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Avril 1944 - Balkans et Hongrie
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demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
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MessagePosté le: Jeu Sep 29, 2022 19:27    Sujet du message: Répondre en citant

Non ! Y a eu mise à jour ! Par nature perfectible !
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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John92



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MessagePosté le: Jeu Sep 29, 2022 19:34    Sujet du message: Répondre en citant

...
Derrière lui, la 10th Armoured Division marche dans la même direction – mais pas forcément sur ses talons, attendu qu’elle n’a pas pour le moment pas(à ajouter ? )ordre de pousser vers l’ouest, mais simplement d’assurer le flanc du saillant formé par la 6th Armoured et la 1st Australian Armoured, dans l’attente de la remontée du XIIIth Corps.
...
Craps ! Perdre aussi sottement un si brillant général au pire moment ! Et un ami en plus. Mais à voir Horrocks, couvert de pansements et de bandages sur son lit de douleur , il ne viendrait pas à Monty l’idée de contredire le médecin. Entre deux délires dus à la fièvre (et aux opiacés administrés pour lutter contre les douleurs ), le patient parvient néanmoins à parler. Un peu : « On dirait que c’est fini pour moi, mon vieux ! » Et là, sans doute sincèrement ému, Montgomery lui prend la main et répond « Mon ami, je vous promets que vous commanderez de nouveau avec moi. » Cette parole suffit à apaiser Horrocks, qui sombre à nouveau. Sur ce, Montgomery quitte l’hôpital, très préoccupé : il lui faut trouver un remplaçant… intérimaire.
...
Mais il en reste encore une dizaine jusqu’à la capitale de la Bosnie, par une vallée très peu boisée ( ce qui avantage l’attaquant donc pourquoi cette précision ?) ne dépassant pas les 400 mètres de large et qu’il sera difficile de contourner par le mont Trebević (1 627 mètres).
...
Dans ces conditions, les soldats alliés se contentent d’actions très limitées , n’allant pas au-delà du petit coup de main. En réalité, ils se limitent (contentent ? ) même la plupart du temps à ( de ?-si la correction précédente est adoptée) border les lignes oustachis en récupérant au fur et à mesure les positions abandonnées.
...
Le 2e GTM (Augustin Guillaume) est en cours de transit par le port albanais, sans doute pour encore trois jours.
...
Curieusement (Curieuse ? ) promotion en vérité pour le général.
...
Il est évident que l’on n’arrivera à(à ajouter ? )rien à ce rythme, sinon à gaspiller des hommes, de l’énergie et des munitions.
...
Suite à la sollicitation de ses compatriotes, et avec bien sûr la bénédiction d’Ivan Šubašić, le délégué général en charge du maintien de l’Etat de Droit, Drago Marušič, et son collègue Isidor Cankar, en charge des Affaires étrangères, sondent officiellement la 2e Armée française sur les possibilités de venir au secours des populations slovènes qui commencent à sentir le poids des privations comme de la répression allemande.
...
En réalité, entre professionnalisme stoïque, illusion patriotique et fanatisme incurable, la plupart des hommes de la 1ère Assaut semblent persuadé ( persuadée si la plupart – persuadés si les hommes – ma préférence va à persuadés/hommes) que leur statut de formation d’élite leur garantira la victoire.
...
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Ne pas confondre facilité et simplicité
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demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9250
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MessagePosté le: Jeu Sep 29, 2022 19:45    Sujet du message: Répondre en citant

Euh non ca avantage le défenseur. Pas de forêts, on te canarde de loin en montagne.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Sep 29, 2022 19:50    Sujet du message: Répondre en citant

Merci John - j'ai compris ! Tu t'inquiètes des 2e !
Pas d'inquiétude, en Word, le "e" est bien en exposant, mais le passage sur le Forum supprime la mise en exposant.
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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John92



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MessagePosté le: Jeu Sep 29, 2022 20:55    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Euh non ca avantage le défenseur. Pas de forêts, on te canarde de loin en montagne.

Oui mais c'est que du bonheur pour le CAS dans ce cas donc pas d'accord Démo, l'absence de couverts avantage l'attaquant surtout s'il a de l'artillerie mobile en plus du CAS. Bon je chipote, oublions.
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John92



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MessagePosté le: Jeu Sep 29, 2022 20:57    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Merci John - j'ai compris ! Tu t'inquiètes des 2e !
Pas d'inquiétude, en Word, le "e" est bien en exposant, mais le passage sur le Forum supprime la mise en exposant.

Ca change tout
juste un souci technique
reçu
je ne signale plus (comme avec les problèmes d'italique sur le nom des opérations)
Merci Casus
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demolitiondan



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MessagePosté le: Jeu Sep 29, 2022 21:04    Sujet du message: Répondre en citant

John, il pleut sans arrêt ces temps-ci et nous sommes en montagne !! Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy
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le poireau



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MessagePosté le: Ven Sep 30, 2022 05:32    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Non ! Y a eu mise à jour ! Par nature perfectible !


Le TOE 42 c'est en fait le plus récent !
Donc oui, à cette date toutes les unités de l'armée française (en général) ont désormais basculé au nouveau standard.
Même si il y évidemment des imperfections (parce que pertes ou manques de moyens ou problèmes logistiques) et des "adaptations" locales.
Il y a par contre une vraie différence avec la 1re Armée en Provence : le matériel de la 2e Armée est globalement moins moderne (pas de SAV-43 par exemple) et un peu moins abondant.
Because... pas le théâtre principal et prioritaire !
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“Il n'y a que deux puissances au monde, le sabre et l'esprit : à la longue, le sabre est toujours vaincu par l'esprit” (Napoléon)
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Anaxagore



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MessagePosté le: Ven Sep 30, 2022 08:28    Sujet du message: Répondre en citant

Ne vous plaigniez pas... vous avez vu le matériel sur le front Indochinois? D'ailleurs si vous trouvez des munitions de 65 mm pour des canons italiens, je suis preneur. On a les canons, mais plus de munitions Laughing
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Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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Pendjari



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MessagePosté le: Ven Sep 30, 2022 13:49    Sujet du message: Répondre en citant

"Le soldat balafré repartira donc avec une petite centaine de Brandebourgeois dans sa besace, de tous les corps : sapeurs, tirailleurs, personnel technique… tireurs d’élite, aussi".

Cela m'amène à penser que nous allons ici revoir un certain "camarade" de la Brandebourg et de la FTL aux ordres du Sieur Skorzeny.

D'ailleurs, Quid de sa personne OTL versus FTL ?
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demolitiondan



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MessagePosté le: Ven Sep 30, 2022 14:12    Sujet du message: Répondre en citant

Ou pas Pendjari, ou pas. Tu verra. Mais ta question c'est sur Skorzeny ? Pour l'instant, sa position FTL est à peu près celle OTL. En plus inconfortable, mais ca, c'est le cas de tous les soldats allemands.
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Pendjari



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MessagePosté le: Ven Sep 30, 2022 14:37    Sujet du message: Répondre en citant

Pas vraiment de question ici mon bon ami, juste l'impression qu'un certain Dennis va rejoindre un certain Otto...
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Le Chat



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Messages: 255

MessagePosté le: Ven Sep 30, 2022 18:00    Sujet du message: Répondre en citant

le poireau a écrit:
demolitiondan a écrit:
Non ! Y a eu mise à jour ! Par nature perfectible !


Le TOE 42 c'est en fait le plus récent !
Donc oui, à cette date toutes les unités de l'armée française (en général) ont désormais basculé au nouveau standard.
Même si il y évidemment des imperfections (parce que pertes ou manques de moyens ou problèmes logistiques) et des "adaptations" locales.
Il y a par contre une vraie différence avec la 1re Armée en Provence : le matériel de la 2e Armée est globalement moins moderne (pas de SAV-43 par exemple) et un peu moins abondant.
Because... pas le théâtre principal et prioritaire !

Ok, je pensais bien à un truc comme ça... Merci pour cette réponse précise et circonstanciée !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Oct 01, 2022 00:57    Sujet du message: Répondre en citant

29 avril
La campagne des Balkans
Opération Plunder – Teatime
Vallées du Danube et de la Save
– Forte pluie, aujourd’hui encore, sur tout le théâtre d’opérations. Les lignes des belligérants ne bougent pour ainsi dire plus, les redéploiements en cours se poursuivent. Sur les arrières, la logistique alliée profite de cette pause pour soigner les blessures et compenser les dépenses de la première partie de Plunder.
Ce qui n’est pas du luxe ! De fait, la 6th Armoured, et plus particulièrement sa 26th Armoured Brigade – d’où est issue la Nickforce de Cameron Nicholson, qui a repoussé 24 heures durant, seule ou presque, les pointes de la 1. Panzer – a finalement été retirée du front. Réduite à 50 % de sa force, elle ne pourra jouer qu’un rôle mineur tant qu’elle n’aura pas été remise à neuf. Ce qui n’est pas trop grave – la 1st Australian Armoured et (surtout) la 10th Armoured d’Horace Birks sont là pour prendre le relais. Côté allemand, cette passivité soulage mais ne surprend pas. L’a-t-on assez dit : Tommy will schlafen !
Il en est de même à Slavonski Brod, où les titistes ont fait leur deuil d’ébranler la 6th Australian de Jack Stevens. Dans les jours à venir, le 5e Corps “Bosniaque” (Slavko Rodić, Velimir Stojnic) se mettra donc sur la défensive, dans la même veine que ce qui fut autrefois l’attitude du 6e Corps “Slavon” : consolider, recruter, renforcer. Envoyer aussi quelques détachements vers l’ouest en direction de Prnjavor ou Srbac, aussi… Qui sait, les Oustachis n’ont peut-être pas les moyens de renforcer leurs positions, quand bien même on leur en laisse le temps ? Les éclaireurs de l’AVNOJ feront un rapport mi-figue mi-raisin : les collines alentour sont bien libres… mais jusqu’à Derventa seulement : la fenêtre de tir pour aller plus loin paraît déjà refermée.
Refermée, en effet, par l’achèvement de la retraite du XVIII. Gebirgs-Armee-Korps de Julius Ringel, désormais retiré cahin-caha derrière la rivière Bosnie, et qui n’est plus sollicité par ses adversaires. De fait, le XIIIth Corps d’Harold Pyman est dans l’attente du Groupement de Divisions des Balkans pour remonter vers le nord… Les Indiens de la 4th Division campent surtout à Modriča. Quant aux engins de la 32nd Army Tank Brigade, ils ont poussé jusqu’à Svjetliča (face à Doboj) – mais pas davantage. Et sur leur gauche, la 51st Highlands Infantry de Charles Bullen-Smith continue à ratisser le secteur à l’ouest du lac Modrac, sans se donner la peine de chercher vraiment le contact avec la 164. ID (Karl-Heinz Lungerhausen), qui prend position sur la rive gauche de la Bosona romaine.

Opération Veritable – Celle dont personne ne voulait
Bosnie et Monténégro
– Pas d’évolution à Olovo – la 1ère DI (Vasileios Vrachnos) et le 8. SS-PanzerGrenadier Rgt (Walther Schimana) s’observent toujours à bonne distance sous la pluie, en attendant de savoir qui fera le premier pas – en avant ou en arrière, c’est toute la question.
Dans le secteur de Donja Ljubogošta, le 14. SS-Freiwilligen Gebirgsjäger Rgt Reinhard-Heydrich est désormais bien installé, ou en passe de l’être, dans la vallée de la mokranjska miljacka, sur le pas de la porte de Sarajevo. Face à lui, les deux brigades de montagne grecques en sont encore à se regrouper avant de chercher un passage, avec les bons conseils il est vrai des hommes du 8e Corps “Dalmate” (Vicko Krstulović, Ivan Kukoč). Ceux-ci voudraient aller vite, c’est évident : solliciter, déborder, percer… Sarajevo est là, à portée de main, sous leurs yeux ou presque ! Hélas, entre terrain infâme (même pour des troupes aguerries !), météo affreuse et ravitaillement médiocre, ce n’est pas pour tout de suite.
Au sud de Sarajevo, pourtant, les troupes de choc de l’AVNOJ continuent de faire parler d’elles ! Avec une poignée d’engins, des armes automatiques fraîchement livrées et des fantassins intrépides, le 1er Corps “Prolétarien” et le 3e Corps “Bosniaque” sèment encore et toujours le chaos dans le secteur de Pendičići, remontant même jusqu’à Kijevo (au sud de Krupac, soit dans les faubourgs de la capitale !). Malgré l’intervention des milices croates locales – point trop efficaces, comme de coutume – et d’éléments de la 4. SS-Polizei en garnison (plus féroces), ce secteur reste très contesté. Le fait que la Polizei n’ait plus de chef n’arrange rien ! De fait, la SS en est toujours à chercher un nom pour remplacer feu Vahl. On parle de faire revenir Bock en urgence de l’Heimat… mais la météo n'est pas de la partie.
Dans les faits, rien ne paraît donc s’opposer à un raid des Partisans vers la capitale bosniaque, raid qui risquerait fort d’être couronné de succès ! Pourtant, ni Koča Popović, ni Kosta Nađ n’iront pousser leur avantage. Ils savent parfaitement que si, aujourd’hui ou demain, ils devaient entrer en ville, ils risqueraient de déclencher dans la population quelque chose qu’ils n’auraient les moyens ni de soutenir, ni de contrôler – mais quelque chose dont ils auront sûrement besoin plus tard, car les Occidentaux finiront inévitablement par attaquer la capitale bosniaque. Inutile donc d’aller se jeter sur les défenses nazies, ou, pire, de s’enfermer dans un combat urbain perdu d’avance. On en restera à la “petite guerre” traditionnelle – qui a cependant quelque peu grandi ces derniers temps, avec les moyens disponibles…
Les officiers de Tito ont raison d’être prudents. Car les renforts de l’Axe arrivent !
Plus au sud, le 13. SS-Freiwilligen Gebirgsjäger Rgt Artur-Phleps (SS-Standartenführer Ernst Deutsch) et le 105. SS-StuG Abteilung (SS-Hauptsturmführer Mühlenkamp) ont quitté Foča sans craindre d’être poursuivis par le 12e Corps de Voïvodine (Danilo Lekic “Spaniard”, Stefan Mitrović) ou par la 13e DI (Charalambos Katsimitros) : le premier n’y suffirait pas et la seconde est toujours enlisée dans la vallée de la Drina. Laissant à leurs collègues du 7. SS-PanzerGrenadier Rgt (Alfred Wünnenberg) le soin d’aller défendre Kalinovik, les soldats de la Prinz-Eugen foncent ainsi vers Dobro Polje, qui est atteinte dans la soirée. Deutsch est un professionnel du Bandenbekämpfung et un vétéran du front de l’Est. Il n'ira pas s’enferrer dans une bataille improvisée de nuit avec les Partisans sur leur terrain. « Attendons l’aube, pour faire les choses dans les règles » conclut-il, bien enveloppé dans sa zibeline, à l’intention de son aide-de-camp. Demain, l’Artur-Phleps n’esquivera pas la bataille, d’autant plus que son chef sait que le temps joue pour les Alliés : laisser du temps passer, c’est laisser du temps aux Grecs pour le rattraper, donc pour risquer de le prendre en étau – une éventualité évidemment inacceptable.
Reste la situation au Monténégro. Les anciens défenseurs de Kolašin ont passé Bioče sans s’arrêter, contourné Pogdorica par le nord et approchent désormais de Danilvograd, en entrainant à leur suite les légionnaires du KLAK. La 373e DI Tigar divizija (Nikolaus Boicetta) rejoint ainsi son corps d’affectation. Après être partie la fleur au fusil, elle revient vaincue, affaiblie, fatiguée et en ayant de surcroit perdu beaucoup de matériel ainsi qu’un allant qui ne reviendra pas comme cela. Ivan Brozovic ne s’y trompe d’ailleurs pas : c’est son Ier Corps qui fournit l’essentiel des bouchons retardateurs voués à ralentir la Brigade Blindée grecque ! De fait, les engins du colonel Socrates Demaratos risquent d’être bientôt plus à leur aise en sortant des montagnes – il faut bien les dissuader de charger. La 1ère Division de Montagne de Matija Čanić (pour l’essentiel !) s’en occupera donc. Sans trop forcer, mais avec un savoir-faire dû à certains éléments irréguliers habitués à l’embuscade…
………
« Le bout de la route nous fit l’effet de la sortie d’un tunnel. Mais en fait de lumière au bout du tunnel, la bruine remplaçait le soleil et un véhicule blindé ennemi nous attendait en lieu et place d’un repos bienvenu. Celui-ci – une automitrailleuse italienne – nous mitrailla un moment, court mais toujours trop long ! “Grecia ! Faites gaffe ! Bordel…” Notre adversaire cherchait visiblement à nous faire perdre du temps, en nous coinçant derrière un couvert dont nous ne pouvions bouger sans prendre des risques stupides. Ce qui ne nous empêchait pas, toutefois, de nous relever à tour de rôle pour arroser le tireur dans sa tourelle. Cela lui interdisait au moins d’ajuster…
“Joli !” Coup de chance : une balle venait d’abattre le Croate qui nous visait imprudemment de sa tourelle. Le reste suivit. Quelques minutes plus tard, l’engin handicapé succombait à un tir de PIAT et explosait dans une jolie gerbe rouge – pas de survivant. “Hé hé !”
L’avance reprit. Nous entrâmes dans Zlatica, aux environs de Pogdorica, une fois encore par des rues sinistres, entre tas de débris et maisons désertées. J’entendais déjà des tirs lointains mais réguliers sur ma droite – visiblement, nous n’étions pas arrivés là tout seuls ! Le temps de me retourner pour considérer mon escouade et notre halfitrackos – qui nous suivait prudemment de loin – et Nikos gueulait “Mortiers !” Encore une fois… “A couvert !” L’armée oustachie jetait vraiment ses derniers feux pour tenter de nous ralentir. Au loin, je devinai le propos de Dioskoros sans même avoir besoin de l’entendre. “Je sortirai pas ma Bḗlē tant que vous n’aurez pas viré ces mortiers ! Je suis un gentleman, moi !”
Je l’aurai parié. Bon, nous n’allions pas y passer la nuit ! En face, il ne restait visiblement plus grand monde et le prochain abri n’était qu’à 25 mètres. Alors je réenclenchais un chargeur, divisait d’autorité Delta en deux (une moitié par la gauche et une auberge en ruines, avec Tovías, l’autre moitié par la droite et les maisons d’habitation, avec moi) avant de lancer finalement : “On y va !” Et nous nous jetâmes en avant, sous un tir de barrage nettement plus léger, sans doute par manque de munitions comme de tireurs.
Ma troupe passa de couvert en couvert à travers tous les obstacles et alla chercher l’adversaire au corps-à-corps, avant que ce dernier n’ait eu le temps de réagir. Je grimpai en courant un escalier derrière Nikos. Les marches débouchaient sur une terrasse où nous étions visiblement attendus… mais pas si tôt. “Des avortons orthodoxes ! Crevez tous !” Oui, nous allions voir ça… Ça se régla pour partie à coups de crosse, le plus souvent suivis d’une brève volée de balles qui faisait basculer l’adversaire en arrière, les deux pieds projetés vers le ciel. Ensuite, il fallut couvrir le groupe de gauche lors de son avancée – assurément, il nous rendrait plus tard la pareille.
Delta progressa de la sorte pendant, quoi ? Trois cents mètres ? A un rythme rapide, quoique saccadé par le sifflement des obus de mortiers adverses, lesquels tiraient par intermittence sur notre groupe, visiblement sans bien savoir où nous étions. La carabine de Nikos claquait dans les moments de calme comme une porte fermée par le vent… Le souffle de la faux pour le pauvre imbécile d’en face.
Les Croates tentaient de se rallier. Derrière une porte, j’entendis un simplet qui fanfaronnait en serbo-croate sur un ton presque léger quelque chose qui devait vouloir dire “A l’attaque, braves Oustachis !” Une grenade jetée par la fenêtre lui fit définitivement passer le goût de la chansonnette – l’explosion secoua la maison dans un éclair de lumière, avec un bruit sourd qui fit trembler les fenêtres. Je n’entendais plus rien… Mais avant d’avoir le temps d’aller plus loin : “Gaffe ! Mortier !” Un obus arriva en sifflant et notre groupe repartit en arrière pour esquiver les suivants. Ça devenait décidément désagréable. Coincé à nouveau derrière un muret à attendre que l’orage passe, je me jurai d’aller personnellement expliquer ma façon de penser au petit malin qui m’infligeait ces pénibles va-et-vient.
Nous repartîmes de l’avant. Montée sur un toit, pour tenter d’y voir plus clair. Et nous y trouvâmes un groupe manœuvrant un 81 mm, occupés à tenter de déplacer leur pièce. Ils n’auraient plus à s’en soucier ! Ça ne me coûta même pas un chargeur complet. En face, de l’autre côté de la rue, je vis le groupe de Tovias tenu en respect par une barricade. Une idée… Et cinq minutes plus tard, l’engin, retourné contre ses anciens propriétaires, pulvérisait l’obstacle, ses défenseurs et une bonne partie de la bâtisse attenante. Pour ne pas gâcher, je dépensai ensuite ses derniers projectiles dans la direction que nous devions prendre. Un peu au hasard, c’est vrai. Qu’importe, ça ferait toujours réfléchir certains ! “Hé oui, c’est les vôtres, ça arrive !” commentai-je à leur intention, en chargeant les derniers obus.
Bref. Notre groupe reprit son avance – pour perdre tout de suite un long moment à forcer un massif portail. Joris avait toujours sur lui sa hachette de sapeur – ce fut long, mais c’était efficace. Il ne manquait pas de courage, d’aller s’exposer seul de la sorte : nous le couvrions, c’est vrai, mais de plus loin et à l’abri.
Un chef doit aussi savoir donner l’exemple. Je donnai donc… le dernier coup de pied qui nous permit enfin de pénétrer dans cette bâtisse, dont le portail nous retenait à lui seul depuis dix minutes. Et elle n’était pas vide ! Mais la fusillade qui s’ensuivit ne dura pas longtemps : les imbéciles qui l’occupaient nous attendaient de l’extérieur du bâtiment, de l’autre côté, embusqués derrière ses multiples fenêtres, d’où ils durent vite tomber les uns après les autres dans la boue ! Confortablement calé derrière un mur de pierre, j’appréciais beaucoup ce renversement de situation. “Aux suivants.”
Plus tard, à la radio, alors que, derrière moi, les combats vivaient leurs ultimes spasmes : “Y a plus de mortier, Dios, on file à la zone de ralliement. Je pense pas qu’on finira le voyage à pied.”
Retour vers le M3, qui s’engageait sans se presser, le fanion hellène au vent, dans les petites rues, entre les traces de nos récents combats. Nous allions le rejoindre quand un ronflement de moteur se fit entendre sur notre droite. Un semi-chenillé surgit par l’ouest, qui tentait visiblement de forcer le passage vers le sud sous notre nez ! Dios : “Ah le petit fumier ! Il en veut à ma Bḗlē !” L’engin n’alla pas bien loin. Fonçant en tiraillant pour se faire plus impressionnant qu’il n’était, il récolta au moins deux PIAT qui l’incendièrent. “Joli !” Mais il s’était néanmoins approché bien dangereusement de notre transport. Même moi, je devais le reconnaitre. “Ils sont costauds, bordel.”
Derrière, le groupe de Bias arrivait dans Mariánna. “Content de vous revoir. Bien joué ! Hum, ça sent les souvlakis ici !” Remontée à bord, départ en laissant Tovias avec un petit groupe et un autre véhicule pour tenir le secteur. Plus bas, au centre-ville, le combat fit vite place à la logistique, l’excitation à l’attente. C’était l’heure de la soupe et la troupe arrivait en foule. Dios : “Allez, au ravitaillement, Delta. Deux par deux !” La campagne était loin de s’achever. Nikos, toujours plus fragile que son allure, me le fit bien sentir. “Hé Markus.” ”Ouais ?” “S’il m’arrive un truc, promets-moi que tu rechercheras Mariánna.” “C’est compris Nikos, pas de problème.” Je n’allais pas lui dire autre chose – en plus, j’étais sincère.
Tout à coup, un grand bruit sourd nous fit taire, suivi d’une foule de petits claquements que nous connaissions bien. L’ennemi attaquait sur nos arrières, dans le secteur de Tovias ! L’assaut fut aussi soudain que brutal et (surtout) étonnamment efficace. De là où nous nous trouvions, nous ne le constations que trop bien, à la jumelle. Le Valentine de garde avait été éliminé dès les premières secondes par un de ces antichars portatifs allemands, tandis qu’une ligne d’hommes surgissait du bois à l’est, vers Doljani, pour marcher vers nous en arrosant généreusement tout ce qui dépassait à l’arme automatique. En tête, une section particulièrement audacieuse déclencha carrément la panique parmi les hommes du second rang qui auraient dû aider à tenir la ligne. Et au milieu de cette confusion, je vis un Croate escalader une Humber, y jeter une grenade et retomber à côté avant que son équipage ait même eu le temps de comprendre simplement ce qui lui arrivait.
Fallait y aller. Nikos et moi sautâmes dans une Jeep pour filer vers la zone. “Ah merde !” “C’est qui ceux-là ?” La radio retentissait (c’était nouveau !) d’appels à l’aide. Parmi eux, une voix bien connue : “Je vais le retenir, les gars. Sortez vos culs d’ici !” “Merde, c’est Tovias ! Grouille toi Nikos !” “Je suis à fond !” Puis, avant que nous ne perdions de vue pour de trop longues minutes la zone de l’affrontement, je vis notre camarade aux prises avec celui qui devait être le chef ennemi – l’homme qui menait l’assaut et grimpait sur nos engins. Tovias n’avait pas hésité à aller le chercher au corps à corps, à la baïonnette, afin d’empêcher le reste de ses hommes de tirer. Ce faisant, il laissait aux nôtres le temps de fuir… Notre camarade donnait de grands coups vers l’avant, tentant d’embrocher son adversaire, lequel parait à chaque fois du plat de son arme. Il semblait plus grand, plus costaud que Tovias. L’issue paraissait très incertaine… Puis une ligne de bâtiments les masqua à mes jumelles.
Quand nous sommes arrivés, l’action était achevée et nos ennemis envolés. Allez savoir… Filer d’ici, c’était peut-être tout ce qu’ils voulaient ! Des corps, du feu, de la cendre. Pas de Tovias. Mais beaucoup d’amis arrivés entretemps et de questions. “Markus, tu as vu qui étaient ces connards ?” Je devais hélas convenir que non. “Aucune idée. Mais je crois que leur chef portait une veste noire SS. Et un brassard que j’ai mal vu.” Nous retrouvâmes ce brassard sur les corps des quelques malchanceux que l’ennemi avait laissés derrière. Une tête de chien en noir et blanc, vue de face, inscrite dans un triangle. »

(Markus Amynthe,  [Machines de guerre] – Souvenirs de la campagne de Bosnie, Kedros éditeur via LGF, 1993)

Entretien avec un Oustachi
« – Donc vous avez réussi à quitter le Monténégro avant la grande déroute ?
– Mon unité a réussi à filer avant la “grande déroute”, comme vous dites. C’était ce que je lui avais ordonné – rien d’anormal, donc, là-dedans. Mais pas moi. Je suis resté avec mon groupe de choc au nord de Podgorica, jusqu’au dernier moment.
– Pourquoi ?
– J’avais des choses à faire. Des gens à voir. Des comptes à régler. Du matériel à récupérer, aussi. Ça a failli me couter cher, je l’avoue. Mais j’en ai profité pour récupérer une belle prime.
– Oui. Donc vous êtes resté en arrière voir ce que vous pouviez ramasser, puis vous avez attendu la pluie pour filer.
– La pluie… Une bonne occasion, plutôt. »

(Dans la tête du monstre – Conversations avec un officier oustachi, Robert Stan Pratsky, Flammarion, 1982)

Opération Veritable – L’aigle et le damier
Monténégro
– La 3e DI polonaise du général Zygmunt Piotr Bohusz-Szyszko entre sous la pluie et pour l’Histoire dans Podgorica, libérant d’un seul coup la majorité de la population de cette province – laquelle occupe depuis, un peu par hasard il est vrai, une place de choix dans l’histoire militaire polonaise. Curieux destin, tout de même, que celui de ces soldats partis de la Vistule, qui libèrent ainsi dans l’indifférence du monde la ville “Sous Gorica”, l’antique Birziminium, qui devint colonie serbe à partir du VIe siècle avant de devenir, au sein du royaume des Nemanjić, la ville de Ribnica (première mention au XIIe siècle de ce nom, le même que celui de la rivière voisine).
Les Polonais n’ont ni le temps, ni l’envie de s’y attarder. Aussi, après avoir hissé l’aigle blanc sur les ruines de la forteresse de Ribnica, et sachant pertinemment que plus au nord, la Division du Diable de Marko Mesić se retire devant les troupes grecques, ils commencent eux-mêmes à préparer leur repli. Et pour ceux qui ne pourront pas partir… le 2e Corps d’Armée polonais est déjà en train de préparer deux cimetières militaires, sur des terrains qu’il s’est attribués d’autorité. Un sous le mont Ruminja et un sur la route entre Bar et Shkodër, aux environs de Drume, en surplomb de cette route longeant le lac Scutari qui a fait l’objet de si durs combats.
………
« Que l’action des Polonais ait été mineure ou non à l’échelle du conflit, la libération de Podgorica est chaque année célébrée en présence de vétérans du corps Anders ou de leurs descendants. Un monument en hommage aux soldats de la 2 Brygada Strzelców Karpackich Szymański – première unité à être entrée en ville – a même été inauguré en 2010, en présence d’Anna-Maria Anders (diplomate polonaise et fille du général) et de bien d’autres officiels, comme Karol Polejowski ou l’historien Jan Kasprzyk. Aujourd’hui, plusieurs autres actions polono-monténégrines sont en cours ou à l’étude. Parmi elles, citons notamment le projet éducatif intitulé Les Routes de l’Espoir – L’Odyssée vers la Liberté, lequel entend dresser un parallèle entre les immenses efforts fournis par l’armée des exilés, le sort des nombreux civils qui l’accompagnaient (plusieurs milliers : services, compagnes, enfants et “enfants du régiment” – orphelins) et les souffrances de la tragédie yougoslave telle qu’elle a été vécue au Monténégro.
Ces initiatives, pour locales qu’elles restent, soulèvent toujours un réel intérêt. Les Monténégrins savent bien ce qu’ils doivent aux Polonais après l’occupation féroce des Oustachis, qui couronnait trois années de guerre civile, de morts et de destructions – leur ville était démolie à 80 % ! »
(1)
(Robert Stan Pratsky, L’armée secrète, l’armée de l'ombre – Les forces polonaises en exil et sur le territoire de 1939 à 1947 – Tallandier, 2011)

Opération Veritable – Prise de relais
Monténégro et Bosnie
– La prise de Podgorica signe la fin des opérations du 2e Corps polonais – par extension, la pression pour que les troupes du Groupement de Divisions des Balkans accélèrent leur mouvement va croissant. Le 2e GTM d’Augustin Guillaume commence donc à remonter vers le nord. Au même moment, la 192e DIA de Léon Jouffrault arrive en vue de Priboj, son point d’étape qu’elle atteindra demain, suivie de près par le 4e RST du colonel Roux et la 1ère DI tchèque d’Alois Liška. A Dürres, les premiers éléments de la brigade blindée de Stanisław Maczek sont parés à embarquer…

Guerre aérienne – Précision
Balkans
– De nouveau, le mauvais temps interdit toute action significative sur le théâtre des Balkans. Dans la nuit, les bombardiers stratégiques alliés tentent cependant une sortie vers Székesfehérvár, avec les 148th et 149th Squadrons, sur Halifax. Les installations ferroviaires hongroises restent stratégiques, au moins autant du point de vue des Britanniques que des soviétiques. Cette fois-ci, les marqueurs verts sont correctement posés, et les bombes de 250, 500 et 1 000 livres – accompagnées une fois encore de tracts ! – trouvent pour la plupart leurs cibles. Par contre, la DCA a été renforcée par l’ami allemand depuis la prise de contrôle du pays par la Wehrmacht : deux quadrimoteurs ne rentrent pas.

HeeresGruppe E
Remise en ordre
QG du HG E, Hôtel Magyar Király (Székesfehérvár)
– Günther Adolf Ferdinand von Kluge n’a pas jugé bon de rapprocher son QG du front, comme ses supérieurs l’y avaient pourtant cordialement invité. De son point de vue, alors qu’il vient de prendre d’urgence son nouveau commandement sans même avoir pu conférer avec son prédécesseur, le dit quartier général est très bien placé comme cela – et puis, il ne tardera pas à aller rendre visite à Rendulic et à Löhr, dans leurs locaux respectifs de Keszthely et Subotica… pas si loin de lui, donc. C’est qu’il va falloir s’imposer très vite avec ces deux lascars !
Premier souci pour le Prussien : ses forces sont insuffisantes pour la tâche qui lui est demandé. L’OKH lui envoie des renforts assez importants, c’est vrai – ils devraient être là sous huitaine. Mais dans l’attente, il va falloir tenir… et prier pour que la pause opérationnelle adverse (car il est visible que c’en est une !) se prolonge avec le mauvais temps.
Second problème à régler, selon lui : ses troupes sont en désordre. En grand désordre même, ce qui est moins la faute de Weichs que la conséquence de la percée adverse que ce dernier a bien dû parer. De là à l’excuser (très partiellement !), il n’y a qu’un pas, que nul autour de la table ne fera. Donc, la 12. Armee, la 20. Armee et ce… III. SS-Gebirgs-Armee-Korps sont emmêlés et leurs attributions sont aussi floues que contradictoires.
Pour ce qui est de l’interface avec la SS, le sujet sera bientôt réglé. Von Kluge a été informé de la grande réorganisation prévue pour le 1er mai, dont certains détails restent encore à fignoler. Elle fera sans doute un content et un déçu – enfin, tout est relatif, par les temps qui courent et sous ces latitudes. On verra bien si l’heureux élu n’hérite pas en fait d’un cadeau empoisonné !
D’ici là, il convient de redistribuer les troupes entre les deux armées de la Heer, avec une limite naturelle à hauteur de Pécs, afin de couvrir les deux flancs du saillant adverse. Donc, le XV. Gebirgs-Armee-Korps (Rudolf Lüters) va passer à la 12. Armee – en échange, celle-ci perdra définitivement la 19. PanzerGrenadier Brandenburg (Josef Irkens), laquelle ira former avec la 1. Panzer un nouveau LXV. PanzerKorps, confié à Walter Krüger, il l’a bien mérité. Sa 1. Panzer ira à Walter Soeth, un Oberst de la Hermann-Göring qui a fait, paraît-il, des merveilles en Italie. Ce LXV. PzK aura pour seule et unique tâche de tenir Nagykanizsa. Il sera du côté droit du saillant ennemi et relèvera donc de la 20. Armee.
Dans le même temps, les deux divisions d’infanterie venues de Norvège (199. ID de Walter Wißmath et 214. ID de Harry von Kirchbach) constitueront le nouveau LXIII. AK. Confié à Erich Abraham, général d’infanterie sans éclat mais sans histoires, ce corps tiendra la rive droite du Danube vers Szekszárd – donc au sein de la 12. Armee. Cela fait quatre AK pour Löhr et trois pour Rendulic… On verra plus tard à rétablir l’équilibre, cela ne devrait pas trop tarder.
Enfin, Kluge garde pour sa réserve personnelle la 17. Panzer (Karl-Friedrich von der Meden) et la 19. Panzer (Hans Källner), qui arrivent bientôt de Transylvanie et qu’il fera roquer autant que de besoin au fil des tentatives ennemies. Quant aux SS, ils vont collaborer, c’est une évidence ! Ainsi, le front devrait pouvoir tenir… au moins jusqu’à la prochaine fois. Sacré cadeau qu’on lui a refilé, en vérité, soupire le Feld-maréchal en contemplant l’étendue du désastre. Der Kluge Hans (2) va avoir bien du travail.

AVNOJ
La lutte finale
Slovénie
– Après plusieurs journées de préparatifs, le 9e Corps “Slovène” de Lado Ambrožič commence à redescendre des monts Bočko. Cette fois, c’est pour assaillir la liaison Maribor-Zagreb, dans le secteur de Kumrovec. En région croate… La Domobranci sera donc plus longue à intervenir, si tant est qu’elle le souhaite. En attendant, les Partisans s’en donnent à cœur joie, face à des garnisons oustachies aussi insuffisantes que mal armées (et peu motivées), qui ne résistent que médiocrement quand elles ne s’enfuient pas sans combattre.
………
Croatie (nord-ouest) – La Hrvatske Oruzane Snage tâche toujours de tenir ses positions au nord de Donji Žirovac, face à un 10e Corps “de Zagreb” qui commence visiblement à s’enhardir et envisage même carrément de reprendre l’initiative. C’est que les hommes de Vladimir Matetić sont dans une position stratégique ! En effet, là où ils se trouvent, ils sont en mesure de fermer complètement la voie Zagreb – Prijedor – Banja-Luka, menant droit à Sarajevo.
Il est donc capital de pérenniser cette situation, par exemple en faisant la jonction avec les troupes de “Fatty” Hebrang remontant du sud, depuis Bihać et Cazin, afin d’interdire à terme toutes les liaisons de l’Axe en Dalmatie. Les seules voies de communication vers Sarajevo passeraient alors par la vallée de la Save (ce qui est au minimum incertain !) ou par la route Petrinja – Prijedor. Un chemin pas très éloigné du 10e Corps et qui, au train où vont les choses, risque de ne pas rester sûr longtemps – si tant est qu’il l’aie jamais été !
En face, sans le dire trop fort, Ante Vokić poursuit sa retraite déjà bien amorcée vers Glina, ayant visiblement d’autres projets pour ses troupes…
………
Croatie (nord), vallée de la Save – Le 5e Corps “Bosniaque” de Petar Drapšin commence à glisser vers l’ouest, d’Opatovac vers Bjelovar, en passant à travers bois au sud d’Ožegovci. Il ne paraît pas avoir pris conscience de la présence dans ce secteur des cosaques de von Pannwitz. A moins que son chef s’en moque. Dans les deux cas, c’est bien dangereux…
………
Croatie (ouest), Lika-Senj – Après une nuit d’hésitation au sein de son commandement et avec mille précautions, la 35e Division Lika (commandant Stanko Perhavec, commissaire Šime Balen) repart vers le nord depuis Cazin en direction de Novi Grad. Cette unité fait partie du 11e Corps “Croate” (commandant Pavle Jaksic, commissaire Artur Turkulin), une formation importante selon les critères de l’AVNOJ. Pourtant, la 35e Division paraît un peu isolée, car peu ou pas soutenue par son équipière, la 13e Division “de Primorje-Gorski Kotar” (commandant Veljko Kovacevic, commissaire Josip Skočilić), laquelle reste en défense dans le secteur de Brinje. Et comme le 4e Corps “Croate” ne bouge pas de ses positions pour la suppléer, il ne faut pas s’attendre à des résultats spectaculaires dans les jours à venir, petite guerre mobile ou pas.
………
Région de Nikšić (au nord du Monténégro) – Premières tentatives du 2e Corps “de Choc” de Peko Dapcevic afin de forcer le barrage mis en place par le IIIe Corps d’Ivan Markuli. Les Partisans échouent – Markuli connait son affaire et a réparti au mieux ses moyens chancelants dans un dispositif étendu de Miločani à Zirovnica, sans laisser de points faibles visibles. Ce qui ne veut pas dire non plus qu’il n’y en a pas !
Au surplus, le Croate manque de réserves comme de munitions – et des hommes disparaissent toutes les nuits, sans qu’on sache précisément pourquoi. Alors en face, Dapcevic a peut-être bien tout son temps…

Ambitions
Slavonie
– La libération définitive du bassin de Požega permet naturellement à l’AVNOJ de prévoir une nouvelle extension de son ordre de bataille. En accord avec le haut commandement – dont, semble-t-il, Milovan Đilas lui-même – le 6e Corps “Slavon” prépare donc la constitution d’une 40e Division “Slavone”, destinée à accroître ses forces. Cette formation sera confiée à Veljko Kovačević (héros national du mouvement des Partisans pour ses actions de 1943).
Pourtant, quel que soit l’enthousiasme, les effectifs et les moyens, il va falloir patienter un peu. Cette nouvelle Division ne pourra probablement pas faire quoi que ce soit d’utile avant la fin de mai. Dans l’attente, elle sécurisera le secteur contre les traîtres et les saboteurs fascistes, en parallèle de son entraînement. Ce n’est déjà pas si mal !

NDH
Sceaux brisés
Zagreb
– Aujourd’hui, dans l’indifférence du protecteur allemand comme du gouvernement croate, qui ont tous deux vraiment trop de soucis pour perdre du temps avec des sujets aussi mineurs, un détachement de la 1ère Compagnie Parachutiste (Prva laka padobranska satnija) quitte sa base de Koprivnica pour prendre la route de la vallée de la Save. Officiellement, c’est à des fins d’entraînement – même le NDH n’est pas désespéré au point d’envoyer 40 hommes en enfants perdus face aux armées alliées. Oui… Mais ils vont s’entraîner à quoi au juste ? Les Fokker de transport sont cloués au sol par le manque de carburant, la météo – et l’aviation alliée. Impossible d’en savoir plus : les officiers des parachutistes ne répondent qu’à des ordres émis directement par le commandant de la ZNDH, le général Vladimir Kren.

Marine de 3e ordre
Sur la Save
– Alors qu’ils n’avaient rien fait de notable ces derniers temps, sinon survivre (ce n’était déjà pas si mal !), les monitors de la marine croate – qui n’est jamais qu’une branche de la Garde nationale – semblent abandonnés par la chance.
Ainsi, le monitor Vardar (ex-Morava, ex-Körös) heurte aujourd’hui une mine posée là par un Mosquito taquin. Le vieux bâtiment austro-hongrois, lancé en 1892, ne résiste pas à ce nouveau naufrage. Il avait déjà été endommagé en 1915 lors du siège de Belgrade, et sabordé en 1941 lors de l’invasion allemande avant d’être renfloué par le NDH ! Il coule donc au fond du fleuve, définitivement irréparable cette fois. Ce sombre destin n’échappe pas à l’équipage de son collègue le Sava, pas beaucoup plus récent (1904 !) et sur le pont duquel l’inquiétude le dispute à l’ennui né de l’inaction.


Notes
1- NDE – Faisant l’objet d’un projet majeur de reconstruction “brutaliste” (on peut véritablement parler de champ d’immeubles de logements dans le style soviétique), Pogdorica manqua de très peu d’être rebaptisée Titograd ! Il est vrai que le maréchal fit beaucoup pour sa reconstruction – pour un résultat cependant très perfectible : aujourd’hui, les grands ensembles du centre paupérisé semblent dominer de vastes quartiers résidentiels construits plus ou moins légalement. La municipalité tente de reprendre le contrôle en démolissant, en rétrécissant les grandes avenues routières et (aussi) en édifiant d’imposants équipement de style contemporain tels que la cathédrale orthodoxe de la Résurrection du Christ (1993) ou le pont du Millenium (2005). Le chemin est encore long !
2- Hans le Sage – surnom de Kluge, inspiré du nom d’un… cheval qui, dans les années 1900, était censé savoir faire des opérations d’arithmétique (il réagissait en fait au comportement de son maître).
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Jilos



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MessagePosté le: Sam Oct 01, 2022 05:30    Sujet du message: Répondre en citant

[quote="Casus Frankie"][b]29 avril
De fait, la SS en est toujours à chercher un nom pour remplacer feu Vahl. On parle de faire revenir Bock en urgence de l’Heimat…

Demondan, j'ai remarqué que tu utilises souvent le mot "Heimat" comme synonyme d'Allemagne. Mais je pense que tu fait une erreur. Le mot allemand équivalent de patrie (ici l'Allemagne) est "Vaterland". Le mot "Heimat" n'a pas d'équivalent en français, si ce n'est le "pays" au sens du coin de campagne d'où on est issu, où l'on a ses racines. Il vient de "Heim", le foyer, le chez-soi. Pas du tout la même échelle. Pour l'armée allemande, il ne s'agit pas de défendre la "Heimat" (celle de qui ? même les soldats issus d'un régiment régional n'ont pas la même) mais le "Vaterland".
À la rigueur, on pourrait dire qu'on fait revenir Bock de SA Heimat. Mais je ne pense pas que ce soit ce que tu veux dire ici.
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