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Bataille de France-Sud, Février 1944
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Aoû 30, 2021 12:01    Sujet du message: Bataille de France-Sud, Février 1944 Répondre en citant

1er février
Un col bien contrôlé
Col de Pailhères
– Un petit groupe de maquisards et de rangers est parvenu à déborder la ligne de défense allemande en longeant, équipé de raquettes, les flancs du pic de Tarbésou. Empruntant un chemin forestier pour redescendre vers la route, il tombe sur une patrouille ennemie qui est taillée en pièces. Mais quelques hommes arrivent à s’échapper et donnent l’alerte. Craignant de voir leur défense tournée et surestimant l’importance du groupe franco-américain, les Allemands décident de se replier, plus bas dans la vallée, vers le village d’Ascou et les hameaux qui le précèdent, dont la mise en défense est bien avancée.
Le 4e Ranger Btn a rempli sa mission : le col de Pailhères est désormais sécurisé. L’unité va être relevée provisoirement par un bataillon du 180e Régiment de la 45e DI-US.
Du côté français, on commence à penser à la suite, avec la possibilité d’un débordement vers Ax-les-Thermes par la vallée d’Orlu. Il s’agirait là d’une action en haute montagne, loin de toute voie carrossable, ce qui ne convient guère aux Américains, ne serait-ce que pour des raisons de contraintes logistiques. A contrario, cette idée audacieuse plaît fort à Lucien Maury, ancien chasseur alpin ; il décide de se rendre à Font-Romeu pour soumettre sa proposition au colonel Leblanc.

Repos alliés
Perpignan
– La 1ère Special Service Force passe officiellement en réserve. Elle était déjà au repos dans la plaine de Roussillon depuis quelques jours. La “Brigade du Diable”, très sollicitée depuis son débarquement, a perdu de nombreux éléments et ne peut espérer recevoir des renforts rapidement, étant donné son caractère très spécialisé.

Renforts alliés
Marseille-Fos
– Les navires qui débarquent leurs troupes ne sont pas en provenance des Etats-Unis ou d’Afrique du Nord, mais arrivent d’Italie. Les hommes qui en sortent sont ceux de la 36e DI-US, qui se sont battus sur ce front. Ces éléments expérimentés vont aller remplacer le 179e RCT de la 45e DI-US, au nord-ouest de Béziers, face à la 327. ID. Les hommes relevés vont prendre rapidement le chemin des Pyrénées Orientales pour rejoindre le reste de leur division au côté du 1er GTM.

Renforts allemands
Paris
– Après sa réunion quotidienne avec les officiers du renseignement, le Feld-maréchal von Rundstedt décide finalement d’envoyer une nouvelle division d’infanterie vers le sud. Cela permettra de retirer du front la 3. Panzergrenadier, qui avait dû, dès son arrivée sur le front, aller jouer les bouche-trou dans le Larzac. La petite 266. ID, stationnée jusque-là en Bretagne, ira prendre le relais de la 3. PzGr dans cette région pas très adaptée au déploiement d’une division mécanisée.
La réserve de la 1. Armee devrait donc compter trois divisions mécanisées, tandis qu’une autre (la 15. Panzer) se trouve sur le front. Une force respectable, se dit Rundstedt, mais ce front continue à réclamer de nouvelles divisions, alors que les nouvelles du Front de l’Est ne sont pas bonnes et que dans la Manche, la belle saison finira bien par arriver…


2 février
Opération Pique/Pike
Préparatifs
Sud des Corbières et Pays de Sault
– Les Américains continuent d’accumuler vivres et munitions en prévision de l’opération Pique, dont le lancement est prévu… dès que la météo le permettra. En effet, depuis la nuit dernière tombe une pluie froide et intense.
Pendant ce temps, les Allemands poursuivent l’aménagement de leurs positions sur toute la ligne de front. Ils commencent également à préparer une position de repli le long du massif du Plantaurel, sur un axe de Tarascon-sur-Ariège à Quillan. La 3. Fallschirmjäger et la 344. ID se sont réorganisées : la première tient à présent la vallée de l’Ariège et l’ouest du Pays de Sault et la seconde s’est établie de part de d’autre de Quillan.
Devant l’importance prise par ce “front des Pyrénées”, le général Lemelsen, qui commande la 1. Armee chargée du sud-ouest de la France, a demandé et obtenu de Berlin la création du LXXVI. ArmeeKorps. Basé à Foix, celui-ci sera confié au General der Panzertruppen Otto von Knobelsdorff, qui vient du Front de l’Est. Aux deux divisions déjà sur place va venir s’ajouter un renfort de taille, à savoir la 3. Panzergrenadier du Generalleutnant Fritz-Hubert Gräser, lui aussi vétéran de la guerre à l’Est. Sans avoir eu le temps de s’installer en réserve dans le secteur de Millau, cette unité ira se positionner dans la plaine entre Pamiers, Mirepoix et Castelnaudary. Son rôle de pompier semble décidé d’avance.
………
Font-Romeu – Plusieurs reconnaissances menées dans le massif du Carlit ont permis d’établir qu’il est possible d’y infiltrer de petits groupes, pourvus qu’ils soient bien équipés et entraînés, ce qui est le cas des goumiers du 1er GTM. Guidés par des montagnards locaux, ils auraient pour mission de redescendre sur le versant ariégeois du massif pour couper la RN20.
Le colonel Leblanc décide de soumettre cette proposition au général Patch. Il estime que ses hommes pourraient forcer les défenseurs du col de Puymorens (un bataillon du 5. Fallschirm-Jäger-Rgt) à lâcher prise. Combinée avec l’infiltration d’un petit groupe en vallée d’Orlu, suggérée par le chef du maquis de Picaussel, cette opération permettrait de faire tomber Ax-les-Thermes et d’enfoncer un coin dans la défense allemande, ce qui faciliterait le lancement de l’opération Pique.
………
Rivesaltes – Le 179e RI de la 45e DI-US rejoint à son tour la plaine du Roussillon et prend sans tarder la direction du col de Pailhères, via la vallée du Fenouillèdes et le Pays de Sault, grâce à la voie ferrée qui a été remise en état.

Réorganisation allemande
Isère
– Le calme relatif de cette partie du front depuis plus d’un mois et la récente relève de plusieurs unités a permis un grand mouvement de roque à quatre entre les différentes divisions qui occupent ce secteur face aux Français.
Fin décembre, au sortir de Nordwind, la 10. SS Panzer et la 16. Panzer se sont retrouvées au sud du cours de l’Isère, près du plateau du Vercors, tenu par la 2. FJ Division. Cependant, cette zone était considérée comme un véritable cul de sac pour les divisions blindées, dont les engins de 30 tonnes et plus s’avéraient beaucoup trop lourds pour les quelques ponts encore en état dans ce secteur. Les ouvrages au bon gabarit mis en place par les pionniers de la Wehrmacht étaient impitoyablement traqués et éradiqués par l’aviation, ou parfois même l’artillerie alliée.
La relève du mois de janvier a permis de mettre de l’ordre. La 10. SS Panzer a peu à peu dégagé ses véhicules ; elle s’est mise en place au nord de Valence, derrière l’affluent du Rhône, sur les anciennes positions de la 39. ID. Une nouvelle venue, la 21. Panzer, s’est insérée au sud-ouest de Romans, tandis que la 39. ID se repositionnait sur la zone que la 16. Panzer quittait. Par ailleurs, la 9. SS Panzer, qui avait durement souffert, s’est repliée derrière Romans, la ville étant tenue par un de ses PzGr Rgt.
Le cours de l’Isère est donc maintenant tenu par trois Panzerdivisions (9. et 10. Panzer SS, 2. Panzer revenue de Lyon), tandis que la 21. Panzer, au sud de la rivière, garde un œil sur les Français tout en faisant la liaison avec le plateau du Vercors en compagnie de la 39. ID. Le 504. schw Pz abt et le 103. SS schw Pz abt sont en réserve.
………
Lyon – Le général von Choltitz est l’adjoint du général von Schweppenburg, chef du LVIII. Panzerkorps. C’est lui que le général Carl Heinrich von Stülpnagel, commandant en chef des troupes d’occupation en France, a choisi pour devenir gouverneur du Gross Lyon. Sa nomination a été officialisée la veille par Hitler lui-même.
De l’abbaye de Fourvière, von Choltitz embrasse du regard son domaine. Il s’enquiert des dispositions prises pour détruire les ponts de la ville encore debout après les bombardements d’Œuf de Dragon – alors que, ironie du sort, le génie a le plus grand mal à réparer les ponts ferroviaires régulièrement visés par les Alliés.

Sur les arrières
Pêche miraculeuse
Marseille, 08h00
– Le soleil se lève à peine sur la ville quand les remorqueurs Marseillais 3 et Provençal 2 se présentent au môle G où le cargo américain Schoharie, un Hog Islander appartenant à la South Atlantic Steamship Line, est prêt à appareiller, cargaison déchargée. Sur le quai, les lamaneurs larguent les amarres du cargo tandis que les deux remorqueurs prennent les remorques, le Marseillais 3 à l’arrière, le Provençal 2 à l’avant. Lamaneurs et matelots sur le pont des trois navires frissonnent, le thermomètre flirtant avec le zéro, et tous se félicitent que le mistral ne soit pas de la partie. Avec une aisance héritée d’une grande habitude de la manœuvre, le pilote, aidé par les deux remorqueurs, sort le cargo du port. Sa tâche accomplie, il débarque devant Corbières pendant que le Schoharie rejoint un convoi en formation au large des îles du Frioul.
08h30 – Tandis qu’une pilotine ramène le pilote à terre, les Marseillais 3 et Provençal 2 viennent mouiller devant la jetée. Ils doivent prendre en charge à 9 heures un liberty-ship de l’United States War Shipping Administration, le Louis-Pasteur (1), pour le conduire au poste 25 que vient de libérer le Schoharie. Les besoins des troupes en ligne et de la population civile sont tels que les postes à quai, que ce soit à Marseille même ou dans les port annexes de Caronte, Port de Bouc, Port Saint-Louis du Rhône et les appontements flottants du fond du golfe de Fos ne demeurent vides de cargos que deux ou trois heures au maximum.
09h45 – Les deux remorqueurs, manœuvre d’accostage du liberty terminée, ont regagné leurs postes d’amarrage usuels dans le Vieux Port, bassin du Carénage pour le Marseillais 3 et quai du Port (2) pour le Provençal 2. Ce dernier une fois amarré à son poste, le bosco (3) passe une inspection du pont, des apparaux de mouillage et du croc de remorque. En se penchant par-dessus le bastingage, il s’aperçoit qu’un objet cylindrique enrobé de vase est coincé entre les deux pelles et la verge (4) de l’ancre bâbord. Une mine ?!
Deux matelots se hâtent de disposer une lance à incendie pour nettoyer la vase. L’opération achevée, les trois hommes découvrent avec étonnement (et inquiétude !) que l’ancre a pêché un obus de gros calibre. Le patron du Provençal 2 téléphone aussitôt à la direction de la Provençale de Remorquage pour signaler l’incident. Cette dernière alerte les autorités militaires et une équipe de démineurs est rapidement dépêchée sur les lieux, car les postes d’amarrage des remorqueurs de la Provençale sont à proximité de l’angle formé par le quai du Port et le quai des Belges, donc en plein centre-ville. Après avoir neutralisé l’encombrant poisson, les démineurs peuvent charger dans leur camion un magnifique obus de 155 mm, souvenir des combats de septembre précédent, qui n’avait pas explosé lorsqu’il avait percuté les flots après avoir raté un nid de mitrailleuse situé sur la Grande Jetée.


3 février
Opération Pique/Pike
Préparatifs
Sud des Corbières et Pays de Sault
– Un crachin tenace persiste toute la journée. Il a le mérite de permettre aux Américains de poursuivre laborieusement l’approvisionnement de leurs dépôts avancés. Le port de Sète a beau avoir été remis en état et fonctionner à présent correctement, d’autres fronts sont prioritaires et, surtout, les moyens de transport maritime commencent à être redirigés vers l’Angleterre.

Autres projets alliés
Avignon
– Une réunion tenue à la préfecture rassemble tous les officiers supérieurs du IIIe CA français pour faire le point sur les derniers développements du front et l’ordre de bataille adverse. A la fin de la réunion, le général Gambiez et les chefs de corps du 1er Choc et du 113e RI demandent à parler aux généraux Frère et de Lattre de Tassigny. Le nouveau positionnement des troupes allemandes leur a donné quelques idées d’actions offensives…


4 février
En haute montagne
Alpes
– Depuis la bataille des lacs, le mois précédent, les Français du 7e BCA savent que les Alpini de la Monterosa ont un avant-poste sur la tête de Soulore, à presque 3 200 mètres, d’où ils les dominent. Le chef de bataillon Lorin et le capitaine Chevalier ont donc monté une opération pour déloger les Fascistes de leur refuge. Pour ce faire, la compagnie de choc a été envoyée en infiltration à l’ouest de Dormillouse pour remonter de nuit un des petits glaciers qui alimentent le torrent de Chichin. Pendant ce temps, les sections d’éclaireurs skieurs passaient prudemment sous la crête pour monter à l’assaut de l’objectif.
L’attaque commence à 04h00. Les Italiens sont rapidement pris sous un feu croisé qui dilue leur défense. On en arrive au corps à corps dans les couloirs de glace du poste, où les Français ont l’avantage du nombre et de l’initiative. Après trois heures de combats, alors que les premiers rayons du soleil pointent à l’horizon, les Italiens retraitent sur leur point d’appui suivant, à moins d’un kilomètre de là, sur la tête de la Canonnière, en abandonnant derrière eux de nombreux blessés.

Opération Pique/Pike
Report
Sud des Corbières et Pays de Sault
– Au terme d’une nouvelle journée de précipitations sur l’Ariège et sur l’Aude, de nombreux ruisseaux menaçant de se transformer en torrents, le général Patch décide de reporter sine die l’opération Pique. En effet, vu la nature du terrain et des défenses allemandes, seule une attaque brusquée et simultanée sur l’ensemble du front de part et d’autre de Quillan aurait des chances de réussir sans pertes trop lourdes. Mais le terrain de plus en plus détrempé ne s’y prête pas.

Opération Pinces/Pincers
Feu vert
Pyrénées
– Les propositions françaises sont acceptées : les infiltrations en haute montagne vont pouvoir commencer. Bien que se situant dans deux secteurs bien distincts d’un même massif, il a été décidé de les désigner conjointement sous le nom d’opération Pinces (Pincers pour les Américains), car elles visent une prise en tenaille d’Ax-les-Thermes. En fait, Patch a décidé de ne pas laisser passer sa chance. En effet, Omar Bradley, son supérieur à la 7e Armée US, lui a rapporté le souhait du général Frère de mettre prochainement le 1er GTM à la disposition du 1er Corps d’Armée du général Juin, dans les Alpes.


5 février
En haute montagne
Alpes
– Il est hors de question pour le 1° Reggimento de se laisser faire. Aussi lance-t-il non pas une, mais deux contre-attaques. Tout d’abord, de la tête de la Canonnière, ils tentent de reprendre le poste de Soulore. Mais les Français veillent au grain et ont reçu des renforts. Le premier assaut, de nuit, est repoussé, de même que deux autres tentatives dans la journée, et ce en dépit de l’appui de 75 de montagne italiens positionnés plus bas dans la vallée. En fin de journée, les Français ont de nombreux blessés et comptent leurs munitions, mais l’avant-poste est toujours entre leurs mains.
Plus au nord, c’est le 2e Bataillon du 1° Reggimento qui monte une attaque à l’aile face au 15e BCA, contre l’avant-poste français de la pointe du Sélé. Les Alpini ont remonté le glacier de nuit et réussissent à prendre le refuge des chasseurs alpins, faisant de nombreux blessés et prisonniers. Les Français ont cependant vendu chèrement leur peau. Sur les deux sections d’Alpini montées à l’assaut, seuls une douzaine d’hommes sont indemnes au sommet. Ils forment maintenant un coin enfoncé dans le dispositif du 15e BCA.

Piège à avions
À la limite entre Aude et Ariège
– Une patrouille du 33th Fighter Group en mission Rhubarb au-dessus de la RN.117 dans le secteur de Puivert se fait sévèrement accrocher par deux affûts quadruples de 20 mm. Les Flakvierling viennent d’être installés dans le château qui domine la vallée et constitue une excellente plateforme de DCA. Jusque-là camouflés sous des filets imitant la pierre, les canons se dévoilent au moment où la patrouille les survole à très basse altitude. Ils abattent un Mustang et endommagent gravement un autre appareil, qui réussit à se traîner vers le nord pour se poser sur le ventre dans une zone moins accidentée.
Par chance, le pilote du second Mustang sera récupéré par un groupe de Résistants basés au château de Roques, entre Pamiers et Mirepoix. Ces hommes étaient en mission dans la région pour surveiller le tout récent déploiement d’une unité allemande qui préoccupe beaucoup l’état-major allié, à savoir la 3. Panzergrenadier. La Flak installée à Puivert appartient justement à cette unité.

Opération Pinces/Pincers
Branche nord
Massif du Carlit
– Plusieurs petits groupes de goumiers marocains, conduits par des montagnards du cru, commencent à pénétrer dans le massif à partir du secteur de Font-Romeu. Il a été jugé préférable de ne pas lancer l’infiltration du village de Porté-Puymorens, pour ne pas attirer l’attention des défenseurs du col situé à proximité. Avec les abondantes chutes de neige des jours précédents et une météo toujours capricieuse, la progression sera lente, mais ces conditions empêcheront à coup sûr tout repérage par l’ennemi et elles ne sont pas pour déplaire aux soldats marocains. Certains se réjouissent même de retrouver un climat proche de celui des sommets du Haut Atlas.

Dissolution
Usson (Aude)
– Dans un champ aux abords du village a lieu la cérémonie de dissolution du 4e Ranger Btn. Le bataillon ayant beaucoup donné depuis les plaines du Languedoc, cette décision avait été prise par l’état-major américain depuis quelques semaines, mais n’a été annoncée qu’après la victoire de l’unité, avec le concours de la Résistance, au col de Pailhères. Devant les villageois, un représentant de l’armée française et les maquisards qui terminent leurs préparatifs pour Pinces (grâce au matériel laissé par les Rangers), le major Roy Murray prononce un discours rappelant les faits d’armes du bataillon. Ses hommes pourront s’en prévaloir dans les unités où ils vont être à présent reversés.


6 février
En haute montagne
Alpe
s – Les hommes du 7e BCA postés dans l’avant-poste de la Tête de Soulore subissent encore ce jour deux contre-attaques italiennes. Cependant, les Français tiennent bon. En effet, pendant la nuit, ils ont reçu des munitions, transportées à dos d’éclaireur skieur, et ont pu évacuer les blessés.
Au refuge de la pointe du Sélé, les Alpini ont eux aussi reçu des renforts et des munitions, mais passent la journée à attendre une attaque qui ne vient pas.

Opération Pinces
Branche sud
Col de Pailhères
– Les hommes de Lucien Maury commencent leur progression sur le flanc est du Tarbésou, à l’abri des regards allemands, sous une neige qui n’arrête pas de tomber, même s’il ne fait pas trop froid. Ils doivent avancer plein sud en direction de la vallée d’Orlu, loin des lignes allemandes.

A l’honneur…
Vallée du Rhône
– Marcelle Choisnet devient la première femme pilote de l’Armée de l’Air à remporter une victoire en combat aérien. Dans toutes les unités où sont intégrées des “convoyeuses de chasse”, les attaques personnelles à base d’humour machiste ont cessé, les hommes prenant désormais au sérieux celles qui sont de plus en plus souvent leurs… ailières (féminin d’ailier).


7 février
En haute montagne
Alpes
– La meilleure défense, c’est l’attaque. Ainsi en a décidé le chef de bataillon Lorin, qui en a marre de prendre des coups. Aussi a-t-il planifié un assaut grand style pour s’emparer de la tête de la Canonnière. Pour ce faire, il a fait positionner les mortiers de 81 du bataillon sur le bord du plateau du lac Palluel. Il a aussi commandé un appui aérien, fourni pour l’occasion par la 6e EC. Les aviateurs, friands de nouveauté, ont décidé de tester pour la première fois des roquettes en lieu et place de leurs habituels montages de trois bazookas.
Dans un premier temps, l’assaut français s’enlise, en dépit de l’appui des mortiers qui tirent en limite de portée. Mais l’intervention de l’aviation est déterminante. Non que les roquettes soient particulièrement efficaces (le rapport des Chasseurs Alpins parlera d’un seul impact direct), mais l’effet sur le moral des Italiens est dévastateur. Ces derniers décrochent en abandonnant plusieurs blessés graves à la mansuétude des Alpins.
Le lieutenant Brunet, du GC II/6, témoigne : « Cet assaut à la roquette s’est révélé plus difficile que ce que nous envisagions. Au départ, nous pensions qu’une attaque contre un tel poste, sans doute dépourvu de DCA, serait facile. Nous n’avions cependant pas envisagé plusieurs aspects. Premièrement, l’altitude : à plus de 3 000 mètres, avec ce genre de relief, les vents latéraux sont bien plus violents, et ce n’est qu’à partir de la troisième attaque que nous avons pu en tenir compte correctement. Deuxièmement, notre approche avait tendance à s’effectuer beaucoup plus à plat qu’à basse altitude et la gravité n’influait tout simplement pas de la même façon que d’habitude sur la trajectoire de nos projectiles – l’un dans l’autre, la question fut réglée à l’instinct, en tenant compte des premiers dévers. Enfin, le dernier problème tenait à la topologie même de l’objectif : il ne s’agissait pas d’une cible posée sur un terrain plat, mais au sommet d’une crête. Nous avons vu certaines de nos roquettes passer simplement au-dessus et continuer vers le sommet voisin, ou taper en dessous, mais très loin, du coup, alors que l’écart sur terrain plat n’aurait été que de quelques mètres. Il n’empêche que, dans la neige, les explosions étaient assez impressionnantes, projetant de grands geysers de poudreuse et de glace dans les airs. Compte tenu de l’absence de DCA, nous avons pu ensuite effectuer plusieurs passages à la 12,7 ou au 40 mm (pour les Percherons), mais à la fin, les Italiens ont semblé décrocher et nos Alpins se rapprochaient trop de l’objectif pour que poursuivre nos tirs fût sans danger. »
Avec la prise du poste de la tête de la Canonnière, le 7e BCA contrôle maintenant fermement le fond de la vallée de Fressinières et contraint le 1° Reggimento à la défensive, d’autant que, plus au sud, le contact est maintenant bien établi avec le 22e BCA, qui a positionné depuis quelque temps déjà sa compagnie de choc de haute montagne sur la tête de Vautisse.
………
L’autre compagnie de choc de haute montagne de la 27e Division Alpine fait partie du 15e BCA. Mais si ce bataillon n’a pas attaqué la pointe du Sélé la veille comme les Alpini s’y attendaient, c’est que sa compagnie de choc a été envoyée prendre les Italiens à revers en réalisant l’escalade de l’Aile Froide, à presque 3 900 mètres d’altitude.
A l’aube, des A-20 de la 25e EB bombardent la pointe du Sélé, puis les mortiers de 160 de la division, arrivés la veille en fin de journée, matraquent rudement la pointe. Ils couvrent ensuite l’approche finale et l’assaut des Alpins. Le poste tombe en début d’après-midi, après que les derniers Alpini aient épuisé leurs munitions. Les hommes du 15e BCA font ainsi une douzaine de prisonniers, dont seulement deux valides.

Opération Pique/Pike
Préparatifs
Entre Aude et Ariège
– Le 179e Régiment de la 45e DI-US atteint son futur secteur d’opérations, à la jonction entre les 5. et 8. Fallschirmjäger-Rgt, qui s’appuient sur les hameaux du village d’Ascou et la forêt domaniale de La Fajolle. Les hommes n’auront guère le temps de prendre leurs aises sur un terrain de toutes façons très détrempé par la pluie et la neige fondue, car les prévisions météo permettent d’envisager à nouveau le lancement prochain de l’opération Pique.
………
Sud des Corbières – Dans ce secteur moins affecté par les intempéries, les hommes de la 85e DI-US lancent de petits coups de sonde pour tester le dispositif ennemi.

Opération Pinces
Branche nord
Massif du Carlit
– Les groupes d’infiltration du 1er GTM progressent dans le massif. Aucune patrouille ennemie n’est rencontrée et les Marocains en profitent pour aménager quelques dépôts et positions de repli. Les mules prouvent une nouvelle fois leur utilité en transportant ravitaillement et munitions pour les mortiers.


8 février
En haute montagne
Alpes
– La bataille n’est pas terminée, car les Français ne sont pas les seuls à disposer de spécialistes de la haute montagne. Les montagnards du 2e Bataillon du 1° Reggimento ont fait l’escalade de l’aiguille des Arias et se sont approchés de nuit de l’aiguille d’Olan, où se trouve un avant-poste du 15e BCA. Au matin, les Alpins sont rapidement débordés.
La prise de ce fortin de glace à plus de 3 300 mètres est une menace directe sur le flanc du 15e BCA. Les sections sont mises en alerte dans les différents refuges de la vallée de la Chapelle et l’on se hâte d’acheminer renforts et munitions vers les pics des Souffles, Turbat, le poste de l’Olan et celui de la cime du Vallon, en prévision d’une attaque.

Opération Pique/Pike
Relance
Sud des Corbières et Pays de Sault
– Le beau temps revient ! Et avec lui, les offensives redeviennent possibles…


9 février
En haute montagne
Alpes
– La bataille du massif de l’Olan continue. C’est l’Olan lui-même qui est la cible des Alpini, qui attaquent en pince : le long de la crête et en tentant de déborder les défenseurs par le glacier des Selettes. Mais les hommes du 15e BCA résistent et repoussent deux assauts grâce aux mitrailleuses et aux mortiers de 81 montés à dos d’homme au poste de l’Olan, mais aussi à ceux du pic Turbat et de la Cime du Vallon, qui assurent un soutien efficace.

Opération Pique/Pike
Lancement
Sud des Corbières et Pays de Sault
– Avec le retour du beau temps depuis deux jours et un terrain qui commence enfin à sécher, l’opération Pique/Pike peut démarrer. Elle s’ouvre classiquement par une préparation d’artillerie soignée, comme d’habitude avec les Américains. Pendant de longues minutes, canons, obusiers et mortiers matraquent les positions allemandes. Les grenadiers et parachutistes allemands s’abritent du mieux qu’ils peuvent dans les fortins en rondins édifiés au cours des semaines passées.
Après le déluge d’obus, une salve de fumigènes est tirée, puis l’infanterie s’élance. Dans la vallée du Rebenty, les fantassins américains doivent grimper vers les positions ennemies sur des pentes assez raides et leur tâche s’annonce difficile, d’autant plus que la préparation d’artillerie a abattu de nombreuses branches, voire des arbres entiers. La douzaine de chars légers Stuart M5 du 757e Tank Battalion ne peuvent être engagés que sur la petite route en lacets qui monte vers Espezel.
Dans les gorges de Pierre-Lys, le terrain ne permet pas un déploiement aisé de l’artillerie et les positions allemandes sont très bien camouflées. Il a donc été décidé de se limiter aux fumigènes, avant qu’un bataillon du 157e RI de la 45e DI-US, couvert par une compagnie du 3e Chemical Mortar Battalion, tente de progresser avec la plus grande prudence. Les Américains n’envisagent pas de percer dans ce secteur, mais veulent y fixer les défenseurs.
Dans le sud des Corbières, le terrain boisé et accidenté est exploité au mieux par les Allemands, qui n’ont pas hésité à creuser des tranchées dans le sol rendu meuble par les pluies des jours précédents. Les Sherman du 757e Tank Battalion ne peuvent apporter qu’un soutien limité et les observateurs placés en haut du pic de Bugarach ont du mal à distinguer alliés et ennemis dans les forêts en contrebas.
Le bilan en fin de journée est décevant : les progrès américains sont quasi nuls et les bombardements ont été coûteux en munitions.

Opération Pinces
Branche nord
Haute Ariège
– Les premières escouades du 1er GTM débouchent du massif du Carlit dans la vallée de l’Ariège, à hauteur du village de Mérens-les-Vals. Prenant contact avec la population grâce à leurs guides, les Marocains décident de ne pas passer à l’action immédiatement ; il faut dire qu’ils ont besoin de repos après cinq jours de progression pénible en haute montagne. À Font-Romeu, le colonel Leblanc est prévenu et planifie la suite des opérations pour s’emparer du col de Puymorens deux jours plus tard.
Pendant cette pause, les Marocains découvrent avec curiosité les chevaux de Mérens, petites montures rustiques et robustes à la robe noire, typiques de l’Ariège, bien loin des pur-sang arabes qu’ils ont l’habitude de voir en Afrique du Nord. Cette espèce a longtemps été utilisée comme cheval d’artillerie (notamment pendant la campagne de Russie de Napoléon)… mais aussi par les contrebandiers, dans leurs échanges avec l’Andorre et l’Espagne.


10 février
En haute montagne
Alpes
– Les Alpini du 2e Bataillon tentent à partir de 03h00 une nouvelle infiltration. Le combat se déroule d’abord en pleine nuit, dans la lumière fantomatique des obus éclairants, des traçantes et de leurs reflets sur la neige et la glace.
Au lever du soleil, les Mustang de la 6e EC interviennent à nouveau. Les Italiens tentent, dans un ultime élan, de se rapprocher de leurs adversaires pour gêner l’appui aérien, mais en vain. Les montagnards transalpins sont contraints de se replier en abandonnant de nombreux morts sur le champ de glace.

Opération Pique/Pike
Difficultés
Sud des Corbières et Pays de Sault
– Cette seconde journée de l’opération Pique est aussi laborieuse et coûteuse que la précédente. Les Allemands, surtout les parachutistes, démontrent leur opiniâtreté, n’hésitant pas à contre-attaquer quand l’occasion se présente. Le moindre gain de terrain se paie chèrement.

Renforts allemands
Foix
– Le général von Knobelsdorff, commandant du LXXVI. Armee-Korps, ordonne au Generalleutnant Gräser de rapprocher sa 3. Panzergrenadier du front et de prêter main forte à la 344. ID et la 3. Fallschirmjäger. Deux détachements vont ainsi être formés : le Kampfgruppe von Eckhardtstein, autour du 8. Panzergrenadier Rgt, devra se positionner dans le secteur de Saint-Paul-de-Jarrat, tandis que le Kampfgruppe Schäfer, regroupant le 29. Panzergrenadier Rgt et le 103. Panzer-Abteilung, se concentrera entre Chalabre et Puivert.


Notes
1- Malgré son nom français, ce liberty-ship appartenant à l’U.S. War Shipping Administration bat pavillon américain. La WSA gère les paquebots, navires de charge, pétroliers et unités plus petites construits dans le cadre de l’Emergency Program. Les navires angariés ou saisis par les Etats-Unis, eux, sont placés sous pavillon panaméen.
2- NDE – L’une des premières décisions de la Délégation Municipale mise en place par le NEF pour remplacer celle nommée par le président du Conseil Daladier à la suite de l’incendie catastrophique des Nouvelles Galeries, le 28 octobre 1938 (73 morts), avait été de débaptiser le quai du Port pour lui donner le nom de quai Maréchal Pétain. Après la Libération de la ville, tout aussi symboliquement, les nouvelles autorités municipales se sont empressées de rendre au quai du Port son nom d’origine, qu’il a gardé depuis.
3- Dans la Marine Marchande, le maître d’équipage, appelé familièrement “bosco”, est le patron des matelots “pont”. A bord des navires de charge, en plus de la direction des matelots et de l’inspection des apparaux de mouillage et du gréement (en particulier des treuils, cornes de charge et câbles afférents), il assiste le second-capitaine dans l’élaboration du plan de charge.
4- La verge d’une ancre est la tige qui relie l’organeau, où se fixe la chaîne, et les pattes de l’ancre. Suivant le type de l’ancre, la verge est fixe ou articulée.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Aoû 30, 2021 12:32    Sujet du message: Répondre en citant

Et on me dis que c'est moi qui suis méticuleux dans mes affrontements !!! Laughing

Citation:
La réserve de la 1. Armee devrait donc compter trois divisions mécanisées, tandis qu’une autre (la 15. Panzer) se trouve sur le front. Une force respectable, se dit Rundstedt, mais ce front continue à réclamer de nouvelles divisions, alors que les nouvelles du Front de l’Est ne sont pas bonnes et que dans la Manche, la belle saison finira bien par arriver…


Je me marre ! On pourrait carrément ajouter que Rundstedt devrait s'estimer de conserver ce qu'il a, et qu'il doit se battre pour cela.

Citation:
Le cours de l’Isère est donc maintenant tenu par trois Panzerdivisions (9. et 10. Panzer SS, 2. Panzer revenue de Lyon), tandis que la 21. Panzer, au sud de la rivière, garde un œil sur les Français tout en faisant la liaison avec le plateau du Vercors en compagnie de la 39. ID. Le 504. schw Pz abt et le 103. SS schw Pz abt sont en réserve.


Dans un secteur où, en 40, c'était les français qui tenaient dur. Comme quoi ...

Et on dit que seuls les russes se battent dans la neige !

Citation:
Dans le sud des Corbières, le terrain boisé et accidenté est exploité au mieux par les Allemands, qui n’ont pas hésité à creuser des tranchées dans le sol rendu meuble par les pluies des jours précédents.


Ils les ont étayés alors ? Parce qu'une tranchée dans un sol meuble, c'est un très beau effondrement à venir. Surtout dans le type de sol du secteur;

Citation:
NDE – L’une des premières décisions de la Délégation Municipale mise en place par le NEF pour remplacer celle nommée par le président du Conseil Daladier à la suite de l’incendie catastrophique des Nouvelles Galeries, le 28 octobre 1938 (73 morts), avait été de débaptiser le quai du Port pour lui donner le nom de quai Maréchal Pétain. Après la Libération de la ville, tout aussi symboliquement, les nouvelles autorités municipales se sont empressées de rendre au quai du Port son nom d’origine, qu’il a gardé depuis.


On rappelera que c'est à cause de cette tragique galéjade que ce sont des pompiers militaires à Marseille. Improvisation, mélange .. désastre. La Canebière bloquée par les badaux, les pompier sans leur matériel, l'employé des eaux qui coupe l'eau 2 blocs plus loin parce que ca tire ...
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loic
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MessagePosté le: Lun Aoû 30, 2021 13:09    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Citation:
Dans le sud des Corbières, le terrain boisé et accidenté est exploité au mieux par les Allemands, qui n’ont pas hésité à creuser des tranchées dans le sol rendu meuble par les pluies des jours précédents.


Ils les ont étayés alors ? Parce qu'une tranchée dans un sol meuble, c'est un très beau effondrement à venir. Surtout dans le type de sol du secteur;

Ouais, ce n'est pas même pas la mousson ! Les Corbières, c'est en général sec voire très sec (avec orages et forts ruissellements l'été). Du coup, une bonne pluie régulière en fait un sort normal.
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FREGATON



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MessagePosté le: Lun Aoû 30, 2021 13:20    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:

On rappellera que c'est à cause de cette tragique galéjade que ce sont des pompiers militaires à Marseille.

Tssss Tssss, à Paris ce sont des pompiers militaires, à Marseille ce sont des marins, le bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM) fait partie intégrante de la MN! Donc militaires certes, mais marins avant tout! Un certain nombre d'entre eux sont d'ailleurs affectés sur le Charles de Gaulle pour assurer sa sécurité. 8)
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Aoû 30, 2021 13:51    Sujet du message: Répondre en citant

Permet moi de m'inscrire en faux Loic. Juste, un sol comme celui des Corbières est dense, tassé parce que sec. En cas de fortes pluies, ou de percement, tu atteint la cohérence des terres, ce qui favorise un effondrement. Le bon exemple c'est le sable.
Ici, on n'est pas sur du sable c'est vrai. Mais de la roche, (source INFOTERRE). Avec dessus des marnes, qui sont imperméables, donc facilitent les déversements/gonflements/retrait. Très mauvais terrain pour le terrassement.

Voilà c'était la minute ch..te de l'ingénieur BTP !

Oui je sais Fregaton - Marin ... mais militaires aussi ! 8)
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Etienne



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MessagePosté le: Lun Aoû 30, 2021 14:02    Sujet du message: Répondre en citant

Tiens, revoici le château de Roques... Mériterait un coloriage, non? Laughing
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MessagePosté le: Lun Aoû 30, 2021 14:19    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Permet moi de m'inscrire en faux Loic. Juste, un sol comme celui des Corbières est dense, tassé parce que sec. En cas de fortes pluies, ou de percement, tu atteint la cohérence des terres, ce qui favorise un effondrement. Le bon exemple c'est le sable.
Ici, on n'est pas sur du sable c'est vrai. Mais de la roche, (source INFOTERRE). Avec dessus des marnes, qui sont imperméables, donc facilitent les déversements/gonflements/retrait. Très mauvais terrain pour le terrassement.

Voilà c'était la minute ch..te de l'ingénieur BTP !

Oui je sais Fregaton - Marin ... mais militaires aussi ! 8)


En tant qu'artilleur, je confirme qu'une tranchée non-étayée dépassant le mètre de profondeur est appelée à se combler quasi instantanément sous une frappe d'artillerie. En effet celle-ci comprendra pour partie des obus réglés pour exploser à retard ce qui aura l'effet d'un tremblement de terre pour les structures non renforcées (et même pour elles si la frappe est assez proche)
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MessagePosté le: Lun Aoû 30, 2021 19:05    Sujet du message: Répondre en citant

Ouais, OK, mais ce n'est pas Verdun non plus !
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Aoû 30, 2021 19:57    Sujet du message: Répondre en citant

Et on ne parle pas non plus de la cathédrale d'Honfleur. C'est juste qu'écrit comme cela on a l'impression que les Allemands ont creusés telles des taupes là où ils se trouvaient ! Laughing
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MessagePosté le: Lun Aoû 30, 2021 21:43    Sujet du message: Répondre en citant

Boarf non, quelques trous d'hommes et casemates par ci, des abatis par là...
Je laisse Casus rectifier si besoin.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Aoû 31, 2021 12:18    Sujet du message: Répondre en citant

Je m'en occupe. Pas grand-chose à faire.
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MessagePosté le: Mar Aoû 31, 2021 12:27    Sujet du message: Répondre en citant

11 février
En haute montagne
Alpes
– Le calme revient peu à peu : le 1° Reggimento de la Monterosa a visiblement abandonné l’idée de tomber sur le flanc des Français du 15e BCA. La topologie et les axes d’attaque possibles leur rendent la tâche trop difficile. En effet, alors que les Français – outre leurs puissants appuis terrestres et aériens – disposent d’une série de refuges juste sous la ligne de crête, leur assurant une logistique efficace, les Italiens sont tributaires d’une ligne de ravitaillement bien trop longue qui les handicape.
Devant cette situation, certains à l’état-major du 1° Reggimento commencent à réfléchir à un repli sur l’autre versant de la vallée de Vallouise, afin de protéger à terme les accès à Briançon et à la frontière.

Opération Pique
Acharnement
Sud des Corbières et Pays de Sault
– À force d’acharnement et grâce à une artillerie pléthorique, les Américains des 85e et 45e DI-US ont bien entamé la première ligne de défense allemande. Il n’y a que dans les gorges de Pierre-Lys que rien ne bouge, à part des échanges de tirs sporadiques.

Opération Pinces
Branche nord
Haute Ariège
– Au petit matin, les éléments infiltrés du 1er GTM, aidés par quelques maquisards qui ont rallié la veille, prennent en embuscade sur la N20 un convoi de ravitaillement du 5. Fallschirmjäger-Rgt. L’attaque est un succès, mais un side-car allemand arrive à s’échapper en direction de L’Hospitalet, où se trouve le QG du régiment. Devant un rapport assez confus, le commandant allemand pense tout d’abord à une attaque des seuls Résistants et estime pouvoir les neutraliser en envoyant une compagnie, tout en demandant la coopération des forces de police basées à Ax-les-Thermes. Il informe également son supérieur, le Generalmajor Walter Barenthin, qui commande la 3. Fallschirmjäger-Division à Tarascon-sur-Ariège.
En début d’après-midi, le commandant du 5. Fallschirmjäger-Rgt est prévenu par l’officier responsable de la défense du col de Puymorens que les « Africains » sont en train de monter la route vers sa position, venant des Pyrénées Orientales. Toutefois, ils semblent prendre leur temps, comme s’ils attendaient quelque chose…
Dans le même temps, le détachement envoyé à la chasse aux Résistants parvient à hauteur du village de Mérens et rend compte de la gravité de la situation : ce ne sont pas quelques résistants mal armés qui sont sur les arrières du régiment, mais au moins une centaine d’hommes bien entraînés et équipés de mitrailleuses et de mortiers. Grâce aux renforts venus d’Ax, l’ennemi a pu être repoussé dans la partie haute du village, libérant ainsi la route, mais il menace toujours celle-ci, ainsi que la voie ferrée.
À Tarascon, Barenthin est informé : la situation du bataillon défendant le col de Puymorens est intenable à court terme, même s’il pourrait probablement tenir encore quelques jours. Si ces diables de Marocains ont pu infiltrer autant d’hommes en plein hiver dans le massif du Carlit, alors d’autres sont susceptibles de suivre et les hommes bloqués dans la haute vallée d’Ariège n’auraient pas d’autre choix que de demander l’internement en Espagne, via l’Andorre. Par ailleurs, les Américains pourraient très bien percer le front entre Aude et Ariège dans les prochains jours. Barenthin autorise alors le repli du bataillon, ainsi que des gardes-frontières du Pas de la Case.
Avant d’ordonner un repli de nuit, l’officier allemand fait exécuter ses dernières instructions : une importante charge d’explosifs est mise à feu sous des rochers surplombant un virage en épingle de la RN20, en contrebas du col côté sud. La route se retrouve ensevelie sous plusieurs tonnes de pierres et de terre ; elle va rester inutilisable pour les véhicules pendant un bon moment, même si cet obstacle ne sera pas de nature à gêner les goumiers marocains et leurs mules. Les Allemands ont également pensé un moment à saboter le système de transport par câble qui conduit de la mine de fer de Pimorent à la gare de L’Hospitalet, mais ils préfèrent finalement réserver leurs derniers explosifs pour faire sauter une des entrées du tunnel ferroviaire hélicoïdal de Saillens (1), un peu plus bas dans la vallée.


12 février
Guerre aérienne
Région lyonnaise
– Si le calme semble être revenu sur le front terrestre, il n’en est pas de même dans les airs où l’USAAF porte un coup très dur à la logistique allemande, un peu par hasard. Lors d’un raid vers l’Allemagne de la 15e Air Force escorté par les 1er, 31e et 33e FG, un pilote du 31e FG aperçoit un aérodrome qui semble littéralement couvert d’appareils. Il avertit aussitôt son leader et le colonel Charles Mc Corkle, du 31e FG, conformément aux règles qui l’autorisent à abandonner une mission pour attaquer un objectif d’opportunité de valeur, ordonne à sa formation de larguer les réservoirs supplémentaires et d’attaquer.
Les Mustang à queue rayée du 31e FG tombent alors sur pas moins d’une centaine de Ju 52, Me 323 et autres appareils de transport rassemblés sur l’aérodrome de Lyon Bron. Deux des P-51 sont abattus par la Flak, mais sur le terrain, c’est un vrai massacre, comme le montrent les images des cinémitrailleuses des attaquants. Ayant perdu plusieurs dizaines de ses très précieux transports, la Luftwaffe va devoir revoir ses plans d’acheminement du ravitaillement dans le secteur.

Opérations Pique et Pinces
Acharnement (bis)
Sud des Corbières et Pays de Sault
– Quelques carcasses de chars légers Stuart M5 du 757th Tank Btn, endommagés ou détruits par les Pak-40 des parachutistes, sont échouées sur le plateau autour d’Espezel. Elles trouvent encore une utilité comme abris pour les GI's. Les Américains ont réussi à conquérir le village, dont la population a fui, et une hernie s’est ainsi formée dans la défense allemande. Mais de part et d’autre, dans les massifs boisés, la situation est toujours confuse.
À l’est de Quillan, les Américains ont progressé jusqu’à une ligne courant de Rennes-les-Bains à Saint-Louis-et-Parahou. Les GI's finissent de nettoyer les fortins des premières lignes allemandes. Mais les Américains ne peuvent plus abuser de leur supériorité en artillerie, car les positions des deux camps sont à présent beaucoup trop imbriquées, dans une région fortement boisée qui plus est.
À ce rythme-là, l’opération Pike va commencer à ressembler à ce qui se passe en Italie, sauf que le relief ne favorise pas le soutien de l’aviation.
………
Haute Ariège – Dans la journée, le gros du 1er GTM passe le col de Puymorens et commence à descendre en direction d’Ax-les-Thermes. Les éléments avancés, réfugiés sur les hauteurs du village de Mérens-les-Vals, ont regardé les Allemands se replier vers le nord, trop peu nombreux pour les retenir et ne désirant pas exposer la population à des représailles.
Les Allemands, respectant une tradition déjà bien rôdée dans les Pyrénées Orientales, font sauter chaque pont et multiplient les abattis, tout en laissant des éléments retardateurs. Alors qu’ils pensent un moment arriver à bloquer la vallée dans les gorges entre Mérens et Ax, deux douaniers autrichiens arrivent précipitamment de la vallée d’Orlu, où un groupe a été signalé. Cette fois-ci, ce ne sont pas des Marocains, mais les hommes du maquis de Picaussel, qui depuis quelques jours ont joué les isards (2) sur les flancs sud de la Dent d’Orlu (3). Ils ont ainsi pu contourner les lignes du reste du 5. Fallschirmjäger-Rgt établies en avant du village d’Ascou, sur la route du col de Pailhères. Leur présence constitue maintenant une menace sur les arrières du bataillon qui se replie vers Ax-les-Thermes.
………
Foix – Avec la chute imminente d’Ax-les-Thermes, indéfendable car située dans une cuvette, et la progression laborieuse mais réelle des Américains du côté de Quillan, les positions de la 3. FJD et de la 344. ID sont menacées. Les deux Kampfgruppen de la 3. Panzergrenadier Division reçoivent l’ordre de contre-attaquer le lendemain pour soulager ces deux divisions.
Le 5. Fallschirmjäger-Rgt doit se regrouper pour défendre la vallée d’Ariège et empêcher ou au moins ralentir la progression ennemie vers Tarascon. Il se trouvera de facto dans un compartiment de terrain isolé par le massif du Saint-Barthélemy (ou massif de Tabe). Le 8. Fallschirmjäger-Rgt, de son côté, devra garder le flanc ouest de la ligne de défense allemande au niveau de la succession de cols sur la N613, qui relie l’Ariège à l’Aude.


13 février
A l’arrière
Robert Capa, Carnets de Provence
« Le calme relatif sur la plus grande partie du front français depuis le début de l’année ne donne pas aux reporters matière à faire couler beaucoup d’encre. Mes confrères et moi errons, désœuvrés, cherchant à l’arrière quelque sujet à nous mettre sous la dent, ou plutôt sous la plume ; quelque image à immortaliser.
J’ai donc cheminé de village en village jusqu’à Montpellier, ramenant divers clichés et reportages sur la vie quotidienne des Français.
Ce qui paraît choquant, surtout pour nous autres Américains, c’est le manque d’infrastructures dans les petits villages. Ces manques sont évidemment aggravés par les destructions du fait des combats et par les généreux sabotages des Allemands en retraite. Dans nombre de localités, dès le matin, une queue se forme sur la place du village : des civils armés de toutes sortes de récipients et attendant le camion-citerne d’eau potable estampillé US Army. Les services médicaux sont également pris d’assaut de la sorte. Dès qu’un hôpital de campagne se monte quelque part, ou même quand apparaît un simple boy arborant un brassard d’infirmier, surgissent de toutes parts des civils blessés ou malades.
Mais à la campagne, les gens arrivent encore à se nourrir – dans les villes en revanche, subsister devient une lutte de chaque instant. J’ai rencontré un horloger qui s’est transformé en cireur de chaussures, gagnant ainsi quelque menue monnaie auprès des GI’s en permission afin de nourrir sa famille.
Loin du front, on trouve aussi de nombreux prisonniers en attente d’un transfert sur l’autre rive de la Méditerranée. On lit dans leur regard un mélange de défaite et de soulagement. S’ils ne sont pas blessés et pris en charge par le service de santé, on les retrouve parfois attelés à quelque tâche, souvent enterrer les morts, sous la garde de MP. Ces derniers sont d’ailleurs là plus pour les protéger d’une population hostile que les empêcher de s’évader. Certains prisonniers sont très jeunes, d’autres plutôt âgés. J’ai pu discuter ainsi en hongrois (ma langue natale) avec un prisonnier ayant plus de 50 ans. Il m’a raconté qu’il était encore paysan trois mois plus tôt dans un petit village du nom de Mönchof, à quelques kilomètres de la frontière autrichienne. Ses deux fils étaient morts en Russie et il croyait bien les suivre lorsque les feldgendarmes sont arrivés un beau matin et ont embarqué les derniers hommes du village.
Bref, ces dernières semaines, pas de grands récits d’héroïsme, plutôt des tranches de vie… J’ai honte de souhaiter un peu d’animation sur le front, sachant que si cela ferait mon bonheur, cela signifierait également mort d’hommes. »


Opération Pique
Des blindés en montagne
Sud des Corbières et Pays de Sault
– Les deux Kampfgruppen de la 3. Panzergrenadier se sont déplacés de nuit pour éviter d’être repérés par l’aviation alliée. Après quelques heures de repos, ils s’élancent pour tenter de repousser les Américains.
À l’ouest de Quillan, le Kampfgruppe von Eckhardtstein débouche de Bélesta. Quelques automitrailleuses Sdkfz 232 se présentent en premier, attirant l’attention des chars Stuart M5 stationnés dans le village d’Espezel. Ces derniers foncent dans leur direction, mais ont rapidement affaire à plus forte partie. En effet, quelques Jagdpanzer IV ont été intégrés au Kampfgruppe et les chars légers américains ne font pas le poids. Ils sont obligés de se replier, pendant que les fantassins du 8. Panzergrenadier-Rgt sautent des camions qui suivent le mouvement, pour prêter main forte aux parachutistes. Le flottement dans les rangs américains menace de tourner au vinaigre – les GI’s risquent d’être rejetés dans la vallée du Rebenty. Le commandant du 180e RI-US prend alors la décision de retirer ses hommes des environs du village puis fait appel à l’artillerie. Un déluge de feu met alors un terme à la contre-attaque allemande. En début d’après-midi, la situation s’est stabilisée : les blindés allemands se sont repliés à l’abri de la forêt de Bélesta et les lignes adverses sont à nouveau plus ou moins rectilignes, tandis qu’Espezel, partiellement en ruines, est devenu un no man’s land.
À l’est de Quillan, c’est le même scénario, mais à plus grande échelle. Le Kampfgruppe Schäfer engage plus de soixante blindés : environ quarante StuG III (canon de 75 mm/L48) et une vingtaine de Jagdpanzer IV, plus trois Panzer IV. Sous le couvert de la forêt domaniale des Fanges (une ancienne forêt royale), les blindés allemands s’engagent sur la route qui mène à Caudiès-de Fenouillèdes, via le col Saint-Louis. Cette menace ne peut être ignorée par le général Coulter (85e DI-US), car la liaison avec la 45e DI-US de son collègue Eagles serait sérieusement compromise. La quarantaine de Sherman et les quelques canons d’assaut M4A3 du 757th Tank Battalion, jusqu’à présent dispersés tout au long de la ligne de front dans les Corbières, sont rameutés en urgence. La bataille s’engage dans le secteur dégagé autour de Saint-Louis-et-Parahou. Même si les matériels se valent, les Allemands bénéficient de la supériorité numérique et de l’expérience de leurs tankistes. Au terme d’une série de féroces engagements entre blindés, le Kampfgruppe Schäfer a le dessus. Les blindés américains doivent rompre le combat, laissant de nombreuses épaves sur le terrain. La progression des chars allemands n’est stoppée que par l’engagement massif de l’artillerie de la 85e DI-US, dirigée à partir du pic de Bugarach. Pendant ce temps, profitant du retrait des chars américains, les fantassins de la 344. ID, soutenus par les hommes du 29. Panzergrenadier-Rgt, ont contre-attaqué et forcé les GI’s à reculer en plusieurs points du front.
En revanche, entre les secteurs d’Espezel et de Saint-Louis-du-Parahou, dans les gorges de Pierre-Lys, c’est toujours le statu quo. Les Allemands n’ont pas envisagé une seconde de contre-attaquer, car leurs adversaires sont aussi bien retranchés qu’eux.

Opération Pinces
Final
Haute Ariège
– Sur les routes des cols de Pailhères et du Pradel, les hommes du 179e Régiment de la 45e DI-US, qui butaient depuis cinq jours sur les positions des parachutistes, constatent que leurs adversaires se sont évaporés dans la nuit. Toutefois, les hommes du 8. Fallschirmjäger-Rgt n’ont pas lâché prise dans la forêt domaniale de La Fajolle. Un bataillon du 179e reprend la progression en direction d’Ax-les-Thermes et atteint la N613 qui permet de remonter vers l’Aude, via le col du Chioula. Un détachement est envoyé en reconnaissance dans cette direction, mais il se heurte à une défense allemande solidement installée, qui contrôle les lacets de la route en contrebas du col. Les GI’s n’insistent pas.
Les Américains pénètrent dans Ax-les-Thermes en début d’après-midi, à peu près au moment où, à l’autre bout de la ville, maquisards et goumiers font une entrée triomphale dans la petite station thermale. C’est la fin de l’opération Pinces.
Les représentants locaux de la Grenzpolizei (police des frontières de la Gestapo) se sont repliés vers leur siège de Luchon. Les hommes du 5. Fallschirmjäger-Rgt, quant à eux, n’ont fait que traverser la ville, pour tenter de se rétablir plus bas dans la vallée.


14 février
Opération Woodwork
Languedoc
– Les combats reprennent ce matin sur le plateau du Larzac. Dès le petit jour, les bombardiers des 310th, 321st et 340th BG s’en prennent aux positions allemandes entre La Cavalerie et Ceilhes et Rocozels. Ce bombardement est bientôt suivi de celui de l’artillerie divisionnaire des 7e et 88e DI-US.
Sur le plateau même, la 266. ID semble tenir le coup, mais il n’en est pas de même à l’ouest. Dans ce secteur, le 17e RCT, accompagné du 191st Tank Btn, s’empare du nœud routier de Ceilhes et Rocozels, forçant les grenadiers du 728. Rgt de la 708. ID à reculer sur leur deuxième ligne de défense, dans les collines.

Opération Pique
Faites donner l’aviation
Sud des Corbières et Pays de Sault
– La contre-attaque, la veille, des deux Kampfgruppen de la 3. Panzergrenadier a provoqué l’indignation de nombreux officiers des 45e et 85e DI-US, qui s’étonnent que l’aviation n’ait pas su traiter cette menace avant qu’elle ne leur tombe dessus. Les blindés allemands se sont repliés dans la nuit, mais il est décidé de faire appel au 320th Bombardment Group. À partir du milieu de la matinée, les lignes sont survolées par des squadrons de B-26, à la grande joie des GI’s. Les avions se succèdent pendant plusieurs heures, guidés par les observateurs au sol, pour traquer les panzers. La tâche n’est pas aisée, car ces derniers se sont camouflés et sont bien couverts par une DCA virulente.
Le secteur de Puivert reçoit une attention particulière, car une bonne partie de la logistique allemande passe par là. Mais la Flak installée dans le château a été renforcée et plusieurs appareils sont perdus, malgré les mises en garde des pilotes du 33th Fighter Group qui couvrent l’opération.
Le bilan de la journée est néanmoins encourageant : un certain nombre de véhicules allemands ont été détruits ou endommagés et les fantassins américains ont pu reprendre une partie du terrain perdu la veille, car l’ennemi a dû se terrer presque toute la journée.
………
Ax-les-Thermes – Sur la place Saint-Jérôme, pavoisée pour l’occasion, le colonel Leblanc passe ses troupes en revue et annonce leur prochain envoi dans les Alpes. Le transfert du 1er GTM prendra une quinzaine de jours.
La suite des opérations dans la haute vallée d’Ariège sera confiée au 179e RI de la 45e DI-US, assisté par une compagnie du 3rd Chemical Mortar Battalion et par le Bataillon de marche de Picaussel, qui reçoit cette appellation ce même jour. L’unité, commandée par Lucien Maury, doit à terme intégrer la 36e DI de l’armée française, actuellement en formation.
………
Montpellier – Le déploiement de la 7e Armée US est réorganisé. Le général Omar Bradley a décidé que le IVe Corps d’Armée de Patch prendra en charge le front dans la plaine de l’Aude et dans l’Hérault, tandis que le VIIIe Corps de Keyes commandera les unités engagées dans les zones plus accidentées dans le sud de l’Aude et en Ariège.


15 février
Renforts belges
Marseille
– Les quais d’Arenc voient débarquer en provenance d’Italie les derniers éléments de la 4e DI belge. Celle-ci est allée se positionner dans l’Ardèche. A leur côté se sont déployées deux divisions françaises : la 14e DI, remise des combats de décembre, et la 19e DI, tout juste opérationnelle. Cette dernière fait face à une partie de la 165. ID. Jugée encore un peu tendre, elle est solidement renforcée par les deux régiments de Chasseurs Ardennais.
Ces unités et la Brigade blindée Tancrémont constituent le 2e Corps belge, qui va tenir la rive ouest du Rhône. Ce mouvement permettra à l’US Army de dégager les 1ère et 28e DI-US. L’une va se repositionner dans la trouée de Carcassonne pour faire passer en réserve la 2nd Armored Division. L’autre va relayer la 10th Mountain Division dans le Massif Central.

Opération Woodwork
Languedoc
– L’action de la veille en direction de Millau n’avait pas d’autre but que d’attirer l’attention des Allemands au nord. Cependant, si la Blue Devil Division (88e DI-US) a reçu l’ordre de ne pas s’engager à fond, il n’en est pas de même pour la 7e DI-US, qui maintient la pression en direction de Cénomes, tandis que qu’une partie du 17e RCT trouve une solution de débordement en libérant Avène.
La prise de cette localité ferme la porte à un Kampfgruppe constitué de pionniers, de panzerjägers et du bataillon de fusiliers de la 708. ID. Ce KG ne peut cependant pas attaquer vers le nord-ouest, car il est fixé depuis le matin devant Lunas par une offensive du 32nd RCT, appuyée par le 27th FG. Des éléments de la JG 2 tentent de contrer l’appui américain et le combat s’engage. Le lieutenant Michael T. Russo, un vétéran du 522e FS, était déjà un des 12 as sur P-51A du 27th FG. Depuis, il n’avait plus comptabilisé de victoires. Mais aujourd’hui, aux commandes d’un des premiers P-51D reçus par son squadron, le lieutenant Russo aligne coup sur coup trois Bf 109, portant son score total à huit victoires confirmées.
La situation ne serait pas si grave pour la 708. ID si, au même moment, les Américains n’attaquaient dans deux autres secteurs. Le 53rd RCT de la Bayonet Division (7e DI-US) appuyé par les M-10 du 601st Btn, pousse sur deux axes pour s’emparer de Bédarieux, défendue par le 748. Grenadier Rgt. Et la 36e DI-US attaque la 327. ID dans le secteur de Saint-Chinian, appuyée par tout le 6th Artillery Group.

Opération Pique/Pike
De la méthode
Sud des Corbières et Pays de Sault
– Une nouvelle journée de chasse aux blindés allemands est au programme du 320th Bombardment Group. Pendant ce temps, les 45e et 85e DI-US reprennent leur progression méthodique ; plus question de se faire surprendre !
L’état-major allemand décide d’évacuer sur Mirepoix le dépôt de vivres de la 19. Armee installé à Couiza. Ce mouvement, même s’il s’effectue de nuit, ne passe pas inaperçu de la Résistance, prévenue par les habitants.
………
Ax-les-Thermes – Pendant que le Bataillon de marche de Picaussel fait le tour des villages et hameaux environnants, le 179e RI de la 45e DI-US se réorganise pour les opérations des jours à venir. Une compagnie est affectée à la surveillance du col du Chioula, tandis qu’une autre devra garder les cols de Pailhères et du Pradel et tendre la main au 180e RI, qui affronte toujours les parachutistes dans la forêt de Fajolle. Enfin, une reconnaissance sera menée en direction du nord, pour déterminer où les Allemands se sont installés.
Une partie non négligeable des effectifs du régiment devront assurer l’approvisionnement, y compris celui de la population, par les cols de Puymorens et de Pailhères, bien qu’ils soient toujours enneigés. La voie ferrée qui mène vers Bourg-Madame est en effet toujours inutilisable à cause des tunnels obstrués. Le génie s’est bien mis au travail pour remettre en état le tunnel de Puymorens, mais l’opération prendra au moins deux semaines. Et comme le matériel roulant a été évacué par les Allemands, rouvrir ce tunnel permettra surtout dans un premier temps aux véhicules de passer.
En attendant, il est impossible d’acheminer de l’artillerie pour soutenir le 179e Régiment, qui ne pourra compter que sur ses mortiers.


16 février
Opération Woodwork
Languedoc
– Au nord, la situation se calme sur le plateau du Larzac. Pour faire face à l’attaque de la 88e DI-US, le 38. SS-Panzergrenadier Rgt s’est mis en route entre Albi et Sainte-Affrique, comme le mois précédent. Les colonnes du régiment sont immédiatement attaquées par les Mustang du 86e FG, chargé de traquer les mouvements routiers sur les arrières ennemis. Les avions américains utilisent un mélange de cluster bombs et de roquettes de bazooka, montées par trois sous chaque aile, selon le bricolage imaginé par les Français. Ces attaques sont peu précises (le régiment ne perd qu’un seul Sturmgeschutz sur impact direct), mais elles n’en ont pas moins un effet dévastateur. Pour chaque camion détruit par mitraillage, beaucoup d’autres versent dans les fossés de drainage et sont abandonnés précipitamment par leurs conducteurs ou sont laissés sur place en dépit de dommages légers, pour être pris en charge plus tard par l’échelon auto de la division.
Plus au sud, le plan allié semble maintenant évident : il s’agit d’une attaque en pince des plus classiques visant à piéger la 708. ID. Au grand soulagement de certains jeunes soldats non aguerris, le 38. SS-PzGr Rgt reçoit donc l’ordre de stopper son mouvement afin d’économiser son potentiel. En effet, le 728. Grenadier Rgt semble tenir le coup dans les collines ; le Kampfgruppe de la 708. ID, après avoir été bousculé, a effectué une retraite maîtrisée vers La Tour sur Orb, où il maintient la porte ouverte pour le 748. Gr Rgt, qui a fixé les troupes de la 7e DI-US dans des combats urbains à Bédarieux. Si la 327. ID a dû reculer, elle contient très bien la 36e DI-US : le 596. Grenadier Rgt et les Panzerjägers défendent les reliefs au sud de Saint-Pons de Thomières et si Roquebrun a été débordé, le 597. Grenadier Rgt s’est rétabli sur Vieussan. Pour le moment, la seule mauvaise nouvelle pour l’état-major allemand est la présence d’éléments ennemis à Hérépian, qui force la 708. ID à retraiter vers le nord-ouest.

Opération Pique/Pike
De la méthode
Vallée d’Ariège
– La nouvelle ligne de défense du 5. Fallschirmjäger-Rgt a été localisée en avant du village de Luzenac, au niveau duquel la vallée se rétrécit fortement. En début de matinée, le 179e RI de la 45e DI-US se met donc en route vers le nord. La progression est prudente, car on craint des embuscades de tireurs ennemis cachés dans les reliefs boisés qui encadrent la route.
Au col du Chioula, un audacieux coup de main permet aux Américains de surprendre les Allemands. Ceux-ci doivent décrocher vers le col de Marmare, plus haut sur la N613.


17 février
Opération Woodwork
Languedoc
– Au nord, les combats entre le 728. Gr Rgt et le 17e RCT se déroulent à présent sur une ligne Cénomes - Tauriac de Camarès. Ce nouveau recul du 728. Rgt reste contrôlé, mais il entraîne le décrochage du reste de la 708. ID.
Au sud, la 327. ID semble tenir le coup face à la division du Texas, en dépit d’une supériorité écrasante en artillerie de la 36e DI-US. Il est vrai que les Allemands ne savent pas que, tout comme la 88e DI-US, les Texans ont reçu l’ordre de ne pas s’engager à fond afin de ne pas susciter de réaction allemande disproportionnée.

Opération Pique/Pike
De la méthode (toujours)
Sud des Corbières et Pays de Sault
– Le 180e RI de la 45e DI-US a réussi à reprendre pied sur le plateau autour d’Espezel. Dans la forêt domaniale de La Fajolle, les parachutistes du 8. Fallschirmjäger-Rgt sont lentement repoussés vers Camurac et Belcaire. Du coup, la compagnie qui garde le col de Marmare, sur la N613, doit se replier vers Prades pour éviter d’être coupée du régiment.
À l’est de Quillan, le 337e RI de la 85e DI-US approche de Saint-Julia-de-Bec et le 338e de Rennes-le-Château.
………
Mirepoix – Un raid de l’aviation américaine détruit le pont de la N119 sur le Grand Hers (ou Hers-Vif), compliquant ainsi la logistique de la 19. Armee allemande, qui vient de redéployer dans la ville le dépôt de vivres installé auparavant à Couiza.
………
Vallée d’Ariège – Le bouchon allemand installé à Luzenac aura retenu les Américains presque deux jours. Ces derniers pensaient avoir trouvé la parade en envoyant une compagnie emprunter la route des corniches, qui suit le flanc nord de la vallée à presque 900 mètres d’altitude, pour se rabattre ensuite dans le dos des défenseurs. Dans ce secteur, en effet, les parachutistes ne pouvaient pas s’appuyer sur la végétation clairsemée et un relief trop uniforme. Mais c’était compter sans la présence de mortiers allemands dans les ruines du château de Lordat, qui ont pris pour cible les soldats qui tentaient de déborder la défense. Il a fallu attendre l’intervention des mortiers américains, notamment les “Four-Deuce”, pour débloquer la situation.
Au-dessus de Luzenac, une curieuse installation de wagonnets aériens attire l’attention des GI’s. Il s’agit du téléphérique permettant l’acheminement vers l’usine de Luzenac de la production de la carrière de talc de Trimouns, l’une des plus importantes et une des plus hautes du monde, à plus de 1 600 mètres d’altitude. En cette période hivernale, l’activité d’extraction est à l’arrêt, mais l’usine fonctionnait tant bien que mal sur les stocks accumulés, du moins avant que la vallée ne devienne un champ de bataille.


18 février
Opération Woodwork
Languedoc
– Au nord, le 17th RCT de la 7e DI-US trouve des positions allemandes désertées, ou presque. En effet, devant le risque d’être tourné au nord par les blindés du 191st Tank Btn, le 728. Grenadier Rgt a retraité pendant la nuit jusqu’au secteur de Fayet, en semant derrière lui nombre de coupures et éléments retardateurs que les hommes du 17th RCT mettront la journée à éliminer.
Un peu à l’ouest de Lunas, le 32nd RCT, après une journée à assurer son secteur, retrouve le contact dans les collines avec les pionniers et les Panzerjägers de la 708. ID.
Le 53rd RCT passe la journée à nettoyer le secteur de Bédarieux, que le 748. Gr Rgt a abandonné. Pendant ce temps, les blindés du 601st TD Btn poussent sur la route au-delà de Lamalou-les-Bains et de Poujols sur Orb, créant une menace sur les arrières du 597. Gr Rgt de la 327. ID. Cette menace débloque la situation pour le 141e RCT de la 36e DI-US. En fin de journée, les chasseurs de chars font leur jonction avec l’infanterie vers Saint-Martin de l’Arçon.

Opération Pique/Pike
Pas deux fois
Sud des Corbières et Pays de Sault
– Les deux Kampfgruppen de la 3. Panzergrenadier Division tentent de rééditer leur exploit du 13 février en lançant de violentes contre-attaques, mais les Américains ne se laissent plus surprendre. La progression des Sherman est couverte par l’artillerie et les fantassins, et l’aviation est sollicitée à la moindre alerte. Les blindés allemands ne peuvent que tendre quelques embuscades, mais ils reculent inexorablement.
………
Vallée d’Ariège – Après avoir subi bien des embuscades et dû dégager la N20 de nombreux arbres abattus, le 179e RI de la 45e DI-US, laissant le plateau de Beille sur sa gauche, atteint le nouveau point de repli du 5. Fallschirmjäger-Rgt, au niveau du village de Sinsat. À cet endroit, la vallée est très encaissée et surplombée par les rochers de la Mirouge, qui fournissent une bonne position de tir pour les mortiers allemands, bien guidés par des observateurs basés dans la chapelle Saint-Barthélemy, sur l’autre versant. En arrière de la position, quelques canons sans recul viennent compléter le dispositif. La route des corniches, toujours suivie par une partie du régiment américain, est elle aussi coincée entre ces mêmes rochers (mais de l’autre côté) et les contreforts du pic de Han. Les parachutistes et leurs mortiers s’y sont également installés.


19 février
Opération Woodwork
Languedoc
– Depuis la veille, l’état-major allemand voit clairement qu’un trou est en train de se former à la jonction des 327. et 708. ID. Non que cette trouée soit inquiétante : le 104. Panzergrenadier Rgt de la 15. Panzer est positionné sur les arrières et toute la 14e SS-PzGr se tient prête. Mais la situation nécessite quand même un redéploiement.
La défense de Saint-Pons de Thomières est donc laissée aux mains du seul 596. Rgt, tandis que le Kampfgruppe divisionnaire de la 327. ID va se repositionner pour défendre les collines au sud de Castanet-le-Haut, à nouveau au contact de la 708. ID. Enfin, le dernier régiment de grenadiers de la 327. ID est chargé de barrer la D14 et ses environs, au nord-ouest d’Olargues.

Opération Pique/Pike
Peu à peu…
Pays de Sault
– À l’ouest de Quillan, le dispositif allemand décroche franchement vers Bélesta et Puivert. Le repli se fait toutefois sans panique, s’appuyant sur tous les reliefs et en laissant des routes encombrées d’arbres abattus pour retarder l’ennemi. L’objectif des Allemands dans ce secteur est de s’installer sur la ligne de défense qui court le long du massif du Plantaurel, en cours d’aménagement depuis plusieurs semaines.
Un bataillon américain s’engage sur la N613 en direction de Quillan, dont l’encerclement commence à se dessiner.


20 février
Guerre aérienne
Lyon
– La Luftwaffe a convié un parterre de correspondants de guerre pour fêter la 2 000e victoire de la JG 2, obtenue contre un B-17 du 99e BG qui s’est écrasé dans le secteur de Chambéry. Les photos montreront le spécialiste numéro un des Viermot de l’escadre, Egon Mayer, debout sur l’aile du monstre, en train d’examiner la carcasse.
Les journalistes présents ne se doutent cependant pas des états d’âme de l’as. Il pense aux pertes inutiles subies au-dessus de ce front, compte tenu de la supériorité alliée, alors que, pour lui, le vrai combat est au-dessus du Reich, contre les formations alliées qui ravagent quotidiennement les villes allemandes, tuant des civils innocents. Il est revenu à ses oreilles la plaisanterie berlinoise selon laquelle Göring peut à présent être appelé… Meyer, puisqu’il ne peut visiblement empêcher ni les Américains ni les Anglais de bombarder le territoire allemand. Mayer ne sait pas s’il doit en rire ou en pleurer.

Opération Woodwork
Languedoc
– Les combats se calment peu à peu. Dans le camp allemand, on est plus que satisfait : la 1. Armee a sorti d’affaire une division en cédant simplement une petite vingtaine de kilomètres dans les collines. On apprécie également le comportement des 327. et 266. ID qui n’ont pas cédé de terrain, même la 327. ID a dû se redéployer un peu en arrière. Enfin, Millau n’est toujours pas tombé. Cette stabilisation du front a pu être obtenue sans même faire intervenir la moindre unité mécanisée des réserves qui ont été péniblement reconstituées, après une fin d’année 1943 des plus difficiles.

Opération Pique/Pike
Tourisme
Sud des Corbières
– Au nord-est de Quillan, les hommes du 338e RI de la 85e DI-US atteignent Rennes-le-Château. Les plus cultivés ou les plus curieux restent interloqués devant la tour Magdala, bâtie sur le modèle des tours médiévales dont la région ne manque pas, mais dont l’état de conservation est remarquable. Et pour cause, elle a été bâtie au tout début du siècle à l’initiative du mystérieux abbé Saunière, grâce à son non moins mystérieux trésor. Ce passage des troupes américaines contribuera à faire connaître la légende aux Etats-Unis et sera à l’origine de nombreuses visites touristiques dans les années soixante.
………
Vallée de l’Aude – La décision d’évacuer Quillan est prise par le commandant du LXXVI. Armee-Korps. Dans les gorges de Pierre-Lys, les défenseurs préparent leur repli en dynamitant des rochers pour obstruer la route et en faisant s’effondrer une des entrées d’un des nombreux tunnels de la voie ferrée.
………
Vallée d’Ariège – Au bout de deux jours de tentatives infructueuses, les Américains admettent qu’ils sont dans l’incapacité de faire sauter le bouchon mis en place par le 5. Fallschirmjäger-Rgt au niveau de Sinsat. Le départ du 1er GTM, des Rangers et de la 1st SSF se fait cruellement sentir : déborder par les flancs de la vallée, voire par la montagne en direction du Vicdessos se révèle au-dessus des moyens du 179e Régiment, même si les Allemands ne pourraient probablement pas s’opposer à un tel mouvement. La bataille dans l’Aude mobilise l’essentiel des forces et l’approvisionnement, principalement en munitions pour les mortiers, n’arrive pas à suivre la consommation soutenue à laquelle sont habitués les GI’s. Les opérations en vallée d’Ariège s’arrêtent donc pour le moment.


Notes
1- Ce type de tunnel en boucle permet de gagner de l’altitude sur une distance relativement courte.
2- On rencontre ce cousin du chamois dans les Pyrénées, les Apennins et les monts Cantabriques (en Espagne).
3- Après la guerre, ce sommet (dont le vrai est nom est pic de Brasseil) deviendra un site d’escalade réputé.
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Etienne



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MessagePosté le: Mar Aoû 31, 2021 15:53    Sujet du message: Répondre en citant

au 28:
Citation:
On apprécie également le comportement des 327. et 266. ID qui n’ont pas cédé de terrain, même la 327. ID a dû se redéployer un peu en arrière.

Manquerait pas un "si"? Wink
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Aoû 31, 2021 16:59    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
deux douaniers autrichiens arrivent précipitamment de la vallée d’Orlu, où un groupe a été signalé.


Je crains de ne pas comprendre ...

Citation:
Quelques automitrailleuses Sdkfz 232 se présentent en premier, attirant l’attention des chars Stuart M5 stationnés dans le village d’Espezel. Ces derniers foncent dans leur direction, mais ont rapidement affaire à plus forte partie. En effet, quelques Jagdpanzer IV ont été intégrés au Kampfgruppe et les chars légers américains ne font pas le poids.


Plusieurs redites, pour un certain nombre de facilité !

Citation:
Ils sont obligés de se replier, pendant que les fantassins du 8. Panzergrenadier-Rgt sautent des camions qui suivent le mouvement, pour prêter main forte aux parachutistes. Le flottement dans les rangs américains menace de tourner au vinaigre – les GI’s risquent d’être rejetés dans la vallée du Rebenty. Le commandant du 180e RI-US prend alors la décision de retirer ses hommes des environs du village puis fait appel à l’artillerie. Un déluge de feu met alors un terme à la contre-attaque allemande. En début d’après-midi, la situation s’est stabilisée : les blindés allemands se sont repliés à l’abri de la forêt de Bélesta et les lignes adverses sont à nouveau plus ou moins rectilignes, tandis qu’Espezel, partiellement en ruines, est devenu un no man’s land.


Tant de repli, ca sent la retraite pour ceux qui ont reculé, même tactiquement.

Citation:
Mais la Flak installée dans le château a été renforcée et plusieurs appareils sont perdus, malgré les mises en garde des pilotes du 33th Fighter Group qui couvrent l’opération.
Le bilan de la journée est néanmoins encourageant : un certain nombre de véhicules allemands ont été détruits ou endommagés et les fantassins américains ont pu reprendre une partie du terrain perdu la veille, car l’ennemi a dû se terrer presque toute la journée.


Je dois concéder,que se perdre sur le Larzac ...

Citation:
L’une va se repositionner dans la trouée de Carcassonne pour faire passer en réserve la 2nd Armored Division. L’autre va relayer la 10th Mountain Division dans le Massif Central.


On ira .... où tu voudra quand tu voudra ...

Citation:
Les avions américains utilisent un mélange de cluster bombs et de roquettes de bazooka, montées par trois sous chaque aile, selon le bricolage imaginé par les Français.


On est pas encore passé aux roquettes sur rails ? OTL, elles arrivent en 44 !
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C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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patzekiller



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MessagePosté le: Mar Aoû 31, 2021 17:23    Sujet du message: Répondre en citant

tout à la fin

"Le départ du 1er GTM, des Rangers et de la 1st SSF se font cruellement sentir :"
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