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Complément BELGE Mars-Avril 1941
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Fév 02, 2021 13:06    Sujet du message: Complément BELGE Mars-Avril 1941 Répondre en citant

Le cas de conscience du général Keyaerts

5 mars

En quête d’officiers belges
2e Bureau de l’Armée belge (Londres)
« Major Baeyens, vous serez parachuté la nuit du 6 au 7 dans la région de La Roche. Voici de l’argent et des documents d’identité. Et ceci est une capsule de cyanure. Je suis désolé de vous donner ça, mais hélas, vous en savez de trop et vous risquez malgré tout de tomber aux mains de l’ennemi. »
– Nous devons prévoir toutes les possibilités, mon colonel,
répond calmement Baeyens.
– Voici des lettres écrites par le général Vinçotte pour le général Van Overstraeten et par le général Van Strijdonck de Burkel pour les généraux Pire et Keyaerts. Pour appuyer ces lettres, voici des copies des arrêtés du Gouvernement les nommant à leurs futurs postes. S’ils vous font des remarques sur la légalité des ces arrêtés, tâchez de trouver Raoul Hayoit de Thermicourt, l’un des auteurs des avis juridiques transmis au Roi en mai…
– Bien, cela apportera du poids à notre demande. J’espère que le général Keyaerts ne m’a pas fait porter déserteur,
sourit Baeyens.
– Je ne m’inquiète pas pour ça, répond Tanghe. Avez-vous d’autres questions ? Avez-vous bien mémorisé vos contacts ?
– Oui, mon colonel. J’espère que tout se passera bien pour le saut en parachute.
– Ah, une dernière chose. Le général Wahis aimerait savoir ce que sont devenus les étendards des unités de l’Armée de Campagne. Alors, si vous pouvez voir ça…



6 mars
En quête d’officiers belges
Dans le ciel des Ardennes belges, 23h00
– Dans l’avion, Baeyens soupire. Malgré l’entraînement qu’il a suivi, il continue de trouver que sauter d’un avion n’a rien de naturel. Mais à la guerre comme à la guerre… Ils sont loin, les braves canassons de la 1ère Division de Cavalerie !
Le convoyeur de la RAF s’approche et ouvre la trappe : « Ready Sir ? »
– Ready,
répond Baeyens en s’asseyant au bord du vide.
– Wait… Wait… Green light, GO!
Et c’est le saut dans le vide et dans la nuit. Le parachute s’ouvre, le sol se rapproche et très vite, c’est le choc avec les verts pâturages ardennais. Baeyens a à peine le temps de reprendre ses esprits qu’une voix l’interpelle : « Bonjour, Monsieur. Vous êtes venu à la nage ? »
Un peu surréaliste, comme mot de passe. Comme la réponse : « Non, la mer était démontée. j’ai fait le voyage à pied ! »
– Bon vol, mon commandant ?
interroge un membre de l’équipe Daumerie.
– Oui, merci.
– Parfait. Alors ne traînons pas. Et ne vous tracassez pas pour le parachute, Lucien va s’en occuper.

Baeyens passe le reste de la nuit dans une ferme, différente de celle du mois de janvier, on n’est jamais trop prudent.


7 mars
En quête d’officiers belges
Bruxelles
– Baeyens est arrivé en train de Marloie. Il se rend d'abord chez un de ses contacts pour avoir les dernières informations et trouver un logement. Mais les nouvelles ne sont pas bonnes : le colonel Lentz a été arrêté en janvier ; il a été libéré mais on ne peut plus compter sur lui comme contact. Heureusement, lors de leur entrevue de décembre, Lentz lui avait donné le nom du lieutenant Cleenewerck de Crayencour. Les choses sérieuses commenceront donc avec ce dernier, le lendemain.


8 mars
En quête d’officiers belges
Bruxelles
– Après avoir vérifié plusieurs fois qu’il n’était pas suivi, Baeyens se rend chez Cleenewerck de Crayencour. Après les salutations d’usage, il fait comprendre au lieutenant par qui il est envoyé.
– Je vois… Connaissez-vous le Cercle Mars et Mercure ?
– Oui, j’en ai entendu parler.
– Retrouvez-moi demain matin, place de Brouckere, face au numéro 4, à 9 heures.



9 mars
En quête d’officiers belges
Bruxelles
– Comme convenu la veille, Baeyens attend place de Brouckere. Vers 9 heures, Cleenewerck arrive : « Bonjour, suivez-moi. Nous allons au Cercle. »
En entrant dans le bâtiment, Baeyens vérifie quand même qu’il a sa capsule de cyanure – on ne sait jamais. Il suit Cleenwerck et parvient à une grande salle où se trouvent de nombreux hommes, dont certains ne lui sont pas inconnus. Il identifie entre autres des membres du 1er Guides et un homme qui était au 2e Lanciers.
– Un café, mon commandant ? Ils en ont encore, du pas trop mauvais, propose Cleenewerck.
– Oui, merci.
– Je vais vous le chercher.

Le lieutenant s’éloigne quand l’envoyé de Londres est interpellé : « Baeyens, quelle surprise ! Je me souviens encore du sacré coup de main que vous nous avez donné en mai dernier, quand vous étiez à la 1ère Division de Cavalerie. Vous vous souvenez de moi, au moins ? Lentz, Lt-colonel Lentz, CEM de la 17e Division d’Infanterie ! »
– Euh… Oh, oui mon colonel, je me souviens maintenant.
– Le monde est petit, pas vrai !

Et Lentz passe discrètement un bout de papier à Baeyens en concluant : « Eh bien, bonne journée, commandant. »
– Merci mon colonel
(et bien joué, pense le major en mettant le papier dans sa poche).
En sortant, Baeyens lit sur le papier un nom : Charles Van der Putten, et une adresse. Il décide de se rendre dans l’après-midi à l’adresse indiquée.
………
Après avoir bien observé la rue et constaté qu’on ne prêtait pas attention à lui, il sonne. Un homme ouvre.
– Monsieur Van der Putten ?
– Oui… Monsieur ?
– Monsieur Baeyens. J’ai eu votre nom par une connaissance commune, l’ancien CEM de la 17e DI, le colonel Lentz.
– Je vois… Entrez. Que puis-je faire pour vous ?
– Nous cherchons à entrer en contact avec des officiers qui souhaiteraient reprendre le combat.
– “Nous” ? C’est à dire ?
– Je représente le gouvernement et l’état-major de l’Armée… A Londres.
– Et pourquoi cherchez-vous des officiers ? Il leur faudrait des hommes à commander, or presque toute notre Armée est prisonnière en Allemagne !
– Certes, mais les Troupes de Renforts et d’Instruction ont été évacuées.
– Oh, dix à quinze mille hommes, ce n’est pas grand-chose…
– C’est beaucoup plus que quinze mille, faites-moi confiance.
– Beaucoup plus, vraiment ?… Enfin, quoi qu’il en soit, pourquoi vous adresser à moi ?
– Quand j’ai rencontré le colonel Lentz, en décembre, il m’a fait comprendre qu’il avait des appuis en haut lieu, voire en très haut lieu.
– Je comprends. Restez-vous parmi nous quelque temps ?
– Jusqu’à ce que ma mission soit remplie ou qu’on me rappelle.
– Bien. Alors retrouvons-nous au bois de la Cambre, Sentier des Canotiers. Disons le 13, à 17 heures.

………
Baeyens parti, Van der Putten se rend chez Classer (ou plutôt chez Van Nieuwenhove : c’est le pseudonyme sous lequel Classer se cache). En arrivant, il découvre que son ami n’est pas seul.
– Pas d’inquiétude, mon cher. Je te présente le capitaine Rombauts, secrétaire du chef de la Maison militaire du Roi, le général Tilkens. Il n’agira pas directement avec nous, mais il pourra nous aider d’une certaine façon. Qu’est-ce qui me vaut ta visite ?
– J’ai reçu un représentant… de Londres, figure-toi !

Et Van der Putten de raconter son entretien avec Baeyens.


13 mars
En quête d’officiers belges
Bois de la Cambre (Bruxelles)
– Depuis 16h00, Baeyens se promène nonchalamment dans les sentiers du Bois de la Cambre, observant les environs. Un peu avant 17h00, il s’installe sur un banc, sentier des Canotiers, et commence à lire Le Soir – Le Soir Volé, dit-on à Bruxelles. Quelques minutes plus tard, il voit arriver Van der Putten.
– Bonsoir Monsieur Baeyens. C’est un bien triste journal, vous savez.
– Disons que j’essaye de ne pas attirer l’attention de l’Occupant.
– J’ai parlé de notre rencontre à qui de droit… Que pouvons-nous faire pour vous aider ?
– Nous aimerions savoir si nous pourrions avoir un peu d’aide en haut lieu.
– De l’aide, mais de qui ? Du Roi ?
– Non, Sa Majesté ne doit pas être mise au courant ! Je pensais au général Van Overstraeten ou au général Tilkens.
– Je vois. Alors j’ai la personne qu’il vous faut. Le secrétaire de la Maison militaire du Roi.
– Comment pourrais-je le rencontrer ?
– Revenez ici le 15, même heure, avec
Le Soir… du jour.


15 mars
En quête d’officiers belges
Bois de la Cambre (Bruxelles)
– Baeyens est de nouveau installé en train de lire Le Soir quand un homme viens s’assoir à côté de lui. Quelques secondes plus tard, Van der Putten passe à leur hauteur et fait un léger signe de tête tout en continuant à marcher.
– Certaines personnes m’ont fait comprendre que vous cherchiez des appuis en haut lieu, murmure l’inconnu.
– En effet.
– Que cherchez vous ?
– Des officiers supérieurs… Et même des généraux.
– Au Palais, bien que très peu de personnes soient au courant, certains chiffres circulent… des chiffres considérables. Est-ce vrai ou est-ce de la fantaisie ?
– Disons autour de 150 000.
– Ah. Alors ce n’est point de la fantaisie. Comment puis-je vous aider ?
– Sauriez-vous faire passez un courrier au conseiller militaire du Roi ?
– Certes. Quoi d’autre ?
– Le général Tilkens a-t-il toujours des sentiments pro-alliés ?
– Oui. Et il pense toujours que le fait que Sa Majesté soit restée en Belgique est une erreur.
– Ne pourrait-il pas sonder les sentiments de certains généraux ?
– Lesquels, par exemple ?
– Ma foi, d’après nos renseignements, le général Pire n’a pas été envoyé en Allemagne.
– Je vais voir ce que je peux faire.
– Et, par hasard, le général Tilkens sait-il où se trouvent les Drapeaux des Régiments qui étaient encerclés dans les Flandres ?
– Je peux aussi me renseigner.
– Merci. Voici le courrier dont je parlais pour le général Van Overstraeten. Quand pourrai-je espérer une réponse ?
– Je pense que le 25 mars serait une bonne date. Rendez-vous dans le Parc Royal, près de la fontaine centrale.



17 mars
En quête d’officiers belges
Bruxelles, au Palais Royal
– Le capitaine Rombauts prend son service. En tant que secrétaire de la Maison militaire du Roi, il est en charge du courrier. Il glisse discrètement la lettre que lui a confiée Baeyens dans le courrier destiné au général Van Overstraeten, puis il se dirige vers le bureau du général Tilkens.
– Mes respects mon général.
– Bonjour Rombauts. Rien de neuf ?
– Non mon général… Enfin… si, peut-être.

Et Rombauts de raconter sa rencontre de la veille. Tilkens a un petit sourire : « Après avoir vu en fin d’année passer De Callataÿ, je me demandais combien de temps ceux de Londres mettraient pour prendre contact avec nous ! »
– Eh bien c’est fait, mon général. Et concernant leurs demandes ?
– Pour Jules Pire, je vais sonder ses sentiments, je dois le rencontrer jeudi. Pour les Drapeaux, ça je peux répondre tout de suite, ils sont cachés à l’abbaye de Zevenkerken, à Saint-André-lez-Bruges.
– Est-ce que nous pourrons les récupérer ?
– En temps utile, je vous dirai quoi faire.
– A vos ordres, mon général.
– Quand devez-vous revoir votre contact ?
– Le 25, mon général.
– Très bien. D’ici là, continuez votre travail normalement.
– Hum… Mon général, je vous signale que mon contact m’a confié un courrier pour le général Van Overstraeten.
– Pourquoi s’adresser à lui, quand on connaît son attitude vis-à-vis du gouvernement !
grogne Tilkens, qui ne s’entend guère avec Van Overstraeten.
Peu après, Van Overstraeten convoque Rombauts dans son bureau. Le général a lu la lettre de Vinçotte : celui-ci lui affirme l’indéfectible loyauté des Officiers envers le Roi, lui donne les raisons qui l’ont poussé à rejoindre Londres et précise le nombre d’hommes évacués. Le chiffre ne surprend pas trop Van Overstraeten, qui avait eu en même temps que le Roi le rapport du général de Callataÿ, avec une estimation proche de la vérité. Mais Vinçotte cherche aussi à savoir s’il pourra compter sur son aide, le cas échéant.
– Capitaine, comment ce courrier est arrivé ?
– On me l’a remis, mon général.
– Qui ?
– Je ne sais pas son nom… Et à vrai dire, je ne cherche pas à le savoir, mon général, surtout en ces temps troublés.

Le général le regarde d’un œil sombre, puis : « Dites que j’ai lu la lettre… Disposez ! »
– A vos ordres mon général.



20 mars
En quête d’officiers belges
Bruxelles
– Le général Tilkens rencontre le général Pire. Simple visite de courtoisie, liée au fait que Tilkens a appris récemment la manière dont est décédée l’épouse de Pire. Après quelques échanges sur la situation des hommes et des officiers prisonniers ainsi que sur les perspectives futures, Tilkens sonde discrètement son hôte.
– La capitulation du mois de mai n’est pas satisfaisante, commente Pire. C’est vrai, nous étions dépassés, surtout en matériel. J’ai encore le bruit de ces satanés Stukas en tête… Pourtant, il ne fallait pas baisser les bras ! Malgré l’interdiction d’écoute, vous avez entendu le discours du ministre Spaak ?
– Oui. Il a reconnu, et on peut supposer que tout le gouvernement est dans ce cas, que sans ravitaillement, encerclés par l’ennemi, nous avons combattu jusqu’à la dernière extrémité. Hélas, que faire à présent ? Notre armée est prisonnière…
– Je sais, mais la lutte doit continuer quand même !
– Vous avez raison, mais nos moyens sont très réduits,
dit Tilkens, qui préfère ne pas parler de l’évacuation des CRI et de la RR.
– Il faut être prêt, on ne sait jamais… Quoi qu’il en soit, merci de votre visite. Et si vous saviez présenter mes respects à Sa Majesté…
– Je n’y manquerai pas.



21 mars
En quête d’officiers belges
Bruxelles, au Palais Royal
« Capitaine Rombauts ! » lance Tilkens.
– Mon général.
– Faites passer à qui de droit que le lieutenant-général Pire ne serait pas contre l’idée de reprendre la lutte. Et signalez également la localisation de nos Drapeaux. Le tout, très discrètement bien sûr.
– A vos ordres, mon général.



22 mars
En quête d’officiers belges
Siège de l’OTAD, Bruxelles
– Cela fait plusieurs jours que Keyaerts réfléchit. Il a bien remarqué qu’il ne voyait plus certains officiers et il a soupçonné qu’ils avaient passé la Manche – en ces temps troublés, il n’allait pas les blâmer. Mais lui, son honneur lui interdit d’agir ! Il lui faut en discuter avec l’homme qui l’a fait revenir d’Allemagne : le conseiller militaire du Roi, le général Van Overstraeten. Il lui téléphone donc et obtient avec une facilité qui l’étonne que le conseiller du Roi lui rende visite le 25 à son domicile.
Il ignore que Van Overstraeten était justemen en train de songer au courrier qu’il a reçu de « ces Messieurs de Londres »


25 mars
En quête d’officiers belges
Bruxelles
– Keyaerts s’interroge. Comment aborder le sujet avec Van Overstraeten ? Quelle sera sa réaction ? Il sait que depuis le discours de Poitiers, cet homme d’honneur ne tient pas en haute estime le gouvernement d’Hubert Pierlot. De plus, il a entendu des rumeurs au sujet d’un groupe d’officiers essayant de reprendre la lutte, ou tout au moins un genre de lutte…
– Bonjour mon général [Maurice Keyaerts est passé général-major le 26 décembre 1936 et Raoul Van Overstraeten le 26 mars 1938, Keyaerts est donc le plus ancien dans les grades de généraux.].
– Entre nous, laissons tomber le “général”, Raoul !
– Très bien, Maurice. Que se passe-t-il ?
– Eh bien, j’ai recueilli des rumeurs concernant des officiers qui souhaiteraient se rassembler pour
« résister à l’Occupant ».
– Nous avons eu vent de cela, nous aussi. Mais que pensent-ils faire ? Il est normal de vouloir s’opposer à l’Occupant, à condition que l’on soit assez fort.
– En effet. Mais actuellement, il faut avouer que le rapport de force n’est pas en notre faveur.
– Certes… Ensuite ?
– Plusieurs de mes officiers ont… disparu.
– Disparu ? Que voulez-vous dire ?
– Eh bien, que nous n’avons plus de leurs nouvelles. Et d’autres manifestent, disons, des vélléités de rejoindre… des cieux plus cléments. Je me vois mal les porter déserteurs et lancer la gendarmerie à leurs trousses,
sourit Keyaerts.
– Des cieux plus cléments… En Angleterre ? ricane Van Overstraeten.
– Oui, ou en Afrique du Nord.
– C’est mieux, en effet, pour des cieux plus cléments !
– Angleterre ou Afrique, les récentes paroles du ministre Spaak ont dû en réconcilier plus d’un avec le gouvernement…
– On ne peut pas les en blâmer, bien qu’il m’en coûte de cautionner le discours du ministre des Affaires étrangères. Mais vous-même ? Qu’envisageriez-vous ?
– C’est un cas de conscience. Mon devoir, je l’avoue, m’imposerait de partir sur le champ, mais mon honneur m’en empêche : j’ai donné ma parole que l’OTAD ne servirait pas à couvrir des actions contre l’Allemagne.
– Je comprends. Pour le moment, tout ce que nous pouvons faire, c’est fermer les yeux sur ce qui se passe. Empêcher les gens de rejoindre Londres me paraîtrait maladroit et inefficace. Tant qu’il n’y a pas d’action directe contre les Allemands… Ma foi, chacun est libre de faire ce qu’il veut et où il veut. Et puis, mieux vaut que des officiers dont la loyauté envers Sa Majesté est certaine qui soient à la tête de nos hommes, où qu’ils se trouvent !

………
Parc Royal de Bruxelles – Baeyens observe la fontaine. Tournant le dos au Palais de la Nation [Le parlement belge], bien vide actuellement. Il fait face au Palais royal, sur lequel ne flotte pas le drapeau Noir-Jaune-Rouge…
– Bonjour Monsieur, belle journée n’est-ce pas, commence Rombauts.
– En effet…
–Venez, asseyons-nous, nous serons plus à l’aise pour discuter.
– Avez-vous des réponses à nos questions ?
– Oui, le général Pire ne serait pas contre l’idée de reprendre la lutte.
– Magnifique. Et concernant nos Drapeaux ?
– Ils sont cachés dans une abbaye près de Bruges. Le moment venu, nous pourrons vous fournir des contacts pour les récupérer.
– Merci de votre soutien. Comment faire pour reprendre contact ?
– Déposez un message à cette adresse… Ah oui, le conseiller militaire du roi a lu le courrier que vous avez fait parvenir. Il n’a pas souhaité en dire plus.
– Très bien. Merci et bonne journée.



27 mars
En quête d’officiers belges
Bureau du chef d’état-major général de l’Armée belge (Londres)
– Le général Briquet, accompagné de Tanghe et Lemercier, arrive chez le général Vinçotte. C’est Tanghe qui annonce les bonnes nouvelles : « Mon général, notre envoyé en Belgique a su prendre contact avec un membre de la Maison militaire du Roi. »
– Tilkens ? Enfin, pas directement lui je suppose.
– Non, en effet, pas lui mais son secrétaire. Ce dernier rapporte que Jules Pire ne serait pas contre la reprise de la lutte. Le major Baeyens va le rencontrer sous peu.
– C’est une bonne nouvelle. Ensuite ?
– Baeyens a également appris où étaient cachés nos Drapeaux ! En tout cas, une grande partie. Ils ne sont pas tombés aux mains de l’ennemi !
– Tombés aux mains de l’ennemi, je ne le craignais pas, car le caporal autrichien l’aurait claironné sur tous les toits !
remarque Briquet.
– En effet, répond Vinçotte. Et où sont-ils ?
– Dans une abbaye près de Bruges. Le major Lemercier, ici présent, va se mettre à la tâche pour organiser leur “évasion”.
– Major, même si ce n’est pas une opération prioritaire, elle est hautement symbolique. Récupérer nos Etendards fera remonter le moral des troupes et les Allemands comprendront peut-être que si une partie de l’Armée a capitulé, nous n’avons en aucun cas signé un armistice.



28 mars
En quête d’officiers belges
Bruxelles
– Dans l’après-midi, Baeyens se rend au domicile du lieutenant-général Pire et se présente comme « un ancien officier de la 1ère Division de Cavalerie » qui souhaite rencontrer le général. Après quelques minutes d’attente, il est introduit dans le bureau de Pire.
En entrant, Baeyens rectifie quelque peu la position : « Mes respects mon général. Major Baeyens, à vos ordres. »
– Repos major. Hélas, la 1ère Division de Cavalerie n’existe plus… Comme le reste de notre Armée.
– N’en soyez pas si sûr, mon général ! Que savez vous du 5e CRI ?
– Le 5e CRI ? C’était le centre d’instruction des Chasseurs à Pied, sous les ordres d’Armand Lecrique.
– Mais savez-vous ce qu’il est devenu ?
– Je dois dire que dans les jours qui ont suivi notre capitulation, je me suis surtout inquiété de détruire un maximum de matériel. Mais si j’ai bon souvenir, il avait été envoyé en France…
– C’est exact, mon général. Mais ensuite, il a traversé la Méditerranée. Il se trouve en ce moment en Afrique du Nord !
– Pardon ? Répétez-moi cela !
– Tous nos CRI et toute la Réserve de Recrutement ont été évacués, soit en Angleterre soit en Afrique. Ainsi que le gros de la 7e DI et les unités de l’Aéronautique qui étaient stationnées en France.
– Mais… Combien d’hommes ?
– Près de 150 000, mon général.
– Mais c’est énorme !
– Oui, il semble que ce chiffre soit ignoré ici, ainsi que des Allemands. Si vous permettez mon général, j’ai une lettre pour vous, de la part du général Van Strijdonck de Burkel.
– Victor ! Mais vous voulez dire qu’il est…
– En Angleterre, oui, mon général.

Jules Pire, très ému, prend connaissance du message de Van Strijdonck de Burkel. Celui-ci salue son courage, rappelle son abnégation et sa belle conduite à la tête de la 10e DI alors que son épouse venait d’être tuée lors du mitraillage d’une colonne de réfugiés et conclut en lui demandant de rejoindre l’état-major belge en Angleterre.
– Mais pourquoi moi ? Pourquoi pas ceux de l’active ?
– Ils sont tous prisonniers, sauf le lieutenant-général Keyaerts. Note état-major a estimé que nous avions besoin de vous et c’est pourquoi on m’a envoyé vous demander de rejoindre Londres pour reprendre le combat.
– Mais je n’attends que cela ! Mais comment… et quand ? Et qu’y ferai-je…
– Mon général, je peux seulement vous dire que votre nom a été proposé par les généraux Wahis, Van Strijdonck de Burkel et Van Daele, qui vous ont tous en haute estime. Et voici une copie de l’arrêté du Gouvernement vous nommant à votre futur poste.
– Ah… Je… J’accepte, bien sûr !
répond Pire après avoir lu l’arrêté. Mais prévenez-moi quelques jours avant mon départ. J’aimerais me recueillir une dernière fois sur la tombe de mon épouse.
– A vos ordres, mon général. Je reprendrai contact avec vous sous peu.

Londres sera content, pense Baeyens en sortant de chez Pire. Je vais faire transmettre un message ce soir.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Fév 02, 2021 13:41    Sujet du message: Répondre en citant

Un aller pour Londres

12 avril

En quête d’officiers belges
Deuxième Bureau belge (Londres)
– Tanghe et Lemercier arrivent tout deux chez Briquet avec des nouvelles : « Mon général, nous avons eu un message du major Baeyens, annonce Lemercier. Le général Pire souhaite nous rejoindre ! »
– Et il a eu des informations concernant l’endroit où se trouvent nos Drapeaux,
complète Tanghe.
– Fort bien, Messieurs. Je vais prévenir le général Wahis. D’abord l’évacuation de Jules Pire, ensuite on organisera une mission pour nos Drapeaux… Et il faut aussi convaincre Maurice Keyaerts de nous rallier.


25 avril
En quête d’officiers belges
Deuxième Bureau belge (Londres)
– Lemercier et Tanghe organisent l’évacuation du général Pire. Ils ont obtenus des Anglais l’envoi d’un Lysander dans la région de La Roche. Ce sera entre le 2 et le 7 mai.
Une couverture de chasse doit être organisée pour le transfert. Mais la crainte des deux officiers est qu’après, il soit difficile de recommencer. Les Allemands ne mettront-ils pas les autres généraux sous surveillance… ou pire ?


29 avril
En quête d’officiers belges
Base aérienne de Manston – Squadron 349 (B)
– Une demande d’escorte est arrivée de l’EM de l’Aéronautique (général Legros), confirmée par une note du 11e Group (Group-Captain Frazier). Le Sqn 349 doit se tenir prêt à fournir les avions entre le 2 et le 7 mai pour assurer la sécurité d’un Lysander de retour de Belgique. Le 11e Group a retiré le 349 du tableau de vol à cette période, les Sqn 350 et 351 prendront le relais. Le major Le Roy du Vivier, chef du 349, se demande quand même qui cet avion va transporter…


30 avril
En quête d’officiers belges
Bruxelles
– Deux jours plus tôt, Baeyens a fait passer des messages au futur évadé. A présent, il se présente chez Pire, qu’il va mettre dans l’avion avant de revenir à Bruxelles. Les Drapeaux belges seront sa prochaine mission, sans oublier de réessayer de convaincre Keyaerts. Après, retour à Londres… si tout va bien.
A la gare de Bruxelles-Nord, les deux hommes prennent le train en direction de Namur. Là, ils attendent le train vers Luxembourg. Ils sont censés se rendre à Rochefort, chez un cousin du général. Enfin ils arrivent à Marloie, d’où ils se rendent près de La Roche, dans une ferme isolée, où un homme les accueille en faisant le salut militaire : « Bonjour major… Mes respects, mon général. »
– Vous me connaissez ?
– J’étais à l’Escadron Cycliste/10e DI, mon général, blessé sur la Lys. J’ai été caché par des habitants et quand j’ai appris la capitulation, je suis revenu chez moi. Depuis, je participe du mieux que je peux à l’effort pour renvoyer les Boches chez eux.
– Vous êtes courageux, mon garçon. Je vous félicite. Quelle est la suite du programme, major ?
demande Pire.
– Je vais reprendre contact avec Londres, mon général. Nos amis ici présents vous tiendront au courant. Moi je retourne à Bruxelles demain.
– Faites attention à vous, major. La Belgique a besoin d’hommes comme vous !
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Etienne



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MessagePosté le: Mar Fév 02, 2021 13:45    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
– Baeyens est de nouveau installé en train de lire Le Soir quand un homme viens s’assoir à côté de lui. Quelques secondes plus tard, Van


– Ah. Alors ce n’est point de la fantaisie. Comment puis-je vous aider ?
– Sauriez-vous faire passez un courrier au conseiller militaire du Roi ?


Citation:
– Ils sont tous prisonniers, sauf le lieutenant-général Keyaerts. Note état-major a estimé que nous avions besoin de vous

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MessagePosté le: Mar Fév 02, 2021 13:47    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
– Lemercier et Tanghe organisent l’évacuation du général Pire. Ils ont obtenus des Anglais l’envoi d’un Lysander dans la région de La Roche

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MessagePosté le: Mar Fév 02, 2021 16:28    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
– Tous nos CRI et toute la Réserve de Recrutement ont été évacués, soit en Angleterre soit en Afrique. Ainsi que le gros de la 7e DI et les unités de l’Aéronautique qui étaient stationnées en France.
– Mais… Combien d’hommes ?
– Près de 150 000, mon général.
– Mais c’est énorme !
– Oui, il semble que ce chiffre soit ignoré ici, ainsi que des Allemands.

On peut se demander si le Reich, en mars 1941, par le biais de l'Abwehr, du NEF ou de l'Espagne franquiste, ne commence pas à avoir une idée assez proche des effectifs des pays ennemis en exil.
Assez logiquement, cela doit être une mission prioritaire depuis l'été 1940, ne serait-ce que pour avoir une idée de la menace avant de se consacrer au Grand Dessein du Chef.
Au printemps 1941, la désinformation alliée n'est certainement pas coordonnée et élaborée.
Pareil en Belgique occupée, compte-tenu des effectifs initiaux de l'armée, des décès et des camps de prisonniers, on détermine ce qui manque ...

Donc plutôt que "ignoré", peut-être écrire "sous-estimé" ?
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Colonel Gaunt



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MessagePosté le: Mar Fév 02, 2021 16:37    Sujet du message: Répondre en citant

Euh, petite question annexe qui n'a rien à voir avec le sujet, je cherche à relire l'intégrale des Belges, depuis 1942. Or, 1942 n'est pas aussi bien indexé que 43, je ne trouve - ou ne retrouve - pas de sujet récapitulant tout l'histoire des Belges sur cette année, les grenadiers, Balleger, etc....
Si vous connaissez les titres des sujets précis, car le moteur de recherche m'a très peu aidé.
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Mar Fév 02, 2021 16:48    Sujet du message: Répondre en citant

C'est parce que entre juin 41 et novembre 42 il n' y à trop rien d'écrit sur les Belges hormis quelques passages....
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Colonel Gaunt



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MessagePosté le: Mar Fév 02, 2021 16:54    Sujet du message: Répondre en citant

En fait je veux relire les aventures de Balleger, Van Strijdonck, de la constitution du 2e Grenadier etc... Depuis le début si possible.
Comme le récit de l'évasion des officiers belges, des drapeaux en ceinture même s'ils vont être re-publiés surement dans les récits prochains.
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Hendryk



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MessagePosté le: Mar Fév 02, 2021 17:06    Sujet du message: Re: Complément BELGE Mars-Avril 1941 Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Baeyens a à peine le temps de reprendre ses esprits qu’une voix l’interpelle : « Bonjour, Monsieur. Vous êtes venu à la nage ? »
Un peu surréaliste, comme mot de passe. Comme la réponse : « Non, la mer était démontée. j’ai fait le voyage à pied ! »

C'est parce que "Comment est votre blanquette?" était déjà pris.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Fév 02, 2021 17:32    Sujet du message: Répondre en citant

Colonel Gaunt a écrit:
En fait je veux relire les aventures de Balleger, Van Strijdonck, de la constitution du 2e Grenadier etc... Depuis le début si possible.
Comme le récit de l'évasion des officiers belges, des drapeaux en ceinture même s'ils vont être re-publiés surement dans les récits prochains.


Les mois où il n'y a pas de rubrique Belge spécifique (n° 15), les Belges apparaissent au sein des autres rubriques sous le sous-titre "L'Union fait la Force".

Si au fil de tes lectures, tu rencontres un mois où il y a beaucoup de paragraphes belges, indique-le, je ferait les découpages nécessaires pour créer une rubrique Belge.
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Casus Frankie

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Capu Rossu



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MessagePosté le: Mar Fév 02, 2021 20:15    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Au 25 mars :

Citation:
Bonjour mon général [Maurice Keyaerts est passé général-major le 26 décembre 1936 et Raoul Van Overstraeten le 26 mars 1938, Keyaerts est donc le plus ancien dans les grades de généraux.].


Au 28 mars :

Citation:
Ils sont tous prisonniers, sauf le lieutenant-général Keyaerts. Note état-major a estimé que nous avions besoin de vous et c’est pourquoi on m’a envoyé vous demander de rejoindre Londres pour reprendre le combat.


Contradiction car il me semble que ni le major Baeyens et le lieutenant-général Pire soient ignorants du grade exact du major-général Keyaerts.

@+
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Fév 02, 2021 20:21    Sujet du message: Répondre en citant

Si j'ai bien compris…… (Wil me corrigera si besoin)

1) général-major (ou major-général) est inférieur à lieutenant-général.

2) Les deux généraux sont montés en grade après 1938.
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JPBWEB



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MessagePosté le: Mer Fév 03, 2021 06:22    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Si j'ai bien compris…… (Wil me corrigera si besoin)

1) général-major (ou major-général) est inférieur à lieutenant-général.

2) Les deux généraux sont montés en grade après 1938.


Tout juste. Bien que tous deux Lieutenant-Général en 1940-41, Keyaerts conserve 2 ans d’avance sur Van Overstraeten dans le tableau d’avancement des généraux.

L’armée belge de 1940 ne connaissait que deux grades d’officiers généraux : Général-Major et Lieutenant-Général. Ces deux grades existent encore de nos jours et correspondent aux désignations OTAN OF-7 (Général-Major ) et OF-8 (Lieutenant-Général), et on y a depuis ajouté OF-6 (General de Brigade) et OF-9 (General), ainsi que leurs équivalents pour l’aviation et la marine.

Donc, avant 1940, on était promu colonel, puis éventuellement Colonel-brigadier (grade tombé en désuétude), Général-Major et enfin Lieutenant-Général, qui était également le grade du roi en tant que commandant de l’armée, dès sa prestation de serment constitutionnel s’il ne l’était pas déjà.
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Hendryk



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MessagePosté le: Mer Fév 03, 2021 07:00    Sujet du message: Répondre en citant

C'est tout de même surprenant que mêmes les officiers les plus haut gradés ne soient pas au courant du nombre de soldats belges évacués au cours du Grand Déménagement, et ce plusieurs mois après les faits. Pourtant ce n'était pas un secret? J'imagine que la presse et la radio alliées l'ont mentionné, et que de leur côté ils ont des sources officieuses.
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JPBWEB



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MessagePosté le: Mer Fév 03, 2021 08:01    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:
C'est tout de même surprenant que mêmes les officiers les plus haut gradés ne soient pas au courant du nombre de soldats belges évacués au cours du Grand Déménagement, et ce plusieurs mois après les faits. Pourtant ce n'était pas un secret? J'imagine que la presse et la radio alliées l'ont mentionné, et que de leur côté ils ont des sources officieuses.


C'est qu'en 1940, il n'y avait pas CNN, ni email, ni internet, ni Whatsapp.
En temps de guerre, la censure sévit, l’information publique est strictement contrôlée, et ne laisse rien passer. Et pour ce qui est des sources officieuses, non-publiques plutôt, il n'y a aucune chance que la moindre information chiffrée fiable et pertinente parvienne à ces ex-officiers généraux d'une armée défaite. Certains sont en captivité à la merci de l'ennemi, d'autres sont laissés libres mais en pays occupé, et quelques-uns restent en service (ceux autour du roi) mais sont coupés de leurs sources d'information.
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