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Pendjari



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MessagePosté le: Sam Nov 30, 2019 19:41    Sujet du message: Répondre en citant

Bon film, bon livre... et bonne musique car Metallica en a fait une chanson
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"J'ai glissé Chef !"
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requesens



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MessagePosté le: Sam Nov 30, 2019 20:45    Sujet du message: Répondre en citant

Au sujet de film, l’infirmière du récit a-t-elle une ressemblance avec Santa Berger surnommée la Dolce Vienna?
Pour mémoire elle soigne James Coburn dans « croix de fer « . Heureux homme ... Wink
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"- Tous les allemands ne sont pas nazis, monsieur !
- Oui, je connais cette théorie, oui."
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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Déc 01, 2019 10:44    Sujet du message: Répondre en citant

Effectivement.
Cela dit, je n'ai pas lu le livre, mais j'ai eu l'occasion de discuter avec quelqu'un qui a lu "La peau des hommes" de Willi Heinrich (récit inspiré d'une histoire vraie) et d'après lui la scène avec l'infirmière n'est pas dans le texte d'où a été tiré le film.
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mer Déc 11, 2019 15:15    Sujet du message: Répondre en citant

26 juillet

Le camion chargé d'hommes avance dans la poussière du chemin. À bord, des hommes aux visages marqués par les épreuves. Des silencieux occupés d'eux-mêmes, le cœur à la dérive entre des restes de rêves de jeunesse, un appétit de vie et une terreur du vécu.
Parmi eux, le sergent Rolf Steiner.
Dans son esprit se rejoue des scènes. Un visage de femme, son corps nus après l'amour... Et puis... Eva : " Avec ta blessure à la tête, je pourrais te faire reconnaître comme invalide, te renvoyer à l'arrière, à la maison..." La tentation de la paix. Pour le guerrier, le soldat, est la pire des épreuves. Imaginer que tout s'arrête, que tout revienne comme avant. Tous en rêvent. Certains y auraient cru... pas Steiner. Steiner : " La maison ? Je n'ai plus de maison. Personne ayant versé autant de sang que moi n'a une maison où retourner. Comment pourrais-je affronter les regards de ma famille alors que mes rêves sont remplis de sang. Que j'ai tué des innocents ? Participé à l'assaut de ville où vivaient des familles semblables à la mienne ?"
Alors Rolf Steiner est reparti vers le front, vers ses hommes... qu'il ne pouvait laisser seuls face à la mort. Quelque soit son destin... et il est assez réaliste pour se douter qu'il sera horrible... il ne peut vivre avec la culpabilité d'avoir échappé à l'enfer qu'il mérite en abandonnant ses hommes.
Le camion s'arrête. Un campement provisoire quelque part au milieu du néant. Les cartes ne montrent que des hameaux aux noms imprononçables, de vagues chemins défoncés pompeusement appelés "routes". Prés de celles-ci, des panneaux routiers en allemand indiquent des grandes villes : Stalingrad, Leningrad, Moscou, Berlin, Varsovie... qui pourraient aussi bien se trouver sur la Lune.
Quelque soit le lieu où il se trouve, il s'agit de son régiment. Il reconnait les tentes, les pièces de DCA, les canons de campagnes, les batteries de mortiers, les transports half-track, ce matériel usagé, sali de boue, les soldats aux uniformes fatigués. La reconnaissance est réciproque. Il se trouve immédiatement entouré d'une grappe d'hommes aux visages souriants. On l'étreint, on lui donne des bourrades dans le dos. Il répond de quelques mots. Tout se dilue dans une sensation rassurante de normalité, même les tirs d'artillerie que l'on entend et l'alerte d'attaque aérienne qui met fin à la réunion.
Il est de retour sur le front.

L'abri provisoire est moins grand que celui qu'occupait Stransky avant l'offensive, mais Steiner y reconnait le même mélange de meubles dépareillés récupérés dans les ruines, de pliants militaires, et de bricolages produits par des soldats peu habiles.
Le capitaine se lève à son entrée, le visage peint d'un sourire incertain :
- Soyez le bienvenu, sergent.
Comme Steiner se plante à côté de la table bancale qui sert de bureau à Stransky, ce dernier désigne une chaise de la main :
- Je vous en prie, asseyez-vous.
Toujours sans un mot, le sergent se laisse tomber dans un siège, posant devant lui sa mitraillette russe. Son regard se fixe sur l'officier qui est de plus en plus nerveux.
- Cigarette ?
- Non, merci... que voulez-vous ?
Stransky inspire puis se lance :
- Je sais bien que nos relations ont débuté sur le mauvais pied. Mais... je pense qu'avec votre retour de l'hôpital, Steiner, c'est une bonne occasion de tout reprendre à zéro... ne croyez-vous pas ?
Le sergent se contente d'un grognement neutre.
Conscient de n'arriver à rien de cette manière, Stransky se réfugie dans une attitude plus conforme à sa position d'officier. Il pose un rapport tapé à la machine devant Steiner :
- J'ai été crédité de la réussite de l'offensive du 6 juillet grâce au rapport que j'ai adressé au colonel Brandt. Je vous ai indiqué comme témoin, ainsi que Triebig. Le lieutenant a déjà confirmé ma version dans son rapport, il me faut votre signature.
Un moment de lourd silence pèse. Stransky parcourt "son" rapport des yeux... vantant comment le capitaine Stransky a conduit l'attaque "héroïquement". Steiner sait qu'il n'a jamais quitté son abri... et le capitaine sait qu'il sait.
- Pourquoi ?
Stransky ne fait pas semblant de ne pas comprendre, sa voix prend un ton étranglé :
- Il me faut la Croix de Fer !
Steiner fixe alors son supérieur avec une expression qui est ce qui rapproche le plus de l'hébétude dans son visage d'habitude stoïque. Il arrache sa propre Croix de Fer de seconde classe, accrochée à sa vareuse et la regarde dans la paume de sa main :
- Ce n'est qu'un morceau de métal !
Méprisant, il la jette sur la table où elle atterrit avec un bruit sourd.
- Pour vous, peut-être ! Mais pour moi... Ma famille, ce sont des militaires couverts de gloire... et moi... comment pourrais-je rentrer chez moi et les regarder dans les yeux si je ne leur fait pas honneur ? !
Les deux hommes se regardent. Steiner, choqué, incapable de comprendre, Stransky presque implorant. On frappe et un soldat entre :
- Sergent Steiner, le colonel Brandt vous demande.
Rolf Steiner se lève et sort, laissant le rapport non signé et la Croix de Fer abandonnée sur la table. L'un laisse des choses sans valeur, et l'autre perd ce qu'il désire le plus.

Brandt et le capitaine Kiessel accueillent chaleureusement Steiner et le font asseoir à leur table. Quelque part, le sergent à l'impression qu'on lui rejoue sa récente rencontre avec un Stransky tout sucre tout miel.
Cela se confirme.
Le colonel lui demande si le capitaine Stransky lui a demandé de confirmer son rapport d'héroïsme et s'il l'a vraiment vu mené l'attaque contre les tranchées russes. Steiner secoue la tête.
- Le lieutenant Meyer conduisait l'assaut... et il en est mort. Stransky n'a jamais quitté son Q.G.
Le capitaine Kiessel écrase sa cigarette dans un cendrier débordant avec une énergie jubilatoire :
- Enfin, on peut attraper ce pourri. Avec un faux témoignage on peut le casser de son grade et le renvoyer !
Le colonel Brandt surenchérit d'un ton pédant de moralisateur :
- Je ne supporte pas que l'on veuille s'emparer de la gloire d'un officier mort au combat !
La gloire ?
Le cœur de Steiner rate un battement. La gloire ? Une fureur froide s'empare de lui sans que rien ne la reflète sur son visage. Il revoit son ami. Un homme qui soutenait ses subordonnés et ses supérieurs, un homme de parole. Et tout ce que Brandt regrette c'est qu'on veuille lui voler sa gloire ? Mais il s'en fout, Meyer, il est mort ! Il pourrit dans un trou alors qu'ils se gargarisent du mot "gloire" !
Brandt ou Stransky ?
Stransky ou Brandt ?
Quelle différence ?
Les deux officiers ont continué à parler. Ils demandent à ce qu'on apporte du papier et un stylo pour que Steiner puisse écrire un rapport.
- Non !
Le sergent s'est levé, il a ramassé sa mitraillette et marche vers la sortie de l'abri, laissant derrière lui le colonel et le capitaine estomaqués. Kiessel est le premier à réagir :
- Attendez ! Vous allez laisser Stransky s'en sortir ? Est-ce que vous réaliser qu'il ne va pas s'arrêter là dans sa stupide volonté d'avoir la Croix de fer ?
- Vous vous croyez tellement meilleur que lui alors que vous êtes seulement un peu plus décents ? Pour moi, vous êtes pareils... des foutus officiers qui n'avez que le mot "honneur" à la bouche et qui envoyez de pauvres gars crever au front pour ce foutu "honneur".
Blême de rage, le colonel Brandt bondit de sa chaise :
- Sortez Steiner, tant que je me contrôle encore !
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Déc 11, 2019 20:50    Sujet du message: Répondre en citant

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C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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JPBWEB



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MessagePosté le: Jeu Déc 12, 2019 07:28    Sujet du message: Répondre en citant

C'est aussi le ressort du film "The Blue Max", avec George Peppard, qui incarne le lieutenant Stachel, un roturier parvenu en 1918 a intégrer une escadrille de chasse de l'aviation impériale allemande. Son obsession est de gagner la prestigieuse croix 'Pour Le Mérite", octroyée par le Kaiser aux pilotes qui ont remporté 20 victoires, ce qui le conduit a se comporter avec bassesse, a mettre en danger la vie de ses équipiers et à se retrouver ostracisé par les autres officiers.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Fév 09, 2020 16:34    Sujet du message: Répondre en citant

31 juillet

L'officier en poste à la radio achève de décoder l'ordre qu'il vient de recevoir. l'homme est fatigué et inquiet, il se tient à sa table, l'uniforme poussiéreux. Son visage est hâve, les yeux caves, comme hantés. Depuis combien de mois n'a-t-il pas connu une nuit de vrai sommeil ? Ou même seulement une tasse de vrai café ? Le substitut à base de grain d'orge grillé n'aide guère à garder concentration et vitalité.
Avec un geste presque rageur l'homme - trop jeune pour son grade, le visage trop vieux pour son état-civil- arrache la page où il a noté le texte décodé, et se lève.
Il rejoint le petit état-major du colonel Brandt. Les officiers, aussi sales et épuisés que lui ne lèvent pas les yeux à son approche. Ils fixent la carte étalée sur la table comme s'il s'agissait d'un ennemi personnel. Comme chaque matin, les officiers essayent de résoudre la quadrature du cercle... pardon, essayent de décider de la répartition de leurs forces pour "lancer une offensive décisive" tout en "résistant fermement à l'ennemi" avec des troupes étiques et des renforts inexistants, manquant de munitions, de vivres et surtout de combativité.
Ne pouvant déranger le colonel, occupé à parlementer avec ses subordonnés - il ne s'agit plus ici de donner des ordres- le radio rejoint le capitaine Kiessel pour lui tendre le message décodé.
Se massant l'estomac ravagé par l'anxiété, Kiessel parcourt l'ordre venu du Q.G. de la division... s'arrête, soudain attentif. Il relit une deuxième fois l'ordre puis se lève pour le donner à Brandt :
- Colonel, le Q.G. nous ordonne de reculer pour resserrer la ligne de front.
Brandt reste un instant figé puis a un bref sourire :
- Même le général a compris que nous ne faisions que perdre des hommes à nous accrocher ainsi au terrain. Bien...
Il reste un instant les yeux sur la carte :
- Bon, je vous rends à vos unités que chacun d'entre vous se presse pour le déménagement. Tout devra être empaqueté avant onze heures ce soir. Nous décrochons à une heure du matin. Aucune compagnie ne reste en arrière, nous reculons tous simultanément. Aucune question ?
Les officiers, soulagés, se contentèrent d'acquiescer.

Le Haupmann Stransky regagne son propre Q.G. Le lieutenant Trebig le suit quelques pas derrière. Stransky défait son casque et s'acharne sur la ceinture de son imperméable kaki:
- Bonne chose que ce repli, n'est-ce pas Trebig.
- Oui, herr haupmann.
Posant son pistolet sur son bureau, il sort une liasse de feuilles... les ordres du colonel, tapés à la machin, listant le détail des préparatifs à accomplir avant la nuit (répartition des rares camions, soins à apporter au transport des munitions, instruction de sabotage concernant le matériel à abandonner). Tout est soigneusement inscrit. Vient ensuite l’organisation du décrochage des compagnies. Il y a même un duplicata des ordres pour l'ex-compagnie du lieutenant Meyer, bien sûr.
- Tenez Trebig, vous veillerez à transmettre ces instructions au sergent Steiner.
Parce que bien sûr, Meyer n'avait toujours pas été remplacé et l'autorité sur l'unité était passé à cet enfoiré de "héros". Le visage de Stransky se crispe de colère, ce que Trebig ne manque pas de noter en prenant les ordres des mains de son supérieur. Mais ce dernier reprend ses jacasseries. Le capitaine Stransky n'aime rien tant que faire connaître ses humeurs, ses pensées, ses déductions, à son subordonné :
- Une bonne chose que l'état-major de la division ait enfin reconnu que notre position était indéfendable. Vous ne croyez pas Trebig ?
Et bien entendu le lieutenant doit approuver dans son sens :
- Vous avez bien raison, herr haupmann. Cependant...
Surpris, Stransky releva les yeux, Trebig ne donne jamais son avis... Stranky n'en a pas besoin.
- Qu'y a-t-il, lieutenant ?
Trebig déglutit... hésite... puis ose :
- Que se passerait-il si Steiner ne recevait pas ses ordres... s'ils... s'ils s'égaraient ?
Stransky s'immobilise, comme changé en statue de sel. Cependant, Trebig peut voir les rouages qui tournent dans son esprit. Le capitaine a été privé de la Croix de Fer parce que Steiner n'a pas cautionné le -faux- témoignage de Trebig. À présent Brandt et Kiessel faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour se débarrasser d'eux. Et s'ils arrivaient à pousser ce même Steiner à témoigner contre eux, Stransky et Trebig se retrouveraient dans une très mauvaise situation, l'un comme l'autre.
Stransky reprend les ordres à Trebig pour les considérer un instant avant de sortir son briquet et de le battre sous les pages. Fascinés, le capitaine regarde les pages brûler, noircir et se disperser en flocons de cendre. Il lâche les débris ardents lorsque les flammes atteignent ses doigts.
- Nous avons bon nombre d'autres documents à brûler, n'est-ce pas ? Il ne faudrait pas que les Russes trouvent quoi que ce soit d'utile...
Trebig déglutit une nouvelle fois et hoche la tête, les yeux un peu hagards. Une part de lui se demande comment il avait pu devenir ce monstre froid qui condamne à mort une centaine d'hommes pour sauver sa seule vie.
Il n'a pas choisi d'être homosexuel.
Personne ne choisirait d'être un homme qui aime les hommes dans l'Allemagne nazie.
Alors sa responsabilité s'appelait "imprudence" et plus largement "bêtise"... Stransky avait découvert sa liaison avec un autre homme de son unité. Au lieu de le dénoncer, le capitaine s'était résolu à l'utiliser. Après tout, que refuserait de faire Trebig pour lui alors qu'il pouvait l'envoyer à la corde à n'importe quel moment ?
Et il y en a qui pensent que la guerre est si simple que l'on a craindre que "ceux d'en face". Eux au moins portent un uniforme différent. "Dieu me garde de mes amis".
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Imberator



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MessagePosté le: Dim Fév 09, 2020 16:52    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Comme chaque matin, les officiers essayent de résoudre la quadrature du cercle... pardon, essayent de décider de la répartition de leurs forces pour "lancer une offensive décisive" tout en "résistant fermement à l'ennemi" avec des troupes éthiques et des renforts inexistants,...

Éthiques ? Étriquées plutôt non ?
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Imberator



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MessagePosté le: Dim Fév 09, 2020 16:53    Sujet du message: Répondre en citant

Encore et toujours le problème de la concordance des temps. Début du texte dans un présent très FTL, le reste dans un passé très littéraire.
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Dim Fév 09, 2020 18:04    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Citation:
Posant son pistolet sur son bureau, il sortit une liasse de feuilles... les ordres du colonel, tapés à la machine, listant le détail des préparatifs à accomplir avant la nuit


@+
Alain
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houps



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MessagePosté le: Dim Fév 09, 2020 18:38    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:
31 juillet

Le capitaine Stransky n'aimait rien tant que faire connaître ses humeurs, ses pensées, ses déductions, à son subordonnés :
-!

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Volkmar



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MessagePosté le: Lun Fév 10, 2020 00:29    Sujet du message: Répondre en citant

Imberator a écrit:
Citation:
Comme chaque matin, les officiers essayent de résoudre la quadrature du cercle... pardon, essayent de décider de la répartition de leurs forces pour "lancer une offensive décisive" tout en "résistant fermement à l'ennemi" avec des troupes éthiques et des renforts inexistants,...

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Etiques.
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Imberator



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MessagePosté le: Lun Fév 10, 2020 03:46    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de re-regarder Croix de Fer. Je ne me souvenais pas de la profondeur de cette esthétique western qui transparait dans bien des scènes.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Lun Fév 10, 2020 10:05    Sujet du message: Répondre en citant

Volkmar a écrit:
Imberator a écrit:
Citation:
Comme chaque matin, les officiers essayent de résoudre la quadrature du cercle... pardon, essayent de décider de la répartition de leurs forces pour "lancer une offensive décisive" tout en "résistant fermement à l'ennemi" avec des troupes éthiques et des renforts inexistants,...

Éthiques ? Étriquées plutôt non ?


Etiques.


Exact, le "h" est apparu... euh... je ne sais d'où.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Lun Fév 10, 2020 12:04    Sujet du message: Répondre en citant

1er août

Un silence presque surnaturel règne sur le champ de bataille. Le soleil s'est levé pour éclairer des tranchées vides... sauf en un point.
Rolf Steiner, simple sergent, mais chef réel de la compagnie depuis la mort de Meyer voit revenir vers lui les deux éclaireurs. Les hommes sont pâles comme la mort.
- Alors ?
Le premier hommes hésite et se passe la langue sur les lèvres, conscient du poids des regards de la dizaine d'hommes qui l'entoure.
- Les tranchées sont vides...
- Nous sommes allés jusqu'au P.C. du colonel, il n'y a personne.
Steiner encaisse en silence, son visage se ferme. Autour, c'est la réaction inverse. Les hommes murmures et se disputent, l'effroi parle...
Bien sûr, au cours de la nuit, ils ont compris qu'il se passait quelque chose d'anormal. Difficile de rater les mouvements, les bruits des camions, et tout simplement la disparition des sentinelles des autres compagnies. Cependant, au matin, lorsque Steiner a essayé de contacter le Q.G. par téléphone, il s'attendait quand même à une réponse. Sauf qu'il n'y avait pas de tonalité... Les éclaireurs se reprennent, décrivant l'absence des batteries de mortiers, d'artilleries et de pièces antichars, la disparition des véhicules et des meubles. Il ne reste presque rien que dans le camp... sauf des vieilleries sans valeur, des armes sabotées, et des tas de cendres fumantes près des Q.G. de compagnie, là où on a brûlé les archives.
Il ne s'agit pas d'un repli improvisé, une crise de panique, mais d'un abandon... leur abandon !
- Stransky !
Le nom dans la bouche de Steiner sonne comme une injure. Le sergent n'hésite pas un instant quant à chercher le responsable. Qui cela pourrait être d'autre ? Qui peut être assez rancunier pour tuer une centaine d'hommes de manière aussi lâche ? Ce qui le met le plus en colère, c'est que seul lui est visé, les autres ne sont là que...
Le fracas du 2-cm Flack 30 couvrant son secteur de tranchée le sort de sa colère. Levant les yeux au ciel, Rolf Steiner voit un avion tourner. Le biplan, bien reconnaissable au bruit de son moteur qui lui vaut le surnom de Nähmaschine (machine à coudre), est un avion de reconnaissance soviétique (1)...
Le sergent perd ses couleurs. Évidemment, les Ruskofs n'ont pas ratés le départ du régiment... et sans doute des régiments voisins... et on leur a gentiment laissé un amuse-gueule.
Steiner voulait donner l'ordre à ses hommes de fuir, toute résistance étant vaine face à ce que Ceux-d'en-face allaient leur envoyer. Cependant, il était déjà trop tard.
Guidé par la Nähmaschine, l'artillerie se déchaîne. La stridence infernale des Orgues de Staline précède la naissance de geysers de terre et de fer, semant la mort des shrapnels autour d'eux... des hommes courent... des hommes se jettent au sol dans les tranchées... les chanceux... d'autres soulevés par le souffle sont hachés d'éclats qui semblent se mouvoir au ralenti dans un jaillissement de sang...
En un instant, chacun se retrouve enfermer dans son petit enfer personnel. Couché au fond d'un trou, rampant vers un abri... athées et croyant prient d'un même cœur quelque entité qui puisse les écouter, Dieu ou Diable, de saisir leur camarade mais pas eux... la terreur abjecte, primitif instinct de conservation, ravale chacun à la pire des bêtes...
L'épreuve du feu est brève, quelques minutes... ou une éternité pour ceux qui se trouvent sous les roquettes.
Le silence laisse les hommes hébétés, tremblants, plus morts que vif sous plusieurs centimètres de terre.
Le paysage autour d'eux s'est métamorphosé. Certaines tranchées sont comblées, tandis que des trous de plusieurs mètres de profondeurs se sont ouverts ailleurs.
Un bruit rompt la torpeur des survivants. Une rumeur mécanique... une trépidation de métal... moteur ronflant et bruit de chenilles.
- T-34 !
Les vétérans ont reconnu au son seul, le danger qui converge vers eux. On s'extrait des ruines. L'équipe du seul canon tourne leur arme à coup de manivelles, et on s'active sur d'autres pour changer la hausse. On introduit l'obus, il part...et ouvre un cratère sur la gauche d'un des monstres.
Le moderne dragon s'immobilise et tourne sa tourelle la riposte ouvre un autre cratère.
T-34... Ces dragons ne sont pas solitaires... et les pauvres soldats allemands n'ont rien de Saint Georges ! D'autres émergent des tourbillons de fumée et de poussière stagnant sur le champ de bataille. Une vision d'apocalypse...
- Da zdravstvuyet Stalin !
Les Frontiviks sortent à leur tour des nuées opaques, des grappes d'hommes progressant en tirailleur, casque enfoncé jusqu'aux oreilles, braillant :
- Smert' fashistam !
Les hordes des Russkofs brandissent mitraillettes, F-M et fusils. Ils déferlent vers leurs positions, entourés par les tanks qui avancent par à coup, s'arrêtant pour tirer de leurs canons ou arroser les tranchées de leurs mitrailleuses.
Les défenseurs ripostent avec tout ce qu'ils ont : fusils... mitraillettes... et bientôt grenades. Leur mitrailleuse MG crache une bande après l'autre, sans cesse nourrit par l'approvisionneur. Les mortiers lancent leurs petits obus qui retombent gracieusement en cloche.
En face, la mort frappe, fauchant des groupes et des individus... mais la ruée n'est même pas ralentie.
Touché de plein fouet par un obus, un T-34 s'immobilise vomissant de la fumée noire.
Maigre victoire... l'infanterie soviétique atteint les tranchées.
C'est immédiatement la mêlée.
Un affrontement primitif, couteaux, pelles, crosses, pieds, poings... dents... tout est bon. Il n'y a aucune dignité dans ce combat de chiens enragés. On frappe aux yeux ou entre les jambes...
Cependant, l'issue ne fait aucun doute. Les Allemands font face à une marée humaine, les combattants rattrapés, isolés, sont attrapés par des grappes d'adversaires hurlants. Ils sont massacrés sur place...
- Repliez-vous ! Reculez !
Steiner crie et se démène. Alors qu'il ordre aux autres de fuir, lui va de l'avant. Sa mitraillette battant contre sa poitrine, il tient une mine antichar dans chaque main.
Sa cible est le T-34 qui passe par-dessus la tranchée... Il se jette contre le monstre et pose une mine sur la chenille avant de courir vers un autre char d'assaut pour lui faire subir le même traitement.
Les deux blindés sont déchenillés par l'explosion et immobilisés.
Un répit... ils ne suivront pas !
Les hommes du sergent... une poignée de survivants sort des tranchées et s'immobilise dans un bois miraculeusement épargné par les bombardements. Les hommes se mettent à couvert derrière les troncs, armes braquées.
Quelques retardataires dont Steiner lui-même les rejoignent. Puis viennent les Ruskofs...
Les premiers soldats qui sortent des tranchées sont hachés par une mitraille nourrie, ils tressautent frappés par les balles avant de retomber en arrière.
Un bref silence suit...
Rompu une nouvelle fois par la rumeur mécanique. Malgré leurs pertes, les chars traquent la compagnie blessée, suivant le sang au sol. Les obus tombent parmi les arbres, les mitrailleuses flagellent les troncs, arrachant des lambeaux d'écorce.
- On se replie !
À nouveau, Steiner donne le seul ordre réaliste.

Les soldats soviétiques qui se sont lancés dans un grand mouvement d'encerclement du bois se referment sur du vide. Steiner a réussi à fuir.

Longeant un ruisseau coulant vers l'ouest, le sergent s'immobilise et compte les hommes qui passent devant lui. Il s'arrête à huit... il n'y a que neuf survivants de toute la compagnie.

(1) Un Polikarpov Po-2, à noter que la version de bombardement nocturne (qui a la même motorisation) fut surnommée par les Finnois - qui les ont affrontés pendant la guerre d'hiver- Hermosaha (c'est à dire " Scie à nerf") ce qui rappelle les bombardiers du G.B. Louvre en Indochine, que les Japonais surnommaient Ka (Moustiques).
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.


Dernière édition par Anaxagore le Mar Fév 11, 2020 09:56; édité 1 fois
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