Fantasque Time Line Index du Forum Fantasque Time Line
1940 - La France continue la guerre
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Blindés en AFN
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> Suivi de la chrono
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13715
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mar Juin 10, 2008 08:32    Sujet du message: Répondre en citant

Cornelis a écrit:
Mes réflexes de prof d'histoire se réveillent : 4 août, l'abolition des privilèges en France, pas 4 septembre !


Ah, oui, le 4 septembre c'est la République modèle 1870. Nos lecteurs avaient rectifié d'eux-mêmes...

Les Français ont une drôle de maladie, avec les dates... On a ainsi vu un politique anti-gaulliste de gauche s'insurger en 1958 "Au nom du 4 septembre, pour que le 13 mai ne soit pas un 2 décembre..." (je caricature à peine).
On finit par s'emmêler les pieds... Rolling Eyes
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Fantasque



Inscrit le: 20 Oct 2006
Messages: 1336
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mar Juin 10, 2008 08:34    Sujet du message: Répondre en citant

Je pense que les militaires, à défaut d'être en retard d'une guerre peuvent être en retard d'un mois...

beau travail de Menon-Marec, mais je pense que le décret qu'il imagine prendre un peu plus de temps. je dirai 20 septembre au mieux.

Pour la grenade Brandt, elle sera produite aux Etats-unis et dans sa forme grenade AT pour fusil et pour le futur lance-roquette (le Bazooka).

En ce qui concerne l'artillerie AT, d'une part la formation des servants de 75 est une évidence. l'obus AP de 75 est bien capable de percer un Mk-4. On aura, sans doute dès la fin du printemps 41 les obus Brandt sous-calibrés pour les 75 mod-97.
En attendant la production des 47/53 (la chaîne américaine démarrant sans doute avant une possible chaîne canadienne) on utilisera le 37-mm US qui vaut à peu près le 25-mm français.

Il est possible que les ingénieurs de chez Brandt, qui avaient produit un obus sous-calibré pour le 47-mm et pour le 25-mm sortent un projectile de ce type pour le 37-mm US, améliorant ses performaces jusqu'à 500-700m (pas au-delà, l'obus est trop léger et perd sa vitesse trop vite).

F
_________________
Fantasque
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8936
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Mar Juin 10, 2008 09:01    Sujet du message: Répondre en citant

Pour la grenade Brandt, ne pas hésiter à utiliser le moteur de recherche du site, qui, s'il n'est pas performant, n'en donne pas moins les résultats :
- annexe 41-5-2
- chrono du 28 mars 42
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Menon-Marec



Inscrit le: 27 Mai 2008
Messages: 225
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mar Juin 10, 2008 09:15    Sujet du message: Delestraint et autres Répondre en citant

) J'suis un p'tit nouveau. J'avais même pas vu que le site avait un moteur de recherche.
2) Je pense que les évènements se traduiront très vite - dès septembre 40, selon le modèle de "l'hécatombe des généraux" décidée par Joffre après la Marne - par un abaissement brutal des limites d'âge et, conséquemment, des promotions accélérées pour les méritants - avec des dérogations individuelles pour ceux qui sont restés "aussi jeunes que leur enthousiasme", suivant le mot de Mac Arthur, comme Doumenc (j'y reviens). De Gaulle n'est pas du genre à tergiverser et il ne perd certainement pas de temps pour "nettoyer l'étable à ganaches".
Amts, comme l'on écrit à l'AFP.
M-M.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Fantasque



Inscrit le: 20 Oct 2006
Messages: 1336
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mar Juin 10, 2008 11:00    Sujet du message: Répondre en citant

Sur le principe d'un renouvellement important des cadres, il n'y a aucun désaccord. Toutes les personnes qui ont regardé le scénario - y compris des histories militaires et des militaires historiens - disent que l'évacuation vers l'AFN ne peup pas ne pas provoquer un traumatisme majeur.

dans le même temps, De Gaulle devra composer avec Noguès, au moins au départ. Noguès est une personnalité éminente, dont la combativité ne fait aucun doute au début de juin 1940. Mais c'est aussi un homme de tradition (du moins dans le cadre de l'Armée d'Afrique).

Une "tabula rasa" n'est donc pas réaliste à très court terme. Ceci étant, entre septembre 40 et fin 41 (avec les combats de Grèce) il y aura beaucoup de changements.

Sur Delestraint, il faut rappeler que s'il n'est que Général de Brigade en 40, il est aussi - et c'est un point essentiel dans le contexte - considéré comme l'héritier du général Estienne, le "père" des chars.
Sa nomination comme inspecteur de l'ABC se comprend de ce point de vue. Delestraint est à la fois un homme énergique (en dépit de son age) et un bon organisateur (ce qui dans le contexte est essentiel).

F
_________________
Fantasque
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Martel



Inscrit le: 17 Aoû 2007
Messages: 262
Localisation: Paris, France

MessagePosté le: Mar Juin 10, 2008 13:28    Sujet du message: Et un coup de balai à la gare de limoges... Répondre en citant

Bonjour,

Cf la discussion de janvier 1941 entre De Gaulle et Reynaud sur les gares du fin fond de l'algérie encombrées par les officiers mis " de côté" par analogie à la purge de Joffre de 1914.

Idem fin 1941 lors de la disparition de Huntzinger, ou il fait allusion aux changements dans le personnel militaire et le "tout pour l'avant"....


Si quelqu'un veut se lancer dans la liste des généraux de Mai 1940 recyclables...en FTL... cf la liste des généraux de l'ODB sur le site ATF.

cdlt

Martel
_________________
"Enfin le cardinal a terminé son sort.
Français, que dirons nous de ce grand personnage ?
Il a fait la paix, il est mort :
Il ne pouvait pour nous rien faire davantage. "
Epithaphe anonyme du Cardinal de Mazarin.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Fantasque



Inscrit le: 20 Oct 2006
Messages: 1336
Localisation: Paris

MessagePosté le: Lun Juin 16, 2008 10:05    Sujet du message: Automitrailleuses de 40 à 43 Répondre en citant

Je reviens sur la question des automitrailleuses.

Outre la Chevrolet-Thornton évoquée, une solution d’urgence dans l’automne 40 est le « Dodge-Tanake » historique (10 exemplaires fabriqués au Levant en 40/41), utilisant le châssis du camion 1,5-t Dodge. Le véhicule est une improvisation, mais il peut recevoir le 37-mm court et 2 à 3 FM 24/29.

Une petite série peut être lancée en Algérie (en utilisant les moyens industriels locaux) mais aussi au Levant, pour renforcer en particulier les troupes françaises allant combattre en AOI. Les moyens industriels du Levant ont été suffisants historiquement pour le projet, et l’on peut penser que Mittelhauser donnera rapidement l’ordre de construire localement entre 25 et 40 véhicules.
Estimons à 100 - 150 le nombre de ces improvisations (en additionant les véhicules construits à Alger), pouvant être livrées d’octobre 40 à janvier 41. Outre les unités en AOI, ces véhicules devraient servir à l’entraînement mais aussi aux taches de sécurité en AFN et dans les territoires anciennement italiens conquis. Le « Dodge-Tanake » devrait connaître une deuxième heure de gloire, après l’engagement en AOI, dans les opérations en Irak contre le coup de force de Rashid Ali. Il est probable que les colonnes françaises qui viendront briser l’encerclement de la base de Habannyah seront équipées de ce véhicule.

La filière Sud-Africaine.

La Marmont-Herrington qui sera commandée par la France sera presque certainement la Mk.3, qui historiquement a été étudiée et réalisée entre fin 40 et mai 41 (pour les premières livraisons). Le véhicule est construit par les South African Railways et la société ISCOR (métallurgie sud-africaine).
Il est très probable que la demande française aboutira au démarrage de l’étude dès septembre 40 (au lieu de décembre) avec des livraisons en mars 41. Compte tenu des délais de livraison de l’armement principal (le fusil anti-char Boys de 0.55-in) il est possible que les Mk.3 destinées aux forces françaises (qui seront historiquement des Mk.3 FF mais où FF signifiera « Fighting France » et non « Free French ») recevront 1 x 12,7-mm Browning comme armement principal, avec 1 x 7,62-mm en armement secondaire.
Des Mk.2 devraient être livrées dès fin 40 comme véhicules d’entraînement et de sécurité.

Moins puissantes que les Chevrolet-Thornton, les Marmont-Herrington Mk.3 iront dans les « Groupes de reconnaissance rapprochée » puis « Groupes de reconnaissance et de sécurité » des GRDI et seront considérées comme des AML. Outre les GRDI, des GRS autonomes devraient être constitués à l’hiver 40/41 pour assurer la sécurité de certaines installations importantes conte de possibles attaques aéroportées ennemies. À partir de fin 41, les Marmont-Herrington devraient arriver au Levant, remplaçant les « Dodge-Tanake » pour les missions de sécurité et de patrouille. Il est cependant peu probable que suffisamment de véhicules aient été livrés pour que les unités en Indochine puissent être rééquipées.
Le véhicule étant relativement spacieux (ce qui avec sa solidité et sa fiabilité est un de ses rares atouts) on peut penser que certains seront désarmés pour devenir des véhicules de commandement (en attendant de disposer d’assez de M3 White). Les Marmont devraient jouer un rôle important dans l’entraînement des forces Belges stationnées en AFN (et ces véhicules devraient être des Mk.3 BA ou « Belgian Army »). Il est possible que l’équivalent d’un GRDI soit formé à partir des cavaliers Belges en AFN.

Début 1942, des Marmont-Herrington Mk.4 devraient être livrées, avec un armement comprenant soit un 37-mm M6 type US et 2 mitrailleuses, soit un canon de 25-mm type français (mais construit aux Etats-Unis) et 2 mitrailleuses. Ces véhicules sont moins performants que les Humber, mais constituent cependant une amélioration notable par rapport à la Mk.3. Ils devraient être utilisés pour l’entraînement en AFN, mais aussi pour des missions de patrouille dans les îles du Dodécanèse et à Rhodes. Les unités Belges recevront aussi ce matériel, qui connaîtra donc les variantes Mk4 FF1 (37-mm), FF2 (25-mm) et BA (37-mm).

La filière américaine.

L’industrie américaine sera quant à elle approchée dès le début de 1941, soit historiquement avant que les Britanniques ne s’intéressent au projet Chevrolet T17 et T17E1. Il est probable que Chevrolet sera contactée en même temps que Ford mais réagira plus vite. Le premier projet de Chevrolet ne devrait pas être très différent du Staghound historique, et devrait être rejeté par les militaires français comme manquant de mobilité hors route et trop lourd. La cavalerie française recevant des Humber à partir de la fin du printemps 41, il y a moins d’urgence qu’historiquement quand les Britanniques, ayant perdu une bonne partie de leurs véhicules en Grèce et dans le désert, se sont prononcés en faveur du Staghound.

Chevrolet va donc revoir sa copie sans doute après communication des plans de la Panhard 178 et du prototype 201 et peut-être de la Gendron-Poniatowsky aussi connue comme Gendron-Somua et produire un châssis 6x6, le T19. Le choix d’un châssis 6x6, qui a été celui des ingénieurs américains, pourrait être aussi influencé par la Gendron-Poniatowsky, un modèle rejeté car n’ayant un équipage que de 2 hommes, mais dont les qualités en tout terrain étaient considérées comme équivalentes à celle du char R35. La production d’un engin dérivé de la Panhard 201 me semble poser de gros problèmes compte tenu des délais. La mise au point de la 201 n’était pas faite, même si les premiers essais avaient été encourageants.
On peut penser que le prototype sera sérieusement testé au Maroc entre septembre et décembre 1940. Cependant, la tourelle oscillante monoplace armée d’un canon de 25-mm ne plaisait pas à la Cavalerie qui voulait absolument 2 hommes en tourelle. Le dispositif hydraulique de relevage des roues va apparaître comme trop complexe aux ingénieurs américains pour déboucher rapidement. Il ne fait aucun doute qu’un véhicule 8x8 dérivé du prototype 201 sera l’horizon de réflexion de la Cavalerie, mais il ne devrait pas déboucher avant la fin de la guerre.
Le fait que Chevrolet spontanément se soit orienté vers un 6x6 (Ford a fait un 6x4) indique une bonne possibilité de communication avec les ingénieurs français. La suspension devrait être plus évoluée que sur les prototypes US de la période (roues indépendantes) compte tenu des progrès que les français avaient réalisés entre 1935 et 1940 dans ce domaine (voir Laffly).

Compte tenu du fait que le T17E1 n’est pas en production, le T19 devrait apparaître début 42, et rapidement montrer ses qualités, supérieures à celles du T22 de chez Ford. En raison de nouvelles demandes des Français, le T19 devrait évoluer vers ce qui fut historiquement le T28 dans le cours du printemps 42. L’un des principaux changements imposés par les demandes françaises sera l’adoption du canon de 47-mm et un poste de conduite inversée.
Il faut noter que l’influence française devrait éviter la confusion importante qui régna historiquement dans le programme américain, et qui fut le résultat de la combinaison de l’influence Britannique (avec un concept très différent de celui de l’US Army, plus une expérience spécifique du désert) avec la lutte d’influence du Tank Destroyer Corps. Les ingénieurs français étant en 41 certainement parmi ceux qui étaient les plus avancés dans la conception de blindés à roues, et le concept de l’usage de la Cavalerie plus proche en France de celui des forces américaines (où, plus exactement, ces dernières étant encore sensibles au tropisme français datant de17/18), on devrait avoir un développement plus harmonieux.

Le véhicule de Chevrolet devrait donc être finalisé à l’été 42 sous le nom d’Engin Blindé de Reconnaissance, et entrer en production début 43, rapidement suivi par sa variant anti-char, avec canon de 57-mm, destinée à remplacer les AEC, puissantes mais lourdes. L’obusier US de 76-mm permet de développer un véhicule d’appui-feu, qui vient renforcer et non remplacer les porte-mortiers. Il est probable que ce véhicule sera aussi adopté par l’US Army (où il remplacera le M8 historique). Ce véhicule ayant de bien meilleures qualités dynamiques que le T22/M8 historique (en particulier en tout terrain), et recevant un armement plus efficace, il est possible qu’il évite à l’US Army de se dégoûter des blindés à roues en 44/45.

À l’été 43, normalement, la Cavalerie française devrait disposer de 3 véhicules sur une base mécanique identique, l’automitrailleuse Chevrolet (canon de 47-mm et équipage de 4) ou EBR F1 mod42, le véhicule anti-char (canon de 57-mm et équipage de 3) ou EBR -AT F2 mod 42, et le véhicule d’appui-feu (obusier de 75-mm US et équipage de 3) ou EBR -AF F3 mod 43.
Les AEC, réarmées avec le 75-mm Britannique (lui-même dérivé du 6-pdr) seront conservées, mais remplaceront avantageusement les AU-75 mod41 pour le tir direct d’appui. Les AU-75 Mod 41/42 armés du TAZ-39 seront conservés comme artillerie automotrice, en raison de leur portée.
Les GRDI et GRCA devront être repensés début 43 à la fois pour tenir compte des combats en Sicile (et en Italie début 43) et intégrer des matériels bien plus performants (on rappelle ici que l’obus APDS 47/25 qui devrait logiquement entrer en service début 44 devrait percer 102-mm de blindage à 500 et 35°).

Les forces Belges et Yougoslaves devraient très probablement adopter ce matériel, mais les forces Grecques, équipées à la britannique, devraient rester fidèles au couple Humber/AEC.

Ce véhicule franco-américain sera remplacé en 1950-52 par l’EBR que nous connaissons (avec la dualité des tourelles permettant de concevoir ici aussi un véhicule anti-char). Fin des années cinquante, les anciennes EBR mod42, qui seront soit en réserve soit dans les forces armées de nombreux pays nouvellement indépendants, pourraient facilement être valorisées par le montage du canon de 90-mm « basse pression » type F1 qui équipe l’AML (un montage de ce type fut fait sur une M8).
_________________
Fantasque
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8936
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Lun Juin 16, 2008 10:25    Sujet du message: Répondre en citant

La aussi, un volontaire pour intégrer ces modifs Garde à vous
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Fantasque



Inscrit le: 20 Oct 2006
Messages: 1336
Localisation: Paris

MessagePosté le: Jeu Juin 19, 2008 10:37    Sujet du message: Doctrine, matériels et débats franco-américains Répondre en citant

RÉFLEXION SUR L’ÉVOLUTION POSSIBLE DE LA DOCTRINE D’EMPLOI DES FORCES BLINDÉES (CUIRASSÉES) DANS LE CADRE DE L’INTERACTION ENTRE LES FORCES FRANÇAISES ET AMÉRICAINES.

L’évolution de la doctrine d’emploi des forces blindées et cuirassées à partir de l’été 1940 va mettre en évidence à la fois le processus de dissémination des leçons tactiques de la « Campagne de France » et les interactions avec le « Armoured Corps » américain, créé le 10 juillet 1940. Ces interactions sont importantes pour plusieurs raisons. Il y a en premier lieu la dépendance technique et matérielle de l’armée française vis-à-vis de l’industrie américaine (et donc du bon vouloir des autorités militaires). On doit tenir compte de la tradition d’une influence française au sein de l’armée américaine (Patton avait commandé une unité de chars en France en 17-18 et il avait subi l’influence du Général Etienne). Enfin, il y a le fait que l’expérience opérationnelle des forces françaises est plus importante que celles des forces britanniques dans ce domaine. L’ouverture des centres d’entraînement français aux officiers américains est une décision logique et inévitable de la part des autorités françaises. C’est l’un des meilleurs leviers pour créer un groupe de pression favorable aux intérêts de la France au sein des décideurs politico-militaires américains.
L’interaction entre les débats américains (virulents) ouverts par les succès des unités de chars lors des manoeuvres de Louisiane au printemps 40 et les débats français devrait donc être très sensible.

LES LEÇONS DE 1940

Du côté français, trois éléments ont émergé en juillet/août 1940. Le premier, le plus dominant, est que la force cuirassée doit être au cœur de la guerre moderne. Ceux qui ont lu « L’Armée de Métier » et surtout ceux qui ne l’ont pas lu vont chanter les louanges du Chef qui avait prévu ce qui est arrivé. Comme toujours, il faut craindre deux choses, le zèle des néophytes et, pire encore, celui des nouveaux convertis.
Le second élément, mais qui n’est vraiment clair que pour De Gaulle, Delestraint (présent lors de la manœuvre à Montcornet) et quelques officiers qui ont participé aux principales actions, c’est que les chars sans infanterie ni artillerie de soutien sont rapidement bloqués. Il faut noter que De Gaulle l’a explicitement écrit. Les unités cuirassées doivent donc être des unités interarmes, mais où les autres armes bénéficient du même degré de mobilité et de protection que les chars. Il faut ici souligner que les blindés sont, en France, pensés par des officiers venant de l’artillerie (Estienne) ou de l’infanterie (De Gaulle, Delestraint). La notion e coopération interarmes est présente, même et y compris chez les plus ardents défenseurs d’une force blindée indépendante. Estienne a été l’initiateur de très nombreux projets de chars de soutien (artillerie, Génie) et il voulait un transport de troupes (un VTT). Si, pour tenter de vaincre les réticences de ses chefs immédiats le Colonel De Gaulle fait manœuvrer ses chars comme une force indépendante, il sait pertinemment (et il l’écrit encore en janvier 40) que les chars doivent être accompagnés par des véhicules blindés de soutien. On doit reconnaître que les services techniques de l’Armée en sont conscients, qui ne ménagent pas leurs efforts pour développer un canon d’assaut (le SAU-40 venant après de très nombreux prototypes), des chars du Génie (souvent sur base FT-17) et un VTT (la chenillette Lorraine). On ne peut donc pas parler ici de révolution conceptuelle mais de mise en cohérence des éléments existant avant-guerre dans le cadre d’une démarche doctrinale enfin unifiée. C’est une grande différence avec l’Armée Britannique et – on le verra – avec les débuts du « Armoured Corps » américain.
Le troisième élément est que des canons anti-chars puissants et mobiles sont susceptibles, s’ils sont employés en masse et de manière agressive, de casser une attaque blindée qui n’aurait pas le soutien nécessaire. Les 88-mm Allemands ont certainement laissé une impression durable. Leur neutralisation sera l’un des objectifs à atteindre pour assurer le succès d’une attaque. Inversement, les 47-mm mobiles français ont démontré leur utilité (et le score final des BACA en FTL doit être assez impressionnant compte tenu des succès en OTL). Ce n’est pas une surprise pour les Allemands qui ont pensé le « Panzerjaeger » dès 1939. C’est un élément important dans le contexte psychologique des Alliés à l’été 40.

Cet élément particulier va être l’objet de débats franco-américains importants. Déjà, lors des manœuvres de Louisiane en 1940, les pertes des attaquants blindés avaient été jugées lourdes. En fait, la domination des « cavaliers » dans le processus de l’émergence de l’arme blindée aux Etats-Unis (Chaffee et Patton) se traduit par l’accent mis sur la manœuvre d’exploitation. Or, la « BlitzKrieg » pose le problème de comment stopper les chars. Comme les cavaliers se désintéressent en partie de la question ce sont les artilleurs, menés par le Chef des Forces terrestres américain Lesley McNair qui vont mettre en avant l’importance d’une artillerie mobile. Si les deux premières DB US sont activées au 15 juillet 1940 (de manière purement symbolique car elles sont loin d’avoir le matériel nécessaire) la pression sera forte pour créer une nouvelle arme, le « Tank-destroyer Command ». Les manœuvres des Carolines au printemps 1941 aboutiront donc à l’émergence du TDC. Le départ de Chaffee (pour raison de santé) aboutira à la nomination d’un artilleur, le Gen. Jacob Devers à la tête des forces blindées au 1er août 1941.

L’impact des leçons de la campagne de France et du débat doctrinal français sera ainsi ambivalent. Si les responsables français insistent sur la nécessité de grandes unités blindées et sur ce point comblent les vœux de Chaffee et Patton, ils sont en désaccord avec la mentalité « cavalerie » de Chaffee et Patton, car ils ont eux-mêmes constaté que sans des appuis conséquents les chars finissent par être victimes des anti-chars. L’expérience des BACA de juin 40 va renforcer le point de vue des artilleurs américains, et susciter une grande effervescence pour trouver des véhicules identiques au Laffly W15 TCC chasseur de chars. Cependant, sur ce point, les militaires français voient plus loin que leurs collègues américains. S’ils cherchent, bien entendu, tous les moyens pour motoriser le 47/53 AT ils savent aussi que des véhicules faiblement blindés sont à terme vulnérables dès que l’ennemi aura pris la mesure de la menace qu’ils représentent.
La réflexion sur la neutralisation des armes AT allemandes, et en particulier du redoutable 88-mm, qui sera menée du côté français va susciter le développement de mortiers automoteurs d’appui, qui sont potentiellement capables d’incapaciter des armes AT non protégées par des tirs de saturation. Il a déjà été expliqué que le mortier de 120-mm représente l’arme d’appui tactique « ultime », mais qu’à court terme un mortier de 81-mm automoteur représente une réponse satisfaisante. Le 81-mm tire le projectile léger de 3,25kg à 2850m ce qui est suffisant pour engager les 88-mm opérant en tir direct contre les chars. La faiblesse du projectile léger doit être compensée par la cadence de tir. Une batterie à 2 sections (2 x 4 mortiers), avec des servants maintenant une cadence de 20 coups par minute, est donc capable d’envoyer 160 projectiles en une minute. Si on accepte une zone CEP (50% des projectiles) de 65 x 14m soit 910 m2 et en admettant qu’un projectile est incapacitant dans un rayon de 4m (soit environ 50m2), il faut 2 mortiers pour saturer une zone de 65 x 14m. Une batterie à 8 pièces peut donc saturer 4 zones de ce type en une minute, ce qui est suffisant pour réduire au silence une batterie de 88-mm opérant à découvert. On comprend pourquoi le commandement français fera pression sur les industriels américains pour obtenir un véhicule tout-terrain porte mortier au plus vite.
Comme on peut penser que l’adversaire tiendra à terme le même raisonnement, il convient de préparer des armes AT mobiles ET protégées. La Canon d’assaut, initialement prévu pour appuyer les chars face à des fortifications, et armé d’un 75-mm mod97 (et non du 75-mm court des chars B1bis) se révèle une réponse adéquate car il fournit sous un blindage équivalent au char une arme plus puissante mais mobile, susceptible de tirer à la fois un obus He puissant et létal, et une munition AP très efficace contre les chars de la période, avec possibilité de valorisation par emploi de la munition Brandt sous-calibrée. Comme il s’agit d’un matériel d’appui, il n’est pas question de le séparer des chars. Ces engins seront montés par des équipages venant de l’artillerie mais dépendant de l’Arme Blindée-Cavalerie nouvellement créée.

Il reste une leçon tactique importante, mais qui n’est pas spécifique aux blindés, c’est celle de l’importance des transmissions radio. Les Français seront très conscients de leurs faiblesses en ce point. Ils trouveront une écoute attentive du côté américain où, historiquement, le développement des transmissions radio fut poussé par le Armoured Corps, qui obtint des producteurs de matériels civils des postes en modulation de fréquence (ne présentant pas les problèmes d’interférences des postes en modulation d’amplitude) dès juin 41.
Il faut s’attendre à un développement très proche de modèle historique, car les capacités industrielles existent (chez RCA, Bell et General Electric) et le besoin sera très clairement identifié.
Cependant, il est possible que l’influence française induise une évolution par rapport au schéma OTL. En mai et juin 1940 l’artillerie Française a ciblé des PC Allemands sur la base de la détection goniométrique (bataille de Gembloux en particulier). C’est d’ailleurs ce qui donna l’idée aux Soviétiques d’incorporer cette tactique dans leur manuel, même si OTL ils n’eurent pas les moyens de la mettre en œuvre faute et des appareils de détection et surtout d’un nombre suffisant de canons A19 de 122-mm. Il est donc probable que le commandement français demandera aux producteurs américains des postes à capacité de changement de fréquence (certains postes avaient 120 canaux pré-programmés). Par ailleurs, les transmissions radio seront décentrées par rapport aux PC (ne serait que de 300 à 400m) pour éviter une trop grande vulnérabilité aux tirs d’artillerie.
Le fait que l’Armée Allemande, qui avait souffert de cette tactique en mai-juin 40 ne l’ait pas reprise à son compte est surprenant, et sans doute lié à l’absence de pièces susceptibles de jouer ce rôle (les obusiers de 105-mm et de 150-mm ont des portées assez faibles, de 11000 à 12000m). Il ne semble pas, par la suite que les Britanniques ait procédé systématiquement à ce type de tir d’interdiction anti-PC. Les Soviétiques ne l’ont pratiqué historiquement qu’à Yelna en juillet-août 41, faute de canons à longue portée. Les 14 000m de portée du TAZ-39 en font un candidat possible. La meilleure arme étant cependant le 155 GPF (acquis auprès des américains sous le nom de « Long Tom »). Sa portée de 22000m en fait l’arme idéale pour des tirs d’interdiction de commandement.
Compte tenu de la très grande dépendance des PzDiv par rapport aux moyens radios, il est raisonnable de supposer qu’au moins 1 groupe de 75-mm divisionnaire des DCuir françaises aura pour tâche de collaborer avec un groupe « spécial » des transmissions afin de neutraliser le commandement tactique adverse, et que les CA pourraient se voir confier un régiment d’artillerie lourde avec des 155-mm GPF pour la même fonction. Ceci devrait être aussi un argument de la part des Français pour pousser les Américains à réaliser précocement le 155 GPF automoteur (le T83/M40 qui historiquement n’apparut sur le front qu’en janvier 45) ainsi que des postes de radio transmettant en « bouffées » (burst transmission) de manière à limiter le risque de repérage et de ciblage.

LE DÉBAT FRANCO-AMÉRICAIN

On voit, durant l’hiver 40/41, se préciser les termes du débat franco-américain. Les responsables du Armoured Corps penchent pour un équipement centré sur des chars légers et rapides (les futurs M3 légers) avec une adaptation du B1bis français (le M3 moyen) comme char d’appui et de rupture. Les Français, s’ils acceptent le char léger comme engin intérimaire (ils peuvent difficilement faire autrement), considèrent dès fin 40 que le futur M3 (léger) est trop peu blindé et pas assez armé. Le S40/Sav-41 qui va entrer en production à Savannah représente lui-même un char intérimaire et l’objectif est un équivalent du G1. Il est certain que la circulation des caractéristiques techniques et du futur SAV-41 et du G1 vont faire réfléchir les responsables américains. Le projet Franco-Canadien du RAM/SAV-42 sur base de M3 (moyen) représente certainement une évolution logique.

Le M4 (Sherman) devrait donc émerger un peu plus vite que prévu (Le M3 « Grant » ne peut cependant pas être supprimé sous peine de complètement perturber la montée en puissance industrielle chez Baldwin), mais va conserver au départ son canon de 75-mm à relativement faible vitesse initiale, car la fonction du char n’est pas de combattre d’autres chars, du moins pour Chaffee et Patton. Les Français ne transigeront pas sur la nécessité d’avoir une arme AT puissante comme armement du char, et imposeront le 47/53 avant de passer au 6-Pdr Britannique, puis à la version pour char du 75-mm TAZ 39.
Le projet de char lourd développé par les Américains (le M6) va intéresser l’EM Français. Ce projet représente une possibilité de disposer d’un engin blindé ayant les mêmes caractéristiques d’invulnérabilité que le B1Bis. Mais, il deviendra rapidement évident que le M6 va atteindre un tel poids et une telle taille que son déploiement sur le terrain risque de soulever des problèmes majeurs (ponts, largeur des routes…) et ce sans même évoquer son impact sur les capacités de transport. Le M6 ne devrait donc pas plus déboucher en FTL qu’il ne le fit OTL.

Le débat sur les chasseurs de chars sera tout aussi virulent. Si les Français n’abandonnent pas le concept du véhicule léger, rapide et bien armé (et ils développent une variante de la Chevrolet-Thornton qui correspond à concept) ils voudront qu’il soit épaulé par un engin bien mieux protégé, quitte à perdre la tourelle à grande visibilité (car ouverte). Les projets américains sembleront potentiellement très vulnérables aux tirs de suppression de l’artillerie adverse. Ils ne peuvent se substituer aux engins prévus par les Français, mais ils offrent des capacités complémentaires (vitesse de réaction grâce à la tourelle, bonne visibilité de l’environnement tactique). Les Français ne dédaigneront pas le M11 (de Buick, précurseur du M18 historique) et les M10 et M36 dérivés des Sherman, mais ils les intègreront à des unités où seront aussi présents les engins de type « casemate ». Le M11 (ou CCL Mod-42) sera le successeur des AUAC sur châssis semi-chenillés (avec 47 puis 57-mm) qui eux-mêmes sont les successeurs des 47-mm sur Dodge et du Chervrolet-Thornton spécialisé, remplaçant du fameux Laffly ACC de 47-mm voulu par le Général Keller, et qui s’illustra dans les BACA de 1940.
L’idée d’un corps spécialisé de chasseurs de chars sera rejetée pour des raisons doctrinales. Soit les CC sont de l’artillerie mobile, et ils dépendent de l’artillerie (avec peut-être renaissance du concept « d’artillerie d’assaut » comme dans la 1ère Guerre Mondiale) soit ils sont des véhicules d’appui des blindés et doivent être intégrés aux forces cuirassées.
Le fait que le SAV-AU-41, lui-même descendant direct de l’automoteur SOMUA testé l’hiver 39/40 présente les mêmes caractéristiques que le futur char moyen va pousser à son intégration dans les unités blindées. On retrouvera la même logique avec le SAV-AU-42, cousin germain (sic) du SAV-42 « Bélier ».

Les combats de Grèce (ceux de Corse sont trop limités à cet égard) vont renforcer les leçons de 1940. Les chasseurs de chars légers et peu protégés sont d’excellents instruments de défense mobile, en particulier lors de « batailles de rencontre » (meeting engagement). Ils ne peuvent appuyer les chars à l’offensive. Ces derniers, si ils ne sont pas appuyés de manière adéquate par de l’artillerie mobile et de l’infanterie mécanisée, deviennent très vulnérables (et les franco-britanniques ont beaucoup souffert chaque fois qu’ils sont passés à l’offensive).
La nomination de Devers à la tête du Armoured Corps devrait donc en un sens combler Delestraint en signifiant une évolution vers un concept de combinaison des armes. Même Patton devra admettre que les appuis sont essentiels.
Il est probable que les manœuvres du printemps 41 aux Etats-Unis seront plus réalistes qu’historiquement. Surtout, elles seront combinées à la participation d’officiers américains aux manœuvres françaises en AFN. Ces éléments, avec les leçons de Grèce, devraient induire une convergence doctrinale. Une chose qui cependant ne changera sans doute pas est le choix du semi-chenillé M3 comme principal transport de troupes pour les unités mécanisées. Le véhicule était considéré comme déficient, tant du point de vue de la protection que de la mobilité par Patton et Bradley dès 1941.
Les officiers français seront du même avis, eux qui connaissent les qualités de la chenillette Lorraine et qui savent que l’artillerie peut causer de lourdes pertes à une infanterie transportée dans un véhicule sans toit protégé. Le « tracteur Delestraint » a déjà été évoqué. Cependant, le besoin d’un équipement (ou rééquipement) rapide des troupes mécanisées rend impossible l’arrêt du programme M3 et le développement d’un nouveau véhicule. D’autant plus que les forces terrestres américaines sont confrontées à un échéancier de préparation plus tendu qu’historiquement (les responsables envisagent dès le printemps 41 une entrée en guerre début 42 et, compte tenu de la présence française en AFN, considèrent que des unités américaines pourraient être engagées au combat entre le printemps et l’été 42). Dans ces conditions, il n’y a pas d’alternative au « half-track » tel que nous l’avons connu (et qui survivra dans l’Armée Israélienne jusqu’aux combats d’Octobre 1973…).
Il est cependant possible que le châssis T24 développé par Cadillac dès début 43 (et qui donna historiquement le char léger M24 Chaffee) soit prioritairement orienté vers un transport de troupes (le M7 remplaçant les M3/M5 comme char léger et rendant ainsi moins urgent le besoin d’un nouveau modèle de char léger). En donnant la priorité au modèle du T-24 avec le moteur à l’avant (qui servit de base pour les automoteurs M19 et M41) un VTT pourrait émerger vers le printemps 1944, et commencer à être distribué dans les bataillons d’infanterie mécanisée des DB US vers septembre 1944. Physiquement, le véhicule devrait ressembler au M39 armoured utility vehicle (un M18 sans sa tourelle) mais avec le moteur à l’avant et une capacité de 10 à 12 fantassins en plus du conducteur. Une autre possible ligne d’évolution est tout simplement un M39 modifié en VTT.

Le poids institutionnel des artilleurs dans l’Armée américaine est sans doute trop important pour que l’on puisse empêcher la création du TDC. Cependant une meilleure coordination avec le Armoured Corps devrait voir le jour. Il est possible quoi que peu probable que le TO&E des DB américaines puisse inclure dès l’automne 1941 un régiment organique de TD. Par contre, une telle évolution semble plus raisonnable dans le cadre de la préparation du Débarquement (dit « Grand Retour » pour les Français et « Invasion » pour les Américains et les Britanniques). Le TDC pourrait bien progressivement perdre son autonomie.
Compte tenu du fait que ni le T11/M11 ni les futurs M10 et M36 ne sont prêts, le montage du 47-mm français sur châssis semi-chenillé M2 ou M3 (le AUAC-47) pourrait devenir un matériel américain au moins intérimaire dans le TDC en 1941. La munition Brandt sous-calibrée pour 75-mm devrait quant à elle permettre au AU-75 (co-testé par les français et américains sur châssis M2 sans doute dès décembre 40) de jouer le double rôle d’un automoteur d’artillerie et d’une chasseur de char puissant. L’introduction du TAZ-39 français en 42 renforçant cette dimension.

La question du montage du 47/53 sur un M3 « léger », voire sur la tourelle du M3 « moyen » US doit être posée. Le canon français a une allonge supérieure au 37-mm M6 US. Il pourrait être standardisé dans l’Armée américaine et comme canon anti-char (avant la mise en production de l’équivalent US du 6-pdr) et comme canon de char. Ce qui me semble devoir freiner cette solution est tout simplement l’inertie de la production en série. Les plans du M3 (léger) ont certainement été gelés avant qu’une décision ne puisse être prise concernant la standardisation du 47/53. Si les ateliers d’Alger ou de Savannah peuvent faire des modifications (le M3F) un basculement des lignes de production US est un exercice industriellement plus délicat.

TRANFORMATIONS DES MATÉRIELS ET DES DOCTRINES

L’impact des échanges franco-américains de la période septembre 1940 – printemps 1941, renforcés par les leçons des combats en Grèce et Macédoine, et par les manœuvres communes (certainement au Maroc qui est légalement un protectorat français et non un territoire français), devrait donc se manifester tant dans la doctrine que dans l’évolution des matériels.

Pour ces derniers, il a déjà été indiqué que le M2A4 qui fut un char de transition avant le M3 Stuart, sera produit dans des quantités bien plus importantes (en utilisant la seconde chaîne de production restée inemployée OTL). Le M3 « Stuart » ne peut être modifié sans perturber gravement sa montée en production. Cependant, on peut se demander si le M5, qui est un re-dessin assez profond du M3 ne pourrait pas évoluer en un engin armé du 47/53. Le M3 « Grant » sera produit, peut-être avec une tourelle armée du 47/53, mais en moins grand nombre que OTL, car le M4 va déboucher plus vite sous l’influence française. Cette dernière sera très importante dans les matériels d’appui.
Le montage du canon de 75-mm sur châssis semi-chenillé est historiquement le T12 GMC. Il débouchera en série dès le printemps 41 avec la désignation officielle américaine de M3 GMC et la désignation française de AU-75 mod-41. La variante avec le 75-mm TAZ 39 sera le M3E1 et pour les français le AU-75 mod41/42. De même les variantes AA du half-track (T10 et T10E1) devraient déboucher plus rapidement, avec une variante montant 2 x 25-mm sur l’affût Maxon.
Les Français pousseront le véhicule porte-mortier de 81-mm puis de 120-mm, car il constitue une priorité, compte tenu des leçons de 1940. Ces deux véhicules devraient apparaître rapidement (fin 40 pour le premier, printemps 41 pour le second) et être produits environ 3 à 5 mois après leur apparition. Le VPM-120 sur châssis M2/M3 semi-chenillé posera presque certainement des problèmes de stabilité. Le développement d’un mini « Priest » sur base de char léger M3 avec le mortier de 120-mm est une solution. Un tel véhicule a été envisagé (T47) avec un obusier de 105-mm à tube raccourci, puis avec un mortier de 4.2-pouces. Le dessin sera repris pour un véhicule équivalent sur châssis de char léger M24, le T76/M37, un véhicule développé mais non construit en série car il y a bien assez de M7 Priest disponibles. L’usine de Savannah est idéalement placée pour convertir des châssis neufs de M3/M5 en automoteurs (le SAV VPM-120 F2 Mod43) en utilisant les plans du T47. Un tel véhicule devrait d’ailleurs intéresser les américains.

Les Français pousseront aussi au développement d’un véhicule anti-char sur châssis semi-chenillé, le AUAC déjà évoqué. Il a existé historiquement comme T48, avec un 6-pdr (57-mm) et il fut utilisé par les Britanniques et livré aux Soviétiques dans le cadre du Lend-Lease (où il fut ré-armé armé avec le 57-mm soviétique). La demande française devrait conduire dès le début de 1941 au montage d’un 47/53 sur châssis semi-chenillé M2 (AUAC-47) puis passage au 6-prd (AUAC-57). On a indiqué plus haut les raisons qui font que ce matériel, apparaissant en FTL près de 12 mois avant sa date OTL, devrait être adopté, au moins comme « limited standard » dans l’Armée Américaine.
L’Armée américaine devrait adopter le AU-75 (elle le fit OTL), les véhicules AA (sans doute plus vite et sans les essais variés de montages mixtes 37-mm/12,7-mm) le porte-mortier de 81-mm (qui fut standardisé fin 42 comme le T19/M4 OTL) et peut-être le véhicule porte mortier de 120-mm.
Il faut ici noter le très probable développement d’un « Tank Destroyer, light » sur la base de la Scout Car M3 (White). Ce véhicule en service depuis 1939 comme un véhicule de commandement ou un transport de troupes léger a donné lieu au montage d’un canon anti-char de 37 mm sous le nom de M3A1E3. Il est clair qu’il peut représenter pour les Français un chasseur de char léger (CCL), relativement peu coûteux et rapidement disponible (printemps 41 avec le 37-mm).

Ceci conduit aux effets sur les doctrines. Il me semble clair que la doctrine américaine sera moins « cavalière » qu’historiquement. Les 2 premières DB US comptaient 2 régiments à 3 bataillons de chars chaque pour un régiment d’infanterie (à 3 bataillons). Initialement, chaque régiment de chars comptait 2 bataillons de chars légers et un bataillon de chars moyens, ce qui correspondait bien à l’option « cavalerie ». Les officiers français vont immédiatement signaler que cette proportion ne correspond pas aux besoins du champ de bataille, même si initialement les chars légers sont bien plus disponibles que les chars moyens (le M3 « moyen » n’entre en production qu’en Juin 1941, soit en FTL à peu près en même temps que le Sav-41). Surtout, la proportion de 6 bataillons de chars pour 3 bataillons d’infanterie est irréaliste. La combinaison des pressions françaises, des exercices en commun (y compris lors des manœuvres de 1941 dans les Carolines où l’on peut penser que les prototypes du Sav-41 seront testés) et des leçons des combats de Grèce va presque certainement conduire à une réduction de la DB US à 3 bataillons de chars pour 3 bataillons d’infanterie.
Ce qui n’est pas clair est si le peloton de chars US sera comme historiquement à 5 chars (sur le modèle Allemand) ou à 3 chars (sur le modèle Français). L’expérience historique montre que l’armée Française tenait beaucoup au peloton à 3 chars, dans la mesure où l’unité de manoeuvre est la compagnie (ou escadron) à 4 pelotons. L’unité de manœuvre US est le peloton, qui se divise en deux sous-élements de 2+3 chars. Ceci a toujours semblé trop léger aux officiers français, qui après 45 sont revenus au peloton à 3 chars après avoir dû accepter le peloton à 5 chars lors du rééquipement en AFN en 43 où les DB française ont été modelée sur le modèle américain de 1943.

Il faut ajouter ici que, même si initialement le commandement français (Delestraint) sera opposé à des bataillons de chars dans les DI et à la notion de « char d’accompagnement », les leçons des combats contre l’Armée italienne en 40 et le risque de voir les anti-chars légers être la victime de l’artillerie ennemie, pousseront au maintien d’une présence blindée dans les unités d’infanterie.
Cette dernière sera initialement assurée par des chars légers et des chars dits « d’infanterie » sur le modèle britannique (les Valentine) non par doctrine mais en raison de leur disponibilité. À partir de 1943, au moins un bataillon de chars moyens (« Bélier », « Taureau » ou M4 Sherman) sera intégré dans chaque DI. Si, comme on peut le penser suite à l’expérience opérationnelle en Grèce puis en Sicile, les DI manoeuvrent en Brigades, au moins une compagnie autonome (15 chars) sera attribuée à chaque Brigade, sous la forme probable de chars M7F

DIVERGENCES ET CONVERGENCES ENTRE LES MODÈLES FRANÇAIS ET AMÉRICAINS

Il est donc raisonnable de supposer que le Bataillon (ou Groupe d’escadrons dans les unités de tradition « Cavalerie ») restera à 45 véhicules articulés en 3 compagnies (ou escadrons) de 4 pelotons de 3 véhicules plus un véhicule dans le peloton de commandement, et 6 véhicules qui en 40 étaient attribués à la compagnie (escadron) d’échelon et qui seront désormais attribués à la compagnie (escadron) de commandement. Les débats doctrinaux et les « retours d’expérience » vont conduire à 2 modifications importantes.
La compagnie (escadron) de commandement recevra une batterie lourde (2 sections de 4 engins chaque) de canons d’assaut (les SAV-AU-41) et une batterie (4 à 8 engins suivant le calibre du mortier) de mortiers automoteurs. Une section AA (2 véhicules) devrait normalement être aussi attribuée au bataillon. Même si initialement les appuis seront attribués à la demi-brigade, au fur et à mesure de leur disponibilité en nombre, ils passeront au niveau du bataillon. L’officier en charge de l’unité aura donc à disposition les moyens pour soit masquer le déploiement de ses engins (tirs fumigènes) soit pour effectuer les tirs de suppression nécessaires. Il disposera aussi de l’artillerie d’assaut capable soit d’engager des fortifications soit d’opérer comme une arme anti-chars bien protégée dont les canons viendront compléter ceux des engins blindés réglementaires.
Historiquement, l’Armée US a attribué des moyens d’appui au niveau du bataillon de chars (3 porte-mortiers de 81-mm sur châssis semi-chenillés M3 (ou M4 mortar carriage) et des Sherman à obusier de 105-mm, parfois remplacés initialement par des automoteurs de 75-mm GMC M3 semi-chenillés). L’adoption de la batterie de mortiers « à la française » sera certainement rapide dans le bataillon US. Par contre, au moins initialement, l’existence du Tank-Destroyer Command va s’opposer à ce que des engins de type TD soient attribués directement au bataillon de chars. Le bataillon US de 41 et 42 aura donc 4 compagnies de 17 chars chaque (3 pelotons de 5 + 2 à l section de commandement) avec 3 compagnies équipées de chars moyens et une de chars légers. Avec les 2 chars de la compagnie de commandement, on a 70 chars dont 17 légers. Il y aura aussi 6 chars d’appuis (à obusier de 105) susceptibles d’être remplacés par 6 M3 GMC (voire des M7 Priest) tant que ces engins ne seront pas disponibles (soit jusqu’au printemps 43).

Le bataillon US est plus lourd que le bataillon français, mais ce dernier est inséré dans une demi-brigade. La logique voudrait en effet que les unités cuirassées françaises conservent les 2 demi-brigades à 2 bataillons de chars chaque, mais que le régiment de dragons portés (de la taille d’un bataillon) soit remplacé par un régiment à 4 bataillons pour apporter les appuis d’infanterie nécessaires. Dès lors, il devient logique de mettre en « paire » une demi-brigade avec 2 bataillons d’infanterie portée ou mécanisée. On obtient une brigade, qui peut recevoir des appuis et peut manœuvrer de manière autonome. Les officiers français ont certainement noté que les PanzerDivisionen fonctionnent sur la base de l’alternance de leurs deux régiments de chars.
Dès lors, l’organisation de la Division Cuirassée en deux brigades est d’une fonctionnalité évidente. Au départ les 4 bataillons seront équipés de chars légers (il n’y en a pas d’autres) puis un bataillon par brigade recevra des chars moyens, puis les deux bataillons seront uniformément équipés en chars moyens (été 42). On pourrait voir ré-apparaître les chars légers (M3F puis M7F) comme chars de reconnaissance avec soit un escadron de reconnaissance au niveau de la Brigade, soit un groupe léger de 6 chars avec de l’infanterie motocycliste ou portée au niveau du bataillon.
L’infanterie sera à terme « mécanisée ». Au départ, un bataillon sur 2 sera équipé de semi-chenillés, l’autre étant transporté sur camions. Puis (été 42) les deux bataillons de chaque brigade seront sur semi-chenillés. Par la suite (1943) les défauts des semi-chenillés M3, et l’impossibilité de produire un véritable VTT conduiront à utiliser des chars SAV-42 déclassés comme VTT pour un bataillon par brigade (sur le modèle des RAM Kangaroo historiques). Ce bataillon « lourd » sera appelé à combattre depuis ses engins (dont la protection sera équivalente aux M4 Sherman ou SAV-43 « Taureau » des bataillons de chars) tandis que l’autre bataillon, sur M3 semi-chenillés, combattra en général démonté.
Les brigades françaises seront plus structurées que les « Combat Command » US. Ces derniers ont toujours posé des problèmes d’organisation tactique, en particulier la fonction du CC « C » n’a jamais été bien définie, alors que les CC »A » et « B » l’ont été. Il est possible, mais hypothétique, que l’US Army veuille structurer ses Combat Command sous la forme de brigades. Cependant, encore aujourd’hui, la culture de l’US Army semble s’opposer à une consolidation trop poussée des sous-unités (en sachant qu’une Brigade US actuelle a la taille d’une DB de 1943).

La question des appuis divisionnaires va aussi diviser Français et Américains. Ces derniers voudront un régiment à 3 bataillons de 3 batteries d’automoteurs (54 tubes de 105 sur M7 HMC « Priest »).
Les Français ont à la fois plus de demandes et moins de moyen. Initialement, les appuis d’artillerie seront concentrés au niveau de la division, avec sans doute un régiment à trois groupes de 75-mm automoteurs (soit 36 AU-75) et dans l’idéal un régiment à 3 groupes d’automoteurs de 105-mm. Ces derniers ne seront pas disponibles avant l’été 1942. Le porte-mortier de 120-mm sera au départ un substitut au niveau divisionnaire. Le régiment « lourd » disposant sans doute de 24 VPM-120 (sur châssis semi-chenillés) et de 12 Priest au moment du débarquement en Sicile. Les automoteurs de 155-mm (les M12 dont l’US ARmy ne veut pas et des bricolages sur des SAV-41 déclassés ou AAR 22AU155) armeront des Régiments automoteurs lourds de Corps d’Armée. À terme (sans doute fin 43 ou début 44) un des trois groupes d’automoteurs de 105-mm (Priest) sera remplacé par un groupe de 155-mm, presque certainement des Savannah 155AUFI-Mod43. Le processus pourrait conduire, vers le fin du printemps 44 par l’équipement complet du Régiment d’Artillerie Lourde de la DCuir sur du matériel de ce type, le régiment « léger » passant alors à 24 AU-75 Mod41/42 et 12 M7 Priest.

La doctrine française voudra cependant que les appuis soient immédiatement utilisables et au moins un groupe de 75-mm sera attribué à chaque Brigade. Puis, dans la mesure où les automoteurs de 120-mm seront plus répandus (et le AAR-12 AU120 disponible après conversion de châssis de chars légers à Alger), la batterie de mortiers du bataillon de chars sera équipée de 120-mm automoteurs (l’arme idéale de suppression des 88-mm non protégés), mes mortiers de 81-mm automoteurs iront aux bataillons d’infanterie mécanisée, et les AU-75 seront répartis entre la brigade et la division. Le régiment lourd sera, quant à lui, converti sur M7 Priest. Les bataillons mécanisés, qui auront leur artillerie AT automotrice organique (héritière des BACA de 40 et des Bataillons AC automoteurs de 41), passera progressivement des AUAC-47 ou 57 au « CCL-M11 Mod42 » soit la variante précoce du « Hellcat » de Buick.
La Division cuirassée au début de 1943, telle qu’elle devrait illustrer les leçons des combats et les débats doctrinaux, devrait ainsi mettre en ligne :
180 (4 x 45) chars moyens,
26 ou 24 chars légers (2 x 13 ou 4 x 6 suivant le niveau de déploiement),
32 (4 x 8) canons d’assaut (SAV-AU42),
48 à 64 chasseurs de chars AUAC ou CCL (de 4x 12 à 4 x 16 pour les bataillons d’infanterie mécanisées),
16 (4 x 4) AAR-12AU 120 pour les BCC avec peut être 16 autres engins similaires (2 x 8) au niveau de la brigade (dont le commandant demandera des moyens d’appui spécifiques). En intérim on aura 32 x VPM-81 (4 x 8) dans les BCC et 2 x 8 au niveau des bigades.
36 x 75-mm TAZ sur AU-75 m41/42 et 36 x Priest de 105-mm dans les régiments d’artillerie automotrice (jusqu’à leur remplacement par des 155-mm). Les 75-mm automoteurs serviront soit d’armes de contre-batterie (ce que permet leur portée et leur cadence de tir) soit de canons anti-chars supplémentaires.
Les bataillons d’infanterie mécanisée contribueront aussi à la puissance de feu par leurs mortiers de 60 ou de 81-mm automoteurs (sans doute 4 x 10 soit 40, avec passage du 60-mm au 81-mm dans les bataillons équipés en RAM-VTT).

Par comparaison à la DB US, qui met en ligne 168 chars moyens, 83 chars légers, 54 x Priest, 18 x M4-105mm, 30 x 57-mm tractés (9 par bataillon d’infanterie mécanisée et 3 pour le commandement de Division) et 24 mortiers de 81-mm, la division cuirassée est certainement plus équilibrée. Les 75-mm TAZ peuvent faire une contre-batterie contre l’artillerie Allemande au-delà de la portée des 105-mm US. Les mortiers de 120-mm sont de redoutables moyens d’appui à courte portée, supérieurs aux 105-mm et considérés aujourd’hui comme équivalent à des 155-mm tirant des munitions « normales », et de manière générale la profusion d’armes à tir courbe dans la DCuir correspond bien aux besoins de neutralisation des défenses ennemies. Une DCuir à 32 x 120-mm et 40 x 81-mm (non compris les armes du GRDC) provoqueraient de très fortes pertes dans chez les servants des anti-chars allemands , tractés ou automoteurs non protégés. Même en présence d’automoteurs anti-chars bien protégés (Hetzer, JagdPanther…) la capacité des armes à tir courbe de masquer les mouvements des blindés par des tirs massifs de fumigènes, et de s’en prendre à l’infanterie opérant à découvert ou depuis ses semi-chenillés à faible protection, rétablira en un sens la supériorité française en artillerie que l’on a connue en 1940. Il est possible que l’industrie US mette à disposition assez de fusées de proximité début 44 pour que 15% à 25% des projectiles de 120-mm en soient équipés. Ce serait une très mauvaise nouvelle pour le défenseur Allemand…Le déploiement d’équipes anti-chars armées de Panzerfaust sera rapidement neutralisé dans de telles conditions.
La DB US et la DCuir auront par ailleurs une unité de Cavalerie, un Régiment d’Automitrailleuses de type M8 pour les Américains et un GRDC qui serait l’équivalent d’un GRCA pour la DCuir avec des EBR. Il est cependant probable que la M8 de Ford n’ait pas vu le jour (les essais comparatifs avec la T19 de Chevrolet montreront la plus grande mobilité de celle-ci) et que la division US ait 52 automitrailleuses M38 armées à la française de canons de 47-mm.

Un dernier point de divergence possible entre les unités françaises et américaines, sera la volonté farouche des Français de disposer d’une artillerie AA organique jusqu’à l’échelon le plus bas. La « psychose du Stuka » devrait logiquement être très forte pour un personnel qui a beaucoup souffert de la supériorité aérienne ennemie sur le champ de bataille en 40. Il n’est pas sur que les unités américaines suivent dans cette direction, même si l’expérience française sera analysée avec soin.
Ce n’est qu’à partir de 43 que la demande en moyen AA va changer, les unités françaises souhaitant moins de moyens légers (initialement le bitube de 12,7-mm sur camion) et plus de moyens « puissants », mais concentrés pour protéger les points les plus sensibles. La présence de la 12,7-mm sur circulaire sur les M3 Semi-chenillés assurant la défense immédiate des unités à l’échelle du peloton ou de la compagnie. Les unités AA automotrices vont donc combiner l’affût quadruple Maxson en 12,7-mm et l’affût double en 25-mm (dérivé du 24 CA-40). Ce dernier tire une munition capable d’incapaciter les avions d’assaut Allemands (l’obus APHE de 25-mm pèse 50% de plus que celui de 20-mm). Pour le bataillon tracté, on aura une combinaison de Bofors de 40-mm et d’affûts doubles de 25-mm.

On ne peut exclure que la DB US converge vers l’organisation « française » à partir de fin 42, avec peut-être des pelotons à 3 chars (l’influence Allemande sera moins forte qu’OTL). Historiquement, le Armoured Corps a été très réactif face aux influences et expériences étrangères, au point même de provoquer un conflit avec le Army Ground Force Command qui souhaitait conserver la haute main sur l’élaboration de la doctrine. Le AGF tenta à plusieurs reprises de bloquer la diffusion de brochures tactiques diffusées par la Armoured Warfare School sise à Fort Knox. On sait que Chaffee et Patton on fait circuler dans leurs unités des officiers Français qui avaient gagné les Etats-Unis durant l’été 1940 (il existe une brochure sur l’expérience française de mai-juin 40 datant d’octobre 40). De même, Patton a largement puisé dans les expériences des officiers britanniques de la VIIIème Armée, et il a obtenu des rapports réguliers sur l’expérience des soviétiques à partir de fin 41. La AWS de Fort Knox a publié de manière très réactive de nombreuses brochures sur ce que l’on appelle aujourd’hui les « retours d’expérience » (ou RETEX). De même, les premiers combats de Tunisie ont donné lieu à une forte élaboration critique, rapidement diffusée, même si elle ne fut officiellement « consolidée » que dans l’édition de 1944 du manuel FM-100. Il n’y a aucune raison pour que des phénomènes de ce type ne se produise pas en FTL. Il faut ajouter que des « retours d’expérience » provenant officiellement d’une Armée Française existante et combattante, disposée à ouvrir ses propres centres d’entraînement aux officiers américains, devrait avoir un impact bien plus fort, et un degré d’acceptabilité par le haut commandement américain largement supérieur à ce que l’on a connu historiquement.

Il est cependant probable que la structure à 4 compagnies soit conservée, ce qui donnerait 41 chars moyens et 13 chars légers par bataillon US. Il est alors possible que le bataillon de chars US étant plus léger, la DB en reçoive 4, avec une montée à 4 bataillons d’infanterie mécanisée pour tenir compte des remarques françaises sur l’équilibre à avoir entre chars et infanterie. Compte tenu des 3 chars moyens par bataillon d’artillerie et des 20 chars légers dans le régiment (ou squadron) de reconnaissance, une DB US soumise à l’influence française aurait 173 chars moyens, 72 chars légers et 39 canons de 57-mm tractés. L’unité serait plus lourde que la DB standard de 44 (3 bataillons de chars, 3 bataillons mécanisés) et avec un meilleur ratio chars moyens/chars légers. Pour des raisons doctrinales, elle n’aurait pas de M10 ou M36 organiques, sauf à admettre que l’un des résultats des échanges franco-américains serait une dissolution du TDC ou du moins sa mise en sommeil. Si tel devait être le cas, alors un régiment (54 engins) de M10 ou M36 pourrait venir renforcer de manière organique la DB US (sur le modèle d’improvisations de 44/45 quand il a fallu doper la puissance de feu des DB face aux chars Allemands de type Panther et Tiger et qu’un bataillon – 18 engins – de TD a été officieusement attribué aux DB US). Si tel était le cas, les bataillons d’infanterie mécanisée pourraient aussi recevoir, sur le modèle des bataillons français des M11 (ou M18) à la place des canons tractés. Dans ce cas, la DB US deviendrait une unité plus puissante que la DB historique, et probablement plus puissante que la DCuir française (ce qui serait normal compte tenu des moyens plus importants à la disposition de l’EM américain). Une réaction possible et même probable de l’EM français sera la constitution de Régiments Anti-Chars, mis à disposition du Corps d’Armé. Sans verser dans l’excès que représente la création d’un commandement séparé (le TDC américain) ces unités permettraient de renforcer aux points critiques les unités françaises, quand une contre-attaque blindée ennemie est anticipée.
Un tel RAC devrait logiquement être constitué de 3 groupes à 12 batteries, équipés pour 2 groupes d’engins à canon sous casemate (le SAV-AU-42 à canon de 75 SA 42 ou vers fin 43 les SAV-AU-42/90 avec le canon US de 90-mm) avec 3 batteries de 4 engins, et une batterie de commandement à 2 engins et un char moyen (SAV-43 ou Sherman), et pour le troisième groupe des TD américains (probablement des M36) afin de combiner engins à casemate et engins à tourelle. Ces trois groupes seront appuyés au sein du régiment par une batterie AA (4 VVA-13 et 4 VAA-25) un groupe du Génie mécanisé avec une compagnie de sapeurs (et une forte quantité des mines AT) et des AAR-VCG (des M3 légers transformés en Bulldozers blindés) chargés de préparer les positions de tir.
Le RAC disposerait donc de 42 engins blindés anti-chars (28 à casemate et 14 à tourelle) et de 6 chars moyens (un par groupe et un peloton de 3 chars pour le PC régimentaire), plus des moyens AA et du Génie. Il constituera l’unité chargée par excellence de « casser » les contre-attaques blindées Allemandes.


COMPARAISONS


La comparaison avec les PzDiv Allemandes montre que les structures se ressemblent beaucoup. En 1943 la PzDiv comprend un régiment de chars à 2 bataillons avec pour chaque environ 80 chars moyens (soit 160, contre 180 à la DCuir et 173 à une DB US « francisée ») et 4 bataillons d’infanterie mécanisée (mais dont seulement 2 sont sur semi-chenillés). L’artillerie comprend 3 bataillons (54 tubes) dont 18 sont automoteurs. La PzDiv a cependant des PanzerJaeger organiques ainsi que de la Flak. Une PzDiv SS reçoit en général un bataillon de chars supplémentaire (sous la forme d’un bataillon « indépendant » souvent monté sur Tiger), 2 bataillons d’infanterie mécanisée supplémentaires et un bataillon d’artillerie supplémentaire. Ainsi, suivant les cas, la PzDiv oscille entre 14 000 et 18 000 hommes, contre probablement 13 000 à 13 500 hommes pour la DCuir (soit un peu moins qu’estimé initialement) et la DB US « francisée » et 10 500 pour la DB US historique. À noter que si 2 des bataillons mécanisés de la DCuir sont équipés en SAV-VTT43 (soir des Béliers-Kangourou) l’effectif global devrait dépasser les 14 000 hommes.
Cependant, les PzDiv ont très rarement été à leur effectif réglementaire (sauf en Normandie au début des combats). La doctrine allemande est de laisser une division s’épuiser, puis de la retirer pour la reconstituer. L’Armée Américaine re-complétait en permanence ses unités (les DB US sont en général à 90% de leurs effectifs réglementaires, sauf dans l’infanterie mécanisée qui peut tomber à 70%), alors que les PzDiv attaquant lors de l’offensive des Ardennes sont à 55%-60% de leurs effectifs réglementaires en chars et artillerie. Il est probable que, n’ayant pas la même richesse logistique que l’armée américaine, l’Armée française adopte une attitude plus proche de celle de l’Armée allemande. Une DCuir sera utilisée jusqu’au moment où ses moyens tomberont sous une certaine limite et elle sera à ce moment retirée du front pour reconstitution. Ceci implique que sur les 3 DCuir probablement déployées en France à partir du « Grand Retour » on aura en permanence 1 DCuir en reconstitution. Cependant, l’existence de 3 Brigades Cuirassées indépendantes sous la forme des BMLE permettra aussi de déployer en permanence 2 de ces unités qui seront presque certainement alignées sur le modèle de la « Brigade Cuirassée » des DCuir, mais avec un appui organique en artillerie et en Génie.

Il faut noter que, à la même époque, la DI Française comptera presque certainement un bataillon de chars moyens et 3 compagnies de chars distribuées dans les 3 Brigades de la DI et presque certainement 3 groupes de chasseurs chars (soit 42 engins et 3 chars moyens). Cette dernière sera donc une grosse unité (entre 17 500 et 19 000 hommes) alignant sans doute 48 chars moyens (45 +3) et 51 chars légers (3 x 15 dans les Brigades et 6 dans le BCC), sans compter 50 engins casemate ou à tourelle (42 dans les Groupes AC et 8 dans le BCC). Au cas où elle se trouverait dans l’axe d’une possible contre-attaque blindée ennemie, la DI recevrait l’appui de l’un des Régiments Anti-Char de Corps d’Armée que l’on a mentionnés. La présence dans la DI d’un GRDI équipé d’engins puissants (les EBR Mle-42 F1/F2/F3) renforcera encore les capacités de l’unité. Celle-ci pourrait parfaitement regrouper le bataillon de chars divisionnaire, le GRDI et de l’infanterie portée (compte tenu du parc en camions un régiment devrait être motorisé, si ce n’est les 3) pour constituer une réserve mobile capable de contre-attaquer les éléments ennemis qui auraient percé la ligne de défense initiale de la division.
La richesse de l’expérience des forces françaises dans le combat défensif accumulée en 40 et 41 devrait favoriser au sein même de l’infanterie une mentalité « inter-armes ».

CONCLUSION

Les interactions entre les Français et les Américains, en particulier dans la période allant de septembre 1940 à décembre 1941, devraient avoir les résultats suivants :
Les divisions blindées américaines évolueront plus rapidement vers une structure interarmes plus équilibrée, et la proportion d’armes à tir courbe sevrait être sensiblement plus importante qu’historiquement. Le Tank Destroyer Command pourrait perdre rapidement de son autonomie et ses moyens mieux intégrés dans les DB qu’historiquement.
Inversement, les Français consolideront sans aucun doute leurs moyens AT organiques sans doute plus rapidement que s’ils n’avaient pas été exposés aux débats internes de l’US Army. Sans aller jusqu’à la création d’un TDC « à la française », l’émergence de régiments anti-chars de Corps d’Armée est probable. Ces unités seront le point culminant de l’expérience acquise depuis les premiers BACA improvisés de juin 40. Elles devraient jouer un rôle important dans la couverture des offensives Alliées après le Débarquement. Les Français bénéficieront aussi de l’avance technique américaine dans le domaine des transmissions radio, et en particulier du développement de postes en modulation de fréquence, plus stables qu les postes en modulation d’amplitude, qui ont été développés historiquement à partir de juin 41. Par contre, les Français reprendront et dissémineront chez les Américains leur tactique spécifique du feu d’artillerie d’interdiction de commandement (et ce d’autant plus que les Soviétiques, en réalité les élèves des Français de 40, auront développé à l’hiver 42/43 une redoutable pratique de ce genre de tir d’interdiction).

L’usage par les Français d’une artillerie automotrice lourde (T6/M12 de 155 mm, AAR 22 AU 155 sur châssis de Sav-41) et l’insistance quant à une artillerie puissante et mobile pour accompagner les forces cuirassée en apportant les moyens de tirs d’interdiction de commandement, devrait aussi accélérer la création du « Long Tom » automoteur (le M40) et un passage du M7 de 105-mm vers un 155-mm automouvant (le M41 de Cadillac). Ce dernier pourrait apparaître vers la fin du printemps 1944 si le char léger M24 Chaffee n’est plus prioritaire (en raison du M7F) et le M40 (T83) pourrait même émerger dès le début de 44. Il reste cependant probable que, sur la base d’improvisations diverses, les Français introduiront plus vite des automoteurs de 155-mm à l’échelon de la division, consolidant ainsi leur propre doctrine d’artillerie de 1939 (avec un régiment léger et un régiment lourd pour les DI).
_________________
Fantasque
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8936
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Jeu Juin 19, 2008 12:49    Sujet du message: Répondre en citant

Eh bien, quel boulot ! Shocked
Il faut voir comment intégrer ceci avec les annexes déjà existantes sur le matériel et les unités.
Si je comprends bien, on a plutôt ici une vue de la situation début 43 avec les leçons de Sicile digérées ?
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Fantasque



Inscrit le: 20 Oct 2006
Messages: 1336
Localisation: Paris

MessagePosté le: Jeu Juin 19, 2008 14:57    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, ce texte résume plusieurs heures de discussions sur l'évolution entre septembre 40 et septembre 43.

J'ai posé la question innocente (sic) de la structure des forces pour le "Grand Retour", et de proche en proche....
Ce qui est interessant est la contribution d'un stagiaire américain sur les relations entre l'Armoured Corps et le Tank Destroyer Corps. Compte tenu de sources que je ne connaissais pas, la figure de Patton émerge sous une lumière un peu différente. À partir d'une position initiale très "Cavalerie", il est sensible aux arguments sur la combinaison des armes et, de fait, il ne s'oppose pas à l'évolution des DB US même s'il aurait souhaité que la DB initialle soit renforcée en infanterie (on aurait eu 6 bataillons d'infanterie et 6 de chars) plutot qu'une diminution des chars. Dans ces conditions, un ajustement sur une structure 4/4 sur le modèle d'une hypothètique structure française estassez crédible.
Par contre, il s'opposait à la constitution du TDC comme "Arme" séparée, et il aurait bien ré-incorporé les TD dans la structure organique des DB.

J'en profite pour revenir sur le devenir du Mortier Brandt de 120 mm.
On a eu la confirmation (via le Service Historique des Armées) que l'arme avait été homologuée, ÉTAIT ENTRÉE EN PRODUCTION en juin 40 et aurait équipé les régiments d'infanterie à hauteur de 2 mortiers par régiments. Les armes n'étaient pas encore en service car le manuel et les tables de tir n'étaient pas imprimées (mais elles existaient, les campagnes de calibrage ayant été réalisées).

Dans ces conditions, et moyennant l'évacuation du matériel de production, le Mortier de 120-mm mle-35 devrait déboucher rapidement en AFN, sans doute plus vite que ce qui a été imaginé jusqu'à maintenant.

la réactiond es artilleurs au CID est la suivante:
(a) Le mortier de 120-mm? L'essayer c'est l'adopter....
(b) Si les DI ne peuvent retrouver leur punch en artillerie de 1940 (et qui avait fait mal aux Allemands à plusieurs reprises) il faut s'attendre à une batterie complète (4 tubes) par régiment et passage du Régiment Lourd (le RALD) à 2 groupes de mortiers et 1 groupe de 105.

En raison de la pénurie des pièces lourdes (105 et 155) après l'évacuation et avant les livraisons massives américaines, il faut s'attendre à ce que l'on cherche à regroupes ces pièces dans des Régiments de Corps d'armée, ce qui permet de maximiser l'effet des pièces disponibles.

L'artillerie de la DI en 41 devrait donc être un groupe TT ou léger avec du 75-mm (mle-97 ou assimilé US et, dès que possible les TAZ-39 produits au Canada) et un RALD avec 32 x 120 mm et 12 x 105-mm (les artilleurs estiments probable que le groupe d'artillerie équipé de mortiers passe à 2 batteries à 2 sections de 4 au lieu de 3 batteries à 2 sections de 2 tubes, car il faut moins d'hommes pour manoeuvrer le 120-mm que le 105-mm ou le 155).
Au fur et à mesure de l'obtention de 105 et 155, les mortiers seront déplacés du niveau divisionnaire vers le niveau régimentaire ou de la brigade, car tout officier ayant servi au feu avec ces armes voudra en avoir en nombre.
Le RALD reviendra à 24 x 105 ou 12 x 105 et 12 x 155 comme réglementairement, mais si les régiments se transforment en Brigade, cette dernière aura au minimum une batterie "lourde" (8 pièces en 2 sections de 4) soit un groupe de 12 pièces (3 batteries de 4).
En 42/43 la DI devrait avoir entre 24 et 36 mortiers de 120-mm distribués dans les Brigades, en plus de ses 2 régiments d'artillerie.

Le mortier de 120-mm sera bien entendu l'arme d'appui des unités parachutistes et de montagne. Une DIM à 6 bataillons (2 régiments) aura certainement 4 mortiers de 120-mm par régiment et un Régiment d'artillerie divisionnaire avec 24 x 75-mm (2 groupes de 12) et 16 x 120-mm (1 groupe), pour un total de 24 mortiers.

Dernier point, j'ai eu la confirmation des craintes quant à la stabilité du half-track M3 en VPM-120. Faisable mais "limite, limite" d'après des officiers qui ont pratiqué le montage (en bricolo) à Djibouti dans les années 70/80.
L'automoteur sur chassis de M3/M5 léger apparaît comme plus stable et surtout capable de transporter entre 32 et 40 projectiles en sus de l'équipe de pièce.

F
_________________
Fantasque
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8936
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Jeu Juin 19, 2008 15:27    Sujet du message: Répondre en citant

Dans quelle mesure l'arrivée du mortiers de 120mm pourrait-elle modifier la chrono de Grèce voire d'Indochine ?
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Fantasque



Inscrit le: 20 Oct 2006
Messages: 1336
Localisation: Paris

MessagePosté le: Jeu Juin 19, 2008 17:36    Sujet du message: Répondre en citant

Pas de grands changements, car en Grèce, compte tenu de la date de départ des unités de l'AFN, on devrait avoir au total entre 40 et 50 pièces déployées. Cela ne change pas la face d'une bataille.
Mais, cela donne une explication encore plus solide aux succès défensifs initiaux dans la plaine de Grèce du Nord, dans la mesure où la concentration en feux à courte portée, mais puissants, doit facilement séparer l'infanterie des chars qu'elle accompagne.
la charge blindée de Cruewell pourrait alors s'expliquer par ce phénomène tout autant que par le fait qu'il fit historiquement la même bétise devant les britanniques en 41 pas loin de Tobrouk.

F
_________________
Fantasque
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8936
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Jeu Juin 19, 2008 22:24    Sujet du message: Répondre en citant

OK, il reste à mettre en musique tout ça. Essayons de résumer avant de modifier à tout va ...
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Finen



Inscrit le: 17 Oct 2006
Messages: 1924

MessagePosté le: Jeu Juin 19, 2008 22:43    Sujet du message: Répondre en citant

Point de vue d'un artilleur (pas de 40 mais ça ne change pas grand chose) : le mortier de 120 est une des rares armes que l'on peu adorer.

Il y a dans ce lot et à cette époque le 155 GPF qui est certainement du a l'intervention directe de sainte barbe tant il comble les besoins de l'artillerie lourde tout en restant mobile et aussi le 40 bofor qui ne sera supplanté dans le cœur des artilleurs AA que par le futur AMX 13 bitube de 30.


J'ai eu un blanc durant la lecture, quid de l'hypothèse de l'artillerie d'assaut? Est ce tout simplement les unités antichars? Est ce encore en suspend?

Cette idée date de 1914 au moins (et surement de plus tôt) et elle reçu sa première application lors des combats de la première bataille de la marne aux marais de saint Gond par les batteries du 61ème RAC (régiment d'Artillerie de Campagne) constituant l'artillerie de la 42ème division. Cela pris la forme d'une charge des attelages d'artillerie au grand galop sur les rares routes solides perpendiculaires au front qui traversât les lignes d'infanterie des deux camps pour se mettre en batterie en arrière des fantassins allemands ( la garde prussienne tout de même ) afin de museler les 77 d'appui direct et de mettre dans le même temps l'infanterie allemande sous le feu. Ce régiment continua à se distinguer et eu l'honneur d'être le seul régiment d'artillerie à recevoir la fouragère aux couleurs de la légion d'honneur.

La guerre changeant de visage, il n'y eu plus de possibilité de percée avant ... 1918 et les chars étaient la.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> Suivi de la chrono Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5  Suivante
Page 2 sur 5

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com