Fantasque Time Line Index du Forum Fantasque Time Line
1940 - La France continue la guerre
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

La Belgique dans la guerre
Aller à la page Précédente  1, 2, 3 ... 6, 7, 8 ... 14, 15, 16  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> Suivi de la chrono
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Benoit XVII



Inscrit le: 24 Oct 2006
Messages: 472
Localisation: Belgique

MessagePosté le: Ven Déc 29, 2006 03:53    Sujet du message: Répondre en citant

Mes Chers Enfants,

Veuillez excuser cette longue absence du forum, mais les festivités de Noël représentent, comme vous pouvez l'imaginer, une lourde charge dans notre position. Le recensement de la flotte marchande belge en juin 1940 fut également une tâche minutieuse qui requit toute notre attention.

Nous avons cependant profité d'une certain relâche pour méditer sur l'évolution de la Belgique, et soumettons à votre sagacité le fruit de nos cogitations. Ceci couvre la période du 10 au 19 juin 1940 (avec une allègement des détails repris à l'annexe 53 pour la période pré-POD pour pouvoir l'insérer plus facilement dans la chronologie principale).

10 juin

Poitiers
Matinée - Conseil des Ministres du Gouvernement belge. Le Ministre des Affaires Etrangères, Paul-Henri Spaak, fait rapport de l’entrevue qui a eu lieu quelques jours plus tôt à Berne entre l’envoyé du Gouvernement, le Vicomte Berryer, et le Chef de Cabinet du Roi, Frédéricq. Le Gouvernement apprend avec surprise et soulagement que Léopold III, se considérant, comme prisonnier de guerre, dans l’ « impossibilité de régner » , n’a pris aucune initiative politique, et ne traite pas avec les Allemands. Les ministres apprennent aussi que le Cardinal Van Roey, archevêque de Malines et primat de Belgique, a pris dans une lettre pastorale la défense du Roi au sujet de la capitulation de l’armée belge le 28 mai, désavouant par là les prises de position en flèche des Ministres. L’opinion publique en Belgique paraît largement en faveur du Roi (voir annexe 53). Le Gouvernement ne juge toutefois pas opportun de faire de nouvelles déclarations au sujet de ses relations avec le Roi. Le Premier Ministre Hubert Pierlot confie au chargé d’affaires de Grande-Bretagne qu’il préfère « laisser la question constitutionnelle en suspens et consacrer toute notre énergie à la poursuite de la guerre. »

11 juin

Le Premier Ministre belge Pierlot fait placarder une affiche à bordure tricolore à l’attention des Belges : « A nos officiers et soldats qui se trouvent en France et en Grande-Bretagne, aux jeunes gens qui vont se joindre à eux, je dis qu’ils ont entre leurs mains le meilleur de nos espoirs. Bientôt ils entreront en ligne aux côtés des Alliés. Par leur conduite, ils sauront faire honneur à notre pays et contribuer à la victoire commune. »

Le Havre
14h30 - Cinq navires de commerce qui participent à l’évacuation sont coulés par les Stukas et un sixième doit s’échouer. Parmi ces malheureux navires, deux belges : la malle du Congo « Albertville » et le vapeur « Piriapolis ».

12 juin

Un total de 98.870 recrues est recensé dans les trois Centres de Recrutement de l’Armée Belge dans le midi de la France, duquel il faut retrancher 17.000 recrues envoyées dans les bataillons de travailleurs. De plus, on estime à 25.000 le nombre de recrues non recensées (voir annexe 53).

Normandie
Cinq bâtiments de pêche belges participent à l’évacuation de Saint-Valéry-en-Caux

13 juin

Le Corps de Marine belge appareille de Dartmouth, où il était réfugié depuis les opérations de Dunkerque, pour rejoindre la France.

14 juin

Poitiers
18h30 - Au Conseil des Ministres du Gouvernement belge, Paul-Henri Spaak lit une note recommandant au gouvernement de quitter la France pour Londres, où il risquait de se trouver paralysé par la débâcle. Le départ est décidé en principe.

La Rochelle
Une petite escadrille du Corps de Marine, constituée du patrouilleur A.6, des chalutiers O.140 et O.348, du bateau-pilote BP.13 et du Tender T.1, arrive au port de La Pallice.

15 juin

Poitiers
Premiers préparatifs hésitants du départ du Gouvernement belge vers Londres. Spaak sollicite des moyens de transport auprès du chargé d’affaires britannique. Dans les instructions envoyées à l’ambassadeur de Belgique à Londres, le Baron Cartier de Marchiennes, le gouvernement demande « si possible », d’évaluer avec les Britanniques la possibilité d’évacuer vers l’Angleterre « des formations militaires utiles pour poursuivre la lutte ».
11h45 - Le général Wibier, commandant en chef des Troupes de Renfort et d’Instruction de l’armée belge (voir annexe 53), sollicité par les Français pour mettre des bataillons de travailleur à leur disposition pour se défendre contre les incursions italiennes, se voit opposé un refus formel de la part du Ministre de la Défense Nationale, le général Denis. Denis invoque notamment le fait que la Belgique n’est pas en état de guerre avec l’Italie.
20h00 – le Gouvernement belge reçoit l’ordre de quitter la ville dans les 24 heures. Etant donné l’encombrement des hôtels à Bordeaux, le gouvernement français propose au gouvernement belge de s’installer à Sauveterre-de-Guyenne, un village de 700 habitants situé à 50 km au sud-est de Bordeaux. Seul le café de la place y dispose d'un téléphone! Alors que les ministères préparent leur déménagement, plusieurs ministres se rendent déjà à Bordeaux. Le Ministres des Colonies, Albert De Vleeschauwer, les y a précédés et a réquisitionné la malle du Congo « Baudouinville » pour les accueillir.

Lorient
Le gros du Corps de Marine belge arrive à Lorient, reprenant les patrouilleurs A.4 et A.5, les chalutiers Z.25 « De Ruyter », H.75 « Gods Genade », Z.8 « Théo Nathalie » et O.317 « Maurice Roger », les remorqueurs « Baron de Maere » et « Graaf Visaart », les bâteaux-pilotes BP.3 et BP.16, et les vedettes R.1 et R.2.

16 juin 1940

Les Anglais évacuent plus de 50 000 hommes et 5 000 tonnes de matériel de leurs bases de Saint-Nazaire, Châteaubriant, Rennes. Les évacuations se poursuivent également à Brest et Saint-Malo. Les malles belges qui assuraient avant guerre la liaison Ostende-Douvres/Folkestone, participent activement aux évacuations de la Bretagne et de la Normandie, à partir de leur nouvelle base de Southampton. Ces huit malles (les vapeurs « Prince Charles », « Prince Léopold », « Princesse Astrid », « Princesse Joséphine-Charlotte » et « Princesse Marie-José », et les diesels « Prince Baudouin », « Prince Albert » et « Prince Philippe ») représentent une capacité de transport de 12.000 hommes.

Cherbourg
Le diesel belge « René » est bloqué pendant l’évacuation du port, et saisi par les Allemands.

Poitiers
10h00 – Avant de partir pour Bordeaux, Le général Denis, Ministre belge de la Défense Nationale, demande au général-major Van Daele, de préparer la 7e D.I., qui se reconstitue à Malestroit en Bretagne (voir annexe 53), à un embarquement imminent vers l’Angleterre, toutefois sans armes ni matériel.

Bordeaux
14h00 – Le lieutenant-colonel Wouters téléphone de Londres pour annoncer qu’après de longues tractations, l’Air Ministry marque son accord pour la constitution d’escadrilles volant sous cocardes belges. Le transfert vers l’Angleterre des pilotes belges peut commencer à partir du 19 juin, en commençant par ceux qui connaissent le matériel britannique. Parmi les 600 pilotes belges encore présents en France, il se trouve 90 pilotes de chasse et 75 équipages de bombardier qui peuvent rapidement maîtriser le matériel britannique.
15h00 – Conseil des Ministres du Gouvernement belge à bord du « Baudouinville »
Pierlot: « J’ai préparé un projet de proclamation dans lequel le gouvernement, tout en remerciant la France de son hospitalité, explique pourquoi il rejoint la Grande-Bretagne. Comme vous pouvez le lire, j’y souligne les ressources dont dispose encore la Belgique pour poursuivre la guerre : les réserves d’or, le Congo, la flotte marchande, les officiers et soldats qui réussiraient à quitter la France. »
Spaak: « Mais comment vont réagir les Français ? Tout indique qu’ils vont demander l’armistice. Quel est alors le sens pour la Belgique de poursuivre la guerre ? »
Denis: « Nous avons encore près de 100.000 soldats en France prêts à se battre, et pratiquement autant de jeunes gens dans notre réserve de recrutement ! »
De Schryver (Ministre des Affaires Economiques): « Enfin, mon général ! Comment voulez-vous évacuer autant de monde vers la Grande-Bretagne et l'Afrique du Nord? C’est tout simplement impossible, soyez réaliste ! Et puis, les Anglais nous ont-ils promis des moyens de transport ?»
Spaak: « Il y aurait un hydravion de 18 places pour nous emmener dès demain, et un croiseur devrait nous permettre ensuite de prendre en charge 300 de nos collaborateurs. »
Soudan (Ministre de l’Instruction Publique): « Seulement 18 places ? Et nos familles ? Il n’est pas question que j’abandonne mon épouse et mes enfants ! Et puis que vont penser les réfugiés ? Nous sommes déjà honnis en Belgique parce que nous avons quitté le pays les premiers, et maintenant nous abandonnerions tous les réfugiés qui sont en France… »
De Vleeschauwer: « Nous pouvons partir avec le Baudouinville. Nous pourrions réquisitionner le Thysville qui est aussi à Bordeaux, et encore d’autres navires ! Messieurs, nous sommes à l’heure d’un choix crucial pour la patrie, ce n’est pas le moment de faiblir ! »
De Schryver : « De Vleeschauwer, êtes-vous devenu fou ? Partir sans escorte, vous n’y pensez pas… Et puis, à votre avis, que penserait le Roi ? Il faudrait le lui demander ! »
De Vleeschauwer: « Nous devons faire ce que le Roi ferait s’il disposait des mêmes informations que nous ! Poursuivre la lutte, au Congo, sur les mers, avec notre or, notre flotte, nos soldats, partout où c’est possible ! »
Gutt (Ministre des Finances): « De Vleeschauwer a raison ! Jamais la Grande-Bretagne et son Empire ne failliront. Et la puissance de l’industrie américaine est derrière elle. Le droit finira par triompher, et nous devons préserver les intérêts de la Belgique en attendant. »
Matagne (Ministre des Travaux Publics): « Oh, vous, Gutt, vous avez de bonnes raisons de partir… (NDR : allusion aux origines juives du Ministre des Finances) Mais nous, qu’irions-nous donc faire à Londres ? Qui de nous sait même parler l’anglais ? »
Jaspar (Ministre de la Santé Publique): « Eh bien, si la race de Monsieur Gutt le rend plus lucide, tant mieux ! Pour ma part, ma décision est prise – je pars pour Londres ! Mon épouse est juive aussi, j’ai visité l’Allemagne d’Hitler plusieurs fois ces dernières années. Devant un régime d’une telle barbarie, nous ne pouvons pas renoncer au combat ! »
De Schryver: "Il n'est même pas certain que la Grande-Bretagne continue la lutte. Vous savez, il y a dans ce pays, et particulièrement à la Chambre des Lords, un fort courant pacifiste."

La discussion dégénère, alors que De Vleeschauwer, Gutt et Jaspar s’efforcent de convaincre leurs collègues découragés. Soudain, un huissier vient annoncer à Pierlot et à Spaak que l’Ambassadeur Le Tellier vient d’arriver et souhaite leur parler immédiatement. Pierlot et Spaak s’éclipsent, puis reviennent cinq minutes plus tard, visiblement surexcités : « Messieurs, nous venons d’écouter Le Tellier, qui nous rapporte une conversation incroyable qu’il a eue avec Bauduin : il paraît que Pétain a été arrêté cet après-midi à l’issue du Conseil des Ministres ! Un certain général de Gaulle le remplace comme Ministre de la Guerre. Qui d’entre vous a entendu parler de ce général ? Bauduin dit qu’il veut poursuivre la lutte à partir de l’Afrique du Nord…»

21h00 – Le général Denis télégraphie au major Van Daele pour lui enjoindre de se mettre en route le plus rapidement possible pour Lorient, où se trouve le Corps de Marine et où lui seront envoyés des moyens de transport. Il arrive ensuite à joindre ensuite le major Decarpentrie, commandant du Corps de Marine, à Lorient, pour lui annoncer l’arrivée de la 7e D.I. et lui ordonner de tout mettre en œuvre pour réussir son sauvetage. Il termine son appel par les mots : « Il faut sauver la 7e D.I. ! », qui deviendront célèbres grâce au film que les frères Dardenne tireront de cet épisode. On se rappellera que cette oeuvre, qui gagna la Palme d’Or à Cannes en 1991, inaugura un nouveau genre qu’on appellera le film de guerre social. On y retrouve Benoît Poelvoorde dans une de ses meilleures compositions, pourtant à contre-emploi dans le rôle émouvant d’humanité d’un militaire déterminé à sauver ses soldats égarés dans un pays dont ils ignorent tout.

17 juin

9h00 – Sur base de renseignements qui s’avèreront incorrects, plusieurs ministres belges quittent Bordeaux pour Perpignan afin, le pensent-ils, d’y rejoindre le Gouvernement français qui s’embarque pour l’Afrique du Nord. Ils reviendront confus et bredouilles le soir à Bordeaux.
13h00 – Sur instruction du major Decarpentrie, et après d’âpres discussions avec les autorités militaires françaises, l’escadrille du Corps de Marine qui se trouvait à La Rochelle, appareille pour Lorient. Elle escorte trois navires belges qui se trouvaient à La Pallice : le cargo « Henri Jaspar », qui vient d’y débarquer 2.000 châssis de voitures, le vapeur « Ville de Namur », un des navires de la Société Maritime Anversoise qui avait été formée en 1940 avec des navires américains pour contourner le « Neutrality Act », et la vieille malle du Congo « Léopold II ».
14h00 - Decarpentrie contacte le lieutenant Victor Billiet à Portsmouth, où il vient de débarquer de la malle « Prince Philippe » les restes de la Première division canadienne qu’il a évacués de Saint-Malo. Decarpentrie demande à Billiet de lui envoyer des moyens supplémentaires pour évacuer la 7e D.I. de Lorient. Billet se heurte au refus des autorités britannique, qui refusent de risquer des moyens précieux dans une opération qui paraît hasardeuse. C’est alors que Billet apprend par chance qu’une petite flottille constituée de bâtiments belges vient d’être détournée de Brest pour Plymouth suite à l’encombrement du port breton. Cette flottille comprend notamment les chalutiers Z.72 « Angèle Lisette », N.45 « Hernieuwen-in-Christus » et N.58 « Abel Dewulf », le baliseur « Zeehond », les dragues « Flandre II », « Flandre III », « Sambre », « Semois », « Meuse » et « Escaut », les porteurs « Flandre V » et « Flandre VI », les remorqueurs « Geer » et « Demer » et la vedette « Ostende », escortés par les patrouilleurs auxiliaires de la Marine Nationale « Aiglon » et « Notre-Dame de l’Espérance ». Billiet se démène tant et si bien qu’il arrive à convaincre les officiers responsables de réorienter la flottille pour Lorient pour embarquer la 7e D.I. Le convoi arrive à bon port en début de soirée.
20h00 – Les premiers éléments motorisés de la 7e D.I., arrivés à Lorient, procèdent à l’embarquement. Pendant le restant de la nuit, une noria de camions fera le trajet sur la route de Malestroit à Lorient.

Bordeaux
Toute la journée, Pierlot, Spaak et Denis cherchent à entrer en contact avec le Gouvernement français, et plus particulièrement le général de Gaulle, mais en vain.

18 juin

Lorient
2h00 – Alors que la flottille belge de La Rochelle arrive en vue de Lorient, une explosion retentit sur le « Ville de Namur ». Il vient d’être touché par une torpille tirée par le U-52, et coule rapidement. Les survivants sont recueillis par le BP.13, pendant que le reste de la flottille se réfugie rapidement dans le port. Aussitôt arrivée, on fixe tant bien que mal le dernier canon de 47 disponible de la division sur le pont du « Henri Jaspar ».

Saint-Malo
Le vapeur belge « Diamant » est capturé par les Allemands.

Bordeaux
16h30 - De Gaulle reçoit les représentants du Gouvernement belge Pierlot, Spaak et Denis, qui souhaitent l’entretenir de la poursuite de la guerre par la Belgique.
Pierlot : « Mon général, nous sommes venus mettre à la disposition de l’effort allié tout ce dont la Belgique dispose encore : son or, ses colonies, sa flotte marchande et ses soldats. Nous aimerions comprendre de votre part comment vous comptez poursuivre la guerre, et comment la Belgique pourra au mieux contribuer à l’effort commun. »
Spaak : « Nous venons d’entendre votre discours à la radio. Et je dois vous avouer que même moi, qui n’ai jamais douté un seul instant de la détermination de la France, j’ai été électrisé par votre superbe éloquence ! »
Pierlot : « Que comptez-vous donc faire ? Stabiliser le front derrière un grand fleuve, comme la Garonne ou le Rhône ? »
De Gaulle : « Monsieur le Premier Ministre, sauf votre respect, ni la Garonne ni le Rhône ne peuvent être pour la France de 1940 ce que l’Yser fut pour la Belgique de 1914. Non, devant les moyens de la guerre moderne, c’est une vaste étendue – une mer – qu’il nous faudra pour arrêter la déferlante des armées allemandes. Nous allons préparer l’évacuation d’un maximum de forces vers l’Afrique du Nord, en gagnant le temps qu’il convient par des opérations de retardement en France métropolitaine. »
Denis : « Mon général, l’armée belge dispose encore de nombreuses troupes dans le Midi de la France, sans compter la réserve de recrutement. Nous voudrions solliciter l’aide des Alliés pour en évacuer le plus grand nombre vers la Grande-Bretagne et l’Afrique du Nord, et poursuivre ainsi la lutte à vos côtés. »
De Gaulle : « Vous avez aussi votre 7e division d’infanterie en Bretagne. J’y ai rencontré le général Van Daele lors de mon passage début juin. De combien d’hommes disposez-vous donc encore ? »
Denis : « A l’heure qu’il est, la 7e D.I. termine son évacuation par Lorient. Il reste en France environ 83.000 soldats belges, dont un tiers environ encore à l’instruction, mais sans équipement adéquat pour combattre. Les Britanniques vont procéder à l’évacuation de nos pilotes et du reste de notre Aéronautique Militaire dès demain. De plus, nous estimons qu’il reste de 80 à 100.000 recrues dans nos centres du Midi. Je dois vous dire que nous avons perdu plus de 25.000 hommes dans la malheureuse aventure des bataillons de travailleurs (voir annexe 53), et que le moral de nos hommes en a été affecté. »
De Gaulle : « C’est un contingent certes appréciable, et je ne puis que vous encourager dans vos résolutions. En vérité, l’Europe sortira encore une fois bouleversée de cette guerre, sans doute plus encore qu’à l’issue du précédent conflit. La place à laquelle la Belgique pourra prétendre dans cette nouvelle Europe dépendra aussi de sa présence sur les champs de bataille de demain. Il va de soi que la marine marchande belge devra contribuer dans toute la mesure de ses moyens à l’évacuation qui se prépare, et qu’il faudra l’intégrer étroitement dans les opérations alliées. Je vous mettrai en contact avec l’Amiral Auphan pour les aspects pratiques. Mais dites-moi, quels sont les intentions du Gouvernement belge à l’égard de l’Italie ?»
Spaak : « L’attitude de l’Italie envers la Belgique est clairement inamicale, et le Gouvernement belge règle ses rapports avec elle sous l’angle de la réciprocité. Toutefois, en l’absence de faits nouveaux, le Belgique maintiendra vis-à-vis de l'Italie son état de non-belligérance. »
Denis : « Puis-je ajouter, mon général, que cet état nous sert dans les opérations d’évacuation qui vont nous occuper dans les jours et semaines qui viennent. J’ai encore reçu hier un rapport du général-major Tapproge indiquant que certains de nos avions qui survolaient la Méditerranée pour rejoindre notre école d’aéronautique en Afrique du Nord ont été approchés par une escadrille italienne sans être inquiétés. »
De Gaulle : « Je vous entends. On peut gagner du temps, mais ne vous faites pas trop d’illusions cependant. »
Denis : « Mon général, au nom des officiers et soldats de l’armée belge, j’aurais voulu vous demander une dernière faveur. A la suite de la capitulation de l’armée belge le 28 mai, le gouvernement français a décidé de radier le Roi Léopold de la Légion d’Honneur. Cette décision a profondément choqué nos militaires dans leur loyauté au Roi. Nous avons maintenant toutes les assurances que le Roi n’a pas traité avec les Allemands, et n’a aucune intention de le faire ; il se considère comme prisonnier de guerre. Le Gouvernement français pourrait-il rapporter la décision prise le 28 mai ? Cela irait droit au cœur de tous les amis belges de la France, déterminés à continuer à se battre à ses côtés ! »
A ce moment, Pierlot et Spaak regardent Denis éberlués. La requête n’avait visiblement pas été concertée.
De Gaulle : « Quelle ironie ! Je viens moi-même d’imposer la capitulation à l’armée de terre, et c’est Weygand qui n’en voulait pas. A bien y réfléchir, vos politiques pourraient être complémentaires : vous serez le glaive, le Roi sera le bouclier. Cet équilibre s’avèrera sans doute instable à la longue, mais il pourra assurément mobiliser les énergies de vos compatriotes. Je vais voir si je peux faire quelque chose. »

Pendant ce temps, au siège de la Banque de Congo belge à Bordeaux, le Ministre des colonies De Vleeschauwer rencontre les dirigeants des sociétés coloniales: "Messieurs, la guerre n'est pas finie. Elle ne fait, au contraire, que commencer. Et tant que la Belgique ne sera pas libre, aucun d'entre nous n'y remettra les pieds. Nous allons continuer la guerre avec le Congo. Vous êtes le secteur économique, je vous invite à suivre le gouvernement. Nous nous battrons jusqu'à notre dernier souffle!" Félicien Cattier, Président de la toute puissant Union Minière du Haut-Katanga - celle qui allait livrer l'uranium de la bombe atomique aux Américains, approuve le discours du Ministres avec enthousiasme, et l'ensemble des industriels présents promettent leur plein concours à l'effort de guerre.

19 juin 1940

Ports français d’Aquitaine
L’évacuation des 6.000 hommes de l’Aéronautique Militaire belge commence. Les malles de la Mer du Nord dont mises à contribution, protégées par des bâtiments de la Royal Navy. Finalement, il a été décidé de laisser en France :
- le personnel nécessaire au convoiement vers l’Afrique du Nord des quelques avions survivants de l’Aéronautique (7 Fairey Fox et 8 Fairey Firefly, 7 SV-4 et 10 SV-5, 4 Caudron "Simoun" et 3 Caudron-Renault "Goéland" CR-444, 1 Renard R-31, 1 Morane-236, 1 Fokker FK-56, 4 Avro-626, 1 Bréguet-694 et 1 Bréguet-XIX),
- la petite escadre de 5 CR-42 basée à Bordeaux-Mérignac, qui sera sacrifiée dans les combats de retardement,
- environ 500 hommes des ateliers aéronautiques belges mis au travail dans l’industrie française à Bordeaux et Toulouse, et qui seront évacués en même temps que leurs collègues français.
- en accord avec les Français, six pilotes du I/3 Aé belge ont été désignés pour l’entraînement sur Goéland, en vue de leur lâchage sur LeO-451, sous la direction du lieutenant Philippart. Ils auront l’occasion de se distinguer lors de la campagne de Libye.

Plymouth
18h00 – Après une traverse éprouvante, zigzaguant pour éviter la Luftwaffe et les U-Boot, le convoi ramenant la 7e D.I. belge de Lorient arrive à Plymouth. La totalité des 4.500 hommes de la division a pu être sauvée, et est maintenant dirigée vers le Centre de Regroupement des Militaires Belges à Temby (voir annexe 53). Decarpentrie contacte aussitôt le Ministère de la Défense Nationale à Sauveterre-de-Guyenne pour annoncer fièrement la réussite de l’opération, « avec des moyens de transport exclusivement belges ». A l’annonce de cette nouvelle, les derniers sceptiques du Gouvernement se rendent soudain compte des capacités dont dispose encore la Belgique, et commencent à élaborer les plans les plus fous !

Laeken
Le Roi Léopold III reçoit le Président du Parti Ouvrier Belge, Henri De Man, à qui il a demandé de prendre le pouls de l'opinion dans le pays. De Man présente au Roi un projet de programme prévoyant la restructuration politique de la Belgique:
- Fidélité au Roi et à la monarchie constitutionnelle
- Révocation des ministres expatriés et désignation d'un gouvernement provisoire
- Révision de la Constitution par la voie d'un plébiscite, qui proposerait un remplacement des Chambres par des corps consultatifs à base corporative
- Suppression des partis, remplacés par une organisation unique groupant la jeunesse, les syndicats, les anciens combattants, etc.
- Réorganisation de la presse, qui deviendrait un service public géré par des organismes corporatifs; la loi prévoirait des sanctions judiciaires dans le cas de publication d'informations fausses
- Réforme de l'enseignement, en vue d'extirper les germes d'antagonismes politiques ou religieux
- Unité nationale, égalité linguisitique dans l'autonomie culturelle
- Grandes agglomérations et bourgmestres-fonctionnaires
- Protection de la race et réduction graduelle du nombre des étrangers en respectant les commandements de l'humanité et en réprimant toute action non légale
- Droit au travail, subordination des intérêts particuliers à la solidarité nationale, abolition des privilèges de fortune, diminution des inégalités sociales
- Prise en main de la santé publique, de l'éducation populaire, de la protection de l'enfance.
Le Roi remercie De Man pour ces considérations, et lui dit qu'il y a certainement là des éléments qui pourront éclairer les choix qui devront être opérés une fois la guerre terminée. Sur ce, De Man insiste:
"Sire, faut-il attendre la fin de la guerre pour mettre en oeuvre ce programme? Dans notre malheur, cette guerre a au moins le côté positif que tout le système plouto-particratique qui minait la nation s'est effondré. Il faut profiter de cette opportunité!"
Léopold III: "Vous savez que mon état de prisonnier de guerre me met dans l'impossibilité de poser le moindre acte politique. Je ne peux rien faire tant que le territoire de la Belgique est sous occupation."
De Man: "Révoquez au moins ces Ministres qui Vous ont outragé. Ce n'est pas l'avis improvisé de ces juristes de rencontre qui doit entraver l'action de Votre Majesté!"
Léopod III: "J'entends respecter scrupuleusement l'ordre constitutionnel. Et puis..."
De Man: "Et puis?"
Léopold III: "Avez-vous entendu les discours à la radio française ces deux derniers jours? Le nouveau Ministre de la Guerre, ce de Gaulle, il m'a vraiment impressionné. J'avais entendu parler de lui et de ses idées sur les blindés avant la guerre. Eh bien - comment dire - ce sursaut, je n'en croyais plus les Français capables. Pour moi, depuis Sedan, ils étaient perdus! Quelle panique pendant tout ce mois de mai, c'était pitoyable! Mais maintenant, il est clair qu'ils vont se battre comme des lions depuis leur Empire, et les Anglais avec eux. La guerre va durer longtemps, Monsieur De Man! Et même si, comme mon père, je regrette tout le sang qui sera versé du fait de tous les jusque-au-boutistes, elle ne se terminera pas par une paix de compromis."


Dernière édition par Benoit XVII le Sam Déc 30, 2006 22:46; édité 5 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8936
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Sam Déc 30, 2006 15:05    Sujet du message: Répondre en citant

Applause Applause Applause Applause Applause
Que dire d'autre ???
Je vais relire ça et sans doute faire quelques commentaires, Fantasque aussi à son retour.

Ah oui, j'avais pas vu l'heure du post Shocked
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Pontus



Inscrit le: 15 Déc 2006
Messages: 80
Localisation: Port-au Prince

MessagePosté le: Sam Déc 30, 2006 17:19    Sujet du message: Répondre en citant

Beau travail, mais que faisait tous ces navire (en gros) dans l'OTL.
Et surtout a quand la prochaine bulle.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
patzekiller



Inscrit le: 17 Oct 2006
Messages: 3940
Localisation: I'am back

MessagePosté le: Sam Déc 30, 2006 18:21    Sujet du message: Répondre en citant

bref, pour revenir à une autre partie du debat : les belges sont autosuffissants (100000), et avec l'aide de la rn et des autres nations on arrive à 600000 français, +250000 resistants on arrive vers 900000 : le compte est bon Laughing
_________________
www.strategikon.info
www.frogofwar.org
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13715
Localisation: Paris

MessagePosté le: Sam Déc 30, 2006 19:58    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Applause Applause Applause Applause Applause
Que dire d'autre ???


ALLELUIA ! Voilà ce qu'on peut dire d'autre Wink

(je vais tâcher d'intégrer au mieux ces saintes paroles à la Chrono)
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Benoit XVII



Inscrit le: 24 Oct 2006
Messages: 472
Localisation: Belgique

MessagePosté le: Sam Déc 30, 2006 20:50    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques éléments de contexte sur les derniers développements belges de la FTL:

- Tous les éléments précédant le coup de théâtre au Conseil des Ministres du 16 juin sont absolument historiques: le positionnement du Corps de Marine et des navires marchands belges, la préparation de l'évacuation de la 7e D.I., le refus de participer à des opérations contre les Italiens, le départ du gouvernement pour Sauveterre-de-Guyenne et Bordeaux, etc. Pour les dialogues du Conseil des Ministres du 16 juin, j'ai brodé sur certains rapports succincts et réflexions qu'ont pu émettre les différents intervenants dans d'autres contextes pour ces journées cruciales (y compris les considérations sur le manque de moyens de transport, les familles et les réfugiés, la connaissance de la langue anglaise...). De Vleeschauwer, Jaspar et Gutt furent bien seuls pour défendre la poursuite de la lutte... A noter sur l'épisode tragi-comique de l'aller-retour de certains ministres pour Perpignan est historique également.
- L'évacuation de la 7e D.I. de Bretagne par la mer, si elle avait bien été envisagée, ne s'était finalement pas effectuée car Van Daele et Denis avaient perdu le contact dans la confusion du déménagement de Poitiers le 17 juin, et l'évolution de la situation politique en France avait rendu l'urgence caduque. Historiquement, Van Daele avait pris l'initiative de mettre ses troupes en mouvement le 19 juin, mais seuls les éléments motorisés (environ la moitié des effectifs) avaient réussi à passer au sud de la Loire à temps. Le reste fut capturé par les Allemands. Ici, devant la volonté réaffirmée des Français de se battre, Denis prend soin de donner toutes les instructions nécessaires avant son départ de Poitiers. J'ai voulu profiter de la conjonction incroyablement favorable des moyens navals belges (y compris ce convoi détourné de Brest - historique!) pour en faire une opération "nationale" dont la réussite fouettera les volontés vacillantes. J'espère que vous aurez apprécié le clin d'oeil cinématographique.
- Historiquement, le "Ville-de-Namur" a bien été coulé par le U-52. J'ai légèrement modifié le lieu (au large de La Rochelle historiquement), et avancé l'heure. J'ai aussi supposé qu'il était attaqué à la torpille plutôt qu'au canon, étant donné qu'il était dans un convoi. Comme, avec ses 7500 tonneaux, il est le plus gros navire du convoi, il constitue immanquablement la cible de choix du U-52.
- L'accord des Britanniques pour l'évacuation de l'Aéronautique militaire belge est historique également. Toutefois, une fois connue la demande d'Armistice le 17 juin, Denis s'opposa à son application. Le 18 juin, le gouvernement belge prit la décision funeste d'aligner le sort de l'armée belge en France sur celui de l'armée française. Quel gâchis! Dans FTL, je suppose que la décision est maintenue. De toutes façons, à cette date, un contingent aérien belge en Afrique du Nord ne pourrait être mis en oeuvre étant donné la non-belligérance entre la Belgique et l'Italie. Les 500-600 aviateurs belges évacués vers la Grande-Bretagne en feront le plus gros contingent étranger engagé dans la Bataille d'Angleterre, loin devant les 200 Polonais! Ils permettront aux Anglais de beaucoup mieux former leurs jeunes pilotes avant de les engager et d'éviter de les sacrifier comme ils durent le faire historiquement. Les Anglais feront aussi probablement beaucoup plus rapidement confiance aux Belges, déjà familiers avec leur matériel et leurs procédures, qu'aux Polonais.
Quelqu'un pourrait-il me dire combien d'escadrilles belges on pourrait former avec tous ces effectifs, en commençant par les 90 pilotes de chasse et 75 équipages de bombardier immédiatement opérationnels? A partir de quand pourraient-ils recevoir leur matériel volant? A noter aussi que la décision de former une petite escadrille aux LeO-451 est historique également, et je l'ai maintenue pour avoir une petite présence belge en Libye plus tard...
- J'espère avoir réussi mon de Gaulle dans sa rencontre avec Pierlot, Spaak et Denis. J'ai supposé de Gaulle trop occupé le 17 juin pour les rencontrer, mais plus libre après son discours du 18. Pierlot était obsédé par son expérience de fantassin de la guerre 14 sur l'Yser et voulait pratiquement dès le premier jour que l'armée belge s'y replie; je n'ai pas pu résister au plaisir de le faire moucher par de Gaulle. Exposer l'hypocrisie de Spaak ("moi qui n'ai jamais douté de la France"...) fut une petite jouissance aussi. Que pensez-vous de la réaction de de Gaulle à la question de la Légion d'Honneur de Léopold III? Historiquement, la Légion d'Honneur fut rendue en septembre 1940, à l'initiative de Weygand - il est vrai que Weygand avait sans doute des attaches familiales avec Léopold...
- La question de la non-belligérance entre la Belgique et l'Italie sera capitale pour l'évacuation des forces belges via la Méditerranée. Une fois les sous-marins italiens lâchés, la situation deviendra bien sûr intenable. La date de la sortie de ces sous-marins a-t-elle déjà été décidée?
- La rencontre entre De Vleeschauwer et les industriels du Congo est historique aussi. Cependant (et à l'exception de Cattier), la réaction des industriels fut beaucoup plus tiède, pour ne pas dire glaciale... Tout un mouvement neutraliste se fit jour au Congo, centré sur Elisabetville au Katanga. Le Vicaire apostolique à E'ville, Monseigneur de Hemptinne, s'en était fait le porte-parole, soutenu discrètement par de multiples dirigeants de l'Union minière et de sociétés du groupe de la Société Générale, et par quelques hauts fonctionnaires. Un tel mouvement devient pratiquement inconcevable dans FFO.
- La rencontre entre Léopold et De Man eut bien lieu le 19 juin, en ce compris la présentation du programme de De Man. Il n'y a pas de compte-rendu détaillé, mais l'esprit du dialogue se retrouve dans d'autres interactions bien documentées des deux hommes. A l'exception bien sûr de la dernière réplique de Léopold. La poursuite de la guerre par la France, renforçant la résolution du gouvernement belge, va éviter le vide du pouvoir qui s'était créé entre le 18 juin et le 24 octobre 1940, et qui avait encouragé Léopold à prendre quelques initiatives malheureuses. De nouveau, ces initiatives deviennent impensables dans le nouveau contexte. Léopold appréciait De Man, et pouvait se retrouver dans certains éléments du programme: renforcement du pouvoir exécutif, redressement des griefs flamands, affaiblissement de la particratie, etc. Il est toutefois fort douteux que les éléments racistes (Léopold intervint à plusieurs reprises auprès du gouverneur militaire von Falkenhausen pour obtenir la libération de Juifs) ou attentant à la liberté de la presse auraient rencontré l'approbation du Roi. Il suffit de se rappeler sa réplique du 25 mai: "Je ne suis pas un dictateur".
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8936
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Dim Déc 31, 2006 08:30    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour tout ces détails. Pour les sous-marins italiens, c'est une question assez délicate, à trancher avec Fantasque.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
patzekiller



Inscrit le: 17 Oct 2006
Messages: 3940
Localisation: I'am back

MessagePosté le: Dim Déc 31, 2006 08:45    Sujet du message: Répondre en citant

par rapport à la question soulevée du developpement insdustriel en afn, on oublie de compter le potentiel que peut representer les territoires belges. ne peut t'on envisager la creation d'une compagnie franco anglo belge dans le domaine ou de la siderurgie de la metallurgie, voire de la production d'armes dont les ramifications et les unité de productions s'etendraient du congo à l'egypte et à l'afrique du nord?
_________________
www.strategikon.info
www.frogofwar.org
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Benoit XVII



Inscrit le: 24 Oct 2006
Messages: 472
Localisation: Belgique

MessagePosté le: Dim Déc 31, 2006 17:46    Sujet du message: Répondre en citant

Même si l'idée d'une société coloniale commune peut paraître séduisante, je ne vois pas vraiment où seraient les synergies. Avec l'Afrique du Sud, les Britanniques n'ont besoin de personne: ils ont le fer, le charbon, une population blanche éduquée... Au Congo, il y a très peu de fer et de charbon, ce sont surtout les minerais précieux (cuivre, cobalt, uranium, or, diamant) qui dominent, et les Belges verraient d'un très mauvais oeil des ingérences extérieures dans leur domaine colonial...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
patzekiller



Inscrit le: 17 Oct 2006
Messages: 3940
Localisation: I'am back

MessagePosté le: Dim Déc 31, 2006 17:59    Sujet du message: Répondre en citant

ok, donc les belges feraient bande à part dans ce domaine, ce qui d'un coté peut justifier par le fait qu'ils ont besoins de ces métaux precieux pour faire rentrer des devises
_________________
www.strategikon.info
www.frogofwar.org
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Fantasque



Inscrit le: 20 Oct 2006
Messages: 1336
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mar Jan 02, 2007 12:31    Sujet du message: Répondre en citant

Votre Sainteté,

Un tel miracle en ces jours n'est point pour surprendre vos fidèles enfants.
Votre texte est remarquable.


Ence qui concerne l'équipement des aviateurs belges, comme la RAF est bien moins bousculée qu'historiquement les britanniques vont sans doute tergiverser avant de prendre une décision d'affectation des aviateurs.
La question de la déclaration de guerre entre la Belgique et l'Italie est délicate pour le détail et non pour l'événement lui-même.
Une première hypothèse est celle d'une attaque de sous-marins italiens début juillet (disons vers le 5/07).
une seconde hypothèse, parfaitement crédible, est que Hitler demande à Mussolini de déclarer la guerre à la Belgique (en promettant une partie des colonies...).

De toute manière, on peut considérer que vers le 10 juillet l'état de guerre entre les deux pays sera une réalité.

Les troupes belges et les viateurs seront donc concentrés en AFN. Pour les troupes, il va falloir attendre l'arrivée massive du matériel américain, et je doute que la première division belge soit opérationnelle avant fin 41. Pour 42, comme je l'ai déjà indiqué, je verrai bien sur la base des effectifs disponibles 2 DI (modèle français modifié à 16000h que je peaufine actuellement) et une Brigade blindée.

pour les aviateurs, ils vont être équipés à partir de fin 40 de P-40 (en fait des H-81 et de martin-167.
Je vais poster bientot une liste des unités reconstituées.

Amitiés

F
_________________
Fantasque
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8936
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Mar Jan 02, 2007 13:06    Sujet du message: Répondre en citant

Fantasque a écrit:
pour les aviateurs, ils vont être équipés à partir de fin 40 de P-40 (en fait des H-81 et de martin-167.


Le tout erst d'arriver à glisser ça dans la chrono déjà riche de 1941 (et si on les envoyait à Singapour ou à Java ... non je déconne Twisted Evil )
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Fantasque



Inscrit le: 20 Oct 2006
Messages: 1336
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mar Jan 02, 2007 17:41    Sujet du message: Répondre en citant

Envoyer les Belges en extrême-orient, c'est du Lotus Bleu.
Scrognogno, java me facher....

F
_________________
Fantasque
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Benoit XVII



Inscrit le: 24 Oct 2006
Messages: 472
Localisation: Belgique

MessagePosté le: Mer Jan 03, 2007 00:09    Sujet du message: Répondre en citant

patzekiller a écrit:
ok, donc les belges feraient bande à part dans ce domaine, ce qui d'un coté peut justifier par le fait qu'ils ont besoins de ces métaux precieux pour faire rentrer des devises


Au Congo belge, on s'oriente selon toute vraisemblance vers la situation historique, à savoir l'arrivée de capitaux américains pour accélérer le développement du potentiel industriel de la colonie. Les Américains sont les seuls à pouvoir se permettre ce genre d'investissements à ce moment-là...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Benoit XVII



Inscrit le: 24 Oct 2006
Messages: 472
Localisation: Belgique

MessagePosté le: Mer Jan 03, 2007 01:08    Sujet du message: Répondre en citant

Fantasque a écrit:
Votre Sainteté,

Un tel miracle en ces jours n'est point pour surprendre vos fidèles enfants.
Votre texte est remarquable.


Le Seigneur a bien voulu nous en donner l'inspiration, et Nous savons que c'est mu par vos ferventes prières qu'il a épanché Sa grâce sur Nous.

Citation:
Ence qui concerne l'équipement des aviateurs belges, comme la RAF est bien moins bousculée qu'historiquement les britanniques vont sans doute tergiverser avant de prendre une décision d'affectation des aviateurs.


Pour les Britanniques, l'intégration des aviateurs belges est une décision beaucoup plus facile que ne le fut celle des aviateurs polonais. Les Belges sont formés au matériel et selon les méthodes britanniques; la plupart d'entre eux parlent anglais. Il s'agit aussi d'escadrilles pratiquement complètes, il serait donc irresponsable de disperser les aviateurs belges à travers les escadrilles britanniques, et le général Legros s'y opposerait de toutes façons vivement. Le seul obstacle sera effectivement la disponibilité du matériel.

Je m'imaginais aussi que disposer de pilotes de bombardiers belges (et de leur escorte) devrait augmenter la précision des opérations sur la Belgique, puisqu'ils connaissent bien le terrain. Ce serait donc un véritable atout pour en garder un maximum en Grande-Bretagne. En vue de la participation belge à Torch, il serait alors logique d'en transférer quelques escadrilles vers l'Afrique du Nord en juillet 42. Ca a l'avantage aussi de ne pas trop bousculer la chrono existante...

Citation:
La question de la déclaration de guerre entre la Belgique et l'Italie est délicate pour le détail et non pour l'événement lui-même.

Une première hypothèse est celle d'une attaque de sous-marins italiens début juillet (disons vers le 5/07).
une seconde hypothèse, parfaitement crédible, est que Hitler demande à Mussolini de déclarer la guerre à la Belgique (en promettant une partie des colonies...).

De toute manière, on peut considérer que vers le 10 juillet l'état de guerre entre les deux pays sera une réalité.


La déclaration de guerre vers le 10 juillet est effectivement probable. L'hypothèse d'une déclaration de guerre de l'Italie à la Belgique me paraît peu probable, pour les raisons suivantes:
- Elle n'eut pas lieu historiquement; c'est la Belgique qui a déclaré la guerre à l'Italie en novembre 1940
- Mussolini n'a probablement pas besoin d'un ennemi de plus en Afrique. Aoste est déjà assez mal pris...
- La situation créerait un malaise dans la famille royale, puisque la Princesse de Piémont est la soeur de Léopold III.
- Hitler considère que la Belgique est déjà hors de la guerre. Il ignore complètement le gouvernement de Pierlot qu'il tient pour quantité négligeable. S'il accepte des contacts avec une autorité belge, ce n'est qu'avec le Roi resté au pays, et encore...

Par contre, quand Supermarina commencera à se rendre compte que des navires belges participent activement à l'évacuation vers l'Afrique du Nord, elle ne fera pas de quartiers. Mais cela se fera, je pense, sans déclaration de guerre préalable, mais plutôt sous le justification d'une interprétation large des lois de la guerre en mer. D'ailleurs, quand le Kabalo fut coulé par le Cappellini le 15 octobre 1940, ce fut sans déclaration de guerre. Au deuxième "incident" de ce genre, le gouvernement belge, un peu poussé dans le dos par les Alliés, remettra sa déclaration de guerre.

Citation:
Les troupes belges et les viateurs seront donc concentrés en AFN. Pour les troupes, il va falloir attendre l'arrivée massive du matériel américain, et je doute que la première division belge soit opérationnelle avant fin 41. Pour 42, comme je l'ai déjà indiqué, je verrai bien sur la base des effectifs disponibles 2 DI (modèle français modifié à 16000h que je peaufine actuellement) et une Brigade blindée.


Pour l'armée de terre, on devrait avoir après l'évacuation environ 45.000 hommes en Grande-Bretagne, dont 17.000 instruits (ou finalisant leur instruction) et 28.000 recrues. En Afrique de Nord (je suis encore en train de faire mes comptes), on devrait avoir 60-80.000 hommes, dont environ 40.000 instruits et le reste de recrues. A ces hommes devraient s'ajouter environ 20-30.000 hommes provenant de la conscription dans les Empires britanniques, français et néerlandais, puis les U.S.A.

Je m'attends à de nombreux débats au sein du Gouvernement belge et avec les Alliés concernant le redéploiement de ces forces. Le Gouvernement belge devra concilier les impératifs suivants:
- Démontrer aux Alliés que la Belgique apporte une contribution substantielle à l'effort militaire. Cette démonstration s'appuiera notamment sur l'aviation, le Brigade de la Force Publique, et une contribution à Torche (que j'envisagerais sous la forme d'une, peut-être deux, division d'infanterie et d'une brigade blindée - mais en second échelon)
- Préserver un maximum de forces pour la libération du pays. Si un débarquement est prévu dans le Nord de la France ou en Belgique, c'est pour ces opérations-là que le Gouvernement voudra préserver l'essentiel des forces terrestres.
- S'assurer que l'armée belge bénéficie pour le futur d'un maximum d'enseignements sur les moyens et méthodes de la guerre moderne. Ceci implique notamment:
-- que les troupes belges, autant que possible, combattent sur un front intégré. Ceci plaide pour concentrer un maximum de moyens en Grande-Bretagne en vue du débarquement si on va vers Overlord / Suzerain ou en Afrique de Nord si on va vers Dragoon / Dragon;
-- que les troupes belges combattent de façon intégrée à travers les différentes armes - je peux m'imaginer qu'on insistera pour que les divisions belges aient leur propre aviation de reconnaissance, de protection et d'assaut;
-- que les nouvelles méthodes de combat soient introduites au sein de l'armée belge. Ainsi donc, certainement une brigade blindée, mais aussi par exemple un bataillon parachutiste (qu'on pourrait mettre sous les ordres du capitaine Danloy, qui fut créa une petite unité parachutiste en GB, qui combattit en Yougoslavie, en Italie, et pour la prise de Walcheren). Le Corps de Marine pourra aussi s'étendre et constituer une petite escadre semi-autonome dans la RN.

Avec l'ensemble des moyens préservés, on devrait pouvoir former à terme:
- 4-6 divisions d'infanterie (à 16.000 hommes chacune)
- 2 régiments de chasseurs ardennais (l'un d'entre eux pourrait par exemple participer à Torche et à des opérations en Italie)
- 1 brigade blindée
- 1 bataillon parachutiste

Une des questions sera aussi de savoir si on dissous les unités existantes afin de fournir les cadres nécessaires à l'instruction des recrues. En ce cas, rien ne pourra assurément être opérationnel avant mi-42. Alternativement, on maintient la cohésion de quelques unités de façon à pouvoir être présents de manière limitée (par exemple avec une D.I.) sur les champs de bataille dès mi-41. Il me semble qu'on s'orientera plutôt vers la première solution, laissant à la Brigade de la Force Publique et à l'Aéronautique le soin de porter les couleurs nationales en attendant.


Dernière édition par Benoit XVII le Mer Jan 03, 2007 23:21; édité 1 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> Suivi de la chrono Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page Précédente  1, 2, 3 ... 6, 7, 8 ... 14, 15, 16  Suivante
Page 7 sur 16

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com