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Le Front Russe, Février 1944
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Sep 21, 2021 18:43    Sujet du message: Répondre en citant

En effet, mais à un moment, dans les fichiers préparatoires du Front de l'Est, il y a eu coexistence des deux !
Puis nous avons décidé, pour plus de clarté, de généraliser les chiffres romains "normaux", mais cela semble avoir généré quelques loupés, ou peut-être un seul - ce XXXX / XXX qui doit être en fait LX.
_________________
Casus Frankie

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Sep 21, 2021 23:01    Sujet du message: Répondre en citant

3 février
Opération Šiauliai
Suite ratée
Partie nord de la ligne Panther (Lettonie)
– Sous une pluie toujours battante – elle s’est à peine calmée dans la nuit – la 18. Armee continue sa retraite vers le sud. Elle semble avoir bel et bien réussi à rompre – au moins en partie – le contact avec le 1er Front de la Baltique de Markian Popov, lequel est toujours prisonnier de considérations extérieures tout en étant contraint de se charger d’un secteur bien trop large pour ses forces.
En Courlande, peu de choses bougent vraiment – la 4e Division de Fusiliers Marins peine déjà à ratisser le terrain que la 18. LFD lui abandonne et se contente donc pour l’heure de s’emparer des villages les plus proches (Talsi, Sabile, Spāre…). Elle ne cherche pas à se diriger vers l’est à la rencontre de ses camarades – et pas davantage à vraiment descendre vers le sud, à la poursuite d’un ennemi déjà à Ezere (donc en Lituanie). En effet, c’est le rôle de l’Armée – s’emparer à terme des ports de Ventspils et Liepāja suffira largement au bonheur de l’infanterie de la Flotte.
La 1ère Armée d’Alexey Kourkine quitte à peine les ruines de Riga. Entre les ruines, les pièges et une population hostile (quoique vite calmée…), elle a largement eu sa dose de difficultés et n’a pas eu besoin de l’ennemi pour la retarder.
De fait, pendant que les frontovikis se trouvent encore au nord d’Olaine, le XXVI. AK et la 5. SS-Panzer-Division Wiking arrivent déjà à Lielplatone, avec à leur suite une pénible cohorte de réfugiés qui n’est pas sans rappeler celles qui se traînaient sur les routes de France en 1940… la neige et le froid en plus ! Des scènes terribles se succèdent – les civils sont souvent victimes de tirs d’artillerie visant les routes… De fait, les deux belligérants respectent encore moins les non-combattants que durant l’exode français. Les seuls à se soucier des malheureux fuyards sont paradoxalement… des SS : bien sûr, les volontaires locaux de la Wiking. Ici, à l’évidence, les événements les plus pénibles ne sont pas sur la ligne de front. Et comme c’était prévisible, cette branche de Šiauliai piétine…
En revanche, de son côté, la 4e Armée de Nikolai Busev avance – et même plutôt bien, en dépit des efforts du I. AK et de la 1. LFD qui se replient en combattant depuis Ozolaine vers Bauska afin d’atteindre la route de Panevėžys. Un bien mauvais terrain pour la défense ! Car à partir d’Ozolaine (soit à hauteur de Bauska), la forêt s’écarte, les marais s’estompent… Heureusement pour Otto Wöhler et Rudolf Petrauschke, l’Armée Rouge a ses propres contraintes. En définitive, si la 4e Armée continue de presser l’ennemi, elle commence aussi à s’éparpiller un peu d’Iecava à Salas. Reste encore le cas, cependant, de la 32. ID de Wilhelm Wegener (I. AK). Coincée à Valle par les T-34 du 12e Corps Blindé alors qu’elle tente de rejoindre son corps d’armée par Bārbele, celle-ci encaisse de lourdes pertes et se fait violemment culbuter vers le sud. Au soir, la division n’a pas pu passer – isolée, elle se retire vers les bois de Penderi, alors que Vasily Butkov, heureux de ce premier succès, poursuit vers Suostas en laissant à d’autres le soin d’éliminer ces traînards…
Un peu plus loin, d’autres traînards tentent aussi de s’en sortir : le KorpsAbteilung C (Hellmuth Prieß) traverse les bois de Tenteri et atteint Krasti – donc la gauche de Wegener. Heureusement pour lui, il n’est pas sur la route du 12e Corps Blindé ! Dans l’incertitude sur sa position comme sur celles de ses partenaires du XXXVIII. AK, et de surcroît avec les Rouges toujours sur ses arrières, l’Allemand poursuit vers le sud – il devrait bientôt se trouver en plaine…
Pendant ce temps, la 7e Armée de Krutikov a fini de jouer et continue de courir sus à la 96. ID (Ferdinand Nöldechen) de Daudzese jusqu’à Zalve – la division allemande ne s’accroche guère au terrain et ne demande qu’à se replier ! Les engins du 15e Corps Blindé se préparent à passer en tête : sitôt dans la plaine, il s’agira de cavaler vers la Lituanie et le prochain adversaire. Surtout que la 42e Armée, désormais à Sunākste, sur la gauche, approche elle aussi à grand pas de Viesīte.

Partie sud de la ligne Panther (Lettonie) – La ligne Panther a vécu : la 58. ID anéantie et la 254. ID (Alfred Thielmann) en fuite vers Nereta depuis Zaķi avec le 505. schw. Pz. Abt, la 7e Armée de la Garde achève de bousculer la 269. ID (Hans Wagner) à Klaucāni pour forcer le passage vers Aizpurvi… et une nouvelle barrière forestière.
Dans cette zone et en d’autres circonstances, la Heer serait sans doute en mesure de défendre efficacement – mais au vu de l’évolution de la situation générale, la résistance en Lettonie est devenue complètement sans objet. Et comme la 12. ID (Kurt-Jürgen von Lützow), supposée soutenir la 269. ID, a finalement reculé à Mežgale et Zasa Parish, et que la 34e Armée d’Anton Lopatine pousse toujours plus fort depuis Kalna Ūdenāni, Paul Laux – dont le II. AK lutte tout de même à deux divisions (12. et 269. ID) contre deux armées ! – prévoit maintenant de faire un grand bond en arrière vers une ligne Aknīste-Rubeņi. Celle-ci couvre encore Daugavpils – toutefois, la ville ne devrait pas tenir très longtemps, vu la disproportion des forces en présence…
Autant de raison de se dépêcher pour les ultimes défenseurs au nord de la Daugava. La 122. ID (Gustav Hundt), toujours pourchassée par la 39e Armée, quitte en hâte Grāveri pour rallier Biķernieku, soit la droite de la 13. SS-Grenadier-Division Kurland et des Nashorn qui tiennent toujours tête au 13e Corps Blindé depuis Aglonas Stacija. Plus que 20 kilomètres !
Enfin, un peu plus au sud-est, la 251. ID (Felzmann) – XXVIII. AK, et sa partenaire de circonstance, la 8. ID (von Kirchensittenbach) – VIII. AK, ont atteint ou sont en passe d’atteindre le point de passage de Krāslava. Les efforts de la 55e Armée et du 14e Corps Blindé – respectivement à Miglāni et Kombuļi – ont été inutiles. L’ennemi s’est échappé.

Baltes indépendantistes
Estonie
– A présent loin au nord du front, les membres de l’Omakaitse, suite à l’appel de Jüri Uluots, intensifient leurs actions contre les lignes de communications soviétiques. Ils font sauter des dépôts de munitions, attaquent des convois ou des détachements isolés. Mais l’Armée Rouge – et notamment sa branche politique, rattachée au NKVD – réagit avec encore plus de violence. En dépit de quelques réussites spectaculaires, les pertes sont sensibles chez les jeunes guérilleros, ni aussi formés ni aussi encadrés que leur père spirituel l’avait espéré. De fait, l’Estonie est depuis plus de quatre ans déjà sous le joug soviétique, que les Allemands n’ont pu venir bousculer ! La lutte n’en continue pas moins, avec l’énergie du désespoir.

Shoah
Charnier
Rumbula (Lettonie)
– Dans cette petite localité sur la rive droite de la Daugava, un peu au sud de Riga, alors que l’orage des combats est passé, les responsables soviétiques sont alertés par des pionniers de l’Armée Rouge occupés à déminer les voies de communications. En effet, dans la forêt des Corbeaux, la Vārnu mežs – secteur d’autant plus abrité des regards qu’il est coincé entre deux voies de chemin de fer – ils ont fait une lugubre découverte.
Les responsables du NKVD trouveront ainsi, dans six très grandes fosses communes (le site est proche de la gare de Rumbula, facile d’accès pour charger comme pour décharger, et le sol sablonneux est aisé à creuser) plusieurs milliers de corps : personnes âgées, infirmes, femmes et enfants. On estime aujourd’hui qu’environ 25 000 Juifs ont été tués là en deux jours, presque uniquement par les 10 à 12 Allemands de l’escouade du SS-Obergruppenführer Friedrich Jeckeln. Ceux-ci ont utilisé principalement des armes non automatiques en visant la nuque de malheureux couchés sur le sol (10) : ils souhaitaient ainsi « prouver [aux Lettons] qu’ils étaient meilleurs tireurs qu’eux. » Seuls les hommes de 16 à 60 ans, jugés encore utiles comme force de travail, ont été déportés en Allemagne – à la demande de Jeckeln lui-même, inquiet du « gaspillage » qu’aurait représenté leur massacre. Il s’agit de la plus grande tuerie par balles après celle de Babi Yar, en Ukraine (commise aussi par les Einsatztruppen, avec le soutien des commandos Arājs locaux). Jeckeln et son supérieur, Rudolf Lange (11), la dénommeront d’ailleurs « der Große Erschiessungsaktion », « la grande action ». Pour les Lettons, ce sera juste la Rumbuli.
Les preuves abondent. En effet, le front passant à Riga depuis juin dernier, le Sonderkommando 1005 n’a pu œuvrer ici – il a dû se contenter d’installer quelques bûchers sur la rive sud, aux environs de Baloži. D’ailleurs, contrairement à ce que beaucoup affirmeront plus tard, ces brasiers censés consumer des épaves n’ont pas trompé grand monde. Les témoins de l’époque – dont le futur président letton Vaira Vike-Freiberga (pourtant encore enfant à l’époque) – évoqueront bien plus tard des odeurs ignobles perceptibles à des dizaines de kilomètres : « Nous pouvions humer la fumée qui venait de Baloži, où des corps qui avaient été exhumés étaient brûlés pour effacer toutes les preuves. »
Evidemment, face à ces faits accablants, le Reich ne se contentera pas de nier – il tentera de renvoyer la responsabilité de ses actions à son adversaire, en parlant de « nombreux ouvriers affectés aux travaux ferroviaires et disparus lors de la prise de possession de la zone par l’Armée Rouge en juillet 1943. » Le tout sans grand souci de vraisemblance.

Opération Bagration
L’Or du Rhin
Bagration Nord (1er Front Biélorusse)
– Voici déjà quatre jours que la 20e Armée patauge au sud de Silene, face à un XXIII. AK constamment renforcé par un flot de troupes en provenance du nord. Barrages d’artillerie, vagues d’assaut d’infanterie et renforts blindés n’y font rien : dans les bois dégoulinant de pluie, le Fasciste tient toujours obstinément, profitant de l’absence d’appui aérien et bien que son potentiel fonde à vue d’œil dans cette boucherie qui ne lui sert à rien – sinon, sans doute, à gagner du temps.
De frustration, Vladimir Kurassov en mangerait sa casquette. La route principale reste fermée à ses troupes, et il n’avance pratiquement pas dans son secteur. C’est bien sûr une performance de la part de Hans von Funck… Toutefois, le XXIII. AK n’y est parvenu qu’en concentrant la majorité des moyens lourds de ses deux divisions sur cet axe si prévisible. Et sur la gauche, au sud de Meteliški, le reste de la 161. ID (Paul Drekmann) commence peu à peu à craquer, obligée de tenir un front toujours plus long – car les Rouges aussi savent contourner les lignes fortifiées ! – avec toujours moins de moyens. Demain, les frontovikis sortiront peut-être de la forêt. Peut-être…
De l’autre côté, le 10e Corps Blindé continue de charger des SS lettons, inférieurs en nombre et en moyens – mais sûrement pas en courage, quand bien même ils se battent pour une mauvaise cause ! Confronté à la vague d’acier rouge, le 43. Waffen-Grenadier Rgt der SS tient toujours solidement à Zarkiškės, inspiré par l’exemple de son chef, l’Oberführer Hinrich Schuldt, qui est mortellement blessé dans l’action. Par contre, à Zelva, dans les bois un peu plus à l’est, Popov a fait infiltrer plusieurs pelotons afin de trouver un point faible dans le dispositif ennemi. Ce point faible, c’est le 44. Waffen-Grenadier Rgt der SS, de formation récente et qui tenait cette zone marécageuse où l’on n’attendait pas l’ennemi (12)… Les blindés rouges ne sont pas très nombreux, mais les Lettons n’ont presque aucune arme antichar. Ils luttent, échouent et craquent enfin – d’autant plus qu’ils ont eux aussi perdu leur chef, l’Oberführer Nikolaus Heilmann, ainsi que son adjoint, le Standartenführer letton Voldemars Veiss, tous deux tués au combat. Au soir, le périmètre de la 19. Waffen-Grenadier-Brigade der SS (lettische) est gravement menacé de percée – ou plutôt d’émiettement.
Pendant ce temps, dans la région de Vilnius, le calme semble en passe de revenir… La 63e Armée de Vasiliy Kuznetsov a rudement mis la ville au pas – arrestations massives, pillages et représailles contre miliciens ou partisans de tout poil. Cependant, cette formation ne saurait se consacrer bien longtemps à d’aussi viles tâches de maintien de l’ordre, qui l’empêchent d’aller assister le Groupement Oslikovski qui l’attend à Pikeliškės – de surcroît, les rapines sont mauvaises pour la discipline ! Hourrah Staline : la relève arrive ! Les troupes du NKVD viendront dès ce soir reprendre possession de leur ancienne prison, laquelle avait aussi été, tour à tour, la cour de Justice impériale du District, un tribunal révolutionnaire lors de la (première) occupation soviétique durant la guerre d’indépendance, le principal centre de conscription de l’armée lituanienne… et, très récemment, le siège de la Gestapo ! Les hommes en bleu de Béria ne tarderont pas à retrouver leurs marques et à remplacer les gestapistes dans les salles d’interrogatoire, les geôles… et les cours d’exécution (13).
Kuznetsov, libéré de la charge de Vilnius, pourra donc remonter dès demain vers Avižieniai. Il envisage désormais d’assaillir aux côtés d’Oslikovski les lignes fascistes de Maišiagala. Quant à la 3e Armée de Chars de Pavel Rybalko, elle s’élance déjà de Lentvaris vers Bražuolė et Lazdėnai, le 18e Corps Blindé (A.S. Burdeiny) en tête. Elle vise Kaunas, mais avec un peu plus de prudence cette fois…
………
Secteur de Minsk et centre de Bagration – Tandis que la 1ère Garde d’Ivan Chistiakov poursuit sa procession et entre dans Valojyn (aidée, notamment, par un certain nombre de guides locaux), le 1er Front Biélorusse prend enfin le relais de son partenaire, le 2e Front Biélorusse, sur son flanc droit. La 3e Armée de la Garde et la 2e Armée de Choc arrivent dans la nuit à Stowbtsy – comme les carabiniers ! L’ennemi leur a échappé… Devant eux, la lutte continue – ils n’en feront pas partie. Ivan Zakharkine et Kuzma Galitsky n’ont plus qu’à attendre leur tour (quand il viendra…) pour traverser et avancer vers Navahroudak.
D’évidence, après le grand piège qui s’est refermé à l’est de Minsk en détruisant ce qui subsistait des 4. Armee et 9. Armee, les formations commandées par Vassili Sokolovski et Konstantin Rokossovski ont eu un peu de mal à se coordonner, ce qui a permis au gros de la 1. PanzerArmee de s’échapper. La faute (notamment) au mauvais temps, à la fatigue, à l’étirement es lignes de ravitaillement, au manque de communication entre les états-majors… Et qui peut dire ce qui se serait passé si Gueorgui Joukov n’avait pas pris lui-même les commandes du 1er Front Biélorusse ?
………
Bagration Sud (2e Front Biélorusse et 1. PanzerArmee) – Cette fois, c’est la bonne ! En dépit de toutes les difficultés, contre toutes les probabilités, et malgré les coups de l’aviation ennemie ou les assauts d’un adversaire très supérieur en nombre, la 1. PzA de Josef Harpe (ou du moins sa plus grande partie) est pratiquement tirée d’affaire ! En effet, elle atteint Baranavitchy au milieu de la nuit, pour rejoindre enfin les lamentables débris du LVII. AK. Ce dernier n’a plus qu’une existence théorique ; il est évident qu’il sera dissout dans les prochains jours.
Derrière Harpe, la 3e Armée de Choc (Mikhaïl Purkayev) et la 4e Armée de la Garde (Ivan Muzychenko) en sont encore à passer le Niémen, après avoir réduit dans les ruines de Stowbtsy une foule de traînards et d’égarés plus ou moins abandonnés…
Le Niémen ! Dans cette région, ce n’est pas un obstacle effrayant – mais c’est néanmoins une contingence à régler pour deux formations solides mais éreintées, qui doivent poser en nombre pontons et ponts-bateaux sous la pluie, au milieu des roseaux. Par-delà les difficultés logistiques, le fleuve n’en représente pas moins un symbole puissant : l’avoir atteint les premiers est un beau titre de gloire… de ceux qu’on accroche au nom des unités.
Mais en dépit de leur succès, les deux armées n’en commencent pas moins à fatiguer sérieusement, sans parler des embouteillages. Ce n’est la 1ère Armée de Chars qui compensera ce ralentissement : Katukov attend toujours ses camarades, ses renforts et son essence à Vostraŭ. De son côté, la 54e Armée (S.V. Roginski) guette le 7e Corps Blindé (Alexei Panfilov) et la 15e Armée (M.A. Reuters) à Liakhavitchy : ils sont à peine à Kletsk. Que cet ancien impérialiste est vieux, persiflent certains à l’état-major de la 54e (14).
Enfin, la 29e Armée (Alexander Gorbatov) et le 1er Corps Aéroporté (V.G. Zholudev) patinent de Sloutsk à Padliessie, le temps pour le 1er Corps de Cavalerie (V.V. Kryukov) de prendre le relais dans ce secteur. Et face à cette masse, la force Neptun Sud – qui a eu pour elle d’arriver neuve et au bon moment – prépare avec calme et professionnalisme une ligne de recueil pour la 1. PanzerArmee devant la Shara.
………
Bon sens
Lida (Biélorussie occupée)
– Alors qu’il a déjà une foule de questions à régler et que la ligne qu’il tente de former paraît enfin se stabiliser à grand-peine, Walter Model est relancé par… un Nationalsozialistische Führungsoffizier, lequel demande quand Johannes Friessner pourra au juste pourra venir s’expliquer sur la lamentable performance de sa 2. Armee, en même temps bien sûr qu’un certain nombre de ses adjoints.
On le comprend, cette énième relance est de trop pour Model, qui indique sèchement que son subordonné est à sa disposition à lui – et à celle de personne d’autre ! En conséquence, il n’ira nulle part tant que l’action soviétique ne sera pas définitivement stoppée dans le secteur du GA Centre. Cette réponse – qui n’aura pas l’heur de plaire à tout le monde – sera dûment notée, pour être (éventuellement) ressortie le moment venu.

Tankiste (Evgueni Bessonov)
Rencontres en forêt

« Je ne saurais dire si c’était une réalité, une fatalité ou une simple impression, mais il me semblait bien que notre peloton était toujours celui désigné volontaire pour les missions stupides. Charge le long des avenues ruinées de Gomel, passage en force sur des ponts enjambant la Dagauva… et maintenant, traversée à l’aveugle (ou presque) de bois trempés de pluie à la recherche d’un ennemi introuvable.
Les filles étaient parties de leur côté – au temps pour Andrei, mais c’était mieux pour tout le monde. Nous avancions désormais tels des cosaques : chargés de fantassins, roulant à travers les congères, attendant la première explosion pour débarquer l’infanterie avant de riposter.
Le char de Mikhaïl, devant nous, déchenille – sur une mine, je pense. Des tirs de mitrailleuse grêlent notre tourelle. Les frontovikis sautent – moins deux d’entre eux, qui s’écrasent lourdement dans la boue pour ne jamais se relever.
Dans pareille situation, face à un ennemi invisible et irritant, il faut d’abord garder ses nerfs. Ce qui était déjà complexe pour nous tous, et l’était encore plus pour Andrei – notre pointeur, frustré… de beaucoup de choses, mais notamment d’un adversaire digne de son 85 mm. Finalement, je me retrouve à lui ordonner de tirer au jugé quelques obus explosifs dans les fougères – c’est de là que viennent les tirs, de toute façon…
Alors que la nuit tombe et que nous nous retirons 100 mètres en arrière pour faire la pause, je me rends compte du chemin parcouru. Bizarrement, nous avons avancé. Pas mal, même – mais allez juger des distances dans pareil environnement. Alors que je saute de la tourelle, un groupe de prisonniers encadrés, les bras levés, passe devant vers moi. Des hommes en noir – pour la plupart blessés. Je ne pose évidemment aucune question, mais la présence des runes SS sur leur uniforme ne présage rien de bon pour eux (15). »

(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)

Ukraine
Barbarie
Volhynie (Ukraine occupée)
– La délégation de l’Armée Secrète polonaise bien inconsidérément envoyée pour tenter de négocier avec les Ukrainiens tombe dans une embuscade tendue par des forces non enrégimentées mais liées à la frange la plus extrémiste de l’Organisation Nationaliste Ukrainienne, c’est-à-dire qu’elles sont principalement dirigées par le seigneur de guerre Jusif Stelmaszczuk. Sans qu’il soit tenu compte de leurs uniformes ni de leur statut d’envoyés officiels du gouvernement polonais, Zygmunt Jan Rumel, son garde du corps Krzysztof Markiewicz et leur guide-cocher Witold Dobrowolski seront abominablement (et gratuitement) torturés de façon moyenâgeuse pendant trois longs jours, avant de finir écartelés en public par leurs propres chevaux (16).
Aujourd’hui encore, certains prétendent que l’exécution de Rumel n’était rien d’autre qu’un terrible malentendu. Que Stelmaszczuk ne représentait pas les indépendantistes ukrainiens, ou qu’il avait agi sans ordre, voire qu’il avait mal compris les instructions données. Pourtant, le lendemain de cette exécution, les bandes ukrainiennes attaquaient 125 villages de colons polonais !
Quoiqu’il en soit, cet effroyable épisode sera considéré, sitôt connu, comme une déclaration de guerre par l’Armia Krajowa. Et celle-ci en tirera évidemment toutes les conséquences.


4 février
Opération Šiauliai
Suite ratée
Au sud-ouest de la ligne Panther (Lettonie et Lituanie)
– Le temps est toujours aussi mauvais sur les pays baltes – décidément, le HG Nord a de la chance, et sa 18. Armee plus encore. Tandis que les anciens défenseurs de la Courlande passent d’Ezere à Balėnos via Mažeikiai (il est prévu qu’ils aillent se positionner à Palanga, au nord de Memel, à l’extrémité ouest de la Katastrophenlinie – après tout ce sont pour partie des marins !), et que les fusiliers marins soviétiques avancent en Courlande, la 1ère Armée atteint Jelgava, désertée par la Heer… mais encore défendue par des éléments lettons.
Jelgava, ce fut l’allemande Mittau, capitale du duché de Courlande, fondée par l’Ordre livonien au Xe siècle. Cité d’art et de lettres, épargnée par la fureur prussienne lors des guerres napoléoniennes, elle est devenue avec le temps l’un des grands centres industriels, universitaires et techniques de Lituanie. C’est donc pour l’Armée Rouge une prise plus importante qu’il n’y paraît – et plus encore un symbole pour un certain nombre de Lettons, qui vont fort maladroitement tenter de s’y accrocher, même sans les Allemands. Ils n’auraient pas dû… Mis de fort mauvaise humeur par la résistance germano-balte à Riga, ulcéré par le retard de ses troupes sur l’adversaire qu’il poursuit et qui est déjà loin (en Lituanie, à Joniškis) alors qu’il a encore la Lielupe à traverser, lui, Alexey Kourkine se venge en mettant la ville en pièces à grands coups de katiouchas et d’artillerie en général. L’Armée Rouge s’empare d’un champ de ruines (17)…
Un peu plus loin, la 4e Armée de Nikolai Busev continue de pousser – essentiellement aux dépends du I. AK, qui recule d’autant plus vers Saločiai (Raubonys pour les éléments les plus… avancés !) en laissant sur sa droite la 1. Luftwaffen-Feld-Division (Rudolf Petrauschke) à Vaškai. La course en plaine vers Panevėžys est donc désormais bien engagée. Sans la météo qui gêne la progression de Busev et empêche les frappes de l’aviation, elle aurait pu carrément virer à la déroute pour Otto Wöhler et tout son corps d’armée !
Enfin, presque… Dans les bois de Penderi, la 32. ID (Wilhelm Wegener) n’a pas pu rallier. Elle a donc dû se contenter de regarder passer les T-34 du 12e Corps Blindé de Vasily Butkov, en route vers Suostas – d’ailleurs atteinte dans la soirée, alors que le Soviétique vise déjà Biržai. Pour la division allemande, toute récente mais déjà si éprouvée, la jonction imprévue avec le Korps Abteilung C (Hellmuth Prieß) – de formation tout aussi récente, mais dont les soldats sont bien plus expérimentés – n’est qu’un faible réconfort. Certes, les deux unités ne sont pas sur le parcours d’une des pointes soviétiques, mais elles se retrouvent à présent coincées dans un no man’s land de bois humides, où elles risquent bien de pourrir jusqu’à ce que la faim et le froid les forcent à en sortir.
Que faire ? Après conciliabule entre les deux généraux (Wegener et Prieß sont d’âge et d’expérience similaires, aucun n’a l’ascendant sur l’autre), les Allemands décident finalement de tenter leur chance vers Pandėlys à travers bois, en direction du secteur de la 16. Armee. Une gageure… Après avoir abandonné une bonne part de leurs matériels lourds et avoir marché toute la journée, les Landsers ne sont même pas à Ērberģe à la tombée de la nuit.
Et pendant ce temps, la vague rouge déferle : à la poursuite de l’ennemi, la 7e Armée de la Garde bondit de Zalve jusqu’à Nereta. Alexey Krutikov se trouve donc déjà devant les fuyards des bois de Tenteni ; de plus, il bénéficie maintenant du soutien du 15e Corps Blindé. En effet, Fiodor Rudkin est enfin sorti des bois – il file à présent vers Kvetkai, ambitionnant de passer l’ancienne frontière dès demain ! Et la pauvre 96. ID (Ferdinand Nöldechen) se retrouve quelque peu esseulée entre eux, au sud de Pilkalne…
Quant à la 42e Armée de Morozov, désormais sans véritable adversaire, elle s’empare de Viesīte et décide de tailler droit vers le sud et en direction de Cīruļi – c’est-à-dire en contournant le lac Saukas par la gauche. Elle repousse ainsi toujours plus loin l’arrière-garde de la 254. ID, ballottée entre elle et la 7e Garde malgré le soutien efficace des quelques Tiger du Hauptmann Werner Freiherr von Beschwitz (505. schw. Pz Abt). Lesquels ne peuvent cependant que gagner du temps en tirant de très loin…
………
Au sud-est de la ligne Panther (Lettonie et Lituanie) – En effet, pour la 7e Armée de la Garde aussi, tout se passe bien – malgré cette fichue pluie qui permet aux Fascistes de fuir ! Les glorieux frontovikis de Nikolai Berzarine avancent – avec le soutien de la 34e Armée sur leur gauche – vers la ligne Aknīste- Rubeņi sur laquelle se retire le II. AK, accompagné du 185. StuG.
Cette ligne est atteinte, du moins sur la gauche (à Aknīste), dès le milieu d’après-midi. Sans perdre un instant, Berzarine entreprend de grignoter le dispositif de la 269. ID, voire de le contourner vers Juodupė. Evidemment, vu la disproportion des forces, le Soviétique ne peut qu’y parvenir… Cependant, Paul Laux (II. AK) est un chef capable – coordonnant finement les actions de von Lützow et Wagner (12. ID et 269. ID), tout en envoyant les engins du major Fritz Glossner où il le faut et quand il le faut, il continue de reculer sans trop de casse, déplaçant ses troupes en crabe vers Obeliai et Ilūkste.
De toute facon, le II. AK n’aura bientôt plus de raison de s’accrocher : l’Axe franchit en masse la Dagauva à Daugavpils et Krāslava ! Dans la première localité, c’est la Heer qui passe devant : la 122. ID traverse dans le calme, sous des torrents de pluie, faute des bombes que les VVS auraient bien aimé larguer sur les colonnes serrées de Gustav Hundt. Derrière, les SS de la Kurland et les Nashorn du 655. schw. PzJ. Abt sont passés d‘Aglonas Stacija à Lociki, voire même Vecstropi pour la seconde ligne (toujours ces rétrécissements entre bois et lacs !) et continuent de faire tourner en bourrique le 13e Corps Blindé. Quant à la 39e Armée, fatiguée par la poursuite et quelque peu dispersée par le terrain, elle approche à peine de Naujene. Zigin et Bakharov n’ont pourtant pas démérité… ils n’ont tout simplement pas eu de chance ! Et les SS se retirent pied à pied vers la rive, en profitant largement du tissu urbain, qui prend la place des bois mais est tout aussi favorable à la défense.
En amont, à Krāslava, c’est la 8. ID qui passe devant la 251. ID, presque sous le nez de tankistes du 14e Corps Blindé très agressifs (ils sont dépités !), mais aussi très isolés. Les ponts sautent dans la matinée. La 55e Armée arrivera dans la foulée. L’Armée Rouge a désormais la Dagauva à traverser – même si, heureusement, le Reich n’envisage pas de la défendre sérieusement ! De toute façon, les choses se précipitent plus au sud, du côté du 1er Front Biélorusse.

Renfort tardif
2e Front de la Baltique
– Le 10e Corps Mécanisé (Nikolai Vedeneyev) arrive dans la région de Rossiten pour se mettre à disposition des forces de Kirill A. Meretskov. Il est tout de même regrettable que cette nouvelle unité, qui représente un apport blindé non négligeable pour ce Front, ne se soit pas montrée plus tôt – de préférence avant Šiauliai. Evidemment, l’intéressé n’y est pour rien… Pour compenser les pertes, l’industrie comme les centres de formation ont énormément à faire. Et parfois, la tâche s’avère tout simplement trop écrasante, même pour des Soviétiques !

Baltes désespérés
Estonie
– Après la succession d’embuscades et autres attentats commis sur les arrières des Fronts Baltes, le gouvernement soviétique prend les mesures les plus énergiques à l’encontre de ces Baltes butés : arrestations massives de civils, internement systématique des individus susceptibles de combattre (après tout, ils sont mobilisables !), confiscation (nationalisation…) des biens et réserves de nourriture.
Face à cette répression qu’il a lui-même provoquée, Jüri Uluots et son embryon d’administration restent bien à l’abri sous l’aile des Allemands, alors que leurs Frères de la Forêt luttent et que la Wehrmacht évacue les pays baltes. Ce qui inquiète fort les membres du « gouvernement » concerné, plus vraiment soutenus en quoi que ce soit par leurs parrains.

Shoah
Bûcher
Ponary (au sud-est de Vilnius, Lituanie)
– Après les charniers de Riga, c’est au tour de l’ancienne Jérusalem du Nord de révéler ses plus noirs secrets. Ponary, comme Rumbula, est une petite gare proche de l’ancienne capitale. Elle a fait l’objet de gros travaux entre 1940 et 1942, car l’URSS avait prévu d’y installer une base aérienne. Mais les anciens réservoirs d’essence enterrés prévus pour les VVS ont servi à un autre et terrible usage…
En effet, les Einsatztruppen, renforcés par plusieurs escadrons de volontaires lituaniens, ont beaucoup fusillé ici. Des mois durant, les escadrons de la mort ont débusqué, avec l’aide de l’administration locale, la foule de pauvres réfugiés venus de Pologne qui avaient espéré, bien maladroitement, trouver un abri dans l’ancienne république voisine. Au fur et à mesure, les malheureux étaient massacrés et les corps étaient jetés ensuite dans les réservoirs, qui se remplissaient de chair humaine au fil des jours.
Evidemment, le Sonderkommando 1005 est passé par là depuis. Après tout, jusqu’à une date récente, Vilnius n’était pas sur la ligne de front, contrairement à Riga. Néanmoins, les Leichenkommandos arrachés au Struthof pour procéder à la tâche infâme d’extraction puis de crémation des corps ont mal fait leur travail (18). Dans le sable jeté à la hâte dans les puits, on retrouvera sans peine – sur les indications de certains – os, broches, plombages et autres fragments de vies brisées.
Ponary fut le lieu de la mort de 98 000 personnes : 70 000 Juifs, 20 000 Polonais (pour la plupart des intellectuels et des Résistants) ainsi que 8 000 prisonniers de guerre soviétiques. La plupart des Juifs avaient été extraits dès le début de l’année 1943 du ghetto de Vilnius, tout proche (19).

Opération Bagration
L’Or du Rhin
Bagration Nord (1er Front Biélorusse)
– Au sud de Silene, Vladimir Kurassov profite d’une accalmie météo en toute fin d’après-midi – il fait sombre, le ciel est couvert, mais il ne pleut plus, enfin ! Et les VVS peuvent prendre l’air. Avec leur appui, la 20e Armée bouscule finalement les défenses du XXIII. AK – lequel, même renforcé par la 28. ID (Friedrich Schulz), ne parvient décidément plus à faire le poids face à pareille débauche d’énergie, de munitions et de sang. La 87. ID recule sur la route principale vers Vārpene tandis que la 161.ID se retire vers Meteliški pour ne pas craquer définitivement. Certes, Kurassov n’est pas au bout de ses peines – mais les assauts de la 2e Armée aérienne ont fait beaucoup de bien au moral de ses troupes et beaucoup de mal à celui des Fascistes. La décision n’est sans doute plus qu’une question d’heures.
C’est peut-être aussi le cas à Zarkiškės, où le 10e Corps Blindé se répand entre les lignes de 19. Waffen-Grenadier-Brigade der SS (lettische), bien trop inférieure en nombre et dont le 44. Rgt, désormais décapité, s’enfuit vers Liminiai puis Liminėlis. Pour ne pas se faire encercler puis éliminer en détail, von Fischer-Treuenfeld doit donc se retirer lui aussi vers Degučiai, avant de poursuivre sans doute vers Vencavai. Les tankistes d’Alexei Popov ont vaincu ! Après 48 heures d’un rude combat, toutefois, et à un prix sensible, vu leur adversaire.
Enfin, autour de Vilnius, le 1er Front Biélorusse repart à l’assaut – Joukov, qui voit bien que Šiauliai n’atteindra pas seule ses objectifs, n’a pas manqué d’éperonner les chefs d’armée du 1er Front Biélorusse (notamment Kuznetsov, jugé bien trop timoré !) pour reprendre au plus vite la route de Kaunas. Il n’est pas question de laisser l’adversaire à se retirer en Lituanie sans avoir subi d’autres pertes, le succès des futures opérations en Ukraine peut en dépendre ! Il semble désormais évident que le GA Nord ne sera pas détruit en Baltique, mais il reste possible de perturber sévèrement son repli, voire de lui porter des coups sérieux. Sans doute cette stratégie sera-t-elle coûteuse – mais que valent des ressources, humaines compris, si elles ne sont pas (intelligemment) utilisées ? Prière donc au 1er Front Biélorusse de pousser les feux tout en laissant le NKVD et le SMERSH gérer seuls l’arrière…
Au nord de la Néris, le Groupement Oslikovski et la 63e Armée avancent donc de concert vers Maišiagala, défendue par la 123. ID (Louis Tronnier), renforcée par la 253. ID (Hans Junck) sur sa droite à Dūkštos. Evidemment, laisser son infanterie seule face aux Rouges, c’est risqué… Mais Eberhard Rodt sent que la rive droite est moins convoitée par l’ennemi – et il la sait zébrée de zones boisées et de petits cours d’eau favorables à la défense. Il a donc préféré garder auprès de sa 22. Panzer – éprouvée par les combats au sud-ouest de Vilnius – les engins du 226. StuG Abt (major Herbert Keysler) afin de pouvoir peser face aux T-34.
Pari gagnant : alors que 123. ID fait face avec un certain succès aux engins du 6e Corps Mécanisé (V.V. Koshelev) et se retire vers Osinuvka, tandis que la 253. ID recule peu à peu face à la 63e Armée, le Bavarois affronte une nouvelle charge de la 3e Armée de Chars de Rybalko dans un combat de rencontre un peu après Lazdėnai. Le plan de Rodt est une sorte d’embuscade à grande échelle, suivi d’un large mouvement tournant depuis Keliakiemis. Le temps fût-il resté aussi mauvais que la veille, il aurait pu marcher. Seulement voilà, les reconnaissances aériennes ont vendu la mèche ! Passé un premier acte plutôt réussi – le 18e Corps Blindé d’Alexei Burdeiny est stoppé – la 22. Panzer est surprise par une contre-charge, sur sa droite, du 2e Corps mécanisé de Volsky – certes quelque peu diminué, mais dont les KV-85 et surtout les premiers IS-1 sont des adversaires très difficiles à traiter pour les Panzer IV et autres StuG III de Rodt. L’arrivée depuis Bražuolė (donc du sud !) du 2e Corps Blindé de la Garde d’Ivan Vovchenko consomme l’effondrement du plan. Son unique réserve déjà engagée (les Marder III de Keysler, qui souffrent d’ailleurs plus qu’un peu !), sans espoir de défaire en détail un ennemi très supérieur en nombre, Neptun Nord se retire – vaincue, mais non humiliée, et encore moins détruite. Mais elle aura du mal à défendre seule (et pour plusieurs jours encore !) la route de Kaunas. Il le faut, pourtant ! Ainsi, à chaque instant, le front allemand de ce secteur menace de se déchirer, tel le tissu trop fragile d’un cache-misère.
………
Bagration Centre et Sud (2e Front Biélorusse et 1. PanzerArmee) – Au centre de Bagration, les choses se calment… faute d’adversaire pour les Soviétiques. Les formations du 1er Front Biélorusse prennent le relais de la droite de Rokossovski ou avancent lentement sous la pluie et sur un terrain infect.
La 1ère Armée de la Garde chemine dans les bois de Bakšty en direction d’Iwie, ignorant (malgré quelques reconnaissances aériennes en fin de journée) la présence en face d’elle du tout neuf LXXII. ArmeeKorps (Johann Sinnhuber). Une formation créée dans l’urgence – c’est le moins qu’on puisse dire ! – et dont les deux divisions n’ont pu achever leur entraînement. Néanmoins, avec un peu de bonne volonté, elles devraient suffire à convaincre Ivan Chistiakov, isolé et sans perspective immédiate, de faire une pause. Pour l’instant !
Sur sa gauche, la 3e Armée de la Garde et la 2e Armée de Choc (1er Front Biélorusse) passent le Niémen… ou plutôt elles essayent, ralenties par une circulation chaotique derrière le 2e Front Biélorusse. Et dire qu’il va falloir traverser l’Usha après cela ! Et en face, au même moment, les Fascistes clairsemés de la région ne sont gênés par personne dans leur fuite !
Mais pour Konstantin Rokossovski, l’heure n’est vraiment pas à aider son camarade du 1er FB. Le Polonais (on lui rappelle de temps à autre ses origines, à toutes fins utiles…) a reçu hier soir un coup de fil de Moscou, s’étonnant du fait que le commandant du 2e FB ne respecte pas le plan à la lettre. Et même si, après son triomphe de ces dernières semaines – et plus généralement ses fort belles performances de l’année passée – Rokossovski bénéficie d’une faveur croissante de la part de Staline, il n’oublie pas non plus que le Vojd est toujours soucieux de son profil « politique » (il s’agit en fait de pure xénophobie, ou de polonophobie, que prétend justifier son passage, naguère, dans les geôles de la Loubinka). Bref ! D’évidence, il n’est plus temps de finasser.
Les forces du 2e Front Biélorusse chargent donc Baranavitchy sans attendre, au petit matin, et malgré un manque paradoxal de moyens en pointe. La 4e Garde (Ivan Muzychenko) attaque du nord, alors qu’elle vient à peine de passer le Niémen et surtout sans attendre la 3e Armée de Choc (Mikhail Purkayev) – Staline est pressé ! La 54e Armée (S.V. Roginski) attaque du sud, mais la 15e Armée (M.A. Reuters) et le 7e Corps Blindé (Alexei Panfilov), qui la suivent, n’ont pas la possibilité de l’accompagner. Face à cette masse puissante, mais aussi fatiguée et sans soutien, Josef Harpe peut manœuvrer et contrer les tentatives de contournement par Pastarynnie et Mirny. Il parvient donc à se retirer en bon ordre, en gagnant le temps nécessaire sur ses flancs et en laissant le strict minimum en ville.
Ce scénario était on ne peut plus prévisible – et le commandement soviétique l’a d’ailleurs anticipé en lançant à nouveau du sud, à la poursuite de la 1. PanzerArmee, la 1ère Armée de Chars. Pour couper la route de l’Allemand, Mikhaïl Katukov vise Gintsevichi ou (si possible, car le terrain est boisé) Liasnaja. Hélas, parti de Vostraŭ avec un ravitaillement imparfaitement rétabli, le Soviétique tombe à nouveau sur une fraction importante de Neptun Sud : Totenkopf, 18. Panzer et 905. StuG. Cette force ne devrait pas résister à une armée de chars manœuvrant comme elle a appris à le faire et solidement appuyée par l’aviation – seulement voilà, Katukov n’a ni le temps, ni le terrain pour manœuvrer ! Et en guise d’aviation, la météo ne permettra que quelques sorties de la 2e Armée aérienne (N.F. Naumenko) en fin de journée. Pas assez pour peser !
Finalement, les engins de la 1ère Armée de Chars vont à l’abattoir dans des conditions proches des combats passés près de Jlobine, avec le 18e Corps Blindé d’Alexei Burdeiny en tête ! Un bien mauvais plan et de bien mauvais souvenirs – mais que peut faire le commandement soviétique contre les ordres tombés du Kremlin ? La 1ère Armée de Chars perd 77 engins et Neptun Sud, quand même, 42 (deux ans auparavant, le score eût été tout autre !). Heureusement pour les hommes de Katukov, la nuit tombe tôt en cette saison…
Reste le cas de la 29e Armée (Alexander Gorbatov) et du 1er Corps Aéroporté (V.G. Zholudev) – ceux-ci sont encore à Cimkavičy, soit à 60 kilomètres d’une bataille dans laquelle ils n’auront joué aucun rôle. Dommage, Camarades… La 1. PanzerArmee peut ainsi fuir le piège de Baranavitchy vers les bois de Liasnaja, et passera la Shara dès demain sans que personne puisse vraiment la menacer. Le harcèlement de Staline a donc sans doute privé le 2e Front Biélorusse d’un nouveau grand succès.

Tankiste (Evgueni Bessonov)
Bilan

« A-coups, secousses, hurlement de moteur martyrisé… “Stalingradskiy” sort des bois, et nous avec, entraînant à notre suite une cohorte de blindés qui s’extraient rageusement de la boue. Nous avons vaincu – apparemment. Et sans beaucoup de pertes pour notre groupe : un engin endommagé. Le peloton voisin a davantage souffert : deux chars hors de combat sur 4.
Et du côté des camarades au bord du lac ? Impossible à dire. On attendra la jonction, droit devant. Une raison de plus d’avancer pour la Mère-Patrie – même si Andrei s’inquiète davantage du sort du char de la Polina que de la suite des opérations. »

(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)

Des généraux apothicaires
Wolfsschanze (Rastenburg)
– Wilhelm Keitel a rempli la tâche que son Führer lui a assignée. C’est-à-dire qu’il a enfin trouvé le squelette de la future 4. PanzerArmee ! Rattachée au HG Mitte, elle permettra de rendre à ce Heeresgruppe décimé l’apparence d’une formation puissante. Mais, squelette – c’est le terme juste. Car en plus du XL. PzK, né de la formation Neptun-Nord et dirigé par Eberhard Rodt (remplacé à la 22. Panzer par Hermann von Oppeln-Bronikowski, qui commandait un régiment blindé) – il faut encore trouver au moins un corps d’infanterie pour cette nouvelle armée blindée. Et là… le bât blesse !
Il y a bien sûr Neptun Sud et ses renforts venus du HG NordUkraine : 10. Panzergrenadier (August Schmidt) et 501. schw. Pz Abt (Major Erich Löwe). Mais ce groupe d’armées doit tout de même défendre la route directe de l’Ukraine à Varsovie, il faudra donc que ces unités lui reviennent un jour ! Le HG SudUkraine ? Trop loin, et déjà amaigri par les conséquences de la défection roumaine. Le HG Nord ? Il a déjà donné, attendons déjà de voir comment Georg von Küchler va se rétablir en Lituanie. L’Italie… Non. La Yougoslavie ? Soyons sérieux !
Quant à la France, c’est un Non en forme de FührerBefehl catégorique : Adolf Hitler tente depuis plusieurs mois (sans vraiment y parvenir !) de constituer une réserve d’intervention face à un futur débarquement dans le Pas-de-Calais que tous s’accordent à juger inévitable. La possibilité d’une action éclair vers le Rhin puis la Ruhr l’inquiète au plus haut point.
On pourrait toujours, certes, piocher dans les unités en reformation en Allemagne… Mais entre celles qui sont censées arriver bientôt sur le Front Est (11. Panzer, 60. PanzerGrenadier – début mars si tout va bien), celles dont on risque d’avoir bientôt besoin en France (9. Panzer-SS et 10. Panzer-SS) et celles qui ont dû céder une partie de leur matériel pour former d’autres divisions (la Leibstandarte Adolf-Hitler et la Das Reich, qui se sont cotisées pour armer la future Hitlerjugend), il faut convenir que, là aussi, il n’y a rien d’immédiatement disponible.
En résumé, l’OKH en général, et Keitel en particulier, ont beau faire et refaire leurs comptes, ils ne voient pas d’autre moyen pour renforcer le HG Mitte que de solliciter une fois encore le HG NordUkraine. Ferdinand Schörner va donc devoir, bon gré mal gré, céder les 290. ID (Gerhard Henke), 304. ID (Ernst Sieler) et 371. ID (Hermann Niehoff), plus la 12. Panzer (Erpo von Bodenhausen), qu’il venait de recevoir du HG Mitte, justement, et la 3. Panzer (Franz Westhoven). De quoi créer un LXIII. AK ainsi qu’un XXII. PzK… Il faudra aussi accélérer la formation des quatre dernières InfanterieDivisionen en formation (361. ID, 364. ID, 367. ID et 92. ID), qui formeront les LXI. AK et LXII. AK – et encore, il est déjà certain que l’un de ces deux corps ira à la 2. Armee, qu’il faut bien remplumer elle aussi !
C’est peu – ce sera pourtant à peu près tout. Les nouvelles VolkgrenadierDivisions, en projet, sont supposées régler le problème à grands renforts d’armes automatiques leur conférant une puissance de feu supérieure – mais elles n’arriveront pas avant l’été, avec les nouvelles unités SS. Dans l’attente, il va falloir tenir… Grâce à de bons chefs, cela va de soi – heureusement, la Wehrmacht n’en manque pas ! D’ailleurs, à ce propos… La 4. PanzerArmee sera confiée à Kurt von der Chevallerie, habitué aux situations complexes. Ce dernier sera remplacé par Christian Usinger à la tête de la LIX. AK. Le tout sous réserve, bien sûr, de l’accord de Model…
Evidemment, après toutes ces arrivées et transferts, la force Neptun Sud et ses renforts (soit quatre divisions blindées, deux Abteilungen de StuG et un de chars lourds) ne manquera pas de rejoindre le HG NordUkraine… une fois la 4. PzA assemblée. C’est du moins ce qu’on fait savoir à Schörner – lequel n’a évidemment pas son mot à dire.

Fraternité d’armes
Loutsk (secteurs du 3e Front Biélorusse et du 3e Front Ukrainien)
– Au milieu de la gadoue qui couvre les terrains des VVS, certains avions ne passent pas inaperçus – quand bien même ils sont de fabrication soviétique. De fait, les appareils de la 52e Escadre Mixte (ex-ACCS) Franche-Comté, commandée par le colonel Martial Valin, portent l’étoile rouge, mais leur gouvernail et leur casserole d’hélice sont tricolores.
La formation française, envoyée par Alger puis Marseille pour montrer la solidarité alliée, arrive enfin sur le front pour participer à la chute du Reich ! En fait, elle est opérationnelle depuis trois mois, mais elle n’a pas eu l’occasion de briller… En effet, les terribles affrontements d’Ukraine touchaient à leur fin alors que les Français achevaient encore leur apprentissage. Sans parler, bien sûr, des multiples tracasseries de la bureaucratie soviétique – laquelle sait parfois être souple, certes, mais quand elle le veut seulement.
Sans doute les effectifs de l’escadre sont-ils modestes dans ce qui se joue ici : trois groupes, le GC Besançon, sur MiG-9 (commandant Tulasne), le GB Lons-le Saunier, sur Pe-2 (commandant Pouliquen) et le GCCS Belfort, sur Sturmovik biplace (commandant Thomas de Pange). Cependant, pour Marseille (et pour Moscou), l’important n’est pas là. La Franche-Comté est un signe tangible de collaboration militaire fraternelle. Un symbole d’importance, qu’on envoie sans aucun doute là où il sera très visible. De grandes choses risquent donc de se passer bientôt en Ukraine – et comme pour donner corps à cette prophétie, le fameux correspondant Vassili Grossman vient lui aussi d’arriver dans la région, après un congé bien mérité qui lui a permis de finir son grand œuvre sur le conflit en cours : Vie et Destin


Notes
10- En général, et pour des exécutions plus réduites, les tueurs de la “Shoah par balles” préféraient les armes semi-automatiques soviétiques pour des raisons d’efficacité… et d’alibi.
11- Jeckeln et Lange avaient déjà beaucoup œuvré en Ukraine. Et auparavant, Lange avait participé à la conférence de Wansee ainsi qu’aux « réunions techniques » qui avaient suivi.
12- De fait, l’attaque de Popov n’était pas sans risques : près de soixante ans plus tard, on retrouvera dans un des lacs de cette zone un T-34 parfaitement conservé, sans doute abandonné par son équipage après s’être embourbé. Dans un état de conservation remarquable, l’engin est depuis exposé au musée des Blindés de Koubinka.
13- NDE – Environ un millier de prisonniers furent tués entre ces murs de 1944 à 1960 – bon nombre d’entre eux furent directement enterrés sous les planchers. Aujourd’hui, la bâtisse abrite l’Okupacijų ir Laisvės kovų muziejus – le musée des Occupations et des Résistants. Celui-ci est surtout consacré aux exactions communistes et aux luttes indépendantistes anti-soviétiques… Bizarrement, il n’évoque nulle part la Shoah !
14- Max Reuters a commencé à servir comme volontaire dans l’armée tsariste en 1906. Agé de 58 ans en 1944, il n’est plus très loin de la limite d’âge. Circonstance aggravante – malgré son parcours politique irréprochable – il est Letton. Ce qui n’est pas bien vu par les temps qui courent !
15- NDE – Considérés comme citoyens soviétiques, donc traîtres à la patrie, les SS lettons n’obtinrent pas des autorités de l’URSS le statut de prisonnier de guerre. La plupart furent envoyés au goulag et les officiers condamnés à mort. Après leur libération en 1953, les survivants se virent interdire la quasi-totalité des emplois (attribués par l’état bien sûr) et finirent dans la misère.
16- NDE – Ainsi périt l’une des meilleures plumes polonaises de sa génération. Ses travaux – heureusement mis à l’abri par une infirmière qui les préservera même durant les heures les plus dramatiques de l’insurrection polonaise – gagneraient à être davantage connus. Ecrivain et Résistant comme lui, Jarosław Leon Iwaszkiewicz devait écrire : « C’était l’un de nos joyaux, et nous l’avons jeté à l’ennemi. Un diamant qui aurait pu briller. »
17- NDE – Rebâtie dans un style soviéto-industriel après le conflit (entre autres, la sucrerie d’origine fut largement étendue), Jelgava tente aujourd’hui de reconquérir son héritage historique et universitaire : les lieux d’études ont rouvert, le palais des ducs de Courlande (abandonné jusqu’en 1964) est en restauration, tandis que la vieille ville se pare à nouveau de ses belles couleurs d’Europe du Nord. La cité devient ainsi peu à peu une destination touristique très agréable, comme lorsque Louis XVIII y séjournait, en attendant d’être mis sur le trône de France par des puissances étrangères…
18- NDE – Onze hommes sur les 80 que comptait cette “brigade” devaient réussir à s’enfuir plus tard de leur camp de détention par un tunnel creusé avec des cuillères. Leur témoignage fit beaucoup pour confirmer l’étendue du massacre. Suprême ironie : parmi les ultimes victimes de Ponary, on retrouvera… 80 Lituaniens de la Lietuvos apsaugos dalys ayant refusé de suivre les ordres d’enrôlement allemands !
19- NDE – Des plaques furent apposées sur place sitôt après la guerre. Cependant, dans le cadre de sa politique obstinée d’effacement du caractère antisémite des œuvres génocidaires nazies, l’URSS remplaça dès 1948 la plaque dédiée aux victimes juives par une autre dédiée aux « victimes du fascisme » en général. Aujourd’hui, sur ce lieu d’horreur, s’élèvent quatre monuments dédiés respectivement aux victimes juives, polonaises, lituaniennes et russes – tous érigés séparément par les quatre gouvernements concernés…
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Hendryk



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MessagePosté le: Mer Sep 22, 2021 06:10    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:

la 15e Armée (M.A. Reuters) à Liakhavitchy

J'ai vu son nom translitéré en Reiters, Reiter ou Reyter selon les langues, mais pas en Reuters?

Casus Frankie a écrit:
Après avoir abandonné une bonne part de leurs matériels lourds et avoir marché toute la journée, les Landsers ne sont même pas à Ērberģe à la tombée de la nuit.

Hé bé, ils ne sont pas sortis de l'Ērberģe.
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Etienne



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MessagePosté le: Mer Sep 22, 2021 08:08    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Secteur de Minsk et centre de Bagration – ...
. La faute (notamment) au mauvais temps, à la fatigue, à l’étirement es lignes de ravitaillement, au manque de communication entre les états-majors…


Citation:
Bagration Sud (2e Front Biélorusse et 1. PanzerArmee) – ...
En effet, elle atteint Baranavitchy au milieu de la nuit, pour rejoindre enfin les lamentables débris du LVII. AK. Ce dernier n’a plus qu’une existence théorique ; il est évident qu’il sera dissout dans les prochains jours.
...
Ce n’est pas la 1ère Armée de Chars qui compensera ce ralentissement : Katukov attend toujours ses camarades, ses renforts et son essence à Vostraŭ


Citation:
Au sud-ouest de la ligne Panther (Lettonie et Lituanie) – Le temps est toujours aussi mauvais sur les pays baltes – décidément, le HG Nord a de la chance, et sa 18. Armee plus encore. Tandis que les anciens défenseurs de la Courlande passent d’Ezere à Balėnos via Mažeikiai (il est prévu qu’ils aillent se positionner à Palanga, au nord de Memel, à l’extrémité ouest de la Katastrophenlinie – après tout ce sont pour partie des marins !), et que les fusiliers
...
Un peu plus loin, la 4e Armée de Nikolai Busev continue de pousser – essentiellement aux dépends du I. AK,


[/quote]
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le poireau



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MessagePosté le: Mer Sep 22, 2021 09:04    Sujet du message: Répondre en citant

Juste pour préciser : avant le 15 mars on ne parlera que de "divisions de grenadiers" ; le terme "du peuple" sera ajouté après, pendant la vague de nazification qui suivra la tentative d'assassinat contre Hitler.

Le principe en est d'ailleurs simple : on rafle tous les hommes encore physiquement capables de tenir une arme, quels que soit leur institution de rattachement (Heer, Kriegsmarine, Luftwaffe, services, administratifs... mais SS exceptée tout de même) et on les incorpore après une formation sommaire dans des divisions d'infanterie à TOE réduit (moins de bataillons, moins d'encadrement, moins de véhicules et de blindés, moins d'artillerie, mais plus d'armes automatiques et de panzerfausts), formées à la hâte en deux mois.
Le résultat est de qualité très variable... mais souvent moins désastreux qu'on a pu le dire.
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Hendryk



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MessagePosté le: Mer Sep 22, 2021 09:24    Sujet du message: Répondre en citant

le poireau a écrit:
Le principe en est d'ailleurs simple : on rafle tous les hommes encore physiquement capables de tenir une arme, quels que soit leur institution de rattachement (Heer, Kriegsmarine, Luftwaffe, services, administratifs... mais SS exceptée tout de même) et on les incorpore après une formation sommaire dans des divisions d'infanterie à TOE réduit (moins de bataillons, moins d'encadrement, moins de véhicules et de blindés, moins d'artillerie, mais plus d'armes automatiques et de panzerfausts), formées à la hâte en deux mois.

A ce sujet, je ne sais pas si la question a déjà été soulevée: du fait que l'invasion de l'URSS a été décalée d'un an, l'Allemagne ne mettra-t-elle pas plus de temps à venir à bout des classes d'âge mobilisables avant de commencer à racler les fonds de tiroir?
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MessagePosté le: Mer Sep 22, 2021 09:35    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Notes
10- En général, et pour des exécutions plus réduites, les tueurs de la “Shoah par balles” préféraient les armes semi-automatiques soviétiques pour des raisons d’efficacité… et d’alibi.


Détail macabre, les officiers polonais assassinés par les tueurs staliniens a Katyn l’ont été avec des pistolets et munitions allemands, fournis au NKVD en 40-41, ce qui a embarrassé un moment Goebbels et les Nazis quand ils ont du coller aux Soviétiques la responsabilité du massacre.
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MessagePosté le: Mer Sep 22, 2021 09:45    Sujet du message: Répondre en citant

C'est vrai Hendryk - mais n'oublie pas non plus que les pertes ne sont pas les mêmes et les effectifs sur les fronts secondaires plus importants. Quelque part, ce qui est pris à gauche est enlevé à droite. Et puis, il y a le front français !
On va beaucoup parler de la Shoah ici. Forcément vu qu'on s'approche du Reich. Quant à Katyn, hélas...
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MessagePosté le: Mer Sep 22, 2021 09:46    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:

Bon sens
Lida (Biélorussie occupée)
– Alors qu’il a déjà une foule de questions à régler et que la ligne qu’il tente de former paraît enfin se stabiliser à grand-peine, Walter Model est relancé par… un Nationalsozialistische Führungsoffizier, lequel demande quand Johannes Friessner pourra au juste pourra venir s’expliquer sur la lamentable performance de sa 2. Armee, en même temps bien sûr qu’un certain nombre de ses adjoints.

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Imberator



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MessagePosté le: Mer Sep 22, 2021 14:22    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
On estime aujourd’hui qu’environ 25 000 Juifs ont été tués là en deux jours, presque uniquement par les 10 à 12 Allemands de l’escouade du SS-Obergruppenführer Friedrich Jeckeln.

Profuctif. Macabre mais productif.

Si ces 10-12 assassins ne développent pas de syndrome du canal carpien, alors en un an, disons au moins 200 jours de besogne dans l'année, ils auraient pu tuer dans les 200.000 personnes chacun, deux bons millions à eux tous. De quoi réaliser la Shoah à eux seuls en un peu plus de deux ans ou en un seul en leur trouvant une vingtaine de collègues de la même trempe, ce sans avoir à s'encombrer de camps de la mort avec leur logistique et le personnel immobilisé.


L'efficacité allemande tout de même !
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MessagePosté le: Mer Sep 22, 2021 15:38    Sujet du message: Répondre en citant

Imberator a écrit:

Profuctif. Macabre mais productif.
L'efficacité allemande tout de même !


Pour évoquer encore Katyn, l’efficacité soviétique n’était pas non plus un vain mot, et les tueurs du NKVD valaient bien les SS. Le supplicié s’agenouille au bord de la fosse commune, le bourreau lui appuie sur le crane, une balle dans la nuque, bien a 45 degrees comme le precise le manuel, un coup de botte dans le dos pour faire tomber le corps en avant, et au suivant, chacun a son tour, 12 de front.

Ceci dit, je m’étonne de la docilité des suppliciés. Qu’on abuse des civils, avec femmes et enfants, raflés dans un ghetto, en les poussant vers des chambres a gaz déguisées en douches collectives, c’est une chose, mais a Katyn, il s’agissait de militaires polonais, d’officiers de carrière ou de reserve, sans aucune illusion sur ce qui les attendait. Pourquoi ne se sont-ils pas révoltée? Perdus pour perdus, entre une balle dans la nuque et une rafale a la volée, pourquoi ne pas tenter de submerger les bourreaux?

L’horreur, c’est aussi la soumission et l’abandon de soi devant la force brutale.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Sep 22, 2021 15:57    Sujet du message: Répondre en citant

Il faut lire Treblinka de Grossman qui explique les mécanismes de camouflage, déni et enfin siderations. Jusqu'à la fin. Les russes sont très fort pour ça.
Quant à Katyn, rien ne prouve qu'il n'y ait pas eu de résistance individuelle (voir le terrible film a ce sujet) .. mais de l'organisé ? Difficile, très difficile même. Il n'est qu'à voir Treblinka justement.
Et pour ce qui est de l'efficacité allemande, ne pas oubliez non plus de remercier chaleureusement les auxiliaires locaux pour leur obligeante (et efficace ! Dixite herr Barbie) collaboration.
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MessagePosté le: Mer Sep 22, 2021 16:32    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Et pour ce qui est de l'efficacité allemande, ne pas oubliez non plus de remercier chaleureusement les auxiliaires locaux pour leur obligeante

Oui n'oublions pas de créditer le petit personnel et autres intérimaires pour leur aimable assistance comme toujours.

Enfin de Katyn à Babi Yar la nature humaine ne me laisse pas espérer le meilleur pour nos descendants.


Quand je pense que mes grands parents, alors adolescents puis jeunes adultes pendant la guerre, me disaient que, certes c'était terrible, mais que c'était le bon temps...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Sep 22, 2021 16:45    Sujet du message: Répondre en citant

Alors ça ...
(Feu mon grand pere) vous les jeunes, vous faudrait une bonne guerre,
(Ma maman chérie, à la répartie cinglante) qu'est ce que tu en parle, tu ne l'as pas connu !

Ambiance...
Sinon, pour rester dans le sujet et me relisant... contrairement à OTL, la """libération""" de la Lettonie est antérieure à l'entrée en Pologne. Il m'a donc fallu fournir au Reich une excuse de sac (les fameux ouvriers ferroviaires). Cette dernière, pour abracadabrantesque qu'elle soit, ne sors pas de mon chapeau. C'est précisément celle des soviétiques quand les allemands ont découvert Katyn. Comme quoi ...
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MessagePosté le: Mer Sep 22, 2021 21:08    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
s’emparer à terme des ports de Ventspils et Liepāja

Quand cette prise est-elle prévue (grosso modo) ? C'est pour adapter les passages (que Casus a déjà) sur la marine allemande.

Citation:
La délégation de l’Armée Secrète polonaise bien inconsidérément envoyée pour tenter de négocier avec les Ukrainiens tombe dans une embuscade tendue par des forces non enrégimentées mais liées à la frange la plus extrémiste de l’Organisation Nationaliste Ukrainienne

C'est OTL ?

Citation:
Ponary fut le lieu de la mort de 98 000 personnes : 70 000 Juifs, 20 000 Polonais

Les premiers n'ont pas de nationalité ?

Citation:
En résumé, l’OKH en général, et Keitel en particulier, ont beau faire et refaire leurs comptes, ils ne voient pas d’autre moyen pour renforcer le HG Mitte que de solliciter une fois encore le HG NordUkraine. Ferdinand Schörner va donc devoir, bon gré mal gré, céder les 290. ID (Gerhard Henke), 304. ID (Ernst Sieler) et 371. ID (Hermann Niehoff), plus la 12. Panzer (Erpo von Bodenhausen), qu’il venait de recevoir du HG Mitte, justement, et la 3. Panzer (Franz Westhoven).

Les forces cédées par le HG NordUkraine arrivent sans un encadrement au niveau corps ?

Citation:
De quoi créer un LXIII. AK ainsi qu’un XXII. PzK…

Problème, le XXII. Gebirgs-Armee-Korps (Gustav Fehn) est dans les Balkans.
Je rappelle que des PzK manquent dans l'OdB allemand par rapport à OTL : XLVI (46 - dernière mention FTL en août 42), XLVIII (48 - dernière mention FTL en février 43), LVI (56, qui est devenu un simple AK au HG Nord-Ukraine). À voir lequel on choisit…

Citation:
Il faudra aussi accélérer la formation des quatre dernières InfanterieDivisionen en formation (361. ID, 364. ID, 367. ID et 92. ID), qui formeront les LXI. AK et LXII. AK

OTL, ces deux corps existent déjà (sous forme de Reserve-Korps) depuis septembre 42, encadrant des divisions de réserve basées respectivement en Lituanie et Ukraine. Je pense que cela doit être similaire ici : on les passe de la réserve à l'active (ils sont sûrement situés plus à l'ouest).
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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