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1940 - La France continue la guerre
 
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L'odyssée du soldat Victor, par Etienne
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ChtiJef



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MessagePosté le: Jeu Avr 08, 2021 13:43    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:
Casus Frankie a écrit:

– Ah oui, le San-Antonio ne vous a pas attendus…

Le San-Antonio a mis le paquet!

Oui, dard-dard !
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FREGATON



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MessagePosté le: Jeu Avr 08, 2021 13:50    Sujet du message: Répondre en citant

ChtiJef a écrit:
Ce 23h15 est en GMT+1, heure légale en France toute l'année à l'époque et donc il fait nuit.

Il y à déjà heure d'été/heure d'hiver depuis une loi de 1923. On est bien en GMT+1 l'été mais on retourne en GMT l'hiver.
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La guerre virtuelle est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux civils.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Avr 08, 2021 14:02    Sujet du message: Répondre en citant

ChtiJef a écrit:
Hendryk a écrit:
Casus Frankie a écrit:

– Ah oui, le San-Antonio ne vous a pas attendus…

Le San-Antonio a mis le paquet!

Oui, dard-dard !


Bravo pour avoir trouvé une réponse adéquate à cette joke un peu private pour les plus jeunes, sans doute…
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Casus Frankie

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ChtiJef



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MessagePosté le: Jeu Avr 08, 2021 14:06    Sujet du message: Répondre en citant

FREGATON a écrit:
ChtiJef a écrit:
Ce 23h15 est en GMT+1, heure légale en France toute l'année à l'époque et donc il fait nuit.

Il y à déjà heure d'été/heure d'hiver depuis une loi de 1923. On est bien en GMT+1 l'été mais on retourne en GMT l'hiver.

Oui, c'est ça.
Et depuis l'Occupation, on est est GMT+1 l'hiver, et +2 l'été.
Pour que les touristes allemands soient pas trop dépaysés sur nos plages.
A noter que "l'heure allemande" a été adoptée par Franco et que c'est pour cette raison, paraît-il que les Espagnols déjeunent en début d'après-midi
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Avr 08, 2021 14:09    Sujet du message: Répondre en citant

ChtiJef a écrit:
Et depuis l'Occupation, on est est GMT+1 l'hiver, et +2 l'été.


Inexact, jeune homme Wink.
On était en GMT+1 toute l'année jusqu'à la crise pétrolière "du Kippour" de 1973/74.
A cette époque on a introduit le GMT+2 l'été, "En France on n'a pas de pétrole mais on a des idées".
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ChtiJef



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MessagePosté le: Jeu Avr 08, 2021 14:20    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
ChtiJef a écrit:
Et depuis l'Occupation, on est est GMT+1 l'hiver, et +2 l'été.


Inexact, jeune homme Wink.
On était en GMT+1 toute l'année jusqu'à la crise pétrolière "du Kippour" de 1973/74.
A cette époque on a introduit le GMT+2 l'été, "En France on n'a pas de pétrole mais on a des idées".

N'empêche que je me demande toujours - je crains de ne pas avoir la réponse - pourquoi on n'est pas revenu à GMT à la Libération ... Rolling Eyes Rolling Eyes Rolling Eyes
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ChtiJef



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MessagePosté le: Jeu Avr 08, 2021 14:21    Sujet du message: Répondre en citant

Le San-Antonio a-t-il un commissaire à bord ? Whistle Whistle
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delta force



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MessagePosté le: Jeu Avr 08, 2021 14:50    Sujet du message: Répondre en citant

avec en assistance un remorqueur nommé Bérurier ?
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houps



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MessagePosté le: Jeu Avr 08, 2021 17:28    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
On parle des allemands auquel Victor a échappé - d'où mon pluriel ?


J'avais cru comprendre qu'il s'agissait de Victor. Question

Pour le remorqueur attendant le San-Antonio, il s'agit d'un rafiot surnommé "le Gros". On ne sait trop pourquoi. L'envergure de son capitaine ?
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Quand un PDG fait naufrage, on peut crier "La grosse légume s'échoue".
Une presbyte a mauvaise vue, pas forcément mauvaise vie.
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borghese



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MessagePosté le: Jeu Avr 08, 2021 18:26    Sujet du message: Répondre en citant

delta force a écrit:
avec en assistance un remorqueur nommé Bérurier ?



Une simple pinuche euuuuh Péniche.
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ChtiJef



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MessagePosté le: Ven Avr 09, 2021 13:32    Sujet du message: Répondre en citant

L’important est que le San-Antonio ne se retrouve jamais trop près de gars du 113. Une méprise est vite arrivée Embarassed
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Avr 09, 2021 15:37    Sujet du message: Répondre en citant

22 juin
Bienvenue en AFN
Casablanca, 17h00
– Après son évasion spectaculaire de Saint-Nazaire, le Jean-Bart entre dans le grand port marocain.
A quai, la passerelle de coupée laisse descendre un petit groupe d’hommes bien peu marins, militaires et civils : les passagers extra-ordinaires du cuirassé. A la vue d’un képi étoilé sous lequel se dresse un homme, un bras en écharpe, un soldat court chercher l’officier de jour, qui arrive tout essoufflé.
– Mes respects, mon général. Sous-lieutenant Pinaud, à votre service.
– Repos, lieutenant. Et que pouvez-vous pour mon service ? Et celui de mes compagnons de voyage ?
– Euh… Déjà vous emmener au QG des arrivées, mon général, pour vous y faire enregistrer. L’officier sur place vous donnera des indications pour la suite. Pour cela, on peut vous aider à transporter vos bagages.
– C'est loin ?
– Assez, deux kilomètres environ.
– Vous n'avez pas de véhicule ?
– Si, un autocar, mais pas de chauffeur : il est tombé malade soudainement, indigestion ou plutôt dysenterie, je le crains.
– Qu’à cela ne tienne : le soldat qui nous accompagne est chauffeur, il nous a conduit de Rennes à Saint-Nazaire en car.
– C’est le ciel qui nous l’envoie ! Non seulement l’autocar était inutile, mais il nous encombrait ! Allons-y, je vous accompagne, car il faudra ensuite le conduire au parc des véhicules.

Guidé par l'officier, le petit groupe s’achemine vers une traverse perpendiculaire au quai, où stationne un autocar Laffly d’un âge indéterminé et guère vaillant d'apparence. Henri Victor s’installe au volant, met le contact, vérifie les jauges et compteurs, et lance le démarreur. Petits soubresauts, le moteur hoquette puis s’ébroue comme un vieil âne fatigué de vivre. Il n’ira probablement plus très loin, mais on ne lui en demande pas tant, le principal est déjà d’aller au QG, puis… Quelque part dans Casablanca, sûrement.
Bagages chargés, passagers installés, le car démarre doucement, suivant les indications de Pinaud, qui l’amènent devant un grand bâtiment blanc, d’un style assez colonial et très 19e siècle. Les occupants descendent, Pinaud interpelle un soldat pour garder le véhicule et les bagages, fait signe de le suivre et entre résolument dans la bâtisse par une grande porte sculptée à l'orientale. Dans le grand hall, des bureaux ont été installés, visiblement à la hâte. Une tête de lieutenant de l’infanterie coloniale se lève.
– Pinuche ! Tu pourrais frapper avant d’entrer, vais t’apprendre les bonnes manières… Oh, pardon mon général ! Mes respects, mon général.
– Pinuche ? Amusant comme surnom. Repos, messieurs.
– Mon général, que puis-je…
– Je suis le général de brigade Pierre Tarrit, 1ère DLINA. Nous arrivons de Saint-Nazaire, lieutenant, et nous ne savons pas où nous devons aller, même si je connais le pays pour y avoir servi à plusieurs reprises.
– Mais… Aucun navire de transport venant de Saint-Nazaire ne m’a été signalé !
– Certes, nous sommes venus avec le
Jean-Bart.
– Ah diable, son histoire était déjà assez étonnante, j’ignorais qu'il avait emmené des passagers !
– Nous ne sommes que les sept ici présents, cela s’est fait à la dernière minute.
– Je comprends. Je peux vous loger à l’hôtel Excelsior en attendant d'avoir des informations du GQG sur votre affectation.
– Très bien, l’Excelsior, je connais, merci. Mon ordonnance, l’adjudant Plombez, que voici, m’accompagnera. Ma blessure nécessite son aide.
– Bien sûr mon général, ça ne pose pas de problème. Voulez-vous passer à l’hôpital pour des soins ? Je vois qu’il y a aussi un autre blessé…
– Nous avons été très bien soignés à bord, lieutenant, cela devrait aller pour le moment.
– Bien, mon général. Mon adjoint va prendre toutes vos coordonnées et celles de votre ordonnance, puis je vais appeler pour une voiture…
– Attends, Crochez,
intervient Pinaud. Le soldat qui est là est chauffeur d'autocar, c'est lui qui nous a amenés. Je ne sais pas où tu comptes loger le capitaine, le lieutenant et les civils, mais on pourrait faire une tournée, d’autant plus que les bagages sont dans le car.
– Ah ? Merci Pinu… Pinaud. On devrait avoir du travail pour vous, soldat, mais je vais d’abord continuer ma… revue. Mon capitaine ?
– Capitaine Le Bars. J’ai été chargé d’évacuer les véhicules du parc de Rennes, mais j’ignore quelle sera ma prochaine affectation. Le soldat Victor est temporairement sous mes ordres, et le contingent de matériel et d’hommes arrive par les cargos
San-Antonio et Cens. Nous avons doublé le premier, qui devrait arriver demain ou après-demain, je pense, mais j’ignore tout du Cens.
– Bon à savoir, ça. Auriez-vous les listes de ce qui a été embarqué ? Ça nous aiderait pour préparer les réceptions et affectations.
– Oui, bien sûr… Tenez, mais il vous faudra le recopier, j’en ai encore besoin.
– Parfait ! Massini !
– Mon lieutenant ?
– Recopiez donc cette liste, et tant que vous y êtes, prenez note des états du capitaine… Mon capitaine, je pense pouvoir vous loger également à l’Excelsior, cela simplifiera le transport, comme pour vous, lieutenant ?
– Delasalle Hubert, du Groupe de Chasse II/8. Voici mes papiers. Si possible, je souhaite voir rapidement un médecin de l’Armée de l’Air, pour qu’il puisse évaluer mon état et me dire quand je pourrai revoler !
– J’allais vous le suggérer. Du moins, d’aller à l'hôpital, mais on va se renseigner à la base de Cazès. Messieurs les civils ?
– Ingénieur des Mines Chaprot, du Génie civil, mon secrétaire et assistant, M. Teste.
– Ah ! Je pense que l’on va également avoir rapidement besoin de vos talents, Messieurs, car nous manquons énormément d’infrastructures ! Tout est à construire, ici… Bon, je vous envoie aussi à l’hôtel Excelsior, il n’y aura qu’un seul voyage. Vous voudrez bien donner vos coordonnées à mon adjoint… Il ne me reste plus que le chauffeur.
– Soldat de seconde classe Victor Henri, du 1er Groupe Régional de Transport, 3e Cie, 1er Train Auto. Heu, mon nom, c’est Victor, mon lieutenant.
– Merci. Vous êtes donc chauffeur de car ?
– Et de poids lourd, mon lieutenant. Dans le civil, mon dernier emploi était chauffeur de maître, et c’est ce que je faisais pour les officiers de Rennes lorsque le capitaine nous a débauchés.
– Diable ! C'est à noter pour plus tard… Pour le moment, nous avons surtout besoin de chauffeurs de camion et d’autocar, donc si le capitaine le permet, je vous affecterais volontiers temporairement au parc de véhicules de Casa.
– Pas de problème, lieutenant.
– Parfait ! Quand toutes ces inscriptions seront terminées, Victor, le lieutenant Pinaud vous guidera jusqu'à l’Excelsior, puis au parc, à Anfa, où il vous mettra entre de bonnes mains.
– A vos ordres, mon lieutenant.

Après les formalités, tous remontent dans le vieil autocar, qui démarre sans sourciller. Cependant, rendu prudent par sa récente expédition, Victor le ménage, et c’est doucettement que le Laffly achemine ses passagers jusqu’à l’hôtel. Celui-ci, conçu par l’architecte Delaporte, est de pur style néo-mauresque. C’était aussi, avant la guerre, la villégiature préférée de Saint-Exupéry, entre autres. Passagers et bagages confiés au personnel de l’hôtel, Pinaud guide Victor vers l’ouest à travers les méandres de la ville. Debout à côté du chauffeur, il montre à celui-ci les itinéraires possibles sur une carte déployée sur la droite du tableau de bord, avec force explications. Ici, un raccourci peut prendre beaucoup plus de temps, vu la largeur des rues. Autant prendre les grands axes, tracés pour la circulation automobile.
Le parc automobile est situé entre le quartier même d’Anfa, richement doté de villas, et le terrain d’aviation du Camp Cazès. Un mur d’enceinte affirme immédiatement le côté militaire de l’établissement, constitué d’un bâtiment regroupant l’administration et les services, d’un autre pour les résidents, et de multiples garages ou hangars de petite taille. Pinaud doit y être connu, car la sentinelle à l'entrée, le voyant, lève la barrière sans autre forme de procès. Victor gare l’autocar comme il peut, suivant les indications du lieutenant et d’un mécanicien faisant des signes, puis il descend à la suite de l’officier pour se diriger vers les bureaux.
– Ah ! Pinaud… J'ai vu arriver le Laffly, Dumont est remis ?
– Ah non, mais je t’ai trouvé une nouvelle recrue ! Le soldat Victor, que voici. C’est lui qui a ramené le car, avec douceur et prudence, je dois dire.
– Ah ? Vous êtes chauffeur dans le civil ?
– Oui, de maître, mais j’ai aussi mon permis poids lourd.
– Chauffeur de maître ? Diantre ! Quelles automobiles ?
– Oh, pas mal… Peugeot, Delahaye, Hotchkiss pour ne citer que les plus récentes. J'ai eu mon permis en 19, et la médaille d’or de l’Automobile-Club du Nord en 32.
– Belles références, si c’est exact. Mais ça ne doit pas figurer sur vos papiers militaires, je suppose ?
– Non, uniquement les mentions automobiles et poids lourd.
– Tu peux lui faire confiance, Gaston. D’après ce que j’ai entendu, il conduisait les officiers de l’état-major de Rennes en Hotchkiss !
– C’est vrai, le capitaine Le Bars, avec qui je suis venu, pourrait en témoigner.
– Je vous crois. Delahaye… Les bus aussi ?
– Je n’ai jamais conduit un bus Delahaye, surtout du Citroën T23 ces derniers temps, mais je ne connaissais pas non plus le Laffly, et je vous l’ai amené sans avoir de problème. Un bus, ça reste un bus.
– Je confirme, Gaston. Un régal.
– Certes, mais nous avons ici au parc un Delahaye un peu spécial, commandé par le Vizir en personne. Il nous l’a laissé bien volontiers, car personne ne sait s’en servir correctement…
– Ah ? Qu’est-ce qu’il a donc de particulier ?
– Un très gros moteur, une conduite à droite, mais surtout une boîte de vitesses particulière… Semi-automatique !
– Une Cotal ? Bah, on avait ça sur la limousine de mon patron, c’est très facile, si on respecte le mode d'emploi.
– Peut-être, mais on ne l’a pas eu, le mode d’emploi ! Si vous savez vous en servir, ça nous aiderait rudement, c’est un rallongé de 25 places !
– Vingt-cinq ? Pas courant, ça.
– Pour le Vizir, il n’y en avait que quinze, mais luxueuses, très larges et avec des tables ! Nous avons tout remplacé pas des sièges normaux, ce qui a porté la contenance à 25.
– Et le moulin suit ? Dix places de plus, on compte 700-800 kg de surcharge.
– Il a un très gros moteur, je vous dis. Tenez, on va aller le voir, et vous allez l’essayer. Dans la cour, hein !

Les trois hommes sortent. Il fait chaud, mais moins qu’à l’accostage du cuirassé, le soleil infléchit rapidement sa course vers l’ouest, il devrait se coucher dans moins d'une heure. Témoin visible de la richesse de son propriétaire, la carrosserie signée Villemer de l’autocar Delahaye détonne par ses lignes aérodynamiques dans le parc de véhicules militaires, tous plus ou moins carrés ! Il est néanmoins à l'écart, preuve de son délaissement. Sifflement admiratif du chauffeur en s’approchant. Il caresse une aile avant, puis ouvre la portière côté conducteur pour s’asseoir au volant. Contact. Une moue se dessine sur ses lèvres, il descend, fait le tour.
Il est déjà en nage, l’habitacle a conservé la température des heures chaudes ! Il ouvre donc les deux portes passagers pour aérer un peu, puis retourne à l’avant, défait les petites sangles de cuir qui maintiennent le capot en place, bascule les cliquets d’ouverture et met le nez dans le compartiment en sifflant à nouveau d’admiration. Venant de l’autre côté du parc, un mécanicien en bleu de travail s’approche.
– Mazette ! Un douze cylindres !
– Je vous avais dit qu'il s'agissait d'un gros moteur !
– Tout de même, c’est une version sport, ça. 4 litres 5. Pour un autocar… J’espère qu’ils l’ont dégonflé.
– Je l'ignore, mais comme voici le mécano, suffit de lui demander…
– Mes respects, mes lieutenants. Eh vous, qu’est-ce que vous lui voulez à cet engin ?
– Rebrancher la batterie pour le démarrer.
– Pourquoi faire ?
– L'essayer, sur ordre du lieutenant.
– Ah ? Ma foi, si le lieutenant le veut… Z’êtes chauffeur ?
– Oui, sinon le lieutenant ne me l’aurait pas demandé. Je vous ai ramené le vieux Laffly. Le V12, il est dégonflé ? Je n’en ai entendu parler qu'en Sport à 240 chevaux.
– Un peu, mais pas tant que ça, le Vizir voulait de la puissance… Doit bien rester 200 bourrins, et des costauds.
– Va falloir être léger sur la pédale…
– Tu l’as dit. Faudra aussi régler l’admission au volant…
– Je sais, c’est pareil sur un six en ligne 3 litres 5 de tourisme, comme avait mon patron…
– Et c’est toi qui conduisais ?
– Affirmatif. Bon, c’est rebranché, mais il y a de la charge ?
– Y en avait.
– On va voir ça de suite.

Le petit soldat regrimpe sur le siège conducteur. Re-contact, les jauges s’animent, des voyants s’allument. Boîte au point mort, pompe électrique pour gaver les cylindres, levier d’admission en position démarrage. Démarreur. Les douze cylindres s’ébrouent, s’animent, l’ensemble toussote un peu puis la chanson du V12 éclate. Dehors, les trois hommes s’écartent, spectateurs attentifs. Doucement, le car sort de sa place, avance pour décrire un grand cercle dans la cour poussiéreuse, revient vers le groupe, freine à côté, vire plus serré. Petit bout droit, à nouveau les freins. Marche arrière, on revient vers l’emplacement initial où le conducteur gare l’engin en créneau, coupe le contact et descend. Les trois hommes se regardent, Gaston et le mécano plutôt surpris.
– Bon, je crois que c’est sans commentaires…
– Y a pas eu un faux pas !
– Pinuche, tu peux dire à Crochez que je garde le soldat Victor ! Avec tout ce qu’on à faire, il sera d’un bon renfort, et le Vizir sera heureux de voir son car circuler. Je pense qu’on le mettra aux rotations avec le port, tu pourras toujours y faire monter des huiles.
– Justement, demain j’ai un cargo qui amène de l’aéronautique, va me falloir des rotations pour Cazès.
– On va voir ça au bureau. Vidal, amenez donc Victor aux logements, et montrez-lui pour le repas, à 20 heures.
– Vingt heures ?
– Eh oui, en ce moment avec le boulot qu'on a, on profite au maximum de la clarté du jour, il fera nuit noire à 20 heures, et à cette heure, on pourra se détendre et manger tranquillement. Ensuite, un bon conseil : au pieu ! On se lève à l'aube, vers cinq heures.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Ven Avr 09, 2021 16:52    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Bagages chargés, passagers installés, le car démarre doucement, suivant les indications de Pinaud, qui l’amènent devant un grand bâtiment blanc, d’un style assez colonial et très 19e siècle. Les occupants descendent, Pinaud interpelle un soldat pour garder le véhicule et les bagages, fait signe de le suivre et entre résolument dans la bâtisse par une grande porte sculptée à l'orientale. Dans le grand hall, des bureaux ont été installés, visiblement à la hâte. Une tête de lieutenant de l’infanterie coloniale se lève.


Ce texte est grand, d'évidence.

Citation:
– Bien sûr mon général, ça ne pose pas de problème. Voulez-vous passer à l’hôpital pour des soins ? Je vois qu’il y a aussi un autre blessé…
– Nous avons été très bien soignés à bord, lieutenant, cela devrait aller pour le moment.


Et en plus, c'est soigné comme récit.

Citation:
Dehors, les trois hommes s’écartent, spectateurs attentifs. Doucement, le car sort de sa place, avance pour décrire un grand cercle dans la cour poussiéreuse, revient vers le groupe, freine à côté, vire plus serré. Petit bout droit, à nouveau les freins. Marche arrière, on revient vers l’emplacement initial où le conducteur gare l’engin en créneau, coupe le contact et descend. Les trois hommes se regardent, Gaston et le mécano plutôt surpris.


Heureusement qu'ils ne sont pas douze et en colère.

Au fait, ils sont pas dégonflés les pneus ? Parce que déjà que la batterie est en plat.

Citation:
e pense qu’on le mettra aux rotations avec le port, tu pourras toujours y faire monter des huiles.
– Justement, demain j’ai un cargo qui amène de l’aéronautique, va me falloir des rotations pour Cazès.


Tourne, tourne le vol au vent.

Citation:
– On va voir ça au bureau. Vidal, amenez donc Victor aux logements, et montrez-lui pour le repas, à 20 heures.
– Vingt heures ?
– Eh oui, en ce moment avec le boulot qu'on a, on profite au maximum de la clarté du jour, il fera nuit noire à 20 heures


Ca va être tout noir ?
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C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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houps



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MessagePosté le: Ven Avr 09, 2021 17:52    Sujet du message: Répondre en citant

Diable, Dan ne me laisse que des miettes ! Very Happy

"... Les occupants descendent, Pinaud interpelle un soldat pour garder le véhicule et les bagages, fait signe de le suivre et entre résolument dans la bâtisse par une grande porte sculptée à l'orientale..."

Vaste sujet...

"... Autant prendre les grands axes, tracés pour la circulation automobile.
Le parc automobile est situé entre le quartier même d’Anfa, richement doté de villas.."

Pas question d'être à cheval (vapeur) sur le sujet, mais si le parc est automobile, on peut moderniser la circulation, non ? Sans vouloir préjuger de la topographie locale.
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borghese



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MessagePosté le: Ven Avr 09, 2021 18:15    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
– Pinuche ! Tu pourrais frapper avant d’entrer, vais t’apprendre les bonnes manières… Oh, pardon mon général ! Mes respects, mon général.
– Pinuche ? Amusant comme surnom. Repos, messieurs.



Je n'étais pas spoilé pourtant!
Bon, le Vizir, du coup, il est chauve, s'appelle Achille et boit du Bloody Mary du coup?

Au passage, je crois que dans "Bérurier au sérail", on apprend que Pinaud baragouine l'arabe parce qu'il a servi en Afrique du Nord... mais je ne me souviens plus si c'est au Maroc.
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