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La stratégie méditerranéenne
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alexandre_2002



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MessagePosté le: Mer Avr 29, 2020 11:00    Sujet du message: La stratégie méditerranéenne Répondre en citant

Bonjour à tous !

Pour ceux qui ne me connaissent pas, je m’appelle Alexandre et je suis nouveau sur le forum. J’aimerais vous présenter une uchronie écrite par Max Crig (http://mediterraneomarnegro21.blogspot.com/2014/01/la-decision.html) que je connais depuis longtemps, mais qui malheureusement pour vous est écrite en espagnol. Alors je me suis donné pour objectif de vous la traduire (en ajoutant des éléments personnels) en français, pour votre plaisir. Cette uchronie vise à démontrer que l’Allemagne nazie aurait pu gagner la IIGM, et qu’il n’y a pas de véritables "causes profondes" prouvant qu'elle n’aurait pu le faire. Il est vrai que la nature totalitaire du système nazi le destinait à s’effondrer tôt ou tard, mais il ne lui empêchait pas de gagner une guerre, au contraire, son caractère totalitaire s’avérait être un avantage.

Le point de divergence se trouve en janvier 1942. Le général Erich von Manstein est aux commandes de la 11 Armee, qui se trouve en ce moment en Crimée. En cherchant un moyen d’anéantir la menace rouge, il se rend compte que si une partie de la flotte italienne entrait en Mer Noire, alors cette mer passerait sous le contrôle de l’Axe, basculant ainsi la situation dans la région. Ainsi, un seul changement stratégique va avoir des conséquences immenses.

Je publierai cette uchronie chapitre par chapitre. Chacun de ces chapitres développe un évènement, un front ou suit un personnage clé. Chaque chapitre sera composé de deux parties. La première, la plus longue, se focalisera sur les opérations tactiques, les batailles mais aussi le déroulement quotidien de la guerre. La deuxième partie, en gras, présentera de manière plus générale la situation mais est aussi destinée à prouver la solidité et le réalisme de cette histoire alternative.

Je ne peux pas vous promettre une certaine périodicité, mais j’essaierai au moins de poster un chapitre par semaine, sinon plus. Je vous invite à débattre sur ce chapitre et à envisager la suite des évènements, et voir si vous avez vu juste !

A la suite, je vous ai écrit l’introduction de l’auteur.

Bonne lecture !

alexandre_2002

Le déterminisme prétend démontrer que les faits historiques à grande échelle ne peuvent sortir d’une cours spécifique qui tend vers un sens également spécifique : l’Empire Romain devait s’effondrer, la société industrielle devait naître en Angleterre, l’Empire Chinois devait disparaître. Ces faits obéissent à des causes, et enquêter sur ces causes pourrait même nous donner de leçons utiles au moment d’affronter un futur qui sera également régi par des causes nécessaires. Le but de cette uchronie n’est pas de nier le déterminisme. Bien au contraire, la doctrine nazie était condamnée, comme le communisme soviétique, a être balayée du cours de l’Histoire (même si nous pouvons rappeler que la débâcle du communisme soviétique à la fin du XXème siècle ne fut prévue par personne) et tout paraît indiquer qu’il existe bien un progrès dans l’Histoire qui tend à l’instauration graduelle de plus grands contrôles de la violence sociale permettant une coopération humaine plus efficace pour le bénéfice du plus grand nombre d’individus. Evidemment, l’idéologie nazie remplissait encore moins que le marxisme soviétiques toutes ces conditions, puisque, en se basant sur une doctrine raciale, la plus grande partie de l’Humanité se serait vue porter préjudice par la domination de la supposée race supérieure. Mais là où le déterminisme historique se trompe totalement c’est dans la vision mystifiée de la IIGM depuis 1945. Non seulement dans des oeuvres de fiction ou audiovisuels, mais aussi dans des livres d’Histoire, on nous montre le résultat final de la guerre -la défaite d’Hitler et ses alliés japonais- comme un genre de western, où les bons gagnent et les méchants perdent grâce à leur plus grande habilité aux armes. C’est comme si on prétendait démontrer que les vilains, de par leur condition, ne peuvent gagner les guerres. On prétend nous convaincre de cela en nous présentant des raisonnements alambiqués sur l’économie, la politique ou l’organisation administrative. Cela est absurde. Hitler aurait pu gagner. Il aurait pu même gagner en étant déjà en guerre, à la fois contre l’Union Soviétique, les Etats-Unis et l’Empire Britannique, et de fait, il est surprenant qu’il n’ait pas gagné. Une société totalitaire et militariste comme celle de l’Allemagne nazie possède les moyens nécessaires pour atteindre la victoire et si cela ne fut pas le cas, cela est dû uniquement et exclusivement au fait qu’un homme à un moment précis n’ait pas pris une seule (de plus logique) décision ; cette décision aurait été uniquement une décision d’ordre militaire, stratégique, sans nul lien avec l’idéologie ou les conditions économiques et sociales. Le nazisme, évidemment, aurait finit par s’écrouler, mais pas de la même façon que dans la réalité, à la fin d’un grand spectacle militaire au cours duquel le bien bat le mal. Le bien s’impose au mal, oui, très probablement, mais la guerre est un terrain sur lequel, quelquefois, le mal est mieux qualifié. C’est un fait que, de toute manière, ce fût l’Union Soviétique, un régime si totalitaire et presque aussi néfaste que le IIIème Reich, qui finit par mettre en déroute l’Allemagne nazie. Le récit présenté dans cet espace commence, donc, avec la prise de décision par Hitler d’une seule décision concernant une seule initiative stratégique de type militaire (particulièrement, fermer la Méditerranée avec pour finalité que la flotte italienne rentre dans la Mer Noire).
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Dernière édition par alexandre_2002 le Jeu Avr 30, 2020 20:50; édité 1 fois
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alexandre_2002



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MessagePosté le: Mer Avr 29, 2020 11:02    Sujet du message: Répondre en citant

I : La décision

Nuit du 4 au 5 Janvier 1942. Dans un kolkhoze au nord de Simféropol, se trouve le général Erich Von Manstein, celui qui il y a presque deux ans brilla lors de l’invasion de la France, est maintenant commandant en chef de la 11 Armee en Crimée, ne peut guère dormir. Depuis juin 1941, les Allemands ont lancé une guerre totale contre l’ennemi juré, l’ogre communiste. Les préoccupations ne font pas défaut : depuis plus d’une semaine (plus exactement depuis Noël), une grande contre-offensive soviétique vise à libérer la patrie de l’envahisseur nazi, et les troupes de l’Armée Rouge débarquent sur les côtes de Crimée, alors occupée par les soldats allemands et roumains de l’armée à ses ordres. A certains endroits, ils débarquent même au milieu des banquises (même si la Mer Noire, en général, ne se gèle pas en hiver, ce n’est pas le cas de la Mer d’Azov et aux embouchures des fleuves se jetant dans celle-ci). Les soldats russes finissent par réussir à récupérer la péninsule de Kerch, à l’extrémité est de la Crimée et par conséquent, le contrôle du détroit du même nom.

Les soldats russes peuvent débarquer sur les côtes de Crimée car la marine soviétique domine la mer Noire. -Un croiseur de bataille, six croiseurs, 18 destroyers sans compter les autres bâtiments-. En face, la flotte roumaine fait pâle figure. Cela permet aux Soviétiques non seulement d'effectuer des débarquements (ce qu'ils n'ont d'ailleurs jamais fait à une aussi grande échelle qu'aujourd'hui) mais surtout de continuer à ravitailler les forteresses côtières, comme Odessa (qui a tenu jusqu'en octobre 1941) et Sébastopol (qui est assiégée depuis ce même mois d’octobre et que Manstein a si mal à prendre). La domination de la mer Noire leur permet aussi de ravitailler les forces soviétiques par la mer et de forcer l'ennemi à immobiliser des troupes si nécessaires au front, en les déployant préventivement pour la défense côtière.

Manstein peut donc facilement se rendre compte qu'il suffirait d'introduire une partie de la flotte italienne en mer Noire par le détroit des Dardanelles, avec quelques sous-marins allemands, pour complètement nettoyer cette mer. Cela permettrait non seulement d'épargner aux troupes de l'Axe une défense côtière devenue alors inutile et de forcer les Soviétiques à déployer leur propre défense le long de la côte (en prélevant des troupes du front), mais également, les forces allemandes seraient en mesure d'effectuer leurs propres débarquements et, surtout, de disposer d'un soutien logistique côtier : les ports de l'Axe sur la mer Noire permettraient aux armées nazies d'être ravitaillées au fur et à mesure de leur avancée, grâce aux ports capturés. Un autre des avantages serait que les canons des navires italiens soutiendraient les opérations côtières. La plupart des difficultés logistiques disparaîtraient dans le très important secteur sud du front russe.

Manstein, comme tous les généraux allemands de l'Ostheer, sait que le principal problème pour conquérir la Russie est d'ordre logistique : le pays est trop grand, ses populations sont trop dispersées, son système routier est… améliorable et le climat rend la tâche encore plus difficile. La taille de la population soviétique, la qualité de son armée, la capacité industrielle et le courage du peuple russe dans la lutte contre l'envahisseur sont des facteurs qui importent moins que les longues distances et les mauvaises voies de communication.

Mais en dominant la mer Noire, tous les avantages soviétiques disparaissent, au moins dans le secteur sud : les Allemands pourraient transporter leurs troupes et leurs approvisionnements le long du Danube jusqu'à la mer Noire, opérer à partir des ports conquis (presque tous avec des connexions ferroviaires) et économiser d'immenses quantités de carburant, de véhicules et de troupes dédiées à la lutte antipartisane (car les partisans rendent toujours le transport terrestre difficile). Et c'est précisément dans les terres de la mer Noire (Ukraine et Caucase) que se trouvent toutes les ressources économiques dont l'Allemagne a besoin pour gagner la guerre : blé d'Ukraine, charbon et fer du Donbass et pétrole du Caucase, entre autres ressources.
Plus encore : ces régions, notamment le Caucase, sont en partie peuplées de peuples non russes qui peuvent facilement combattre du côté nazi, en particulier les musulmans (Manstein a déjà été bien accueilli par les Tatars de Crimée). Et une fois la frontière turque atteinte, il est probable que les Turcs eux-mêmes rejoignent l’Axe.


Manstein sait que pour que la flotte italienne puisse entrer dans la Mer Noire il est nécéssaire d’abord de conquérir la Méditerranée et en fermer les accès, en expulsant ainsi la flotte britannique. Cela dépend du général Rommel. Combien de troupes Rommel a-t-il besoin en Afrique du Nord pour l’invasion de l’Egypte ? Sans être un expert en la matière, Manstein sait que Rommel a seulement trois divisions allemandes et quelques divisions italiennes de qualité discutable (il faut se souvenir de la débâcle italienne en 1940 lors de l’opération Compass qui fut arrêtée par l’arrivée de l’Afrika Korps). Si on envoie à Rommel trois autres divisions allemandes (une quantité infime en comparaison avec le cent cinquante divisions allemandes qui luttent en Russie) on pourrait envisager l’invasion de l’Egypte et donc la fermeture du Canal de Suez, transformant la Méditerranée en un grand lac sous le contrôle de l’Axe. Dans ce cas, Franco, le dictateur espagnol, fermerait le détroit de Gibraltar et le gouvernement turc, même gardant sa neutralité, laisserait passer la flotte italienne. La guerre en Russie serait gagnée d’avance, sans parler de l’impact qu’aurait la perte de l’Egypte, Gibraltar et Malte sur l’Empire Britannique. Et combien de troupes la Ostheer pourrait économiser en échange de trois divisions envoyées en Afrique du Nord ? Peut-être une douzaine de divisions : plus de défense côtière, plus d’assauts sanglants dans les forteresses portuaires ennemies comme Odessa ou Sebastopol, et beaucoup de batailles frontales sur la zone côtière pourraient être évitées grâce à des débarquements sur les flancs. Sans oublier l’inévitable impact politique d’un triomphe militaire en Méditerranée : plus de troupes auxiliaires non-allemandes arriveraient au front de l’Est pour s’unir dans la lutte finale du vainqueur assuré (plus d’espagnols, français, italiens, bulgares, turcs, peut-être même des égyptiens et évidemment, plus de renégats de l’Union Soviétique… plus de renégats et moins de partisans…). Ainsi, détourner trois divisions du front russe pour les envoyer en Afrique ne serait pas un handicap dans la lutte contre les soviétiques, mais un énorme avantage.

Il s’agit d’une possibilité aux bénéfices immenses. Il est surprenant qu’elle n’ait pas été considérée auparavant. Le général se précipite sur son écritoire et saisit sa plume pour écrire une lettre au Führer. Il ne connaît pas en détail la situation stratégique en Méditerranée, mais Hilter ne manque pas de conseillers en la matière. Il sait aussi que récemment, Rommel a été mis en déroute par les britanniques et a dû reculer vers l’Ouest jusqu’en Libye. Mais cela peut être corrigé en donnant une plus grande priorité au front d’Afrique du Nord : il faut que Hitler réalise que la victoire dans la front d’Afrique du Nord aurait une répercussion, avec la prise de la Mer Noire, dans la victoire contre l’URSS. En plus, Manstein sait qu’après la défaite de Rommel en novembre dernier, la 2ème Flotte Aérienne a été envoyée en Méditerranée en provenance du front de l’Est (plus précisément le secteur centre). Cela a eu sans doute un impact dans les revers essuyés par les Allemands dans cette région. Si des forces allemands sont détournées de Russie vers la Méditerranée, c’est seulement dans le cas où les bénéfices sont assurés. Et cela pourrait avoir lieu avec l’entrée en Mer Noire de la flotte italienne. C’est un non-sens que la Ostheer fasse des sacrifices sans rien obtenir en échange

En quinze minutes, la lettre est rédigée. Le général sort de son dortoir et réveille l’un de ses assistants : la lettre doit arriver le plus vite possible au quartier général du Führer.

6 Janvier 1942

Mein Führer,

Nos troupes combattent avec le courage dont elles sont réputées et chaque jour, la victoire totale contre l’ennemi bolchevique semble plus proche. En réfléchissant aux moyens que nous disposons pour atteindre cette victoire, j’ai l’honneur de vous proposer une stratégie qui nous permettra d’atteindre nos objectifs dans des délais extrêmement courts en nous évitant de nombreuses pertes. J’ai nommé cette stratégie la stratégie méditerranéenne. Il s’agit ici de donner plus d’importance au front d’Afrique du Nord dans le but d’atteindre l’objectif suivant : la fermeture de la Méditerranée.
En effet, la fermeture de cette mer aux flottes ennemies nous permettrait de soustraire une partie de la flotte italienne vers la Mer Noire pour donner un coup de grâce à la Flotte soviétique de Mer Noire. Ainsi, une grande partie de nos troupes aujourd’hui immobilisées de par cette situation pourraient être amenées vers le front. Mais surtout, le grand avantage de cette stratégie est de nous faciliter la logistique de nos troupes et même d’envisager des opérations de débarquement sur toute la Mer Noire.
Je suis sûr que vous prendrez la bonne décision.

Heil Hitler !
General Erich Von Manstein

La nuit du 6 Janvier 1942, la carte arrive à la « Tanière du Loup » (Wolfschanze) à Rastenburg. C’est dans ce ville de Prusse qu’Hitler dirige la guerre, et en ce moment, il s’efforce de contenir la série de contre-offensives soviétiques dans le front de l’Est. La lettre ne peut pas passer inaperçue. Il s’agit du même stratège qui planifia l’attaque blindée à travers les Ardennes. La même attaque qui mènera les nazis à leur spectaculaire victoire en France. Hitler lit la suggestion du général et appelle immédiatement ses conseillers militaires : Est-il viable de suffisamment renforcer Rommel pour qu’il puisse envahir l’Egypte, disons, en juin 1942, juste à temps pour l’offensive d’été dans le sud de la Russie ? Hitler sait que Rommel a dû battre en retraite en Cyrénaïque à cause de la puissance et l’habilité de la Huitième Armée Britannique, mais surtout par le manque d’approvisionnement, les convois étant systématiquement coulés par la marine et l’aviation britanniques. Il sait aussi que Rommel vient de recevoir un convoi en intégrité d’armes, munitions, combustible et aliments, ce qu’il a obtenu grâce à l’augmentation de la protection aérienne et navale (sous-marine) des convois (il s’agit de la flotte aérienne détournée du front de l’Est, ce qui a favorisé la contre-offensive soviétique : de fait, les deux fronts sont déjà connectés).

D’autre part, malgré que Manstein pense surtout en des avantages opérationnels dans la zone de la Mer Noire, Hitler pense surtout au pétrole du Caucase : le capturer, l’exploiter et le transporter… à travers la mer Noire et la Méditerranée… Et en plus, il pourrait obtenir une grande victoire sur les britanniques en juin grâce à la prise de l’Egypte et la fermeture de la Méditerranée.

Les conseillers se chargent d’étudier la proposition tandis qu’Hitler s’occupe d’autres questions, même s’il n’est pas dans ses habitudes d’oublier quoi que ce soit.

Le 10 janvier 1942, le chef d’opérations de l’armée allemand, le général Jodl et le plus haut responsable de la Kriegsmarine, l’amiral Raeder s’entretiennent avec le Führer. Les deux étaient déjà, en 1940, partisans d’une stratégie méditerranéenne, cela afin de mettre en déroute les Britanniques avant de commencer l’attaque contre la russie. Ils considèrent que la suggestion de Manstein est viable : en réalisant un effort d’organisation, il est possible d’envoyer à Rommel trois autres divisions mobiles (ce qui doublerait sa force) plus les véhicules et les suministres nécessaires pour que l’offensive puisse arriver jusqu’en Egypte. Cependant, il est nécéssaire qu’auparavant l’armée germano-italienne de Rommel récupère quelques positions perdues le mois précédent : au moins, il est nécéssaire de reprendre le port de Benghazi pour pouvoir organiser à partir de là l’attaque jusqu’au canal de Suez, à quelques mil kilomètres de distance : plus le point de partie de Rommel se trouvera à l’est, plus rapide sera l’avancée jusqu’à l’objectif final.

Quant à l’attitude de l’Espagne (fermeture du détroit de Gibraltar) et de la Turquie (ouverture de Dardanelles), cela dépend de facteurs politiques… mais Hitler sait parfaitement que les facteurs politiques dépendent surtout de la capacité militaire du Reich à intimider ceux qui doutent : la victoire militaire mène toujours aux succès politiques.

Des opinions défavorables à cette stratégie se sont aussi manifestées. L’envoi des trois divisions en Afrique affaiblirait la capacité offensive militaire allemande, au moins durant le printemps. C’est précisément à ce moment que la puissante et nouvellement formée 23 Panzer Division devait s'incorporer, avec ses nouveaux tanks. Des trois formations destinées à l’Afrique, c’est celle-ci qui a le plus de valeur. Même avec cette formation, personne ne peut assurer que les objectifs en Afrique du Nord soient atteints et que la flotte italienne rentre en Mer Noire au début de l’été. Est-ce que cela vaut la peine, de priver le front russe de cette magnifique unité ? Hitler fait fi de ces objections : il faut toujours se risquer, et dans ce cas le risque paraît moins important que dans d’autres occasions. Il cherchera à tirer d’ailleurs une force défensive qui compense le manque de ces trois divisions offensives. Probablement il pourra lancer une attaque en Russie au cours du printemps. Hitler confie que durant l’hiver les combats cessent dans le front oriental, mais après cela, il aura besoin d’une attaque victorieuse, avec ou sans force équivalente à celle de la 23 Panzer-Division.

Pour le moment, on demande à Rommel qu’il envoie en urgence quelques officiers de l’Afrika Korps pour qu’ils conseillent les officiers de l’Etat-Majeur à Rastenburg. Les officiers arriveront le 14 janvier.

Les pièces commencent à s’emboîter : les officiers de Rommel informent que, grâce aux matériel reçu, l’armée germano-italienne se prépare pour contre-attaquer et récupérer les positions perdues à l’est de la Libye. Hitler est clair : Rommel doit récupérer le plus tôt possible le port de Benghazi et avancer le plus à l’est possible pour que le point de partie soit suffisamment avancé et permette ainsi de conquérir l’Egypte en juin 1942.

Le 18 janvier les officiers retournent en Afrique, tandis qu’en Allemagne ceux de l’Etat Major de l’Armée et de la Marine continuent à planifier le projet qui à commencer à faire rêver Hitler : cela lui permettrait une victoire éclatante au début de l’été (la défaite des britanniques, la conquête de l’Egypte, la fermeture de la Méditerranée et l’adhésion de l’Espagne à l’Axe), bien avant que les nord-américains soient capables de réaliser quelconque apport appréciable à la guerre et juste à temps pour la contre-offensive définitive en Russie, qui, à ce qu’il paraît, serait un grand succès grâce à la domination de la Mer Noire. Ce plan serait, en plus, en accord avec le rapport de l’OKW (Haut commandement de l’armée allemande) du 14 décembre 1941 (quelques jours après l’entrée en guerre des Etats-Unis) qui aspire à ce que l’Allemagne crée un « bloc défensif européen », de Gibraltar jusqu’au Golfe Persique, à l’intérieur duquel l’Axe disposerait des ressources économiques nécessaires pour affronter avec succès une longue guerre d’usure. En plus, les officiers ont trouvé un autre rapport du commandement militaire, datant de mars 1941, qui avertissait déjà des difficultés logistiques pour le transport du pétrole du Caucase, dans le cas où les gisements seraient capturés par les forces allemandes. En effet, le transport de ce pétrole requiert des communications maritimes entre la Mer Noire et la Méditerranée.

Néanmoins, il existe un problème concernant les négociations diplomatiques : il est nécéssaire de disposer de la pleine coopération de la part de l’Italie mais aussi entamer des rapprochements avec l’Espagne et la Turquie, pour sonder leur attitude quant aux projets du Reich.

Le 20 janvier, Rommel, enthousiasmé par les nouvelles qui lui arrivent du Reich, communique à Hitler qu’il commencera son offensive le jour suivant et aspire à récupérer, pour le moins, le port de Benghazi en une ou deux semaines.

Hitler ne doute plus. Il donne l’ordre aux trois divisions destinées à l’Afrika Korps de se déplacer vers les ports italiens, qui en ce moment se trouvaient en France, se préparant pour entrer en combat à l’Est à partir du printemps. Les deux divisions blindées récemment créées (22 PzD et 23 PzD) étaient déjà disponibles ainsi que la division 28 d’Infanterie Légère qui se reconstituait après de rudes combats en Russie. L’ensemble de l’opération (avec de gigantesques implications sur tous les fronts de guerre ainsi qu’au niveau politique) reçoit le nom de « Ardennes », en référence à l’initiative précédente de Von Manstein en 1940, qui a mené à l’invasion de la France.

Hitler s’inquiète quelque peu sur l’envoi en Afrique de deux des trois divisions blindées crées au cours de l’hiver et qui étaient destinées à être envoyées en Russie : cela n’affaiblirait pas beaucoup trop la capacité offensive de l’Ostheer le printemps et l’été suivants ? Le général Jodl nie. La 22 Panzer est une division équipée de tanks d’une valeur offensive négligeable et quant à la 23 Panzer, l’handicap offensif transitoire que son absence sur le front russe supposerait se verra largement compensée, à partir de mai, en premier, par la mobilisation pour des fonctions offensives d’une autre division Panzer destinée initialement à des tâches défensives (qui, en même temps, serait substituée par davantage de divisions d’infanterie) et en deuxième, en accord avec le plan ébauché par Manstein lui-même, avec l’impact offensif qu’aurait l’entrée de la flotte italienne en Mer Noire à partir de juin. Pour que l’effet soit amplifié il serait opportun de mettre en marche la formation d’une force amphibie qui débarque en Mer Noire en même temps que l’entrée de la flotte, avant même que les soviétiques aient pu avoir le temps d’organiser leur propre défense côtière. On pourrait utiliser en bonne partie quelques uns des plans qui ont été élaborés pour l’invasion de Malte, invasion que la fermeture de la Méditerranée aurait rendu inutile.
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alexandre_2002



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MessagePosté le: Mer Avr 29, 2020 11:03    Sujet du message: Répondre en citant

A la mi-décembre de 1941, la deuxième guerre mondiale prit un tournant inattendu : la grande contre-offensive russe devant Moscou (qui s’était étendu à tous les fronts de Russie), la défaite de Rommel en Afrique du Nord (l’opération britannique Crusader) et l’entrée en guerre des Etats-Unis furent alors interprétées comme des preuves démontrant que la guerre ne pouvait pas être gagnée par Hitler (une approche considérée simpliste par l’historien Richard Overy). Le ministre de l’arment allemand lui-même, Todt, communiqua au Führer un avis qui signifiait que la capacité industrielle de l’ennemi rendait impossible une victoire militaire. Le rapport du OKW du 14 décembre indiquait que la meilleure possibilité était que l’Allemagne réunisse les ressources industrielles suffisants à l’intérieur d’un « bloc défensif européen ».

Dans la réalité, Hitler négligea cet aspect. Il avait planifié l’offensive d’été de 1942 « Fall Blau » avec pour objectif mettre la main sur les matières premières dans les régions de la Mer Noire (blé, charbon, pétrole) mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, il n’a pas pris en compte l’énorme problème logistique qui consiste à déplacer des millions d’hommes de l’est de l’Ukraine jusqu’aux fin fond du Caucase où, mis à part les longues distances et la mauvais qualité du réseau routier, se trouvait le formidable obstacle de la chaîne du Caucase (et il prit encore moins en compte les inconvénients logistiques du rapport du général Hanneken en mars 1941). Personne eût l’idée qu’une victoire en Méditerranée aurait permis l’invasion de la Mer Noire par la flotte italienne, donnant alors un revirement total à la question logistique sur le front russe. De cette forme, les deux réalités des fronts russe et africain formaient une situation perdant-perdant, dans laquelle chaque ressource allouée à l’Afrique affaiblissait l’effort de guerre en Russie et vice-versa.

L’absurdité de cette situation se manifeste clairement en Crimée, puisque la conquête de cette péninsule supposa le sacrifice de milliers de soldats allemands et roumains de la 11 Armee sous les ordres de Manstein : avec l’invasion de la Mer Noire, la presque-île de Crimée aurait pu être capturée grâce au simple blocus naval. Les ressources supplémentaires qui en seraient tirées auraient permis l’invasion de l’Egypte par Rommel, et avec cela la Méditerranée entière (avec les inévitables répercussions politiques d’un pareil succès, comparables avec l’invasion de la France en 1940).

Aussi bien dans la réalité que dans cette uchronie, le 21 janvier 1942 Rommel entama une contre-offensive en Cyrénaïque qui lui permit de reprendre, en effet, le port de Benghazi le 29 janvier. Le 2 février les troupes allemandes s’arrêtèrent sur la ligne de Gazala, a mi-chemin entre les ports de Derna et Tobruk, et à quelques 800 kilomètres du Delta du Nil. Dans la réalité, le succès a pu être atteint grâce à une amélioration quant aux ressources acheminées de la métropole et l’habilité du général Rommel et de ses hommes, sans compter sur la nécessité des Britanniques d’envoyer des ressources de tout type à l’Océan Indien, alors menacé par les offensives japonaises (le 15 février les japonais s’empareront de Singapour, faisant ainsi quatre-vingt mille prisonniers des forces venant de tout l’Empire Britannique : l’Inde et l’Australie se retrouvent alors exposées aux attaques japonaises. Cette période de faiblesse et confusion entre les troupes britanniques en (Proche et Extrême) Orient, ne fût pas mise au profit par l’ennemi européen. Et à partir de la deuxième moitié de 1942, les ressources anglo-américaines leur donnaient la supériorité dans la zone de la Méditerranée.

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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Avr 29, 2020 11:39    Sujet du message: Répondre en citant

Oula, je suis toujours un peu circonspect devant ce type de production, qui vient à peu près à l'encontre de tout ce que mes lectures et mon étude des conflits m'ont démontré. Je confesse aussi m'être frotté avec des nostalgiques, ce qui explique ma réticence. Ce n'est bien sûr pas le cas ici ! 8)
Bon, un chose à la fois - je suppose que tu souhaite des commentaires constructifs. Je fini mon texte Souvorov et je m'y met.
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alexandre_2002



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MessagePosté le: Mer Avr 29, 2020 11:50    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Oula, je suis toujours un peu circonspect devant ce type de production, qui vient à peu près à l'encontre de tout ce que mes lectures et mon étude des conflits m'ont démontré. Je confesse aussi m'être frotté avec des nostalgiques, ce qui explique ma réticence. Ce n'est bien sûr pas le cas ici ! 8)
Bon, un chose à la fois - je suppose que tu souhaite des commentaires constructifs. Je fini mon texte Souvorov et je m'y met.


Salut demolitiondan !

Je t'avoue que quand j'ai commencé à lire cette uchronie moi aussi j'ai très perplexe quant au point de vue de l'auteur. Mais après l'avoir lu tout le long je considère qu'il a juste adopté une vision rationnelle et factuelle de cette guerre, sans entrer dans des considérations strictement idéologiques. Cela peut sembler très froid comme raisonnement mais réaliste. Tu verras le long de cette uchronie que l'auteur explique à chaque fois le réalisme de cette uchronie en apportant des arguments solides basés sur les connaissances que nous avons de ce conflit.

Ne t'inquiète pas, je suis loin d'être un nostalgique. Rien que mes origines slaves le prouvent...

J'attends avec impatience ton commentaire !
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MessagePosté le: Mer Avr 29, 2020 12:04    Sujet du message: Répondre en citant

En dehors d'un point de français qui m'agace toujours (habilEté [substantif] et non pas habilité [adjectif] - ne pas confondre avec l'anglais ability)……

C'est d'abord une question de LOGISTIQUE.

Envoyer trois divisions dont une blindée et deux mécanisées en Afrique Italienne signifie avoir les navires pour les transporter et pour les ravitailler… Et les ports pour les débarquer correctement. Plus les forces aéronavales pour protéger le tout. Et le carburant pour "nourrir" les forces aéronavales en question.
Or, il n'y a pas tout ça.
Il y a déjà longtemps que, pour trancher le débat sur Malte (Et Si l'Axe s'en était emparé…), des historiens anglo-américains ont montré que, pour des raisons de logistique pas du tout glamour et héroïques, même si Malte n'était qu'un caillou désert, les forces germano-italiennes ne pouvaient pas être bien mieux ravitaillées qu'elles ne le furent. Alors si on ajoute trois divisions mécanisées !!!!!

Le seul moment où l'Allemagne a pu envoyer des renforts en nombre (et encore) en Afrique, ce fut quand les combats se sont déplacés en Tunisie, où les problèmes logistiques étaient bien moindres (merci aux Vichystes).

Evidemment, on peut se dire que l'OKW et Cie vont sous-estimer ces difficultés et essayer quand même !

Ah, par ailleurs - pour faire passer la flotte italienne en mer Noire, il faut que les Turcs soient d'accord. Et on peut s'attendre à ce que les Turcs fassent traîner les choses jusqu'à ce que Moscou soit pris, Londres sur le point de tomber et les Japonais en Californie.

Bien sûr, les questions diplomatiques, comme les questions logistiques, sont souvent négligées par les wargames, informatiques ou papier.
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alexandre_2002



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MessagePosté le: Mer Avr 29, 2020 12:15    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
En dehors d'un point de français qui m'agace toujours (habilEté [substantif] et non pas habilité [adjectif] - ne pas confondre avec l'anglais ability)……


Désolé pour l'erreur d'orthographe, je ne la commettrai plus.

Citation:
C'est d'abord une question de LOGISTIQUE.


Evidemment, on ne peut plus d'accord. C'est le titre du deuxième chapitre Laughing . Tu verras que l'auteur expose les raisons qui prouvent que c'était possible. On en discutera quand j'aurais posté le deuxième chapitre et t'auras lu les arguments qu'il expose.

Citation:
Il y a déjà longtemps que, pour trancher le débat sur Malte (Et Si l'Axe s'en était emparé…), des historiens anglo-américains ont montré que, pour des raisons de logistiques pas du tout glamour et héroïques, même SANS Malte, les forces germano-italiennes ne pouvaient pas être bien mieux ravitaillées qu'elles ne le furent. Alors si on ajoute trois divisions mécanisées !!!!!

Il faut pas oublier que l'Afrique du Nord continua a être ravitaillée même en 1943, alors que la supériorité alliée était bien plus grande. La bataille de Kasserine eut lieu en février 1943, et les américains se sont pris une raclée alors que l'Afrika Korps était exsangue. Et puis en ce moment la priorité était ailleurs, plus précisément à l'autre bout du monde !

Citation:
Ah, par ailleurs - pour faire passer la flotte italienne en mer Noire, il faut que les Turcs soient d'accord. Et on peut s'attendre à ce que les Turcs fassent traîner les choses jusqu'à ce que Moscou soit pris, Londres sur le point de tomber et les Japonais en Californie.

Ou bien les Allemands foncent sur les Dardanelles et un coup d'état en Turquie mené par des généraux pro-Axe met fin à ce problème... Le président turc Inonu était avant tout un équilibriste, il ne pouvait pas se permettre de refuser le passage aux allemands. Et dans tous les cas, il aurait été démis de ses fonctions par la faction conservatrice de l'armée. Dans le pire des cas, un front en Turquie est ouvert certes, mais les Dardanelles sont ouvertes et la flotte italienne arrive en Mer Noire. Quelles forces pourront s'y opposer ?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Avr 29, 2020 12:34    Sujet du message: Répondre en citant

Une précision : la supériorité aéronavale alliée n'est pas en cause - les capacités navales italiennes et portuaires de l'Afrique italienne étaient simplement à leur maximum. Mais c'est fou ce qu'une division blindée consomme ! (pas seulement en carburant)
Quant aux sources, il s'agit d'articles fort savants publiés en anglais, hem… avant ta naissance, je le crains (soupir). Ils sont… quelques part dans ma doc papier (re-soupir). Mais l'essentiel de ce qui est dit dans nos pages (livre 1 et Archives) sur le sous-équipement de Tripoli en 1940 reste vrai toute la guerre.

Pour ce qui est de la Turquie, certes certes, un coup d'état pro-allemand… Pas sûr que les généraux en question existaient. Et de toute façon, c'est ajouter un PdD à un autre (version Histoire alternative de "avec des si, on mettrait Paris en bouteille"). La technique des multi-PoD a été très utilisée sur divers sites d'Histoire Alternative américains, pour produire des HA intéressantes mais d'une probabilité infime et même d'une possibilité faiblarde.

Je ne veux pas là te décourager de créer - au contraire, la discussion est toujours éclairante. Mais si tu te montres capable de développer un argument narratif (fragile ou pas, ce n'est pas la question) sous forme d'une rédaction correcte, j'en connais qui vont bientôt te dire que la FTL manque de bras ! 8)
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alexandre_2002



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MessagePosté le: Mer Avr 29, 2020 13:24    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Une précision : la supériorité aéronavale alliée n'est pas en cause - les capacités navales italiennes et portuaires de l'Afrique italienne étaient simplement à leur maximum. Mais c'est fou ce qu'une division blindée consomme ! (pas seulement en carburant)

Mais je suis toujours d'accord avec toi, une division blindée consomme beaucoup de matériel. Mais l'auteur à apporté toutes les réponses à tes objections, sinon je n'aurais jamais posté cette uchronie. Quant au ravitaillement, les italiens envoyèrent près de 340"000 tonnes de matériel (voir la fin de l'article sur le siège de Malte : https://en.wikipedia.org/wiki/Siege_of_Malta_(World_War_II)
entre février et mai 1942 (ces "capacités maximales" sont quand même assez importantes) et que d'après les calculs de l'auteur (qui seront détaillés dans le deuxième chapitre) 100"000 tonnes supplémentaires seraient nécessaires pour que ces trois divisions aient leur équipement. Ainsi, ce que tu nommes impossible est en réalité un effort supplémentaire qui peut être accompli !

Citation:
Quant aux sources, il s'agit d'articles fort savants publiés en anglais, hem… avant ta naissance, je le crains (soupir). Ils sont… quelques part dans ma doc papier (re-soupir).
J'imagine bien que tu possèdes des sources de qualité ! Bon, tant pis !

Citation:
Pour ce qui est de la Turquie, certes certes, un coup d'état pro-allemand… Pas sûr que les généraux en question existaient. Et de toute façon, c'est ajouter un PdD à un autre (version Histoire alternative de "avec des si, on mettrait Paris en bouteille"). La technique des multi-PoD a été très utilisée sur divers sites d'Histoire Alternative américains, pour produire des HA intéressantes mais d'une probabilité infime et même d'une possibilité faiblarde.

On peut imaginer de simples menaces diplomatiques mais qui restent sérieuses. D'ailleurs la Turquie ne respecte sa neutralité que si elle en obtient des avantages. La France avait déjà dû rétrocéder le sandjak d'Alexandrette pour que la Turquie cesse ses velléités territoriales... D'ailleurs dans cette uchronie l'Axe trouve un stratagème pour ne pas mettre en question la neutralité de la Turquie tout en respectant la convention de Montreux. La flotte italienne, le temps de la traversée des Dardanelles, passera sous pavillon roumain. En effet, la Roumanie est une nation ayant accès à la Mer Noire, et peut donc, par la convention de Montreux, faire passer des bâtiments militaires à travers les Dardanelles. De toute façon, pourquoi la Turquie entrerait en guerre contre l'Axe, dans quel intérêt ? Rappelons que les turcs sont très attachés à leur neutralité : dans la réalité, ils rentreront en guerre contre l'Allemagne...en février 1945 !!
Les britanniques disposent de peu de moyens, comment pourraient-t-ils aider la Turquie militairement ? Alors il faudrait faire confiance à l'Armée Rouge, et laisser qu'elle rentre en Turquie, l'ennemi haï ? Rappelons-nous que même en 1939 les polonais n'avaient pas voulu laisser passer l'armée rouge... Non, la Turquie a bien des avantages à rester neutre. Et l'Allemagne, en utilisant la politique du bâton (une intervention en Turquie) et de la carotte (de l'aide militaire, économique), obtiendra ce qu'elle veut tant qu'elle respecte la neutralité de la Turquie. De plus, les alliés ne peuvent s'attaquer à la Turquie, un terrain montagneux, qui demande des moyens dont ils disposent pas...

Citation:
Je ne veux pas là te décourager de créer - au contraire, la discussion est toujours éclairante. Mais si tu te montres capable de développer un argument narratif (fragile ou pas, ce n'est pas la question) sous forme d'une rédaction correcte, j'en connais qui vont bientôt te dire que la FTL manque de bras !

Au contraire, tu m'encourages ! Tes remarques sont très intéressantes. Le mot de la fin me touche, j'essaierai d'être à l'hauteur !
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Avr 29, 2020 13:38    Sujet du message: Répondre en citant

Je veux bien être celui là Casus - la FTL manque de bras (sujet du mail que tu m'avais envoyé il y a déjà ... rooh purain 2 ans et demi). Et surtout le front de l'Est. Viens à l'Ostfront camarade, c'est bien ! On s'y amuse, et puis on rencontre plein de gens sympas ! Pour répondre dans le détail, je me permet de reprendre cee texte - tu n'es pas le rédacteur - en insérant des commentaires sur les passages que je juge problématique :

Le déterminisme prétend démontrer que les faits historiques à grande échelle ne peuvent sortir d’une cours spécifique qui tend vers un sens également spécifique : l’Empire Romain devait s’effondrer, la société industrielle devait naître en Angleterre, l’Empire Chinois devait disparaître. Ces faits obéissent à des causes, et enquêter sur ces causes pourrait même nous donner de leçons utiles au moment d’affronter un futur qui sera également régi par des causes nécessaires. Le but de cette uchronie n’est pas de nier le déterminisme. Bien au contraire, la doctrine nazie était condamnée, comme le communisme soviétique, a être balayée du cours de l’Histoire (même si nous pouvons rappeler que la débâcle du communisme soviétique à la fin du XXème siècle ne fut prévue par personne) et tout paraît indiquer qu’il existe bien un progrès dans l’Histoire qui tend à l’instauration graduelle de plus grands contrôles de la violence sociale permettant une coopération humaine plus efficace pour le bénéfice du plus grand nombre d’individus (Douteux - il n'est qu'à voir l'évolution actuelle de notre société. Je crains qu'il s'agisse d'un glissement sémantique de la causualité vers le moralisme, voire même vers la 'fin de l'Histoire'. Le déterminisme n'est pas lié à une cause immanente, il cherche dans les faits les raisons matériels de l'évolution de l'Histoire - c'est donc précisément l'inverse de ce qui est écrit ici). Evidemment, l’idéologie nazie remplissait encore moins que le marxisme soviétiques toutes ces conditions, puisque, en se basant sur une doctrine raciale, la plus grande partie de l’Humanité se serait vue porter préjudice par la domination de la supposée race supérieure. Mais là où le déterminisme historique se trompe totalement c’est dans la vision mystifiée de la IIGM depuis 1945. Non seulement dans des oeuvres de fiction ou audiovisuels, mais aussi dans des livres d’Histoire, on nous montre le résultat final de la guerre -la défaite d’Hitler et ses alliés japonais- comme un genre de western, où les bons gagnent et les méchants perdent grâce à leur plus grande habilité aux armes. C’est comme si on prétendait démontrer que les vilains, de par leur condition, ne peuvent gagner les guerres. (je ne repartirait pas sur les considérations morales, qui n'ont pas leurs places ici. Par contre, je peut sans problème renvoyer aux 17 questions de Sun Tzu et aux problématiques démographiques/de matières premières/d'efficience industrielle toutes largement défavorables à l'allemagne et qui expliquent bien davantage que les batailles le résultats de la seconde guerre mondiale. On y reviendra). On prétend nous convaincre de cela en nous présentant des raisonnements alambiqués sur l’économie, la politique ou l’organisation administrative. Cela est absurde. Hitler aurait pu gagner. Il aurait pu même gagner en étant déjà en guerre, à la fois contre l’Union Soviétique, les Etats-Unis et l’Empire Britannique, et de fait, il est surprenant qu’il n’ait pas gagné. Une société totalitaire et militariste comme celle de l’Allemagne nazie possède les moyens nécessaires pour atteindre la victoire et si cela ne fut pas le cas, cela est dû uniquement et exclusivement au fait qu’un homme à un moment précis n’ait pas pris une seule (de plus logique) décision ; cette décision aurait été uniquement une décision d’ordre militaire, stratégique, sans nul lien avec l’idéologie ou les conditions économiques et sociales. Le nazisme, évidemment, aurait finit par s’écrouler, mais pas de la même façon que dans la réalité, à la fin d’un grand spectacle militaire au cours duquel le bien bat le mal. Le bien s’impose au mal, oui, très probablement, mais la guerre est un terrain sur lequel, quelquefois, le mal est mieux qualifié. C’est un fait que, de toute manière, ce fût l’Union Soviétique, un régime si totalitaire et presque aussi néfaste que le IIIème Reich, qui finit par mettre en déroute l’Allemagne nazie. Le récit présenté dans cet espace commence, donc, avec la prise de décision par Hitler d’une seule décision concernant une seule initiative stratégique de type militaire (particulièrement, fermer la Méditerranée avec pour finalité que la flotte italienne rentre dans la Mer Noire). (Oulala je crains que l'auteur ne mette ici en rapport la survie de l'URSS contre la chute de l'Allemagne nazie pour justifier d'un parti-pris idéologique. Pardon, c'est comme cela que je le lis. Et dire que le régime totalitaire est mieux capé pour la guerre, c'est très mal connaitre, voire nier, la nature profonde du régime nazi. Pour faire simple, c'était le bordel. Ce n'est pas un jugement c'est un fait. Un état qui est en guerre contre le monde entier mais ne mobilise pas son industrie avant 43 est fou. Et si Speer garde un certain 'bon souvenir' dans l'historiographie, c'est avant tout - et pour ses regrets suspectement tardifs à Nuremberg, et pour le fait que c'était le premier ministre de l'Industrie compétent ... depuis Schalcht (mais lui était au commerce et s'est barré dès le démarrage du conflit). Le prédécesseur de Speer disait, en parlant de son métier , "il faut être fou ou bourré pour supporter cela". Et il s'était d'ailleurs rangé à la seconde solution. Le régime nazi n'a pas tenu longtemps grace à de l'efficience mais grace à du pillage - j'en ai déjà assez écrit d'ailleurs sur le sujet. Pareil pour les soviets, toutes proportions gardées. Car le pillage de l'Europe de l'Est ne leur permit jamais de se rétablir de la seconde guerre. On peut donc dire que les deux totalitarismes se sont neutralisés In Fine. Comme dirait l'autre : un gouvernement qui produit en série des avions de chasses supersoniques mais qui ne parvient pas à nourrir sa population ne peut pas survivre).


: La décision

Nuit du 4 au 5 Janvier 1942. Dans un kolkhoze au nord de Simféropol, se trouve le général Erich Von Manstein, celui qui il y a presque deux ans brilla lors de l’invasion de la France, est maintenant commandant en chef de la 11 Armee en Crimée, ne peut guère dormir. Depuis juin 1941, les Allemands ont lancé une guerre totale contre l’ennemi juré, l’ogre communiste. Les préoccupations ne font pas défaut : depuis plus d’une semaine (plus exactement depuis Noël), une grande contre-offensive soviétique vise à libérer la patrie de l’envahisseur nazi, et les troupes de l’Armée Rouge débarquent sur les côtes de Crimée, alors occupée par les soldats allemands et roumains de l’armée à ses ordres. A certains endroits, ils débarquent même au milieu des banquises (même si la Mer Noire, en général, ne se gèle pas en hiver, ce n’est pas le cas de la Mer d’Azov et aux embouchures des fleuves se jetant dans celle-ci). Les soldats russes finissent par réussir à récupérer la péninsule de Kerch, à l’extrémité est de la Crimée et par conséquent, le contrôle du détroit du même nom.

Les soldats russes peuvent débarquer sur les côtes de Crimée car la marine soviétique domine la mer Noire. -Un croiseur de bataille, six croiseurs, 18 destroyers sans compter les autres bâtiments-. En face, la flotte roumaine fait pâle figure. Cela permet aux Soviétiques non seulement d'effectuer des débarquements (ce qu'ils n'ont d'ailleurs jamais fait à une aussi grande échelle qu'aujourd'hui) mais surtout de continuer à ravitailler les forteresses côtières, comme Odessa (qui a tenu jusqu'en octobre 1941) et Sébastopol (qui est assiégée depuis ce même mois d’octobre et que Manstein a si mal à prendre). La domination de la mer Noire leur permet aussi de ravitailler les forces soviétiques par la mer et de forcer l'ennemi à immobiliser des troupes si nécessaires au front, en les déployant préventivement pour la défense côtière.

Manstein peut donc facilement se rendre compte qu'il suffirait d'introduire une partie de la flotte italienne en mer Noire par le détroit des Dardanelles, avec quelques sous-marins allemands, pour complètement nettoyer cette mer. Cela permettrait non seulement d'épargner aux troupes de l'Axe une défense côtière devenue alors inutile et de forcer les Soviétiques à déployer leur propre défense le long de la côte (en prélevant des troupes du front), mais également, les forces allemandes seraient en mesure d'effectuer leurs propres débarquements et, surtout, de disposer d'un soutien logistique côtier : les ports de l'Axe sur la mer Noire permettraient aux armées nazies d'être ravitaillées au fur et à mesure de leur avancée, grâce aux ports capturés (je ne sais pas si tu es un jour allé en Crimée, mais je peut te dire que 1) la cote est tout sauf favorable au nettoyage à grande échelle 2) que les ports en 1950 sont de l'ordre du théorique - si tant est que l'on puisse charger suffisamment en Roumanie (La Bulgarie étant neutre). Pourquoi les Soviets se sont autant accrochés à Odessa et Sébastopol ? Très simple : ce sont les seuls quais de déchargement valable. Au surplus, Manstein n'est pas marin, et certainement pas adepte de cette approche indirecte très britannique. C'est un saxon, sa culture c'est le choc) Et puis ... en 42, la flotte italienne est déjà très amoindrie - la VVS se donnera du plaisir sur ce qu'il reste. Depuis Tarente, on sait ce qu'il en coute à des cuirassés de se balader sans escorte ... Le Marat aussi d'ailleurs). . Un autre des avantages serait que les canons des navires italiens soutiendraient les opérations côtières. La plupart des difficultés logistiques disparaîtraient dans le très important secteur sud du front russe.
(Non, non et non - le but du HG Sud, c'est Stavropol et Rostov, plusieurs centaines de kilomètres à l'intérieur des terres. Ca ne disparaitra pas comme ca.)

Manstein, comme tous les généraux allemands de l'Ostheer, sait que le principal problème pour conquérir la Russie est d'ordre logistique : le pays est trop grand, ses populations sont trop dispersées, son système routier est… améliorable et le climat rend la tâche encore plus difficile. La taille de la population soviétique, la qualité de son armée, la capacité industrielle et le courage du peuple russe dans la lutte contre l'envahisseur sont des facteurs qui importent moins que les longues distances et les mauvaises voies de communication. (Bof - on retrouve le parti-pris du début. Factuellement faux, et aggravé en plus par le prêt-bail américain. C'est quand même curieux de parler de moralisme au début pour jeter des trucs comme ca sans justification ou tierce. L'armée soviétique a enduré des souffrances inimaginables de nos jours - et sa population aussi d'ailleurs. 70 heures de travail par semaine ... Je ne crois pas qu'en 43, alors que l'Allemagne importe encore du champagne de France, on puisse écrire ca. Mais disons que c'est la vision de Manstein).

Mais en dominant la mer Noire, tous les avantages soviétiques disparaissent, au moins dans le secteur sud : les Allemands pourraient transporter leurs troupes et leurs approvisionnements le long du Danube jusqu'à la mer Noire, opérer à partir des ports conquis (presque tous avec des connexions ferroviaires) (faudra quand même tenir compte de l'écartement des rails qui n'est pas le même entre wagons soviétiques et allemands. A supposer que les allemands transfèrent des trains par péniches - lesquelles ?- il fraudra de toute facçon tout reconstruire comme OTL. Donc irrecevable). et économiser d'immenses quantités de carburant, de véhicules et de troupes dédiées à la lutte antipartisane (car les partisans rendent toujours le transport terrestre difficile). Et c'est précisément dans les terres de la mer Noire (Ukraine et Caucase) que se trouvent toutes les ressources économiques dont l'Allemagne a besoin pour gagner la guerre : blé d'Ukraine, charbon et fer du Donbass et pétrole du Caucase, entre autres ressources.
Plus encore : ces régions, notamment le Caucase, sont en partie peuplées de peuples non russes qui peuvent facilement combattre du côté nazi, en particulier les musulmans (Manstein a déjà été bien accueilli par les Tatars de Crimée) (Lol tu as lu mon annexe sur les volontaires étrangers ! L'Allemagne n'a jamais souhaité intégrer des étrangers dans ses rangs - elle ne l'a fait que contraint et forcé donc trop tard). Et une fois la frontière turque atteinte, il est probable que les Turcs eux-mêmes rejoignent l’Axe. (Plus qu'hasardeux et pas du niveau de Manstein)

Manstein sait que pour que la flotte italienne puisse entrer dans la Mer Noire il est nécéssaire d’abord de conquérir la Méditerranée et en fermer les accès, en expulsant ainsi la flotte britannique (et l'Américaine en 42 - elle peut tout à fait envoyer des renforts du Pacifique en attendant des jours meilleurs. Germany First n'oubliont pas ...). Cela dépend du général Rommel. Combien de troupes Rommel a-t-il besoin en Afrique du Nord pour l’invasion de l’Egypte ? Sans être un expert en la matière (Si si il l'est - au passage ils se détestaient. Tu verra, je suis justement en train de ... Casus j'en ait trop dit !), Manstein sait que Rommel a seulement trois divisions allemandes et quelques divisions italiennes de qualité discutable (il faut se souvenir de la débâcle italienne en 1940 lors de l’opération Compass qui fut arrêtée par l’arrivée de l’Afrika Korps) (En 42, il y a le meilleur de l'armée italienne en Afrique, dont la Folgore et l'Ariete. Elles sont très bonnes, avec du matériel plus que convenable et c'est comme d'habitude en lisant les mémoires des allemands que les historiens contemporains ont appris à mépriser comme eux les italiens). Si on envoie à Rommel trois autres divisions allemandes (une quantité infime en comparaison avec le cent cinquante divisions allemandes qui luttent en Russie) on pourrait envisager l’invasion de l’Egypte et donc la fermeture du Canal de Suez, transformant la Méditerranée en un grand lac sous le contrôle de l’Axe (Si les anglais jouent au Bridge à Londres pendant ce temps là et n'envoie pas eux-même des renforts. Suez était sans doute atteignable, aurait-elle été gardable ? Vaste sujet ...) . Dans ce cas, Franco, le dictateur espagnol, fermerait le détroit de Gibraltar et le gouvernement turc, même gardant sa neutralité, laisserait passer la flotte italienne (Douteux, et surtout pour Franco). La guerre en Russie serait gagnée d’avance, sans parler de l’impact qu’aurait la perte de l’Egypte, Gibraltar et Malte sur l’Empire Britannique (J'admire ce raccourci merveilleux typique de la mentalité pseudo-prusienne qui transforme une victoire locale en triomphe stratégique. Plus sérieusement, si Suez est fermé, la Méditérannée n'en reste pas moins dominée navalement puis sur le plan aérien par les alliés. En tout cas, elle ne sera jamais contrôlée par l'Axe - pour une raison simple, il n'en a pas les moyens. Je confesse par contre qu'à cette époque, le moral n'est pas flamboyant dans la perfide albion - mais toujours meilleur qu'à l'été 41). Et combien de troupes la Ostheer pourrait économiser en échange de trois divisions envoyées en Afrique du Nord ? Peut-être une douzaine de divisions : plus de défense côtière, plus d’assauts sanglants dans les forteresses portuaires ennemies comme Odessa ou Sebastopol, et beaucoup de batailles frontales sur la zone côtière pourraient être évitées grâce à des débarquements sur les flancs. Sans oublier l’inévitable impact politique d’un triomphe militaire en Méditerranée : plus de troupes auxiliaires non-allemandes arriveraient au front de l’Est pour s’unir dans la lutte finale du vainqueur assuré (plus d’espagnols, français, italiens, bulgares, turcs, peut-être même des égyptiens et évidemment, plus de renégats de l’Union Soviétique… plus de renégats et moins de partisans…). Ainsi, détourner trois divisions du front russe pour les envoyer en Afrique ne serait pas un handicap dans la lutte contre les soviétiques, mais un énorme avantage. (Je ne reviendrai pas - voir plus haut)

Il s’agit d’une possibilité aux bénéfices immenses. Il est surprenant qu’elle n’ait pas été considérée auparavant. Le général se précipite sur son écritoire et saisit sa plume pour écrire une lettre au Führer. Il ne connaît pas en détail la situation stratégique en Méditerranée, mais Hilter ne manque pas de conseillers en la matière (et il les écoute rarement d'ailleurs. Hitler est ... merde, j'ose pas l'écrire ... un sentimental voilà ! Il marche à l'estime. Quant il t'a à la bonne et que tu viens le voir, il t'écoute. Sinon tu peut te gratter.°. Il sait aussi que récemment, Rommel a été mis en déroute par les britanniques et a dû reculer vers l’Ouest jusqu’en Libye. Mais cela peut être corrigé en donnant une plus grande priorité au front d’Afrique du Nord : il faut que Hitler réalise que la victoire dans la front d’Afrique du Nord aurait une répercussion, avec la prise de la Mer Noire, dans la victoire contre l’URSS. En plus, Manstein sait qu’après la défaite de Rommel en novembre dernier, la 2ème Flotte Aérienne a été envoyée en Méditerranée en provenance du front de l’Est (plus précisément le secteur centre). Cela a eu sans doute un impact dans les revers essuyés par les Allemands dans cette région. Si des forces allemands sont détournées de Russie vers la Méditerranée, c’est seulement dans le cas où les bénéfices sont assurés. Et cela pourrait avoir lieu avec l’entrée en Mer Noire de la flotte italienne. C’est un non-sens que la Ostheer fasse des sacrifices sans rien obtenir en échange.
(Admettons que Manstein sache tout cela ;..Et après ? Il a ses propres soucis à gérer. Il va effectivement raler de ne pas avoir assez d'avions et pour le reste démerde ! Ne pas oublier que les généraux n'ont pas d'assurance-chomage - en cas de défaite, c'est la porte voire la corde si c'est très grave. Chacun voit donc midi à sa porte - et puis quitte à s'intéresser à la situation en Afrique, autant demander la place de Rommel ... Sachant qu'à cette période, il estbien plus en cour que Manstein - petit général d'armée contre Maréchal)

En quinze minutes, la lettre est rédigée. Le général sort de son dortoir et réveille l’un de ses assistants : la lettre doit arriver le plus vite possible au quartier général du Führer.

6 Janvier 1942

Mein Führer,

Nos troupes combattent avec le courage dont elles sont réputées et chaque jour, la victoire totale contre l’ennemi bolchevique semble plus proche. En réfléchissant aux moyens que nous disposons pour atteindre cette victoire, j’ai l’honneur de vous proposer une stratégie qui nous permettra d’atteindre nos objectifs dans des délais extrêmement courts en nous évitant de nombreuses pertes. J’ai nommé cette stratégie la stratégie méditerranéenne. Il s’agit ici de donner plus d’importance au front d’Afrique du Nord dans le but d’atteindre l’objectif suivant : la fermeture de la Méditerranée.
En effet, la fermeture de cette mer aux flottes ennemies nous permettrait de soustraire une partie de la flotte italienne vers la Mer Noire pour donner un coup de grâce à la Flotte soviétique de Mer Noire. Ainsi, une grande partie de nos troupes aujourd’hui immobilisées de par cette situation pourraient être amenées vers le front. Mais surtout, le grand avantage de cette stratégie est de nous faciliter la logistique de nos troupes et même d’envisager des opérations de débarquement sur toute la Mer Noire.
Je suis sûr que vous prendrez la bonne décision.

Heil Hitler !
General Erich Von Manstein

(Alors pour balancer des trucs comme cela, il faut mieux avoir les bretelles bien serrées ou même se rendre à Rastenburg en personne. Quand on sait qu'Hitler prétendait diriger les batailles au niveau du bataillon et que Manstein se battait régulièrement avec lui là-dessus ... Un jour il lui a même lancé 'Mon Führer, qui commande la 9.Armee, vous ou moi ?' La réponse de l'intéressé : Je vous laisse faire mais en cas de problème c'est votre tête qui saute. Ambiance ... Bon Manstein ira à la tanière et aura tout le monde contre lui - Rommel d'abord (mele toi de ta Crimée, pégu !) Goering en suite (mes avions, personne y touche à mes avions), les italiens (secondaire MA QUE TU VEU NOUS APPRENDRE A FAIRE LA GUERRA ?) et la KM (accent Elkkabach les Guignols : oui enfin bon, là vous voyez, on est plus en train de saigner le commerce en Atlantique Nord. Ca vaaaaaaaa pas. Bref, on remet pas en cause toute une stratégie péniblement accordée (voir les excellentisimes textes du Poireau comme ca. Il y a toute les chances que Manstein recoivent une lettre de congé par retour. C'est typiquement le tropisme HOI ca - je décide tout tout seul et fait joujou avec des pions sur la carte. Hitler faisait pareil d'ailleurs. Ca marche pas dans les faits.)

La nuit du 6 Janvier 1942, la carte arrive à la « Tanière du Loup » (Wolfschanze) à Rastenburg. C’est dans ce ville de Prusse qu’Hitler dirige la guerre, et en ce moment, il s’efforce de contenir la série de contre-offensives soviétiques dans le front de l’Est. La lettre ne peut pas passer inaperçue. Il s’agit du même stratège qui planifia l’attaque blindée à travers les Ardennes (Plus que discutable - il se l'est attribué oui). La même attaque qui mènera les nazis à leur spectaculaire victoire en France. Hitler lit la suggestion du général et appelle immédiatement ses conseillers militaires : Est-il viable de suffisamment renforcer Rommel pour qu’il puisse envahir l’Egypte, disons, en juin 1942, juste à temps pour l’offensive d’été dans le sud de la Russie ? Hitler sait que Rommel a dû battre en retraite en Cyrénaïque à cause de la puissance et l’habilité de la Huitième Armée Britannique, mais surtout par le manque d’approvisionnement, les convois étant systématiquement coulés par la marine et l’aviation britanniques. Il sait aussi que Rommel vient de recevoir un convoi en intégrité d’armes, munitions, combustible et aliments, ce qu’il a obtenu grâce à l’augmentation de la protection aérienne et navale (sous-marine) des convois (il s’agit de la flotte aérienne détournée du front de l’Est, ce qui a favorisé la contre-offensive soviétique : de fait, les deux fronts sont déjà connectés).
D’autre part, malgré que Manstein pense surtout en des avantages opérationnels dans la zone de la Mer Noire, Hitler pense surtout au pétrole du Caucase : le capturer, l’exploiter et le transporter… à travers la mer Noire et la Méditerranée… Et en plus, il pourrait obtenir une grande victoire sur les britanniques en juin grâce à la prise de l’Egypte et la fermeture de la Méditerranée.

Les conseillers se chargent d’étudier la proposition tandis qu’Hitler s’occupe d’autres questions, même s’il n’est pas dans ses habitudes d’oublier quoi que ce soit.
(Les Conseillers sont sans doute des buses ou des courtisans de ne pas l'avoir déjà étudié - ce qui est crédible. Mais s'il ne l'ont pas fait c'est aussi parce que cela va à l'encontre de toute la croyance d'Hitler et même de l'EM allemand en 42. Pour eux la Méditérannée est secondaire - on s'en occupera plus tard. Et c'est même le but de Fall BLau qui recueille l'assentiment général : récupérer des ressources qui font défaut ou arreter la guerre (dixit Hitler)). Impossible dans ses conditions de changer son fusil d'épaule).

Le 10 janvier 1942, le chef d’opérations de l’armée allemand, le général Jodl et le plus haut responsable de la Kriegsmarine, l’amiral Raeder s’entretiennent avec le Führer. Les deux étaient déjà, en 1940, partisans d’une stratégie méditerranéenne (euh ... Non. Désolé, pas d'arguments autre que de dire que c'est faux. Pour Raeder, le but c'est le Jutland V2.0 en 45, rien d'autre). , cela afin de mettre en déroute les Britanniques avant de commencer l’attaque contre la russie. Ils considèrent que la suggestion de Manstein est viable : en réalisant un effort d’organisation (splendide ellipse, je met les mêmes quand je fais de l'humour !), il est possible d’envoyer à Rommel trois autres divisions mobiles (ce qui doublerait sa force) plus les véhicules et les suministres nécessaires pour que l’offensive puisse arriver jusqu’en Egypte. Cependant, il est nécéssaire qu’auparavant l’armée germano-italienne de Rommel récupère quelques positions perdues le mois précédent : au moins, il est nécéssaire de reprendre le port de Benghazi pour pouvoir organiser à partir de là l’attaque jusqu’au canal de Suez, à quelques mil kilomètres de distance : plus le point de partie de Rommel se trouvera à l’est, plus rapide sera l’avancée jusqu’à l’objectif final.
(je ne sais pas si tu te rappelle dans la campagne balkanique FTL de 41-42, les galères monumentales pour ravitailler Rommel depuis l'Albanie ainsi que son offensive bloquée pour un pétrolier coulé ... Je n'ose imaginer ce que ca donne ici.. Sans parler du fait qu'un char, au bout de 600 km, on l'envoie en révision générale. C'est pas une Peugeot !)

Quant à l’attitude de l’Espagne (fermeture du détroit de Gibraltar) et de la Turquie (ouverture de Dardanelles), cela dépend de facteurs politiques… mais Hitler sait parfaitement que les facteurs politiques dépendent surtout de la capacité militaire du Reich à intimider ceux qui doutent : la victoire militaire mène toujours aux succès politiques.
(Napoléon voudrait dire un mot ... Oui Mon Empereur ? On vous écoute ? ?//?. d'anglais qu'on pas voulu respecter la paix d'Amiens ! Voila, merci mon Empereur !)

Des opinions défavorables à cette stratégie se sont aussi manifestées. L’envoi des trois divisions en Afrique affaiblirait la capacité offensive militaire allemande, au moins durant le printemps. C’est précisément à ce moment que la puissante et nouvellement formée 23 Panzer Division devait s'incorporer, avec ses nouveaux tanks (lesquels ? Si c'est les Panthers c'est trop tôt. Si c'est les IV c'est pas nouveau ... Du reste, je crois que la 23.PZD avait qu'une brigade blindé alors ...) . Des trois formations destinées à l’Afrique, c’est celle-ci qui a le plus de valeur. Même avec cette formation, personne ne peut assurer que les objectifs en Afrique du Nord soient atteints et que la flotte italienne rentre en Mer Noire au début de l’été (J'ai oublié de parler de l'accord turc à obtenir avant - quand on sait qu'ils n'ont pas déclaré la guerre avant 45 du côté allié, c'est pas gagné ...). Est-ce que cela vaut la peine, de priver le front russe de cette magnifique unité ? Hitler fait fi de ces objections : il faut toujours se risquer, et dans ce cas le risque paraît moins important que dans d’autres occasions. Il cherchera à tirer d’ailleurs une force défensive qui compense le manque de ces trois divisions offensives. Probablement il pourra lancer une attaque en Russie au cours du printemps. Hitler confie que durant l’hiver les combats cessent dans le front oriental, mais après cela, il aura besoin d’une attaque victorieuse, avec ou sans force équivalente à celle de la 23 Panzer-Division.

Pour le moment, on demande à Rommel qu’il envoie en urgence quelques officiers de l’Afrika Korps pour qu’ils conseillent les officiers de l’Etat-Majeur à Rastenburg. Les officiers arriveront le 14 janvier. (Gnn ? Le DAK recoit les ordres de Rastenburg, pas l'inverse).

Les pièces commencent à s’emboîter : les officiers de Rommel informent que, grâce aux matériel reçu, l’armée germano-italienne se prépare pour contre-attaquer et récupérer les positions perdues à l’est de la Libye. Hitler est clair : Rommel doit récupérer le plus tôt possible le port de Benghazi et avancer le plus à l’est possible pour que le point de partie soit suffisamment avancé et permette ainsi de conquérir l’Egypte en juin 1942.

Le 18 janvier les officiers retournent en Afrique, tandis qu’en Allemagne ceux de l’Etat Major de l’Armée et de la Marine continuent à planifier le projet qui à commencer à faire rêver Hitler : cela lui permettrait une victoire éclatante au début de l’été (la défaite des britanniques, la conquête de l’Egypte, la fermeture de la Méditerranée et l’adhésion de l’Espagne à l’Axe), bien avant que les nord-américains soient capables de réaliser quelconque apport appréciable à la guerre et juste à temps pour la contre-offensive définitive en Russie, qui, à ce qu’il paraît, serait un grand succès grâce à la domination de la Mer Noire. Ce plan serait, en plus, en accord avec le rapport de l’OKW (Haut commandement de l’armée allemande) du 14 décembre 1941 (quelques jours après l’entrée en guerre des Etats-Unis) qui aspire à ce que l’Allemagne crée un « bloc défensif européen », de Gibraltar jusqu’au Golfe Persique, à l’intérieur duquel l’Axe disposerait des ressources économiques nécessaires pour affronter avec succès une longue guerre d’usure. En plus, les officiers ont trouvé un autre rapport du commandement militaire, datant de mars 1941, qui avertissait déjà des difficultés logistiques pour le transport du pétrole du Caucase, dans le cas où les gisements seraient capturés par les forces allemandes. En effet, le transport de ce pétrole requiert des communications maritimes entre la Mer Noire et la Méditerranée. (Oui ... et aussi d'avoir des puits qui marchent. OTL, les russes les ont si bien sabotés que 6 mois après en partant, les allemands n'avaient toujours pas tiré le moindre baril. C'était le b...del on ne peut pas s'imaginer. Pas de pétrolier, de wagons Citernes ... pas de moyen de déboucher les puits aussi. Goering avait demandé à ce que l'on fabrique un tire-bouchon géant. Sacré Hermann !)

Néanmoins, il existe un problème concernant les négociations diplomatiques : il est nécéssaire de disposer de la pleine coopération de la part de l’Italie mais aussi entamer des rapprochements avec l’Espagne et la Turquie, pour sonder leur attitude quant aux projets du Reich.

Le 20 janvier, Rommel, enthousiasmé par les nouvelles qui lui arrivent du Reich, communique à Hitler qu’il commencera son offensive le jour suivant et aspire à récupérer, pour le moins, le port de Benghazi en une ou deux semaines.

Hitler ne doute plus. Il donne l’ordre aux trois divisions destinées à l’Afrika Korps de se déplacer vers les ports italiens, qui en ce moment se trouvaient en France, se préparant pour entrer en combat à l’Est à partir du printemps. Les deux divisions blindées récemment créées (22 PzD et 23 PzD) étaient déjà disponibles ainsi que la division 28 d’Infanterie Légère qui se reconstituait après de rudes combats en Russie. L’ensemble de l’opération (avec de gigantesques implications sur tous les fronts de guerre ainsi qu’au niveau politique) reçoit le nom de « Ardennes », en référence à l’initiative précédente de Von Manstein en 1940, qui a mené à l’invasion de la France.

Hitler s’inquiète quelque peu sur l’envoi en Afrique de deux des trois divisions blindées crées au cours de l’hiver et qui étaient destinées à être envoyées en Russie : cela n’affaiblirait pas beaucoup trop la capacité offensive de l’Ostheer le printemps et l’été suivants (3 divisions sur 150 ? Non mais bon c'est toujours trop pour ceux qui s'y trouvent) ? Le général Jodl nie. La 22 Panzer est une division équipée de tanks d’une valeur offensive négligeable et quant à la 23 Panzer, l’handicap offensif transitoire que son absence sur le front russe supposerait se verra largement compensée, à partir de mai, en premier, par la mobilisation pour des fonctions offensives d’une autre division Panzer destinée initialement à des tâches défensives (qui, en même temps, serait substituée par davantage de divisions d’infanterie) (Euh pas compris cher ami. La PZD n'est pas un outil défensif. C'est un outil offensif et de contre-attaque. Il ne suffit pas d'aligner des chars sur la ligne - sinon, c'est de l'usure comme la 12SS devant Caen et on sait comment ca s'est terminé). et en deuxième, en accord avec le plan ébauché par Manstein lui-même, avec l’impact offensif qu’aurait l’entrée de la flotte italienne en Mer Noire à partir de juin. Pour que l’effet soit amplifié il serait opportun de mettre en marche la formation d’une force amphibie qui débarque en Mer Noire en même temps que l’entrée de la flotte, avant même que les soviétiques aient pu avoir le temps d’organiser leur propre défense côtière (mais non d'un chien, avec quels engins ? Déjà deux ans avant, on n'avait pas les barges pour traverser la manche !). On pourrait utiliser en bonne partie quelques uns des plans qui ont été élaborés pour l’invasion de Malte, invasion que la fermeture de la Méditerranée aurait rendu inutile.


A la mi-décembre de 1941, la deuxième guerre mondiale prit un tournant inattendu : la grande contre-offensive russe devant Moscou (qui s’était étendu à tous les fronts de Russie), la défaite de Rommel en Afrique du Nord (l’opération britannique Crusader) et l’entrée en guerre des Etats-Unis furent alors interprétées comme des preuves démontrant que la guerre ne pouvait pas être gagnée par Hitler (une approche considérée simpliste par l’historien Richard Overy). Le ministre de l’arment allemand lui-même, Todt, communiqua au Führer un avis qui signifiait que la capacité industrielle de l’ennemi rendait impossible une victoire militaire. Le rapport du OKW du 14 décembre indiquait que la meilleure possibilité était que l’Allemagne réunisse les ressources industrielles suffisants à l’intérieur d’un « bloc défensif européen ».

Dans la réalité, Hitler négligea cet aspect. Il avait planifié l’offensive d’été de 1942 « Fall Blau » avec pour objectif mettre la main sur les matières premières dans les régions de la Mer Noire (blé, charbon, pétrole) mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, il n’a pas pris en compte l’énorme problème logistique qui consiste à déplacer des millions d’hommes de l’est de l’Ukraine jusqu’aux fin fond du Caucase où, mis à part les longues distances et la mauvais qualité du réseau routier, se trouvait le formidable obstacle de la chaîne du Caucase (et il prit encore moins en compte les inconvénients logistiques du rapport du général Hanneken en mars 1941). Personne eût l’idée qu’une victoire en Méditerranée aurait permis l’invasion de la Mer Noire par la flotte italienne, donnant alors un revirement total à la question logistique sur le front russe. De cette forme, les deux réalités des fronts russe et africain formaient une situation perdant-perdant, dans laquelle chaque ressource allouée à l’Afrique affaiblissait l’effort de guerre en Russie et vice-versa.

L’absurdité de cette situation se manifeste clairement en Crimée, puisque la conquête de cette péninsule supposa le sacrifice de milliers de soldats allemands et roumains de la 11 Armee sous les ordres de Manstein : avec l’invasion de la Mer Noire, la presque-île de Crimée aurait pu être capturée grâce au simple blocus naval. (Non, Sébastopol comme Odessa aurait sans problème tenu plusieurs mois de siège - dans l'attente les forces devant auraient été coincés pour défaut de ravitaillement). Les ressources supplémentaires qui en seraient tirées auraient permis l’invasion de l’Egypte par Rommel, et avec cela la Méditerranée entière (avec les inévitables répercussions politiques d’un pareil succès, comparables avec l’invasion de la France en 1940). (Oui enfin, Londres aurait pas capitulé pour autant. En 42 surement pas en tout cas).

Aussi bien dans la réalité que dans cette uchronie, le 21 janvier 1942 Rommel entama une contre-offensive en Cyrénaïque qui lui permit de reprendre, en effet, le port de Benghazi le 29 janvier. Le 2 février les troupes allemandes s’arrêtèrent sur la ligne de Gazala, a mi-chemin entre les ports de Derna et Tobruk, et à quelques 800 kilomètres du Delta du Nil. Dans la réalité, le succès a pu être atteint grâce à une amélioration quant aux ressources acheminées de la métropole et l’habilité du général Rommel et de ses hommes, sans compter sur la nécessité des Britanniques d’envoyer des ressources de tout type à l’Océan Indien, alors menacé par les offensives japonaises (le 15 février les japonais s’empareront de Singapour, faisant ainsi quatre-vingt mille prisonniers des forces venant de tout l’Empire Britannique : l’Inde et l’Australie se retrouvent alors exposées aux attaques japonaises. Cette période de faiblesse et confusion entre les troupes britanniques en (Proche et Extrême) Orient, ne fût pas mise au profit par l’ennemi européen. Et à partir de la deuxième moitié de 1942, les ressources anglo-américaines leur donnaient la supériorité dans la zone de la Méditerranée.


Voilà - tout ceci étant évidemment mon simple avis, qui ne vaut bien sûr pas plus que celui d'autrui. Je suis désolé , mais tout cela me parait confus et contradictoire. Si l'Allemagne s'était donné la peine d'une stratégie cohérente, elle n'aurait pas eu à choisir entre Méditérannée et URSS. Et pour ne pas choisir, il aurait fallu ne pas se faire tant d'adversaire ...
Je crois que la nature fondamentalement anarchique du régime nazi est largement mesestimé ici. Il n'est pas dans sa nature même d'être cohérent. La question parait être 'Si l'Allemagne avait été dirigé par un régime sain, aurait-elle pu gagner une guerre contre l'URSS ?'. Ma réponse est "Peut-être, mais si le régime est sain, quel besoin a-t'il d'envhir l'URSS ?'
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DMZ



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MessagePosté le: Mer Avr 29, 2020 13:50    Sujet du message: Répondre en citant

Cette uchronie est intéressante mais présente déjà un certain nombre de difficultés tant stratégiques que plus ponctuelles.

Passons sur le fait que je vois mal Von Manstein avoir de telles pensées stratégiques mais je me trompe peut-être. Qu'il prévoit de déshabiller son front ne serait-ce que de trois divisions pour un objectif indirect me semble encore plus improbable.

Quand à son analyse stratégique, elle fait la part trop belle aux capacités navales de l'URSS qui, rappelons-le, était complètement méprisée par les Allemands.

Faisons abstraction de ça et passons au nœud du problème quel que soit la manière dont il est posé sur la table (et probablement pas avec une conclusion comme : "Je suis sûr que vous prendrez la bonne décision." Wink )

L'OKH veut la maîtrise de la Mer Noire pour attaquer les pétroles de Bakou.

Au passage, de quand date le plan d'invasion en direction des pétroles de la Caspienne ? Il ne s'agit pas d'un des objectifs initiaux de Barbarossa. La décision date du 5 avril dans la "directive 41". Donner une importance stratégique à la Mer Noire avant relève de la prémonition.

Donc l'OKH veut la maîtrise de la Mer Noire pour sécuriser son flanc sud.

Pour cela, elle imagine de faire passer la flotte italienne par le Bosphore. Ce qui est interdit par la convention de Montreux qui, si elle déclare le principe de libre passage, interdit de fait le transfert de marines militaires d'une mer à l'autre. Ce sera un enjeu stratégique OTL. Il faudrait donc que la Turquie se range f actuellement du côté de l'Axe. Est-elle prête à le faire avant que la situation tourne en faveur de l'Allemagne ? Douteux et cela d'autant plus si celle-ci lui demande le droit de passage, c'est avouer qu'elle a des difficultés en Russie, ce qui ne sera pas pour faire pencher la balance dans le bon sens.

Enfin, quelle efficacité de la RM si elle passe en Mer Noire. Il me semble que ses navires n'avaient pas trop d'autonomie et les escadres n'avaient pas de navires de soutien. La laborieuse mise en oeuvre des sous-marins italiens à Bordeaux montre les difficultés logistiques d'une projection de force.

Alors bien sûr, des navires de guerre italiens en Mer Noire auraient fortement disputé la maîtrise de cette mer mais pour quels résultats. Je pense qu'on est un peu dans la pensée magique et il n'est pas dit que Hitler aurait mordu à l'hameçon. L'eut-il fait que les résultats n'auraient pas forcement été à la hauteur.

Terminons sur le timing. Une telle décision en une semaine est un peu illusoire.
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alexandre_2002



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MessagePosté le: Mer Avr 29, 2020 15:22    Sujet du message: Répondre en citant

Salut demolitiondan !

Wow ! Quelle réponse ! Merci pour l'intérêt porté pour cette uchronie. Je crois que t'es quelque peu remonté contre celle-ci, non ?

Malheureusement, je ne peux pas remplacer l'auteur qui pourrait apporter bien plus que moi des réponses à toutes tes objections. Néanmoins, je vais essayer de répondre à quelques unes d'entres elles...

Citation:
Douteux - il n'est qu'à voir l'évolution actuelle de notre société. Je crains qu'il s'agisse d'un glissement sémantique de la causualité vers le moralisme, voire même vers la 'fin de l'Histoire'. Le déterminisme n'est pas lié à une cause immanente, il cherche dans les faits les raisons matériels de l'évolution de l'Histoire - c'est donc précisément l'inverse de ce qui est écrit ici

Je n'ai pas très bien compris... Embarassed

Citation:
(je ne repartirait pas sur les considérations morales, qui n'ont pas leurs places ici. Par contre, je peut sans problème renvoyer aux 17 questions de Sun Tzu et aux problématiques démographiques/de matières premières/d'efficience industrielle toutes largement défavorables à l'allemagne et qui expliquent bien davantage que les batailles le résultats de la seconde guerre mondiale. On y reviendra)


Oui enfin c'était la fameuse arme économique de Chamberlain et on voit où ça nous a mené. Sur le papier, l'Allemagne était destinée à perdre une longue guerre d'usure contre la France et la Grande-Bretagne, deux immenses empires. Et après, l'Allemagne envahit la France...De plus, il faut mobiliser ces ressources, et cela prend du temps. Ici, je pense que ce basculement dont tu parles fait référence à l'entrée en guerre des Etats-Unis. Or en janvier 1942, ils n'ont pas du tout mobilisés toutes leurs ressources.Or le temps est un facteur clé !

Citation:
(je ne sais pas si tu es un jour allé en Crimée, mais je peut te dire que 1) la cote est tout sauf favorable au nettoyage à grande échelle 2) que les ports en 1950 sont de l'ordre du théorique - si tant est que l'on puisse charger suffisamment en Roumanie (La Bulgarie étant neutre). Pourquoi les Soviets se sont autant accrochés à Odessa et Sébastopol ? Très simple : ce sont les seuls quais de déchargement valable. Au surplus, Manstein n'est pas marin, et certainement pas adepte de cette approche indirecte très britannique. C'est un saxon, sa culture c'est le choc) Et puis ... en 42, la flotte italienne est déjà très amoindrie - la VVS se donnera du plaisir sur ce qu'il reste. Depuis Tarente, on sait ce qu'il en coute à des cuirassés de se balader sans escorte ... Le Marat aussi d'ailleurs)


Il n'est pas ici question des ports en Crimée, mais de tous les ports sur la façade maritime soviétique de la Mer Noire. Quant à Sébastopol, les allemands avaient bien fait le siège de Tobrouk d'avril à novembre 1941 alors pourquoi pas à Sébastopol ? De plus, ils ont même fait venir ce canon de siège (Rosa je crois) jusqu'à Sébastopol pour affaiblir les défenses. Mais même si la capture de Sebastopol se faisait par une attaque frontale coûteuse en hommes, les quantités d'hommes libérées par l'entrée en Mer Noire de la flotte italienne sont considérables (plus de défense côtière). De plus, il ne faut pas oublier l'importance de l'aviation, la Mer Noire est une mer relativement petite et à cette époque, les Allemands pouvaient disposer de la supériorité aérienne dans cette région.

Citation:
(Non, non et non - le but du HG Sud, c'est Stavropol et Rostov, plusieurs centaines de kilomètres à l'intérieur des terres. Ca ne disparaitra pas comme ca.)


Rostov, à l'intérieur des terres ? De plus, t'oublies le Don, fleuve qui peut être utilisé pour le transport fluvial. Et de plus, même si Stravropol se trouve a des centaines de kilomètres des côtes, les distances parcourues sont raccourcis car plus besoin de traverser l'Ukraine entière remplie de partisans. Les matériels descendent le long du Danube pour être acheminées jusque dans les ports orientaux de la Mer Noire comme Rostov (hors période hivernale) mais aussi Anapa ou Novorossisk (une fois qu'il seront capturés).

Citation:
(faudra quand même tenir compte de l'écartement des rails qui n'est pas le même entre wagons soviétiques et allemands. A supposer que les allemands transfèrent des trains par péniches - lesquelles ?- il fraudra de toute facçon tout reconstruire comme OTL. Donc irrecevable)


Alors je ne sais pas du tout des flottes dont dispose l'Axe en 1942 mais enfin, une fois la Méditerranée libérée, on pourrait les mettre à disposition pour transporter hommes et ressources !

Citation:
(Lol tu as lu mon annexe sur les volontaires étrangers ! L'Allemagne n'a jamais souhaité intégrer des étrangers dans ses rangs - elle ne l'a fait que contraint et forcé donc trop tard).


Non, je n'ai pas eu le plaisir de le lire, ou peut-on le trouver ? Mais ici l'auteur parle surtout des armées des pays alliés au Reich et puis on avait déjà des volontaires comme ceux de la Division Azul. Si je ne m'abuse les allemands ont aussi recruté dans les régions conquises du Caucase, mais bon, je ne m'y connais pas très bien sur ce sujet.

Citation:
(et l'Américaine en 42 - elle peut tout à fait envoyer des renforts du Pacifique en attendant des jours meilleurs. Germany First n'oubliont pas ...)


Et laisser les Japonais s'emparer de tout le Pacifique ? N'oublions pas que l'opinion publique américaine voulait tout d'abord battre les japonais alors on ne pouvait pas se permettre beaucoup de défaites sur ce scénario. De plus, l'Australie et l'Inde étaient menacées, il fallait agir !

Citation:
En 42, il y a le meilleur de l'armée italienne en Afrique, dont la Folgore et l'Ariete. Elles sont très bonnes, avec du matériel plus que convenable et c'est comme d'habitude en lisant les mémoires des allemands que les historiens contemporains ont appris à mépriser comme eux les italiens


Certes, mais ces divisions n'étaient pas destinées à l'opération Hercule ? En janvier 42, tu es sûr qu'elles qu'elles étaient sur le front ?

Citation:
Si les anglais jouent au Bridge à Londres pendant ce temps là et n'envoie pas eux-même des renforts. Suez était sans doute atteignable, aurait-elle été gardable ? Vaste sujet ...


Sois patient... Et non il ne jouent pas au bridge, ils mobilisent même toutes leurs ressources !

Citation:
J'admire ce raccourci merveilleux typique de la mentalité pseudo-prusienne qui transforme une victoire locale en triomphe stratégique. Plus sérieusement, si Suez est fermé, la Méditérannée n'en reste pas moins dominée navalement puis sur le plan aérien par les alliés. En tout cas, elle ne sera jamais contrôlée par l'Axe - pour une raison simple, il n'en a pas les moyens. Je confesse par contre qu'à cette époque, le moral n'est pas flamboyant dans la perfide albion - mais toujours meilleur qu'à l'été 41


J'aimerais pouvoir comprendre comment les Alliés peuvent garder la supériorité sans avoir accès à la Méditerranée. Fermée à l'ouest et à l'est, elle est sous le contrôle de l'Axe. Comment ça il en a pas les moyens, les nationalistes arabes auraient accueilli à bras ouverts les Allemands, qui seraient vus comme des libérateurs. Quand au canal de Suez, si l'armée britannique est mise en déroute par Rommel, et si l'Afrika Korps rentre en Egypte, elle devra se réfugier derrière le canal de Suez car le gouvernement égyptien n'acceptera pas d'aider les britanniques. Et de ce fait, le canal de Suez sera fermé !

Citation:
et il les écoute rarement d'ailleurs. Hitler est ... merde, j'ose pas l'écrire ... un sentimental voilà ! Il marche à l'estime. Quant il t'a à la bonne et que tu viens le voir, il t'écoute. Sinon tu peut te gratter.


Oui, mais la possibilité d'obtenir une grande victoire le pousserait justement à mener cette opération !

Citation:
(je ne sais pas si tu te rappelle dans la campagne balkanique FTL de 41-42, les galères monumentales pour ravitailler Rommel depuis l'Albanie ainsi que son offensive bloquée pour un pétrolier coulé ... Je n'ose imaginer ce que ca donne ici.. Sans parler du fait qu'un char, au bout de 600 km, on l'envoie en révision générale. C'est pas une Peugeot !)


Oui mais les chiffres ne disent pas cela, de février à avril 1942, 340"000 tonnes de matériaux sont acheminés jusqu'en Libye. De plus, te me parles de FTL, mais dans ce scénario la flotte française est écartée et la flotte britannique, mobilisée sur d'autres théâtres...

Citation:
(Napoléon voudrait dire un mot ... Oui Mon Empereur ? On vous écoute ? ?//?. d'anglais qu'on pas voulu respecter la paix d'Amiens ! Voila, merci mon Empereur !)


Tiens, je devrais m'intéresser davantage aux guerres napoléoniennes, car je ne vois pas le lien !

Citation:
lesquels ? Si c'est les Panthers c'est trop tôt. Si c'est les IV c'est pas nouveau ... Du reste, je crois que la 23.PZD avait qu'une brigade blindé alors ...


Alors là je ne sais pas du tout...

Citation:
(J'ai oublié de parler de l'accord turc à obtenir avant - quand on sait qu'ils n'ont pas déclaré la guerre avant 45 du côté allié, c'est pas gagné ...)


J'en ai déjà parlé.

Citation:
(Gnn ? Le DAK recoit les ordres de Rastenburg, pas l'inverse).


Et qui a dit le contraire, ils sont juste là pour faire un état des lieux.

Citation:
Oui ... et aussi d'avoir des puits qui marchent. OTL, les russes les ont si bien sabotés que 6 mois après en partant, les allemands n'avaient toujours pas tiré le moindre baril. C'était le b...del on ne peut pas s'imaginer. Pas de pétrolier, de wagons Citernes ... pas de moyen de déboucher les puits aussi. Goering avait demandé à ce que l'on fabrique un tire-bouchon géant. Sacré Hermann !


Ne t'inquiète pas, l'auteur n'est pas aussi fou (ou stupide) pour croire que ces gisements pourraient être utilisés aussi rapidement.

Citation:
Euh pas compris cher ami. La PZD n'est pas un outil défensif. C'est un outil offensif et de contre-attaque. Il ne suffit pas d'aligner des chars sur la ligne - sinon, c'est de l'usure comme la 12SS devant Caen et on sait comment ca s'est terminé


Là c'est ma traduction qui est inexacte, il parlait de tâches défensives. On peut pense que lorsqu'il n'y a pas d'offensive, ces divisions sont destinées à la défense...

Citation:
(Non, Sébastopol comme Odessa aurait sans problème tenu plusieurs mois de siège - dans l'attente les forces devant auraient été coincés pour défaut de ravitaillement).


Le siège avait déjà commencé en octobre, alors oui c'est vrai, et elles ne tomberont que bien plus tard dans cette uchronie...

Citation:
(Oui enfin, Londres aurait pas capitulé pour autant. En 42 surement pas en tout cas).


Et comment en être aussi sûr, après tout, l'Empire Britannique va perdre trois places importantes : Suez, Gibraltar et Malte. Néanmoins, ce n'est pas l'hypothèse que l'auteur a retenu...
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MessagePosté le: Mer Avr 29, 2020 15:54    Sujet du message: Répondre en citant

Salut DMZ, merci pour ta réponse !

Citation:
Passons sur le fait que je vois mal Von Manstein avoir de telles pensées stratégiques mais je me trompe peut-être. Qu'il prévoit de déshabiller son front ne serait-ce que de trois divisions pour un objectif indirect me semble encore plus improbable.
Enfin le sujet n'est pas là car peu importe que ce soit lui ou quelqu'un d'autre. Le plus important c'est que cette stratégie arrive jusqu'à l'oreille du Führer.

Citation:
Donner une importance stratégique à la Mer Noire avant relève de la prémonition.


Citation:
Pour cela, elle imagine de faire passer la flotte italienne par le Bosphore. Ce qui est interdit par la convention de Montreux qui, si elle déclare le principe de libre passage, interdit de fait le transfert de marines militaires d'une mer à l'autre. Ce sera un enjeu stratégique OTL. Il faudrait donc que la Turquie se range f actuellement du côté de l'Axe. Est-elle prête à le faire avant que la situation tourne en faveur de l'Allemagne ? Douteux et cela d'autant plus si celle-ci lui demande le droit de passage, c'est avouer qu'elle a des difficultés en Russie, ce qui ne sera pas pour faire pencher la balance dans le bon sens.

J'ai déjà traité cette question. Mais la Turquie n'a pas trop le choix à vrai dire. Si elle veut garder sa neutralité, alors elle doit laisser passer la flotte italienne
.
Citation:
Enfin, quelle efficacité de la RM si elle passe en Mer Noire. Il me semble que ses navires n'avaient pas trop d'autonomie et les escadres n'avaient pas de navires de soutien. La laborieuse mise en oeuvre des sous-marins italiens à Bordeaux montre les difficultés logistiques d'une projection de force.

N'oublions pas la Roumanie (j'entends déjà les rires...) mais elle peut venir ravitailler la flotte italienne...

Citation:
Alors bien sûr, des navires de guerre italiens en Mer Noire auraient fortement disputé la maîtrise de cette mer mais pour quels résultats. Je pense qu'on est un peu dans la pensée magique et il n'est pas dit que Hitler aurait mordu à l'hameçon. L'eut-il fait que les résultats n'auraient pas forcement été à la hauteur.
Mordre à l'hameçon ? Il ne s'agit pas d'un piège ! Il suffit de faire rêver le Führer de grandes victoires et le tour sera joué !

Citation:
Terminons sur le timing. Une telle décision en une semaine est un peu illusoire.
La décision doit être rapidement prise. Mais sinon, on peut aussi considérer que cette stratégie aurait pu été trouvée auparavant...
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MessagePosté le: Mer Avr 29, 2020 15:57    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
les Dardanelles sont ouvertes et la flotte italienne arrive en Mer Noire

Si la situation est incertaine en Turquie (coup d'état ou autre), le passage des Détroits reste une affaire délicate, il y a de l'artillerie côtière tout du long. Et le coup de la flotte italienne à laquelle il suffit de prêter des drapeaux roumains semble un peu facile. Italie et Turquie se regardent d'ailleurs en chiens de faïence à cause du Dodécanèse ...

Un point qui n'est pas abordé est celui des colonies françaises. Si les Anglais se sentent menacés davantage en Méditerranée (où ils n'ont d'ailleurs jamais été véritablement tranquilles jusqu'en 1943 OTL), alors ils vont accentuer la pression sur les territoires vichystes. De Gaulle pourrait être davantage soutenu qu'OTL pour s'en emparer.

N'oublions pas que les Anglais n'ont pas attendu avant d'envisager une autre voie d'acheminement des renforts. Dès septembre 1940, la route de Takoradi (Ghana) est en place (c'est une idée d'avant-guerre développée par les Imperial Airways), via Fort Lamy capturé par Leclerc (ce qui au passage améliore grandement la position de De Gaulle auprès de Roosevelt). Elle sert au convoyage d'avions déjà assemblés (livrés par exemple par le Furious) ou d'avions US arrivant en caisses. Par la suite, les avions venant des USA via le Brésil (ou depuis des PA américains) passeront aussi par là. La route a aussi servi à alimenter le théâtre asiatique et le front de l'est.
Il semble même que les B-17 détruits aux Philippines par les Japonais soient passés par cette route, alors qu'ils avaient été construits en Californie Shocked

Voir https://forum.axishistory.com/viewtopic.php?t=52658 avec des infos assez précises. Fin octobre 1943, plus de 5000 avions ont emprunté cette route.
Notons d'ailleurs que les USA ont contribué en sous-mains bien avant leur entrée en guerre officielle via une filiale de la PanAm créée juste pour ça Wink Ils font de même au Brésil pour préparer dès 1941 les terrains permettant de convoyer les avions vers l'Afrique.
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MessagePosté le: Mer Avr 29, 2020 16:06    Sujet du message: Répondre en citant

Cette uchronie est intéressante, mais la façon dont elle est développée ressemble un peu à un déplacement de pions sur WiF ou autre Third Reich. Ceci dit, attendons la suite.
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