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1940 - La France continue la guerre
 
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Fantasque



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MessagePosté le: Jeu Mar 27, 2008 11:47    Sujet du message: Répondre en citant

La discussion sur le sort FTL de Jean Moulin soulève un point que l’on a négligé jusqu’à maintenant, soit la mise en place de la collaboration, dans le contexte FTL.

La mise en place de la « collaboration » en FTL ne peut suivre le déroulement historique (OTL). C’est ici que les divergences vont être les plus fortes. Faute d’un Pétain et du masque de la légalité, les collaborationnistes FTL seront plus radicaux qu’OTL. Ils ne se haïront pas moins qu’historiquement, mais le courant de la réaction catholique traditionaliste, plus proche de Salazar que de Mussolini et qu’incarnait l’entourage de Pétain ne sera pas là pour modérer les ardeurs.
Ajoutons que Laval, souvent présenté comme un « modéré » fut en réalité un radical lors de l’été 40. C’est lui qui voulait aller si loin dans la collaboration que Pétain le fit arrêter à l’automne avant de devoir le reprendre en 42 sur ordre des Allemands.

Le point de départ est le communiqué du 13 juin 1940 de Déat, Bonnet, Bergery et Laval, dénonçant le Conseil des Ministres de la nuit du 12 au 13. À cette date, Darnand se bat avec son Corps Franc sur la Loire. Il sera sans doute fait prisonnier comme OTL le 19/06 dans les environs de Lamotte-Beuvron.

Bonnet et Bergery ont été arrêtés le 14 juin. Déat et Laval sont en fuite. Comme ils sont à Bordeaux, il est probable qu’ils chercheront à passer en Espagne Franquiste. Admettons qu’ils y parviennent le 18 ou le 19 juin.
Il est encore probable qu’ils seront rejoints par quelques députés d’extrême-droite, tandis que d’autres se cacheront comme ils pourront. Ils pourraient retrouver Filliol, un ancien de la Cagoule (le CSAR) qui se cache à San-Sebastien depuis sa condamnation par contumace dans l’assassinat des frères Rosseli et d’autres anti-fascistes italiens réfugiés en France.
Hitler ne se posera la question d’une « autorité française » que vers la fin juillet compte tenu des opérations militaires FTL. Le territoire occupé à ce moment (presque toute la Métropole sauf la côte de la Méditerranée et la région de Biarritz) est sous administration militaire allemande. Hitler va vouloir une autorité politique française pour plusieurs raisons :

(1) Décharger la Wehrmacht des tâches administratives et de simple police.
(2) Faire fonctionner au moindre coût l’économie française de manière à pouvoir la piller plus efficacement.
(3) Constituer une état fantoche qu’il pourra opposer au gouvernement réfugié en AFN par rapport aux « neutres » (soit les Etats-Unis, l’URSS, le Japon, mais aussi toute l’Amérique du sud).

Des émissaires allemands (et sans doute italiens) vont donc contacter Déat et Laval en Espagne avant même la fin des combats en Métropole. La participation de Déat et Laval à cette opération est probable, car Laval a historiquement pris contact de son propre chef avec les Allemands pour proposer ses services en septembre 40 et Déat était au printemps 40 en pleine évolution idéologique le faisant passer du simple pacifisme au fascisme, mais ils ne peuvent rien faire sans être rentrés en France. Ceci implique une opération assez rocambolesque (avec appui du gouvernement espagnol) où nos duettistes prendraient place sur un cargo ibérique (donc neutre) et seraient transférés sur un sous-marin allemand devant Saint-Nazaire vers le 10 août ou le 12 août.

Une possibilité moins rocambolesque serait que Déat et Laval se terrent quelque part dans le Sud-Ouest et laissent passer la ligne de Front. Ils pourraient se trouver vers le 14 juillet en zone occupée et commenceraient à remonter vers Paris. Ceci rend plus difficile un contact rapide avec les autorités allemandes. Cependant, on peut estimer que dans ce cas aussi vers le 10 août, ils sont en place et avec un accord avec les Allemands.
Reste l’hypothèque Doriot. Je n’arrive pas à savoir précisément où il se trouve en juin 40. Est-il resté à Paris ? Si oui, il a une longueur d’avance sur nos duettistes. Mais, les Allemands ne lui feront jamais confiance à lui tout seul, car il est peu représentatif de la classe politique française. On peut donc penser que si Laval et Déat sont soit récupérés depuis l’Espagne, soit retrouvés dans le Sud-ouest, les émissaires allemands vont obliger Doriot de se mettre avec eux. Nous avons un premier « triumvirat » (Déat, Doriot, Laval) constitué vers le 10/12 août, où Laval apparaît comme le plus « présentable » (c’est un ancien Président du Conseil) et où haine et méfiance s’épanouissent entre Doriot et Déat (qui sera le « Chef » du futur Parti Unique ???). Darnand ne peut pas encore apparaître pour des raisons évidentes.

La teneur de l’accord avec les Allemands est assez simple. À charge pour Laval Doriot et Déat de constituer une apparence de gouvernement, qui sera reconnu par l’Allemagne et avec lequel Berlin signera un Armistice et passera des accords économiques. Notons immédiatement les problèmes de Droit International. Tant que le gouvernement français légal est à Alger, la reconnaissance du gouvernement Laval-Doriot-Déat est impossible par les Etats-Unis et même l’URSS (qui au mieux s’abstiendra de choisir…). Le problème est même délicat pour les Allemands car si ils considèrent que le gouvernement LDD est le gouvernement français légitime, ils doivent considérer les soldats français qui se battent contre eux comme des « francs-tireurs ». Mais, s’ils les exécutent, il y aura immédiatement des représailles et les Etats-Unis viendront dire que les Conventions de Genève n’ont pas été respectées par l’Allemagne car le gouvernement français légitime est à Alger. Si les Allemands traitent les soldats français faits prisonniers après la signature d’un Armistice avec LDD comme des prisonniers de guerre au sens légal du terme, ceci revient à dire qu’ils considèrent comme nul l’Armistice signé avec le gouvernement LDD…
Plus on s’enfoncera dans la guerre et moins Hitler prêtera attention à ce genre de problèmes (il est possible qu’il décide de révoquer la signature allemande à la Convention de Genève en 43 comme en OTL il a pensé le faire à l’automne 44).

Pour revenir à l’été 1940, je vois donc une chronologie pour les événements politiques en France occupée. Ceci est un projet ouvert aux critiques et modifications. Je conseille de se mettre une pince sur le nez avant de lire car cela pue….

CHRONO POSSIBLE DES ÉVÉNEMENTS POST-POD DU CÔTÉ DES (FUTURS) COLLABORATEURS.

12 août : Déclaration rendue publique par MM. Laval, Doriot, Déat, Bergery (libéré par les forces allemandes ???) et Ybarnegaray : « Nous, dirigeants et élus politiques français responsables, constatant que le gouvernement légal du pays a commis dans la nuit du 12 au 13 juin une forfaiture qui le prive désormais de toute prétention à représenter le pays, et qu’il a abandonné les français aux heures les plus funestes de leur histoire pour s’embarquer dans une aventure sans espoir ni retour, affirmons aujourd’hui qu’il nous appartient de reconstruire le pays et d’y fonder un ordre nouveau qui redonnera à la France sa place dans la nouvelle Europe ».
La déclaration pourrait avoir lieux à Tours, Orléans ou Angers. Je penche pour Orléans (et une référence à la Pucelle…).

13 août : Formation du « Gouvernement Provisoire de l’Etat Français ». Doriot est nommé Ministre de l’Intérieur et Déat ministre de la Justice. Laval se garde le poste de Ministre de l’économie et des Finances. Bergery est nommé Ministre des affaires étrangères.
14 août. Reconnaissance par le gouvernement du Reich du GPEF. Première réunion officielle du GPEF à Orléans. Tous les militaires et fonctionnaires qui ne rejoindraient pas le territoire métropolitain dans les 10 jours seront considérés comme « traîtres ».

15 août : aidé par des amis, Joseph Darnand s’évade du camp de prisonnier de Pithiviers en compagnie d’autres officiers (comme OTL…).

16 Août : le GPEF s’installe provisoirement à Versailles (il s’installera définitivement à Paris début septembre).
Discours sur Radio-Paris de Laval « Chef du Gouvernement Provisoire de l’Etat Français » qui annonce le début d’une « Révolution Nationale » dont l’ossature sera un grand « parti unique rassemblant les énergies françaises ».

17 août : début des négociations avec les autorités allemandes et italiennes pour les clauses d’Armistice. L’Italie obtient, en compensation des pertes qu’elle a subies, une zone d’occupation allant de Grenoble à Cannes. Hitler refuse de céder Toulon à Mussolini.
La zone d’occupation Allemande couvre le littoral atlantique, de la manche et de la Méditerranée. L’Alsace et la Lorraine sont intégrées dans le Reich, le bassin houiller du Nord est une zone sous administration militaire spéciale. La France s’engage à payer une indemnité de guerre « qui sera chiffrée ultérieurement ». Le nouvel État Français n’a pas d’armée mais une « Force de protection du Territoire », limitée à 80 000 hommes.

19 août : Signature de l’Armistice à Rethondes. Rencontre Laval-Hitler à Reims. Hitler refuse de donner des précisions sur le futur Traité de Paix, mais indique que ses clauses seront dépendante de l’engagement de la France dans l’Europe Nouvelle.

21 août : décrets-lois suspendant tous les anciens partis politiques, dissolvant les syndicats et légalisant l’épuration de l’administration. Création des Cours Martiales pour juger les « traîtres » et les « exilés ».

24 août (Samedi): Réunion au Vel’d’Hiv sous la présidence de Déat et Doriot pour présenter, devant un maigre public, le projet de nouveau « Parti du Renouveau Français », où les militants du PPF sont majoritaires. Déat fait huer par les participants la présence de marins et aviateurs français dans l’attaque contre Tarente et appelle à une « Saint-Barthélemy des adversaires de l’Ordre Nouveau ». Doriot compare Alger à Coblence.

26 Août 1940 : l’usage de la langue française est interdit en Alsace et en Lorraine. L’évêque de Metz et expulsé. La frontière de 1914 est remise en vigueur.

28 Août 1940 : Décrets-lois sur les internements de sécurité. Première liste de hauts fonctionnaires suspendus pour « attitude anti-nationale » ; on y trouve le nom de Jean Moulin. Interdiction des « mouvements clandestins et factieux » soit la franc-maçonnerie. Création du Service Central des Prisons et camps de relégation (SCPCR) auprès du Ministère de la Justice. Premières lois anti-juives : nationalisation des biens industriels et commerciaux appartenants « aux personnes de race juive ». Amnistie de tous les anciens condamnés du CSAR (la Cagoule).

30 Août 1940 : rencontre officielle Mussolini-Laval à Turin. Contrairement à Hitler, Mussolini est précis sur ses demandes pour un futur Traité de Paix et exige la Tunisie et un bail de 50 ans sur les ressources minérales de l’Algérie ainsi qu’une démilitarisation de la Corse (une fois reconquise.).

2 septembre 1940 : Le GPEF s’installe officiellement à Paris.

4 septembre 1940 : Proclamation, à la sortie de la réunion hebdomadaire du GPEF de « l’État Nouveau Français Social et Corporatiste ». Laval annonce la tenue d’une « Assemblée des forces vives de la Nation » pour adopter la « Charte Fondamentale » de l’Etat Nouveau.
Jean Filliol, un des anciens responsables du CSAR rentre à Paris. Le lendemain il rencontre Deloncle et Darnand.

6 septembre 1940. Premier désaccord majeur au sein du PRF (ou plus précisément du « comité provisoire de constitution du PRF »). Déat quitte la séance du Conseil National en désaccord sur l’organisation des nouvelles Corporations (et le nom des responsables…).

7 septembre 1940 : Article virulent de Vallat dans « Je Suis Partout » exigeant la « dé-judéification » de la France.

8 Septembre : Joseph Darnand, réfugié à Paris, après s’être longuement interrogé sur la possibilité de partir en Afrique du Nord conclut qu’il ne pourrait servir des hommes qui ont fait arrêter le Maréchal. Il se décide à rencontrer Pierre Laval et lui propose d’organiser des « Groupes de Défense du Gouvernement Provisoire ». Cette proposition plait beaucoup à Laval qui se sent isolé face aux militants du PPF de Doriot et aux hommes de Déat.

9 septembre 1940 : Dans un éditorial de l’Œuvre, Déat dénonce « ceux qui sabotent par ambition personnelle le rassemblement pour le renouveau de la France ». Il annonce sa volonté de créer un nouveau Rassemblement National Populaire.

11 septembre : Doriot dénonce devant le GPEF les « menées scissionnistes » de Déat. Laval cherche à calmer le jeu. Dans la soirée, Déat, se sentant menacé, part pour Grenoble se mettre sous protection italienne.

12 septembre : Doriot menace d’interdire le RNP et de faire arrêter Déat et ses amis au nom du décret-loi interdisant les partis politiques. Laval fait alors remarquer que le PPF pourrait être interdit dans ces conditions. L’ambassadeur d’Allemagne auprès du GPEF apporte son soutien à Laval ainsi que le chargé d’affaires Italien (l’ambassadeur n’a pas encore été nommé).

13 septembre : L’Allemagne présente au GPEF un programme de livraisons obligatoires de charbon, fer et denrées agricoles pour les 6 mois à venir comme « avance sur les réparations de guerre » à déterminer dans le Traité de Paix.

15 Septembre 1940 : Réunion de conciliation à Lyon entre Laval, Doriot et Déat. Déat accepte de revenir à Paris. Le décret-loi sur les partis doit être modifié pour autoriser « les mouvements contribuant à la création du futur PRF ».

16 Septembre : arrestation par la police parisienne devant la gare du Nord de plusieurs militants du PCF (clandestin) et de la CGT (clandestine) diffusant un tract protestant contre l’interdiction de la CGT. Parmi les militants arrêtés se trouve le jeune Guy Moquet.

18 Septembre 1940. Décret-loi sur les Corporations Industrielles et Agricoles Françaises. Création d’un Conseil National des Corporations. Le statut des Corporations fait obligation aux membres du serment de fidélité à l’Etat Nouveau Français, Social et Corporatiste et à sa Charte (qui n’est encore ni publique et ni même rédigée…). Publication du « Statut des Juifs » et radiation des fonctionnaires considérés comme juifs dans la Police, la Justice et l’Education Nationale.

20 septembre 1940 : création par Robert Brasillach d’un « Conseil des artistes et intellectuels français pour l’ordre nouveau ».

25 septembre. Décret-loi sur la création des « Groupes de défense du Gouvernement Provisoire » sous la direction d’Eugène Deloncle et de Joseph Darnand. Les GDGP doivent « collaborer avec la Police dans le recueil des informations sur les mouvements subversifs et factieux et organiser la sécurité des responsables du GPEF ». Rapidement, Darnand et Deloncle vont militer pour que les GDGP soient soustraits à l’autorité du Ministère de l’Intérieur, ce qui va dans le sens d’un Laval, qui se sent isolé…

26 septembre 1940 : Pierre Laval rencontre à sa demande le commandant en chef des forces Allemandes en France et propose le soutien des administrations françaises pour l’entretien des aérodromes d’où partiront les avions de la Luftwaffe qui iront attaquer l’Angleterre. Cette proposition est jugée « ridicule et dangereuse » par l’E-M de la Luftwaffe.

2 octobre 1940. Publication, après d’intenses tractations entre Doriot, Déat, les anciens de la Cagoule et de l’Action Française, de la liste des membres de l’« Assemblée des forces vives de la Nation » qui doit entériner (il n’est pas question de débattre…) la Charte Fondamentale. La composition de cette assemblée doit respecter une certaine proportion de représentants des nouvellement créées « Corporations Industrielles et Agricoles » ainsi que des Anciens Combattants, des Mères de Famille et des « artistes authentiquement français ». Louis Renault sera l’un des vice-Présidents de cette assemblée. Il protestera contre la nomination de « ce petit sauteur de Drieu la Rochelle »…
« La nomination de Drieu comme l’un des représentants des « artistes authentiquement français » ne devait rien au hasard. Drieu avait été proche du PPF de Doriot de 1936 à 1939 et avait continué de se radicaliser ensuite. S’il avait quitté Paris fin mai, c’était moins pour fuir l’avance des troupes allemandes que par crainte d’une arrestation « de la police de ce juif de Mandel ». À sa maîtresse Beloukia (identifiée par la suite comme Christiane Renault, la femme de Louis Renault) il avait déclaré fin mai « ils profiteront du chaos pour m’exécuter au coin d’un bois… ». Rien de tout cela bien sur n’arriva. Mandel avait des chats plus sérieux à fouetter.
Dès le 6 août Drieu, qui avait été témoins des derniers combats de l’armée française sur la Dordogne, était rentré à Paris dans l’espoir de participer à la naissance de ce grand parti fasciste français qu’il appelait de ses voeux. Il avait renoué par des amis de la banque Worms avec Doriot. S’il avait d’abord pensé prendre la direction de la NRF « cet amas de Juifs, de pédérastes, de surréalistes timides… », il avait aussi des ambitions politiques, se voyant bien en chef de la diplomatie du nouvel Etat Français avec son vieil ami Bergery. Pourtant, son autre vieil ami, Otto Abetz, nommé le 15 août ambassadeur auprès du GPEF l’avait mis en garde contre les risques d’un engagement collaborationniste trop précoce et l’avait encouragé à voir plus loin…
Le vide qui régnait autour du GPEF offrait cependant des opportunités trop tentantes pour un Drieu qui méprisait Laval et se méfiait de Déat. Le retour vers Doriot, que pourtant il n’aimait pas, était dès lors inévitable. »
P. Andreu et F. Grover, Drieu la Rochelle, Hachette, 1979.

3 octobre : la police parisienne arrête une dizaine de jeunes du PPF qui viennent de battre sauvagement des membres de l’OSEJ (Organisation de Secours des Enfants Juifs). Dans la fin de l’après-midi, une délégation du « comité constitutif » du PRF conduit par Xavier Valat vient sortir du commissariat du 4ème les responsables de cette agression et les conduit à la salle de la Mutualité où se déroule un meeting du « comité parisien pour la constitution du Renouveau Français » où ils sont ovationnés par la salle.

4 octobre : Le préfet de Police de Paris proteste officiellement devant Pierre Laval de l’action de Vallat. Laval et Doriot ripostent en conférant le statut « d’agents assermentés » aux membres du service d’ordre du (futur) PRF. Il faut noter que ce dernier, dont la presse parisienne parle comme s’il existait, n’a toujours pas été officiellement créé en raison des dissensions entre Doriot et Déat sur la composition du Conseil National. De fait, n’existent que des « Comités Constitutifs » locaux, où les hommes de Déat et Doriot se disputent l’influence.

6 octobre 1940 : Dans une allocution radio-diffusée, Pierre Laval salue les « héroiques aviateurs allemands » qui décollent pour attaquer la Grande-Bretagne. Le texte initial de son allocution mentionnait « je crois en la victoire des forces allemandes ». Joseph Darnand lui faisant remarquer qu’en tant que civil sa « croyance » en une victoire militaire est de peu de poids, Laval corrige la formule en « je souhaite une victoire des forces allemandes, qui mettra fin à cette guerre insensée et nous protègera du danger du bolchévisme ».

9 octobre 1940 : Nouveaux décrets sur l’organisation économique du pays. Déat est fait Ministre de la Reconstruction Nationale. Doriot prend la tête du « Conseil national des Corporations Industrielles et Agricoles Françaises ». le GPEF reconnaît le PPF, le RNP et le groupuscule de Marcel Bucard comme « forces légitimes de la constitution du futur Parti du Renouveau Français ». Protestations de l’Action Française, qui sera reconnue le 14 octobre au même titre.

10 octobre, Drieu la Rochelle prend officiellement la direction de la NRF tout en pestant contre Laval qui a refusé de la nommer secrétaire du Quai d’Orsay. De Laval il écrira alors dans ses carnets « ce ramollo rescapé de la démocrassouille, ce débris fait par un gitan à une juive au coin d’une roulotte ».

14 octobre : ouverture de l’« Assemblée des forces vives de la Nation » à Versailles. Discours de Pierre Laval présentant la Charte Fondamentale de l’Etat Français. Laval se proclame chef de l’Etat Français accompagné à la tribune de Déat, Doriot et Bergery. Aucun vote n’a lieu pour « marquer la différence avec les assemblées démocratiques corrompues » comme l’écrira Déat dans L’Oeuvre.

15 octobre : pour saluer la réunion de Versailles, Pierre Laval signe l’ordre de libération de 200 hauts fonctionnaires internés (dont Jean Moulin). Ces derniers cependant sont toujours suspendus, voire radiés.

16 octobre : en marge de la réunion du GPEF Joseph Darnand rencontre Pierre Laval qui le nomme « délégué à la sécurité du GPEF sous l’autorité du chef de l’État Français ». Darnand devient ainsi pour un temps un ministre de l’intérieur-bis ne répondant qu’à Pierre Laval de ses agissements.

18 octobre : Doriot rencontre secrètement Himmler à Reims et, en échange de son soutien face à Déat et Laval, accepte le principe de son adhésion à la SS.

30 octobre 1940. Création du secrétariat d’Etat aux affaires juives sous les ordres de Xavier Valat.

6 novembre : Laval transforme les Groupes de Défense du Gouvernement Provisoire en Service d’Ordre Légionnaire de l’Etat Français. Joseph Darnand prend la tête du SOLEF.


13 novembre : Marcel Déat, en tant que Ministre de la reconstruction nationale, obtient la création de la Garde Française de Sécurité Économique, amalgamant les douanes, les impôts et les éléments de la police anti-marché noir. Devant le peu d’enthousiasme des fonctionnaires du Ministère des Finances pour participer à la GFSE, Déat devra avoir recours à des volontaires venus des milieux les plus interlopes.

19 novembre 1940 : devant le développement de polices parallèles aux ordres de Darnand et Déat, Doriot met en place les « Sections Spéciales de lutte contre les Activités Anti-Nationales ».

21 novembre : la GESTAPO installe officiellement une « antenne de liaison » auprès du Ministère de l’Intérieur rue Lauriston.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Mar 27, 2008 13:03    Sujet du message: Répondre en citant

Euh, sauf ton respect, Fantasque, on avait déjà essayé, au jour le jour, de mettre un peu d'ordre dans ce marais, notamment avec une annexe (42-8-9), dont l'essentiel reste d'ailleurs valable.
Bon, je ne vais pas me plaindre que la mariée est trop belle, même si je vais devoir reprendre pas mal de choses à partir du 14 juin.
Néanmoins, il me semble que la Chrono que tu nous présentes devrait être légèrement décalée. Le 12 août, les combats de la Campagne de France ne sont pas terminés. La fin arrive le 15 août et Hitler prononce le 16 un discours de victoire. Ne serait-il pas préférable de laisser Adolf s'exprimer et de déclencher la phase publique des opérations de Laval et consorts le lendemain ? (bien sûr, des négociations secrètes ont pu commencer dès que ces Messieurs ont regagné la France - très certainement par voie de terre, tout simplement)
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MessagePosté le: Jeu Mar 27, 2008 13:58    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai vu l'annexe et elle me semble juste dans ses principes.
le problème étant la chrono des premières semaines.
Ce qui me fait pencher pour une action précoce des Allemands (et en particulier de Hitler) c'est la nécessité politique de "neutraliser" la France en dépit du départ du gouvernement vers l'AFN.

Si Hitler veut pousser la GB à négocier il doit l'isoler diplomatiquement au plus vite. Il faut donc susciter une France pro-allemande au plus vite. Par ailleurs, dès que les services allemands vont mesurer le choc dans une partie de la classe politique française de la rupture des 12-13 juin, ils vont vouloir ramasser autant de miettes que possibles. Enfin, les forces armées vont demander une solution les déchageant autant que possible des tâches d'adminsitration du territoire et des populations.

Attendre la fin des combats signifie prendre un risque d'un état de fait. Il faut chercher à faire dénoncer par de spoliticiens français l'opération d'évacuation, de manière à casser la légitimité du gouvernement français replié en Algérie. Il ne faut pas oublier que nous savons par Schirrer que le repli en AFN était une crainte OTL de Hitler. Quand il voit se profiler le scénario de cette évacuation ce qui l'inquière n'est pas l'impact militaire (qu'il doit logiquement sous-estimer) mais l'impact politique. En jin 40 Hitler était convaincu que la Grande-Bretagne chercherait une paix de compromis une fois la France hors de la guerre. Il a été choqué de la réponse négative immédiate de Chuchill à son discours de "paix".

Je pense que c'est une opération largement illusoire mais elle serait bien dans la logique de la diplomatie hitlerienne. Pour qu'elle se mette en place il faut que l'on soit sur que les autorités françaises quiitent le territoire métropolitain, mais il faut aussi agir avant la fin total des combats pour que la position des Laval et Cie. n'apparaisse pas comme une simple soumission à l'allemagne mais une "réaction" à ce que l'on veut présenter comme un "abandon" des français par leurs responsables politiques et militaires. Il faut prendre de vitesse une possible déclaration du gouvernement français depuis Alger affirmant le maintien de la souveraineté et de la légitimité depuis l'AFN.

la fenêtre de tir politique se situe donc entre la chute de Toulon (on est sur que l'évacuation est irreversible) et la fin des combats.

J'ai essayé de reproduire autant que faire se peut une réaction des autorités allemandes devant la nouvelle situation.

Pour les règlements de compte et crocs en jambe divers et (a)variés entre collabo, je me suis largement appuyé sur l'Histoire de la Milice.
Le personnage de Laval est bien étudié dans une thèse récente qui montre la face réelle de l'homme politique, farouchement anti-anglais en juin 4O. pour Drieu, le livre d'Andreu et Grover fait aujourd'hui autorité.

F
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MessagePosté le: Jeu Mar 27, 2008 19:00    Sujet du message: Répondre en citant

Bien bien....
La refonte avance donc sur ces nouvelles données.
Serait-il problématique que Laval laisse à Déat l'Economie et conserve pour lui la Justice ?
ça m'arrangerait pour des questions de cohérence avec d'autres épisodes.
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MessagePosté le: Jeu Mar 27, 2008 21:47    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques noms de personnages que je verrais bien s'illustrer dans le gouvernement collabo, à un titre ou un autre, tôt ou tard...

- Pierre-Etienne Flandin : ancien ministre dans les années 20 et 30, plusieurs fois président du conseil, connu pour ses thèses pacifistes ; pourrait être une "caution" de continuité républicaine à l'été 40, avant d'être écarté par plus extrémistes...
- André Delmas : ancien secrétaire général du syndicat des instituteurs, pacifiste convaincu et apôtre dans les années 30 d’une entente avec l’Allemagne.
- Jacques Doriot : Ancien membre du PCF, fondateur en 36 du Parti Populaire Français (PPF), parti fasciste proche de Mussolini et principal parti populiste en France ; poussé et soutenu (et financé !) par le Duce...
- Albert Chichery
- Yves Bouthilier
- Pierre Pucheu : cadre du PPF de Doriot
- Marius Roustan
- Adrien Marquet
- Joseph Barthelemy
- Paul Marion
etc...


En plus des incontournables Laval, Déat, Darnand etc, bien sur !
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MessagePosté le: Ven Mar 28, 2008 09:32    Sujet du message: Répondre en citant

La grande différence entre OTL et FTL est qu'en FTL la légalité est du côté de ceux qui veulent continuer à se battre. C'est un point très important car le ralliement de nombreux proches de Pétain s'est fait sur la base de son statut de détenteur légal de l'autorité de l'État.
Paradoxalement, ce sont les futurs collabos qui devront invoquer le principe de légitimité contre la légalité (alors qu'OTL ce fut la France Libre qui eut à le faire).
Le seul argument possible est ici de plaider l'illégitimité du gouvernement légal pour cause d'abandon des français de Métropole (voire du territoire national, mais c'est juridiquement scabreux vu le statut de l'Algérie qui est intermédiaire entre le territoire national et une colonie).
Laval est ses alliés doivent se présenter comme les "représentants légitimes" du peuple français face à un pouvoir légal qui aurait commis la "forfaiture" de l'abandon du peuple.

Pour les Maurassiens, l'opposition pays réel / pays légal ne pose aucun problème intellectuel.
Pour les proto-fascistes français, dans la lignée de Carl Schmitt (dont l'ouvrage Légalité Légitimité a été traduit en français en 1936) l'opposition Légalité/Légitimité va de soi (et sur ce point, c'est Schmitt qui a raison contre Kelsen en théorie du Droit pour des raisons évidentes de circularité auto-référentielle du légalisme Kelsenien, même si les idées politiques de Schmitt dans les années 30 sont odieuses).
Par contre, pour la droite pacifistes mais qui n'est ni maurassienne ni tentée par le fascisme, l'idéologie politico-juridique est très légaliste. Ce segment de la collaboration OTL aura beaucoup de difficultés à admettre le gouvernement Laval. Il faut donc en tenir compte.

Parmi les noms évoqués:

Doriot est déjà cité.
Les autres cadres du PPF devraient évidemment jouer un rôle important, sans la mesure où en septembre 40 Déat a peu de monde derrière lui et laval est assez isolé.
Darnand n'a pas encore eu le temps de prendre de l'envergure, mais il devrait le faire plus rapidement qu'OTL car il représente pour Laval une carte importante face à Doriot et Déat.

Flandin était pacifiste mais pas pro-allemand, bien au contraire. Il est une figure proche de Pétain. Ce dernier absent de la scène politique, Flandin n'aura guère le goût de frayer avec un gouvernement où Doriot et Déat vont siéger. Rappelons qu'OTL Doriot et Déat étaient en zone nord, car les hommes de Pétain n'en voulaient sous aucun prétexte.
Flandin sera pris entre son légalisme (il est tout sauf un factieux) qui le pousserait à aller à Alger et son pacifisme. S'il reste en France il commencera par attendre pour voir comment les choses évoluent. Devant la montée des 3D dans le gouvernement Laval, il s'abstiendra de tout contact avec cette engeance qui lui déplaisait profondément. Il est possible qu'il décide vers 41/42 de rejoindre finalement Alger en passant par l'Espagne.

Joseph Barthélémy, si je m'en souviens bien, est aussi un proche de Doriot.
Bouthilier, débarqué par Reynaud lors de la nuit du 12/13 juin sera probablement, comme Flandin, sensible à la dimension légale du passage en AFN.

Amitiés

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MessagePosté le: Ven Mar 28, 2008 16:21    Sujet du message: La Collaboration FTL, version colorisée Répondre en citant

Oui je sais, c'est (à peu près) ce qu'a écrit Fantasque. J'ai juste sorti quelques crayons de couleur. Pour aujourd'hui, je ne suis allé que de juin à août. Qu'en dites-vous ? Je ne suis pas mécontent (à tort ou à raison) du discours de Déat... (qui, après tout, était éditorialiste).

13 juin 1940
Bordeaux
10h00 – Informés (sans doute grâce à Chautemps) de ce qui s’est passé dans la nuit à Cangé, Déat, Laval, Bonnet, Bergery et Flandin ont publié un communiqué dénonçant « le coup d’État du tandem Reynaud-Mandel et la honteuse arrestation du maréchal Pétain. (…) En tout état de cause, les signataires se refuseront à quitter le territoire métropolitain pour on ne sait quelle aventure et à suivre outre-mer un gouvernement de factieux. » Cette prise de position, aujourd’hui considérée comme l’acte de naissance du mouvement collaborationniste, sera fort peu diffusée dans l’immédiat, mais elle ne passera inaperçue ni sur la Loire… ni à Berlin.

14 juin
Bordeaux
Les forces de police se présentent à l’aube pour arrêter MM. Bergery, Bonnet, Déat, Doriot, Flandin et Laval. Prévenu par Vladimir Sokolovsky, un de ses amis au 2ème Bureau, Laval réussit à échapper à l’arrestation, tout comme Doriot et Flandin. Déat est introuvable à l’adresse indiquée (qui se révèle fausse). Seuls Bonnet et Bergery sont arrêtés.

18 juin
Chartres
Comme la plupart de ses collègues, le préfet d’Eure-et-Loir, Jean Moulin, est resté à son poste pour éviter toute panique et assurer le fonctionnement des services publics jusqu’à la dernière seconde – et même davantage : bien après l’arrivée des Allemands, les demoiselles du téléphone renseignent encore l’état-major français sur les mouvements de troupes ennemies devant leurs fenêtres.
Quelques heures après la prise de Chartres (sans combat), Moulin est convoqué chez le général commandant les forces occupantes. Ce dernier ne le reçoit pas, mais lui fait dire par deux officiers que « des troupes noires » ont commis, en se retirant, des atrocités sur des femmes et des enfants ; un constat en a été dressé et doit être contresigné par le préfet.
Jean Moulin refuse de signer ce document établi sans la moindre preuve. Il est brutalisé par plusieurs officiers et soldats qui tentent de l’obliger à signer de force. Traîné sur les lieux du prétendu crime, il est à nouveau frappé et brutalisé. Emprisonné et craignant de voir sa volonté fléchir sous la torture, Jean Moulin tente de se suicider en s’ouvrant la gorge avec un débris de vitre. Il est découvert au matin du 19, baignant dans son sang mais vivant. Les Allemands le soignent, le libèrent et tentent d’étouffer l'affaire.
La blessure à la gorge mettra des mois à se cicatriser ; Jean Moulin cherchera à la masquer en portant une écharpe noire (visible sur le célèbre cliché pris à Montpellier à la fin de l’année).

19 juin
Hendaye
Profitant sans doute des mêmes complicités qui leur ont permis d’échapper à l’arrestation le 14 juin, Laval, Flandin et Déat réussissent à passer la frontière espagnole. Discrètement pris en charge par les services du gouvernement de Franco (par ailleurs en pleine négociation avec le gouvernement Reynaud !), ils vont séjourner quelques semaines à Saint-Sébastien, où ils retrouvent Filliol, un ancien de la Cagoule qui se cache là depuis sa condamnation par contumace pour le meurtre de plusieurs antifascistes italiens réfugiés en France.

20 juin
Bataille de France
Ouest (Bretagne, Normandie, Loire)
Les forces allemandes sont provisoirement arrêtées sur une ligne Saint-Malo-Rennes-Le Mans. Les combats sont toujours violents sur la Loire, où le front français commence à craquer en plusieurs endroits. C’est là, près de Lamotte-Beuvron, que Joseph Darnand est fait prisonnier, « démoralisé, prétendra-t-il, par l’annonce de l’éviction du maréchal Pétain. » Engagé volontaire au sein d’un Corps Franc (il a 43 ans), ce héros de la Première Guerre n’a pourtant malheureusement pas l’intention d’en rester là.

20 juillet
Bagnères-de-Bigorre
MM. Laval, Flandin et Déat sont discrètement remis aux autorités d’occupation allemandes par les services espagnols. Ils demandent aussitôt à se rendre à Paris, mais la Kommandantur locale préfère attendre d’en savoir plus sur leur compte. Ils vont passer plusieurs jours dans une résidence surveillée fort peu confortable…

24 juillet
Berlin
Adolf Hitler est déçu et même frustré ! Ses forces ont envahi la presque totalité de la France, mais le gouvernement français refuse avec entêtement d’accepter sa défaite. Et c’est une véritable épine dans le pied du Führer, qui fait subir à son entourage un long développement sur la gêne que cela inflige aux plus grandes ambitions du IIIe Reich !
– La Wehrmacht ne va pas se mettre à jouer les nounous d’un pays vaincu en effectuant gracieusement toutes les tâches d’administration et de simple police que les Français devraient prendre en charge ! Et je ne vais pas leur envoyer des milliers de bons Allemands pour faire tourner leur économie, alors qu’ils vont devoir nous verser des dommages de guerre suffisants pour leur faire passer pour l’éternité l’envie de se mettre en travers de la route du Reich allemand !
Et puis, il y a les Anglais ! Objectivement, ils n’ont aucune raison de poursuivre la guerre. Si les Français avaient demandé l’armistice, les Anglais se seraient déjà débarrassés de Churchill, nous serions en train de négocier un accord raisonnable et l’Allemagne pourrait enfin se tourner vers l’Est, car c’est là-bas qu’elle accomplira son Destin !
Enfin, qu’est-ce que nous allons dire aux Russes, aux Américains, aux Japonais ? Que nous continuons la guerre contre un pays d’Afrique ? Il doit pourtant y avoir quelques hommes politiques français ayant assez de sens commun pour reconnaître la victoire de l’Allemagne et l’affirmer à la face du monde !
Hélas pour Hitler, jusque là, seul le nommé Jacques Doriot (qui a resurgi quelques jours plus tôt à Paris) a fait acte de candidature. Cependant, cet ex-communiste au parcours politique complexe n’inspire aucune confiance aux Allemands.
C’est Himmler qui va tirer son Führer d’embarras. Ce sont en effet ses services qui ont reçu les informations concernant la présence à Bagnères, sous bonne garde, de trois politiciens français présentables – un ancien Président du Conseil, Pierre Laval, un ancien ministre des Affaires Etrangères, Pierre-Etienne Flandin et un député connu, Marcel Déat. Voilà de quoi bâtir une « autorité française » qui se montre enfin « raisonnable ». Ordre est aussitôt donné d’expédier les trois hommes à Paris, où l’on envoie pour les encadrer un fin diplomate, à la fois nazi convaincu et bon connaisseur de la France, Otto Abetz. Ce dernier pourra aussi compter sur Doriot, sur un autre député influent, Gaston Bergery, que les Français en retraite ont “oublié” dans sa prison de Bordeaux (sans doute, là encore, grâce à certaines complicités) et sur quelques autres orphelins du Maréchal qui ne manqueront pas de venir rôder, attirés par l’odeur des maroquins.

12 août
Orléans
Grâce à l’action diligente de l’habile Otto Abetz, les négociations pour la formation d’un gouvernement français fantoche sont près d’aboutir. Bien qu’une méfiance extrême domine leurs rapports, Laval, Déat et Doriot semblent s’être mis d’accord sur un projet qui convient aux Allemands. Tous trois devront constituer une apparence de gouvernement, qui sera reconnu par l’Allemagne et avec lequel Berlin signera un armistice et passera des accords économiques.
Ce projet ne va pas sans poser des problèmes de droit international. Le gouvernement français légal, reconnu par l’ensemble des gouvernements neutres, est à Alger. Il est d’emblée certain que les Etats-Unis ne reconnaitront pas le gouvernement Laval. Au mieux (du point de vue de ce dernier), l’URSS s’abstiendra de choisir (ce qui ne préoccupe guère Déat ni Doriot). L’Espagne (qui a au Maroc, Franco ne l’oublie pas, une frontière commune avec « les gens d’Alger » !) va louvoyer.
De fait, l’existence de leur marionnette pourrait gêner les Allemands eux-mêmes : s’ils décident qu’il s’agit du gouvernement français légitime, ils devront considérer les soldats français se battant contre eux comme des francs-tireurs susceptibles d’être exécutés. Mais, outre qu’ils exposeraient ainsi les prisonniers allemands à des représailles, les neutres – et en tout cas les Etats-Unis, fort chatouilleux sur ce chapitre – condamneraient l’Allemagne pour non respect des Conventions de Genève. Par contre, traiter les soldats français faits prisonniers après la signature d’un armistice avec le gouvernement Laval comme des prisonniers de guerre au sens légal du terme signifierait que ledit armistice n’aurait aucune valeur ! En pratique, l’Allemagne fera fi de ces considérations juridiques. Dans ses relations avec Laval et consorts, elle fera comme si « les gens d’Alger » n’existaient pas. Et sur le front, tout se passera comme si le gouvernement Laval n’était qu’une fiction.
Pour l’heure, l’équipe réunie à grand peine par Abetz entre dans l’Histoire par une déclaration qui se veut solennelle : « Nous, responsables politiques français [le mot « élus » a été supprimé], constatant que le gouvernement prétendument légal de notre pays a commis dans la nuit du 12 au 13 juin une forfaiture qui le prive désormais de toute prétention à représenter la France et qu’il a abandonné les Français aux heures les plus funestes de leur histoire pour s’embarquer dans une aventure sans espoir ni retour, affirmons aujourd’hui qu’il nous appartient de reconstruire la nation. Réunis aujourd’hui à Orléans, ville qui perpétue le souvenir d’une sainte chrétienne qui sut défendre la France contre les menées de l’Outre-Mer et de ses agents, fidèles à l’exemple du Maréchal Pétain que son âge n’a pas empêché de se dresser contre les factieux [Pétain agonise à la Salpêtrière, à Paris, où il a été transporté dans un état qui s’aggrave inexorablement], nous jurons de tout mettre en œuvre pour fonder dans notre pays un ordre nouveau qui lui rendra sa place dans la Nouvelle Europe. » Signé : MM. P. Laval, G. Bergery, M. Déat, J. Doriot, P.-E. Flandin et J. Ybarnegaray (notons l’ordre alphabétique des signataires, en dehors de Laval).

13 août
Orléans
Formation officielle du Gouvernement Provisoire de l’Etat Français, sous la présidence de Pierre Laval, dont il n’est pas bien précisé s’il préside le Gouvernement ou l’Etat. Quoi qu’il en soit, son autorité sur ses principaux coéquipiers est toute théorique – chacun sait bien qu’il est toujours possible de faire appel de ses décisions auprès d’Abetz. Cependant, selon la coutume de la IIIe République, Laval s’est adjugé deux ministères régaliens : celui de la Justice et celui… de la Défense.
Jacques Doriot, chef du PPF, le Parti du Peuple Français, est ministre de l’Intérieur et de la Reconstruction Nationale, titre flou qui lui permet de se mêler de tout, au cas où les attributions de l’Intérieur n’y suffiraient pas.
Ministre de l’Economie et du Travail, l’ex-socialiste Marcel Déat est l’un des plus chauds partisans de la “Nouvelle Europe” qui doit s’organiser sous la bienveillante direction de l’Allemagne, dont il fait chaque jour l’éloge dans les éditoriaux de son journal, L’Œuvre. Il organisera la “collaboration économique” (sans oublier ses intérêts au passage).
Gaston Bergery est ministre des Affaires Etrangères. Laval aurait sans doute souhaité attribuer le poste à Pierre-Etienne Flandin, mais celui-ci y a renoncé, peu enthousiaste à l’idée de s’asseoir chaque semaine à la même table que Déat et Doriot. Flandin sera finalement nommé Ambassadeur en Espagne, poste qu’il acceptera en mémoire de Pétain (qui avait été le premier Ambassadeur nommé par la France auprès de Franco).
Parmi les autres membres du ministère Laval, citons Jacques Ybarnegaray aux Anciens Combattants.

14 août
Berlin
Le gouvernement du Reich reconnaît officiellement le Gouvernement Provisoire de l’Etat Français (GPEF).

Orléans
Premier Conseil des ministres du GPEF, essentiellement consacré à des questions de préséance et de répartition des domaines d’activité entre ses membres.

15 août
Pithiviers
Aidé par des amis, Joseph Darnand s’évade du camp de prisonnier de Pithiviers en compagnie d’autres officiers. Il va trouver refuge à Paris.

16 août
Versailles
Le GPEF, insoucieux de la référence à 1871, s’installe provisoirement dans l’ancienne capitale royale.
Pierre Laval, cette fois clairement identifié comme « Chef du Gouvernement Provisoire de l’Etat Français », prononce sur Radio-Paris un discours qui annonce le début d’une « Révolution Nationale » dont l’ossature sera « un grand parti unique rassemblant les énergies françaises ». Saisissant l’occasion que lui offre la fin des combats dans le Midi, il annonce que tous les militaires et fonctionnaires qui ne se trouveraient pas dans les 10 jours en territoire métropolitain (Corse exclue !) seront considérés comme « traîtres à la Patrie ». Cette décision est officialisée dans la soirée, ce sera la première à être publiée par le Journal Officiel de l’Etat Français (dont la parution commencera à la fin du mois).

17 août
Versailles
Le GPEF commence officiellement à négocier les clauses d’un Armistice avec les autorités allemandes et italiennes.
D’abord, les Allemands tiennent à « réintégrer au Reich la province d’Alsace-Lorraine, injustement arrachée à la Nation allemande et à la Race germanique en 1919. » L’Allemagne se voit aussi attribuer, « jusqu’au règlement général du conflit », une zone d’occupation couvrant tout le littoral de la Manche et de l’Atlantique, ainsi que celui de la Méditerranée entre Cannes et les Pyrénées. Cette zone s’étend également à la région parisienne, à un certain nombre de villes importantes et aux nombreuses bases militaires installées sur le sol français. Le bassin houiller du Nord est placé sous administration militaire spéciale. Bien entendu, l’Armée allemande a toute liberté de circulation en territoire français.
De son côté, l’Italie obtient une zone d’occupation allant de Grenoble à Cannes. Hitler refuse de céder Toulon à Mussolini. Celui-ci devra se contenter de laisser entendre dans la presse italienne que cette zone d’occupation, qui correspond à peu près à la Savoie et à l’ancien Comté de Nice, « sera un jour prochain appelée à rejoindre la Mère Patrie italienne. »
La France s’engage à payer à l’Allemagne et à l’Italie des indemnités de guerre « qui seront chiffrées ultérieurement. »
Enfin, le nouvel État Français n’a pas d’armée mais une « Force de Sécurité du Territoire », limitée à 80 000 hommes. Ceux-ci ne pourront guère être recrutés que parmi les prisonniers de guerre. Les agents recruteurs de Laval (rappelons qu’il est ministre de la Défense !) feront dans ce but la tournée des stalags, promettant la libération des volontaires, ce qui expliquera bon nombre d’engagements dans la FST.

20 août
Rethondes, Reims
Laval lui-même signe l’armistice avec les représentants allemands, dirigés par Keitel, dans le célèbre wagon, récupéré par les Allemands. Ce n’est qu’ensuite qu’il peut rencontrer Hitler, qui l’attend à Reims. Malgré les questions répétées de Laval, le Führer refuse de lui donner des précisions sur le futur traité de paix franco-allemand. Tout juste accepte-t-il d’indiquer que ses clauses – et même la date de sa signature – dépendront de la fourniture par la France « de signes concrets démontrant son engagement dans l’Europe Nouvelle. » Il semble aujourd’hui que, dans l’esprit du dictateur, ces « signes concrets » devaient être avant tout la participation d’un nombre important de soldats français (sous commandement allemand) à l’invasion déjà prévue de l’Union Soviétique. Mais Laval, loin d’envisager ce cas de figure, imagine qu’il s’agit d’une “collaboration économique” étroite et de mesures de politique intérieure visant notamment les Juifs. C’est en tout cas ainsi qu’il justifiera, lors de son procès, la mise en place du Statut des Juifs.

21 août
Versailles
Une série de décrets-lois décide l’interdiction des partis et organisations politiques dont les représentants se trouvent actuellement hors de Métropole (le Parti Communiste n’est pas mentionné : le fait qu’il ait déjà été interdit par la République évite opportunément au GPEF de gêner les Allemands dans leur relations avec l’Union Soviétique).
Les syndicats sont dissous. Des Cours Martiales sont instituées pour juger « les traîtres à la Patrie et les fuyards exilés. »
L’administration doit être passée au crible par des commissions crées à cet effet. Cette vaste opération de « nettoyage national » de l’administration vise à éliminer les Juifs, les francs-maçons (ou supposés tels) et, plus largement, les personnalités par trop républicaines occupant des postes importants.

24 août
Paris
A 20h00, le Vel’d’Hiv’ est loin d’être plein. Visiblement, les Parisiens ont préféré rester chez eux, devant leurs radios, à guetter des nouvelles de l’attaque de Tarente, qu’Alger et Londres ont annoncée peu après midi et que Rome a reconnue avec réticence vers 18h00. Les deux duettistes en tête d’affiche du programme de la soirée en font pourtant des tonnes pour attirer l’attention : Marcel Déat et Jacques Doriot annoncent la création du Parti du Renouveau Français, le PRF. Doriot, grâce aux militants de son PPF, pense prendre le contrôle du nouveau parti, tandis que Déat espère bien profiter de l’occasion pour renverser à son profit l’équilibre des forces politiques. Tous deux rivalisent d’éloquence contre ceux que Doriot appelle « les Emigrés », comparant Alger à Coblence et répétant qu’on n’emporte pas la Patrie à la semelle de ses souliers ! Déat fait huer par les participants la participation des forces françaises à l’opération Judgement : « Les hommes d’Alger, les hommes d’hier, les hommes de l’Ancien Régime, ont été jusqu’à prostituer nos marins et nos aviateurs, jusqu’à les vendre aux Anglais pour faire contre la flotte italienne le sale boulot dont la Royal Navy était incapable ! Combien John Bull vous a-t-il payé, Messieurs d’Alger, pour mettre à sa disposition encore un peu de sang français ? Monsieur Churchill n’était-il pas rassasié par celui qu’ont versé nos malheureux soldats sur tous les champs de bataille de France au profit des banquiers de Londres ? Mes amis ! Il faut mettre hors d’état de nuire ces marchands de chair humaine ! Contre les ennemis de la Nouvelle France et de l’Ordre Nouveau, j’en appelle à une Saint-Barthélemy rédemptrice ! »

24 août
Strasbourg
Le commandement des forces d’occupation allemande déclare le rattachement au Reich de l’Alsace-Lorraine. La frontière de 1914 est rétablie. L’usage de la langue française est interdit dans les territoires concernés. L’évêque de Metz, connu pour son hostilité au régiment nazi, est expulsé.

28 août
Versailles
Le GPEF prend toute une série de décrets-lois, qui se complètent fort bien pour muscler l’arsenal répressif du nouveau régime.
Les deux premiers s’attaquent aux cibles préférées des forces politiques amalgamées autour de Laval. L’un, visant la franc-maçonnerie, interdit les « mouvements clandestins et factieux ». L’autre ébauche ce qui constituera bientôt le Statut des Juifs : les biens industriels et commerciaux appartenant aux « personnes de race juive » (dont la définition reste alors à préciser !) sont nationalisés.
Un autre décret porte création du Service Central des Prisons et camps de relégation (SCPCR), rattaché au Ministère de la Justice. Un autre encore crée le régime des internements de sécurité.
Puis est publiée une première liste de hauts fonctionnaires suspendus pour « attitude anti-nationale. » Parmi les cibles privilégiées de cette épuration figure le préfet d’Eure-et-Loir, Jean Moulin, ancien chef de cabinet de Pierre Cot. Le jour même, il va aussi profiter des deux décrets précédents : à peine mis à pied, il est en effet interné « à titre préventif. »
D’autres membres de la Préfectorale ont plus de chance. Ainsi, le secrétaire général de la préfecture de la Marne, René Bousquet, qui a maintenu l’ordre dans son département en l’absence du préfet, est nommé préfet. Il poursuivra sous Laval le travail d’exécutant entrepris sous Reynaud et sera ainsi représentatif d’un grand nombre d’administrateurs, dont l’action sous l’Occupation est résumée par leurs démêlés judiciaires d’après-guerre. En effet, condamné à l’indignité nationale en 1945, Bousquet sera relevé de toute peine pour l’aide (réelle) apportée aux maquis locaux. Il mènera une fructueuse carrière dans la banque jusqu’à ce qu’un simple décompte le rattrape : il y avait 300 Juifs à Châlons-sur-Marne lors de sa nomination à la préfecture, il n’en restait plus un seul à la Libération. Tous avaient été déportés grâce à la diligence de l’administration Bousquet et seuls 10 devaient revenir. On sait que Bousquet invoquera la difficulté de désobéir aux ordres reçus et affirmera avoir refusé un poste élevé dans la police de Laval. En fait, Darnand s’était opposé à sa nomination, lui préférant Paul Touvier. Il est regrettable que l’acte d’un déséquilibré ait empêché la justice de se prononcer finalement sur le cas exemplaire de René Bousquet.
Enfin, le GPEF montre qu’il sait aussi être généreux. C’est ainsi que le dernier décret de la journée porte amnistie de tous les condamnés pour appartenance au Comité Secret d’Action Révolutionnaire (mieux connu sous le nom de la Cagoule). Il est vrai qu’ils ne sont coupables que de meurtres, enlèvements, intelligence avec une puissance étrangère et autres broutilles.

30 août
Turin
Aujourd’hui, les journaux italiens n’ont qu’un sujet de commentaires : non pas le destin des malheureux défenseurs de la poche de Benghazi, mais la rencontre officielle Mussolini-Laval. A en croire les journaux fascistes, le chef du GPEF vient la corde au cou demander au Duce les conditions du pardon de l’Italie.
Contrairement à Hitler, Mussolini est précis sur ses exigences pour un futur traité de paix. Il réclame la Tunisie, un bail de 50 ans sur les ressources minérales de l’Algérie et une démilitarisation de la Corse, de Nice et de la Savoie (sans même cacher qu’il s’agit pour lui du prélude à une annexion de ces trois territoires).
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MessagePosté le: Ven Mar 28, 2008 17:03    Sujet du message: Re: La Collaboration FTL, version colorisée Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Quelques heures après la prise de Chartres (sans combat)
ladc51 avait ajouté la mention 1 KD, autrement dit la prise de la ville par la 1ère (et la seule) division de cavalerie allemande.
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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MessagePosté le: Ven Mar 28, 2008 17:14    Sujet du message: Répondre en citant

La forme du discours de Déat lui correpond bien (mourir pour les Poldèves...).

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MessagePosté le: Ven Mar 28, 2008 17:21    Sujet du message: Répondre en citant

Après avoir repris un peu de lecture sur la propagande durant la guerre, je me suis demandé comment les services allemands auraient pu éludé le problème des soldats français en guerre après avoir reconnu le gouvernement Laval.

Il me semble que hitler n'aurait pas voulu entendre grand chose sur le sujet et que la solution serait venu des services de propagande eux-même.

Une possibilité aurait été de ne pas reconnaitre le problème du statut des soldats français de paris et d'alger en parlant d'une part des "soldats alliés" de paris avec les adjectifs ronflants correspondants au texte du moment et d'autre part des "soldats ennemis" d'alger.
Cette façon de parler permet de plus de mettre dans le même sac tous les soldats ennemis ce qui permet de gommer opportunément le fait que de plus en plus de nations sont au combat en face de l'axe.


Cela ne serait qu'une des façons de régler le problème, il devrais y en avoir d'autres plus présentables diplomatiquement.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Mar 28, 2008 18:43    Sujet du message: Répondre en citant

Ah oui, j'avais oublié la 1.KD, je la récupère.

Par ailleurs, je me suis aperçu que j'avais oublié différents éléments qu'il serait dommage de laisser de côté et qui étaient jusque là en décembre.

Les 20 et 21 août peuvent donc être ainsi complétés (sauf opposition autorisée...) :

20 août
Rethondes
Dans la matinée, Laval lui-même signe l’armistice avec une délégation allemande dirigée par Keitel et avec une délégation italienne dirigée par Ciano dans le célèbre wagon, récupéré par les Allemands. Le chef du GPEF vient de passer trois jours à discuter les termes de ce document, sans obtenir grand chose de la part de ses interlocuteurs.
D’abord, les Allemands tiennent à « réintégrer au Reich la province d’Alsace-Moselle, injustement arrachée à la Nation allemande et à la Race germanique en 1919. »
Le reste de la France est divisé, « jusqu’au règlement général du conflit », en deux zones d’occupation : la Zone Atlantique comprend la façade atlantique, de la frontière espagnole à la frontière belge (le futur AtlantikWall), et la Région Paris ; la Zone Sud comprend le littoral méditerranéen entre Cannes et les Pyrénées (le futur SudWall) et la Région Lyon. La frontière entre ces zones va des Pyrénées à l’Alsace-Moselle. Chacune des deux zones est placée sous l’autorité d’un commandement militaire indépendant, rattaché à l’Oberbefehlshaber West. Le bassin houiller du Nord est placé sous administration militaire spéciale.
De son côté, l’Italie obtient une zone d’occupation allant de Grenoble à Cannes. Hitler refuse de céder Toulon à Mussolini. Celui-ci devra se contenter de laisser entendre dans la presse italienne que cette zone d’occupation, qui correspond à peu près à la Savoie et à l’ancien Comté de Nice, « sera un jour prochain appelée à rejoindre la Mère Patrie italienne. »
La France s’engage à payer à l’Allemagne et à l’Italie des indemnités de guerre « qui seront chiffrées ultérieurement. » En attendant, elle doit pourvoir à l’entretien des forces d’occupation, ce qui représente une somme de 600 millions de francs par jour.

Enfin, le nouvel État Français n’a pas d’armée mais une « Force de Sécurité du Territoire », limitée à 80 000 hommes. Ceux-ci ne pourront guère être recrutés que parmi les prisonniers de guerre. Les agents recruteurs de Laval (rappelons qu’il est ministre de la Défense !) feront dans ce but la tournée des stalags, promettant la libération des volontaires, ce qui expliquera bon nombre d’engagements dans la FST.

Reims
La journée du chef du GPEF est décidément chargée. En effet, dans l’après-midi, il signe avec Abetz un accord baptisé Convention de Collaboration, censé faire entrer la France dans la Nouvelle Europe et qui précise en réalité les conditions de l’occupation allemande. Les clauses de cet accord, évidemment léonin, sont dictées par les préoccupations de Hitler. Il faut bien sûr, à long terme, assurer la soumission de la France, qui ne doit même pas pouvoir espérer de revanche. Mais il faut aussi, à court terme, permettre que la France assure une partie de la production d’armement allemande, pour alléger le plus possible l’effort de guerre fourni par la population allemande en prévision de l’invasion de l’URSS. Ces considérations vont déterminer le contenu des vingt-quatre articles relativement brefs de la Convention.
Le gouvernement Laval exerce son autorité administrative sur l’ensemble du territoire, mais il est stipulé que l’Allemagne exerce les droits de la puissance occupante, ce qui implique que l’administration travaille avec elle d’une manière “correcte”. En réalité, le gouvernement Laval est totalement inféodé à l’Oberbefehlshaber West. La plupart des mesures “autonomes” qu’il prend visent à servir les intérêts particuliers des membres du gouvernement, et/ou à réprimer telle ou telle fraction de la population.
L’Allemagne promet de libérer les prisonniers de guerre (1,5 million d’hommes) « dès que la réussite de la politique de Collaboration sera avérée » – ils resteront en captivité jusqu’à la fin de la guerre, en dehors de quelques cohortes symboliques qui prétendront justifier la politique d’échanges prisonniers/travailleurs (un pour deux…) mise en place par Laval. De plus, en contradiction flagrante avec les Conventions de Genève, les prisonniers seront massivement utilisés dans les usines d’armement allemandes et pour des travaux de fortification.
Par ailleurs, la Convention de Collaboration prévoit que le gouvernement Laval livrera les réfugiés politiques allemands, autrichiens ou italiens présents sur le sol français. Dans la mesure où il parviendra à se faire obéir, c’est bien ce qu’il fera, poussant même la bonne volonté jusqu’à y ajouter le plus possible de Juifs “étrangers” (réfugiés ou déchus de leur nationalité française).
Laval pense qu’avec ces deux documents – armistice et convention – il vient d’assurer son avenir à la tête du pays. En fait, avec ces deux signatures, il a aussi paraphé sa future condamnation à mort.

21 août
Montoire
Une fois signés l’armistice et la Convention de Collaboration, Hitler fait à Laval l’honneur d’une rencontre personnelle. Celle-ci est organisée, pour des raisons de sécurité, dans une petite ville du Loir-et-Cher, Montoire – où nul monument ne commémore aujourd’hui l’événement…
Pour Pierre Laval, ce rendez-vous est un couronnement de sa politique. Il renforce sa position face à Déat, Doriot et autres, qui tous s’efforcent de mener en sous-main des tractations avec l’occupant, en affirmant sa position sur l’échiquier politique. Certes, il a été Président du Conseil de la République, mais il a manifesté dès 1936 une hostilité de plus en plus virulente au régime, à travers les articles des journaux dont il est propriétaire (Gringoire notamment). Quelques semaines plus tôt, Laval a pensé qu’il valait mieux s’emparer du poste de chef d’un “Nouvel Etat” artificiel, avec des ministres encombrants, que de se retrouver sans rien. Avec l’appui des Allemands, il peut à présent espérer jouer ses “partenaires” les uns contre les autres.
Mais sur le fond, pour Laval, la réunion de Montoire est un échec. Loin de proposer des vues élevées de stratégie européenne, Hitler se borne à souligner la nécessité d’une collaboration étroite entre leurs deux gouvernements. Malgré les questions répétées du Français, le Führer refuse de lui donner des précisions sur le futur traité de paix franco-allemand. Tout juste accepte-t-il d’indiquer que ses clauses – et même la date de sa signature – dépendront de la fourniture par la France « de signes concrets démontrant son engagement dans l’Europe Nouvelle. » Il semble aujourd’hui que, dans l’esprit du dictateur, ces « signes concrets » devaient être avant tout la participation d’un nombre important de soldats français (sous commandement allemand) à l’invasion déjà prévue de l’Union Soviétique. Mais Laval, loin d’envisager ce cas de figure, imagine qu’il s’agit de l’établissement d’une “collaboration économique” étroite et de mesures de politique intérieure visant notamment les Juifs. C’est en tout cas ainsi qu’il justifiera, lors de son procès, la mise en place du Statut des Juifs.
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Casus Frankie

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MessagePosté le: Ven Mar 28, 2008 18:46    Sujet du message: Répondre en citant

une solution effectivement est de qualifier les forces de l'Etat français de "soldats français" ou "troupes de l'Etat Français" et de désigner les forces françaises légales de "soldats franco-britanniques" ou "forces ennemies" sans préciser.

Le véritable problème est de savoir que faire des prisonniers, quand il y en a.

Je pense que tant que les Etats-Unis ne sont pas dans la guerre, la bureaucratie Nazie freinera Hitler et fera en sorte que les prisonniers français post août 40 soient traités comme des prisonniers de guerre. À partir de 42 et surtout dès que les bombardement sur l'Allemagne vont commencer (43) le sort réservé aux soldats français capturés sera de plus en plus barbare.
Si le régime Nazi se radicalise, comme il l'a montré OTL, devant les difficultés militaires, c'est en général la Convention de Genève qui risque d'être répudiée vers le printemps 44.

F
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MessagePosté le: Sam Mar 29, 2008 18:01    Sujet du message: La part de Mussolini Répondre en citant

En OTL, Mussolini avait annexé de facto Menton à l'Italie. Les choses étant ce qu'elles sont en FTL, ne peut-il obtenir d'annexer de fait l'ancien Comté de Nice (la Savoie, cela ferait peut-être beaucoup)??

Cela pourrait justifier une France plus revendicative (en matière territoriale) lors du traité de paix FTL avec l'Italie...

Amicalement
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MessagePosté le: Lun Mar 31, 2008 17:33    Sujet du message: J'ai tué le Maréchal Répondre en citant

Texte de Fantasque colorisé. J'ai ajouté la mort (mais pas encore la fin)de Pétain. Opinions ?

2 septembre 1940
Paris
Le Gouvernement Provisoire de l’Etat Français (GPEF) s’installe officiellement dans les locaux parisiens des ministères.

3 septembre
Paris
Werner Best, chef de l’administration de guerre auprès du commandant militaire en France, signe avec des représentants du GPEF des accords qui doivent permettre la mise en place d’une “administration de surveillance”.
Cette administration doit faciliter la tâche des trois organes allemands d’occupation. Le commandement militaire en France (assuré par Otto von Stülpnagel jusqu’en février 1942, puis par son cousin Karl-Heinrich von Stülpnagel) détient le véritable pouvoir territorial. Mais s’y ajoutent l’ambassade d’Allemagne à Paris et le Kommando spécial de la Sipo-SD (police de sûreté et de sécurité). L’objectif de ces trois organes qui se chevauchent est d’assurer à la fois un contrôle militaire du territoire, une surveillance administrative des autorités françaises et l’exploitation des ressources économiques – au profit, bien sûr, de l’Allemagne.
L’administration “de surveillance”, sous couvert de préserver les prérogatives de l’administration française, vise en réalité à limiter la charge de travail des Occupants. Aussi Werner Best laissera-t-il tout d’abord aux autorités françaises la responsabilité de la lutte contre la Résistance. Cette politique durera jusqu’au 14 mai 1941.


4 septembre
Paris
A l’issue de la réunion hebdomadaire du GPEF, Pierre Laval annonce la création du Nouvel État Français Social et Corporatiste : « Ce Nouvel Etat sera régi par une Charte Fondamentale, qui sera prochainement adoptée par une Assemblée des Forces Vives de la Nation. Cette assemblée sera composée de représentants issus du plus profond de notre pays, de sa terre elle-même, car la terre, elle, ne ment pas ! »
Cette allocution est écoutée avec la plus grande attention deux hommes qui viennent de se retrouver : Jean Filliol, un des anciens responsables du CSAR, amnistié le 28 août et aussitôt rentré à Paris, et son ancien complice Eugène Deloncle. Ce dernier envisage de faire renaître le CSAR sous le nom de MSR (Mouvement Social Révolutionnaire).
Autre auditeur attentif, Joseph Darnand s’interroge sur l’opportunité de tenter de gagner l’Algérie pour se rengager dans l’Armée. Mais il est réticent à l’idée de rejoindre « les hommes qui ont méprisé le Maréchal », comme Laval a baptisé le gouvernement Reynaud.

5 septembre
Paris
Premier désaccord majeur au sein du Comité provisoire de constitution du Parti du Renouveau Français. Déat quitte la séance du Conseil National du PRF. Il est en désaccord sur l’organisation des nouvelles corporations (et surtout sur le nom des responsables…). Face aux hommes du PPF de Doriot, il se sent en infériorité.

6 septembre
Paris
L’hebdomadaire Je Suis Partout a obtenu des Allemands l’autorisation de ressortir. Dans son premier numéro, qui ne cache pas ses sympathies pour Jacques Doriot, un article virulent de Xavier Vallat exige la « dé-judéification » de la France.

7 Septembre
Paris
A l’Hôpital de la Salpêtrière, un nouvel accident vasculaire cérébral emporte Philippe Pétain, qui n’avait jamais retrouvé toute sa conscience depuis la nuit fatidique du 12 au 13 juin. Laval décide de faire exposer dès le lendemain la dépouille du Maréchal aux Invalides, où le cercueil restera deux mois. Des dizaines de milliers de Parisiens viendront lui rendre hommage.
Radio-Alger se contente d’un communiqué très sec, rappelant le grand âge du défunt et soulignant qu’il avait vécu son heure de gloire dans la lutte contre l’Allemagne.

8 Septembre
Paris
Joseph Darnand, après s’être recueilli devant le corps de Pétain, abandonne toute idée de rejoindre « les meurtriers du Maréchal » et se décide à prendre contact avec Pierre Laval. Il a de nombreux amis qui lui faciliteront cette démarche.

9 septembre
Paris
Dans un éditorial de L’Œuvre, Marcel Déat dénonce « ceux qui sabotent par ambition personnelle le rassemblement pour le renouveau du pays ». Il annonce sa volonté de créer un nouveau parti, le Rassemblement National Populaire. Cette déclaration reste très floue quant au positionnement du RNP par rapport au PRF que Déat est censé organiser avec Doriot.

10 septembre
Paris
Darnand parvient à rencontrer Laval et lui propose d’organiser des Groupes de Défense du Gouvernement Provisoire. Cette proposition plaît beaucoup au chef nominal du GPEF, qui se sent bien isolé face aux militants du PPF de Doriot et aux hommes que Déat commence à rameuter autour de lui pour créer son RNP.

11 septembre
Paris
Doriot dénonce devant le GPEF les « menées scissionnistes » de Déat, qui se défend en critiquant les « tentatives de confiscation de l’action du gouvernement ». Laval cherche à calmer le jeu, au nom de la « solidarité gouvernementale ». Dans la soirée, Déat, se sentant menacé, part pour Grenoble. Il estime (sans doute avec raison) être relativement à l’abri des menées de son collègue de l’Intérieur en zone d’occupation italienne.

12 septembre
Paris
Doriot apprend la fuite de Déat. Furieux, il court à Matignon, où Laval s’est installé : « C’est une désertion ! Il faut interdire son embryon de parti ! Pour nous permettre d’agir comme nous le souhaitons, le PRF doit être un parti unique ! »
Laval, tout sourire, minimise : « Il ne faut pas exagérer ! M. Déat peut bien se promener en France et créer un mouvement politique d’orientation convenable. Si nous les interdisions tous, même le PPF pourrait être interdit, je pense que vous ne seriez pas d’accord… Au reste, je viens d’avoir au téléphone M. Abetz et le chargé d’affaires italien [l’ambassadeur n’a pas encore été nommé]. Ils pensent comme moi qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat, vous avez tous deux de fortes personnalités, mais nous pourrons sûrement dissiper les malentendus qui ont provoqué cette petite péripétie. »

13 septembre
Paris
Guère soucieux des bisbilles qui divisent le GPEF, Abetz présente à Laval (en l’absence de Déat, ministre de l’Economie) un programme de livraisons obligatoires de charbon, fer et denrées agricoles pour les six mois à venir. Il s’agit d’une « avance sur les réparations de guerre » qui seront déterminées par le traité de paix. Ces livraisons s’ajoutent aux dépenses d’entretien des forces d’occupation.

15 Septembre
Lyon
Laval est parvenu à organiser une réunion de conciliation avec Doriot et Déat. Ce dernier accepte de revenir à Paris. Le décret-loi sur les partis est modifié : dorénavant, tous les partis et mouvements politiques sont interdits, « sauf ceux contribuant à la création du Parti du Renouveau Français. » Les syndicats, « appelés à être remplacés par des organisations représentatives de la réalité du Peuple Français et non de classes ou de fractions », sont eux aussi frappés d’interdit.

17 Septembre
Paris
Devant la Gare du Nord, des militants du PCF (clandestin) et de la CGT (clandestine), qui n’ont reçu aucune consigne de leurs hiérarchies, diffusent un tract protestant contre l’interdiction de la CGT. Parmi les militants arrêtés se trouve le jeune Guy Môquet.

18 Septembre
Paris
Comme promis le 15 septembre, un décret-loi porte création des Corporations Industrielles et Agricoles Françaises, coiffées par un Conseil National des Corporations. Le statut des Corporations fait obligation à leurs membres du serment de fidélité au « Nouvel Etat Français, Social et Corporatiste » et à sa Charte (laquelle n’est encore ni publique et ni même rédigée…).
Si le décret-loi sur les Corporations porte la marque des services de Déat, ceux de Doriot ne sont pas restés inactifs. Ils sortent eux aussi un décret-loi, qui porte radiation des fonctionnaires considérés comme juifs dans la Police, la Justice et l’Education Nationale. Les conditions de « non-judaïté » (certificats de baptême des grands-parents, notamment) sont précisées. Ce décret-loi est présenté comme un élément d’un « Statut des Juifs » que d’autres viendront sous peu compléter.

20 septembre
Paris
La Culture n’est pas à l’abri des bouleversements politiques. L’écrivain Robert Brasillach crée le Conseil des Artistes et Intellectuels Français pour l’Ordre Nouveau.

25 septembre
Paris
Un nouveau décret-loi, élaboré cette fois, c’est sous l’impulsion de Pierre Laval lui-même, porte création des Groupes de Défense du Gouvernement Provisoire, qui seront dirigés par Eugène Deloncle et Joseph Darnand. Les GDGP doivent « collaborer avec la Police dans le recueil des informations sur les mouvements subversifs et factieux et organiser la sécurité des responsables du GPEF. »
Darnand et Deloncle feront très vite de leur mieux pour soustraire les GDGP à l’autorité du ministère de l’Intérieur, avec l’appui de Laval, qui espère les utiliser comme sa garde personnelle.

26 septembre 1940
Paris
Pierre Laval a demandé à rencontrer le général Otto von Stülpnagel, commandant des forces allemandes en France. En tant que ministre de la Défense du GPEF, il lui propose le soutien des administrations françaises pour l’entretien des aérodromes d’où partent les avions de la Luftwaffe qui vont bombarder l’Angleterre. Sans se départir de son sérieux, Stülpnagel accepte de transmettre la proposition à l’état-major de la Luftwaffe. Celui-ci gardera beaucoup moins son sang-froid : « ridicule » et « dangereuse » seront les mots les plus aimables de la réponse des aviateurs allemands.
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Casus Frankie

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Martel



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MessagePosté le: Lun Mar 31, 2008 20:23    Sujet du message: Les réactions d'alger Répondre en citant

Bonjour,

Compte tenu de l'évolution décrite ci-dessus, il parait nécessaire d'ajuster le contenu et la date de la réunion tenue à Alger le 24/09 par Paul Reynaud et intitulée « Alger prend le pouls du pays ». Les réactions décrites dans l'annexe 45-6 ne sont plus en phase avec le descriptif des évènements de 08 et 09/1940 tel qu'il apparait maintenant.

La « création » du GPEF doit logiquement susciter une réaction d’Alger.

Ce qui fait qu’une partie du dialogue d’origine n’est plus valable et doit se dérouler plus tôt que le 24/09.

Je propose de décaler les évènements du 24/09 au 19/08 veille du 1er conseil des ministres en AFN le 20/08 et de les adapter un peu. De plus clin d’oeuil de la FTL le 20/08, c’est aussi Montoire...

De plus, je vous propose de rajouter quelques lignes sur le 1er conseil des ministres d’AFN ce jour là.

Je vous envoie le tout ASAP.

Martel
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"Enfin le cardinal a terminé son sort.
Français, que dirons nous de ce grand personnage ?
Il a fait la paix, il est mort :
Il ne pouvait pour nous rien faire davantage. "
Epithaphe anonyme du Cardinal de Mazarin.
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