qui peuvent endurer n’importe quoi pour protéger ceux qu’ils aiment. Ce jour là, dans le dojo, Kujo avait compris que son père et ses frères faisaient partie de la première catégorie, et sa mère de la seconde. Il avait compris que si les premiers se croyaient forts, ils n’étaient que durs. Les seconds étaient forts.
Avec la force d’une goutte d’eau tombant sur un bloc d’obstination, sa mère avait obtenu que son plus jeune fils fasse des études et parte en Europe.
L’image du dojo un matin d’hiver s’évanouit au profit d’une grande bibliothèque aux rayonnages chargés de livres anciens, éclairés par le chaud soleil de Provence. En haut d’un grand escalier, une petite silhouette accroupie au milieu de livres et de sucreries se tournait vers lui.
– Victoire !
Il ne mourrait pas ! Pas ainsi ! Pas dans cette guerre stupide ! Pas pour défendre le droit des durs à écraser les faibles ! Un fort défendait ceux qu’il aimait et il y avait quelqu’un pour qui il voulait être fort. »


Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Vallée de la Rivière des Perles
– Grâce, au moins en partie, aux informations obtenues par l’interrogatoire de l’officier capturé, les Chinois contournent la principale concentration de forces japonaises sur leur troisième ligne de défense. Pour cela, ils passent par l’ouest des monts Nanshan, au lieu de longer la Rivière des Perles comme ils avaient initialement prévu de le faire.
Ils entreprennent ensuite de traverser le fleuve au niveau du village de Bujie, où les éléments du Génie de la 5e Armée construisent un pont flottant. Les travaux sont interrompus par une charge japonaise, mais les blindés de la 200e DB assurent la flanc-garde et repoussent sèchement l’attaque.


8 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– Près de la côte, la 19e Division Indienne et la 9e Brigade Blindée atteignent en fin de journée le village de Zadi, sans avoir rencontré autre chose que de faibles éléments de l’ANI. Dans la plaine alluviale, la 23e Brigade arrive en face des villages d’Uthayan et Dauk Lauk, sur l’autre rive de la Tavoy.
Sur sa gauche, la 81e West African Division atteint le fleuve et se déploie le long de ses rives au sud-est de Pachaung, vers Aingshe.
Dans l’intérieur, appuyées par la 7e Division Indienne, les 50e et 251e Brigades Blindées indiennes lancent une attaque frontale pour forcer le dispositif japonais. Tout semble bien se passer quand de solides positions se dévoilent. Les Japonais ont laissé les blindés alliés s’enferrer dans un piège, car la 55e Division nippone dispose, non de 37 mm, mais de 47 mm antichars laissés par la 9e Division lors de son départ pour la Malaisie. Ces derniers sont beaucoup plus efficaces, d’autant qu’ils ouvrent souvent le feu à moins de 200 mètres. L’attaque est brisée et les blindés alliés sont refoulés sur leurs positions de départ.
Si l’attaque alliée est un échec, c’est aussi parce que les Japonais font un effort aérien inhabituel, grâce à des renforts venus de Malaisie et de Sumatra. Certains as nippons en profitent pour améliorer leur tableau de chasse, tels le sergent Anabuki, du 50e Sentai, qui remporte là ses 35e et 36e victoires, ou le major Kuroe, du 64e Sentai, qui abat son 29e appareil allié. Mais si les Japonais peuvent gêner l’appui aérien allié, ils ne peuvent espérer s’opposer durablement à la supériorité adverse en nombre et, souvent, en qualité du matériel. Si la journée voit la destruction de 8 appareils alliés, les Japonais en perdent 14, dont celui de l’as Takeuchi, titulaire de 19 victoires.

Indonésie
Opération Lentil/Lentille
Darwin
– C’est à nouveau le branle-bas pour l’appareillage pour la flotte alliée, arrivée peu avant de Fremantle. Le cap est mis au nord-nord-est, c’est-à-dire vers le Timor, jusqu’au large, afin de tromper les éventuels sous-marins ou agents japonais.
– TF-57.1 (RN) : CV Illustrious et Victorious, BB King George V, CLAA Charybdis et Spartan, CA Sussex, CL Fiji et Gambia, DD Hardy II, Hotspur, Jervis, Lightning, Ulster et Urchin.
– TF-57.2 (RN) : CV Indomitable, BB Duke of York, BC Renown, CLAA Royalist et Spartan, CL Bermuda et Mauritius, DD Inconstant, Onslaught, Penn, Petard, Venus et Vigilant.
– TF-100 (MN) : CV Jean-Bart, BB Richelieu, CA Algérie, CLAA Duguay-Trouin et Primauguet, TB Cyclone, Mameluck et Siroco, DD Léopard, Lion, Puma et Tigre.
………
Le train d’escadre a rendez-vous à “Euston Station”, point dont les coordonnées changent évidemment à chaque fois. Il sera cette fois plus à l’ouest que pour Banquet ou Meridian.
– TF-117 (RN sauf précision) : CVL Unicorn, CLAA Phoebe, CL Newcastle et MN Montcalm, DD Ashanti, Duncan, Eskimo, Foxhound.
Pétroliers : HMS/RFA Brown Ranger, Dingerdale, Arndale, San Adolfo, Aase Maersk.
Provisions : HMS/RFA Denbighshire.
Hôpital : HMS/RFA Oxfordshire.
Production d’eau : HMS/RFA Stagpool.
Pièces détachées, équipages, ateliers : MN Ile de Noirmoutier (air), HMS/RFA Tyne (naval).
Navire atelier lourd : HMS Ausonia.
Transports : MN Ile de Bréhat, Dives, HMS/RFA Darvel, Kheti, Princess Maria Pia, Thyra S.
Combat store (munitions) : MN Ile d’Ouessant, HMS/RFA Kistna, Gundrun Maersk.
Remorqueurs : 4.
………
En dehors de quelques permutations de destroyers, la composition de ces forces a peu changé. Le Spartan a remplacé le Phoebe (dont la consommation de carburant est trop importante) dans la TF-57.1

Campagne d’Indochine
Offensive du Têt
Deuxième bataille de Saigon
– Dans le secteur sud-ouest, après de longues journées où la situation est restée bloquée, l’arrivée de renforts cambodgiens fait basculer la situation en faveur des assiégeants. De violents affrontements ont lieu tout le jour autour du marché Cau-Ong-Lamh (juste au nord de l’arroyo Chinois). Menacés d’encerclement, les Japonais sont obligés d’abandonner le contrôle du pont en Y aux Vietnamiens et se replier autour des banques Indochinoise et de Franco-Chinoise.
Plus au nord, les Vietminh chassent les défenseurs qui étaient retranchés dans le cinéma annamite et convergent sur la gare centrale. Les combats se concentrent à présent autour du théâtre annamite Thanh-Xuang.

Dien-Bien-Phu, base Epervier (Tonkin) – Le général Charles Mast aurait pu être un condottiere à l’époque du grand Sforza, duc de Milan. Ce qui est une façon élégante de dire qu’il n’est pas naïf lorsqu’il s’agit d’intrigues interservices ou de conflits d’intérêts dans une hiérarchie. Son séjour en Chine a sans doute renforcé ce trait de personnalité, bien utile à la cour de Tchang Kai-check. Pourtant, quand il quitte le local radio, son pas saccadé et son expression furieuse poussent tous ses subordonnés – et il n’a que des subordonnés à Épervier – à s’écarter précipitamment de sa route en se mettant au garde-à-vous.
Mast vient enfin de recevoir une réponse aux messages qu’il a envoyé au généralissime Tchang, sous prétexte de le féliciter pour les succès remportés dans l’opération Bailu. En fait, le rusé Chinois avait encouragé les Franco-Indochinois à lancer l’offensive du Têt en leur promettant toute l’aide possible. Bien entendu, le généralissime n’avait pas mentionné que cette aide serait nulle, les moyens chinois étant entièrement absorbés par Bailu.
Quelque part, Mast comprend… Un proverbe (chinois ?) ne dit-il pas : « Qui veut tromper ses ennemis trompe d’abord ses amis ». Cependant, le général prend très mal qu’Épervier soit privé de l’aide de la ROCAF et surtout que ses approvisionnements en munitions et essence d’avion se trouvent drastiquement réduits. Bien sûr, les Chinois ne sont pas les seuls en cause. L’offensive du Commonwealth en Birmanie contribue aussi à cette situation. Et si cette simultanéité gêne Mast, il parierait qu’elle inquiète bien plus ses homologues japonais en Chine, à Singapour et à Hanoi. Mais ce qui l’agace le plus (et qui ne devrait pourtant pas le surprendre, se répète-t-il), c’est la réponse chinoise.
D’abord, elle a tardé : les premiers messages n’ont eu pour écho que des avis de réception polis, signalant que Son Excellence était prise par ses obligations. Ben voyons ! Finalement, un général de brigade a été chargé de répondre, dans un style ampoulé, pour ne rien dire. Le rang du personnage et le texte de sa réponse étaient une manière subtile de rappeler à Mast sa position par rapport au Généralissime : les choses n’ont pas beaucoup changé depuis l’époque où un Fils du Ciel présidait aux destinées de l’Empire du Milieu.
Poussant la porte de son bureau, Charles Mast retient de justesse un soupir énervé. Un petit homme en sandales l’attend, assis dans un fauteuil. Il joue avec sa canne en souriant dans sa barbiche.
– Bonjour, Président Hô.
– Bonjour, général Mast. J’ai l’impression que je dérange.
– Non, absolument pas. Je suis sûr que vous avez d’importantes nouvelles à me transmettre. J’ose simplement espérer qu’elles sont bonnes.

Le doux sourire d’Hô Chi-Minh s’accentue, sans pour autant éclairer ses yeux.
– En fait, je venais vous demander si nous allions recevoir du ravitaillement. Cependant, vu votre mécontentement, général, je pense avoir compris l’essentiel.
– Eh bien, Monsieur le Président, le généralissime Tchang et nos alliés britanniques sont trop occupés pour s’intéresser à nos problèmes. Pour un peu, je serais ravi que l’essentiel de nos armes soient de vieilles pétoires ou des prises de guerre. Comme la production par l’arsenal de Dum-Dum de cartouches de 7,7 mm nous est intégralement destinée et que des coolies nous l’apportent par la piste qui porte votre nom, Monsieur le Président, nous ne serions pas dans une plus mauvaise situation qu’il y a quinze jours.
– Si je comprends bien, général, c’est le soutien aérien qui va nous faire défaut.
– Tout à fait. Faute de munitions et de carburant, nous devons réduire la présence aérienne alliée dans le ciel d’Indochine.

L’oncle Hô se lève alors pour serrer la main du général Mast.
– En 1789 – la même année que la prise de la Bastille – les Vietnamiens ont chassé les envahisseurs chinois le jour de la fête du Têt. À l’époque, personne ne nous a aidés. Mais aujourd’hui, pour cette fête du Têt 1944 qui se prolonge, nous ne sommes pas seuls ! Nous avons des amis. Ces mêmes Français qui encore une fois font triompher la liberté chez eux. Il faut croire qu’il n’y a pas de hasard.

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Vallée de la Rivière des Perles
– Les forces chinoises achèvent la traversée de la Rivière des Perles. Elles ne sont ralenties qu’un moment par un raid de neuf Ki-51 venus de Canton qui parviennent à endommager le pont flottant. Deux sont abattus par la DCA et les autres repartent avant que les P-40 basés à Shaoguan aient pu intervenir.
Au delà, la progression est lente. En effet, seules d’étroites chaussées de terre traversent rizières, canaux et cours d’eau. Elles forment des goulets d’étranglement propices aux embuscades par des éléments retardateurs.


9 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– Près de la côte, la 23e Brigade de la 19e Division Indienne s’installe à la hauteur de Yebyu, près de la Tavoy, où l’artillerie divisionnaire la rejoint et se déploie, au cas où les opérations de l’autre côté du fleuve nécessiteraient son intervention. Plus au sud, le reste de la division ne rencontre que peu d’opposition et dépasse le village de Nabule.
Dans l’intérieur, les Alliés essaient à nouveau de faire sauter le bouchon de Pagawyun, mais cette fois, en plus de l’attaque frontale, la 7e Division Indienne tente un franchissement sur le flanc de la Tavoy, qui n’est pas encore trop large à ce niveau. De plus, l’attaque est appuyée par toute l’artillerie disponible (7e et 8e Divisions Indiennes, 81e West African Division, 1ère Division Birmane) et de tous les B-25 opérationnels. L’attaque réussit relativement bien : les Japonais reculent, permettant aux troupes de la 8e Division de rejoindre la tête de pont de la 7e, mais l’artillerie japonaise, très bien positionnée, empêche des progrès plus significatifs.
Cependant, les défenseurs nippons n’ont pas pu bénéficier aujourd’hui de l’appui des Shoki et Hayabusa des 50e et 64e Sentai. Dès le lever du soleil, les P-38 des 449e et 459e FS et les appareils du 1er Air Commando s’en sont pris méthodiquement aux pistes autour de Tavoy, à la bombe de 500 livres, au canon et à la mitrailleuse, muselant pour la journée les escadrilles nippones.

Indonésie
Opération Lentil/Lentille
Océan Indien
– La flotte a rapidement mis cap à l’ouest, mais beaucoup plus au large de la barrière indonésienne que lors de Banquet. Il n’est pas prévu cette fois d’actions offensives en mer de Flores, ce qui permet d’économiser du carburant, mais également de laisser les Japonais dans l’expectative quant à la cible réelle de l’escadre.

Campagne d’Indochine
Offensive du Têt
Deuxième bataille de Saigon
– Les Japonais lancent leur plus importante contre-attaque depuis le 27 février dans les secteurs nord-est et est, où ils se heurtent à la fois aux Laotiens, aux Français et aux Belges. Leur offensive prend par surprise les assiégeants et bénéficie de la faiblesse du soutien aérien allié. En effet, les bombardiers et la plupart des avions d’appui au sol sont contraints à l’inactivité par manque d’essence. Epervier conservant une réserve de sécurité pour les chasseurs qui couvrent la base, les seuls avions présents au-dessus de Saigon au moment de l’attaque japonaise sont un Piper d’observation et trois Mustang de la Force Publique. Le L-4 se montre de loin le plus utile en réglant à la perfection le tir de l’artillerie française qui bombarde les zones de concentration japonaises, brisant dans l’œuf plusieurs charges entre 09h00 et 12h00.
Les Japonais réussissent cependant à reprendre plusieurs pâtés de maison le long de l’avenue Norodom et de la rue d’Espagne, mais ils se heurtent à une vive résistance autour du cimetière européen, où on se bat parmi les tombes, et des ruines de l’église de Tan Dinh, dont la nef, touchée pendant l’assaut par un obus français, s’est effondrée. Aux alentours, les positions conquises par les Japonais subissent des contre-attaques laotiennes localisées.
………
« Nguyen van Thieu était un sergent vétéran. Il avait vu l’invasion de décembre 41 et avait combattu en Annam avant de retraiter vers les Hautes-Terres. Il avait participé à la grande bataille de Dien-Bien-Phu et connu la longue campagne de marches et de contremarches qui avait permis de chasser les Japonais du Laos. Cependant, rien de tout cela ne l’avait préparé aux combats urbains de l’offensive du Têt.
Les combats de Huê avaient été rapidement conclus, ceux de Tourane avaient été bien plus durs… mais Saigon, c’était autre chose. On s’y battait depuis quarante-trois jours et l’ennemi avait encore la force de lancer des contre-offensives.
Blotti dans un cratère d’obus au milieu des ruines d’une maison, il fut arrosé de fragments de murs comme un mortier japonais frappait non loin. D’autres obus retombèrent autour de l’église Tan Dinh. Les éclats hachaient l’air, au milieu des nuages de fumée et de poussière. Le silence retomba d’un coup, seulement troublé par les gémissements des blessés et les appels aux brancardiers.
Des têtes se montrèrent aux fenêtres de maisons lacérées d’impacts de balles. Des visages couverts de peintures de guerre dessinées par la sueur et les cendres, sous des casques Adrian cabossés et rouillés. Les hommes portaient des haillons d’uniforme, maintes fois reprisés. Leurs mains serraient des fusils, des grenades. Ils attendaient… Enfin, l’artillerie alliée riposta. Les obus de 75 mm se mirent à tomber sur les positions japonaises.
Lorsque les canons suspendirent leur feu, un bruit de moteur se fit entendre. Des chenilles écrasaient les tuiles et les pierres qui jonchaient les rues. L’ombre d’un blindé léger apparut au coin de la rue, au milieu des tourbillons de poussière soulevés par l’air chaud des incendies.
Les fusils claquaient du côté du 10e RIC, là bas les premiers Japonais tombaient sans ralentir les autres. Autour du sergent Nguyen, les FM crachaient leur partition de plomb et de poudre, entonnant une berceuse mortelle qui coucha plusieurs rangs d’adversaire.
Dans la rue, un silence relatif succéda au fracas des armes. Le premier assaut ennemi avait été repoussé.
Cependant, de l’autre côté du pâté de maisons, rue Garcerie, parvenait le bruit d’une fusillade fluctuante, parfois acharnée et parfois ponctuelle. Les armes collectives couvraient par instant les claquements secs des fusils. Une explosion violente retentit, soulevant un panache de fumée noire. Le bruit de chenilles ne reprit pas. Une accalmie suivit ; seuls quelques coups de feu solitaires troublaient l’air alourdi d’un voile gris.
Le lieutenant Pellerin sortit de la maison de la rue Blanchy où il avait installé son PC et donna rapidement quelques ordres. Il allait s’installer dans une venelle perpendiculaire pour croiser le feu avec les défenseurs de la rue Garcerie.
Lorsque les Japonais lancèrent un nouvel assaut, les défenseurs étaient prêts. Un genou au sol, à l’angle d’une maison, le sergent Nguyen tira à trois reprises sur un Japonais qui longeait une façade. Le soldat battit des bras et tomba face contre terre. Se redressant rapidement, Nguyen tourna l’angle et s’adossa au mur. Des balles sifflèrent et le bruit sec des projectiles heurtant la pierre l’avertit qu’il ne s’était pas mis à couvert un instant trop tôt.
Les autres Vietnamiens tiraient eux aussi, mais les Japonais les avaient vus. Le servant du FM, couché au sol, s’effondra sur son arme, du sang s’échappant de son casque transpercé.
Le sergent Nguyen avait rechargé son fusil Berthier M-35. Il jeta un bref coup d’œil dans la rue. Là-bas, un Japonais dans l’encadrement d’une porte. Il épaula et tira les cinq cartouches de 7,5 mm du chargeur Mauser. Sans regarder l’effet de son tir, il recula à l’abri. Le bruit d’un objet roulant au sol lui fit tourner la tête… Grenade !
Nguyen courut. Heureusement, le projectile avait atterri assez loin et explosa sans faire de dégâts.
Les Indochinois pliaient. Plusieurs soldats décrochaient pour s’abriter dans des ruelles ou des bâtiments en ruine. Les Japonais chargèrent. Le premier à tourner le coin de la rue, baïonnette au canon, fut fauché par le tir de Nguyen. Mais le suivant était trop près… Il para de justesse avec son arme, mais le choc le fit tomber sur le dos. Le Nippon voulut le clouer au sol, du bras, il dévia désespérément la baïonnette. Le Japonais se préparait à porter un nouveau coup, mais deux fleurs rouges naquirent sur sa poitrine. Titubant, il s’effondra sur Nguyen.
Tandis que deux soldats repoussaient le cadavre de l’homme qui avait failli le tuer, Nguyen regarda autour de lui. Les autres Japonais étaient morts et un FM couvrait le passage en lâchant de brèves rafales. Malheureusement, il y avait d’autres corps sur le sol – ceux de ses compagnons d’arme. Il grimaça. Son bras l’élançait et sa manche était imbibée de sang. Ce chien l’avait salement touché. Il accueillit avec reconnaissance les deux infirmiers qui lui posèrent un pansement compressif. Le bon côté des choses, c’est que cette blessure allait l’envoyer à l’arrière pour un bon moment. Il n’était pas plus lâche qu’un autre, mais il avait largement fait sa part. »

………
Si les affrontements de la journée sont particulièrement rudes pour les deux camps, le soir tombe sans que l’offensive ait pu repousser les Belges au-delà de l’arroyo de l’Avalanche. Les gains japonais sont mineurs et déjà menacés. En fait, cet assaut a été un acte de désespoir, car les réserves de munitions de la 56e Division s’épuisent. Nombre de soldats sont allés au combat en n’emportant qu’un seul chargeur pour leur fusil !
Le soir venu, le général Yuzo Matsuyama confère avec ses principaux subordonnés. Chacun se retire ensuite pour défendre un quartier de ce qui reste sous contrôle japonais. Ils ne se reverront jamais et ils le savent. En sortant du bunker où le lieutenant-général Matsuyama va passer les derniers jours de son existence terrestre, les officiers se saluent respectueusement, souhaitant se revoir à Yasukuni (3).


10 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– La 19e Division Indienne (26e et 98e brigades) et la 9e Brigade Blindée atteignent Pandin In et dépassent Myo Haung.
Au nord-est, la bataille continue autour de Pagawyun, où les Japonais sont fermement campés sur des positions qu’ils ont eu plusieurs mois pour préparer. La 8e Division Indienne attaque, soutenue par les deux brigades blindées indiennes et par la 114e Brigade de la 7e Indienne. Celle-ci fait aussi passer sur l’autre rive la 89e Brigade, pour exploiter une éventuelle percée, mais une fois de plus l’attaque est un échec. En plus des 47 mm, les Japonais ont bâti des points d’appuis autour de leurs derniers Chi-Ha, qui ont été enterrés à défilement de tourelle et camouflés dans les règles de l’art. L’exploit de la journée est à mettre au crédit du caporal Mizoguchi, qui avec son Chi-Ha ancien modèle armé d’un médiocre 57 mm va repousser à lui tout seul une attaque en détruisant cinq blindés ennemis. La progression alliée ne dépasse pas 2 km.
………
23h00 – L’aérodrome de Mergui reçoit la visite des Wellington du 1er BVAS. Ceux-ci ont fait un détour inhabituel pour mener leur raid depuis le sud. Il s’agit là de camoufler le fait que les bombardiers sont accompagnés de nombreux autres appareils – d’autres Wellington, des Halifax, mais surtout de nombreux C-47, qui emportent des parachutistes ou remorquent des planeurs.
La drop zone est située un peu plus de 70 km au sud de Mergui, sur un terrain sommairement aménagé par des Birmans d’une unité du génie, installés là depuis plusieurs mois dans le cadre de la mission Fauconneau et qui ont passé une bonne partie de leur temps à… cultiver le pavot. Les parachutistes sont des hommes de la 3e Division Indienne (111e Brigade Indienne et 3e West African Brigade), tandis que des planeurs débarquent leur équipement lourd ainsi que des hommes du génie de l’air du 1st Air Commando. Au même moment, sur la côte, le Surcouf débarque une autre compagnie birmane du génie.
Cette opération, baptisée Hatchet, est l’action la plus méridionale de Black Prince. Elle marque le retour des Chindits de Wingate. Leur objectif est de poser un garrot sur la voie du ravitaillement japonais et de prendre Mergui par le sud. Ils seront ravitaillés par air à partir de la base fortifiée en construction. Ce concept a été évoqué lors du Projet 9. Une première version de cette opération avait été envisagée lors de l’offensive d’octobre ; il était alors question de lancer de la même base un raid contre la Thaïlande, pour détruire la voie ferrée qui alimente Singapour et contraindre la Thaïlande à rompre son alliance avec le Japon. Depuis lors, le travail des équipes Falconet/Fauconneau dans le secteur a permis d’organiser l’attaque de Mergui.
Pour les Japonais, qui croyaient avoir subi l’attaque des Chindits lors de l’opération aéroportée au nord de Tavoy, la surprise va être brutale, d’autant plus qu’ils n’imaginaient pas une opération de ce type aussi tard après le début de l’offensive principale.
Très rapidement, les deux brigades parachutées se déploient, guidées par les éclaireurs et les troupes Fauconneau, la 111e Indienne vers le nord, la 3e West African vers le sud.

Opération Fauconneau / Falconet
Journal de Jean-Marie de Beaucorps.

« Depuis hier, nous n’avons pas chômé ! D’abord il y a eu ce message codé à la permanence radio : le colonel est ressorti de la tente, l’air grave, et il a simplement dit « Ça y est, on y va ! »
Nous avons contacté nos pêcheurs, qui doivent lancer l’insurrection au nord de Mergui. Ensuite, en fin d’après-midi, nous avons sorti pour la première fois l’engin de terrassement et nous avons transformé les champs de pavot en aérodrome. Nous y avons passé la journée, mais nous disposons maintenant d’une piste de plus de deux kilomètres et de deux pistes de plus de mille mètres. Ah, j’oubliais, entretemps, nous avons aussi éliminé une patrouille japonaise qui venait renifler d’un peu trop près notre travail. Ce n’était pas leur jour de chance.
La nuit venue, nous avons allumé des feux et nous avons vu atterrir des douzaines de planeurs. La plupart transportaient des hommes, mais certains transportaient des mules, d’autres des jeeps armées de mitrailleuses, des pièces d’artillerie ou d’autres engins de terrassement. Parmi les troupes, il y avait des Africains, des Indiens, des Anglais, mais aussi des Américains (j’ai reconnu leur accent bizarre). Je m’attendais à un commando, c’est toute une division ou presque qui nous tombe dessus ! Et visiblement, ces gars sont là pour se battre. Ça tombe bien, nous aussi ! »


Indonésie
Opération Lentil/Lentille
Océan Indien
– La navigation très au large de l’Indonésie continue, bien que le cap soit remis au nord-ouest. Le début des opérations est prévu pour le lendemain. Du côté japonais, à Makassar, on s’interroge : cela fait deux jours que les reconnaissances prouvent que la flotte alliée a quitté Darwin, mais l’on n’a toujours aucune attaque. L’objectif de l’opération serait-il ailleurs ? Au nord de la barrière indonésienne ?

Campagne d’Indochine
Offensive du Têt
Cholon
– Revenu de l’inextricable mangrove de Can Giao, refuge traditionnel du Binh Xuyen, le “général” Bai Vien est de retour dans son fief de Cholon. Ce retour a été facilité par le Vietminh. Il faut dire que les deux groupes viennent d’arriver à un accord de collaboration. Après avoir aidé Bai Vien à subjuguer ses rivaux au sein de la triade, les Vietminh attendent de lui un retour de faveur, d’abord à Saigon même, où il vient juste d’engager une force de onze cents “frères” Binh Xuyen, mais surtout pour la reprise de Poulo Condor, qui nécessitera de nombreux bateaux.

Deuxième bataille de Saigon – Alors que les Japonais continuent de contre-attaquer vers le nord de la ville, la résistance au sud s’effrite face aux Vietnamiens. Ceux-ci passent la journée à nettoyer les positions japonaises isolées. La Banque de l’Indochine et la Banque Franco-Chinoise sont prises. Les combats se concentrent à présent autour de la gare, qui est encerclée. Les patrouilles envoyées plus au nord font jonction avec les Laotiens dans le parc Maurice Long.
Dans le secteur nord-est de la ville, les combats se concentrent rue Norodom. Les Japonais n’ont toujours pas renoncé à repousser les Belges et continuent à attaquer férocement. Toutefois, Français et Laotiens profitent de la situation pour frapper de flanc les positions ennemies. Toute la journée, des bombardements d’artillerie et de mortiers sont suivis des assauts de l’un ou de l’autre camp. En dépit du gain de plusieurs pâtés de maisons autour de la rue d’Espagne, les pertes nipponnes sont plus importantes que celles des Alliés et le rapport de force ne cesse de se dégrader en faveur des assiégeants.
………
« Le soldat Joseph-Désiré Gdemani regardait avec curiosité les bâtiments qui entouraient l’avenue Norodom. Les bombardements n’en avaient laissé que des squelettes, voire des amas de décombre. L’une d’elles ressemblait à une illustration qu’il avait vue en classe, étant enfant, chez les Pères : une coupe d’un immeuble d’habitation à l’européenne. La façade s’était effondrée dans la rue, il n’en restait qu’un tas de briques d’où émergeaient quelques meubles. Pourtant, l’intérieur des appartements était étrangement intact.
Le sergent Sesete donnait des ordres. L’ennemi – ces étranges petits hommes jaunes à la fois cruels, agressifs et si ridicules – approchait. On entendait la fusillade qui montait, à une centaine de mètres à peine. Il fallait les arrêter et cet endroit ferait l’affaire. Une partie des hommes s’installèrent dans deux des bâtisses encore dotées d’une façade, les autres édifièrent une barricade de fortune avec les planches et les briques qui jonchaient la rue. Le soldat Gdemani monta au deuxième étage. Plus facile à dire qu’à faire, le rez-de-chaussée n’était que décombres, l’escalier était à moitié effondré et un grand morceau de plancher manquait au premier. Il s’installa à une fenêtre. La vue n’était pas terrible, son fusil ne battait la rue qu’en oblique. Gdemani ne pourrait voir les ennemis s’ils longeaient la façade de cet immeuble, ni les deux bouts de la rue. En fait, il n’embrassait du regard qu’une partie du barrage élevé par la Force Publique.
Les Japonais furent là d’un seul coup. Gdemani vit les traçantes filer entre les immeubles et une explosion naquit sur la barricade, fauchant un groupe de soldats. Les Congolais ripostaient, mais à la grande frustration de Gdemani, impossible de juger du résultat.
Le premier Japonais surgit, contournant des débris tombés d’une façade. L’homme n’apparut qu’un instant et Gdemani braqua son Garand, la respiration suspendue, le doigt sur la détente. Oublieux de tout le reste, il attendait que “son” Japonais ressorte de l’autre côté. Lorsqu’il surgit, le fusil tira presqu’indépendamment de sa volonté. Gdemani abaissa l’arme et regarda le cadavre secoué de soubresauts.
À trois reprises, d’autres Japonais entrèrent dans son champ de tir, il en tua un. Les deux autres ne firent que quelques mètres. Après tout, Gdemani ne constituait pas à lui seul la Force Publique, et d’autres tireurs les couchèrent au sol.
Puis les Japonais chargèrent. Il y avait tellement de cible que le Congolais vida tout un chargeur. Alors que ce dernier s’éjectait dans un bruit métallique, il en chercha un autre et descendit l’escalier.
Dehors, c’était une mêlée furieuse. Heureusement, la plupart des hommes jaunes lui tournaient le dos. Gdemani épaula et tira à plusieurs reprises. Le chargeur du Garand tomba au sol. Le Congolais en tira un de la ceinture de toile qui lui ceignait la taille. A ce moment, il vit un Japonais se jeter sur lui et crut sa dernière heure venue, mais une balle frappa l’homme et le rejeta en arrière. Tremblant encore, Gdemani mit un long moment pour comprendre que l’affrontement était terminé.
Le sergent Sesete éleva la voix : « Retournez à vos postes, d’autres peuvent venir. »
Terminé, pour l’instant seulement… La guerre était un travail qu’il fallait toujours recommencer. »

………
Au soir, la situation a largement tourné en faveur des assiégeants. Les défenseurs de la gare ont presque tous péri dans des contre-attaques et les miliciens qui défendaient la radio sortent du bâtiment les bras levés. Le palais du Gouvernement général se trouve au bout de la rue, juste après la cathédrale.

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Canton
– Alors que les forces terrestres chinoises approchent de la ville, celle-ci est la cible d’un nouveau bombardement par les appareils de la 14e Air Force. Cette fois, 18 B-24 escortés par 23 P-51 sont repérés par le radar japonais et assaillis par 21 Ki-43. Au prix de neuf d’entre eux, les Hayabusa abattent trois Liberator et trois Mustang, mais surtout ils ôtent toute précision au bombardement. Une bombe tombe sur l’hôpital Paul-Doumer, déjà bombardé « par erreur » par les Japonais (avaient-ils prétendu à l’époque, en réponse aux protestations françaises) lors de la prise de Canton en 1938.

Campagne du Pacifique
Bataille aéronavale des Marshall – Epilogue
Marseille
– Le cuirassé Strasbourg (contre-amiral Barois) entre pour la première fois depuis juin 1940 dans un port français de Métropole. Il est accueilli par une foule nombreuse, dont une délégation venue de Toulon assurer que le port militaire sera bientôt utilisable. Les Marseillais vont fêter ce soir les marins du Strasbourg ainsi que les Américains du Desron 70-1, qui escorte le navire de ligne. Les DD USS Buchanan, Dewey, Ellett et Ralph Talbot ont en effet été mis à la disposition de la Marine Nationale jusqu’à la fin de la guerre. Et il y a aussi les survivants du Dunkerque, répartis à bord des cinq bâtiments. Plus des tonnes de chocolat et autres gâteries venues des Amériques, offertes par les citoyens de San Francisco et qui amélioreront le quotidien des Marseillais.


Notes
2- Lola : l’autre monde, celui des morts, censé se trouver au-delà de l’océan.
3- Le mémorial de Yasukuni-jinja est consacré aux personnes décédées en luttant pour l’Empereur. Ce monument et le “livre des morts” où sont notés les noms de tous les martyres des guerres du Japon sont souvent considérés comme les emblèmes du nationalisme nippon le plus agressif. Parmi les deux millions de morts qu’il célèbre figurent plus de mille criminels de guerre, donc une quinzaine furent exécutés ou emprisonnés à vie. De nos jours, le musée de la guerre de Yushukan, associé au mémorial, est critiqué pour son négationnisme : il présente en effet la guerre d’Asie-Pacifique comme une tentative pour sauver l’Asie de l’impérialisme des Européens et minimisant les victimes civiles des invasions japonaises. La plupart des Premiers ministres japonais vont rendre hommage aux morts de Yasukuni, bien que de nombreux gouvernements asiatiques émettent chaque fois des protestations.
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Hendryk



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MessagePosté le: Mar Déc 21, 2021 13:30    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Si les affrontements de la journée sont particulièrement rudes pour les deux camps, le soir tombe sans que l’offensive ait pu repousser les Belges au-delà de l’arroyo de l’Avalanche.

Drôle de nom tout de même pour cet arroyo, dans une ville où la température ne descend jamais en-dessous de 25°C.
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houps



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MessagePosté le: Mar Déc 21, 2021 14:02    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, petit contre-temps, mais ni à cause de "o" non plus que de "". Donc, pinaillons :

6 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie


"– Vers 01h00, un nouvel assaut japonais atteint le pont de Kaleinaung. Les Gurkhas lancent à la main sur l’ennemi les obus percutés des mortiers de 60 abandonnés par les anciens gardiens du pont, ce qui n’empêche pas qu’on en arrive au corps à corps... Vers 04h00 enfin, une ultime charge banzaï est également repoussée avec l’aide des Night Battle du Sqn 47, qui tournent autour du pont en lâchant régulièrement des fusées éclairantes et arrivent même à effectuer quelques passes de mitraillage.
Au petit matin, lorsque le premier P-51 du 1er Air Commando survole en rase-mottes les défenseurs du pont, ceux-ci ne sont plus qu’une cinquantaine, dont une vingtaine indemnes, alors qu’ils étaient presque 150 la veille au soir. .... On décomptera autour du pont plus de 250 cadavres de Japonais.
La 50e Brigade Blindée, accompagnée d’éléments parachutistes qui rallient au plus vite dans la jungle, franchit le pont et atteint en fin de journée la bourgade de Kyauk Shat
Cependant, isolé par la prise du pont, un groupe de survivants de la 71e Division japonaise, de l’ordre d’un bataillon, s’est réfugié dans le village de Migyanughlaug. La 7e Division Indienne l’attaque toute la journée avant de s’emparer de la localité ; il y a très peu de prisonniers.
Pendant ce temps, la 19e Division Indienne et la 9e Brigade Blindée ne franchissent pas la rivière..."

Alors...

Pour ce qui est du bleu :
en 1, on garderait; en deux, on utiliserait "des lieux"; en trois "des combats"; quatre : on supprimerait carrément; cinq : on se rabattrait sur "l'ouvrage" ; et six, est-ce que "position" conviendrait ?

Pour le vert :

En 2 : " traversent" ?

Et pour le fun, Casus :

"...Salan écrira dans ses mémoires que lui-même n’aurait pas imaginé une seconde recourir à de telles méthodes, quelles que soient les circonstances"...

j'oserais avancer " quelles qu'en eussent été"... Very Happy

Mais je dis ça, je dis rien, hein.

Mes excuses à l'auteur (aux auteurs) de ces lignes si je me montre par trop intrusif.
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loic
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MessagePosté le: Mar Déc 21, 2021 14:28    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Salan écrira dans ses mémoires que lui-même n’aurait pas imaginé une seconde recourir à de telles méthodes, quelles que soient les circonstances.

Quelle ironie Twisted Evil
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En principe (moi) ...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Déc 21, 2021 14:46    Sujet du message: Répondre en citant

Salan = ironie voulue par l'auteur, bien sûr !

"Qu'elles qu'eussent été" me plaît bien.

Et… Houps, tu as oublié un pont, il y en avait sept ! (je me suis débrouillé tout seul).
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John92



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MessagePosté le: Mar Déc 21, 2021 14:48    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Salan = ironie voulue par l'auteur, bien sûr !

"Qu'elles qu'eussent été" me plaît bien.

Et… Houps, tu as oublié un pont, il y en avait sept ! (je me suis débrouillé tout seul).

Arf, je suis en train de relire
j'avais des propositions pour les "ponts" de trop
je laisse ou j'enlève?
au passage, je pense que le passage sur la jeunesse de Kujo a déjà été raconté
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