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Coloriage pour Uranus / Grand Uranus
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Anaxagore



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MessagePosté le: Sam Déc 23, 2017 18:34    Sujet du message: Coloriage pour Uranus / Grand Uranus Répondre en citant

Je l'avais promis il y a longtemps, donc en guise de cadeau de Noël pour la FTL, voilà le retour des héros d'Odessa, j'ai nommé le capitaine Aksonov et le sergent-chef Ieletcheva.

Comme le titre l'indique il s'agit de coloriage qui s'inscrivent en marge d'Uranus et Grand Uranus.

5 janvier 1943

Staline surnommait l'artillerie "la reine des batailles" et les soviétiques alignaient un grand nombre de pièces pour prendre sous leur feu l'étroite bande de terre entre la rivière Tylihul et la Mer Noire.
Une petite ville du nom de Kobleve s'élevait dans ce rétrécissement stratégique. Et les pièces russes se concentraient particulièrement sur cet emplacement. Deux unités l'occupaient, le XXX. AK et le 2° CA. Ils bénéficiaient de solides retranchements... creusés par les soviétiques quelques semaines plus tôt.
L'orage de fer et de feu s'arrêta avant l'aube.
Il avait duré exactement quinze minutes. Cette préparation d'artillerie précédait l'attaque.

Le capitaine Dimitri Ivanovitch Aksonov n'avait pas encore vingt-ans, pourtant c'était un vétéran. Il était le premier soldat soviétique à avoir reçu la médaille des défenseurs d'Odessa. Il avait aussi été décoré de l’Ordre de la Bannière Rouge pour son héroïsme. Sous la broussaille de ses cheveux châtains perpétuellement décoiffés, ses yeux bleus, très pâles, étaient las, enfoncés dans un visage maigre.
L'officier était ce genre d'hommes qui ne se tenait jamais très loin de la première ligne. Non pas qu'il cherche à s'exposer inutilement. Mais Aksonov avait besoin de voir ce qui se passait pour comprendre et donner les bons ordres.
Il avançait parmi ses soldats serrant à deux mains sa carabine M-38, ses jumelles allemandes attachées autour du cou. Le jour n'était pas levé. Pourtant, en dépit du ciel gris qui ne laissait pas filtrer la lumière des étoiles, une étrange phosphorescence émanait de la neige, donnant au paysage un air spectral.
Les fantassins soviétiques de la 24 DI étaient largement déployés parmi les champs recouverts de poudreuse. Sur la route - si on pouvait appeler ainsi ce chemin défoncé- avançait un mélange hétéroclite de blindés. Quelques T-34, mais surtout des vieux BT-7, ainsi que des automitrailleuses BA-10 en mode semi-chenillés (1).
La 51e Armée n'avait reçu que des miettes au cours de son récent rééquipement. Raison pour laquelle, elle avait été placée en réserve de l'opération Uranus. Cependant, la résistance des germano-roumains sur la Tylihul avait nécessité l'intervention de forces fraîches. Il faut dire que Staline espérait bien entendre qu'Odessa avait été reprise avant le 10 janvier !
Pressé par cette échéance, les généraux soviétiques avaient opté pour la tactique la plus basique : l'attaque frontale !
Les hommes qui venaient d'hériter de la lourde tâche de satisfaire le petit père des peuples étaient un mélange de vétérans qui avaient réussi à s'échapper d'Odessa - comme Aksonov lui-même - et de jeunes conscrits qui montaient au front pour la première fois.
Heureusement, ils avaient eu plusieurs mois pour s'entraîner ensembles et faire passer un peu de leur expérience aux nouveaux.
Lorsqu'un sifflement descendit sur eux, les hommes démontrèrent qu'ils avaient retenus leur leçon. Ils se dispersèrent pour se jeter dans la poudreuse. La bombe de mortier souleva un champignon de terre et de fumée sans blesser personne. Là-bas, vers Kobleve, on entendait le grondement du canon, et les rafales des mitrailleuses.
Le T-34 qui avançait près d'Aksonov s'immobilisa près d'une grange, tournant sa tourelle en direction des traçantes qui striaient la nuit. Une flamme apparut au bout de son canon, faisant ruer brutalement l'énorme engin comme il éructait tonnerre et fumée.
Les fantassins soviétiques venaient d'atteindre les positions de départ de la première vague d'assaut que l'on entendait se battre devant eux. Il s'agissait de quelques trous individuels creusés le long des champs et d'isbas transformés en fortins par quelques sacs de sable. Les hommes de la compagnie d'Aksonov pressèrent le pas inconsciemment. Ils venaient d'entrer en territoire ennemi. Leur rôle était de nettoyer les réduits défensifs que la première vague avait dépassés pour s'enfoncer le plus vite possible dans le dispositif germano-roumain. Sauf que... les isbas qu'ils visitaient, l'une après l'autre, étaient toutes vides.
Devant eux, les échanges de tir ne faisaient que gagner en violence.
Soudain, un vacarme mécanique ... concerto pour moteur en furie et chenillettes patinant dans la neige... se fit entendre au bout du chemin. Une silhouette basse, facilement reconnaissable, émergea de la nuit.
- STuG III, cria Aksonov.
Les fantassins se dispersèrent tandis que l'obusier/ chasseur de chars s'arrêtait, tournant pesamment sur lui-même. Le capitaine Aksonov se jeta derrière une isba au moment où le monstre mécanique tirait.
Là-bas, à cinquante mètres, un T-34 fut touché du premier coup, juste à hauteur du réservoir. Ces damnés fascistes savaient viser ! Le char soviétique n'était plus qu'une épave noircie léchée par les flammes.
Sans se préoccuper de l'infanterie, le STuG III reprit sa route. D'ailleurs... derrière lui apparurent des silhouettes. Aksonov épaula, donnant l'exemple. Sa deuxième balle fit bouler au sol un Allemand. Autour de lui, ses soldats utilisaient fusils, mitraillettes PPSh-41 et grenades pour arrêter la contre-attaque ennemie.
On put souffler un instant alors que les fascistes se repliaient. Cependant,... les bruits de combats devant eux s'étouffaient. Et ce n'était pas bon signe vu que les mortiers ennemis continuaient à tirer sur eux.
À présent, les tirs de fusils que l'on entendait claquer leur étaient destinés. La première vague avait échoué. Aucun ne s'était replié !
Les Soviétiques dépassèrent les isbas. Il y avait une étroite bande de terrain entre le hameau et Kobleve proprement dit. Épaves encore fumantes et cadavres jonchaient la neige souillée. Aksonov pouvait voir les premières maisons, ainsi qu'une barricade barrant l'entrée de la rue la plus proche.
Pendant qu'il observait les positions ennemies aux jumelles, il distingua à deux reprises la flamme jaunâtre d'un départ de coup, probablement un PaK antichar. Les obus passèrent juste à sa droite, filant dans un vrombissement impressionnant.
La première ligne ennemie se trouvait entre les Soviétiques et la barricade. Barbelés, mines, positions de tirs installés dans des nids de sac de sable, il n'en restait plus que des ruines recouvertes de cadavre.
Aksonov suivit ses hommes qui se glissaient dans les brèches nées du précédent assaut. Il ne voyait pas l'ennemi. Cependant, des cris en allemand se firent entendre... des voix terrifiées ! Ils se mélangeaient à une fusillade violente. Les fascistes se battraient jusqu'au bout !

Le sergent-chef Darya Arseniovna Ieletcheva s'avança légèrement à découvert, le temps de jeter un regard vers les lignes nazies. Mais là-bas, le salopard qui actionnait la mitrailleuse du Léopard la tenait à l'œil. Une longue rafale crachée par l'arme traça sur le sol une suite de petits cratères bien alignés avant de faire naître des étincelles en ricochant sur les blindages de l'épave d'automitrailleuse derrière laquelle elle s'abritait.
Le sergent Ieletcheva n'était pas une lâche, elle l'avait montrée durant le siège. Comme son chef, elle y avait été médaillée (ordre de la Gloire, seconde classe, et médaille d'Odessa). Toutefois, elle n'avait qu'un fusil et deux grenades... c'était peu contre un tank !
Haletante, la jeune femme s'adossa, essayant de contrôler le tremblement de ses doigts sur son arme. Et s'il n'y avait que le char... prudemment, elle contourna l'épave de la BA-10 pour regarder sur l'autre flanc.
Plusieurs balles sifflèrent vers elle.
Ce n'était pas mieux ici non plus ! Des Allemands avançaient par petits bonds dans sa direction, couverts par leurs camarades couchés dans la neige.
Un cauchemar, ils se battaient depuis des heures et n'avaient toujours pas réussi à entrer dans Kobleve.
Comme un T-34 dépassait son abri, le sergent profita qu'il fasse écran pour courir en direction du petit bois à une cinquantaine de mètres. Ieletcheva y retrouva ce qui restait des hommes placés sous son commandement. Abrités derrière les arbres, ils tiraient par intermittence en direction de la petite ville, changeant fréquemment de place. Les autres avaient trouvé la mort au cours des tentatives infructueuses pour enlever les positions ennemies.
Alors que Darya expliquait ce qu'elle avait appris de sa reconnaissance, des bruits se firent entendre derrière elle. Des hommes entraient dans le bois. Ces soldats les dépassèrent pour charger vers Kobleve, leur officier marchait parmi eux, les fustigeant verbalement pour qu'ils avancent plus vite.
- Vive Staline !
Cependant, le moral seul ne suffisait pas pour remporter les batailles. Des mortiers accueillirent la vague humaine.... le sergent Ieletcheva détourna les yeux, mais elle ne pouvait pas se boucher les oreilles. Les cris de terreur et d'agonie des bleus lui serrèrent l'estomac.

(1) Les roues arrière de la BA-10 peuvent être remplacées par des chenilles pour qu'elle se déplace plus facilement dans la neige.
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Dernière édition par Anaxagore le Dim Déc 31, 2017 10:35; édité 2 fois
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Imberator



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MessagePosté le: Sam Déc 23, 2017 19:57    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Ils venaient d'entrer en territoire ennemi. Leur rôle était de nettoyer les réduits ennemis vu que la première vague ne devait pas s'arrêter pour s'enfoncer le plus vite possible dans le dispositif ennemi.

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Anaxagore



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MessagePosté le: Sam Déc 23, 2017 20:06    Sujet du message: Répondre en citant

Imberator a écrit:
Citation:
Ils venaient d'entrer en territoire ennemi. Leur rôle était de nettoyer les réduits ennemis vu que la première vague ne devait pas s'arrêter pour s'enfoncer le plus vite possible dans le dispositif ennemi.


oups
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Anaxagore



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MessagePosté le: Sam Déc 30, 2017 18:00    Sujet du message: Répondre en citant

6 janvier 1943

La journée promettait d'être une redite de la veille. Les mêmes unités des deux côtés, le même objectif à attaquer par l'Armée Rouge et à défendre pour les fascistes. Même la méthode n'avait pas changé. Tous ceux qui avaient survécu à la boucherie de la veille devaient remonter à l'assaut.
Le capitaine Dimitri Ivanovitch Aksonov avait envie de hurler. À l'échelon supérieur, personne ne se rendait compte que c'était juste un gâchis impardonnable d'hommes et de matériel ? Même si ce nouvel assaut emportait Kobleve, la 24e DI ne serait plus bonne à grand chose. Plus au nord, la 127e Di avait réussi à franchir la Tylihul presque sans opposition. Il n'y avait donc personne à l'état-major de la 51ème Armée qui ne comprenne que contourner Kobleve serait bien coûteux que de l'attaquer de front ? Non, Dimitri savait qu'il était injuste. Le général Batov l'avait probablement bien saisi. Mais... Staline avait fixé une date limite pour la reprise d'Odessa et aucun officier ne voulait être accusé de ne pas avoir fait son maximum pour contenter le petit père des peuples !
Lorsque l'obscurité avait mis fin aux combats, Dimitri avait rédigé son rapport en expliquant la situation. Bien sûr, il avait enrobé sa critique de circonvolution verbale qui en diluaient grandement l'aspect critique, justement. Les attaques par vagues humaines, surtout contre un adversaire bien armé et retranché, n'étaient pas la panacée. Une charge d'infanterie devait exploiter une brèche, encore fallait-il qu'elle existât. Le rôle des blindés, de l'aviation de bombardement et de l'artillerie était de briser le dispositif de défense pour que les fantassins puissent jouer leur rôle.
Dimitri n'attendait pas grand chose de son rapport. Ce n'était pas comme si les colonels écoutaient les capitaines... ou qu'ils ne pouvaient d'ailleurs... Dans une démocratie socialiste, le peuple devrait avoir d'avantage de pouvoir. Enfin, c'était l'idée, non ? Au lieu de ça, toute personne qui osait élever la voix pour critiquer risquait sa vie. Dans l'Armée Rouge, il y avait un dicton : Il faut plus de courage pour contredire son supérieur que pour attaquer l'ennemi.
Le fracas de l'artillerie fit sursauter le capitaine Aksonov. Là-bas, à Kobleve, l'enfer semblait se déchaîner. Se retournant vers ses hommes, il ne rencontra que des visages concentrés. Le sergent Darya Ieletcheva ne lui offrit qu'un pauvre sourire... guère plus rassurée que les simples soldats.
Ils avaient vu les retranchements occupés par les Allemands. Le feu roulant des pièces de 76mm de l'artillerie régimentaire pouvait faire illusion, mais Aksonov doutait qu'elles fassent plus qu'égratigner les défenses ennemies.
Les yeux fixés sur sa montre, Dimitri Ivanovitch Aksonov empoigna son lance fusée. Lorsque la grande aiguille rejoignit la petite sur le sept, il leva le bras pour tirer.
Les hommes quittèrent leurs trous individuels, ou les isbas transformés en fortins. Dans un grondement de chenilles piétinant la neige souillée, tanks et autos blindées s'ébranlèrent.
Dans le ciel passa un La-5 qui ouvrit le feu sur les positions fascistes avec ses canons de 20 mm. Face à ce déchaînement de puissance, les fusils qui claquèrent des deux côtés semblaient ridicules. Cependant, comme les pierres d'un muret proches étincelaient d'impacts, Aksonov s'accroupit derrière l'abri improvisé.
Là bas, des silhouettes - casques peints en blanc, enveloppés de ponchos découpés dans des draps - apparaissaient et disparaissaient dans le paysage de Nive. Les hommes autour de Dimitri avaient suivi son exemple, s'abritant et ripostant. L'échange dura quelques longues minutes, jusqu'à ce que les Allemands décrochent. Pas besoin de demander pourquoi, une vague humaine franchissait la route, menaçant de submerger le point défendu par les ennemis.
Entendant revenir le La-5, Aksonov le chercha machinalement du regard. L'avion piquait vers le sol, laissant derrière lui une longue traînée de fumée noire. Sa carrière s'acheva dans une puissante explosion et des débris enflammés.
Pas le temps de s'apitoyer, car la situation évoluait vite sur le champ de bataille. Un semi-chenillé portant la croix de fer germanique venait de débouler au milieu de la formation de soldats soviétiques. Ces derniers s'égayèrent en tous sens pour éviter les tirs de la mitrailleuse à l'avant. Les fascistes que transportent l'engin faisaient également feu, et ce fut un véritable carnage.
Cependant, un T-34 s'était immobilisé. Sa tourelle tourna. Un instant plus tard un obus frappa le flanc de l'engin. Il tressauta et s'immobilisa, vomissant flammes et fumées qui ne tardèrent à le transformer en torche... équipage compris.
Comme dans un jeu de surenchère, c''était à présent au tour du char soviétique d'être pris à partie. Comme tous les fantassins, Aksonov s'éloigna aussi vite qu'il le pouvait, pendant que l'artillerie antichar se déchaînait autour du blindé.
Le jeune capitaine trouva refuge dans une ferme presque intacte. Alors qu'il se dirigeait vers une porte latérale pour ressortir, il butta pratiquement sur un soldat. Il lui fallut un instant pour reconnaître la veste taillée dans un drap blanc et le calot comme des éléments d'une tenue de l'ennemi. L'Allemand, en face, était heureusement tout aussi surpris... Les réflexes jouèrent. A ce jeu, Dimitri Aksonov fut le plus rapide. Sa carabine claqua... explosant littéralement la cervelle de son vis-à-vis à bout portant.
Le reste de la bataille ne devait laisser que de vagues impressions dans sa mémoire. L'avancée fut ridicule et sans cesse compromise par des contre-attaques des germano-roumains. Aksonov - jumelles en main- passa l'essentiel de l'affrontement à diriger le tir de l'artillerie ou à se déplacer d'un abri à un autre.
Ce qui surnageait par-dessus tout, c'était le sentiment d'une grande solitude. Alors que des milliers d'hommes se trouvaient autour de lui, Aksonov n'apercevait que fugitivement des silhouettes dans ses jumelles, courant au milieu de ruines noyées de fumées. Dans ce champ de bataille compartimenté par les maisons éventrées, les amoncèlements d'épaves, il n'y avait rien à voir. Mais tout à entendre : bruits de chenilles dans les rues proches, claquement de fusils continuels, rafales d'armes automatiques, explosions en tout genre.
C'était comme si les hommes avaient disparu et que seules leurs armes continuaient à semer la mort.
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Dernière édition par Anaxagore le Dim Déc 31, 2017 10:48; édité 1 fois
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Sam Déc 30, 2017 18:47    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Citation:
Il n'y avait donc personne à l'état-major de la 51ème Armée qui ne comprenne que contourner Kobleve serait bien moins coûteux que de l'attaquer de front ?


Citation:
Les fascistes que transportent l'engin font également feu, et c'est un véritable carnage.


@+
Alain
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Finen



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MessagePosté le: Sam Déc 30, 2017 18:51    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

Le capitaine Dimitri Ivanovitch Aksonov avait envie de hurler. À l'échelon supérieur, personne ne se rendait compte que c'était juste un gâchis impardonnable d'hommes et de matériel ? ….
Dimitri n'attendait pas grand chose de son rapport. Ce n'était pas comme si les colonels écoutaient les capitaines... ou qu'ils le voulaient d'ailleurs... Dans une démocratie socialiste, le peuple devrait avoir d'avantage de pouvoir. …
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MessagePosté le: Sam Déc 30, 2017 19:47    Sujet du message: Répondre en citant

Concordance des temps.

-Première partie du texte au passé.
-Milieu au présent.
-Fin de nouveau au passé.

Est-ce voulu ?
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marc le bayon



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MessagePosté le: Sam Déc 30, 2017 23:07    Sujet du message: Répondre en citant

la BA-10 avait des chenilles a mettre qui entourait le jeux de roues.
Pas de dépose du train arrière.
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MessagePosté le: Dim Déc 31, 2017 00:01    Sujet du message: Répondre en citant

Je signale juste un s oublié a gâchis en début de texte.
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Dronne



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MessagePosté le: Dim Déc 31, 2017 00:46    Sujet du message: Répondre en citant

5 janvier 1943

Anaxagore a écrit:
un mélange de vétérans qui avaient réussi à s'échapper d'Odessa - comme Aksonov lui-même - et de jeunes conscrits


Anaxagore a écrit:
Une flamme apparut au bout de son canon, faisant ruer brutalement l'énorme engin comme il éructait tonnerre et fumée.
Excellent!

Anaxagore a écrit:
Leur rôle était de nettoyer les réduits défensifs que la première vague avait dépassés


Anaxagore a écrit:
Cependant, le moral seul ne suffisait pas pour remporter les batailles. Des/Les? mortiers accueillirent la vague humaine...




6 janvier 1943

Anaxagore a écrit:
Dimitri Ivanovitch Aksonov empoigna son lance fusée. Lorsque la grande aiguille rejoignit la petite sur le sept, il leva le bras pour tirer/et tira.



Anaxagore a écrit:
dans un grondement de chenilles piétinant la neige souillée, tanks et autos blindées s'ébranlèrent.



Anaxagore a écrit:
Là bas, des silhouettes - casques peints en blanc, enveloppés de ponchos découpés dans des draps-



Anaxagore a écrit:
Un semi-chenillé portant la Balkenkreuz




Meilleurs vœux!!!
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MessagePosté le: Dim Déc 31, 2017 10:28    Sujet du message: Répondre en citant

marc le bayon a écrit:
la BA-10 avait des chenilles a mettre qui entourait le jeux de roues.
Pas de dépose du train arrière.


Je l'avais compris, c'est le même système que sur le BT-7 (que j'ai déjà expliqué).

Et tout le monde ne sait pas que la Balkenkruz c'est la croix noire que l'on trouve toujours sur le matériel de guerre allemand.

Meilleurs vœux.
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MessagePosté le: Dim Déc 31, 2017 11:32    Sujet du message: Répondre en citant

Mais tu as tout à fait raison, il en était de même pour moi avant qu'on ne me l'apprenne. Wink
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MessagePosté le: Sam Jan 06, 2018 17:33    Sujet du message: Répondre en citant

Nuit du 6 au 7 janvier 1943

Aux dernières lueurs du jour, le silence s'est fait avec la soudaineté d'une lampe électrique dont on aurait basculé l'interrupteur. Dans l'obscurité, on n'entendait plus qu'un coup de feu de temps à autre. Les soldats soviétiques s'étaient repliées dans les ruines des isbas, seuls les démineurs travaillaient encore. Leur tâche n'était pas facile. Ils ne devaient pas seulement rechercher des mines classiques, mais aussi les pièges à c... que les Allemands adoraient laisser derrière eux. Un soldat avait perdu ses deux bras en voulant s'approprier une paire de bottes, pas plus tard que la veille. Un salaud avait fabriqué un traquenard avec du fil très fin et une grenade. Vêtements chauds, caisses de vivres, porte d'abris... c'était les cibles préférées des fascistes. Ils avaient la partie facile, les soldats soviétiques manquaient de tout... surtout maintenant avec tous les problèmes d'engorgement des routes. Les hommes avaient faim, froid... et peur. Par petits groupes, ils fouillaient les ruines à la recherche de quelque chose à voler par... Dimitri Aksonov pensait que ce n'était pas vraiment la faim qui motivait cette soif de pillage, mais surtout une sorte de vengeance, ou une manière de tromper le désœuvrement.
Le petit PC du capitaine était un simple trou bâché par une toile de tente recouverte de terre et entouré de sac de sable. Dimitri se laissa tomber sur le bac flanc comme une masse. Il faisait trop froid pour ôter ses vêtements et se laver. Il se sentait sale, mais n'y pouvait rien.
Sur le point d'éteindre la lampe à pétrole qui baignait le réduit, il fut interrompit par le bruit de crécelle qui s'élevait du téléphone de campagne.
Il décrocha.
- Capitaine Aksonov !
- Camarade Aksonov, ici le colonel Poulounine depuis le QG du général Batov.
- Mon colonel ? Que puis-je pour vous ?
- Je vous signale un changement de plan. L'assaut de demain est annulé.
Il eut un silence.
- Capitaine ?
- Euh... veuillez m'excuser, j'ai été surpris. Puis-je vous demander les raisons de ce changement de plan, camarade colonel ?
- Vous n'avez pas été le seul à protester contre les assauts coûteux des deux derniers jours, et leur manque de résultat. Le général Batov a décidé de suspendre les assauts le temps de réfléchir à une nouvelle tactique. Je vous souhaite une bonne nuit, camarade.
- Bonne nuit camarade colonel.
Aksonov entendit raccrocher et fit de même, les yeux dans le vague il resta immobile plusieurs minutes. C'était fini. Enfin pour cette fois... jusqu'à la prochaine.
Il se secoua, ramassa ses bottes qu'il entreprit de rechausser. Ce n'était pas le moment de se reposer, il fallait prévenir ses subordonnés.

7 janvier 1943

- J'aimerais tellement entendre un oiseau.
Darya Ieletcheva jeta un regard à sa voisine. Une jeune fille de seulement seize ans, portant le brassard des brancardiers. Si frêle qu'on se demandait comment elle pouvait soulever un homme adulte. Marissa Poliakov avait un regard si bleu et innocent que le sergent Ieletcheva eut mal à l'intérieur, là où il restait un peu de la jeune fille qui avait vécu au kolkhoze de Nove avant... l'enfer. Combien de temps la guerre mettrait-elle à délaver cette innocence ? Combien de jours avant que cette petite devienne dure comme la pierre, comme elle ?
- C'est comme si l'artillerie avait sarclé le sol jusqu'à la roche. Tout a été retourné, même les oiseaux sont partis. Vous pensez que les oiseaux vont revenir lorsque les fascistes seront partis, camarade sergent ?
- Je ne sais pas, camarade.
Ostensiblement, Darya chaussa ses jumelles pour regarder vers les lignes allemandes.
Le silence était presque total. Il y a une heure, une brève fusillade avait éclaté. Une de leurs patrouilles qui s'était avancé jusqu'au bois avait rencontré un équivalent ennemi. Depuis... rien !
Qu'est-ce qu'il y a de pire dans la guerre ? La bataille ? Non... pas le temps d'avoir peur... pas le temps de penser. L'adrénaline court dans vos veines, votre cœur frappe à grand coup. Vous n'avez pas le temps, vous n'avez plus que les réflexes et l'obsession de survivre. Lorsque la nuit venait, épuisé vous dormez d'un sommeil lourd... parfois des cauchemars... des visages qui dansent... des ennemis... des amis... des gens vus l'espace d'un instant au bout d'un fusil... ou ceux que vous ne reverrez plus. Une grande ronde avec parfois le pire... les souvenirs d'avant qui reviennent et mettent des larmes dans des yeux qui n'en connaissaient plus.
Mais heureusement, c'était rare. Le corps et l'esprit était si épuisés que l'on s'endormait en un instant.
Tout ça c'était supportable... l'habitude vous comprenez...
Ce qui était insupportable, c'était ces moments où on ne se battait pas. Où on attendait, sans avoir rien à faire d'autre qu'attendre. L'esprit bat la campagne, il se souvient... alors tout revient et là c'était dur, vraiment dur.
Surtout quand, à côté de vous, il y a un jeune qui vient juste d'arriver. Encore plein de ferveur patriotique, qui croit encore à ces conneries, qui parle encore de sa vie d'avant... et qui veut que vous parliez avec lui. Mais les vétérans ne parlent qu'entre eux. Ils ont vu tant de ces jeunes mourir, qu'ils ne veulent plus les regarder, plus leur parler... parce que ça fait mal. Et que ça fait encore plus mal quand ils meurent ! Il ne faut pas qu'ils deviennent des personnes... d'autres visages qui dansent dans les cauchemars... Il faut qu'ils restent des ombres au loin... dans la grisaille de ce quotidien de fer, de feu et de sang...
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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Imberator



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MessagePosté le: Sam Jan 06, 2018 17:57    Sujet du message: Répondre en citant

Toujours aussi agréable. On sent la patte de l'écrivain.
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Point ne feras de machine à l'esprit de l'homme semblable !
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Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 9994

MessagePosté le: Sam Jan 06, 2018 17:58    Sujet du message: Répondre en citant

Merci.
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