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Avril 1944 - Balkans et Hongrie
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Hendryk



Inscrit le: 19 Fév 2012
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MessagePosté le: Ven Sep 09, 2022 10:04    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
le soir, les evzones en sont encore à défiler dans le bourg perdu de Metaljka

A la suite d'une opération "seek and destroy", j'imagine...
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With Iron and Fire disponible en livre!
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John92



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Messages: 1033
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MessagePosté le: Ven Sep 09, 2022 14:10    Sujet du message: Répondre en citant

...
Les forces de l’Axe sont désormais en plein repli.
Face à la puissance de Plunder-Right, le XV. Gebirgs-Armee-Korps recule pour ne pas complétement (complètement-pb d'accent ) être coupé en deux. La 117. Jäger (Karl von Le Suire) et la 264. ID (Albin Nake), compagnes d’infortune face aux Australiens de l’ANZAC, tentent de décrocher vers l’ouest avant d’être acculées dos à la Save puis détruites. Mais c’est un peu tard ! Certes, la 264. ID arrive à s’extraire de Laćarak-Martinci et se dirige vers Bosut, mais c’est pour être aussitôt rattrapée en plaine par la 1st Australian Armored (Horace Stevenson). Celle-ci inflige une véritable correction à la médiocre unité de garnison, qui part en déroute vers les bois de Višnjićevo pour ne pas être complètement (irrémédiablement?) anéantie. Au même moment, Le Suire et ses Jäger passent la Save à Sremska Mitrovica, dans des conditions épouvantables, rudement pressés qu’ils sont par les soldats de Jack Stevens – même si ces dernies (derniers ) rencontrent quelques difficultés en raison du terrain semi-urbain.
...
Le matériel, déjà rare, est donc surtout long à parvenir en ligne et d’autant plus précieux – il faudra un peu de temps pour passer (traverser ). Heureusement, la ville n’est pas vraiment défendue pour l’heure, sinon par quelques bataillons de marche allemands renforcés (en théorie) de garnisons d’une Honvèd en pleine débâcle. Dès cette nuit, des escadrons de reconnaissance parviendront ainsi à passer , puis à dégager de quoi permettre la pose d’un pont de bateaux.
...
Dans l’esprit du Grec – et selon la conception de Veritable – il s’agit ici de faire jonction prochainement avec la 1ère DI de Vasileios Vrachnos, supposée redescendre de Vlasenica une fois Bratunac tombé (tombée?? ).
...
Le tout par une petite route de montagne – le soir, les evzones (Evzones ) en sont encore à défiler dans le bourg perdu de Metaljka, malgré l’aide des Partisans du 12e Corps “de Voïvodine” de Danilo Lekic “Spaniard”, dont tous les Alliés reconnaissent que sa présence est tout de même bien utile…
...
Toutefois, Monty n’est pas un de ces bouchers de l’Autre Guerre, prompte (prompt) à lancer les fantassins en avant sous les mitrailleuses à coups de menaces disciplinaires.
...
Les forces de l’AVNOJ dans cette région engagent leur campagne de harcèlement et de coupure des lignes de communication avec un zèle et un professionnalisme qui font véritablement plaisir à voir. De fait, Edvard Kardelj “Bevc” n’est pas comme certains autres camarades, un peu mollassons (mollasson? ) de nature, ou craignant la riposte adverse.
...
Devant cette situation, le général Slavko Štancer se gratte la tête pour trouver des troupes à envoyer dans la Save. Surtout que, si l’allié allemand recule (et il semble bien reculer !), on se rapprocherait alors dangereusement du camp de Jasenovac. Ce dernier n’est d’ailleurs qu’à 40 kilomètres à vol d’oiseau de Nova Gradiška, reprise la veille à peine. L’Oustachi gratte ( racle ) donc les fonds de tiroir, à la recherche d’un bataillon, d’un groupe de conscrits, d’un détachement irrégulier qui aurait pu être oublié…
...
Après une nuit à rassembler munitions, véhicules et blessés légers, le 5e Corps “Bosniaque” quitte la région de Doboj pour prendre la route du nord, vers la vallée de la Save. Slavko Rodić, toujours blessé , laisse encore le plus gros de son commandement à son commissaire Velimir Stojnic – lequel est sensiblement moins expérimenté mais assez populaire auprès de la troupe et, au surplus, connaît bien la région (il est originaire de la Krajina bosniaque).
...
Au même moment, le général Sylvestre Audet – qui a bien vu les efforts de l’AVNOJ pour faciiter (faciliter) la progression de ses forces – demande officiellement à Athènes d’engager une nouvelle campagne de parachutages massifs à destination de l’AVNOJ. Certes, cela ne sera pas forcément bien vu par tous sur le plan politique, mais Alexandros Othonaios et Audet sont d’accord pour convenir que toute aide est la bienvenue pour s’extraire de ce bourbier au plus vite !
La réponse du 18e GAA , la réponse (à supprimer) ne sera pas à la hauteur des espérances : toutes les énergies sont concentrées au bénéfice du ravitaillement de la 8th Army, Veritable n’est qu’une diversion et…
...
Et les conséquencesen (conséquences en - espace à ajouter ) sont aujourd’hui visibles : pour un grand nombre de musulmans bosniaques lassés d’être les victimes collatérales des affrontements entre d’autres fractions du peuple yougoslave, comme pour certains Croates de Bosnie inquiets du sort funeste que leur promettent les zélateurs pan-serbes de Pierre II, Tito apparait de plus en plus comme un moindre mal. Et beaucoup paraissent donc maintenant prêts à le soutenir ouvertement, voire à le défendre les armes à la main s’il le faut !
Encore faut-il pour cela trouver le matériel nécessaire… Ne faisant pas complétement ( complètement) confiance aux Occidentaux, et mû par une sorte de réflexe familial, Tito s’est, dans un premier temps, naturellement tourné vers Moscou afin de compléter son arsenal, par l’intermédiaire de la mission Korneev.
...
La Yougoslavie est donc, une fois encore (de plus ), priée d’attendre. Idem pour les troupes encore en formation en URSS, dont le retour en Bosnie serait pourtant bien utile !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Sep 09, 2022 23:59    Sujet du message: Répondre en citant

Merci.
Une seule vraie observation : un evzone est un nom commun.
Landser aussi, certes, mais la capitale vient de l'allemand. Et oui on peut en discuter, mais c'est un choix ! Wink
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Casus Frankie

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loic
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MessagePosté le: Sam Sep 10, 2022 09:17    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
D’abord, parce que l’action de l’AVNOJ,

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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Sep 10, 2022 10:33    Sujet du message: Répondre en citant

17 avril
La campagne des Balkans
Opération Plunder – Vol à l’arraché
Vallées du Danube et de la Save
– Ayant renoncé à poursuivre la 117. Jäger (Karl von Le Suire) par-delà la Save, la 6th Australian se lance à la poursuite de la 264. ID (Albin Nake). Plutôt que d’aller courir pour rien le Landser en retraite en traversant la rivière, elle se décale d’une vingtaine de kilomètres vers les bois de Višnjićevo, libérant la 1st Australian Armored pour des tâches autrement plus utiles. Celle-ci repart vers Šid (au nord-ouest), avec l’ambition de semer le chaos sur les arrières allemands – un peu tard toutefois. Mais si la ville tombe bien en fin d’après-midi, Rudolf Lüters a depuis longtemps déjà évacué son QG de l’autre côté de la Drava, à Beli Manastir (au nord d’Osijek). Le château “russe” est vide ! Sans hésiter, Horace Stevenson repart immédiatement vers l’ouest – tout en étant parfaitement indifférent au fait que, après Sremska Mitrovica (Hrvatska Mitrovica depuis 1941…) c’est la seconde localité de quelque importance de l’état indépendant de Croatie à tomber ! Une nouvelle qui déclenchera une certaine agitation à Zagreb…
Ce faisant, Stevenson assure également le flanc de la 6th Armoured – laquelle commence à passer le Danube à hauteur de Bačka Palanka. Au soir, les premiers Cromwell entrent dans le village de Gajdobra et approchent de Silbaš. La menace d’un enveloppement de Novi Sad par l’ouest prend sérieusement corps… Afin d’y parer, Lothar Rendulic ordonne à Rudolf Lüters d’accélérer l’évacuation de ce secteur par la 277. ID (Albert Praun) et la 114. Jäger (Karl Eglseer). Heureusement pour elles, ces divisions ont déjà quitté Újvidék. Elles seraient à présent vers Sirig et Zmajevo – allant respectivement vers Srbobran et Vrbas, derrière le “Franz Channel” (1).
Derrière elles, les Kiwis de Robert Freyberg s’emparent d’une Novi Sad terrifiée. Ce ne sont certes pas les communistes que craignent les habitants, mais plutôt le retour des Serbes royalistes, lesquels risquent bien de ne pas pardonner les massacres récents ou même la bienveillance avec laquelle la Honvèd avait été accueillie par certains en 1941 (2) ! Et la 2nd New Zealand Division se retrouve donc, contre toute attente, à devoir gérer un flot de réfugiés en panique, dont les colonnes pathétiques faites de chariots chargés de matelas et de vieillards bloquent bien souvent les routes ! Hélas, ce n’est peut-être que le début d’une très pénible affaire… Surtout qu’il se trouve aussi 350 000 Allemands en Voïvodine et dans le Banat. Un point que personne n’a encore daigné considérer à Athènes, Londres… ou ailleurs !
Pendant ce temps-là, du côté de Plunder-Left, la retraite allemande vers la Drina continue. Franche, générale, et surtout organisée avant qu’il ne soit vraiment trop tard. La 162. ID (Johann Fortner) recule vers Badovinci, avec sur sa droite – dans l’ordre et jusqu’à Bogatić – la 100. Jäger (Willibald Utz), le 914. StuG Abt (Major Friedrich Domeyer) et la 117. Jäger (Karl von Le Suire). C’est peu dire que le point de passage choisi acquiert ces jours-ci une particulière importance ! Le tout devant une 4th Indian (Arthur Holworthy) et une 32th Army Tank Brigade (A.C. William), malheureusement un peu dispersées de Slepčević à Uzveće, car devant occuper d’un seul coup le grand vide qui s’ouvre devant eux. Mais hélas pour les Allemands, ce que l’infanterie du Commonwealth ne peut pas faire, l’aviation alliée va s’en occuper ! Toute la journée, les Banshee, les Beaumont (un peu) et surtout les B-25 de la 31e EB (P) Sobiewski s’attacheront à transformer les routes de cette petite région de Serbie en un véritable abattoir. Les Landsers doivent subir leurs coups ou renoncer à marcher de jour et risquer l’encerclement par les chars alliés ! Le choix est vite fait… mais les pertes sont lourdes, en hommes comme en matériel, et les retards n’en restent pas moins importants.
Le temps perdu par les Allemands en retraite est mis à profit par la 10th Armoured. Celle-ci remonte à présent de Donji Dobrić vers Mačvanski Prnjavor, droit vers Badovinci… qu’elle n’atteint pas, car elle se heurte à l’aile gauche de la malheureuse 162. ID. Celle-ci souffre terriblement, mais coince la progression d’Horace Birks. Le Britannique perd un temps précieux à nettoyer haies et buissons, ses tankistes craignant à juste titre de croiser un Panzerschreck embusqué, voire le museau d’un StuG, au détour d’un chemin. Au soir, Birks est donc encore à 8 kilomètres de son objectif. Mais la 162. ID a cessé d’exister en tant que force cohérente.
A l’extrême sud, inconsciente du drame qui se joue, la 181. ID (Hermann Fischer), arrivant de Loznica, tombe sur les chars et l’infanterie qui assurent le flanc sud de la 10th Armoured ! Le heurt déclenche une succession d’engagements confus, encore aggravés par le fait que Fischer – qui n’espérait pourtant rien d’autre que décrocher ! – reçoit d’Hellmuth Felmy l’ordre d’attaquer afin de soulager le reste du LXVIII. Armee-Korps ! Une mêlée brouillonne s’ensuit, et les Allemands ne percent évidemment pas. Rien de dramatique pour Birks. Mais tout cela fait perdre encore plus de temps aux Britanniques, qui hésitent et doivent envoyer des renforts à l’exact opposé de leur objectif…
Pendant ce temps-là, de (court) passage à Athènes, Montgomery bougonne sous son béret, malgré ces bons résultats et son ravitaillement qui s’améliore. C’est qu’il est persuadé qu’avec un peu plus de planification, une meilleure météo et des stocks vraiment complets, les Huns auraient été totalement écrasés ! On ne saurait véritablement donner tort au général… Certes, ses armées progressent – mais cela aurait pu et dû être encore meilleur. Au lieu de cela, la Heer se retire, la Heer se reforme – et demain, elle s’opposera donc de nouveau à son avance.

Opération Veritable – Celle dont personne ne voulait
Bosnie orientale
– Pendant que la 6e Brigade de Montagne grecque approche de Batrunac en dépit des premiers bouchons de la 164. ID (Karl-Heinz Lungerhausen), la 3e Brigade de Montagne, quant à elle, continue de crapahuter vers Rogatica, en mettant à profit (mais sans le dire trop fort) les nombreux guides et éclaireurs que le 3e Corps “Bosniaque” met courtoisement à sa disposition. Derrière, l’AVNOJ achève de rallier ses troupes et se prépare visiblement à marcher vers Goražde puis Sarajevo, main dans la main avec l’armée "Fabvier". Tout ça ne fait pas vraiment plaisir aux officiers hellènes et français : ainsi, à Ušće Lima, entre Lim et Drima, Léon Jouffrault s’inquiète d’un risque de contamination et se contente d’envoyer des éléments vers Mrgudići, en veillant à garder le plus gros de sa troupe à portée de main…
Qu’y faire ? Les ordres de Tirana sont clairs, et en même temps bizarrement équivoques : ne pas collaborer avec l’AVNOJ au-delà des strictes nécessités du moment, mais ne tenter aucun désarmement, ne pas non plus s’opposer à eux mais ne rien encourager pour autant, surtout institutionnellement. Au pire, en cas de problème, renvoyer vers l’administration des territoires yougoslaves libérés… Curieux attelage, qui ne laisse personne dupe – et surtout pas les corps-francs yougoslaves, écartés vers le nord et qui envoient à Belgrade rapports sur rapports plus ou moins impartiaux sur « la duplicité » franco-grecque !
De son côté, non concernée ou presque par toute cette agitation, la 1ère DI grecque (Vasileios Vrachnos) fait mouvement vers Vrhpolje alors que tout risque de prise de flanc par Batrunac semble bel et bien écarté, afin d’aider le colonel Thrasyvoulos Tsakalotos à faire sauter les bouchons de la 164. ID.
Plus au sud, le 2e Corps grec progresse lui aussi. Et vivement, au fil de la retraite oustachie, elle-même de plus en plus véloce ! Même si la 13e DI de Charalambos Katsimitros n’en est encore qu’à descendre vers Goražde, à hauteur de Luke et Čajniče, toujours aux côtés du 12e Corps “de Voïvodine” de Danilo Lekic Spaniard. Ainsi, moins de cent kilomètres plus à l’est, la 1ère Brigade Blindée grecque entre dans Bijelo Polje. Elle s’y heurte alors à des éléments retardateurs de la 3e DI Osijek (Emil Radl), laissés ici pour aider la 2e Division de Montagne (Antun Prohask) à s’échapper et que la collaboration entre Grecs et titistes galvanise visiblement !
La partie de la vallée de la Lim au sud de Bijelo Polje semble décidément être devenue le point de convergence de beaucoup de monde. De fait, au même moment, la 1ère Division de Montagne (Matija Čanić) continue de résister aux coups de sonde du 2e Corps “de Choc” (Peko Dapcevic) sur sa gauche, à Babaići, pour maintenir ouverte la route du salut. Et au sud, la 5e DI de Georgios Stanotas pousse aussi depuis Berane sur les arrières de la 2e Division de Montagne, mais elle n’est pas assez motorisée pour en finir. Les Oustachis gagnent du temps pour se retirer. La 2e DI Vrbaska (colonel Mirko Greguric) s’est déjà échappée sans trop de casse – elle organise un bouchon et une ligne de recueil (ou ce qui en tient lieu chez les Croates…) au carrefour de Bajista, sur la route de Mojkovac.
C’est donc aux tankistes et fantassins mécanisés du colonel Socrates Demaratos de fermer la porte. Ils y parviendront, évidemment. Mais après des combats une fois encore bien plus violents qu’espéré, face à certains Croates prêts à tout pour… fuir. Comme quoi, la présence des titistes se révèle être pour les Grecs une sorte de cadeau empoisonné… Heureusement, les Bucéphale continuent d’assurer un soutien aérien des plus utiles.
Pendant ce temps, depuis Andrijevica, le 4e RST continue de tailler des croupières à une 5e DI Bosanka (colonel Roman Domanic) en pleine décomposition, qui perd des centaines d’hommes sur la route de Kolašin entre désertions, combats et redditions.
Ici comme ailleurs, la ZNDH tente quelques courageuses mais pathétiques apparitions – les aviateurs du général Kren tiennent à aider leurs compatriotes, sans se contenter de ravitaillements ou d’évacuations en Fieseler 167 ! Mais ils n’accompliront pas grand-chose, hormis quelques passes de bombardement assez inefficaces… et une consommation excessive de carburant. Les Cant Z.1007 bis perdent l’un des leurs, abattu par la DCA. Quant aux Bf 109 de l’escorte, ils rencontrent la 39e EC du commandant Le Gloan, lequel commente l’action à l’adresse du chasseur à damier qui vire devant lui : « Insiste encore un peu, allez… De toute façon, je suis plus court que toi en virage. Et bing ! » Un instant plus tard, le bouclier de la Méditerranée peut ajouter une 26e victime à son palmarès. « Quel piège, ce NA-102 ! On aurait eu ça en 40, c’est les Allemands qui passaient la Baltique ! »
………
« “Commandement, Bijelo Polje est en vue.” En effet : au loin, l’empilement de maisons au bord de la rivière était bien visible. Situation calme, aucun tir. Jusqu’à Bḗlē qui ronronnait presque doucement… “Bien recu, nous allons calculer les coordonnées pour un barrage d’artillerie. Terminé.” Une colonne de M3 passe sur la route principale, pendant que, derrière un autre engin, nous allons reconnaître la rive gauche de la Lim. Situation calme, presque reposante : il paraît évident que les Croates ont décampé durant la nuit – bonne décision, car nous n’étions pas prêts à payer trop cher pour les en empêcher.
Du moins, c’est que nous pensions. Car passé les faubourgs de la ville, dans une rue étroite, le véhicule devant nous s’immobilise brutalement, arrêté par une sorte de large fossé. Je vois alors une véritable nuée de soldats sortir des maisons pour monter à l’abordage de notre camarade avec… Un cri monte : “Greiferi !”… avec des grappins ! Un mot que je ne pensais pas utiliser un jour dans l’infanterie mécanisée ! Le plus vieux piège du monde, et nous venons de tomber dedans. Trop tard pour aider le M3 qui nous précédait : le temps de monter à la tourelle et de commencer à mitrailler, ils sont déjà emparés du “halfitrackos”. Derrière, la même recrue qui vomissait hier son casse-croûte gémit : “‘On est dans la merde !” “Fermez vos clapets. Diosk, faut qu’on se tire d’ici !” “ Pas besoin de me le dire !”
Bḗlē fait une embardée, malgré l’étroitesse du chemin, en faisant crisser ses pneus et cliqueter ses chenilles, en direction de la route qui nous ramènera au gros de la troupe. En partant, nous voyons émerger d’un couvert, devant nous, une sorte de carriole porteuse d’un canon de 37 mm (je crois) et pleine de mauvaises intentions (c’est sûr). Sans plus de façons, nous la percutons violemment – elle bascule sur le côté et vole en éclats. Nous nous éloignons… mais au bout de quelques instants, il faut bien constater que nous roulons lentement, la faute à un gros débris de carriole coincé dans le train avant.
C’est alors qu’une silhouette bien connue nous rattrape par la droite.
“Gaffe, c’est le camion détourné ! Il a dû prendre un raccourci !” “La poisse, ils ont eu Aglaḯa !” Nos deux véhicules se retrouvent plus ou moins côte à côte, le Croate cherchant visiblement à nous passer devant pour foncer vers le sud, en nous envoyant dans le fossé au passage. Pendant deux minutes qui me paraissent autant d’heures, nous vivons une scène étonnante : nos engins, côte à côte, filent (si on peut dire) à 20 km/h sur une route très mal entretenue, et leurs passagers se mitraillent à l’arme automatique de derrière leurs blindages, tout en se heurtant à intervalles réguliers. Evidemment, personne n’est assez fou pour monter à la tourelle ! Calé le dos sur la plaque, je vois Niklos se lever, viser au jugé au milieu des cahots, tirer et gueuler “Et d’un !” tout en replongeant sur le sol où il se cogne alors violemment le crâne ! Je tente un tir vers le conducteur… Dioskoros : “Et merde ! Ça sert à que dalle ! C’est pas pour rien que c’est le truc qu’on renforce en premier !” Le combat se poursuit, confus, faisant alterner mitraillages rageurs et moments de calme relatif, pendant que les deux M3 font la course sans rien pour les arrêter.
Derrière, la radio crachote miraculeusement. “Delta, Centaure 2-3 et 2-4 arrivent sur votre zone. Un troisième est en route.” “Dis-lui que nous avons besoin d’aide, tout de suite !” “J’essaie, sergent…” Les lampes résistent mal aux cahots… Et il est très difficile, pour nous comme pour eux, de recharger dans ces conditions. Je suis tenté de balancer une grenade, mais je crains qu’un choc ne me la fasse retomber dessus. Il faut pourtant faire quelque chose et vite ! “Magne-toi Diosk ! Ils rappliquent encore !” Bang ! Nouveau coup de carrosserie, directement vers notre roue droite ! Dioskoros : “Fermez vos gueules, je réfléchis !” “Alors, grouille-toi !” “Oh la ferme ! Faites votre boulot !”
Soudain, notre chauffeur s’exclame : “Attention, serrez les miches les gars ! On passera pas à deux sur ce pont ! ” Et c’est vrai : en face de nous, le petit pont sur la Lim est bien trop étroit et trop fragile pour deux M3 ! Alors que nos engins se cognent dessus à qui mieux mieux pour faire sortir l’autre de la route, je monte finalement à la tourelle, faisant ainsi une belle cible, mais les Croates ne devaient plus s’y attendre ! Je peux alors lâcher une longue rafale rageuse de .5 vers le pilote adverse. Le blindage du M3 reste vulnérable aux mitrailleuses lourdes…
Ça à l’air de marcher. Avant de replonger à l’étage inférieur, j’entrevois une forme s’effondrer sur le volant… et le véhicule piraté se laisse enfin éjecter de la route au moment où nous arrivons au pont sur la Lim. Lui fait un grand plouf dans l’eau et j’entends Dioskoros qui hurle un énorme “Naaaaaaaaaaaaiiiiiiiii !” Tandis que nous soufflons enfin en passant l’onde, je conclus pour tout le monde : “Bien joué, Delta !” »

(Markus Amynthe –  [Machines de guerre] – Souvenirs de la campagne de Bosnie, Kedros éditeur via LGF, 1993)

Opération Veritable – L’aigle et le damier
Monténégro
– Situation figée ou presque sur les rives du lac Scutari. La 3e DI polonaise progresse médiocrement vers Drume, ne gagnant qu’un peu moins de 2 kilomètres sur ce terrain visiblement impropre à toute offensive majeure. La 5e DI, pour sa part, grignote encore et toujours les lignes de la 392. ID Bleue pour s’approcher tout doucement de Bar et (surtout) de la ligne de crête scindant l’isthme. Cette dernière s’achève au mont sacré Rumija (1 593 m) (3), en passant par le monastère de Saint-Nicolas puis les ruines du sanctuaire de Serge de Radonège (4). Quiconque tient le mont domine toute la région – et peut faire porter ses canons partout sur l’adversaire.
Mais ça ne sera pas pour aujourd’hui – Bolesław Bronisław-Duch franchit les obstacles les uns après les autres, certes, mais il est encore à 12 bons kilomètres de cet objectif qu’aucun char ne saurait atteindre sans passer au préalable le canyon de Medjurec. C’est justement en cela que le village de Bojke, pris la veille, était important ! Depuis ce petit village, il sera possible de commander la passe puis d’avancer. Ce, tout en repoussant peu à peu les Croates vers Bar, par Dobra Voda depuis Kunje. Evidemment, cela disperse quelque peu les moyens…
Cette juste stratégie, les Polonais risquent de devoir bientôt l’expliquer en détails aux Britanniques. En effet, au camp avancé du général Anders – à Milot, sur l’ancien mur du Mat – la nouvelle de la journée, ce n’est pas la prise de quelques kilomètres de pentes abruptes, mais plutôt l’arrivée de la « mission d’assistance » envoyée par le général Montgomery. Cette dernière est dirigée par le lieutenant-général Gerard Corfield Bucknall – un personnage qui n’a pas commandé au front depuis juillet 1943, peu réputé pour sa diplomatie et surtout qui tente depuis longtemps de se faire bien voir de Montgomery afin de retourner au feu, quitte pour cela à repasser major-général ! Les Polonais leur font un accueil tiède, à la mesure de ce qu’ils sont déjà pour eux. Des auditeurs, dirait-on aujourd’hui. Des officiers coloniaux, pensent-ils.

Opération Grenade – Diversion explosive
Voïvodine
– La 12. Armee d’Alexander Löhr contre-attaque ! La 19. PanzerGrenadier Brandenburg, unique force mécanisée de l’Axe dans ce secteur du front, a quitté hier soir ses positions de la région de Jarkovac, en laissant à ses deux pauvres camarades du XXII. GAK le soin de combler le vide derrière le canal Tisza-Danube. Cheminant toute la nuit avec la célérité et le goût pour l’infiltration qui ont fait la réputation de cette unité, elle frappe au cœur des ténèbres l’arrière de la 1ère DI du général Krstic, laquelle appuyait la 1ère Brigade Blindée du colonel Milutin D.Stefanović, en train de traverser la Tamiš à Farkaždin. Les Yougoslaves sont secoués – mais pas surpris. Car la route a été longue pour les Brandebourgeois, et l’on ne déplace pas une division comme un Kommando, surtout avec des blindés.
Par la suite, les soldats de l’Axe font vite face à une opposition significative, renforcée au soleil levant par une foule d’avions menés par le commandant Miha Ostric – lequel ne refuse jamais de descendre à ras du sol avec son P-38 pour aligner camions et semi-chenillés sitôt que les DB-73 dont il a la charge sont à l’abri. Donc très vite, car la Luftwaffe, une fois encore, est absente ! Au grand regret du major, faut-il le préciser… Ainsi qu’il le racontera plus tard, le Yougoslave se venge sur divers véhicules, en terminant par « un pauvrre petit camion de rrien du tout, qui m’énervait à serrrpentailler entre les fossés ! Je n’avoir pas eu chance avec lui : ma première passe trop haute ! La seconde trrop basse ! Maladrrroit ! Et la troisième… en plein sur la bâche, mais après trois-quatrre carrtouches, je plus de munitions. Raaaah ! [Coups de canne sur la table.] La Bohémienne m’avoir pourtant dit que pas bon jour pour ennemi ce jour-là ! » De fait, les Brandebourgeois de ce camion ont sans doute eu beaucoup de chance ce jour-là, beaucoup plus que les proies précédentes d’Ostric, lequel n’a pas l’habitude de renoncer comme ça !
Face à ce tableau, Josef Irkens a déjà ordonné la retraite. Ce sera fait avant que les renforts alliés ne coûtent trop chers à la 19. PzGr… et après une succession d’accrochages aussi hargneux que confus qui, en l’absence de véritable stratégie, n’ont abouti sur place à rien de significatif, hormis des pertes.
Et pourtant, ailleurs, cette tentative a servi. Une dizaine de kilomètres plus à l’ouest, la 2e DI de Mihailovitch était à Perlez – carrefour significatif de la région, reliant Titel (derrière la Tisza, où le XXI. GAK s’est replié provisoirement) et Farkaždin. Trop loin pour peser immédiatement, elle pouvait se détourner mais ne serait arrivée que fort tard. Finalement, après une trop longue hésitation – le souvenir de Leskovac ! – et surtout après que le général Brasic lui ait bien confirmé que tout était sous contrôle, elle a plutôt poursuivi sa route vers l’est, atteignant la Tisza en milieu d’après-midi. Trop tard pour rattraper la 42. Jäger, déjà au nord de Žabalj. Quant aux 297. ID (Otto Gullmann) et 118. Jäger (Josef Kübler), elles sont à Zrenjanin et Lazarevo, la 1. Gebirgs d’Hubert Lanz faisant la liaison à Aradac. Une nouvelle ligne s’est donc déjà formée, 40 kilomètres plus au nord à peine. Grenade a échoué : le flanc gauche allemand n’est pas disloqué. Monty le sait : dans la soirée, il ordonnera à la 6th Indian (major-général B.H. Chappel), tout juste arrivée à Belgrade, de se redéployer en direction de Novi Sad, afin de permettre à Freyberg de poursuivre sans craindre pour son flanc…

Opération Perun – Interdiction renforcée
Balkans
– Inquiète de la possibilité d’une vaste contre-offensive mécanisée venant de l’est, la Balkans Air force envoie les A-20 du Gascogne frapper toutes les voies de communications sur le territoire hongrois jusqu’à Kisvárda. Une tâche risquée ! Car on se rapproche du Front de l’Est et la Luftwaffe veille vers Debrecen : le II/JG.52 tente sa chance et prélève deux Havoc avant que les NA-89 de la 9e EC Bohême-Moravie ne le ramène à des ambitions plus raisonnables. Une formation un peu moins efficace qu’auparavant hélas, car les demandes de transfert vers… les VVS (sic !) se succèdent chez les Tchécoslovaques ! Ceux-ci descendent toutefois deux Bf 109, contre un seul des leurs.
Dans la nuit, pour les mêmes raisons, Arthur Tedder envoie les Halifax des 15th, 148th et 149th Squadrons bombarder la gare de Szászrégen, en Transylvanie. Soit les arrières du HG B ! Celui-ci ne dispose que du II/NJG.2 pour se défendre – et en passant par la Roumanie, les quadrimoteurs esquivent le plus gros des défenses ennemies. Aucun appareil n’est donc perdu sur cet objectif pas franchement prioritaire, même si les Britanniques feront état d’un avion endommagé par des tirs de DCA… probablement soviétiques, car au-dessus de Craiova !

AVNOJ – La lutte finale
Croatie
– La Hrvatsko Domobranstvo se rassemble en hâte dans ses bases de Zagreb, Karlovac, Sisak et Kutina avant de descendre vers le terrain de chasse du 10e Corps de l’AVNOJ. Les gardes nationaux croates, bien qu’évidemment toujours motivés quand il s’agit de chasser du Bolchevique, ne sont toutefois pas aussi enthousiastes qu’auparavant. De fait, et malgré la propagande de rigueur dans cet état totalitaire, ses soldats n’ignorent nullement l’offensive en cours, ni le recul des alliés allemands et les nombreux « revers héroïques » que subit leur armée régulière. Quant à leur chef, le Krilnik Ante Vokić, il fait visiblement la tête – à croire que cette prochaine bataille bouleverse tous ses plans pour le mois…
………
Croatie (nord), vallée de la Save – Début de l’offensive croate vers Požega libérée par le 6e Corps “Slavon” – avec des moyens toutefois limités, attendu que le général Slavko Štancer, de son QG de Zagreb, exige que la priorité absolue aille à la défense de la voie d’accès au front de la Save. Forcément, les effectifs… incertains que le général Vjekoslav Servatzy peut aligner contre les Bolcheviques s’en ressentent – déjà que la motivation de ses troupes reste pour le moins perfectible, sans parler de leur encadrement !
De plus, ces troupes si fragiles font face à des forces de l’AVNOJ toujours très agressives, appuyées indirectement par l’aviation alliée et renforcées – c’est nouveau ! – par un certain nombre de Croates. Ce sont des habitants de la région, qui s’engagent dans les rangs des Partisans pour éviter qu’on puisse leur reprocher leur attitude non-yougoslave lors de la prise de la ville en 1941, ou tout simplement parce qu’ils jugent que le rapprochement régulier du front justifie une révision de leurs opinions politiques. Le renfort est militairement douteux, il n’en reste pas moins très appréciable pour l’avenir et le moral ! Désormais, en Slavonie libérée, seuls iront jusqu’au bout ceux qui, à l’image de Milivoj Ašner, se sont trop vautrés dans le sang pour tourner casaque – et qui se demandent d’ailleurs déjà comment éviter un juste châtiment (5) !
L’armée du NDH commence néanmoins à pousser vers le nord. Vers Opatovac – c’est l’affaire de la 6e DI d’Ivan Sarnbek – mais aussi vers Pieternica – c’est pour la Légion Noire de Rafael Boban. Sans vraiment plus de résultat que la veille… pour l’heure, car les hommes de l’AVNOJ sont toujours en nette infériorité numérique, et leurs munitions s’épuisent ! Heureusement pour Petar Drapšin – quoiqu’il l’ignore encore – le 5e Corps “Bosniaque” de Slavko Rodić et Velimir Stojnic a bien marché, depuis son départ la veille de Banja Luka. Il est même déjà à Derventa. Demain, il pourra donc vraisemblablement frapper la droite du Ve Corps oustachi…
………
Croatie (ouest), entre Gospić et Knin – La 13e Division “de Primorje-Gorski Kotar” continue d’être la seule unité de l’AVNOJ à faire quelque chose d’immédiatement significatif dans ce secteur. A force d’avancer vers le nord, elle approche désormais de la route de Rijeka-Fiume, ce qui ne peut bien sûr que déplaire aux Allemands, toujours hantés par la perspective d’un débarquement en Adriatique. En conséquence, et selon les ordres de Ludwig Kübler – lui-même poussé (pas très aimablement) par Friedrich-Wilhelm Krüger – les éléments de la 173. ID jusque-là déployés dans la seule partie de la Slovénie naguère attribuée à l’Italie font mouvement vers la descente de Senj. Ils seront bientôt renforcés de troupes venus de Trieste, à hauteur d’un petit régiment. Mais du coup, ils laissent la Domobranci lutter seule entre Jezerane et Modruš, sur l’autre voie descendante du plateau d’Otočac. Il est vrai que le secteur est au moins aussi facile à défendre que Senj, et surtout qu’il est sans enjeu : les plus proches villes d’importance sont Vrbovsko et Karlovac, à 40 kilomètres environ.

Yougoslavie déchirée
Informations étouffées
Un village isolé de Bosnie, en territoire contrôlé par l’AVNOJ
– Au même moment, dans une petite maison perdue au fond des Balkans, le major William Jones réfléchit. Cela fait plusieurs mois (un an bientôt – et pourtant, il ne parlait même pas la langue en arrivant !) que ce Canadien de Nouvelle-Ecosse a été envoyé ici par le SOE comme tant d’autres pour servir d’agent de liaison, de conseiller militaire (6)… et d’espion. Il vient d’être informé par des maladresses et indiscrétions des pourparlers en cours entre l’OSS, des représentants du Reich, certains Croates et l’Eglise catholique. Une information stratégique – une bombe même, de celle qui peuvent mettre en pièces des mois de planification. Par exemple, en forçant Londres à s’aligner sur Washington et à devoir jouer, tout compte fait, la carte Pierre II et Oustachis (prétendument) repentis contre Tito.
De son œil de verre, le major analyse calmement la situation. Lui qui n’était rien en arrivant ici a été mieux qu’accepté par ces gens – des gens qu’il a accompagnés dans leurs luttes, avec lesquels il a combattu (par exemple en détruisant un train blindé). Il a partagé avec eux la faim, le froid, la misère… la peur aussi, par exemple quand son groupe est resté caché dix jours durant dans une grotte devant laquelle campait un régiment allemand ! Il ne se sent donc pas capable de les trahir, ou de leur nuire en quoi que ce soit – quitte à passer, pour certains, pour un véritable… partisan des Partisans.
Sa morale chrétienne, très profonde et ancrée dans sa lointaine vocation de missionnaire, se refuse à cette idée. Comme il le dira plus tard : « Ce que j’ai vu là-bas n’a certainement aucun exemple dans l’Histoire. C’était un peuple tombé au fond du trou et en train de s’en sortir en se hissant lui-même par son propre fond de culotte (7). » Par ailleurs, il est aussi enthousiaste pour le processus de rétablissement de l’Etat mis en place par l’AVNOJ – « Une renaissance de la démocratie au sens le plus vrai » écrivait-il encore récemment dans son rapport envoyé à Londres. Un rapport dont il sait déjà qu’il ne plaira sans doute pas à tous…
Alors, Jones décide finalement de taire des informations potentiellement critiques pour la suite des opérations.

Visite royale
Zemun (banlieue ouest de Belgrade)
– A présent que le front s’est bien éloigné de Belgrade et que la région est sûre, le gouvernement royal de Pierre II organise pour les correspondants de guerre une tournée sur la rive nord de la Save, pour partager les résultats des fouilles d’un endroit que les Allemands appelaient Semlin, avant de le rebaptiser Judenlager Semlin puis Anhaltelager Semlin. Un nom qui se passe de commentaires depuis Lublin : c’est ici que le Reich a exterminé au Gaswagen (8) et par fusillade Juifs, Roms, Chetniks et Partisans de toute la région.
Le vaste complexe – conçu pour recevoir, dans des conditions effroyables, jusqu’à 500 000 personnes « issues des régions rebelles de Yougoslavie » – a évidemment été détruit l’an dernier. D’ailleurs, depuis septembre 1943, il ne servait plus que de centre de transit vers Jasenovac, lieu mentionné sur plusieurs documents récupérés par les Alliés, mais dont personne ne sait encore véritablement ce qu’il est. C’est que l’ambassadeur allemand de l’époque avait écrit à Berlin pour s’inquiéter des conséquences de la présence de l’installation « sous les yeux de la population de Belgrade, ce qui est politiquement intolérable pour des raisons d’ordre public » !
Il n’y a donc plus rien à voir à Zemun, sinon des gravats et de la cendre. Cependant, les services du ministre des Affaires étrangères Milan Grol rivalisent d’emphase pour décrire l’horreur, mettant en exergue la plus petite trace, le plus émouvant détail. Ils ne manquent pas non plus de dénombrer d’un ton scandalisé les 100 000 victimes de la barbarie allemande et oustachie (9) ! Autant de preuves supplémentaires montrant qui les pays civilisés se doivent de soutenir en Yougoslavie, entre génocidaires nazis et terroristes collectivistes…
En réalité, toute exploitation cynique mise à part, Semlin n’a rien d’une découverte récente – et pour cause, plusieurs Juives mariées avec des chrétiens en avaient été relâchées en 1942. Censées être soumises au secret, elles ont évidemment contribué aux rumeurs atroces (et justifiées !) concernant l’endroit, au point que David Albahari pourra écrire : « Cet endroit n’est pas simplement humiliant par son inhumanité, mais aussi par son exposition complète aux yeux de Belgrade, qui l’a silencieusement regardé fonctionner par-dessus la rivière. » On ne découvre jamais par hasard un camp de la mort, surtout quand il est implanté sur la rive d’en face.
Cependant, ce n’est pas parce que les Belgradois avaient vue sur l’horreur qu’ils n’y ont pas participé. De fait, même s’il semble bien qu’aucun Serbe n’ait collaboré aux tueries de Zemun, il n’est pas certain que plusieurs d’entre eux n’aient pas effectivement contribué au fonctionnement du camp – au moins à titre individuel et hors de son enceinte. Pénible sujet, qu’on mettra rapidement et (surtout) définitivement sous le tapis – l’heure n’étant vraiment pas à la récupération politique et aux polémiques stériles ! Et une large campagne de diffusion dans les médias américains, toujours bien aiguillonnés par la diaspora, donnera à l’événement le retentissement qui convient (10).

Soif de vengeance
Voïvodine et vallée de la Save
– Pendant ce temps, sur les arrières de la ligne de front, les forces alliées vont de découverte en découverte. A Sremska Mitrovica – auparavant Hrvatska Mitrovica, la Mitrovica croate – on relève des témoignages faisant état de la présence d’un ancien “camp d’internement” destiné aux Serbes, aux antifascistes et aux Juifs (bien sûr). Un camp dont chacun peut désormais imaginer la vraie nature, après Lublin et Bubanj. Le même modèle qu’à Staro Sajmište, sur la rive nord de la Save – face à Belgrade… – où aurait eu lieu l’exécution par des moyens barbares de 83 % des Juifs de la capitale (l’insurrection permettant de finir le travail…).
Evidemment, avant, on pensait que ce genre de camp, c’était “seulement” pour les Juifs. Mais pour le gouvernement de Belgrade, de plus en plus inquiet en constatant au fur et à mesure de la libération de son territoire une véritable « disparition démographique », c’est le signe que le pire est certain.
Il faut donc trouver très vite des coupables à pendre. Oui, mais lesquels ? Les Croates, bien sûr – et leur tour viendra. Mais les Allemands aussi. Par exemple, les traîtres Volksdeutsche de Voïvodine et autres Souabes du Danube, complices au point que sous l’Occupation, ceux de Ruma ont carrément formé une compagnie de volontaires intégrée à la Wehrmacht. Evidemment, les rats ont fui depuis. Mais il en reste encore à débusquer – les corps-francs du Roi, ainsi que certains éléments irréguliers rattachés au 1er CA yougoslave, sont chargés de s’en occuper. Ils se dirigent donc vers la région.


Notes
1- Canal qui deviendra bien plus tard le DTD : Danube–Tisa–Danube.
2- Historiquement, les titistes ont procédé là ici des exécutions massives de Serbes, supposés sympathisants des Tchetniks de Draža Mihailovic. Avant de s’en prendre aux Hongrois, mais pour un temps seulement ! Les univers varient, mais la haine reste la même…
3- Où se dresse aujourd’hui l’église de la Sainte Trinité, édifiée par les Serbes de l’Eglise serbe orthodoxe de Russie dans les années 90, et que les Monténégrins menacent régulièrement de démolir…
4- Aujourd’hui remplacé par un monastère de l’Eglise serbe orthodoxe de Russie.
5- Ašner, chef de la police oustachie de Požega de 1941 à 1942, s’est rendu coupable de nombreux crimes contre l’humanité envers les Juifs, Serbes et Partisans de la région. Historiquement, lors de l’effondrement du NDH, il se réfugia en Autriche où il refit sa vie sous le nom de Georg Aschner. Dans les années 90, lors de la renaissance de la Croatie, Ašner décidera d’y retourner, pour reprendre son nom et vivre à nouveau à Požega ! Les travaux du centre Simon Wiesenthal ayant permis de l’identifier, une bronca internationale força Zagreb à ordonner son arrestation. L’intéressé s’enfuit alors à nouveau en Autriche, laquelle refusa de l’extrader au motif qu’il avait acquis la nationalité autrichienne et aurait été atteint de démence sénile ! Les années qui suivirent, son cas fut l’objet de pénibles négociations entre Zagreb, Vienne et Tel Aviv – les Israéliens jugeant que les deux autres parties ne faisaient aucun véritable effort pour régler le sujet et juger Ašner, que ce soit en Croatie, en Autriche ou ailleurs. Le Premier ministre autrichien de l’époque, Jörg Haider devait même déclarer à son propos : « Il a vécu paisiblement parmi nous depuis des années, il devrait avoir le droit de finir sa vie parmi nous » ! Finalement, Milivoj Ašner s’éteignit tranquillement dans une maison de retraite de Klagenfurt en 2011, alors qu’il était pourtant sur la liste des personnes les plus recherchées par Interpol. Peut-on considérer comme une preuve de démence le fait qu’il affirmait encore en 2008 que les déportés étaient simplement expulsés hors de Croatie et non pas massacrés ? Décidément, les placards autrichiens n’en finissent pas de déborder de squelettes porteurs de brassards fascistes…
6- Jones a connu le Premier conflit mondial, y gagnant une DCM, trois blessures… et y perdant un œil.
7- « A people down to the last ditch actually pulling themselves up by their own bootstraps » (bootstraps : tirants de botte).
8- Que les Serbes appelaient dušegupka – le tueur d’âme.
9- En réalité, ce serait plutôt 40 000, dont 7 000 Juifs – mais 100 000 prisonniers environ sont effectivement passés à Zemun. La plupart des responsables seront jugés et condamnés… à de faibles peines d’emprisonnement. Quant aux simples gardes, très peu seront traduits en justice.
10- Historiquement, le camp de Zemun est devenu un lieu de mémoire – mais très partiellement et seulement depuis 1985. Auparavant, c’était un quartier-général scout (!) avant de devenir une zone de HLM du Novi Beograd. Les autorités arrêtèrent d’ailleurs de justesse un projet de complexe de loisirs, avec crèche, club de sport et boîte de nuit (!!). L’édification d’un unique monument a certes été décidée, en 2015 – mais il reste encore à l’exécuter dans les faits. Hormis les fondations de la porte du camp de la mort, rien ne marque aujourd’hui l’emplacement du camp de Semlin. Plusieurs tentatives de reconstruction à des fins éducatives ont été engagées, mais elles ont toutes échoué à cause d’arguties politiques (comme le cadre juridique de la zone occupée par le NDH !), malgré le soutien du maire de Belgrade Zoran Radojičić, qui avait déjà donné son accord à plusieurs associations scolaires pour animer le lieu dans le cadre du projet de monument virtuel Lumière des Lucioles. Depuis, le débat a tourné à la polémique, et Zemun semble hélas condamné à rester coincé entre deux eaux, otage comme tant d’autres choses des relations diplomatiques complexes entre Belgrade et Zagreb – lesquelles se rejettent mutuellement la responsabilité du camp, donc du culte à rendre aux mânes de ses morts.
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John92



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MessagePosté le: Sam Sep 10, 2022 15:16    Sujet du message: Répondre en citant

(@Casus, bien noté pour les elvsones ?, pas de majuscule. Je vais essayer de mémoriser mais la vieilesse, toussa toussa^^)
...
Le Britannique perd un temps précieux à nettoyer haies et buissons, ses tankistes craignant à juste titre de croiser un Panzerschreck (schreck ou faust ? Le schreck est-il déjà disponible à cette époque de la FTL ? (après recherche printemps 44 OTL : https://fr.wikipedia.org/wiki/Panzerschreck ) simple interrogation) embusqué, voire le museau d’un StuG, au détour d’un chemin.
...
« ...
“Bien
recu (reçu), nous allons calculer les coordonnées pour un barrage d’artillerie. Terminé.”
...
Du moins, c’est
ce (à ajouter)que nous pensions.
...
Trop tard pour aider le M3 qui nous précédait : le temps de monter à la tourelle et de commencer à mitrailler, ils
se (à ajouter)sont déjà emparés du “halfitrackos”.
...
“Gaffe, c’est le
camion (un Halftrack M3 plutôt ??) détourné ! Il a dû prendre un raccourci !” “
... »

...
Par la suite, les soldats de l’Axe font vite face à une opposition significative, renforcée au soleil levant par une foule d’avions menés par le commandant Miha Ostric – lequel ne refuse jamais de descendre à ras du sol avec son P-38 pour aligner camions et semi-chenillés sitôt que les DB-73 dont il a la charge sont à l’abri. Donc très vite, car la Luftwaffe, une fois encore, est absente ! Au grand regret du major, faut-il le préciser… Ainsi qu’il le racontera plus tard, le Yougoslave se venge sur divers véhicules, en terminant par « un pauvrre petit camion de rrien du tout, qui m’énervait à serrrpentailler entre les fossés ! Je n’avoir pas eu chance avec lui : ma première passe trop haute ! La seconde trrop basse ! Maladrrroit ! Et la troisième… en plein sur la bâche, mais après trois-quatrre carrtouches, je plus de munitions. Raaaah ! [Coups de canne sur la table.] La Bohémienne m’avoir pourtant dit que pas bon jour pour ennemi ce jour-là ! » De fait, les Brandebourgeois de ce camion ont sans doute eu beaucoup de chance ce jour-là, beaucoup plus que les proies précédentes d’Ostric, lequel n’a pas l’habitude de renoncer comme ça ! O D I L mais qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ?(Juste pour montrer que je suis, notre Adrian-pas sur du prénom-l’a échappé belle)
...
Mais du coup, ils laissent la Domobranci (c’est un nom d’unité ? donc à mettre entre « ou en italique ?) lutter seule entre Jezerane et Modruš, sur l’autre voie descendante du plateau d’Otočac.
...
« Ce que j’ai vu là-bas n’a certainement aucun exemple dans l’Histoire. C’était un peuple tombé au fond du trou et en train de s’en sortir en se hissant lui-même par son propre fond (répétition – je sais c’est un dialogue – mais l’expression se hisser du fond du trou par le fond de sa culotte m’est inconnu à moins que ça soit un anglicisme, auquel ca j’aurai appris quelque chose. Dans ce cas, merci la FTL ) de culotte (7). »
...
Cependant, ce n’est pas parce que les Belgradois avaient vue sur l’horreur qu’ils n’y ont pas participé (participée ?).
...
Notes
(simple question : pourqoui certaines sont en couleur « darkred » ?)
...
2- Historiquement, les titistes ont procédé là ici ( ici et là à ?)[/color=darkred] des exécutions massives de Serbes, supposés sympathisants des Tchetniks de Draža Mihailovic.
... [/color]
...
6- Jones a connu le Premier conflit mondial, y gagnant une DCM (simple question : je ne connais pas cette médaille, que signifie DCM ? juste pour ma culture perso), trois blessures… et y perdant un œil.
...
7- « A people down to the last ditch actually pulling themselves up by their own bootstraps » (bootstraps : tirants de botte). [color=red] (Cf supra, c’est bien une expression britannique, mais –très respectueusement- puis je suggérer que l’on remplace fond de culotte par chaussette. Cela évitera la répétition de fond et correspondrait mieux à l’anatomie de l’expression)
...

[color=red] (@Casus, désolé pour les digressions qui vont perturber ton travail mais je n’ai pas pu résister – l’affaire du P-38/Brandengurg/pont-salut au Coon)


Bon Samedi à toute la communauté
Le ménage m’appelle, snif, super^^haut les cœurs, il faut bien le faire
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MessagePosté le: Sam Sep 10, 2022 16:00    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Ayant renoncé à poursuivre la 117. Jäger (Karl von Le Suire) par-delà la Save, la 6th Australian se lance sur les traces de la 264. ID

_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...


Dernière édition par loic le Sam Sep 10, 2022 18:25; édité 1 fois
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Sep 10, 2022 18:00    Sujet du message: Répondre en citant

John92 a écrit:
“Gaffe, c’est le [/color] camion (un Halftrack M3 plutôt ??) détourné ! Il a dû prendre un raccourci !” “
... »


O D I L mais qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ?(Juste pour montrer que je suis, notre Adrian-pas sur du prénom-l’a échappé belle)
...
Mais du coup, ils laissent la Domobranci (c’est un nom d’unité ? donc à mettre entre « ou en italique ?) l
...
« Ce que j’ai vu là-bas n’a certainement aucun exemple dans l’Histoire. C’était un peuple tombé au fond du trou et en train de s’en sortir en se hissant lui-même par son propre fond (répétition – je sais c’est un dialogue – mais l’expression se hisser du fond du trou par le fond de sa culotte m’est inconnu à moins que ça soit un anglicisme, auquel ca j’aurai appris quelque chose. Dans ce cas, merci la FTL ) de culotte (7). »
...
Cependant, ce n’est pas parce que les Belgradois avaient vue sur l’horreur qu’ils n’y ont pas participé (participée ?).
...
Notes
(simple question : pourqoui certaines sont en couleur « darkred » ?)
...
6- Jones a connu le Premier conflit mondial, y gagnant une [color=red]DCM (simple question : je ne connais pas cette médaille, que signifie DCM ? juste pour ma culture perso), trois blessures… et y perdant un œil.
...
7- « A people down to the last ditch actually pulling themselves up by their own bootstraps » (bootstraps : tirants de botte). [color=red] (Cf supra, c’est bien une expression britannique, mais –très respectueusement- puis je suggérer que l’on remplace fond de culotte par chaussette. Cela évitera la répétition de fond et correspondrait mieux à l’anatomie de l’expression)
...


1) C'est le jargon des soldats grecs.

2) C'est Dennis, pas Adrian !

3) Comme d'habitude, je ne mets pas ici tous les italiques, gras etc, du texte Word. Désolé.

4) Fond - j'avais pensé à "tombé au plus bas du trou", mais c'était trop soutenu. J'ai en fait essayé de rendre une expression populaire par une autre, pas facile le boulot de traducteur en pareil cas ! chaussettes ne me paraît pas adapté… Si vous avez une alternative pour "au fond du trou"…

5) Je fais ainsi ressortir, pour votre commodité, ce qui est "OTL".

6) DCM - Distinguished Conduct Medal.
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MessagePosté le: Sam Sep 10, 2022 19:12    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:

2) C'est Dennis, pas Adrian !

La vieillesse est un naufrage, j'ai plus ma tête #tontonsflingueurs mais quand même j'avais reconnu l'épisode. Merci
Casus Frankie a écrit:

4) Fond - j'avais pensé à "tombé au plus bas du trou", mais c'était trop soutenu. J'ai en fait essayé de rendre une expression populaire par une autre, pas facile le boulot de traducteur en pareil cas ! chaussettes ne me paraît pas adapté… Si vous avez une alternative pour "au fond du trou"…

Pour la traduction, je comprend et compatis; accessoirement j'assiste mon collègue prof d'anglais sur de l'enseignement technique en langue anglaise.
Chaussette c'était au débotté (jeu de mot, jeu de mot^^)
A l'instant, je pense "peau du cul" mais c'est pas trop dans le style (plutôt policé - peau lissée, j'en connais qui l'aurait faite celle là - de la FTL)
Casus Frankie a écrit:

5) Je fais ainsi ressortir, pour votre commodité, ce qui est "OTL".

Bien reçu le code couleur
Casus Frankie a écrit:

6) DCM - Distinguished Conduct Medal.

La distinction est britannique je suppose? Et comme je la connaissait pas, sans doute "réservée" aux civils? Isn'it Mr Livingston?
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MessagePosté le: Sam Sep 10, 2022 19:50    Sujet du message: Répondre en citant

Pas du tout ! La DCM est militaire, créée par Victoria en 1854 et vient juste après la Victoria Cross pour récompenser la bravoure au combat.
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MessagePosté le: Sam Sep 10, 2022 19:51    Sujet du message: Répondre en citant

On a ici le télescopage de deux expressions idiomatiques. La premiere serait d’en être réduit a la dernière extrémité, ou "dans ses derniers retranchements", pour adopter une expression plus militaire, et la deuxième serait de s’en sortir par ses propres moyens (les bootstraps), qu’on pourrait rendre par “à la force du poignet”.
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MessagePosté le: Sam Sep 10, 2022 19:53    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Pas du tout ! La DCM est militaire, créée par Victoria en 1854 et vient juste après la Victoria Cross pour récompenser la bravoure au combat.


Oui, pour les grades de sous-officiers et soldats du rang
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MessagePosté le: Sam Sep 10, 2022 20:26    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Pas du tout ! La DCM est militaire, créée par Victoria en 1854 et vient juste après la Victoria Cross pour récompenser la bravoure au combat.

Dutch, dès que je trouve le temps, je fouille sur internet
sincèrement, j'ignorais l'existence de cette médaille
Merci
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MessagePosté le: Dim Sep 11, 2022 09:09    Sujet du message: Répondre en citant

18 avril
La campagne des Balkans
Opération Plunder – Vol à l’arraché
Vallées du Danube et de la Save
– La 6th Australian d’Horace Stevenson achève de défaire la 264. ID, désormais franchement en fuite vers l’ouest. Cette unité de garnison, certes à peu près compétente face à des partisans mais ayant subi moult prélèvements sur son équipement – perfectible – et son effectif – chancelant, n’avait évidemment pas la moindre chance de durer en bataille rangée face à des professionnels. Elle retraite donc vers Brčko (pas encore atteinte dans la soirée), pour tenter de rétablir la liaison avec la 117. Jäger et aussi pour tâcher de couvrir – au moins un peu – la retraite du gros de la 20. Armee derrière la Drina. Durant cette pénible manœuvre, au sortir des marais vers Jamena, le général Albin Nake est blessé à la tête de ses hommes. Il est remplacé par le Generalleutnant Otto Lüdecke, ancien chef d’une défunte 56. ID autrefois détruite et qui arrivera bientôt… du moins, ses hommes l’espèrent.
La 1st Australian Armored continue de son côté sa folle chevauchée vers l’ouest, sans que rien ni personne ne puisse l’arrêter… hormis l’éloignement des ports et les tensions dans le flux de carburant ! Sans parler de la pluie, qui se fait plus drue en fin d’après-midi. Néanmoins, cela n’empêche pas Sherman et Firefly de dépasser le carrefour d’Orolik pour n’être plus qu’à une dizaine de kilomètres de Vinkovci dans la soirée. Si cette ville tombe (et elle tombera, le commandement allemand en est déjà persuadé), les Alliés seront libres de poursuivre vers Dakovo, donc, potentiellement, de menacer la région de Požega, où les titistes causent déjà tant de soucis… ou bien de remonter vers Osijek puis Pécs, le lac Balaton et les champs pétrolifères de Nagykanizsa. Von Weichs n’a qu’une seule réserve à déployer : la 1. Panzer de Walter Krüger. Evidemment, son choix est vite fait – quitte à chagriner encore un peu plus ses “amis” croates.
Au surplus, c’est la décision la plus logique. De l’autre côté du Danube, la 6th Armoured fend la plaine jusqu’à Odžaci, et approche à chaque heure davantage de Sombor. De là, elle pourrait sans doute franchir à nouveau le Danube vers Bezdan et entrer en Hongrie (enfin, celle d’avant-guerre) sans rien rencontrer sinon la 199. ID de Walter Wißmath, pour atteindre finalement Mohács – donc le QG du HeeresGruppe E ! Autant de raisons de privilégier ce secteur et aussi d’accélérer le rédeploiement du XV. Gebirgs-Armee-Korps comme de la 12. Armee. Les deux dernières divisions disponibles de Lüters pressent le pas… La 277. ID (Albert Praun) et la 114. Jäger (Karl Eglseer) filent ainsi jusqu’à Srbobran et Vrbas, avant d’entreprendre de se décaler vers l’ouest au fil de l’arrivée des renforts d’Alexander Löhr.
On le comprend, le chef du HG E a toutes les raisons d’être inquiet : il a identifié correctement l’axe principal de l’effort ennemi, mais ne dispose pas pour autant des moyens d’y faire face ! Ses unités, sans cesse plus isolées et étirées sur un front toujours plus large, risquent bien, à terme, de se faire fragmenter, isoler puis anéantir les unes après les autres. Maximilian von Weichs ne peut donc que lancer une fois de plus des appels angoissés vers Berlin pour solliciter des renforts.
Il l’ignore, mais ses préoccupations sont (un peu) exagérées. Les troupes de l’Empire britannique ont percé, certes… mais avec deux divisions seulement. C’est peu, pour prétendre conquérir la Hongrie ! D’ailleurs, comme pour illustrer les difficultés à venir, la 2nd New Zealand de Robert Freyberg sort à peine de la région de Novi Sad, pour avancer enfin vers Zmajevo, face au Franz Channel. Il va sans doute falloir que Birks l’attende.
De l’autre côté de la Save, Plunder-Left aussi se révèle être un succès “pas aussi brillant que prévu”. Grâce à la déroute sacrificielle de la 162. ID – qui, au prix de sa quasi-destruction, a fixé l’attention de la 10th Armoured – le plus gros du LXVIII. Armee-Korps et de la 117. Jäger (Karl von Le Suire) a réussi à traverser la Drina à Badovinci. Quitte à y passer toute la nuit et à perdre sensiblement en cohésion dans l’affaire… Les unités d’Hellmuth Felmy, renforcées des débris de la 162. ID du pauvre Johann Fortner, se redéploient donc pour défendre Bijeljina, en laissant à la 117. Jäger le soin de remonter vers Batković et Brezovo Polje pour assurer le flanc tout en rétablissant la liaison avec son XV. GAK.
Ce dispositif est pour le moins fragile, voire carrément chancelant. Pourtant, aucune attaque véritable ne viendra aujourd’hui par-dessus la Drina. La 4th Indian (Arthur Holworthy) et la 32th Army Tank Brigade (A.C. William) avancent méthodiquement vers l’ouest en occupant le terrain de Badovinci à Mačvanski Prnjavor. Quant à la 10th Armoured, furieuse d’avoir été si médiocrement distraite, elle repousse la 181. ID d’Hermann Fischer par-delà Loznica et les flots de la Drina, avec l’aide de la 51th Highland arrivée entre-temps. Une manœuvre que la Heer avait naturellement vu venir, ce qui lui a permis d’anticiper et de limiter la casse avant l’inévitable retraite. Quoiqu’il en soit, les Huns ont bel et bien été chassés de la rive Est de la Drina. La première phase de l’offensive alliée dans cette région est terminée.

Opération Veritable – Celle dont personne ne voulait
Bosnie orientale
– Les forces de la 2e Armée française sont toujours en train de crapahuter entre monts et vallées. La 6e Brigade de Montagne grecque du colonel Pafsanias Katsotas est désormais au contact de la 164. ID (Karl-Heinz Lungerhausen), dans le village de Ljubovija, au nord de la Drina. Peu inspiré à l’idée de risquer ses précieux montagnards dans un pénible combat péri-urbain pour un secteur de toute façon voué à tomber, le Grec préfère attendre son collègue Vasileios Vrachnos, dont la 1ère DI arrivera demain sur la rive sud depuis Sikirić. Ensuite, il sera facile de coincer l’ennemi et de l’acculer à la retraite…
Plus au sud, les choses ne sont pas aussi tranquilles pour la 3e Brigade de Montagne. Celle-ci, déjà confrontée à quelques difficultés de ravitaillement, parvient non sans mal au village de Dobromerovići, où elle se heurte aux premières lignes du 14. SS-Freiwilligen Gebirgsjäger Rgt Reinhard Heydrich, défendant Rogatica. Il y a belle lurette que la Prinz Eugen s’est déployée en arc de cercle autour de Goražde, en laissant au seul 8. SS-PanzerGrenadier Rgt de Walther Schimana la mission de garder l’approche nord de Sarajevo depuis Olovo, et de tenir la ville en question. Friedrich-Wilhelm Krüger a d’ailleurs engagé un vaste redéploiement de ses troupes : il a commencé à intervertir les positions du 7. SS-PanzerGrenadier Rgt (Alfred Wünnenberg, 4. SS-Polizei-Panzergrenadier), à Mostar et du 27. Waffen-Gebirgsjäger Rgt (Desiderius Hampel – Handschar), à Foča, afin bien sûr de rapprocher les régiments d’une même unité. La manœuvre est toutefois longue, faute de troupes d’interlignes aptes à prendre le relais – il faudra donc du temps pour qu’elle soit effective. A moins, bien sûr, que Wewelsburg envoie vite des renforts.
Mais ce n’est pas le problème des Grecs. Eux, leurs préoccupations, ce serait plutôt – et dans cet ordre – la survie dans une lutte dont tous ne perçoivent pas forcément l’enjeu pour eux (aller châtier les Allemands en Allemagne, d’accord, mais que fait-on en Bosnie ?), l’approvisionnement en nourriture de leur famille, celui de leur unité et enfin l’avenir politique de la Grèce. Hélas, il faut bien convenir que la proximité du 3e Corps “Bosniaque” de Peko Dapcevic et de bien d’autres éléments de l’AVNOJ parmi les plus “politiquement fiables” pour le maréchal n’aide pas à apaiser les esprits. Et derrière les lignes, près de la 192e DIA, le 1er Corps “Prolétarien” comme le 8e Corps “Dalmate” descendent à présent la Drina vers Međeđa en chantant, le fusil à l’épaule. C’est avec difficulté que les officiers grecs ou français rappellent à chacun leur engagement et (surtout) l’appui anglais dans la libération de la terre natale contre les criminels barbares allemands. La haine des nazis… Ceci peut encore tenir la troupe.
D’ailleurs, comme pour illustrer leur accord sur ce point, un tireur d’élite grec blesse dans la soirée le Standartenführer August Schmidhuber, qui avait commis l’erreur de s’avancer un peu trop visiblement pour inspecter ses lignes. Il est vrai que le SS n’est pas habitué à ce que ses adversaires aient les moyens de l’atteindre… Evacué vers l’arrière, il cède provisoirement le commandement de son 14. SS-Freiwilligen Gebirgsjäger Rgt Reinhard Heydrich à son CEM, le Sturmbannführer Herbert Wachsmann, sous le contrôle de Karl von Oberkamp, le patron de la Prinz Eugen.
Plus près du Monténégro, les hommes du général Dimitrios Papadopoulos n’ont pas (encore) ce genre de souci. La 13e DI de Charalambos Katsimitros n’en finit pas de descendre de Pljevlja avec le 12e Corps “de Voïvodine” – ils atteindront Miljeno puis Rusanj aujourd’hui et ne sont plus qu’à une petite dizaine de kilomètres de Goražde, leur objectif. La 1ère Brigade Blindée (colonel Socrates Demaratos) et la 5e DI (general Georgios Stanotas) ont fini de dégager Bijelo Polje et ce secteur de la vallée de la Lim. En dépit d’un Ier Corps croate qui tente à présent de faire bouchon sur la route Babaići-Pape-Bajista, ces deux unités se préparent à passer dans la vallée de la Tapa par Mojkovac – quitte à se coordonner (pourquoi pas ?) avec le 2e Corps “de Choc” de Peko Dapcevic, toujours occupé à harceler la gauche oustachie. De fait, au sud, le seul adversaire du 2e Corps grec reste, à défaut de Waffen-SS, l’armée oustachie : une troupe dont la déroute fait suffisamment plaisir pour qu’on ne pense pas à autre chose pour le moment !
Plus au sud, vers Andrijevica, le 4e RST s’est un peu calmé. Ne prétendant tout de même pas enlever à lui seul Kolašin – surtout avec les premiers éléments de la 373e DI Tigar divizija (Nikolaus Boicetta) en face de lui, il attend calmement vers Trešnjevik la 1ère Division d’Infanterie tchécoslovaque d’Alois Liška. Néanmoins, le régiment a ouvert à lui tout seul la route de l’ouest, en mettant en dérouté une division d’infanterie réputée complète…
………
Kolašin (Monténégro) – L’arrivée dans le secteur de la 373e DI ne fait décidément pas que des heureux… En plus des Tunisiens, de la population (évidemment !) et de l’Armée nationale monténégrine qui ne campe pas si loin, un autre groupe que tout le monde a oublié n’apprécie pas ces intrus croates : les Verts de Krsto Popović. Après leur victoire face au SS-Polizei-Selbstschutz Rgt Sandjak, il s’agit désormais de facto d’une force armée opposée à l’Axe, donc… cobelligérante des Alliés. Enfin, pour peu bien sûr que ceux-ci le souhaitent… et soient au courant. Du haut de leurs montagnes, les rudes partisans monténégrins, pas très nombreux et plutôt mal armés mais toujours susceptibles de nuire, observent les légionnaires oustachis ravager leur terre. Ils attendent évidemment leur heure.

Opération Veritable – L’aigle et le damier
Monténégro
– L’atmosphère se tend notablement – et ici, l’on ne parle pas seulement du front, mais aussi et surtout de l’arrière ! De fait, l’arrivée de la mission britannique, mandatée par Athènes la veille, n’a rien fait pour encourager les Polonais à aller de l’avant. Surtout que, si Bucknall et son groupe ont effectivement jugé utile de visiter le front, ils y sont allés sans prévenir personne et sans même daigner convoquer au préalable à Tirana une conférence avec leurs alliés ! Le splendide isolement, sans doute… Il n’en fallait pas plus pour mettre en fureur le général Anders et son état-major, dépourvus du moindre flegme insulaire.
« De toute façon, qu’ils aillent faire les turystyczny si ça leur chante, ils ne donneront aucun ordre à mes troupes ! » Du coup, c’est toute la situation sur le front qui reste bloquée, sous la pluie et dans la mauvaise humeur. La 3e DI (Zygmunt Piotr Bohusz-Szyszko) n’avance presque plus, trop occupée à éliminer les nids de mitrailleuses croates de la Division du Diable, qu’il faut réduire presqu’un par un sous les bombardements d’artillerie. On se bat toute la journée pour un médiocre coude obliquant au nord ! Quant à la 5e DI de Bolesław Bronisław-Duch, elle progresse certes un peu et atteint finalement les abords du petit village côtier de Dobra Voda, en profitant de l’appui des monitors qui tirent toujours au large – mais c’est une voie sans issue : la route de Bar – donc du littoral – restera sous le feu croate tant que les monts la dominant ne sont pas sécurisés. Rien à faire, il faut prendre ces hauteurs et remonter par le canyon de Medjurec jusqu’au mont Rumija, au moins jusqu’au monastère de Saint-Nicolas !
Ainsi, les augustes visiteurs n’auront pas grand-chose de significatif à observer aujourd’hui –ils risquent hélas d’en tirer des conclusions erronées. Et pendant ce temps, à Tirana, Sylvestre Audet – qui n’ignore rien de la situation – fait remonter à son commandement de Marseille des rapports pour le moins anxieux sur la suite. « Quelque chose va péter près du lac Scutari ! » glisse-t-il à son ordonnance, sans préciser s’il parle d’un obus allemand ou d’une tête anglaise.

Opération Grenade – Diversion explosive
Voïvodine
– Dans ce secteur désormais sans enjeu… et trempé de pluie, le calme revient très vite, passée la petite bravade de la 19. PanzerGrenadier de Josef Irkens. Le 1er Corps du général Illija Brasic – insuffisant pour lancer seul une nouvelle offensive face à la seconde ligne allemande – occupe le terrain et se réorganise sans plus chercher à poursuivre un ennemi en pleine retraite, quand il n’est pas déjà rétabli sur des coupures humides !
La 1er DI de Krstic, rompant avec le plan établi par Athènes mais désormais obsolète (il n’y a plus rien à encercler à l’ouest !), progresse vers Orlovat et (un peu) vers Samoš, en profitant de ce qu’elle sait que la brigade blindée du colonel Stefanović assure ses arrières à Kovačica. La 2e DI de Mihailovitch, quant à elle, avance par-delà la Tisza jusqu’à Lok pour maintenir la liaison avec la 2nd New Zealand de Freyberg, tout en remontant elle aussi vers le nord jusqu’à Ečka. Elle cherche à préciser la nouvelle ligne de défense allemande, afin de délimiter au mieux la zone libérée. Au même moment, la Brandenburg regagne les lignes de l’Axe, pour se positionner une fois encore derrière le Franz Channel, entre Botoš et Jarkovac. Avant, sans doute, de devoir s’étirer vers Lazarevo puis Zrenjanin au fil du dispositif…

Opération Perun – Trêve humide
Balkans
– Journée calme pour la Balkans Air Force – le mauvais temps sur une bonne part de la Yougoslavie occupée comme de la Hongrie interdit aux forces d’Arthur Tedder toute action majeure. Seules sont au programme des missions d’appui-feu – bien moins nombreuses que d’habitude d’ailleurs, et confiées pour l’essentiel à la 81e EB Kosovo (Y), couverte par la 82e EC (Y).

Waffen-SS du HG E – Dans la main d’Himmler
Wewelsburg
– La demande de renfort adressée par Friedrich-Wilhelm Krüger a bien atteint le bureau de son maître. Et elle pose, à vrai dire, quelques soucis. En réalité, on pourrait même affirmer que la Schutzstaffel du ReichsFührer-SS Heinrich Himmler n’est pas loin d’avoir affaire ici à un problème d’orgueil !
De fait, elle s’est engagée en Yougoslavie pour suppléer à une double défaillance, prévisible mais inadmissible, de la Heer puis de la NDH. Soit ! Par contre, la nouvelle offensive alliée bouleverse le rapport de forces sur le terrain, autrefois favorable et en voie de s’améliorer, mais qui semble désormais devenir mauvais. Or, il n’est pas question de perdre pour rien trois divisions d’élite (parce que SS !) en Bosnie ! Mais pas davantage non plus de se dédire devant le Reich en jetant l’éponge… Ce serait se ridiculiser, et d’ailleurs, il ne parait pas concevable que le HG E puisse reculer à cause de l’Ordre Noir (l’inverse, par contre, étant assurément acceptable).
Le cabinet militaire d’Himmler, animé par ces savantes considérations, a donc été contraint de chercher pour la Bosnie des secours qui ne manqueront pas (trop) ailleurs. Et il en a trouvé deux, d’origines très diverses.
– La SS-Freiwilligen Panzergrenadier-Brigade Nederland – 6 000 hommes environ, sous le commandement du Brigadeführer Jürgen Wagner. Des vétérans du Front de l’Est et des combats de la Baltique, actuellement au repos dans la région de Rostock. Bien formés et équipés, mais hélas peu nombreux, ils seront assurément un renfort de poids… une fois sur place, c’est-à-dire probablement dans une quinzaine de jours.
– La SS-Kosaken-Freiwilligen Kavalerie-Brigade : 15 000 cavaliers russes, sous le commandement du bon Allemand Helmuth von Pannwitz – ils viendront des Carpates avec leurs familles. De toute façon, à présent que le front ne passe plus en Ukraine, leur expertise anti-terroriste est moins utile à l’Ostheer… Eux pourront arriver d’ici dix jours.
Evidemment, six mille Hollandais et quinze mille Cosaques, ce n’est pas forcément énorme… Mais c’est un début, d’autant plus que la mise au pas de la Hongrie permet enfin de grandes choses – notamment la formation d’au moins deux futures divisions magyares ! Et ce, sans compte l’activation de la SS-Freiwilligen Gebirgs-Brigade Kama (Standartenführer Helmuth Raithel), prévue le 25 avril. Tout compte fait, le tableau final est donc très satisfaisant – du moins du point de vue du maître de l’Ordre Noir, qui estime avoir ainsi réglé le problème pour les trois mois à venir. La SS voit loin, assurément – mais en attendant, n’en déplaise au Reichsführer-SS, la guerre continue.

NDH – Supplique aéronautique
Zagreb
– Alors que l’offensive alliée dirigée – en apparence et pour certains ! – vers la Croatie par la vallée de la Save bat son plein, le gouvernement de l’Etat (de moins en moins) indépendant de Croatie adresse au Reich une supplique demandant le rapatriement « dans les plus brefs délais » de la Hrvatska zrakoplovna Legija, la Kroatische Legion Luftwaffen, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Mile Budak. Ses pilotes expérimentés, avec leurs Bf 109 G et Dornier 17 Z, seraient éminemment utiles à l’appui des troupes engagées en Bosnie comme au Monténégro. « Songez que nos troupes combattent presque sans aucun soutien aérien, face à un adversaire disposant d’une puissance de feu redoutable. Il nous faut les moyens de riposter ! »
En réponse à ce discours, l’ambassadeur Siegfried Kasche, qui a bien dû recevoir ce visiteur, s’abstient de préciser que les forces allemandes non plus n’ont pas forcément beaucoup d’avions au-dessus de leurs têtes – enfin, d’avions amis… Cela le soulagerait sans doute de le dire, mais cela pourrait aussi passer pour du défaitisme. Alors, d’accord avec le général Glaise von Horstenau, il accepte de transmettre la demande au RLM, pour avis…

AVNOJ – La lutte finale
Croatie
– Le 10e Corps “de Zagreb” (commandant Vladimir Matetić, commissaire Ivan Šibl) poursuit ses opérations au cœur du NDH, menaçant désormais la ville-carrefour de Glina. On rapporte également plusieurs attaques de convoi dans le secteur de Novi Grad – soit 40 kilomètres plus loin, sur la route de Prijedor et Banja Luka. C’est donc toute la route directe reliant Zagreb à Sarajevo qui connait actuellement une féroce activité partisane, alors même que, plus au nord, la situation dans la vallée de la Save tourne à la catastrophe ! La chute de cette région entière parait n’être qu’une question de temps… à moins bien sûr que la Garde nationale croate, qui chemine avec une désespérante lenteur (c’est que ces Oustachis ne sont pas motorisés !) n’arrive très vite pour rétablir ce que le NDH appelle l’ordre.
………
Croatie (nord), vallée de la Save – D’ailleurs, c’est ce que tente de faire au même moment vers Požega le Ve Corps de Vjekoslav Servatzy. Chaque jour, il repousser avec davatage de troupes et d’obus le 6e Corps “Slavon” de Petar Drapšin. Celui-ci doit bien commencer à céder un peu de terrain pour ne pas risquer l’enveloppement et l’anéantissement en plaine. L’AVNOJ recule, et de plus en plus vite – encore un jour ou deux à ce rythme, et il sera peut-être mis en déroute.
Hélas, au moment où le NDH se voit enfin triompher, le 5e Corps “Bosniaque” de Slavko Rodić et Velimir Stojnic sort littéralement du bois pour assaillir plusieurs villages autour de Slavonski Brod, dont Novo Selo, Donja Močila voire même Rušćica, sur la rive nord de la Save. Déséquilibrée dans son effort destiné avant tout à reprendre Požega, l’armée croate doit ordonner à la Légion Noire (Rafael Boban) de surseoir à son attaque vers Pieternica, faisant ainsi gagner aux camarades de la 12e Division “Slavone” un temps précieux qui leur permet d’organiser une nouvelle ligne de défense, une poignée de kilomètres plus au nord.
Au soir, tout est à refaire pour les Oustachis : garnison, organisation et concentration avant l’assaut, le tout avec toujours moins de munitions ! En dépit des risques d’attaque aérienne, on demande l’assistance des monitors disponibles…
………
Croatie (ouest), entre Gospić et Knin – Le 11e Corps “Croate” (Pavle Jaksic) a fini de sécuriser le secteur montagneux de Plitvice, avec ses bois, lacs et cascades. Cette tâche effectuée, la 35e Division “Croate” (commandant Stanko Perhavec, commissaire Šime Balen) envisage à présent d’envoyer plusieurs détachements de Bihać vers Cazin puis Novi Grad, afin d’aider le 10e Corps “de Zagreb” dans la lutte qu’il aura à mener. Toutefois, il devra également éviter de désorganiser son dispositif, déjà très étiré (c’est que le territoire libéré est vaste !) et tâcher aussi d’aider la 13e Division “de Primorje-Gorski Kotar” face aux Slovènes, dans les secteurs de la descente de Senj et de Jezerane. Une gageure, vu la faiblesse des moyens disponibles !
Pendant ce temps, le 4e Corps “Croate” continue d’assurer des tâches de garnison. Sur le flanc sud, la 8e Division “Kordun” (commandant Vlado Cetkovic, commissaire Arthur Turkulin) fait toujours face au 28. Waffen-Gebirgsjäger Rgt der SS de la Handschar (Sturmbannführer Hans Hanke) dans la vallée de la Zrmanja. Faisant fi, pour une fois, de la présence de cet adversaire, et alors que les forces au nord font des progrès encourageants, Andrija Hebrang envoie le gros de la 7e Division “Banija” (commandant Vojislav Djokic, commissaire Kluro Kladarin) vers Bihać, afin d’aider la 35e Division – il était temps !

AVNOJ – Assistance discrète
Tirana
– Au moment précis où, du côté de Belgrade, on s’inquiète de la proximité visible entre forces alliées et troupes de l’AVNOJ, la 2e Armée française reçoit officiellement la réponse à la requête formulée par le général Audet, relative au ravitaillement qu’il envisage d’apporter aux titistes. Comme on l’imagine, le gouvernement français a pris le temps de peser soigneusement les enjeux… Mais la réponse, apportée par la présidence du Conseil elle-même, n’en est pas moins positive ! De Gaulle lui-même aurait dit à ce sujet : « Toutes les révoltes n’ont qu’un temps. Le communisme passera. »
L’armée française est donc officiellement autorisée à procéder à approvisionner l’AVNOJ en armes hors du cadre précédemment établi avec les services britanniques, afin de permettre des progrès tactiques. Pour ce faire, elle pourra mobiliser autant que de besoin le fameux Détachement Spécial de Transport Opérationnel en Méditerranée, ne dépendant de personne sinon de Marseille et qui saura agir dans la plus grande discrétion pour conduire les cargaisons à destination. Du reste, ces fusils et munitions ne manqueront à personne, ayant déjà été rayés des dépôts car supposés envoyés aux Polonais de Varsovie…

Yougoslavie déchirée
Boucherie oustachie (1)
Territoire du NDH
– Le régime oustachi continue de se radicaliser, entre tueries de masse, purges et autres exactions barbares à faire frémir même les SS les plus endurcis. Dernière innovation, dans les maisons de la terreur de Vjekoslav Luburić : une adaptation particulièrement sordide de la piñata, où le prisonnier, suspendu par les mains coincées entre les genoux dans le dos, est frappé à grands coups de… tout ce qui passe sous la main. Avant, bien sûr, déportation puis exécution. Le plus souvent à Jasenovac, le bourreau Miroslav Filipović aurait, semble-t-il, introduit le fameux jeu de la baïonnette inventé à Varsovie par la Dirlewanger – mais en y ajoutant le sadisme moral inouï de parier sur l’adresse de ses joueurs devant les mères des enfants sacrifiés…
Evidemment, c’est contre-productif – peut-être même que cela ralentit le nettoyage ethnique. En effet, les Alliés se rapprochent, et il faut s’assurer de la sécurité du peuple croate en lui ménageant de la place pour plus tard, quel que soit l’avenir… De fait, le principe d’une colonisation de peuplement de la Bosnie et d’une « purification » de ce que le NDH estime être ses terres repose sur ces tueries, commises par des hommes nourris d’une haine acharnée contre tout ce qui n’est pas croate et animés, au surplus, d’une cruauté mystique particulièrement féroce. Le tout sans que, pour l’heure, l’avance des troupes alliées paraisse déranger en quoi que ce soit les assassins.

L’affaire Hebrang
Gospić
– Sur son bout de terre croate libérée entre Bosnie et Adriatique, la stratégie d’Andrija Hebrang, membre du comité central du PC de Croatie et camarade de toujours du Maréchal, continue d’interroger. Au point de relancer les rumeurs, colportées notamment par Josip Kopinič, sur son éventuel retournement, à l’époque de sa détention chez les Oustachis – « des médisances » selon Edvard Kardelj. Ou d’autres bruits encore, sur ses propres ambitions, selon les racontars préférés de chacun…
Toutefois, en ce jour, la calomnie qui court (discrètement) les camps de l’AVNOJ en Dalmatie soulève un étonnement encore plus grand : Fatty aurait rencontré des envoyés royaux. Des membres des corps-francs, des Américains, voire peut-être cet ancien assassin de la Main Noire, Puniša Račić ! Bruits de couloir, bavardages, colportages – tout ceci est assurément faux. Et n’ira pas loin, le NKOJ y veillera.
De fait, s’il est aujourd’hui d’une rigueur particulière envers les déserteurs comme des prisonniers retournés, “Fatty” n’a rien perdu de son aura stalinienne. Et pas davantage de sa tendance à se considérer comme l’égal de Tito – une tendance que certains considèrent d’ailleurs comme « un dangereux état d’esprit ». Mais de toute façon, ambition ou pas, il n’est à ce jour aucune preuve de l’existence de tractations entre lui et tous les douteux personnages évoqués par la rumeur…

Note
1- NDE – Nos excuses aux bouchers pour ne pas avoir trouvé un mot mieux adapté. Oustacherie, peut-être ?
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John92



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MessagePosté le: Dim Sep 11, 2022 09:55    Sujet du message: Répondre en citant

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Autant de raisons de privilégier ce secteur et aussi d’accélérer le rédeploiement (redéploiement) du XV. Gebirgs-Armee-Korps comme de la 12. Armee.
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Les unités d’Hellmuth Felmy, renforcées des débris de la 162. ID du pauvre Johann Fortner, se redéploient (redéployent) donc pour défendre Bijeljina, en laissant à la 117. Jäger le soin de remonter vers Batković et Brezovo Polje pour assurer le flanc tout en rétablissant la liaison avec son XV. GAK.
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Une manœuvre que la Heer avait naturellement vu (vue ?? ) venir, ce qui lui a permis d’anticiper et de limiter la casse avant l’inévitable retraite. Quoiqu’il en soit, les Huns ont bel et bien été chassés de la rive Est (est ??) de la Drina.
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Eux , leurs préoccupations, ce serait plutôt – et dans cet ordre – la survie dans une lutte dont tous ne perçoivent pas forcément l’enjeu pour eux (aller châtier les Allemands en Allemagne, d’accord, mais que fait-on en Bosnie ?), l’approvisionnement en nourriture de leur famille, celui de leur unité et enfin l’avenir politique de la Grèce.
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Ne prétendant tout de même pas enlever à lui seul Kolašin – surtout avec les premiers éléments de la 373e DI Tigar divizija (Nikolaus Boicetta) en face de lui, il attend calmement vers Trešnjevik la 1ère Division d’Infanterie tchécoslovaque (tabulation à supprimer) d’Alois Liška. Néanmoins, le régiment a ouvert à lui tout seul la route de l’ouest, en mettant en dérouté (déroute) une division d’infanterie réputée complète…
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L’atmosphère se tend notablement – et ici, l’on ne parle pas seulement du front , mais aussi et surtout de l’arrière ! De fait, l’arrivée de la mission britannique, mandatée par Athènes la veille, n’a rien fait pour encourager les Polonais à aller de l’avant. Surtout que, si Bucknall et son groupe ont effectivement jugé utile de visiter le front , ils y sont allés sans prévenir personne et sans même daigner convoquer au préalable à Tirana une conférence avec leurs alliés !
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Quant à la 5e DI de Bolesław Bronisław-Duch, elle progresse certes un peu et atteint finalement les abords du petit village côtier de Dobra Voda, en profitant de l’appui des monitors qui tirent toujours au large – mais c’est une voie sans issue : la route de Bar – donc du littoral – restera sous le feu croate tant que les monts la dominant ne sont (seront ? ) pas sécurisés.
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On rapporte également plusieurs attaques de convoi (convois??) dans le secteur de Novi Grad – soit 40 kilomètres plus loin, sur la route de Prijedor et Banja Luka.
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Chaque jour, il repousser (repousse) avec davatage (davantage) de troupes et d’obus le 6e Corps “Slavon” de Petar Drapšin.
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L’armée française est donc officiellement autorisée à procéder à approvisionner ( à procéder à l’approvisionnement de ??) l’AVNOJ en armes hors du cadre précédemment établi avec les services britanniques, afin de permettre des progrès tactiques.
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Bruits de couloir, bavardages, colportages de ragots(à ajouter ?? )– tout ceci est assurément faux.
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