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OPERATION TYPHON
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Auteur Message
Casus Frankie
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Messages: 13796
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mer Oct 17, 2007 14:26    Sujet du message: OPERATION TYPHON Répondre en citant

Comme promis... Premier post, où vous pourrez constater que nous allons avoir de quoi faire... Comme de bien entendu, le texte original et de Fantasque. Vu l'abondance du "matériel" à traduire, je manque de souffle pour faire des coloriages...


Annexe 42-9-x
Opération Typhon (I)
Plans et ordres de bataille

L’opération Taifun (Typhon) fut pour beaucoup la résultante de l’obsession d’Hitler pour l’Ukraine et de l’ambition de Guderian. L’issue finale était déjà en germe lors de la fatidique rencontre du mois d’août, qui avait vu Guderian renier les promesses faites à Halder et soutenir le projet de Hitler en échange du commandement de la 1ère PanzerArmee.

Ce que proposait Guderian semblait simple et élégant mais était extrêmement ambitieux. Il avait convaincu Hitler de concentrer presque toutes les PanzerDivisionen en deux “PanzerArmee”. Il devait commander la plus grande, qui allait s’enfoncer dans les lignes soviétiques à partir du saillant de Gomel. Elle foncerait vers le sud par Chernygov, Nejyn, Lubny et Poltava, puis se rabattrait vers l’ouest pour atteindre le Dnepr à Kremenchug. La plus petite, commandée par von Kleist, attaquerait avec le Groupe d’Armées Sud de von Rundstedt en direction de Vinnitsa puis Kremenchug. Les forces de von Kleist devaient être soutenues par des attaques limitées menées contre Kiev par le LIIe ArmeeKorps et par une attaque de grande envergure lancée contre Odessa par la 11e Armée de von Schobert. Le flanc sud de von Kleist devait être couvert par le Corps d’Armée hongrois.
En se rejoignant à Kremenchug, les deux Armées Blindées piégeraient presque toutes les forces défendant l’Ukraine, y créant un “chaudron” de dimensions gigantesques.
A ce moment, une partie de la 1e PanzerArmee se dirigerait sur Kharkov, Donetsk et Rostov, assurant ainsi à l’Allemagne le contrôle du bassin industriel de l’Ukraine. La 2e PanzerArmee partirait de son côté vers le sud, vers Zaporoje, Melitopol et la mer d’Azov, créant ainsi un second “chaudron” en isolant la Crimée et les forces soviétiques tenant la côte.
Cette opération en deux étapes détruirait donc une grande partie des forces soviétiques et briserait le morale de l’ennemi. Après une trêve de deux semaines, Guderian prévoyait de repartir vers le nord en direction de Kursk et Moscou, isolant les puissantes forces soviétiques dans la région de Smolensk. Moscou devrait tomber fin octobre ou début novembre. Le temps serait alors venu pour que les forces allemandes renouvellent leur attaque contre Leningrad, complétant l’anéantissement de l’Armée Rouge.

Rétrospectivement, le programme de Typhon paraît d’une ambition présomptueuse. En août 1942, ce n’était pas si évident. Les estimations de l’Abwehr au sujet de l’Armée Rouge avaient été améliorées. Si, à la veille de Barbarossa, les Renseignements allemands évaluaient la aille maximale de l’Armée Rouge à 150 divisions, l’Amiral Canaris était maintenant prêt à admettre jusqu’à 200 divisions. Nous savons que la véritable taille de l’Armée Rouge après mobilisation était 300 divisions. Il est certain qu’il s’agit là de l’un des plus graves échecs du renseignement militaire de toute la guerre. Mais ce n’était pas tout. Si l’Abwehr sous-estimait la taille de l’Armée Rouge, elle sous-estimait aussi la puissance industrielle de l’Union Soviétique. En août 1942, les Renseignements allemands avaient fourni à l’OKW une estimation révisée de la production soviétique de véhicules blindés, évaluée à 6 000 ou 6 500 par an. C’était très au-dessus de l’évaluation d’avant Barbarossa, fixée à 3 000 ou 3 500. Le saut était si grand qu’Hitler avait brutalement rejeté le rapport, le traitant de « plus grand bluff bolchevique depuis 1917 ! » Or, nous savons qu’entre le 17 mai et le 31 décembre 1942, l’industrie soviétique produisit plus de 13 600 chars et canons automoteurs, soit, en rythme annuel, près de 22 000 blindés !

Cette sous-estimation des forces soviétiques, mais aussi des difficultés de la géographie ukrainienne, était encore accrue par le mépris voué par Hitler aux peuples slaves et au système communiste. Même après la bataille de Smolensk, Hitler en était resté à la théorie de la “maison pourrie” prête à s’écrouler. Il attribuait ce succès soviétique à la mobilisation des toutes dernières réserves de l’Armée Rouge.
Cet état d’esprit conduisit à fixer pour Typhon des objectifs très excessifs. En dehors d’un nombre très limité d’officiers généraux (dont le Général Materna, le vaincu de Smolensk), la plupart des généraux allemands étaient encore extrêmement confiants. Certes, sur le terrain, la nouvelle génération de chars soviétiques était une mauvaise surprise, mais les meilleures tactiques et l’entraînement supérieur des Allemands suffirait le plus souvent pour forcer la décision. L’immense Horde Rouge s’était elle-même saignée à blanc en tentant de résister en mai, juin et juillet lors de contre-attaques très coûteuses. Sans véritables réserves, une fois rompue la première croûte, tout l’ensemble s’effondrerait.
Si Halder s’était opposé à Typhon dès le début, c’était surtout parce qu’il estimait qu’une attaque directe vers Moscou aurait eu de meilleures chances de succès. Son journal montre cependant qu’il s’attendait à ce que Guderian et von Kleist réussissent rapidement, à tel point qu’il écrivait début septembre : « Guderian est maintenant prêt à l’attaque. Il va sûrement être vainqueur et il deviendra incontrôlable. L’enflure de son ego fera alors passer de mauvais moments à l’OKW. »

D’après Frédéric Dey, Blitzkrieg ! – Les batailles de chars de la Seconde Guerre Mondiale, Paris 1985).


Ordre de bataille de l’Axe pour l’opération Taifun (Typhon)
Ce chapitre ne traite pas de l’opération contre Odessa.
Les forces blindées sont détaillées après l’ordre de bataille général.

1. PanzerArmee (1. PzArm), Général Heinz Guderian
PanzerGruppe-2 (Reinhardt)
– XXIV. Armeekorps (von Schweppenburg)
1. Kavallerie-Division (Feldt)
10. Infanterie-Division (mot.) (Löper)
3. Panzer-Division (Model)
4. Panzer-Division (von Langermann-Erlencamp)
– LVI. Armeekorps (von Manstein)
290. Infanterie-Division (von Werde)
6. Panzer-Division (Langraf)
1. Panzer-Division (Kirchner)
SS-Division Totenkopf
– XLVII. Panzerkorps (Lemelsen)
255. Infanterie-Division (Wetzel)
267. Infanterie-Division (von Wachter)
17. Panzer-Division (von Weber)
18. Panzer-Division (Nehring)

Panzergruppe-3 (Hoth)
– XXXIX. Armeekorps (mot.) (Schmidt)
14. Infanterie-Division (mot.) (Wosch)
20. Infanterie-Division (mot.) (Zorn)
7. Panzer-Division (von Funck)
20. Panzer-Division (Stumpff)
– LVII. Armeekorps (Kuntzen)
18. Infanterie-Division (mot.) (Herrlein)
12. Panzer-Division (Harpe)
19. Panzer-Division (von Knobelsdorff)

HeeresGruppe Süd (Ukraine), Général von Rundstedt
17. Armee (Stülpnagel) – Aile gauche (devant Kiev)
– IV. ArmeeKorps (von Schwedler)
24. Infanterie-Division (von Tettau)
71. Infanterie-Division (von Hartmann)
262. Infanterie-Division (Theisen)
295. Infanterie-Division (Geitner)
296. Infanterie-Division (Stemmermann)
– XLIX. Gebirgs-ArmeeKorps (Kübler)
68. Infanterie-Division (Braun)
257. Infanterie-Division (Sachs)
1. Gebirgs-Division (Lanz)
– LII. ArmeeKorps, Przemsyl (von Briesen)
101. Leichte Infanterie-Division (Marcks)
444. Sicherungs-Division (Rußwurm)
454. Sicherungs-Division (Krantz)
1ère “Division rapide” slovaque
2e Division d’infanterie slovaque

2e PanzerArmee (2e PzArm) (von Kleist) – Centre (effort principal)
Panzergruppe-1 (Kempf)
– III. ArmeeKorps (von Machensen)
299. Infanterie-Division (Moser)
44. Infanterie-Division (Siebert)
298. Infanterie-Division (Gräßner)
14. Panzer-Division (Kühn)
– XIV. PanzerKorps (Sepp Dietrich)
9. Panzer-Division (von Hubicki)
SS-Division Wiking (Steiner)
111. Infanterie-Division (Stapf)
Leibstandarte SS Adolf Hitler
Panzergruppe-5 (von Wietersheim)
– XLVIII. Panzerkorps (von Obstfelder)
57. Infanterie-Division (Blümm)
75. Infanterie-Division (Hammer)
11. Panzer-Division ()
16. Panzer-Division (Hube)
– XXIX. ArmeeKorps (Henrici)
16. Infanterie-Division (mot.) ()
25. Infanterie-Division (mot.) (Clößner)
13. Panzer-Division (Düvert)

Corps d’Armée hongrois – Aile droite (au sud de l’effort principal)
1ère Pancelos Hadosztaly (Division Blindée)
1ère Division de Montagne hongroise
6e Division d’Infanterie hongroise
7e Division d’Infanterie hongroise
9e Division d’Infanterie hongroise.

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Composition des forces blindées allemandes
1. PanzerArmee (1. PzArm) : Général Heinz Guderian
1. Panzer-Division (Kirchner)
Pz-Rgt 1 : 2 bataillons, chacun à 2 compagnies légères et une moyenne.
75 Pz-III, 24 Pz-IV, 19 Pz-V, 18 Pz-II – 136 chars
3. Panzer-Division (Model)
Pz-Rgt 6 : 3 bataillons, chacun à 2 compagnies légères et une moyenne.
72 Pz-III, 31 Pz-IV, 21 Pz-V, 21 Pz-II – 144 chars
4. Panzer-Division (von Langermann-Erlencamp)
Pz-Rgt 35 : 2 bataillons, chacun à 3 compagnies légères et une moyenne.
58 Pz-III, 32 Pz-IV, 20 Pz-V, 24 Pz-II – 134 chars
6. Panzer-Division (Langraf)
Pz-Rgt 11 : 3 bataillons, chacun à 2 compagnies légères et une moyenne.
16 Pz-38t, 68 Pz-III, 22 Pz-IV, 20 Pz-V, 15 Pz-II – 141 chars.
7. Panzer-Division (von Funck)
Pz-Rgt 25 : 3 bataillons, chacun à 3 compagnies légères et une moyenne.
12 Pz-38t , 80 Pz-IIIt, 42 Pz-IV, 12 Pz-V, 24 Pz-II – 170 chars
12. Panzer-Division (Harpe)
Pz-Rgt 29 : 3 bataillons, chacun à 2 compagnies légères et une moyenne.
26 Pz-38t, 58 Pz-III, 32 Pz-IV, 14 Pz-V, 26 Pz-II – 156 chars.
17. Panzer-Division (von Weber)
Pz-Rgt 39 : 3 bataillons, chacun à 2 compagnies légères et une moyenne.
77 Pz-III, 32 Pz-IV, 24 Pz-V, 26 Pz-II – 159 chars.
18. Panzer-Division (Nehring)
Pz-Rgt 18 : 3 bataillons, chacun à 2 compagnies légères et une moyenne.
62 Pz-III, 45 Pz-IV, 22 Pz-V, 21 Pz-II – 150 chars.
19. Panzer-Division (von Knobelsdorff)
Pz-Rgt 27 : 3 bataillons, chacun à 2 compagnies légères et une lourde.
26 Pz-38t, 59 Pz-III, 24 Pz-IV, 10 Pz-V, 23 Pz-II – 142 chars.
20. Panzer-Division (Stumpff)
Pz-Rgt 21 : 3 bataillons, chacun à 2 compagnies légères et une lourde.
12 Pz-38t, 61 Pz-III, 35 Pz-IV, 18 Pz-II – 126 chars.
Totaux pour la 1. PanzerArmee
1 458 chars, dont 319 Pz-IV (dont 113 avec un canon de 75/43) et 162 Pz-V (dont 81 avec un canon de 75/43 et… 7 avec un 75/48).

2. PanzerArmee (2. PzArm) : Général von Kleist
14. Panzer-Division (Kühn)
Pz-Rgt 36 : 2 bataillons, chacun à 2 compagnies légères et une moyenne.
72 Pz-III, 12 Pz-IV, 10 Pz-V, 21 Pz-II – 115 chars.
9. Panzer-Division (von Hubicki)
Pz-Rgt 33 : 2 bataillons, chacun à 2 compagnies légères et une moyenne.
62 Pz-III, 22 Pz-IV, 17 Pz-V, 18 Pz-II – 119 chars.
11. Panzer-Division ()
Pz-Rgt 15 : 2 bataillons, chacun à 2 compagnies légères et une moyenne.
82 Pz-III, 38 Pz-IV, 18 Pz-II – 138 chars
16. Panzer-Division (Hube)
Pz-Rgt 2 : 2 bataillons, chacun à 2 compagnies légères et une moyenne.
73 Pz-III, 36 Pz-IV, 18 Pz-II – 127 chars.
13. Panzer-Division (Düvert)
Pz-Rgt 4 : 2 bataillons, chacun à 2 compagnies légères et une moyenne.
81 Pz-III, 33 Pz-IV, 17 Pz-II – 131 chars.
Totaux pour la 2. PanzerArmee
630 chars, dont 141 Pz-IV (dont 51 avec un canon de 75/43) et 27 Pz-V (dont 14 avec un canon de 75/43 et… 7 avec un 75/48).

1ère Pancelos Hadosztaly (Division blindée hongroise)
93 Pz-38t, 21 Turan-I, 19 Pz-IV – 133 chars.

Total général : 2 221 chars.

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Ordre de bataille soviétique
Situation début septembre 1942. Cet ordre de bataille comprend également les régions non concernées par l’opération Typhon.
Note : l’abréviation DI, Division d’Infanterie, correspond aux Divisions de Fusiliers.

Direction stratégique Nord-Ouest, Général M.M. Popov (QG à Leningrad)
1er Front de Baltique (Vatoutine, QG à Tallinn)
– 1e Armée (A.V. Kourkine)
– 42e Armée (V.I. Morozov)
– 7e Armée Indépendante
– Artillerie: 125e Brigade Antichar (reconstituée), 11e et 14e Brigades d’Artillerie indépendantes, 3e Brigade de Mortiers Spéciaux.
– Trains blindés (armés par l’infanterie de marine) : Aleksandr Nevsky, Bogatyr et Dimitry Donskoy.
– La flottille des lacs Peipous et Pskov (PPOVF) est aussi sous le commandement de Vatoutine.
– Réserve : 5e Brigade d’Infanterie Navale, 1ère Brigade Antichar de Marine.

2e Front de Baltique (Sobennikov, QG à Novgorod)
– 27e Armée de Choc
– 34e Armée
– 55e Armée
– 9e Brigade Antichar (reconstituée)
– 3e Armée Blindée (P.L. Romanenko) : 17e et 21e Corps Blindé, 101e Brigade Blindée lourde, 198e Div.Mot.
– Artillerie : 7e, 9e et 17e Brigades d’Artillerie indépendantes, 110e et 111e Rgt d’Artillerie indépendants (à grande puissance)

Groupe Berzarine (forces défendant Ventspils, commandées par le Lt-Gén. Berzarine)
Restes des forces de la Poche de Courlande, renforcés par la 1e Division d’Infanterie Navale et des éléments de la 4e DIN ainsi que par la Brigade Navale Ladoga à partir du 21 juillet.

Réserve de Direction stratégique
– Groupe de Manœuvre Chestopalov (N.M. Chestopalov) : 24e Corps Blindé, 19e Brigade Mécanisée, 7e Div.Mot., 20e Division de Cavalerie.
– 5e Corps Aéroporté (I.S. Berugly) : 9e, 10e et 214e Brigades Aéroportées.

Commandement de Baltique Centrale (V.Am. Yu. F. Rall)
Chargé des opérations navales dans le Golfe de Riga et aux approches de Ventspils.
DD anciens : Engel’s, Kalinine, Karl Marx, Lénine, Volodarskij.
Garde-côtes : Berkut, Gryf.
Dragueurs de mines : T-224, T-225, T-226, T-227, T-228, T-229.
Petites canonnières blindées – trois classe 1124 : 101, 211, 212 ; dix classe 1125 : 402, 403, 404, 405, 406, 501, 502, 503, 505, 505.
Dix chasseurs de sous-marins : SK-501, 502, 503, 504, 505, 506, 507, 508, 509, 510.
Vedettes lance-torpilles de classe G5 : 24 unités.

La Flotte de la Baltique est intégrée dans la Direction stratégique Nord-Ouest ; l’Amiral Tributs est le premier adjoint du Général Popov.

Aviation – Les commandants des VVS et de l’IA-PVO de l’ancien District Militaire de Leningrad sont eux aussi subordonnés à la Direction stratégique Nord-Ouest.


Direction stratégique Ouest, Général G.K. Joukov (QG à Vyazma)
1er Front de Biélorussie (A.I. Eremenko)
– Aile droite (assurant la liaison avec le 2e Front de la Baltique :
20e Armée (P.A. Kourochkine)
– De la Dvina occidentale à la voie ferrée Vitebsk-Smolensk :
24e Armée (K.I. Rakoutine) : 102e Div, Mot. 100e DI, 103e DI, 309e DI, 120e DI, 214e Brigade Blindée Spéciale (lourde), 219e Brigade Blindée, 367e et 370e Brigades d’Artillerie.
– De la voie ferrée Vitebsk-Smolensk jusqu’au Dnepr :
49e Armée (L.G. Zakharkine) : 247e, 251e, 256e, 259e et 272e DI, 212e Brigade Blindée Spéciale (lourde), 63e Brigade de “mortiers spéciaux”, 363e, 366e et 372e Brigades d’Artillerie, 363e Brigade Antichar.
– Du Dnepr à l’est de Gorky :
43e Armée (Golikov) : 262e , 265e, 274e, 291e et 295e DI, 215e Brigade Blindée Spéciale (lourde), 296e Brigade Blindée, 368e et 371e Brigades d’Artillerie.
– De Gorky à la jonction avec le 2e Front Biélorusse :
29e Armée (Maslennikov) : 223e, 227e, 243e, 248e et 253e DI, 387e et 389e Brigades d’Artillerie, 361e Brigade Antichar.

2e Front de Biélorussie (I.V. Boldine, QG à Briansk)
– 3e Armée (ex Armée blindée) (Khatskilevich) :
5e Brigade Blindée, 31e Brigade Blindée lourde, 5e et 84e Div. Mot., 280e et 283e DI.
– 17e Armée Motorisée (ex Armée blindée) (S.I. Oborine) :
27e Corps Blindé, 36e Brigade Blindée, 171e Brigade Blindée lourde, 22e et 209e Div. Mot., 286e DI.
– 15e Armée (K.S. Moskalenko) :
217e, 279e et 292e DI, 44e et 49e Brigades Blindées.

Réserve de Front :
369e et 382e Brigades Antichars, 74e Brigade d’Artillerie.

Réserve de Direction stratégique (QG à Bryansk) :
– 50e Armée (K.D. Goloubev) : 217e, 279e, 290e et 293e DI, 364e et 365e Brigades d’Artillerie.
– Groupe Mobile Katoukov (M.E. Katoukov) : 121e Corps Blindé (en voie de reconstitution), 4e Brigade Blindée, 301e Div. Mot., 46e et 47e Divisions de Cavalerie.
– Artillerie : 241e Division d’Artillerie, 201e, 202e, 208e, 209e et 210e Rgt Indépendants d’Artillerie (à grande puissance).

Réserve de STAVKA (dite aussi “Front de Kalouga”, mais sous contrôle direct de l’état-major général)
– 54e Armée (D.D. Leliushenko) : 285e, 286e, 298e, 310e et 311e DI, 101e Brigade Blindée, 88e et 89e Brigades d’Artillerie, 401e Brigade Antichar.
– 60e Armée (Ia. G. Kreyser)
– 61e Armée (A.M. Gorodnyansky)
– Groupe Mobile Krivoshein (S.M. Krivoshein) : 28e Corps Blindé, 67e Corps Mécanisé, 49e et 51e Division de Cavalerie.
– Artillerie : 34e Division d’Artillerie, 66e, 68e et 69e Brigades Indépendantes d’Artillerie, 274e, 275e, 277e et 278e Rgt indépendants d’Artillerie (à grande puissance).


Direction stratégique Sud-Ouest, Maréchal Chapochnikov (QG à Kharkov)
1er Front d’Ukraine (M.P. Kirponos, QG à Kiev)
– 5e Armée (M.I. Potapov) : 45e, 62e, 87e, 124e et 135e DI, 1ère Brigade Antichar, 236e Rgt d’Artillerie.
– 6e Armée (N.I. Muzychenko) : 41e, 80e, 97e, 130e et 215e DI, 3e Brigade Antichar, 248e Rgt d’Artillerie.
– 26e Armée (F. Ya. Kostenko) : 99e et 173e DI, 2e Brigade Antichar, 133e Rgt d’Artillerie.
– Sous le commandement direct du Front :
Groupe Mobile Chanchibadze (P.G. Chanchibadze) : 65e Corps Blindé (reconstitué), 18e Division de Cavalerie, 107e Brigade Motorisée.
Artillerie : 21e , 209e et 269e Divisions d’Artillerie.

2e Front d’Ukraine (I.S. Konev, QG à Vinnitsa)
– 14e Armée (K.K. Rokossovsky) : 205e et 215e Div. Mot., 104e et 117e DI, 32e Brigade Blindée, 61e Brigade Blindée lourde, 438e Rgt d’Artillerie, 4e Brigade Antichar.
– 16e Armée (M.F. Loukine) : 193e, 195e, 200e InfDiv, 205e Rgt d’Artillerie.
– 45e Armée (I. Kh. Bagramyan) : 140e, 146e, 159e, 177e, 184e et 215e DI, 40e Brigade Blindée, 131e Brigade Blindée lourde, 437e et 507e Rgt d’Artillerie.
– Sous le commandement direct du Front :
1er Corps de Cavalerie (L.M. Dovator) : 25e et 29e Brigades Blindées, 20e, 50e et 53e Divisions de Cavalerie.
Artillerie : 11e Division d’Artillerie, 207e et 368e Rgt d’Artillerie.

Front du Dnepr (réserve) (Ya.T. Cherevichenko, ancien chef de la 9e Armée, QG à Poltava)
– 44e Armée (Dashichev) : 173e, 176e, 198e et 219e DI, 110e Brigade Blindée, 168e Brigade Blindée lourde, 543e et 646e Rgt d’Artillerie.
– 47e Armée (A.I. Lopatine) : 139e Div. Mot., 141e Brigade Mécanisée, 227e, 229e et 241e DI, 538e et 589e Rgt d’Artillerie.
– 2e Corps de Cavalerie (P.A. Belov) : 35e et 127e Brigades Blindées, 120e, 124e et 126e Divisions de Cavalerie.
– Groupe Mobile Chernyakovsky (le Lt-Général I.D. Chernyakovsky a été transféré de la Direction Stratégique Nord-Ouest) : 119e Corps Blindé, 136e Brigade Blindée lourde, 167e Corps Mécanisé, 37e Brigade Mécanisée, 44e Division de Cavalerie (reconstituée). Il est prévu que ce Groupe, baptisé 1ère Armée Blindée [reconstituée] soit envoyé au 2e Front de Biélorussie.
– Artillerie : 4e Division d’Artillerie, 4e, 168e, 324e et 526e Rgt d’Artillerie à grande puissance, 24e, 245e, 315e et 316e Bataillons d’Artillerie Spéciale.

Front d’Odessa (I.V. Tiulenev, QG à Odessa)
– 9e Armée (D.I. Ryabyshev) : 25e, 51e, 74e, 95e et 176e DI, 26e Brigade Blindée, 7e Brigade Antichar, 81e Rgt d’Artillerie.
– 51e Armée (P.I. Batov) : 3e et 24e Div.Mot., 9e et 42e Divisions de Cavalerie, 49e Brigade Blindée, 356e Brigade Antichar.
– 200e Armée (ex 20e Armée Blindée, Chistiakov) : 210e Div.Mot., 271e et 420e DI, 201e Brigade Blindée lourde, 82e et 84e Rgt d’Artillerie.
– Sous le commandement direct du Front :
69e Corps Blindé (en voie de reconstitution), 265e Division d’Artillerie, 317e bataillon d’Artillerie Spéciale à Grande Puissance.
– Zone de Défense d’Odessa (Odessa Ukreplennye Rayon, OUR, C.-Amiral G.V. Joukov)
1ère Armée Côtière (G.P. Safonov) : 157e et 421e DI, 2e et 3e Rgt indépendants d’Infanterie Navale (RMP), 9e Brigade d’Infanterie Navale (BMP) (constituée à partir de fin août).
Batteries côtières (54 canons allant du 76 mm au 203 mm de marine).


Direction stratégique de Réserve, Maréchal Chapochnikov (QG à Kharkov)
– 37e Armée (V.I. Chuikov) : 147e, 278e, 312e, 323e et 327e DI, 399e Brigade Antichar.
– 1ère Armée de Choc (R.Y. Malinovsky) : 7e Groupe de Choc (A.A. Vlasov) [20e et 47e Brigades Blindées, 131e Brigade Blindée lourde, 109e Div.Mot., 144e DI, 398e Brigade Antichar] ; 5e Corps de Cavalerie (V.D. Kriuchenkine) [24e, 82e et 85e Divisions de Cavalerie, 302e et 312e Brigades Blindées.
– 4e Corps Aéroporté (en voie de reconstitution en septembre) : 3e, 5e et 6e Brigades.
– Artillerie : 333e, 335e et 341e Brigades Indépendantes d’Artillerie, 401e et 405e Brigades Antichars.


Génération de forces (mobilisation) du 1er septembre au 20 octobre
Direction stratégique Nord-Ouest
4e Armée (re-création).
39e Armée (formée à Archangelsk)
Zone de concentration : Novgorod.

Direction stratégique Ouest
10e Armée (re-création)
2e Armée de Choc
3e Armée de Choc
Zone de concentration : R’jev.

Réserve d’état-major général Sud-Ouest
58e Armée
59e Armée
Ces deux unités ont été formées dans le District Militaire de Sibérie ; elles arriveront en septembre dans l’ouest de l’URSS.
Zone de concentration : Kursk.

Réserve d’état-major général Sud
56e Armée
57e Armée
Ces deux unités sont formées dans le District Militaire du Nord-Caucase ; elles seront prêtes fin septembre.
62e Armée (formée dans le District Militaire de la Volga ; elle ne sera opérationnelle qu’à partir du 5 octobre)
Zone de concentration : Rostov-sur-le-Don.
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MessagePosté le: Mer Oct 17, 2007 15:14    Sujet du message: Répondre en citant

Je précise que le texte résulte en réalité d'un gaming assez étendu fait par mes "potes" russes.
Comme pour la bataille de Smolensk, ils utilisent les tables tactiques de 42 et 43 (historiques) et ils ont les cartes météo d'époque (important car on va voir que la météo va jouer un certain rôle...).
Après avoir potassé leurs notes (en russe...) et fait quelques remarques durant l'été on a fait un debriefing général le 3 et le 4 octobre à Moscou (où j'étais présent). certains combats ont été re)-gamés en septembre car on avait un doute sur le résultat. En fait on obtient sur 3 ou 4 itérations des résultats assez stables.

Je ne suis donc que la "plume" d'un texte qui reprend plusieurs dizaines de pages de notes en russe.
Le debriefing du 4 a été suivi d'un "debriefing de debriefing" ou version russe de la 3ème mi-temps, dont j'ai eu le temps de me remettre avant une véritable 3ème mi-temps le samedi 6....

Nos amis russes saluent tous les lecteurs et participants au forum.

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MessagePosté le: Mer Oct 17, 2007 15:23    Sujet du message: Répondre en citant

Fantasque a écrit:
Nos amis russes saluent tous les lecteurs et participants au forum.

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MessagePosté le: Jeu Oct 18, 2007 12:32    Sujet du message: Typhon Nord Répondre en citant

Le Feuilleton

Le pari de Guderian
L’offensive de l’aile nord

Les plans de Guderian
« Le problème posé au commandant de la 1ère PanzerArmee, le Général Heinz Guderian soi-même, n’était pas simple.
Les forces allemandes avaient conquis de haute lutte une petite tête de pont à l’est du Dnepr dans la région de Gomel. Etant donnée la taille même de la 1ère PanzerArmee, il existait un risque réel d’embouteillage sur ces étroites positions de départ.
A partir de là, trois routes se dirigeaient vers le sud-est. L’une, dite “route Ouest”, allait de Gomel à Rypky et Chernygov, le long de la route et de la voie ferrée ; il fallait alors passer la Desna avant de continuer vers Nejine. Les deux autres routes étaient plus à l’est, ce qui obligeait à faire un crochet. Sur la “route Centrale”, il fallait enlever Dobrouj puis Zlynka, avant de tourner vers le sud, en direction de Shchors et Mena, où il fallait passer la Desna, avant de continuer sur Bakhmach. Sur la “route Est”, il fallait passer à l’est de Dobrouj et prendre Novozybkov, sur la route de Bryansk ; les forces empruntant cette route devaient alors se diriger vers le sud par Klimovo, Semetivka et Novgorod-Sivers’kij, où la Desna devait être traversée, avant de continuer vers Krolevets et Konotop. Quelle que soit la route, les forces allemandes allaient devoir traverser plusieurs affluents du Dnepr, la Desna et le Snov étant les plus larges, mais non les seuls. Ce fait, associé à l’espace très restreint disponible pour le déploiement au départ, promettait de sérieuses difficultés. Halder avait utilisé l’argument géographique pour protester contre Taifun et recommander une offensive vers Moscou. Mais ses objections avaient été écartées en raison de “l’obsession ukrainienne” d’Hitler et de la conviction de Guderian qu’il pourrait sans trop de mal surmonter ces difficultés.
De fait, Guderian était suprêmement confiant dans le succès de l’opération. Il avait rassemblé les forces blindées les plus puissantes jamais engagées par la Wehrmacht (ou par n’importe quelle autre armée) ; il disposait de plus de deux fois plus de chars que la 2e PanzerArmee de von Kleist. Il semblait même plus préoccupé par la rapidité de l’avance de ce dernier que par la résistance des forces soviétiques. Il avait en effet une totale confiance dans la supériorité manœuvrière des officiers de ses formations de panzers qui allaient se heurter aux forces mobiles soviétiques.
Guderian s’attendait à rencontrer, comme en mai et juin, de solides lignes de défense lors de la percée initiale. Il avait donc organisé ses forces en deux échelons pour briser ces défenses. Il lancerait d’abord vers Dobrouj et Novozybkov le 3e PanzerGruppe de Höth, avec en pointe le XXXIX. ArmeeKorps de Schmidt, pour s’emparer de l’accès aux routes Centrale et Est et tromper le commandement soviétique quant au véritable objectif de l’opération. Une attaque en force vers l’est pouvait en effet être une tentative pour tourner les forces soviétiques concentrées dans la région de Smolensk après les batailles du mois d’août et ouvrir au forces allemandes la route de Moscou. Le lendemain, le 2e PanzerGruppe de Reinhardt attaquerait vers le sud, emmené par le XLVII. PanzerKorps de Lemelsen. Le plan de Guderian admettait qu’il aurait besoin de 5 à 6 jours (jusqu’à J+4 ou J+5) pour atteindre une ligne allant de Nejine à l’ouest à Bakhmach au centre et Konotop à l’est. Cette première phase permettrait aussi la destruction de la plupart des forces mobiles soviétiques lors de leurs (forcément vaines) contre-attaques.
Le second échelon serait alors engagé. Une fois Nejine atteint, Reinhardt devait lâcher le LVI. ArmeeKorps de von Manstein, qui foncerait sur Pryluky et Romny le long de deux axes de progression, avec l’aide du XXIV. ArmeeKorps de von Schweppenburg. De son côté, à partir de la ligne Bakhmach-Konotop, Höth utiliserait le LVII. ArmeeKorps pour foncer vers le sud. Les deux colonnes formées par les 2e et 3e PzG se rejoindraient entre J+8 et J+10 dans la région de Lubny-Mirgorod. De là, le 2e PzG s’élancerait vers l’ouest et Krementchug pour faire sa jonction avec les forces de von Kleist pendant que le 3e PzG prendrait Poltava, à l’est, ouvrant ainsi la route de la Mer d’Azov et de Rostov-sur-le-Don.
La préparation de l’offensive n’avait connu qu’une seule anicroche : la nécessité de retarder son lancement de quelques jours, car les livraisons de carburant avaient été ralenties par les attaques aériennes alliées contre Ploesti (opération Blowlamp) et contre la garde de triage de Bucarest. Guderian prévoyait que l’ensemble de l’opération, de Gomel à Krementchug et Poltava, prendrait 14 ou 15 jour. Sa réussite permettrait l’encerclement des deux “Fronts” soviétiques défendant Kiev et Vinnitsa après la destruction de forces défendant la zone au sud-est de Gomel. »
D’après Frédéric Dey, op. cit.
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MessagePosté le: Jeu Oct 18, 2007 15:55    Sujet du message: Répondre en citant

ca commence...

12 septembre

Dès l’aube, le 3e PzG de Höth entame sa progression vers Dobrouj, sous une forte couverture aérienne. Le coup tombe sur la 3e Armée de Khatskilevich. Les bombardiers en piqué allemands jouent un rôle important en démantelant les retranchements des 280e et 283e DI. Vers midi, le XXXIX. ArmeeKorps a percé les lignes soviétiques. Cependant, vers 14h15, les premiers éléments de la 7e PzDiv sont contre-attaqués par la 31e Brigade Blindée lourde, dont les KV-1 infligent des pertes sérieuses aux Pz-III du 25e PzRgt. Mais les chars soviétiques n’ont plus le bénéfice de la surprise et les Allemands savent quelles contre-mesures prendre. Dans l’après-midi, la plupart des KV-1 sont repoussés puis détruits par une combinaison astucieuse de canons antichars mobiles et de Pz-V Leopard armés de canons de 75/43. En fin de journée, la 20e PzDiv est à son tour attaquée, cette fois par la 84e Division Motorisée, qui est vivement repoussée. Néanmoins, ces deux actions ont ralenti l’avance des forces allemandes vers l’est.
L’attaque de Höth était dans une certaine mesure attendue par le commandement soviétique, qui prévoyait une tentative d’encerclement des forces soviétiques situées à l’ouest de Smolensk et une offensive vers Moscou. Mais en fin de journée, plus à l’ouest, l’état-major de Boldine avertit la STAVKA qu’une autre poussée ennemie est en préparation, cette fois orientée vers le sud. Cette nouvelle inattendue est inquiétante. Pendant la nuit, G.K. Joukov et B.N. Chapochnikov discutent à plusieurs reprises par téléphone du véritable axe de l’attaque allemande.

13 septembre
L’attaque du 2e PzG frappe les lignes de la 15e Armée soviétique avant même le lever du soleil. Le Général Reinhardt espère que les forces soviétiques ont été attirées vers l’est par l’attaque de la veille. De fait, le Major-Général K.S. Moskalenko a déployé la 292e DI et la 49e Brigade Blindée sur son flanc droit pour maintenir le contact avec la 3e Armée de Khatskilevich et le 2e PzG progresse d’abord assez vite, dans le sillage du XLVII. PanzerKorps (Lemelsen).
Cependant, la route menant vers Rypky côtoie des marais et les chars allemands découvrent vite qu’il leur est impossible de se déployer sur leur droite. Cela réduit considérablement la largeur de leur front et donne à la 44e Brigade Blindée l’occasion de contre-attaquer. Les T-34 et les T-50 de cette brigade se heurtent de front à la 18e PzDiv de von Nehring. Une furieuse empoignade se développe à partir de 10h30. Les blindés des deux camps se mêlent au point que les avions d’assaut allemands sont incapables d’intervenir. A 13h00, débordée par le nombre et les qualités manœuvrières des chars de la 18e PzDiv, la 44e Brigade est réduite à huit chars sur son effectif de départ de 70. Mais il faut déblayer les épaves et le XLVII. PzK ne peut repartir de l’avant avant 16h00.
Le sacrifice de la 44e Brigade a donné à Boldine (qui commande le 2e Front de Biélorussie) le temps d’ordonner à la 17e Armée d’Oborine de déployer une nouvelle line de défense devant Rypky. Au crépuscule, la 18e PzDiv, maintenant renforcée d’éléments de la 17e PzDiv, se heurte au 27e Corps Blindé et à la 171e Brigade Blindée lourde, aidés par la 369e Brigade Antichar, des réserves du Front. La lumière baisse rapidement et les tireurs allemands ont du mal à repérer les KV-1 et les SU-45 embusqués dans les bois voisins.
L’avance allemande s’interrompt à la tombée de la nuit.

A l’est, le XXXIX. AK poursuit son avance en dépit d’attaques soviétiques sporadiques sur ses flancs (venant surtout de la 292e DI et de la 49e Brigade Blindée). Les forces allemandes capturent Zlynka peu avant la nuit. Boldine ordonne alors à la 382e Brigade Antichar et à la 74e Brigade d’Artillerie de prendre position à Novozybkov pour soutenir la 3e Armée, en pleine retraite.

L’intensité des combats a pour effet de convaincre le commandement soviétique que le 2e Front de Biélorussie de Boldine est la cible principale d’une attaque ennemie de grande envergure. A 23h40, Boldine reçoit de Joukov et de la Stavka l’autorisation d’utiliser la réserve de la Direction stratégique Ouest (déployée au sud de Roslav et autour de Briansk). La 50e Armée, le Groupe Mobile Katukov et la 241e Division d’Artillerie doivent se déployer le long de la Desna et installer leurs QG à Novgorod-Sivers’kij. Joukov accepte d’autant plus facilement de délacer vers le sud sa réserve de Direction Stratégique qu’il sait que de nouvelles unités sont au même moment en cours de formation.
Le Maréchal Chapochnikov, comprenant bien l’importance stratégique de Chernigov pour les jours suivants, envoie le Commissaire politique du 1er Front d’Ukraine (N.S. Khroushtchev) mobiliser la population de la ville. Avec l’aide de deux Brigades de Construction de Kiev, qui ont participé au mois d’août à l’érection d’une double ligne de retranchements autour de la capitale de l’Ukraine, les habitants de la petite ville commencent à creuser des fossés antichars.
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MessagePosté le: Jeu Oct 18, 2007 22:13    Sujet du message: Répondre en citant

14 septembre
Du côté est de Taifun, à partir de Zlynka, les forces de Höth doivent à la fois pousser vers Novozybkov, à l’est, et vers Shchors, au sud. De ce côté, il va falloir traverser le Snov (un affluent de la Desna), mais les progrès sont satisfaisants.
C’est vers l’est que les choses sont les plus difficiles. En dépit d’un appui constant de la Luftwaffe, à laquelle les VVS ne s’opposent que faiblement, la 20e PzDiv se heurte en approchant de Novozybkov à « un mur de feu », selon son chef, le Général Stumpff. Dans une zone relativement boisée, les antichars automoteurs soviétiques (les SU-45 de la 382e Brigade antichar, renforcés par une poignée de SU-57 livrés tout récemment) prélèvent un lourd tribut sur les blindés allemands. En début d’après-midi, Schmidt (qui commande le XXXIX. AK) ordonne à la 20e PzDiv de contourner Novozybkov et de piquer directement vers Semetivka, mais elle a perdu beaucoup de temps et au coucher du soleil, les troupes allemandes atteignent à peine Klimovo.

A l’ouest, le 2e PzG avance lentement. Le XLVII. PanzerKorps (Lemelsen) doit affronter le 27e Corps Blindé, la 171e Brigade Blindée lourde et la 369e Brigade Antichar. Les chars allemands sont très vulnérables aux antichars soviétiques. La tâche des tankistes allemands est rude, mais ils sont réconfortés en constatant que leurs adversaires sont prompts à charger en terrain découvert chaque fois qu’ils pensent que les Allemands se replient. C’est alors aux antichars automoteurs allemands de démontrer aux Soviétiques que même un KV-I peut être vulnérable à un PAK-50 monté sur un châssis de Pz-38t (PanzerJäger 38(t)-A Marder III). Néanmoins, le manque de place pour manœuvrer limite considérablement les possibilités tactiques allemandes. En fin de journée, Rypky est toujours contrôlé par l’Armée Rouge.

15 septembre
Les VVS apparaissent en force au-dessus du champ de bataille, essayant à la fois de désorganiser la logistique allemande et d’empêcher les avions d’assaut de la Luftwaffe de s’en prendre aux chars soviétiques. Une série de très violentes batailles aériennes se déroule entre Dobrouj, Rypky et Novozybkov. Les pertes soviétiques (81 appareils, dont 23 abattus par la Flak) sont bien plus élevées que celles des Allemands (29 appareils), mais l’influence de la Luftwaffe sur les combats terrestres diminue fortement.

A l’est, dans le secteur du 3e PzG, la 14e DI est incapable de prendre Novozybkov, où les forces soviétiques sont à présent très solidement retranchées, tandis que l’artillerie soviétique fait beaucoup de mal aux assaillants. La 20e PzDiv a pris Klimovo, mais en avançant vers Semetivka, elle découvre que la route traverse des marais non signalés ; les cartes allemandes de la région sont en effet souvent erronées. Le terrain solide qu’emprunte la route est relativement étroit, ce qui donne aux défenseurs de très nombreuses occasions de freiner les panzers. A la tombée de la nuit, les forces allemandes ne sont pas encore à Semetivka.

Sur la route Centrale, la 7e PzDiv atteint le Snov vers 15h00, mais trouve tous les pnts détruits. Des tirs d’artillerie sporadiques montrent que des unités soviétiques se déploient le long de la rive sud. Il s’ait des réserves que Joukov a allouées à Boldine. Arrivant du sud de Roslav et de Briansk, la 50e Armée (quatre DI et deux brigades d’artillerie) se déploie sur la ligne Shchors – Semetivka, soutenue par la 241e Division d’Artillerie et quatre régiments d’artillerie “à grande puissance”. Le Groupe Mobile Katukov et un cinquième régiment d’artillerie lourde ont été envoyés plus au sud, à Mena, pour ancrer les défenses sur la berge de la Desna.

A l’ouest, dans le secteur du 2e PzG, Lemelsen n’a pas d’autre choix que de préparer un assaut en règle contre Rypky. En effet, les tentatives pour tourner les défenses soviétiques ont échoué faute de terrain solide où les chars puissent poser leurs chenilles. Les stukas n’ont pu briser les défenses soviétiques et les chefs d’unité se plaignent des embouteillages constants et des attaques aériennes soviétiques.

En fin de journée, le commandement soviétique a suffisamment de renseignements pour se représenter le plan allemand. Joukov et Chapochnikov se rencontrent à Briansk, en compagnie de Vassilievsky et d’un représentant de la STAVKA. Konev, qui, loin au sud, tente désespérément de résister aux assauts de von Kleist, n’a pu se déplacer, mais le tableau de l’offensive allemande est assez clair et peut être présenté avec une certaine précision à l’envoyé de Moscou. Chapochnikov, Joukov et Vassilievsky prennent ce soir-là deux importantes décisions, que la STAVKA approuvera dans la nuit.
D’abord, le Front du Dnepr, qui est dans une large mesure la réserve de la Direction stratégique Sud-Ouest, doit quitter Poltava pour le secteur Konotop-Nejine-Pryluky. Ce “Front” possède non seulement deux armées, mais aussi deux puissants groupes mobiles blindés (Belov and Chernyakovsky). De plus, Chapochnikov ordonne au commandant du 1er Front d’Ukraine, le Colonel-Général M.P. Kirponos, de déployer sa 5e Armée (Lt-Général M.I. Potapov) entre la limite sud des marais du Pripiat et Chernygov, pour garantir la sécurité du flanc gauche de Boldine. Le Groupe Mobile Chanchibadze (qui appartient à la réserve du 1er Front d’Ukraine) devra se déployer à l’est de Kiev en cas de prise de Chernigov et de menace sur Nejine.
Seconde décision : Vassilievsky obtient le déplacement jusqu’à Briansk de la puissante réserve de la STAVKA rassemblée dans la zone de Kaluga. Elle assurera une solide défense contre toute tentative allemande vers Briansk et Smolensk, ou permettra une puissante contre-attaque sur le flanc de l’offensive ennemie qui se développe vers le sud, si elle se révélait effectivement comme la principale menace.

Dans l’autre camp, le commandement allemand est en grande partie inconscient de la taille des réserves soviétiques. Néanmoins, constatant la résistance des défenseurs, Hitler fait pression sur l’OKW pour que soit immédiatement engagé le second échelon, mais Guderian parvient à résister (et à bon droit, quand on se souvient du précédent de 1941 dans les Balkans). Bien sûr, l’accumulation des délais inquiète le chef de la 1ère PanzerArmee, et il sait qu’il est maintenant en retard sur ses plans initiaux. Cependant, il interprète la violence des combats et la solidité des défenses comme la preuve évidente que la totalité des forces soviétiques est à présent engagée. Il garde confiance, estimant qu’une fois la percée obtenue, toute la défense soviétique s’effondrera. Guderian est cependant préoccupé par le fait que les forces de Schmidt sont incapables de prendre Novozybkov. Il le convoque le jour suivant à son QG de Jlobine, en compagnie de Höth.
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patzekiller



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MessagePosté le: Ven Oct 19, 2007 12:16    Sujet du message: Répondre en citant

l'impression que je tire de ce recit est que la panzerwaffe va ressortir de là au moins aussi affaiblie qu'apres kursk : on a des defenses preparées, un fort potentiel antichar sovietique, un renseignement allemand deficient sur la taille et la localisation des reserves sovietique (en gros ils ont pa la moindre idee de ce qu'il va leur tomber sur la gueule)... bref, beaucoup de similitudes
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MessagePosté le: Ven Oct 19, 2007 15:14    Sujet du message: 16, 17, 18 Répondre en citant

On continue...

16 septembre

A l’ouest, la situation des forces allemandes semble s’améliorer. Vers 11h00, après plus de six heures de combat, les troupes de Lemelsen occupent Ripky. Mais la 18e PzDiv est très affaiblie et la 17e a subi des pertes importantes. Lemelsen doit demander à Reinhardt de lui confire la 3e PzDiv, normalement affectée à l’Armeekorps de von Schweppenburg. Après avoir demandé l’avis de Guderian, Reinhardt donne son accord et les chars de Model commencent à se diriger vers le sud pour rejoindre la 17e PzDiv, qui se dirige vers Chernigov. Mais tout cela retarde la reprise de l’offensive, car les forces de Model doivent cheminer par un étroit corridor encombré d’épaves incendiées, lugubres témoignages de la férocité des combats. De plus, les VVS harcèlent continuellement les véhicules allemands.
En effet, le commandement soviétique, relativement confiant dans la nouvelle ligne de défense formée sur le Snov devant Shchors, a ordonné à ses escadrilles de consacrer tous leurs efforts à l’attaque des forces ennemies qui s’entassent dans le corridor Gomel-Ripky. Les avions soviétiques attaquent à très bases altitude, en formations mixtes d’Il-2 et d’I-152/153. Les petits biplans ne jouent plus le rôle de chasseur qu’ils ont tenu pendant la Guerre d’Espagne : ils ont été transformés en avions d’appui au sol pour soutenir les Il-2, en général avec un armement de 4 à 6 roquettes RS-82 rockets. Mais plus d’un pilote allemand découvre qu’une fois leurs roquettes tirées, ces vieux appareils restent des adversaires dangereux à très basse altitude, grâce à leur grande maniabilité. Les formations soviétiques comptent rarement plus de 9 à 12 avions, mais leur nombre sature la défense aérienne locale allemande, qui ne sait plus où donner de la tête. Parfois aussi, des formations Pe-2 attaquent à moyenne altitude, mais ces bombardiers modernes sont en général réservés pour attaque la gare de Gomel, mission pour laquelle ils sont protégés par une forte escorte de Yak-1 ou de MiG-3.
Le principal ennemi des avions soviétiques d’appui au sol se révèle être la flak, dont les tirs meurtriers sont responsables de près de la moitié des 77 avions perdus ce jour là par les VVS dans ce secteur. Mais la DCA n’empêche pas que la multiplication des attaques ralentisse les mouvements allemands (le journal du XLVII. PanzerKorps affirme que, ce jour là : « au moins 200 avions ennemis ont bombardé ou mitraillé nos troupes entre le lever du jour et le milieu de l’après-midi. »).
Au coucher du soleil, le XLVII. ArmeeKorps est encore à mi-chemin entre Ripky et Chernigov, et la moitié seulement des unités combattantes de la 3e PzDiv ont été déployées à l’avant.

A l’est, dans le secteur du 3e PzG, l’évolution des combats est moins encourageante pour les Allemands. Hoth doit avouer à Guderian que les forces soviétiques sont trop bien retranchées à Novozybkov et Semetivka pour être facilement chassées de ces deux villes clés de la route Est. Les marais rendent le déploiement des blindés très difficile et la traversée du Snov va exiger un assaut en règle. « Des villes où l’infanterie s’accroche et une défense le long d’une rivière, j’ai connu ça en France fin juin 40, commente Guderian. Maintenez la pression sur Novozybkov et Semetivka avec votre infanterie et concentrez vos unités mécanisées pour passer le Snov et prendre Shchors. De ce côté, le terrain devrait être meilleurs pour l’action des blindés. » Bien que cette décision néglige le fait qu’en 1940, sur la Saône, les Français n’avaient plus aucune réserve, au contraire des Soviétiques sur le Snov, elle est tactiquement logique. Mais elle implique l’abandon du plan stratégique originel, avec ses trois axes de pénétration, et la concentration des forces allemandes sur un corridor plus resserré que prévu. Guderian, qui l’a parfaitement compris, rationalise : « Une épée plus fine parviendra d’autant plus facilement au cœur de l’ennemi ! » déclare-t-il à Hoth. Il ne peut pourtant se cacher que son propre plan est voué à l’échec et que la progression de forces accumule les retards.

17 septembre
Sur la route Centrale, avec le soutien de la plupart des avions d’assaut de la Luftwaffe affectés à l’appui de la 1ère PanzerArmee, le XXXIX. AK de Schmidt déclenche son attaque dès l’aube, un peu à l’ouest de Shchors. Le coup tombe sur les 217e et 279e DI de la 50e Armée, qui défendent Shchors avec le soutien de la 365e Brigade d’Artillerie. Tant que celle-ci n’est pas neutralisée, les progrès allemands sont faibles. Néanmoins, vers 13h00, la plupart des canons et obusiers lourds soviétiques sont muselés ; les troupes allemandes commencent à pouvoir traverser le Snov en force et se dirigent vers Mena. Dans l’après-midi, des avions soviétiques commencent à apparaître dans le secteur. Leurs tentatives pour arrêter le flot allemand sont courageuses mais très coûteuses et en général futiles ; cependant, la traversée des trois ponts de bateaux doit être suspendue durant les attaques et l’un des ponts est gravement endommagé. Les forces allemandes sont ralenties, au point qu’à la tombée de la nuit, elles ne sont parvenues qu’à 20 km au sud de Shchors. Boldine, qui a installé son QG à Novgorod-Sivers’kij, ordonne alors au Groupe Mobile Katoukov de « se porter vers l’avant sous le couvert de la nuit et de briser l’attaque ennemie, quel qu’en soit le prix. »

A l’ouest, sur la route de Chernigov, l’avant-garde du XLVII. AK tombe sur les défenses soviétiques peu avant midi. Le système de fossés antichars, défendu par les restes de la 17e Armée, est encore inachevé, mais il est suffisant pour forcer les 3e et 17e PzDiv à tenter de l contourner par l’ouest. Les chars allemands se jettent ainsi sur les positions de la 5e Armée, tenues par les 124e et 135e DI, la 1ère Brigade Antichar et le 236e Rgt d’Artillerie. Cette opposition est bien supérieure à ce qu’attendait l’état-major allemand à ce moment et tant Model que von Weber affirment qu’ils ont besoin de renforts.

18 septembre
Sur la route Centrale, dès l’aube, le XXXIX. AK repart vers Mena mais se heurte d’emblée au Groupe Mobile du Major-Général M.E. Katoukov (121e Corps Blindé, 4e Brigade Blindée, 301e Div.Mot., 46e et 47e Divisions de Cavalerie), qui contre-attaque en partant des zones boisées à l’est de la route principale Shchors-Mena. La “bataille de rencontre” qui suit met très vite en difficulté la 7e PzDiv, décimée par six jours de combat et qui n’est secourue que par une partie de la 20e PzDiv (qui vient de la route Est et n’est pas encore entièrement arrivée). Les combats sont si rudes que Schmidt doit demander à Hoth l’autorisation d’utiliser la 12e PzDiv (Harpe), normalement réservée au second échelon, avec le LVII. ArmeeKorps. La décision n’est pas facile et Hoth doit en discuter à plusieurs reprises avec Guderian par radio avant que le chef de la PanzerArmee donne son accord, vers 13h30.
A ce moment, le Groupe Mobile Katoukov a déjà été repoussé vers Mena. Le 121e Corps Blindé, dont deux brigades sur trois sont encore équipées de chars BT-5 et BT-7M, a perdu près de 80% de ses engins. En fait, ce sont les T-34 et KV-1 de la 4e Brigade Blindée et les T-34 et T-50 de la 301e Div.Mot. qui offrent la plus forte résistance, mais celle-ci a un prix : ces deux unités perdent un tiers à la moitié de leurs blindés. Reste que les deux PzDiv ont subi des pertes non négligeables. C’est avec soulagement que, vers 18h00, les hommes de von Funk et Stumpff voient la 12e PzDiv arriver sur le cham de bataille. En quatre heures à peine, les hommes de Harpe viennent de parcourir plus de 85 km, un exploit considérable sur les routes ukrainiennes, mais il est trop tard pour repartir de l’avant.
Dans la soirée, les reconnaissances allemandes découvrent que les bois à leur gauche sont encore pleins de cavaliers. Ralliant ses hommes, Katoukov lance pendant la nuit plusieurs petites attaques sur le flanc allemand, pendant que les restes de ses unités blindées battent en retraite vers Mena.
La défaite du Groupe Katoukov implique que les troupes allemandes ne vont pas tarder à atteindre la Desna au sud de Mena. Pour les arrêter, Boldine obtient le transfert des forces du Front du Dnepr sous son commandement. Ces forces doivent tenir la ligne Nejyne – Konotop, qui suit le cours de la Desna et passe au sud de Mena.

A l’ouest, le 2e PanzerGrüppe est en pleine bataille autour de Chernigov. A midi, Reinhardt et Guderian ont compris que la ville ne sera pas prise d’assaut si facilement et que, plus à l’ouest, la 5e Armée soviétique est trop bien retranchée pour être balayée dans le mouvement. Après discussion, Guderian ordonne aux 3e et 17e PzDiv de passer par l’est de Chernigov, en utilisant la voie ferrée comme piste. Mais Guderian ne peut laisser de puissantes forces soviétiques en position de menacer son flanc droit. Il préserve le LVI. ArmeeKorps de von Manstein pour la phase d’exploitation, mais il ordonne au XXIV. AK de von Schweppenburg d’avancer pour briser les défenses de Chernigov.
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MessagePosté le: Ven Oct 19, 2007 19:55    Sujet du message: 19, 20 Répondre en citant

19 septembre
En début de matinée, les forces allemandes commencent à traverser la Desna à l’est de Chernigov. Des tirs d’artillerie sporadiques et quelques attaques des VVS ralentissent cependant la construction des ponts de bateaux et ce n’est que vers 14h30 que les chars de la 3e PzDiv (Model) commencent à rouler vers Nejyne (ou Nijyne). Un peu plus tard, le XXIV. AK commence à affronter la 5e Armée soviétique pour couper les défenseurs de Chernigov de tout appui sur leur flanc gauche.

A l’est, du côté du 3e PzG, la 12e PzDiv (Harpe) atteint Mena. Les blindés de Katoukov sont expulsés de la petite ville en fin de journée. Ils se replient de l’autre côté de la Desna, où la 47e Armée se déploie de Veresotch à Mekoshino (Makoshyne), près du confluent du Seym. Plus à l’est, la 44e couvre Konotop et les restes des forces initiales de Boldine s’accrochent sur le cours supérieur de la Desna ainsi qu’à Semetivka et Novozybkov. Pendant ce temps, les deux divisions de cavalerie de Katoukov, qui se sont déployées autour de Koryukivka, harcèlent le XXXIX. AK pour freiner son avance vers la Desna.

Cette fois, l’état-major soviétique juge la situation générale préoccupante. Tout montre qu’une bataille décisive va se produire le long de la Desna, entre Nejyne et Konotop. Si les Allemands l’emportent et percent, Kiev sera directement menacée d’encerclement, car c’est visiblement l’objectif de la manœuvre de la Wehrmacht. Au sud, l’attaque lancée contre la zone fortifiée d’Odessa (OUR) est en train d’échouer, mais les chars de von Kleist menacent clairement les forces de Konev au sud-ouest de Kiev. Evacuer Kiev serait une solution simple pour raccourcir les lignes soviétique et éviter tout risque d’encerclement, mais à Moscou, la STAVKA exclut totalement cette hypothèse, d’une façon qui fait comprendre à Chapochnikov, Joukov, Boldine et Kirponos qu’il s’agit d’un ordre formel de Staline. Tous quatre ne peuvent que l’accepter, sans en connaître les raisons. En réalité, le Premier Secrétaire a appris que certains responsables influents à Londres et surtout à Washington doutent encore des capacités de résistance de l’Armée Rouge. Il a fait de Kiev un symbole et a assuré Américains, Britanniques et Français que la capitale de l’Ukraine serait défendue coûte que coûte. Le jour même où les Occidentaux débarquent en Sicile, il n’est donc pas question de battre en retraite !
L’évacuation de Kiev écartée, il faut réorganiser les forces soviétiques pour faire face à l’offensive allemande. Les Directions stratégiques Ouest et Sud-Ouest sont redécoupées. Le 1er Front de Biélorussie (Direction Ouest), qui se replie sur le Dnepr, perd les 29e et 43e Armées, qui vont former le Front du Dnepr Supérieur, du Dnepr à Novozybkov, sous le commandement du Général Maslennikov. Le Général Joukov doit se voir attribuer de nouvelles forces pour que sa Direction Ouest puisse lancer une puissante contre-offensive vers Gomel à la fin d’octobre. Le 1er Front d’Ukraine est séparé de la Direction Sud-Ouest. Ses forces doivent rejoindre celles de Boldine, sous l’étiquette “Front de la Desna Supérieure” (de Novozybkov à Konotop) ou l’ancien Front du Dnepr, rebaptisé “Front de la Desna Inférieure” (de Konotop à Nejyne), sous le commandement du Général Cherevichenko. Les deux Fronts de la Desna forment une nouvelle Direction, dite Centrale-Ouest, confiée à l’ancien délégué de la STAVKA, le Général Vassilievsky. Le Maréchal Chapochnikov conserve dans sa Direction stratégique Sud-Ouest le 2e Front d’Ukraine (Konev) et le Front d’Odessa. Le Maréchal Timoshenko reçoit le commandement d’une autre nouvelle Direction stratégique Nord-Caucase (QG à Rostov), chargée de créer deux fronts pour couvrir une ligne allant de Kharkov à la Mer d’Azov.
Ces modifications de la structure du commandement reflètent de nouveaux déploiement des unités de réserve. Celle de la Direction stratégique Sud-Ouest, basée à Kharkov, est envoyée dans la zone Pyrjatyn-Mirgorod-Chervonozavodsk’e. Ces forces doivent servir de couverture à la Direction de Vassilievsky. La menace contre Moscou apparaissant à présent très réduite, le groupe de réserve de la STAVKA basé à Kaluga doit se repositionner à l’est de Konotop, entre Novgorod-Sivers’kij et Romny. Cette fois, l’intention est d’accumuler des forces soit pour arrêter une percée allemande vers Kursk et Kharkov, soit pour lancer une contre-offensive pour isoler des forces allemandes avancées. Dans le même temps, une nouvelle réserve doit être créée à R’jev pour la Direction stratégique Ouest, au cas où les Allemands se tourneraient à nouveau vers Moscou. Cette réserve, qui doit devenir opérationnelle début octobre, doit inclure la 10e Armée reconstituée et les 2e et 3e Armées de Choc, en voie de constitution sur le cours supérieur de la Volga (Gorky).
Par ailleurs, la Flotte de Mer Noire doit mettre en place la Flottille Fluviale du Dnepr Sud (JuDVF), chargée d’assurer la sécurité des communications sur le Dnepr et d’interdire à l’ennemi de le traverser.

20 septembre
A l’ouest, en tête des forces du 2e PzG, la 3e PzDiv commence à foncer vers Nejyne. Les Soviétiques s’accrochent encore à une partie de Chernigov malgré les attaques incessantes du XXIV. AK, pendant que les restes de la 17e Armée bloquent encore la route de Kozelets et Kiev. Néanmoins, ces dernières résistances ne préoccupent guère Reinhardt, qui presse sans cesse Model (3e PzDiv) et von Weber (17e PzDiv), qui le suit de près, de prendre Nejyne au plus tôt.

A l’est, la situation du 3e PzG de Hoth est plus difficile. Il lui faut franchir la Desna à Mekoshino, sous le feu de l’artillerie de la 47e Armée. La consommation de munitions est bien supérieure aux prévisions et les tirs de contre-batterie soviétiques se révèlent parfois très dangereux. Harpe (12e PzDiv) demande l’aide de la Luftwaffe, mais les hommes de la LuftFlotte-2 (von Richtofen) sont à la limite de l’épuisement et les VVS sont toujours présentes en nombre au-dessus du champ de bataille. Malgré tout, des attaques aériennes précises parviennent à étouffer un peu l’artillerie soviétique et, dans l’après-midi, les troupes allemandes commencent à traverser la Desna, mais les combats autour des têtes de pont se prolongent toute la nuit.

En fin de journée, le Maréchal Chapochnikov appelle Staline et lui demande à être relevé, car son état de santé s’est gravement altéré. Staline, qui tient Chapochnikov en haute estime, est d’abord agacé, mais il doit admettre que les batailles qui s’annoncent exigent un chef en bonne condition physique. Dans la nuit, il rappelle Chapochnikov à Moscou et décide d’attribuer son commandement à Konev.
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MessagePosté le: Lun Oct 22, 2007 16:38    Sujet du message: Répondre en citant

21 septembre
En tête du 2e PzG, des éléments des 17e et 3e PzDiv tentent peu après l’aube de traverser la “Petite Seym”. Cet affluent de la Desna coule au nord des marais de l’Ost’or ; bien que “petite”, elle fait 15 à 20 mètres de large et son fond, très mou, impose le passage en bateau ou la mise en place de ponts. Les sapeurs et pontonniers allemands ont d’abord affaire à la 241e DI, déployée autour de Veresotch par le Major-Général A.I. Lopatine (47e Armée). Les cavaliers de la 126e DC (2e Corps de Cavalerie, Belov) s’empressent de se joindre à la lutte. Ce n’est qu’à partir de 08h40 que les premiers chars de la 17e PzDiv passent la Petite Seym sur des bateaux et ceux de la 3e PzDiv doivent attendre 09h30. Tous avancent prudemment dans la brume matinale, qui peut cacher une embuscade. Mais à partir de 10h00, quand cette brume se dissipe, le 589e Rgt d’Artillerie, qui soutient les fantassins soviétiques, fait sentir sa présence en engageant les troupes concentrées sur la rive nord.
A 10h30, il devient clair que le franchissement sera plus difficile que prévu. Reinhardt fait donner la Luftwaffe pour museler les canons soviétiques, mais les premiers stukas n’attaquent pas avant 11h30. A ce moment, l’une des trois têtes de pont allemandes a subi une contre-attaque si féroce que les cavaliers soviétiques ont atteint la berge de la rivière et n’ont été repoussés que par le tir direct des chars et des canons d’assaut postés sur la rive nord. Von Weber et Model ne peuvent annoncer que la situation est sous contrôle avant 12h30.
En début d’après-midi, les chars allemands transportés sur la rive sud sont assez nombreux pour éliminer ses défenseurs, mais le premier pont de bateaux n’est pas mis en place avant 16h00.

A l’est, dans le secteur du 3e PzG, les troupes allemandes parviennent à consolider leurs positions sur la rive sud de la Desna, à Mekoshino. Tôt dans la matinée, Lopatine, qui commande la 47e Armée, lance cependant une contre-attaque avec la 141e Brigade Mécanisée et la 139e Div. Mot.Comme du côté du 2e PzG, la visibilité est très médiocre jusqu’à 09h30. Dans la brume, des chars soviétiques s’infiltrent au milieu des têtes de pont allemandes et arrivent dangereusement près des ponts de bateaux que les Allemands ont bâtis dans la nuit. Ils sont arrêtés et détruits l’un après l’autre par les canons antichars et l’action efficace d’équipes armées de grenades, avant d’avoir pu gêner sérieusement la traversée. Cependant, la bataille qui se poursuit autour de Mekoshino retarde la 12e PzD (Harpe), qui ne commence pas à marcher sur Bakhmach avant le milieu de l’après-midi.

Devant les difficultés rencontrées sur les deux fronts, Guderian ordonne d’envoyer de petits détachements blindés en pointe pour enlever Nejyne et Bakhmach vant que les positions soviétiques n’y soient stabilisées.
En face, le Lt-Général Ivan S. Konev rencontre à Kiev le Maréchal Chapochnikov. Après avoir reçu le commandement de la Direction stratégique Ouest, Konev nomme le Major-Général I.Kh. Bagramian pour lui succéder à la tête du 2ème Front d’Ukraine, avec l’approbation de la STAVKA.

22septembre
Sur le front du 2e PzG, la 3e PzDiv s’ébranle dès 02h30 vers Nejyne. Mais dans la faible lueur de l’aube, les chars de Model se heurtent de plein fouet à ceux des 35e et 127e Brigades Blindées, 6 km au nord de la ville. Le commandement allemand n’attendait pas une si forte concentration de troupes soviétiques à ce moment de l’offensive. En réalité, Guderian se trouve face à l’ancien “Front du Dnepr”, utilisé comme réserve stratégique. La contre-attaque des hommes de Belov stoppe net l’attaque de Model. Les avant-garde allemandes sont tout simplement trop peu nombreuses pour écarter deux brigades blindées à plein effectif. Une certaine panique se fait même jour dans la 3e PzDiv et Model doit venir personnellement en première ligne pour rétablir la situation.

Les choses ne vont guère mieux pour le 3e PzG. La 12e PzDiv (Harpe) tombe sur un groupe de combat soviétique combinant des éléments de l’aile droite de la 47e Armée et de fortes unités de la 44e Armée (173e DI, 110e Brigade Blindée et 4e Division d’Artillerie). De plus, les VVS, à peu près absents du champ de bataille la veille, réapparaissent en force. Du coup, les Allemands sont stoppés à mi-chemin entre Mekoshino et Bakhmach.

Guderian estime que la situation est si grave qu’il réunit à la fois Reinhardt et Hoth en début d’après-midi. Il est devenu évident que les renseignements allemands ont été gravement fautifs et que les forces soviétiques sont bien plus nombreuses et disposées plus en profondeur qu’on ne s’y attendait. Les premiers échelons des deux PzG ne sont pas loin d’être épuisés. Guderian se voit obligé d’engager le second échelon pour percer à Nejyne comme à Bakhmach et pouvoir foncer sur Krementchug et Poltava.
Côté soviétique, les nouvelles du jour ont fait beaucoup de bien au moral du Colonel-Général Cherevichenko. Il sait que son Front de la Desna Inférieure doit livrer bataille sur deux axes et que l’action des forces mobiles sera décisive. En début de soirée, il rencontre à Konotop le Général Vassilievsky, chef de la Direction stratégique Centrale-Ouest. Celui-ci libère le Groupe Mobile Chernyakovsky, rebaptisé le jour suivant à 00h00 1ère Armée Blindée. Vassilievsky rencontre aussi son collègue Konev, nouveau chef de la Direction Ouest. Konev accepte de transférer le Groupe Mobile Chanchibadze du 1er Front d’Ukraine au Front de Cherevichenko.

23septembre
Du côté du 2e PzG, les hommes de von Manstein (LVI. ArmeeKorps), qui ont avancé dans la nuit sous de fortes pluies et de violents orages, rejoignent le XLVII. PanzerKorps épuisé de Lemelsen et la 3e PzDiv pour attaquer en direction de Nejyne. Alors que le temps reste très mauvais toute la journée, empêchant les opérations aériennes des deux camps, les Soviétiques sont repoussés jusqu’à Nejyne, mais ils s’accrochent sur la rive sud de l’Ost’or (un autre affluent de la Desna).

Dans le secteur du 3e PzG, le LVII. ArmeeKorps (réduit à la 18e DI et la 19e PzDiv) vient soutenir la 12e PzDiv de Harpe dans sa marche sur Bakhmach. Le temps est encore pire qu’à l’ouest du front ; les orages sont tels que le réglage des tirs d’artillerie à longue distance devient très difficile. Les forces allemandes progressent, mais lentement. Au crépuscule, elles n’ont pas encore atteint Bakhmach et il devient clair que de considérables forces soviétiques sont déployées dans la région.

En fin de journée, devant la bataille qui commence sur la ligne Nejyne-Bakhmach-Konotop, la STAVKA ordonne la création à Kursk de nouvelles réserves avec des troupes venant du District militaire de Sibérie, les 58e et 59e Armées.

24 septembre
A l’ouest, le temps s’améliore peu à peu, mais l’activité aérienne ne peut reprendre avant midi.Les forces de von Manstein doivent tenter de passer l’Ost’or à l’ouest de Nejyne, où les Soviétiques se sont retranchés. Mais alors qu’elles s’y préparent, elles sont contre-attaquées par le Groupe Mobile Chanchibadze (65e Corps Blindé, 107e Brigade Motorisée, 18e Division de Cavalerie). La bataille fait rage, mais l’inexpérience tactique des chefs d’unité soviétiques apparaît et leurs chars ne peuvent s’enfoncer dans les positions allemandes au nord de l’Ost’or. Pourtant, la division SS Totenkopf subit des pertes sérieuses et un peloton de KV-1 est arrêté à seulement 300 mètres du QG du Général Kirchner (1ère PzDiv). Vers midi, l’attaque a été repoussée et bientôt la Luftwaffe intervient en force pour couvrir la traversée, qui commence à 14h30. Mais von Manstein devant encore assurer la sécurité de son flanc droit, les chars allemands ne commencent à avancer en force sur la rive sud de l’Ost’or qu’en fin d’après-midi. Au soir, la ligne de défense de la rivière a été percée, même si quelques troupes se battent encore dans Nejyne.

Du côté du 3e PzG, le LVII. ArmeeKorps approche de Bakhmach, qu’il tente de déborder par l’est, vers Konotop. Cependant, les forces allemandes se heurtent à une défense de plus en plus dense. Les artilleurs soviétiques font d’autant plus sentir leur présence que la Luftwaffe est en majorité engagée du côté de Nejyne, et le tir des canons de la 4e Division d’Artillerie se fait encore plus meurtrier dans l’après-midi, quand la visibilité s’améliore. En fin de journée, Harpe joint directement Hoth pour conseiller au commandant du PanzerGruppe de concentrer ses efforts sur Bakhmach, car Konotop semble être défendu par des forces considérables, que les reconnaissance aériennes ont repérées.

En fait, les troupes découvertes par les avions allemands ne sont pas seulement celles de Cherevichenko, mais l’ancien “Front de Kalouga”, la réserve que la STAVKA a décidé de déplacer vers le sud et de déployer entre Pyryatine (au sud de Nejyne et Prylouki), Chervonozavods’ke et Romny (au sud de Bakhmach). Dirigé par Vassilievsky (Direction Centrale Ouest) avec l’appui de Chapochnikov (à Moscou), ce mouvement est destiné à doubler la ligne des forces de Cherevichenko et à assurer quoi qu’il arrive le maintien du contact avec le 2e Front d’Ukraine (Bagramyan).

25 septembre
La journée commence bien pour le 2e PzG, à l’aile ouest de l’offensive allemande. Sous un ciel dégagé, les chars de von Manstein commencent à foncer vers Prylouky, sur le cours de l’Uday, sans grande opposition. En effet, les défenseurs de Nejyne sont épuisés et décimés après deux jours de combat. De plus, en l’absence des VVS, la Luftwaffe opère librement, au moins jusqu’à midi, contre les quelques positions de défense qui tentent encore de s’opposer aux Allemands. Enfin, Cherevichenko a choisi de déployer le gros des renforts qui lui arrivent entre Bakhmach et Konotop pour protéger Kharkov et son important centre industriel. L’arrivée de ces renforts est d’ailleurs à ce moment presque ignorée par les renseignements allemands. La taille même des forces engagées étant sous-estimée, le mouvement du “Front de Kalouga” vers le sud est en partie confondu avec le repli des forces de Cherevichenko.
Mais quoi qu’il en soit, le 2e PzG avance rapidement, à la grande satisfaction de Guderian, qui voit apparemment justifiée sa décision d’engager son second échelon. Conférant dans la matinée à Chernigov avec Reinhardt et l’envoyé de Halder, le Général von Paulus, Guderian gagne celui-ci à son optimisme. Néanmoins, si Von Paulus approuve la ruée vers le sud, il s’inquiète de l’usure des unités blindées de Guderian et promet la livraison de 300 chars neufs, dont 200 Pz-V Leopard, à la fin du mois.

L’optimisme de Guderian et von Paulus aurait sans doute été moindre si la réunion avait eu lieu un peu plus tard. Peu après midi, de mauvaise nouvelles arrivent du 3e PzG. A l’est, la 50e Armée soviétique lance de multiples attaques de Koryukivka vers Mena, contre les arrières allemands. A Bakhmach, les forces de Hoth ont du mal à progresser et l’infanterie allemande est soumise à des tirs d’artillerie constants. La situation autour de la petite ville est d’autant plus compliquée que l’aile gauche de la 47e Armée soviétique, isolée entre les deux axes de progression allemands, contre-attaque d’ouest en est pour tenter d’échapper à l’encerclement. La bataille de Bakhmach se développe alors dans plusieurs directions. Le LVII. ArmeeKorps tente à la fois de repousser la 44e Armée de Bakhmach, de couvrir sa droite contre les restes de la 47e Armée qui cherche à se dégager et de protéger sa gauche face aux contre-attaques de la 1ère Armée Blindée de Chernyakovsky, venant de Konotop. Bientôt, la lutte dégénère en une série d’affrontements locaux où les forces des deux camps s’interpénètrent, ce qui rend l’intervention des forces aériennes très difficile. Quoi qu’il en soit, vers 15h30, le temps commence à se couvrir rapidement et à partir de 17h00, de violents orages éclatent sur l’ensemble du secteur, empêchant toute activité aérienne.
A 15h45, ayant appris les difficultés de Hoth, Guderian ordonne à Rheinhardt d’utiliser la 290e DI et une partie de la 3e PzDiv, qui arrive à Nejyne et devait passer l’Ost’or pour soutenir von Manstein, d’attaquer vers l’est et Bakhmach. Les unités allemandes commencent à faire mouvement dès 16h30 et tombent bientôt sur les arrières de la 47e Armée, alors que le temps se gâte de plus en plus, réduisant fréquemment la visibilité horizontale à moins de 150 mètres.

La percée allemande à Nejyne n’est pas passée inaperçue de l’état-major soviétique. Tout en ordonnant à Cherevichenko de tenir le plus longtemps possible dans le secteur de Bakhmach, Vassilievsky envoie la 37e Armée (V.I. Chuikov, cinq DI et une brigade antichar), deux Brigades du 4e Corps Aéroporté et les 401e et 405e Brigades Antichars (toutes du Front de Kalouga) se déployer entre Prylouki et Romny.

26 septembre
Les orages s’apaisent un peu dans la nuit, mais de fortes pluies se prolongent toute la journée, ajoutant encore aux difficultés des soldats des deux camps.
L’offensive de von Manstein vers Prylouky ralentit par manque de carburant, car les camions allemands ont du mal à progresser sur les routes humides, que la boue commence doucement à envahir. La 6e PzDiv (Langraf) reprend pourtant son avance vers 11h00 et atteint un peu après 13h00 les abords de Prylouky. Mais les chars allemands se retrouvent alors sous le feu de deux Brigades Antichars et subissent de très lourdes pertes. Comme l’écrira von Mellenthin (PanzerKämpfe, Köln, 1953) : « Une fois encore, la discipline de feu des Russes était exemplaire. Les antichars tractés étaient très bien camouflés et n’ouvraient le feu qu’à très courte distance, deux ou trois canons concentrant leurs tirs sur la même cible. Les chasseurs de chars, de silhouette plus basse que les nôtres et relativement discrets, opéraient eux aussi de positions qui se couvraient réciproquement. Le temps détestable empêchait notre aviation d’attaquer ces positions et la mauvaise visibilité favorisait les défenseurs. Nos blindés de soutien étaient souvent dans l’impossibilité d’engager les canons ennemis à longue portée et devaient s’approcher à 300 ou 400 mètres pour pouvoir toucher quelque chose, ce qui en faisait des cibles faciles pour les canons antichars. »
A 14h30, le Général Langraf signale à von Manstein qu’il a perdu plus de 45 chars et qu’il est bloqué.

Guderian reçoit du 3e PzG d’autres mauvaises nouvelles. Si, à l’ouest de Bakhmach, les hommes de la 47e Armée sont maintenant plus pressés de tenter de s’enfuir que de rompre leur encerclement par la force, à l’est de la ville, le LVII. AK de Kuntzen doit affronter une contre-attaque en règle de la nouvelle 1ère Armée Blindée. Cependant, attaquer par mauvaise visibilité se révèle tout aussi difficile pour les chars soviétiques que pour les panzers. Les blindés de Chernyakovsky se montrent pourtant mieux adaptés au terrain de plus en plus mou, qui stoppe souvent les chars de von Manstein. A 15h00, la 1ère Armée Blindée rétablit le contact avec les derniers défenseurs de Bakhmach, menaçant sérieusement la 19th PzDiv. Seul un contre violent mené par la 12e PzD (Harpe) oblige Chernyakovsky à reculer et sauve les avant-gardes allemandes. Mais les Allemands ne tiennent Bakhmach que de très peu.

27 septembre
La pluie, qui a cessé une partie de la nuit, reprend à l’aube et tombe dru jusqu’à midi. Les conditions de circulation sur la route Nejyne-Prylouky deviennent très difficile. Pourtant, von Manstein parvient à rassembler assez de forces pour envelopper les forces soviétiques au nord de Prylouky, forçant les deux brigades antichars, décimées, à reculer au sud de l’Uday. Ces brigades ont cependant gagné le temps nécessaire aux parachutistes du 4e Corps Aéroporté pour se retrancher dans la ville, pendant que la 37e Armée (Chuikov) se déploie le long de la rivière. Celle-ci est à présent gonflée par les pluies des jours précédents et il est vite clair qu’il ne sera pas facile de la traverser. Les pionniers allemands, soutenus par les canons d’assaut, passent pourtant vers 14h30 à l’est de Prylouky. Leurs têtes de pont sont immédiatement attaquées par l’infanterie de la 37e Armée et les combats se prolongent jusque tard dans la nuit.

A Bakhmach, les derniers défenseurs se rendent dans la matinée. Hoth ordonne de poursuivre l’avance vers Romny, espérant couper les forces de Cherevichenko de leur aile gauche. Mais le LVII. AK est épuisé et les forces soviétiques font encore pression sur ses arrières, dans le secteur de Koryukivka, empêchant le XXXIX. AK de se déployer vers l’avant pour soutenir l’offensive.

Si les Allemands continuent d’avancer, ils ont subi des pertes notables. Cependant, à l’état-major soviétique, la situation commence à paraître préoccupante. Vassilievsky ordonne à la 1ère Armée de Choc (Malinovsky) de se préparer à affronter une attaque allemande venant de Bakhmach et presse Chernyakovsky de repartir au plus tôt à l’attaque sur le flanc est de l’ennemi. A Moscou, la STAVKA ordonne de créer à Cherkassy et à Kremenchug des “districts fortifiés” (Ukreplenye Rajon), dits ChUR et KUR.

28 septembre
Le temps s’améliore assez pour que les opérations aériennes reprennent, mais si la Luftwaffe réapparaît dans le ciel, les VVS en font autant. Une série de batailles aériennes se déroulent dans le carré Nejyne-Bakhmach-Romny-Prylouky. Mais le commandement allemand s’inquiète surtout de plusieurs raids contre des convois de ravitaillement allant de Gomel à Chernygov. Von Richtofen doit choisir : ses forces surmenées peuvent soutenir les pointes avancées de Guderian ou protéger ses lignes de communication, mais pas les deux. Informé, Guderian réclame « un appui maximum sur l’axe de l’offensive. » Il sait que seul l’appui aérien peut l’aider à traverser l’Uday et à atteindre Romny. Il espère qu’à ce moment, ses deux PanzerGruppen pourront se soutenir réciproquement.

En dépit de l’opposition de la chasse soviétique, le soutien de la Luftwaffe permet aux chars de von Manstein de traverser l’Uday. Mais l’infanterie du LVI. Armeekorps ne parvient pas à arracher Prylouky aux parachutistes soviétiques. Il faut contourner la ville pour avancer vers Pyryatyne. Voyant les chars allemands percer les lignes de sa 37e Armée, Chuikov ne panique pas et ordonne à ses hommes de se mettre à couvert et de combattre là où ils sont, leur évitant une destruction certaine s’ils avaient tenté de se replier à découvert. Cette tactique est efficace, car les Allemands manquent cruellement d’infanterie, en raison des pertes subies en août lors de la bataille de Smolensk, mais aussi de l’obsession de Guderian pour la vitesse, qui l’a conduit à exagérer la proportion de chars par rapport à l’infanterie dans sa PanzerArmee. Les panzers sont donc obligés de manœuvrer au milieu des positions soviétiques, tandis que les restes des deux brigades antichars, regroupés en un “groupe spécial antichar”, évitent à la 37e Armée l’encerclement total.

A l’est de Prylouky, les forces de Hoth marchent vers Romny. Mais en fin de journée, l’avant-garde commence à signaler de fortes concentrations de troupes soviétiques.

Guderian constate que les perspectives sont bien plus sombres que deux jours plus tôt. Il se heurte sans cesse à de nouvelles forces ennemies et la percée au sud de Nejyne n’a pas été le début tant espéré d’une course vers le Dnepr. Il commence à réévaluer ses plans, tout en continuant d’espérer que les progrès du 3e PzG provoqueront l’effondrement des défenses soviétiques.

29 septembre
Le temps se gâte à nouveau dans la nuit. La journée sera pluvieuse, de violentes averses ponctuant un crachin continu.
Le forces de von Manstein approchent de Pyryatine, mais avec lenteur, à la fois en raison de la dégradation des conditions de circulation sur les routes et de la pression exercée par les troupes de Chuikov sur le flanc droit. En fait, quatre divisions d’infanterie de la 37e Armée (soutenues par les restes des 401e et 405e Brigades Antichars) sont réparties de Prylouky, où quelques parachutistes tiennent encore le centre de la ville, jusqu’à Pyryatyne. L’avance allemande les a progressivement refoulées vers le Dnepr, mais Pyryatine est défendue par la 327e DI et la 399e Brigade Antichar.

Plus à l’est, la 19e PzDiv entre dans Romny vers 10h00 sans grande opposition, bientôt suivie par des éléments de la 12e PzDiv. Puis les blindés allemands commencent à progresser vers Chervonozavods’ke, menaçant de piéger toutes les forces de la Direction Centrale Ouest (Vassilievsky).
C’est en début d’après-midi que la 1ère Armée de Choc de Malinovsky déclenche sa contre-attaque. Le 7e Groupe de Choc (Major-Général A.A. Vlasov) attaque au sud-est de Romny pendant que le 5e Corps de Cavalerie s’infiltre de Chervonozavods’ke (au sud) vers la route est-ouest Romny-Prylouky. Les chars et les troupes motorisées des trois brigades blindées de Vlasov frappent de plein fouet le LVII. ArmeeKorps. Les 20e et 47e Brigades Blindées alignent chacune deux bataillons de chars (à 5 KV-1, 21 T-34 et 10 T-50 chacun), plus un bataillon de fusiliers appuyé par 8 canons de 76 mm. La 131e Brigade Blindée lourde aligne deux bataillons de chars lourds (à 15 KV-1, 3 KV-2 et 10 T-34 chacun), plus un bataillon d’infanterie motorisée. C’est donc en tout 200 chars (50 KV-1, 6 KV-2, 104 T-34 et 40 T-50) qui déferlent sur la 19e PzDiv, laquelle n’en a plus que 90 à peine. La division de Von Knobelsdorff accuse durement le coup. Rapidement coupées, les avant-gardes allemandes sont attaquées par le 5e Corps de Cavalerie, auquel ses chevaux donnent dans la boue une mobilité supérieure à celle des véhicules à roues. La 12e PzDiv (Harpe) tente de secourir la 19e, mais ne peut rassembler pour l’aider que trois compagnies en sous-effectifs, deux équipées de Pz.38t et de Pz.III et une dotée de 11 Pz.IV et 5 Pz.V.
Les Allemands ont d’autant plus de difficultés que les Pz.III, IV et V, dont la pression au sol est élevée, ont de grosses difficultés pour évoluer hors des routes dans la boue. Au contraire, les T-34 et T-50, beaucoup moins chargés au cm2 de chenille, manœuvrent bien plus facilement. Vers 16h30, la 12e et la 19e PzDiv ont perdu plus de la moitié des chars qui leur restaient. Les compagnies PanzerAbteilung s’efforcent d’échapper à l’encerclement et les troupes allemandes commencent à reculer vers Romny, ce qui permet aux 82e et 85e Divisions de Cavalerie soviétiques d’atteindre au crépuscule la route Romny-Prylouky. Dans la soirée, rudement pressés par leurs adversaires, les Allemands évacuent Romny.

Pour von Manstein, la nouvelle de la contre-attaque de Malinovsky est une très mauvaise nouvelle. Non seulement cela veut dire que l’avance vers Chervonozavods’ke est arrêtée, mais il est lui-même menacé d’être attaqué sur son flanc gauche. Il doit réagir. Après en avoir discuté avec Reinhardt, il décide de laisser Model et sa 3e PzDiv pousser vers Pyryatyne et de faire pivoter le LVI. ArmeeKorps vers l’est pour se débarrasser de la menace soviétique sur son flanc.
Informé durant la nuit, Guderian rejette l’idée de von Manstein : « Ce n’est qu’en avançant qu’on écartera la menace, un coup de poing n’a pas besoin de se protéger ! » Il doit pourtant reconnaître la vulnérabilité des flancs du 2e PzG aux forces soviétiques déployées à l’est de Kiev. Il décide de se rendre en avion au QG de Hitler, à Rastenburg, dès le lendemain, pour demander des renforts d’infanterie afin de pouvoir concentrer ses blindés à la pointe de son offensive.
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patzekiller



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MessagePosté le: Lun Oct 22, 2007 20:04    Sujet du message: Répondre en citant

je maintiens ce que j'ai dit : on a vraiment l'impression que la densité des antichar russes est en train de saigner la panzerwaffe quand on rajoute les effet de blowlamp, le fait que les allemand ne vont beneficier que de 15 jours de pluis max avant la neige et la descente de +20 à -20 dans ces 15 jours ou un peu plus..., qu'ils seront alors toujours en tenue d'été : on se demande vraiment avec quoi ils vont tenir les russes.

sinon, pour l'aviation, le mig 3 doit commencer à plaider coupable dans l'echec des VVS, et staline ne doit plus etre tres loin de dire que les sturmovik sont aussi essentiels que l'air à l'armee rouge. avec la 8eme air force qui se prepare à passer à l'action à l'ouest, la situation globale des VVS risque de s'ameliorer plus vite qu'en OTL
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MessagePosté le: Lun Oct 22, 2007 23:01    Sujet du message: 30 septembre, 1 et 2 octobre Répondre en citant

Et ça continue...

30 septembre

Une pluie intermittente tombe de nuages bas sur plusieurs champs de bataille. Dès l’aube, la 3e PzDiv de Model, ou ce qui en reste (une force improvisée constituée autour d’un bataillon blindé décimé, d’un bataillon de Pzr-Grenadieren et de quelques engins de reconnaissance) tente d’enlever Pyryatyne. Mais les Soviétiques de la 327e DI et de la 399e Brigade Antichar sont bien retranchés et le temps empêche les stukas d’appuyer les attaquants.

A Romny, Malinovsky a constitué un groupe de combat avec les blindés du 7e Groupe de Choc, dont les pertes subies la veille ont été compensées par des chars du 5e Corps de Cavalerie. Cette force quitte Romny à 04h00 vers Prylouky pour couper de leurs arrières les éléments du 2e PzG qui assaillent Pyryatyne. Mais ils se heurtent vers midi au LVI. ArmeeKorps de von Manstein, qui effectue une manœuvre en tenailles parfaite. Les 302e et 312e Brigades Blindées, encore principalement équipées de BT-5 et de BT-7 (elles appartiennent à un corps de cavalerie) et la 24e Division de Cavalerie sont pratiquement détruites en deux heures de combat. Les forces de von Manstein repoussent les Soviétiques jusqu’à Romny, où ils arrivent au crépuscule. Là, cependant, la 6e PzDiv est attendue par la 398e Brigade Antichar et la 131e Brigade Blindée lourde. Les Allemands perdent 27 chars en vingt minutes et Manstein suspend l’attaque. Il a évité la catastrophe, mais son LVI e AK est presque épuisé.

Pendant ce temps, à Bakhmach, le Groupe Mobile Chernyakovsky (surnommé “Armée Blindée du Dnepr”), renforcé par la 168e Brigade Blindée lourde et les 324e et 526e Rgt d’Artillerie à grande puissance, attaque en force le flanc gauche allemand, espérant provoquer l’encerclement d’une partie du 3e PzG. L’objectif est présomptueux, considérant les forces commandées par Chernyakovsky, mais les éléments du XXXIX. AK qui tiennent Bakhmach sont durement éprouvés. C’est la 20e DI qui subit le choc le plus violent et seule une utilisation adroite de ses canons antichars et de quelques canons d’assaut de la 7e PzDiv lui évite d’être complètement débordée. Malgré sa résistance, les troupes soviétiques commencent dans la soirée à s’infiltrer dans Bakhmach.

Alors que ses hommes affrontent un nombre inattendu de forces soviétiques, Guderian est à Rastenburg, où il tente d’obtenir une partie des divisions d’infanterie maintenant déployées devant Smolensk en plus des renforts de blindés neufs qui lui ont été promis pour remplacer ceux perdus depuis le début de Typhon. Comme en témoigne le journal de Halder, il est fraîchement reçu ! Halder, opposé depuis le début à l’offensive en Ukraine, n’apprécie absolument pas l’autonomie accordée à Guderian et sa nomination à la tête de la 1ère PanzerArmee. Son adjoint, von Paulus, est bien mieux disposé envers Guderian. Mais le plus important est que les troupes déployées à l’est de Minsk n’ont pas récupéré après les batailles du mois d’août. Alléger le dispositif dans cette région pourrait offrir à Joukov une bonne occasion pour repartir à l’attaque.
Les nouvelles qui arrivent de Méditerranée n’aident pas non plus Guderian. La Sicile est donnée comme perdue et les Alliés ont lancé une nouvelle offensive dans le Péloponnèse. Le risque de voir l’Italie s’effondrer devient tangible !
Tout ce que peut obtenir Guderian après avoir rencontré Hitler dans l’après-midi est l’envoi de 200 chars en plus des 300 déjà promis par von Paulus. Mais ces 500 blindés ne pourront arriver par train que jusqu’à Gomel (ou même Jlobine, si la gare de Gomel est trop endommagée par les bombardiers soviétiques). Ils devront ensuite rouler vers le sud par leurs propres moyens. Ces 500 chars sont bien plus que ce à quoi von Kleist a droit (200 chars), mais quand atteindront-ils le champ de bataille ?
Guderian s’efforce aussi de réduire les ambitions de Typhon. Arguant du fait que von Kleist est en retard dans son avance vers le Dnepr, il propose de se contenter d’un encerclement encore très significatif en faisant converger les troupes allemandes vers Cherkassy et non vers Kremenchug. Cette option “Petit Typhon” (Kleine Taifun) n’est acceptée ni par l’OKH ni par l’OKW. La principale raison alléguée est que cette manœuvre restreinte interdirait d’autres mouvements vers Rostov et la Crimée et que le Dnepr est si large à Cherkassy que les flottilles fluviales soviétiques pourraient probablement ravitailler Kiev et les troupes encerclées. En réalité, Halder cherche par tous les moyens à nuire à Guderian. Celui-ci le méprise ouvertement, car il l’estime trop conservateur. Halder en retour considère que Guderian se prend pour une vedette et refuse de concevoir ses plans dans le cadre d’une stratégie globale.

1er octobre
Le temps s’améliore un peu et la Luftwaffe reprend ses activités, mais les VVS sont toujours là. Leurs avions d’attaque au sol s’en prennent systématiquement aux communications allemandes pendant que la chasse s’efforce de couvrir les unités soviétiques.
Hoth demande un appui aérien maximum pour contrer Chernyakovsky à Bakhmach. Sévèrement touché par les attaques aériennes, le 119e Corps Blindé est chassé de la ville par la 7e PzDiv. Mais la contre-attaque allemande est stoppée 5 km à l’est de Bakhmach par les tirs de l’artillerie soviétique.

Manquant d’appui aérien, Von Manstein reste bloqué devant Romny. Il peut cependant rétablir le contact avec le LVII. ArmeeKorps et remettre un peu d’ordre dans les lignes de communications allemandes.

En fin de journée, Hoth, Reinhardt, von Manstein et Kuntzen se rencontrent à Prylouky. Dans la soirée, Guderian, revenant de Rastenburg, se joint à eux. Il ordonne que le 3e PzG se mette sur la défensive jusqu’à ce que les renforts de blindés soient arrivés. Le 2e PzG doit en revanche repartir à l’attaque vers Pyryatyne, Loubny et Kremenchug.

Du côté soviétique, Vassilievsky rencontre Chapochnikov et Joukov pour évoquer la possibilité d’une offensive du 1er Front de Biélorussie contre Orsha et Gomel. Vassilievsky pense qu’un tel mouvement soulagerait ses troupes, mais Chapochnikov et Joukov visent plus haut et espèrent piéger toute la PanzerArmee de Guderian.
Pendant ce temps, à l’insu des reconnaissances allemandes, la flottille du Dnepr transporte des renforts et du ravitaillement aux forces soviétiques sur la rive gauche du fleuve. Il peut sembler surprenant que Guderian n’ait pas ordonné à la Luftwaffe de miner le Dnepr au sud de Kiev dès le début de l’offensive. De telles opérations commenceront mi-octobre, mais elles resteront sporadiques ; elles n’empêcheront jamais les forces soviétiques d’utiliser le Dnepr comme une importante voie de communication.

2 octobre
Le temps se gâte à nouveau dans la nuit. Des pluies très violentes tombent de 02h30 à 14h30, avant de céder la place à des averse intermittentes. Dans ces conditions, von Manstein a toutes les peines du monde à redéployer son LVI. ArmeeKorps de Romny vers Pyryatyne. Ce que les tankistes allemands vont appeler “la marche dans la boue” empêche ce jour là toute action offensive. De plus, le matériel souffre : pour avancer dans la boue, les chars doivent faire tourner en permanence leur moteur à un régime très élevé, accroissant considérablement la consommation de carburant et accentuant l’usure des mécaniques.

Vassilievsky profite de l’accalmie pour discuter avec Chuikov, Cherevichenko et Malinovsky. Il déclare à ses généraux que la réserve stratégique de la STAVKA rassemblée en septembre à Rostov-sur-le-Don sera bientôt capable de bloquer toute poussée allemande et demande à Chuikov de tenir bon à Pyryatyne, lui promettant que des renforts vont lui arriver par le Dnepr. Malinovsky et Cherevichenko sont, eux, incités à reprendre l’offensive au plus tôt sur le flanc gauche allemand.
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MessagePosté le: Mar Oct 23, 2007 17:09    Sujet du message: Répondre en citant

3 octobre
Von Manstein, renforcé par Model et sa 3e PzDiv, repart à l’attaque dès l’aube malgré une pluie qui tombe en épais rideaux. Mais aucune division blindée ne compte plus de 60 chars, la plus mal lotie étant la 3e, qui n’aligne aujourd’hui que 44 chars. Les chars neufs promis se trouvent « quelque part au sud de Gomel » mais n’ont pas encore atteint les unités en première ligne. De plus, le temps passé à repousser Malinovsky a permis aux défenseurs de Pyryatyne de s’enterrer. De plus, ils ont reçu le renfort de deux régiments d’artillerie et d’un bataillon de “mortiers spéciaux” (Katyousha).
Bien que le temps s’améliore un peu dans l’après-midi, la Luftwaffe ne peut efficacement soutenir l’attaque, car les VVS produisent un “effort maximum”, attaquant les convois allemands tout le long de la route entre Chernygov et Prylouky. La chasse allemande, occupée à repousser ces attaques, ne peut protéger ses avions d’assaut, d’autant que les combats aériens voient l’apparition d’un nouveau type de chasseur russe, le LaG-5 (Lavochkine-Gorbounov 5).
En fin de journée, Pyryatyne est toujours aux mains des Soviétiques. Les chars allemands ont toujours du mal à rouler hors des routes, ce qui restreint considérablement leurs possibilités de manœuvre. Avançant sur des axes prévisibles et fréquemment encombrés, les panzers sont la proie des antichars soviétiques. A leur grande frustration, les tankistes allemands peuvent apercevoir de petits groupes de T-34 qui circulent aisément dans des zones interdites aux blindés allemands, ajoutant l’insulte à la blessure. Au soir, le coût de l’échec de von Manstein devant Pyryatyne s’avère élevé : plus de 90 panzers sont inutilisables (même si bon nombre seront efficacement réparés, selon l’habitude allemande, les jours suivants).
Guderian, très déçu de cet échec, apprend aussi que les troupes de Chuikov, repoussées les jours précédents vers l’ouest, s’acharnent à lancer entre Prylouky et Pyryatyne ce que les officiers allemands sur place présentent comme des “attaques de reconnaissance”. Plus au nord, ayant regroupé les restes de son Groupe Mobile et de la cavalerie de Belov, Chanchibadze harcèle à nouveau les forces allemandes. Epuisé et décimé, le 2e PzG doit ainsi combattre sur son flanc droit sur plus de 100 Km.

Loin à l’est, les 56e et 57e Armées soviétiques commencent à se déployer de Rostov à Poltava. En fin de journée, ces deux armées sont officiellement transférées de la réserve de la STAVKA à la Direction stratégique de Konev.
Par ailleurs, l’ampleur et la complexité des opérations nécessaires pour contenir l’offensive allemande impose au haut commandement soviétique de remodeler à nouveau sa structure et de redistribuer les forces des Directions stratégiques Ouest, Centrale Ouest et Sud-Ouest. Toutes trois doivent être coordonnées par un Conseil de Défense du Dnepr (DSO), formé de leurs chefs, les Généraux Joukov, Vassilievsky et Konev, et du Maréchal Chapochnikov, représentant la STAVKA (et souvent assisté du Général Antonov). Cette nouvelle structure de commandement a pour but d’améliorer la coordination des forces dans toute la région. L’ancien “Front de Kalouga”, en théorie rattaché à la STAVKA, est placé sous le contrôle du DSO.

Situation après le remaniement de la structure de commandement ouest, le 4 octobre à 00h00.

Direction stratégique Ouest, Général G.K. Joukov (QG à Vyazma)
1er Front de Biélorussie (A.I. Eremenko)
– Aile droite (assurant la liaison avec le 2e Front de la Baltique :
20e Armée (P.A. Kourochkine)
– De la Dvina occidentale à la voie ferrée Vitebsk-Smolensk :
24e Armée (K.I. Rakoutine) : 102e Div, Mot. 100e DI, 103e DI, 309e DI, 120e DI, 214e Brigade Blindée Spéciale (lourde), 219e Brigade Blindée, 367e et 370e Brigades d’Artillerie.
– De la voie ferrée Vitebsk-Smolensk jusqu’au Dnepr :
49e Armée (L.G. Zakharkine) : 247e, 251e, 256e, 259e et 272e DI, 212e Brigade Blindée Spéciale (lourde), 63e Brigade de “mortiers spéciaux”, 363e, 366e et 372e Brigades d’Artillerie, 363e Brigade Antichar.

Front du Dnepr supérieur (Maslennikov)
– Du Dnepr à l’est de Gorky :
43e Armée (Golikov) : 262e , 265e, 274e, 291e et 295e DI, 215e Brigade Blindée lourde, 296e Brigade Blindée, 368e et 371e Brigades d’Artillerie.
– De Gorky à la jonction avec le Front de la Desna Supérieure :
29e Armée : 223e, 227e, 243e, 248e et 253e DI, 387e et 389e Brigades d’Artillerie, 361e Brigade Antichar.


Direction stratégique Centrale Ouest, Général Vassilievsky (QG à Novgorod-Siversk’yj)
Front de la Desna Supérieure (I.V. Boldine, QG à Briansk)
– 50e Armée (K.D. Goloubev) : 217e, 279e, 290e et 293e DI, 364e et 365e Brigades d’Artillerie.
– 15e Armée (K.S. Moskalenko) : 217e, 279e et 292e DI, 44e et 49e Brigades Blindées.
– Artillerie : 241e Division d’Artillerie, 201e, 202e, 208e, 209e et 210e Rgt Indépendants d’Artillerie (à grande puissance).

1er Front d’Ukraine (M.P. Kirponos, QG à Kiev)
– 6e Armée (N.I. Muzychenko) : 41e, 80e, 97e, 130e et 215e DI, 3e Brigade Antichar, 248e Rgt d’Artillerie.
– 26e Armée (F. Ya. Kostenko) : 99e et 173e DI, 2e Brigade Antichar, 133e Rgt d’Artillerie.
Sur la rive est du Dnepr :
– 5e Armée (M.I. Potapov) : 45e, 62e, 87e, 124e et 135e DI, 1ère Brigade Antichar, 236e Rgt d’Artillerie.
– 17e Armée Motorisée (ex Armée blindée) (S.I. Oborine) : 27e Corps Blindé, 36e Brigade Blindée, 171e Brigade Blindée lourde, 22e et 209e Div. Mot., 286e DI.

Front de la Desna Inférieure (Ya.T. Cherevichenko)
– 44e Armée (Dashichev) : 173e, 176e, 198e et 219e DI, 110e Brigade Blindée, 168e Brigade Blindée lourde, 543e et 646e Rgt d’Artillerie.
– 1ère Armée Blindée (“de la Desna”) (I.D. Chernyakovsky) : 119e Corps Blindé, 136e Brigade Blindée lourde, 167e Corps Mécanisé, 37e Brigade Mécanisée, 44e Division de Cavalerie (reconstituée).
– 1ère Armée de Choc (R.Y. Malinovsky) : 7e Groupe de Choc (A.A. Vlasov) [20e et 47e Brigades Blindées, 131e Brigade Blindée lourde, 109e Div.Mot., 144e DI, 398e Brigade Antichar] ; 5e Corps de Cavalerie (V.D. Kriuchenkine) [24e, 82e et 85e Divisions de Cavalerie, 302e et 312e Brigades Blindées].
– Artillerie : 4e Division d’Artillerie, 4e, 168e, 324e et 526e Rgt d’Artillerie à grande puissance, 24e, 245e, 315e et 316e Bataillons d’Artillerie Spéciale.


Direction stratégique Sud-Ouest, Colonel-Général I.S. Konev (promu le 3 octobre)
Flottille fluviale du Dnepr Sud (Yu.D.R.F.)

Front du Dnepr Intermédiaire (V.I. Chuikov)
– 37e Armée : 147e, 278e, 312e, 323e et 327e DI, 399e Brigade Antichar.
– 4e Corps Aéroporté (incomplet) : 3e, 5e et 6e Brigades.
– Artillerie : 333e, 335e et 341e Brigades Indépendantes d’Artillerie, Groupe antichar de Pyryatyne (401e et 405e Brigades Antichars fusionnées).
– Groupe Mobile Chanchibadze (P.G. Chanchibadze) : 65e Corps Blindé (reconstitué), 18e Division de Cavalerie, 107e Brigade Motorisée.
– Artillerie de réserve : 21e et 209e Divisions d’Artillerie.
– Zone Fortifiée de Cherkassy (ChUR)
– Zone Fortifiée de Kremenchuk (KUR)

2e Front d’Ukraine (I. Kh. Bagramyan, QG à Vinnitsa)
– 14e Armée (K.K. Rokossovsky) : 205e et 215e Div. Mot., 104e et 117e DI, 32e Brigade Blindée, 61e Brigade Blindée lourde, 438e Rgt d’Artillerie, 4e Brigade Antichar.
– 16e Armée (M.F. Loukine) : 193e, 195e, 200e DI, 205e Rgt d’Artillerie.
– 45e Armée (I. Kh. Bagramyan) : 140e, 146e, 159e, 177e, 184e et 215e DI, 40e Brigade Blindée, 131e Brigade Blindée lourde, 437e et 507e Rgt d’Artillerie.
1er Corps de Cavalerie (L.M. Dovator) : 25e et 29e Brigades Blindées, 20e, 50e et 53e Divisions de Cavalerie.
Artillerie : 11e Division d’Artillerie, 207e et 368e Rgt d’Artillerie.

3e Front d’Ukraine (A.I. Lopatine)
56e Armée
57e Armée
269e Division d’Artillerie
Ce Front est créé le 4 octobre, à partir de deux armées constituées dans le Nord Caucase en septembre. Lopatine, qui a bravement combattu avec la 47e Armée, reçoit le commandement de ce nouveau Front, qui doit s’intercaler entre le Front du Dnepr Intermédiaire au sud et le Front de la Desna Inférieure au nord.
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MessagePosté le: Mer Oct 24, 2007 23:14    Sujet du message: 4, 5, 6, 7 octobre Répondre en citant

4 octobre
Peu ou pas de pluie aujourd’hui – mais de lourds nuages couvrent le ciel et le plafond est si bas qu’en dehors des vieux Henschel 123 biplans, les avions d’appui au sol de la Luftwaffe ne décollent pas. De plus, les terrains allemands sont saturés d’eau et, en dehors des Hs-123, seuls les Ju-52 peuvent décoller et atterrir sans problèmes. Les VVS semblent moins touchées par ces conditions. Il-2 et I-152/153 attaquent assez fréquemment les troupes allemandes ; les I-153 retrouvent même leur splendeur du temps de la guerre d’Espagne (et leur rôle de chasseur) quand ils rencontrent des Hs-123.
Indompté, von Manstein reprend son attaque contre Pyryatyne, tentant de contourner les défenses soviétiques en utilisant son infanterie mécanisée en pointe, car ses chars sont toujours bloqués par la boue. Vers midi, les avant-gardes allemandes sont au sud de la ville, mais constamment harcelées par de petits groupes de combat soviétiques, parfois renforcés par un peloton de T-50.
A Prylouky, Chuikov a repris ce que les Allemands considèrent comme des “attaques de reconnaissance”. En fait, la 37e Armée a lancé une attaque générale ! Mais la situation générale inquiète Reinhardt au point qu’il décide d’interrompre l’attaque de Pyryatyne à la grande colère de von Manstein. En réalité, les groupes de combat improvisés pour contenir les assauts de Chuikov ou Chanchibadze utilisent fréquemment les chars qui arrivent en renfort. Ce faisant, les tankistes allemands découvrent que sur les 500 blindés promis par le Führer, 200 sont des chars légers (Pz-II et Pz.38t), pratiquement inutiles contre la plupart des engins soviétiques. Parmi les autres, certains – y compris de nouveaux Pz-V – tombent en panne peu après leur arrivée au front, ayant roulé trop vite pour venir de Gomel dans des conditions très difficiles. Les unités d’entretien ont toutes les peines du monde à remettre ces chars en état, car moteurs et transmissions ont beaucoup souffert.

5 octobre
Nouvelle journée d’averses tombant de nuages bas. Alors que Rheinhardt s’efforce de rétablir les positions du 2e PzG, le 3e PzG est attaqué par les troupes de Chernyakovsky et Malinovsky. Les Soviétiques ont reçu des chars neufs, parfois tout juste construits par l’usine de Kharkov et grossièrement peints.
Chernyakovsky attribue tous ses nouveaux T-34 au 119e Corps Blindé et attaque après 50 minutes de préparation d’artillerie. Malgré une forte concentration de gros calibres, cela ne suffit pas pour réduire les défenses allemandes et quand les chars soviétiques s’avancent, ils sont pris pour cibles par les antichars remorqués et automoteurs. Heureusement pour les attaquants, les véhicules allemands souffrent tout comme les chars de la boue omniprésente. Incapables de manœuvrer correctement, les PanzerJaegers commencent à souffrir des contre-feux soviétiques. Les forces de Chernyakovsky avancent jusqu’à Bakhmach, la cavalerie s’infiltrant entre les positions allemandes comme une infanterie très mobile. A 14h00, bien qu’il ait eu de lourdes pertes, Chernyakovsky a réussi à infiltrer quelques unités dans la ville et à couper la route un peu au nord, menaçant d’encerclement les défenseurs allemands du secteur.
Plus au sud, Malinovsky essaye à nouveau d’avancer d’est en ouest, de Romny vers Prylouky. Là aussi, une préparation d’artillerie est effectuée, mais là encore, elle n’est pas véritablement efficace: un certain nombre d’obus n’explosent pas à cause de fusées de mauvaise qualité ou quand ils tombent dans la boue. Hommes et chars se jettent malgré tout sur les lignes allemandes, mais ils sont stoppés net ; les résultats sont loin de ceux de Chernyakovsky et les morts plus nombreux encore. Malgré tout, les hommes de Malinovsky ne tombent pas en vain, car leurs efforts empêchent Hoth d’aller renforcer les défenseurs de Bakhmash et la situation allemande sur l’axe Bakhmash-Nejyne commence à s’aggraver.
Au sud du front, les premiers éléments des 56e et 57e Armées commencent à se déployer sur la ligne Loubny-Mirgorod.

6 octobre
Le temps s’améliore un peu, mais les effets de l’Automne Russe se font toujours sentir sur la Panzerwaffe comme sur la Luftwaffe. Celle-ci peut tout de même assurer un certain appui à von Manstein et, après de grands effets des pionniers et sapeurs allemands, le LVI. ArmeeKorps parvient à contourner Pyryatyne et marche sur Loubny. Le LVI. AK, ou ce qu’il en reste : malgré l’appoint de la 3e PzDiv de Model, il n’a guère plus de forces qu’une PanzerDivision intacte un peu renforcée. Les colonnes allemandes tentent malgré tout d’avancer sur des routes très étroites, vite transformées en fondrières. Les progrès sont lents et il faut penser à contenir les forces soviétiques encerclées à Pyryatyne, qui menacent sans cesse les arrières de von Manstein. Au crépuscule, Loubny – dernière étape importante avant Kremenchug – est en vue, mais les avant-gardes sont accueillies par des tirs d’artillerie nourris.
A l’est de Prylouky, l’attaque de Malinovsky a tourné court avec de lourdes pertes. Mais à l’ouest de la ville, c’est cette fois la 37e Armée de Chuikov que les Allemands doivent repousser.
C’est cependant à Bakhmash, au nord-est de Prylouki, que l’affrontement principal de la journée a lieu. Les Soviétiques finissent par déborder les défenseurs. Alors que la 44e Armée commence à entrer dans les ruines de la ville, Chernyakovsky pousse son avantage et lance sa 1ère Armée Blindée vers Nejyne, à l’ouest. La 1e PanzerArmee est bel et bien menacée d’être coupée en deux !
Les forces de Guderian sont en effet étendues sur près de 150 km. Au nord-ouest, le XXIV. Armee Korps (von Schweppenburg) tient en respect autour de Chernygov les 5e et 17e Armées (du 1er Front d’Ukraine). Plus à l’est, le XXXIX. AK du 3e PzG fait face aux forces de Boldine entre Dobrouj et Mena.
Au sud de Chernygov, le XLVII. PanzerKorps du 2e PzG tient Nejyne contre Chanchibadze, les restes des cavaliers de Belov, la 21e Division d’Artillerie et les brigades indépendantes de la zone de défense de Kiev. A l’est de Nejyne, du côté du 3e PzG, le LVII. ArmeeKorps tente désespérément de défendre à la fois les transversales Nejyne-Bakhmach et Prylouky-Romny. Enfin, en pointe au sud-ouest, étiré de Prylouky aux abords de Loubny, von Manstein et son LVI. ArmeeKorps (plus la 3e PzDiv de Model) doivent en même temps contenir les assauts de Chuikov vers Prylouky et progresser vers Kremenchug.
Par ailleurs, à l’est de l’offensive allemande, la réserve de la STAVKA se concentre autour de Konotop, sur les deux rives de la Seym. Guderian l’ignore, mais la situation lui paraît bien assez grave pour aller s’entretenir avec Reinhardt et Hoth à Nejyne en fin de journée.
La première urgence est de contrer l’offensive de l’Armée Blindée de Chernyakovsky pour éviter l’effondrement de toute l’opération. Guderian décide d’utiliser la 6e PzDiv du LVI. AK et deux régiments de la Division SS Totenkopf pour attaquer la pointe soviétique du sud-ouest, pendant qu’un “KampfGruppe Nehring” constitué d’éléments des 17e et 18e PzDiv est chargé d’attaquer d’ouest en est sur la route Nejyne-Bakhmach, avec l’aide de la 18e DI du LVII. AK.
Mais Guderian refuse de renoncer au but de Typhon. Ayant appris que von Kleist approche du Dnepr au sud de Cherkassy, il ordonne à von Manstein de reprendre son avance vers le sud avec les troupes qui lui restent.

7 octobre
La pluie tombe toute la nuit et ne cesse que vers 11h00.
Mais dès l’aube, en Biélorussie, au nord de la région où se déroule l’opération Typhon, le 1er Front de Biélorussie (Lt-Général Eremenko) passe à l’offensive. A droite, la 49e Armée soviétique se lance en direction d’Orsha, avec la 212e Brigade Blindée lourde en pointe, pendant que sur la gauche, les 20e et 43e Armées se mettent en marche pour couper la route Orsha-Gomel. Une succession d’attaques frontales frappe à la jonction des 9e et 4e Armées allemandes, inquiétant fortement le QG du Groupe d’Armées Centre et l’OKW. Mais en fin de journée, au prix de lourdes pertes, les forces soviétiques n’ont gagné que très peu de terrain. Eremenko a beaucoup trop dispersé ses chars et son artillerie pour obtenir la force de frappe nécessaire à percer.
A la pointe sud de l’offensive de la 1ère PanzerArmee, en dépit de la perte d’une bonne part de leurs blindés, les troupes de von Manstein s’emparent de Loubny. Néanmoins, il leur est impossible de traverser la Sula, dont la rive sud est défendue par la 56e Armée, solidement retranchée.
A l’est, sur la route Nejyne-Bakhmach, la contre-offensive allemande rencontre de gros problèmes. En effet, la 18e DI et le KampfGruppe Nehring attaquent avant que le LVI. AK ne soit parvenu à son point de départ, car les épouvantables conditions de circulation ont beaucoup retardé la 6e PzDiv et la SS Totenkopf. Du coup, la bataille qui se déroule à Pilsky, à mi-chemin entre Nejyne et Bakhmach, ne se passe pas dans les conditions espérées par Guderian. Cependant, les Pz-V de Nehring, pour la plupart armés de canons de 75/L43 ou L48, commencent par détruire les premiers chars soviétiques à 1 200 mètres. Mais les blindés allemands sont incapables de manœuvrer hors de la route : ceux qui s’y hasardent se retrouvent très vite enlisés. Après avoir subi des pertes notables à longue distance, les T-34 du 119e Corps Blindé réussissent à se rapprocher et engagent l’ennemi à courte distance. Le combat dégénère en une véritable mêlée. Vers 14h30, Chernyakovsky est bloqué, mais le KampfGruppe Nehring n’a plus que 19 chars sur 71. Pendant ce temps, la 44e Armée soviétique, déployée à Bakhmash, repousse assez facilement la 18e DI. Dans l’après-midi, les combats au sol baissent d’intensité, mais les attaques de la Luftwaffe empêchent les Soviétiques de se regrouper pour repartir à l’attaque avant la nuit.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Oct 25, 2007 22:57    Sujet du message: 8, 9, 10, 11 octobre Répondre en citant

Suite et fin provisoire. Je vais retourner du côté de l'AdA.

8 octobre
L’offensive soviétique en direction d’Orsha gagne peu de terrain et à un prix élevé. En début d’après-midi, Joukov se rend au QG d’Eremenko pour faire bouger les choses, mais il doit constater que ses forces ont attaqué sur un front bien trop large.

La situation de la 1ère PanzerArmee n’en est pas moins sombre. Ce qui se passe plus au nord interdit d’espérer des renforts. Les chars de Chernyakovsky ont été arrêtés mais non repoussés, le 3e PzG est coupé en deux entre le XXXIX. et le LVII. ArmeeKorps et la 18e DI a subi de lourdes pertes.
A l’ouest, Chanchibadze fait une nouvelle tentative contre Nejyne pendant que la 37e Armée de Chuikov attaque à nouveau Prylouky. Les survivants du KampfGruppe Nehring reviennent en arrière aussi vite que l’état des routes le permet et, dans l’après-midi, bloquent l’attaque de Chanchibadze. Cependant, Model doit être engagé contre Chuikov, qu’il frappe durement au sud de Prylouky. La 37e Armée est à nouveau repoussée, mais la 3e PzDiv est incapable d’exploiter son succès, car elle ne compte plus que… 8 chars opérationnels.
A l’est, en revanche, la 6e PzDiv et la SS Totenkopf, arrivés aux abord de Pilsky, peuvent enfin attaquer Chernyakovsky du sud-ouest. La bataille se prolonge jusque vers 16h00. Pataugeant dans la boue, les chars allemands ont toujours les pires difficultés pour faire preuve de leur supériorité tactique. La 1ère Armée Blindée est cependant assez éprouvée pour que Chernyakovsky donne l’ordre de reculer jusqu’à Bakhmach. Mis au courant, Guderian ordonne au XXXIX. AK de lancer le lendemain une attaque majeure contre Bakhmach, espérant ainsi encercler et anéantir les forces de Chernyakovsky.

Dans la soirée, Joukov retrouve Vassilievsky à Novgorod-Sivers’ky. Tous deux s’accordent sur la nécessité de reprendre l’initiative pour éviter aux forces de Cherevichenko de subir de très lourdes pertes. Ils demandent à la STAVKA d’engager dans ce but la réserve constituée par le “Front de Kaluga”, mais l’état-major refuse. Staline et Chapochnikov ne sont pas prêts à risquer l’ultime force de défense de Kharkov et de Kursk. La seule solution est donc de demander à Boldine de repartir à l’attaque.

9 octobre
Tandis que le temps se gâte à nouveau, le XXXIX. ArmeeKorps engage ce qui reste de la 7e PzDiv et la 20e DI mot. pour attaquer Bakhmach du nord, pendant que ce qui reste des éléments du LVI. ArmeeKorps qui ont fait reculer la veille la 1ère Armée Blindée poussent leur attaque du sud-ouest. Mais si les chars soviétiques ont reculé, Bakhmach est occupée par la 44e Armée, qui est soutenue par la 4e Division d’Artillerie, deux Rgt d’artillerie “à grande puissance” (les 324e et 526e) et trois bataillons d’artillerie “spéciale ” (les 245e, 315e et 316e). En l’absence d’appui aérien, les attaquants subissent de lourdes pertes sous une grêle d’obus et de roquettes. Ce n’est pas faute de bonne volonté de la Luftwaffe : on rapporte que des pilotes d’une unité d’appui au sol basée sur un terrain improvisé à Koulikovka, apprenant que les troupes d’assaut se font massacrer par l’artillerie soviétique, décollent sans ordres avec leurs Bf-110 pour appuyer les attaquants. Cette tentative est courageuse mais vouée à l’échec. Sur les 14 avions qui décollent, 5 s’écrasent en tentant de voler sous le plafond nuageux ; au retour, 3 ne retrouvent pas leur terrain et font un atterrissage forcé et sur les 6 qui rentrent à Koulikovka, 3 font un cheval de bois dans la boue. Dans l’après-midi, seuls quelques Hs-123 réussissent à décoller, à bombarder les positions soviétiques à Bakhmach et à rentrer sans mal.
Pourtant, malgré de lourdes pertes, les troupes allemandes atteignent les abords de Bakhmach et au crépuscule, les soldats des deux camps se battent parmi les maisons incendiées. Craignant une autre attaque venant du sud (et ignorant que la 18e DI a subi la veille des pertes qui la rendent incapable d’attaquer), Cherevichenko ordonne à un Chernyakovsky réticent de replier ses blindés sur Konotop.
Pendant que les ruines de Bakhmach sont une nouvelle fois disputées, Eremenko tente à nouveau de percer vers Orsha et Gomel. Cet effort est aussi inutile et meurtrier pour ses troupes que ceux des deux jours précédents. Néanmoins, l’offensive du 1er Front de Biélorussie a attiré dans la région la plupart des réserves allemandes.

Guderian ne peut que reconnaître la gravité de la situation. Lors d’une nouvelle réunion avec Hoth et Reinhardt, il constate que sa 1ère PanzerArmee est complètement épuisée. Malgré les renforts, le 2e PzG n’a plus que 182 chars opérationnels et le 3e PzG-3 127 seulement. Néanmoins, le camp ennemi semble lui aussi très éprouvé. C’est du moins l’impression de Guderian devant le repli des unités blindées de Chernyakovsky.
Par ailleurs, il est évident que le “facteur boue”, qui empêche les chars allemands d’exploiter leurs avantages en tactique et en qualités manœuvrières, a été très sous-estimé, voire en grande partie imprévu. Mais Guderian reste persuadé qu’il peut encore piéger les forces soviétiques autour de Kiev une fois le sol durci par le froid. Mais avant cela, il lui faut lever la menace qui pèse sur ses flancs, au moins du côté de Bakhmach. Il presse donc Hoth et Reinhardt de se débarrasser de Cherevichenko sans pour autant renoncer à tenir Loubny.

10 octobre
Dès 04h30, les forces allemandes attaquent Bakmach. Au nord, le XXXIX. AK pousse encore avec énergie, mais la 44e Armée prouve encore une fois que si, quand il s’agit d’attaquer, les officiers soviétiques restent maladroits et leurs tactiques primitives, le soldat de l’Armée Rouge défend avec obstination, surtout lorsqu’il est appuyé par un bon nombre de batteries d’artillerie.
Les unités du LVI. AK tentent d’encercler Bakhmach par le sud. La 6e PzDiv et la SS Totenkopf cherchent à couper la route Bakhmach-Konotop, mais tombent sur une Brigade Blindée lourde, dont KV-1 posent toujours de gros problèmes aux chars allemands. Toujours limités dans leurs manœuvres par l’état du terrain, les tankistes allemands ne peuvent déborder l’ennemi. Les 75 mm longs sont efficaces contre les chars soviétiques, mais ceux-ci (des KV-1 et des T-50) opèrent en général sous le couvert de bois assez denses ; les chars allemands sont souvent obligés de se rapprocher dangereusement de leurs adversaires pour pouvoir les atteindre malgré l’épaisseur des feuillages, qui commencent seulement à tomber. Dans ces conditions, les équipes antichars russes, armées de fusils antichars PTRS, peuvent assez facilement détruire les Pz-II, les Pz.38t voire les Pz-III qui essayent de débusquer les blindés soviétiques.
Finalement, les Allemand n’ont pas d’autre choix que de lancer une attaque frontale pour chasser de Bakhmach la 44e Armée. La lutte est aussi coûteuse pour les deux camps, car chaque maison ou plutôt chaque ruine est transformée en fortin, défendu avec acharnement « jusqu’au bout ». La troisième bataille de Bakhmach est ainsi la plus discutée et la plus féroce. En fin de journée, les troupes allemandes contrôlent plus de la moitié de ce qui reste de Bakhmach, mais n’ont pu couper la route Bakhmach-Konotop.

Une légère amélioration de la météo a autorisé la Luftwaffe à participer à la bataille, mais a également permis aux VVS de s’en prendre aux positions allemandes dans toute la région et d’essayer de protéger les défenseurs de la ville. Les combats aériens sont aussi violents qu’au sol ; si l’entraînement des pilotes de la Luftwaffe leur donne l’avantage, leurs pertes cumulées atteignent un niveau alarmant.
Les stukas n’hésitent pas à bombarder à 200 mètres à peine en avant des premières lignes allemandes et seul le très haut niveau d’entraînement de leurs pilotes empêche d’assister à de très nombreux “amicicides”, comme les hommes ont surnommé les erreurs de tir. Les bombardiers moyens soviétiques manquent fréquemment de précision et sont assez peu efficaces, mais au bout de 17 attaques importantes en trois jours, la gare de Gomel est hors service pour quelque temps. Quant aux pilotes des avions d’assaut (Il-2, I-152/153 et Pe-2), ils se montrent très actifs et inhabituellement obstinés.
Une partie des difficultés allemandes vient du fait que von Richtofen a dû déployer une forte proportion de ses avions (du moins de ceux capables de décoller) dans le secteur Orsha-Gomel contre Eremenko. En outre, les VVS font aussi pression sur les Allemands de Nejyne à Loubny.

A Loubny, les efforts de von Manstein sont mal récompensés. Les pionniers allemands réussissent à traverser la Sula, mais les Soviétiques contre-attaquent immédiatement. Comme la bataille de Bakhmach attire tous les avions disponibles pour appuyer la 1ère PanzerArmee, l’artillerie allemande se retrouve vite menacée par les contre-batteries soviétiques. Après une journée de lutte, la tête de pont allemande au sud de la Sula ne dépasse pas 800 mètres de large et 300 mètres de profondeur.

Dans la soirée, après avoir réévalué la situation du 1er Front de Biélorussie, Joukov, Vassilievsky et Chapochnikov décident d’interrompre son offensive. Du point de vue tactique, c’est un échec sanglant : l’Armée Rouge a perdu plus de 45 000 hommes sans atteindre un seul de ses objectifs, que ce soit du côté d’Orsha ou de Gomel. Mais stratégiquement, cette attaque a empêché le Groupe d’Armées Centre d’envoyer à Guderian le moindre renfort et a immobilisé une bonne partie des forces aériennes allemandes, contribuant à l’enlisement de l’offensive de la 1ère PanzerArmée au sud de la Desna.

11 octobre
A Bakhmach, l’attaque allemande reprend, mais avec le seul soutien de l’artillerie, car le temps s’est une fois de plus gâté. Toute la journée tombe une pluie froide – la température est tombée en une nuit de 13 à 15°C à 3 à 5°C.
L’artillerie soviétique est elle aussi handicapée par le mauvais temps, qui gêne le réglage de tir à longue distance. Les troupes allemandes échappent ainsi à la colère des canons de 122 mm et des canons-obusiers de 152 mm, mais les armes à plus courte portée tirant sur des zones pré-repérées restent redoutables, donnant l’impression aux soldats allemands que les Soviétiques ont des réserves d’obus inépuisables.
Néanmoins, l’infanterie allemande avance. A 14h30, la principale position de défense soviétique est enlevée. Pendant deux jours, de petits groupes de soldats soviétiques continueront de se battre, mais en pratique, les Allemands ont repris Bakhmach et la menace pesant sur le 3e PzG est écartée. La contre-offensive soviétique a été défaite, mais Guderian et Hoth savent que si la troisième bataille de Bakhmach est une victoire allemande, c’est un succès que la 1ère PanzerArmee ne peut guère se permettre. Au demeurant, la 44e Armée soviétique tient toujours la ville sous le feu de son artillerie et de petits groupes de blindés harcèlent les lignes allemandes. Le 3e PzG doit consolider ses positions, mais il est clair que ce sera très difficile et qu’il n’est pas envisageable de repousser l’ennemi jusqu’à Konotop.

A Loubny, la situation est bien pire. Alors qu’il tombe la même pluie froide que sur Bakhmach, la tête de pont allemande sur la rive sud de la Sula est la cible d’une puissant barrage d’artillerie, corsé par l’apport d’un régiment de “mortiers spéciaux”. A midi, von Manstein s’aperçoit que, profitant de cette pluie d’obus, l’infanterie soviétique est en train de s’infiltrer dans ses positions. Sans l’appui de la Luftwaffe et avec des réserves de munitions d’artillerie limitées, il est impossible de consolider la tête de pont. A 15h00, von Manstein autorise les unités allemandes sur la rive sud à se replier sur la rive nord. Cette retraite s’avère très difficile sous les bombardements successifs de l’artillerie soviétique. Dans la nuit, les dernières unités allemandes évacuent la rive sud, mais elles ont perdu plus de la moitié de leurs effectifs.

En fin de soirée, Guderian apprend que von Manstein a renoncé à passer la Sula. Cet échec implique au moins la suspension de Typhon. Epuisées, ne pouvant faire valoir leurs qualités manœuvrières à cause de la “rasputitza”, les forces blindées et mécanisées allemandes n’ont pu rompre les lignes de défense soviétiques. Guderian estime pourtant que les forces ennemies sont aussi épuisées que les siennes. Le fait que von Kleist, lui, a atteint le Dnepr (même si ce n’est pas à Kremenchug et seulement sur un front étroit), agace encore un peu plus Guderian, bien que la position de la 2e PanzerArmee soit en réalité aussi précaire que celle de la 1ère.
Guderian annonce donc à ses généraux son intention de suspendre l’offensive pendant deux ou trois semaines et de repartir de l’avant une fois que le sol aura séché ou gelé. Il espère aussi que cette pause lui donnera le temps de réparer une bonne partie de son parc de blindés. Un nombre important de ses véhicules sont en effet tombés en panne après des semaines d’utilisation continuelle : après les mois d’été chauds et poussiéreux, la boue a soumis les moteurs à des contraintes insupportables. Guderian pense récupérer 400 à 500 chars dans les semaines à venir, ce qui lui semble être suffisant pour écraser ce qui reste de forces soviétiques une fois que l’état du sol se sera amélioré. En outre, la fin de la saison pluvieuse laisse espérer que la Luftwaffe pourra être plus efficace.

Cependant, Guderian ignore que la STAVKA rassemble de nouvelles réserves entre Kursk et Poltava. Le haut commandement soviétique considère que, malgré d’énormes efforts, la tentative allemande pour encercler et détruire les forces défendant l’Ukraine a échoué. La situation stratégique est encore sérieuse, mais il y a maintenant de belles perspectives de contre-offensive. Dans la soirée, les trois responsables du Conseil de Défense du Dnepr et le Maréchal Chapochnikov commencent à préparer ce qui deviendra l’opération “Uranus”.
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