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Le Grand déménagement : les grands acteurs

 
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ladc51



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MessagePosté le: Mar Mai 19, 2009 20:17    Sujet du message: Le Grand déménagement : les grands acteurs Répondre en citant

Bonjour,

j'ai qques questions sur la fameuse dépêche du 11 juin 40 (cf. chrono) qui réorganise le heut commandement français :

Urgent : « Paris, 11 juin (Havas). Voici la nouvelle organisation du commandement définie par un communiqué du ministère de la Guerre signé par M. Paul Reynaud, ministre, et par son sous-secrétaire d’État, le général Charles de Gaulle.
– Généralissime et chef de l’État-Major Général de la Défense Nationale : général d’armée Huntziger.
– État-Major Général de la Défense Nationale : général d’Armée Doumenc, vice-amiral d’escadre Castex, général d’armée aérienne Mouchard.
– Commandant en chef des Forces terrestres en Europe et chef du Grand Quartier Général : général d’armée Georges.
– Commandant en chef des Forces navales : amiral Darlan.
– Commandant en chef des Forces aériennes : général d’armée aérienne Houdemon.
– Commandant en chef interarmes en Afrique du Nord : général d’armée Noguès. »


1- quels titres peut-on (doit-on) donner à Doumenc (resp. Castex et Mouchard) ? chef d'état major général de l'armée (resp. marine et aviation) ? autre ?

2 - pourquoi Georges n'est-il pas "commandant du théâtre d'opérations Europe", appelation plus proche de celles en vigueur en mai-juin OTL ? Idem pour Noguès ("commandant du théâtre d'opérations AFN" son appelation OTL - qui ne l'empêche pas de commander l'avaitaion et la marine) ?

3- pourquoi Georges garde-t-il le GQG ? dans cette organisation, n'aurait-il pas plutôt toute sa place avec l'état major de la défense nationale (avec Huntziger) ou de l'armée (avec Doumenc) ?

Merci pour vos avis...
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Laurent
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Aoû 07, 2009 14:21    Sujet du message: Répondre en citant

J'avais perdu de vue ce message...
1) Oui, je pense.
2) Les appellations choisies réduisent le rôle de Georges et accroissent celui de Noguès.
3) Lire la suite du texte : Georges est mis à part, car un "syndic de faillite".

Mais Menon-M répondra mieux que moi.
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Casus Frankie

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ladc51



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MessagePosté le: Jeu Aoû 13, 2009 21:33    Sujet du message: Répondre en citant

1) ok
2) ok pour Georges... Mais quid pour Nogues ?
3) je ne comprends pas... Si l'objectif de DG est de réduire le rôle de Georges, pourquoi lui laisser le commandement du GQG ?
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Laurent
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Aoû 13, 2009 23:17    Sujet du message: Répondre en citant

ladc51 a écrit:

2) ok pour Georges... Mais quid pour Nogues ?


L'appellation "commandant interarmes" affirme son autorité sur les trois armes, tout en l'éloignant du domaine civil.

ladc51 a écrit:

3) je ne comprends pas... Si l'objectif de DG est de réduire le rôle de Georges, pourquoi lui laisser le commandement du GQG ?


L'objectif n'est pas de l'exécuter, mais de le replacer à un poste de courroie de transmission (et non à un poste décisionnaire).
Evidemment, Menon-Marec pourrait te répondre plus précisément...
Hou hou, Menon ?...
(en cete période, on ne sait jamais qui est là et qui ne l'est pas Rolling Eyes
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Casus Frankie

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Oct 25, 2009 16:16    Sujet du message: Menon-Marec prépare le Déménagement Répondre en citant

Je place cet apport de Menon-Marec ici, en effet, il s'agit de trois éléments de Chrono se rapportant au Déménagement.

13 juin 1940
Orléans (Base aérienne de Bricy)

Étrennant sa cinquième étoile, l’amiral Castex s’envole pour la Grande-Bretagne. Il veut, « par courtoisie » dit-il, s’entretenir avec le First Sea Lord, Sir Dudley Pound – dont les relations avec Darlan, de notoriété publique, manquent de chaleur – puis il rendra visite à Sir Bertram Ramsay, le vice-admiral Dover, qui a dirigé l’évacuation de Dunkerque.
S’il est aussi peu anglophile que ses pairs, Castex considère que Ramsay a accompli un tour de force dont il veut entendre le compte-rendu de sa bouche. Pour la Marine Nationale, il n’est naturellement pas question de recourir à des embarcations de plaisance, à l’exception de très rares yachts, pour faire traverser la Méditerranée aux éléments militaires et civils français, belges, polonais et tchèques à évacuer sur l’Afrique du Nord. Mais la mobilisation fin mai par la Royal Navy de navires marchands de toutes sortes et de bateaux de pêche des tonnages les plus variés comporte des enseignements dont, en dépit des différences de lieux et de temps, la Royale, estime Castex, peut et doit s’inspirer.
Avant son départ, Castex, sans en informer Darlan, a donné par téléphone l’ordre aux deux préfets maritimes de la façade atlantique de concentrer à Bordeaux, Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, avec une escale à La Pallice ou à Royan s’il le fallait, tous les caboteurs, chalutiers, thoniers, sardiniers et morutiers de haute mer qui seraient aptes ensuite à rejoindre Casablanca par leurs propres moyens (avec l’aide éventuelle de quelques touques de gasoil arrimées sur le pont). L’essentiel est qu’ils ne chauffent pas au charbon et soient capables de parcourir à pleine charge le trajet Métropole - Algérie. Il a ordonné qu’ils emportent, en surcharge au besoin, le maximum d’hommes, d’armes, de munitions et de pièces de rechange.
Castex entend en outre priver l’adversaire de l’occasion saisir ces bateaux pour ensuite les employer dans des tâches dites auxiliaires mais très utiles : transport léger ou dragage, voire lutte anti-sous-marine ou escorte de convois côtiers. Évidemment, c’est aussi diminuer les moyens de pêche d’une France bientôt occupée et en obérer, par conséquent, le ravitaillement. Mais Castex a jugé, motu proprio, que le risque devait être pris.
En accord avec Huntziger et ses deux collègues, le marin de l’EMGDN prépare ainsi son plan de transfert des forces vers l’AFN. Il le fera avaliser dans les jours à venir par le gouvernement – en pratique par le seul général de Gaulle. Darlan n’aura d’autre choix que de l’exécuter, ou de se démettre – ce que Castex souhaite en secret : il ne l’apprécie guère et, en dépit des talents d’organisateur qu’il lui reconnaît, doute qu’il possède aussi les dons de stratège qu’exige la conjoncture.


14 juin
Briare

Huntziger a partagé le dîner du GQG. À l’issue du repas, à l’heure des cigares (ou, plus souvent, des cigarettes) et du café – et du pousse-café pour les officiers de garde qui vont veiller toute la nuit devant les cartes, à côté de leur téléphone et de leurs émetteurs-récepteurs radio – il prend Georges à part : « Mon général, j’ai une tâche déplaisante à vous confier. »
– Je suis à vos ordres mon général, répond Georges.
Le chef du théâtre d’opérations Nord-Est – de l’ex-TONE, plutôt, hélas – a retrouvé un peu de vivacité depuis qu’il a enfin échappé à la tutelle toujours pesante de Gamelin puis à l’agitation de Weygand qui lui donnait, avouait-il parfois, le tournis. Huntziger et lui s’en tiennent entre eux à un « mon général » cérémonieux. Huntziger n’oublie pas que, quelques jours auparavant, Georges était encore son supérieur. Quant à Georges, il tient à marquer, en signe d’obéissance, le respect dû au nouveau généralissime.
– Je vous demande, reprend Huntziger, de désigner, parmi nos camarades du Grand Quartier Général, outre des états-majors de la Marine et de l’Armée de l’Air, ceux qui devront demeurer sur le territoire national pour prendre langue avec nos adversaires lorsque, pour l’essentiel, le commandement de nos armées sera passé de l’autre côté de la mer. Regardez cela avec Darlan et Houdemon, je vous prie.
– À qui pensez-vous, mon général ?
– Pour l’instant, à personne en particulier. Mais veillez à ce que ceux que vous choisirez n’aient pas plus de trois étoiles. Et n’oubliez pas qu’il ne s’agira, en aucun cas, de négocier un armistice ou, pire, une capitulation. En pratique, ils auront seulement à s’assurer que l’ennemi respecte les conventions de Genève et les lois de la guerre… avant de partir, comme tant d’autres, hélas, pour un camp de prisonniers en Allemagne. Mais le principe est clair : personne ne doit mettre bas les armes, personne ne doit capituler. Et pas de redditions locales, non plus, dans la mesure du possible.
– Mon général, je veux bien abandonner deux étoiles sur le champ pour diriger moi-même ces gens-là. C’est mon devoir.
– Non, mon général, tranche Huntziger. Il n’est pas question que vous tombiez… et moi non plus… aux mains des Allemands. Nous leur offririons de trop belles prises ! Des trois étoiles, vous dis-je ! Pas plus ! Et encore ! Ah, si nous pouvions nous contenter d’adjudants !


15 juin 1940
Briare

Huntziger, qui avait dû jusqu’alors se contenter de parer au plus pressé tout en prenant, de son mieux, la véritable mesure de la situation, émet sa première Instruction Personnelle et Secrète (IPS). Il s’inspire, à l’évidence, de la lettre du général de Gaulle, mais précise la pensée du ministre de la Défense et lui apporte des nuances que les initiés remarqueront tout de suite. Il semble que le texte ait été rédigé par le capitaine Beaufre, de l’EMGDN, mis à la disposition d’Huntziger par Doumenc – et que celui-ci l’ait en grande partie inspiré.
Alors que Gamelin réservait ses IPS à Georges, qui, à son tour, préparait des IPS pour les commandants de groupes d’armées, lesquels se devaient, de leur côté, d’adresser des IPS aux chefs d’armée, Huntziger innove. Son IPS est transmise aux trois échelons de l’ex théâtre d’opération Nord-Est, à Olry et à Noguès – à charge pour eux d’en communiquer l’essentiel à leurs grands subordonnés (Darlan et Houdemon en reçoivent chacun une copie – à eux de s’en inspirer et de s’y conformer dans leurs propres instructions). Le fait que le généralissime adresse ses directives aux armées et aux régions militaires montre qu’il considère désormais comme inutile, au mieux comme dépassé, ou comme non pertinent vu la conjoncture, l’échelon des groupes d’armées. Pour pallier les ruptures des chaînes de commandement, sans doute inévitables dans la circonstance où les transmissions par téléphone ou par télégraphe vont devenir de plus en plus précaires, le nouveau généralissime a décidé de faire largement connaître ses intentions et ses directives et de placer chacun devant ses responsabilités : aucun général, qu’il commande une armée ou une brigade, ne pourra exciper d’une méconnaissance des ordres fondamentaux pour justifier son inaction ou sa désobéissance implicite !

« La progression ennemie se fait moins foudroyante et nous pouvons espérer voir bientôt ses unités mécanisées marquer le pas, ne serait-ce que pour des raisons logistiques. Hélas, nous ne pouvons espérer, après la catastrophe de mai, renverser le cours de cette bataille. Mais notre objectif est clair : tenir aussi longtemps que possible sur notre territoire national afin de permettre l’évacuation de la meilleure part de nos armées vers notre Empire, et d’abord vers l’Afrique du Nord. Là, nos armées pourront s’employer à chasser l’Italien de ses possessions, et, si nécessaire, à protéger nos colonies et protectorats des appétits de l’Espagne. Elles y seront surtout en mesure de préparer, avec le concours de nos alliés britanniques, polonais, tchèques, belges, néerlandais et norvégiens, et avec l’aide des matériels venus d’Amérique, la reconquête de la Métropole.
L’évacuation de nos forces est possible : notre Marine conserve, avec la Royal Navy, la pleine maîtrise des océans et assure le maintien de nos relations avec l’Empire, avec l’empire britannique et avec l’Amérique. Nos aviateurs, mieux dotés qu’au début de cette campagne, tiennent tête à la Luftwaffe et ils lui disputent le contrôle du ciel.
Mais il nous faut gagner le temps d’évacuer la Métropole. Pour cela, nous devons prévoir de remodeler le dispositif de nos unités et de réorganiser nos forces pour affronter les prochaines phases de la bataille. À cet effet, il importe de faire des Alpes une barrière quasi infranchissable pour les Italiens, et du Massif Central un môle autour duquel le flux des Allemands devra être canalisé sur des passages obligés où nous l’attendrons de pied ferme.
Depuis les jours funestes de mai, nos armées ont pu se ressaisir. Elles retrouvent leur cohésion et s’adaptent à la guerre d’aujourd’hui. Désormais, elles font mieux que résister. Elles portent à l’adversaire des coups qui l’usent, qui sèment le désordre dans ses communications et ses ravitaillements, et elles parviennent souvent à l’arrêter, parfois à le contraindre au recul par leurs contre-attaques.
Il nous faut, coûte que coûte, poursuivre dans ce chemin-là. Chaque mètre carré de terrain tenu une heure de plus, c’est un jour de gagné pour pouvoir transférer en AFN, au Levant et en AOF les hommes et les instruments de notre future victoire. Cette bataille-là, nous pouvons, mais d’abord nous devons impérativement, la remporter.
Par conséquent, je prescris :

I) À tous, et notamment aux régions militaires concernées
Barrer systématiquement, sur tous les côtés, en mettant à profit les reliefs et les obstacles naturels, toutes les voies d’accès au Massif central qui, à l’évidence défavorable aux Panzerdivisionen et aux parachutistes, doit devenir dès maintenant un donjon inexpugnable. Les barrages, bouchons et points d’arrêt seront tenus sans esprit de recul jusqu’à l’épuisement total des moyens de combattre. Je n’ai pas besoin d’insister sur la nécessité de maintenir les industries du pneumatique, la sidérurgie et les charbonnages hors de portée de l’ennemi aussi longtemps que nous le pourrons.
Cette mission statique devrait être attribuée, pour l’essentiel, aux troupes repliées des Secteurs fortifiés du Nord-Est et aux éléments régionaux, en confiant la responsabilité de la bataille proprement dite aux régiments et bataillons de ligne et à nos régiments de cavalerie motorisée.
La bataille qui va s’engager sera nécessairement interarmes. Elle ne peut être gagnée qu’avec le concours de chacun, en oubliant les rivalités d’esprit de corps et les querelles de bouton. La première tâche de l’EMGDN sera de réaliser la coordination de tous et de s’assurer de leur coopération.
Je renouvelle les instructions déjà données à la Marine par son commandant en chef, et je les étends aux Armées de Terre et de l’Air. Tout officier qui ne s’y conformera pas sera, quels que soient son Arme, son grade, son ancienneté et ses états de service, renvoyé devant le Conseil de Guerre.
Je n’ai aucun besoin d’insister sur l’obligation, pour toutes les unités, de détruire systématiquement les ouvrages d’art du réseau routier et du réseau ferroviaire. Il s’agit autant de freiner l’avance de nos adversaires que de leur compliquer, souvent de leur interdire, les ravitaillements et les recomplètements de leurs forces.
Rien ne doit tomber aux mains de l’ennemi, et ce qui ne pourra pas être évacué vers l’Empire, ou à la rigueur vers la Grande-Bretagne, doit être sabordé, saboté, incendié, démoli ou mis définitivement hors d’usage par toute méthode ad hoc. Il importe particulièrement de ne pas laisser nos avions de tous types, nos chars lourds ou légers et nos automitrailleuses, nos pièces d’artillerie, nos véhicules de tous tonnages, et nos stocks de munitions, de carburant et de combustible, à la disposition de nos adversaires.
En ce qui concerne nos ouvrages fortifiés, il faudra dynamiter les bétons, pétarder les blindages, enclouer les canons, et rendre inopérants les armements légers laissés sur place.

II) Aux armées de l’Ouest et du Centre-Ouest
- A. Etablir sans délai une ligne de défense jalonnée par Caen, Vire et Avranches en sorte de verrouiller le Cotentin par la base pour couvrir Cherbourg et protéger l’évacuation du port et l’arsenal, outre Granville.
De même, en mettant profit les cours d’eau et le relief armoricains, aménager des périmètres de défense lointaine (à 50 kilomètres de distance au moins) autour de Saint-Malo (par Avranches - Rennes - Saint-Brieuc), de Brest (par Douarnenez - Châteauneuf-du-Faou - Saint-Pol-de-Léon) et de Lorient (par Concarneau - Pontivy - Vannes). Là encore, il s’agit de permettre l’évacuation de nos bâtiments en état de naviguer, des ports et des arsenaux. Saint-Malo, par sa proximité des îles anglo-normandes, peut présenter un intérêt particulier pour nos alliés britanniques et sa protection devra être assurée en pleine collaboration avec l’état-major et les unités de la BEF présentes dans la région.
In fine, les troupes opérant en Normandie et en Bretagne devront être évacuées par la Marine (sur Bordeaux, Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, sur Casablanca en cas de nécessité) ou être démobilisées sur place pour échapper à la capture, à moins qu’elles ne soient en mesure de se réfugier dans les forêts et landes pour poursuivre le harcèlement de l’ennemi jusqu’à l’épuisement complet de leurs moyens.
- B. Appuyées sur l’Atlantique à leur gauche, et sur le Morvan puis sur le Massif Central à leur droite, marquer des coups d’arrêt prolongés sur la Loire (en veillant particulièrement à protéger l’évacuation de l’ensemble Nantes - Saint-Nazaire, l’ennemi ne devra trouver que des ruines dans nos chantiers navals), puis sur le cours de la Dordogne et sur la Gironde (afin de couvrir Bordeaux). Enfin, après avoir couvert Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, défendre à distance le plus longtemps possible Toulouse et les usines de l’industrie aéronautique.
Ultérieurement, le seuil de Naurouze devra être tenu sans esprit de recul pendant les semaines qui viennent afin que nous conservions notre liberté d’action en Languedoc, à Sète notamment, jusqu’à la fin de la période d’évacuation.
J’attache la plus grande importance à la mise sur pied dès maintenant, par les armées et les régions militaires concernées, d’un dispositif ostensible de veille à notre frontière du sud-ouest. Il devra, sans nulle bravade (j’interdis formellement l’emploi d’unités comprenant des réfugiés espagnols) mais sans aucun laisser-aller, montrer notre fermeté au gouvernement de Madrid, quelles que soient, à l’heure présente, les péripéties de l’Histoire.

III) Aux armées du Centre-Est et de l’Est, y compris aux unités ramenées des Secteurs Fortifiés
- A. Se rétablir, dans un premier stade, sur une ligne passant approximativement par le Rhin - Belfort - Besançon - Dijon - Autun - la Loire. La jonction avec les armées du Centre-Ouest devrait se situer à Nevers, et on prendra un soin extrême à faire du contact des forces un point fort et non une zone de faiblesse. Toutes les opportunités de s’accrocher au relief du Jura et du Morvan devront être saisies.
J’attache du prix au maintien, autant et aussi longtemps qu’il nous sera possible, d’une possibilité de liaison avec l’armée suisse, dans l’ignorance où nous sommes encore tenus des intentions des Allemands en ce qui touche à la neutralité helvétique. Dans l’hypothèse où la Suisse serait attaquée, il va de soi que nous apporterions immédiatement à nos voisins, sans réticence, toute l’aide en notre pouvoir sur terre et dans les airs.
- B. Prévoir, et quand il le faut, aménager la ligne de défense suivante qui passera par la frontière suisse au nord de Genève (vallée de Joux - Les Rousses - col de la Faucille), Nantua, Lyon et Saint-Étienne. On s’appuiera sur le cours du Rhône et de l’Ain, sur les monts du Lyonnais et sur les Dombes. Cette ligne nous donnera le temps nécessaire à la destruction ou à l’évacuation des industries, notamment de la Chimie et du Textile, de la deuxième ville de France et de sa région.
Quel qu’en soit le coût, hélas prévisible depuis les événements survenus en Pologne et aux Pays-Bas, on ne saurait admettre que Lyon soit déclarée ville ouverte. Il nous faudra nous y battre autant que les Polonais à Varsovie.
- C. Nouer la liaison avec l’armée des Alpes à hauteur de Bellegarde, afin de prendre en compte, dès que possible, la totalité de la défense de la vallée du Rhône entre le massif alpin et le Massif Central.
- D. Mener ensuite la bataille en retraite en mettant à profit les caractères propres de la tectonique de la vallée du Rhône (succession de bassins et de verrous) et les coupures offertes, au fur et à mesure, par les affluents de la rive droite et de la rive gauche. En dépit des axes routiers de bonne qualité des deux côtés du fleuve, le terrain est défavorable aux blindés, alors que la possession des hauteurs et l’étroitesse de nombreux passages, outre la destruction des ouvrages d’art, avantageront la défense. Les lignes d’arrêt, à envisager et à préparer aussitôt, seront nécessairement marquées par l’Isère, l’Ardèche, le Gard, la Drôme et la Durance en ultime recours.
On ne négligera pas de s’appuyer, ne serait-ce que pour gagner un peu de temps, sur les cours d’eau en général de plus faible débit, mais à la vallée encaissée, tels que l’Ouvèze ou l’Eyrieu.
- E. Faire enfin la jonction avec les armées de l’Ouest et du Centre selon une ligne Alès - Lodève - Carcassonne. Tout devra être mis en œuvre pour conserver aussi longtemps que possible la possession d’un périmètre délimité approximativement par Menton et Nice - Saint-Martin-de-Vésubie - Grasse - Castellane - Digne-les-Bains - Forcalquier - Apt - Carpentras - Orange - Alès - Le Vigan - Lodève - Carcassonne - Perpignan.
En dernier ressort, c’est à la protection de Toulon et de Marseille, accessoirement de Sète, que tous ont le devoir de se consacrer jusqu’à la dernière minute.

IV) À l’armée des Alpes
Conserver à tout prix la Position Principale de Résistance et interdire aux Italiens de prendre à revers nos forces opposées aux Allemands. Au fur et à mesure de la retraite de nos armées du Centre et de l’Est dans la vallée du Rhône, nos troupes alpines des unités de campagne et des secteurs fortifiés se replieront tout au long des vallées en sorte de "fermer le volet" et de venir leur porter appui.
Jusqu’à la dernière minute, il importe d’abord, en s’aidant du système de fortifications, de notre artillerie de position et des avantages qu’offrent aux défenseurs les caractéristiques du sud du massif alpin et du massif du Mercantour, de ne pas reculer d’un pas dans la région de Menton et la haute vallée de la Roya. Il faut, à l’évidence, empêcher coûte que coûte l’Italien d’approcher de Toulon en suivant le rivage ou en contournant l’Esterel. Mais nous devons aussi conserver notre liberté d’action sur la Côte d’Azur et en Provence, et à Marseille avant tout, jusqu’à l’extrême fin de la période d’évacuation.
Les éléments des nos troupes alpines évacués par mer devront être dirigés en priorité sur le Maroc ou sur la Corse, avec leur artillerie particulière et leur train muletier chaque fois qu’on le pourra.

V) Au général commandant supérieur en Corse
Prendre toutes les dispositions pour assurer la défense de l’île sur terre, sur mer et dans les airs. Les ports et les aérodromes doivent être mis en état d’accueillir et de ravitailler les bâtiments militaires et les bateaux civils de tous tonnages que la faiblesse de leur rayon d’action pourrait contraindre à une escale sur la route de l’Afrique du Nord.
Par ailleurs, renforcées par une part des troupes repliées de Métropole, la Corse devra devenir une forteresse capable de faire peser une menace constante sur l’Italie en général, et sur La Spezia en particulier.

VI) Au général commandant en chef en AFN
- A. Entreprendre dès aujourd’hui, en liaison avec les autorités britanniques au Caire, les préparatifs d’une attaque contre la Libye italienne.
- B. Prendre toutes dispositions pour pouvoir assurer sans délai le contrôle du Maroc espagnol dans le cas où Madrid déciderait de se ranger aux côtés de l’Axe. »

En même temps que cette IPS, Huntziger adresse aux mêmes échelons une série de directives préparées par l’EMGDN sur la reconstitution des unités malmenées et la formation d’unités nouvelles.
Ces instructions, après les improvisations de fin mai et début juin, donnent enfin un cadre formalisé au schéma des DLI à base de deux régiments d’infanterie (ou de deux demi-brigades à deux bataillons de chasseurs à pied), et d’un seul régiment d’artillerie à trois groupes (deux de 75, un de 105 C). Elles prescrivent aussi de « motoriser par tous moyens les batteries et sections de canons anti-chars de 47 et de 25, en particulier par des chenillettes ou des tracteurs divers, et y compris par des expédients de circonstances (véhicules de tourisme puissants et camionnettes pour les 47 AC, voire même side-cars type dragons portés pour les 25 AC). »
Une dernière directive précise la liste des matériels à évacuer en priorité sur l’AFN.

Il va sans dire que ces instructions de Huntziger seront suivies... ou non!

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loic
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MessagePosté le: Dim Oct 25, 2009 16:43    Sujet du message: Répondre en citant

Jolie contribution, bravo !
Quelques réflexions :

Citation:
Castex entend en outre priver l’adversaire de l’occasion saisir ces bateaux pour ensuite les employer dans des tâches dites auxiliaires mais très utiles

Cet objectif me paraît prématuré au 13 juin (on envisage déjà l'occupation allemande sous des aspects très pointus).

Concernant l'IPS, y a-t-il une chance que l'ennemi en prenne connaissance dans pas trop longtemps ou bien qu'il y ait des fuites (a-t-on des précédents historiques ?) ? Si oui, je pense qu'il est trop risqué de mentionner l'attaque sur la Libye et les tensions avec l'Espagne ou bien de donner trop de détails sur la stratégie générale.

Citation:
Cette mission statique devrait être attribuée, pour l’essentiel, aux troupes repliées des Secteurs fortifiés du Nord-Est

Mmh ... Huntzinger sait qu'il doit maintenir ces éléments (je parle ici des RIF) en place ou les faire reculer pied à pied pour éviter la dislocation voire perte du GA2.

Citation:
V) Au général commandant supérieur en Corse [...]

Ajouter le transit des avions.

Citation:
- B. Prendre toutes dispositions pour pouvoir assurer sans délai le contrôle du Maroc espagnol dans le cas où Madrid déciderait de se ranger aux côtés de l’Axe. »

Ou bien en cas de passage en force ultérieur des Allemands en Espagne ?
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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carthage



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MessagePosté le: Dim Oct 25, 2009 17:29    Sujet du message: Répondre en citant

Fascinante IPS d'un général qui l'était fort peu, du moins en OTL, il faudrait y rajouter un petit couplet sur la patrie en danger mais ce n'est peut être pas le rôle d'Huntziger, ou sont les civils dans tout cela, j'ai peur qu'ils ne soient oubliés, Mandel est muet c'est étonnant.
AMTS.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Oct 25, 2009 17:49    Sujet du message: Répondre en citant

Mandel a fait un beau discours et envoyé des télégrammes retentissants aux préfets !!!
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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Menon-Marec



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MessagePosté le: Mar Oct 27, 2009 08:55    Sujet du message: Coup de clairon Répondre en citant

Bonjour à tous.
Il va sans dire qu'une IPS n'est pas le genre de texte où l'auteur s'épanche et lance le coup de clairon patriotard. D'autant qu'ici le généralissime, inspiré par Doumenc à l'évidence, définit, non pas des projets d'offensive, mais les grandes lignes d'une manœuvre en retraite, seul moyen:
1) de gagner du temps
2) d'éviter une déroute.
S'agissant de Noguès, il va de soi qu'il va devoir faire feu de toute bûche pour tenir les Espagnols en respect et réunir les moyens d'attaquer la Libye. Mais il faut se souvenir que l'armée de Franco demeure, pour l'essentiel, rassemblée en Europe. La guerre civile est encore toute proche et le pouvoir du Caudillo toujours menacé par un retour de flamme. Donc, du point de vue français, l'équivalent de deux divisions sur la frontière du territoire du Maroc espagnol et un peu d'agitation dans le Rif devraient suffire à convaincre Madrid de ne pas emm... er le monde.
Amts, comme l'on écrit à l'AFP.
M-M.
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Menon-Marec



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MessagePosté le: Mar Oct 27, 2009 09:01    Sujet du message: Répondre en citant

Vu que j'ai l'esprit de l'escalier, j'ai oublié d'ajouter, pour répondre aux objections sur Castex, qu'il a sans doute à l'esprit la manière dont la Marine impériale a utilisé les moyens maritimes de la Belgique entre 1914 et 1918. Mais Sa Sainteté sera plus à même que moi de préciser ce point.
Re-amts. M-M.
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