Fantasque Time Line Index du Forum Fantasque Time Line
1940 - La France continue la guerre
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

La Belgique dans la guerre
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, ... 14, 15, 16  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> Suivi de la chrono
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8938
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Dim Nov 12, 2006 19:04    Sujet du message: Répondre en citant

Passionnant ! Je me coucherai moins idiot ce soir.
Pour l'évacuation en 40, je pense que Fantasque n'a pas inclus les navires belges dans la capacité disponible. Ce devrait répondre à la question ...
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Redsmosmo



Inscrit le: 18 Oct 2006
Messages: 25
Localisation: Hamburg

MessagePosté le: Dim Nov 12, 2006 19:36    Sujet du message: Répondre en citant

euh... concernant l'évacuation de ces "volontaires" belges, il va leur falloir une grosse couverture aérienne, non ?
où est-ce que les franco-britanniques vont-ils trouvé tout ça dans ce cas précis....
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13716
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Nov 12, 2006 19:49    Sujet du message: Répondre en citant

Pas plus qu'aux autres.

En pratique, ils font comme les Français, les Espagnols et compagnie : ils grimpent dans le premier bateau qu'ils trouvent sur la côte de Méditerranée.
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8938
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Dim Nov 12, 2006 21:15    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
En pratique, ils font comme les Français, les Espagnols et compagnie : ils grimpent dans le premier bateau qu'ils trouvent sur la côte de Méditerranée.


Et du sud-ouest jusqu'au 20 juillet.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Benoit XVII



Inscrit le: 24 Oct 2006
Messages: 472
Localisation: Belgique

MessagePosté le: Lun Nov 13, 2006 04:03    Sujet du message: Répondre en citant

Voici la version finale de l'annexe qui décrit la partie strictement "historique" des événements en Belgique, jusqu'au moment où le point de divergence deviendra visible pour le Gouvernement belge. J'ai fait quelques corrections et ajouts jusqu'au 27 mai, et considérablement enrichi le chrono au-delà. A ce stade, tout est strictement historique. Je m'attellerai aux divergences à partir de la semaine prochaine...

La Belgique dans la guerre, jusqu’au sursaut français

Ces lignes éclairent les divergences observées entre le roi Léopold III et le gouvernement belge après ce que plusieurs historiens, suivant le mot de De Gaulle, ont appelé le « sursaut » du gouvernement français, le 16 juin.

1940
10 mai
03h00 – Les bombardements de l’aviation allemande sur la Belgique commencent. Le roi Léopold, qui se trouve à ce moment chez la reine-mère Elisabeth, se rend immédiatement au quartier général, où, conformément à la coutume constitutionnelle, il prend le commandement de l’armée belge. Vu l’urgence, il renonce à se présenter au Parlement comme son père l’avait fait le 4 août 1914, et prie le gouvernement de se charger d’informer les représentants du peuple. Dans une proclamation au pays, il affirme : « Comme mon Père le fit en 1914, je me suis mis à la tête de notre armée, avec la même foi, avec la même confiance. La cause de la Belgique est pure. Avec l’aide de Dieu, elle triomphera ! »
07h30 – L’Ambassadeur d’Allemagne se présente au domicile du ministre des Affaires Etrangères, le socialiste Paul-Henri Spaak, pour remettre une note de son gouvernement. Spaak l’interrompt par l’apostrophe qui deviendra célèbre : « Moi d’abord ! » et lit une virulente note de protestation.
Dans la matinée – Le Gouvernement décide d’envoyer la Réserve de recrutement en France. Sur le papier, il s’agit de près de 300 000 hommes âgés de 16 à 35 ans. On y inclut le personnel instructeur, les éventuels volontaires, les miliciens de la classe 1940 insuffisamment instruits, les militaires en congé illimité (mineurs, ouvriers de l’industrie de l’armement, sidérurgistes…), les sursitaires (comme les étudiants des universités) et d’une façon générale tous ceux n’ayant pas fait leur service militaire.
Dans l’après-midi – A la demande du Roi, le Vicomte Gatien du Parc Locmaria, gouverneur du Duc de Brabant, conduit en France les enfants royaux, la Princesse Joséphine-Charlotte, le Prince héritier Baudouin et le Prince Albert.

16 mai
Le Roi reçoit à son quartier général de Breendonk H. Pierlot (Premier Ministre), P.H. Spaak (Affaires Etrangères) et le Général H. Denis (Défense Nationale). A ses ministres qui l’informent que la reine Wilhelmine des Pays-Bas a gagné Londres après la capitulation de son armée, le Roi demande : « Croyez-vous qu’elle a bien fait ? »

17 mai
Lettre du Premier Ministre Hubert Pierlot (Catholique) au Roi : « La préoccupation dominante du Gouvernement est de voir l’Armée belge suivre le sort des armées alliées et ne se laisser, en aucun cas, séparer d’elles. Cette question est intimement liée à celle de la sécurité personnelle du Roi. Dès lors, les ministres sont allés jusqu’à se demander quelle conduite le Roi devrait adopter dans l’intérêt supérieur du pays, si aucune force importante de l’armée belge ne pouvait opérer une retraite de manière à échapper à l’encerclement. Leur avis unanime est que le Roi doit, à tout prix, se soustraire à temps au danger d’être fait prisonnier : quel que soit le cours des événements et tant que les puissances alliées continueront la lutte, le fait de l’existence de la Belgique doit s’exprimer par la conservation et l’activité des organes essentiels de l’Etat. »

18 mai
Dans la matinée – Le gouvernement belge quitte la Belgique pour Sainte-Adresse, en Normandie, où le gouvernement belge s’était réfugié pendant la Première Guerre. A la demande du Roi, quatre ministres demeurent auprès de lui : Hubert Pierlot, Paul-Henri Spaak, Arthur Vanderpoorten (Intérieur) et le Général Henri Denis.
Dans la matinée – Trois départements du sud de la France sont désignés, en accord avec le gouvernement français, pour accueillir la Réserve de recrutement et les centres d’instruction de l’Armée belge : l’Hérault, le Gard et la Haute-Garonne. Deux Centres de Recrutement de l’Armée Belge (CRAB) sont établis, l’un à Toulouse et l’autre à Montpellier. Certaines divisions particulièrement éprouvées par les premiers combats, comme les 3ème et 7ème D.I., sont également envoyées en France.
La Réserve de recrutement est constituée par des Centres de regroupement de la Réserve de recrutement (CRRR) pour le personnel civil et des Troupes de renfort et d’instruction (TRI) pour le personnel militaire. Les TRI sont composées de Centres de renforts et d’instruction (CRI), qui rassemblent chacun trois régiments. Il y a six CRI d’infanterie, un CRI des troupes légères, un CRI des troupes cyclistes, un CRI d’artillerie, un CRI du génie, plus des CRI du service de santé, du corps de transport, de l’intendance et de l’aéronautique militaire.
En fin de compte, 150 000 à 200 000 Belges en âge de porter les armes rejoindront le sud de la France.
Dans l’après-midi – Apprenant le départ du gouvernement pour la France, Hendrik Baels, gouverneur de la province de Flandre-Occidentale et partenaire de golf occasionnel du Roi, part à la recherche des ministres avec son fils. Il est suivi par son épouse et ses trois filles, parmi lesquelles Lilian, dont on dit que le charme ne semble pas laisser le Roi indifférent. Ayant eu un accident de voiture dans le Nord de la France, Baels est hospitalisé à Poitiers et ne pourra retourner à son poste. Son épouse et ses filles sont à Bernay, en Normandie.

23 mai
A la veille de la bataille de la Lys, le Premier Ministre Hubert Pierlot écrit au Roi pour se plaindre que le gouvernement ne soit pas suffisamment informé de l’évolution de la situation militaire. Il en profite pour rappeler qu’il n’adhère pas à la vision du Roi quant au commandement personnel de l’Armée : « Je n’ai jamais caché à Votre Majesté que je ne saurais partager l’opinion qui est la sienne, concernant la portée de la disposition constitutionnelle qui confie au souverain le commandement de l’armée. Ce texte ne déroge pas à la règle générale, absolue, selon laquelle le gouvernement porte seul la responsabilité des actes du Chef de l’Etat. »

24 mai
Lettre du roi Léopold III au Roi d’Angleterre, Georges VI : « Malgré tous les conseils opposés que j’ai reçu, je sens que mon devoir m’impose de suivre le sort de mon armée et de demeurer avec mon peuple. »

25 mai
05h00 – Au château de Wynendaele, dramatique entrevue entre le Roi et les quatre ministres restés en Belgique : « Sire, la situation militaire est désespérée. Nous nous sommes donc résolus à quitter le pays plutôt que d’être faits prisonniers. Nous venons vous lancer un dernier appel : accompagnez-nous, évitez à la Belgique votre captivité ! »
– Messieurs, répond le Roi, je me considère comme le commandant de notre armée et l’honneur m’interdit de l’abandonner. Partir serait déserter ; je dois partager le sort de mes soldats.
Spaak : « Mais quel rôle le Roi croit-il pouvoir jouer en Belgique occupée ? »
Léopold III : « Je ne sais pas. J’ignore ce qu’il me sera possible de faire. Mais j’espère pouvoir continuer à entretenir dans le pays un minimum de vie économique, faciliter ainsi son approvisionnement et épargner à mes compatriotes les pires souffrances, telles que les déportations. »
Spaak : « Sire, nous sommes d’avis que la Belgique doit continuer la guerre au côté des Alliés jusqu’à la victoire commune. Même si elle n’a pas contracté d’alliance avec eux, en les appelant à son secours, elle a pris un engagement moral à leur égard ! »
Léopold III : « Je ne suis absolument pas d’accord avec cette thèse : la Belgique n’a pris d’autre engagement que de défendre le territoire national tant que la lutte serait possible. A bref délai, dans quelques jours peut-être, la France devra à son tour renoncer à la lutte, car la disproportion des forces ne lui permet plus d’espoir de succès… Sans doute l’Angleterre continuera-t-elle la guerre, non sur le continent, mais sur les mers et dans les colonies… Cette guerre pourra être longue. Elle sera étrangère aux possibilités d’intervention de la Belgique et, par conséquent, le rôle de celle-ci est terminé. »
Pierlot : « Le Roi aura-t-il auprès de lui, à Bruxelles, un Gouvernement ? »
Le Roi réfléchit longuement, montrant bien qu’il ne s’était pas posé la question auparavant. Enfin : « Evidemment, je ne suis pas un dictateur. »
Pierlot : « Si le Gouvernement réfugié en France décide de poursuivre la guerre, qu’arrivera-t-il? Ce Gouvernement sera-t-il toujours le Gouvernement du Roi ? »
Léopold III, une fois de plus, réfléchit et répond : « Non, ce Gouvernement sera nécessairement contre moi. »
Pierlot : « Nous serons alors forcés, si le Roi persiste dans ses intentions, non seulement de renoncer à le couvrir mais de nous désolidariser publiquement d’avec lui. »
Léopold III : « Mon devoir est de rester. A vous de voir où est le vôtre. D’homme à homme, je vous le dis nettement : suivez votre inspiration, et si vous estimez que vous devez partir, je ne m’y oppose plus. »
Spaak : « Sire, combien de temps l’armée belge pourra-t-elle encore tenir ?»
Léopold III : « Tout au plus 24 heures » - En fait, ce sera 3 jours…
10h00 – La bataille de la Lys fait rage. Dans un suprême effort, privée de tout soutien aérien, l’armée belge tente d’enrayer la course allemande vers les ports de la mer du Nord. Pour renforcer l’esprit de résistance de ses soldats, le Roi fait lire une proclamation qu’il conclut par ces mots : « Quoi qu’il arrive, mon sort sera le vôtre. »
13h00 – Un motocycliste apporte au Roi une courte lettre de Pierlot: « En suite à l’entretien que le Roi nous a accordé ce matin, nous croyons, mes collègues et moi, qu’il est de notre devoir de rejoindre les autres membres du Gouvernement. »
18h00 – Léopold III a mandé Raoul Hayoit de Thermicourt, avocat général près la Cour de Cassation, pour lui demander comment peuvent être prises les décisions que nécessiterait la situation maintenant que tous les ministres ont quitté le pays. Hayoit de Thermicourt répond dans une note que les mesures urgentes peuvent être prises par les autorités subalternes encore présentes dans le pays, tandis que les autres nécessiteraient la signature d’un ministre. Il ajoute – ce qui est contraire à la doctrine constitutionnelle – que le contreseing d’un ministre en exercice est indispensable pour nommer de nouveaux ministres.

26 mai
Vers midi – Le Général Champon, officier de liaison de l’armée française auprès de l’Etat-Major belge, envoie à Weygand un long message qui se termine par : « Le Commandement Belge vous prie de faire connaître au Généralissime des Armées Alliées que la situation de l’Armée belge est extrêmement grave. Son Commandant en chef entend soutenir la lutte jusqu’à épuisement total de ses moyens, mais les limites de la résistance sont bien près d’être atteintes. »
20h30 – Après avoir conféré avec Henri De Man, président du Parti Ouvrier Belge (socialiste), et lui avoir demandé s’il accepterait de redevenir ministre si nécessaire pour résoudre les questions se rattachant à la capitulation, le Roi le prie de solliciter du Gouvernement belge un blanc-seing.
21h00 – De Man envoie un message à l’ambassade de Londres : « Le Roi voudrait que Frédéricq [NDA : le chef de cabinet du Roi, alors avec le Gouvernement belge à Poitiers] obtienne d’un ministre (…) son accord pour que sa signature puisse figurer sur l’acte de démission des ministres actuellement en fonction et la nomination d’un ministère nouveau. L’accord verbal obtenu d’urgence, il y aurait lieu de faire suivre un acte remis à l’ambassade. » Le Roi dira plus tard que De Man avait outrepassé ses pensées, qu’il souhaitait simplement avoir un ministre habilité à poser certains actes à ses côtés, et non la démission du gouvernement.
21h00 – Le Colonel Davy, représentant du commandement britannique auprès de l’Etat-Major belge, informe Pownall, chef de l’Etat-Major britannique, que la résistance belge ne continuera pas plus de 24 heures.

27 mai
02h00 – Le Gouvernement belge repousse énergiquement la demande envoyée par De Man.
10h00 – Le Général Champon, représentant du commandement français auprès de l’Etat-Major belge, parvient à joindre Weygand et l’informe que l’armée belge est au bord de la désintégration.
Entre 15h00 et 16h00 – Devant la dégradation inexorable de la situation militaire, Léopold III décide d’envoyer un parlementaire vers les lignes allemandes. Le Colonel Davy, le Général Champon et l’Amiral Keyes (représentant personnel de Churchill et ami du Roi) sont immédiatement informés.
17h00 – Le Général Desrousseaux part pour les lignes allemandes demander les conditions d’une suspension des hostilités. Churchill est prévenu par l’Amiral Keyes.
18h05 – Le Général Champon parvient enfin à prévenir Weygand de l’envoi d’un émissaire belge aux Allemands.
23h00 – Au retour de sa mission, le Général Desrousseaux remet au Général Michiels, chef d’Etat-Major de l’Armée belge, le message suivant : « Der Führer fordert bedingungslose Waffenstreckung » – le Führer exige une capitulation sans conditions. L’Etat-Major recommande au Roi d’accepter. Politiquement, la formule a l’avantage d’être strictement militaire, donc de ne pas engager la responsabilité politique du Roi, pour laquelle il aurait besoin d’un contreseing ministériel.

28 mai
Dans la nuit – Paul Reynaud informe Pierlot et Spaak qu’il va annoncer la capitulation de l’Armée belge à la radio : « Je vais être forcé de l’annoncer dans des termes tels que la sécurité des Belges en France peut être menacée. » A ce moment, entre 1,5 et 2 millions de Belges sont réfugiés en France.
04h00 – L’Armée belge dépose les armes.
08h30 – Allocution de Paul Reynaud à la radio. L’Armée belge « vient brusquement de capituler sans conditions, en rase campagne, sur l’ordre de son Roi, sans prévenir ses camarades de combat français et anglais, ouvrant la route de Dunkerque aux divisions allemandes. Il ya dix-huit jours, le même Roi nous avait adressé un appel au secours. A cet appel, nous avions répondu suivant un plan arrêté depuis décembre dernier par les états-majors alliés. Or, voici qu’en pleine bataille, le Roi Léopold II (sic) de Belgique, qui, jusqu’au 10 mai, avait toujours affecté d’attacher à la parole de l’Allemagne la même valeur qu’à celle des Alliés, le Roi Léopold II (re-sic), sans prévenir le général Blanchard, sans un regard, sans un mot pour les soldats français et anglais qui, à son appel angoissé, étaient venus au secours de son pays, le Roi Léopold II (re-re-sic) de Belgique a mis bas les armes. C’est là un fait sans précédent dans l’histoire. »
11h00 – Le général Walter von Reichenau, commandant de la 6ème Armée allemande, se présente au palais du gouverneur à Bruges. Von Reichenau et sa suite sont stupéfaits d’apprendre que le Roi se trouve là.
11h40 – Après l’avoir fait patienter pendant 40 minutes, Léopold II consent enfin à recevoir Von Reichenau, mais seul. Le Roi refuse la main que lui tend le Général. Reichenau rend alors hommage au courage de l’armée belge, et le Roi demande : « Que va devenir mon armée ? »
Von Reichenau : « Je n’ai pas encore reçu d’instructions à ce sujet. Vos soldats doivent pour le moment se considérer comme prisonniers de guerre. »
Léopold III : « Dans ces conditions, veuillez me considérer comme votre prisonnier ! »
Von Reichenau : « Le Führer a décrété que Votre Majesté devrait résider dans son château de Laeken. »
Léopold III : « Dites à Hitler que je ne souhaite pas de faveurs particulières. Je partagerai le sort de mon armée. Un palais n’est pas l’endroit qu’il faut à un Roi dont les soldats sont prisonniers dans des camps. »
Von Reichnenau : « Sire, Votre réponse vous honore. Mais nous devons nous conformer aux ordres du Führer. »
14h00 – Allocution de Churchill à la Chambre des Communes : « Je n’ai pas l’intention de suggérer à la Chambre que nous devrions profiter des circonstances pour juger l’action du Roi des Belges et sa compétence en tant que Commandant en Chef de l’armée belge. Cette armée s’est battue très courageusement et a subi et infligé de lourdes pertes. Le gouvernement belge s’est dissocié de l’action du Roi et en s’affirmant comme le seul gouvernement légal de la Belgique, il a formellement annoncé sa décision de continuer la guerre aux côtés des alliés (…) »
16h30 – Le Premier Ministre Hubert Pierlot prend la parole à la radio française. Son texte a fait plusieurs fois la navette entre le Gouvernement belge et le Président du Conseil Paul Reynaud. Reynaud exigeait entre autres la proclamation de la déchéance du Roi, la levée en masse des Belges et même l’adoption de la Constitution française par la Belgique !
Le texte final est le suivant, durci par rapport au premier jet suite aux interventions de Reynaud, sans donner pour autant toute satisfaction à celui-ci : « Belges ! Passant outre aux avis formels et unanimes du Gouvernement, le Roi vient d’ouvrir des négociations séparées et de traiter avec l’ennemi. La Belgique sera frappée de stupeur, mais la faute d’un homme ne peut être imputée à la nation tout entière. L’armée ne mérite pas le sort qui lui est fait. Le Roi, rompant le lien qui l’unissait à son peuple, s’est placé sous le pouvoir de l’envahisseur. Dès lors, il n’est plus en situation de gouverner, car de toute évidence, la fonction de chef d’Etat ne peut être exercée sous le contrôle de l’étranger. La Constitution, en son article 82, prévoit l’éventualité où le Roi se trouve dans l’impossibilité de régner. Dans ce cas, il y a lieu à réunion des Chambres. Dans l’intervalle, les pouvoirs constitutionnels du Roi sont exercés, au nom du peuple belge, par les ministres réunis en conseil. (…) C’est à ce principe qu’entend se rapporter le Gouvernement. »
17h00 – En présence de Liliane Baels, toujours à Bernay en Normandie, des officiers français se répandent en féroces imprécations contre Léopold III. Un des officiers saisit un numéro de « Match » où figure la Roi en couverture, puis le déchire et jette les morceaux violemment à terre. Liliane intervient en s’écriant : « N’êtes-vous pas honteux d’insulter un homme qui s’est bien battu ? » Les officiers quittent la maison ; ils brisent les vitres de l’auto des Baels en guise de représailles et jettent la clef de contact dans une prairie voisine. Liliane, bouleversée, ramasse les fragments de la photo du Roi et lui écrit une lettre d’hommage. Liliane part ensuite rejoindre son père toujours en convalescence à Poitiers.
18h00 – Proclamation finale du Roi Léopold III à son armée :
« Officiers, sous-officiers, soldats,
Précipités à l’improviste dans une guerre d’une violence inouïe, vous vous êtes battus courageusement pour défendre, pied-à-pied, le territoire national. Epuisés par une lutte ininterrompue contre un ennemi très supérieur en nombre et en matériel, nous nous trouvions acculés à la reddition.
L’histoire dira que l’armée a fait son devoir. Notre honneur est sauf. Les rudes combats et les nuits sans sommeil ne peuvent pas avoir été vains. Je vous recommande de ne pas vous décourager mais de vous comporter avec dignité. Que votre attitude et votre discipline continuent à mériter l’estime de l’étranger.
Je ne vous quitte pas dans l’infortune qui vous accable et je tiens à veiller sur votre sort et celui de vos familles. Demain, nous nous mettrons au travail avec la ferme volonté de relever la Patrie de ses ruines. »

En soirée – Annonce de la radiation du Roi Léopold III de la Légion d’Honneur.

29 mai
10h00 – Le Roi sollicite d’Albert Devèze, Ministre d’Etat, un avis juridique sur la capitulation. Devèze accepte, mais suggère de le faire conjointement avec Hayoit de Thermicourt et Joseph Pholine, ancien ministre (catholique) de la Justice.
Dans l’après-midi – Lettre de la Reine-mère Elisabeth au Président du Conseil Paul Reynaud : « (…) Vous avez accusé le Roi Léopold d’avoir commis un acte de trahison et de félonie ! Pareille injure m’a profondément indignée et je ne puis taire le ressentiment que cette blessante injustice provoque en moi.
Vous l’ignorez sans doute ; l’armée belge s’est héroïquement battu (sic) aux côtés des admirables soldats français et britanniques. Subissant un sort dont elle n’est pas responsable, encerclée acculée à la mer, épuisée, elle était arrivée aux dernières limites, quand le Roi, son chef, a donné l’ordre de cesser une résistance affreusement meurtrière, qui n’avait plus d’utilité pour personne.
Vous avez affirmé que mon fils traite avec les Allemands. Cette affirmation est fausse. Le Roi Léopold, qui entend partager le sort de ses officiers et de ses soldats, est leur prisonnier. Il subit leur loi. Aucune négociation n’est en cours. Voilà la vérité ! Voilà la vérité que vous connaissez maintenant et que vous aurez à coeur de faire connaître aux Français – si vous êtes un honnête homme !
En opposant le Roi Albert au Roi Léopold, on porte atteinte à la mémoire de l’un et à l’honneur de l’autre. Comme son père, mon fils a été courageux dans la bataille. Il est digne et loyal dans la défaite.
Votre attitude si profondément inique à son égard m’est d’autant plus pénible qu’elle vient d’un Français, parlant au nom de la France, amie de la vérité et de la justice, de cette France à laquelle m’unissent tant de liens de sympathie et d’admiration.
Recevez, Monsieur le Président du Conseil, l’expression de mes sentiments douloureux.
Elisabeth »
Dans la soirée – Message de l’Ambassadeur de Grande-Bretagne à Paris, Sir Ronald Campbell, au Cabinet. Il signale la demande du Ministre de l’Information français, Froissard, qu’on ne fasse aucune allusion dans les émissions en français de la BBC aux déclarations de l’Amiral Keyes à la Chambre des Communes demandant une suspension du jugement sur le Roi Léopold.
23h00 – Le Roi quitte Bruges pour Laeken, sous l’escorte du Colonel Schuler.

30 mai
Dans la matinée – Devèze, Pholien et Hayoit de Thermicourt rédigent leur consultation. Ils y défendent le caractère strictement militaire de la reddition du 28 mai et réfutent les accusations selon lesquelles le Roi aurait traité avec l’ennemi en violation de la Constitution. Ils constatent que le Roi est prisonnier de guerre, donc dans l’impossibilité de régner. Ils terminent par ces mots : « L’article 82 de la Constitution prévoit la procédure qui peut être suivie en pareil cas : il appartient au Gouvernement d’apprécier si, dans les circonstances présentes, il est permis de réunir les Chambres, alors que les membres de la Représentation nationale mobilisés ou demeurés en Belgique occupée ne peuvent faire entendre leur voix. »
Dans l’après-midi – Le Roi rencontre le Colonel Kiewitz, qui vient d’être assigné à sa surveillance.

31 mai
Dans la matinée – Hitler invite Léopold III à une rencontre entre chefs d’Etat. Le Roi en accepte le principe, mais demande qu’elle ne soit pas publique.
An parallèle, Conseil de Guerre Suprême interallié à Paris. Reynaud adjure Churchill de rendre Léopold III responsable des désastres militaires alliés dans le Nord, en insistant que c’est la seule façon d’éviter un « déchaînement » de l’opinion française contre l’Angleterre suite à l’évacuation de Dunkerque.
Dans l’après-midi – Le Roi reçoit la consultation des trois juristes et en accepte les conclusions. Il en remet copie au Cardinal Van Roey, archevêque de Malines et primat de Belgique.
Pendant ce temps, se tient à la mairie de Limoges une session impromptue des deux chambres du Parlement belge. Soixane-douze sénateurs sur 167 et 114 députés sur 202 y participent. Au moment où le Gouvernement arrive de Poitiers, des cris s’élèvent : « Vive la République Belge », « Vive Pierlot ! » Le maire de Limoges prononce un discours de bienvenue, où il dénonce en Léopold « Un traître non seulement à ses alliés, mais aussi à son peuple » et évoque « la conscience française, soulevée de dégoût pour la félonie du roi Léopold. » Spaak fait alors un discours où il insulte abondamment le Roi, évoquant sa « perte de tout sens moral » et les « mots horribles de déshonneur, de désertion et de trahison qui sont sortis de nos lèvres en présence même de celui qui allait accomplir cet acte. » Plusieurs députés exigent la déchéance de la Couronne, certains réclament l’exécution du Roi. Finalement, Carton de Wiart, Pierlot et Spaak réussissent à ramener l’auditoire à plus de raison, et une résolution est votée : « Les sénateurs et représentants belges résidant en France, exprimant à l’unanimité leurs sentiments, flétrissent la capitulation dont Léopold III a pris l’initiative et dont il porte la responsabilité devant l’histoire (…) et se déclarent solidaires du Gouvernement qui a constaté l’impossibilité juridique et morale pour Léopold III de régner. »
En soirée – Camille Gutt, Ministre des Finances, appelle Lord Halifax, le secrétaire aux Affaires Etrangères, pour lui garantir que « le gouvernement belge, quoi qu’il arrive, est décidé à aller jusqu’au bout. »

1er juin
Memorandum du Roi établissant les principes auxquels il compte se ranger pour la durée de l’occupation :
« Situation de la Belgique vis-à-vis de l’Angleterre et de la France : Jusqu’à ce jour, nous avons rempli tous nos engagements de neutralité, de guerre ; maintenant, aussi longtemps que notre territoire sert aux hostilités, nous avons le devoir de n’associer le Pays à aucune action contre ceux qui étaient à ses côtés dans la bataille.
Situation de la Belgique vis-à-vis de l’Allemagne ; Nous ne pouvons que, contraints par la force, accepter que notre territoire reste utilisé au profit des opérations militaires. Donc pas de négociations possibles aussi lontemps que le territoire belge ne cesse de servir aux hostilités
Situation du Chef de l’Etat : Difficile en raison de la mentalité de beaucoup de Belges ; de la position prise par le gouvernement de Poitiers. En conséquence, le Chef de l’Etat ne peut poser aucun acte politique aussi longtemps que le territoire sert à des opérations militaires. »
2 juin
Dans la matinée : Lecture de la lettre pastorale du Cardinal Van Roey lue dans toutes les églises du Royaume où elle avait pu parvenir. Le Cardinal prend nettement la défense du Roi Léopold :
« (…) La décision (…) de déposer les armes était imposée par la situation, devenue absolument intenable, de l’armée belge. Encerclées irrémédiablement, sans espoir d’aide efficace de la part des alliés, nos troupes, si elles avaient continué la lutte, étaient tout simplement vouées à l’extermination, entraînant dans leur sort les centaines de milliers de civils entassés sur un minuscule bout de terrain. En défendant le territoire jusqu’à son extrémité, et en ne se rendant qu’au moment où toutes ses forces de résistance étaient épuisées, l’armée a accompli tout son devoir. L’honneur est donc sauf.
(…) Au dernier moment, le Roi, comme certains l’y engageaient, aurait pu prendre la voie des airs et se réfugier à l’étranger. Il a préféré partager le sort de ses soldats et les souffrances de son peuple, ce que nous trouvons plus chevaleresque et tout à son honneur. (…) Il n’a posé aucun acte politique, n’a conclu aucun traité ni aucune convention quelconque, même militaire, avec l’ennemi. Il n’a donc enfreint la Constitution belge d’aucune manière.
(…) Il est contraire à la vérité de prétendre que le commandement des forces alliées n’ait pas été mis au courant de la situation intenable de l’armée belge et de la nécessité pour elle de cesser le combat. L’odieuse incrimination de félonie tombe donc à faux. (…) Nous déplorons le funeste malentendu qui a inspiré certaines paroles inconsidérées et certaines attitudes profondément regrettables.
(…) Nous sachant d’accord avec les sentiments de la masse presque unanime du peuple belge, nous gardons à notre Roi notre respect, notre fidélité et notre confiance (…) Nous invitons instamment les fidèles à recommander sans cesse à Dieu, dans leurs prières et leurs communions, la cause du Roi en même temps que le salut de la patrie. Nous voudrions que tous les Belges, conscients de la gravité de l’heure présente, demeurent unis et solidaires autour du Roi, personnification suprême de la patrie en danger. »
Après-midi : A la légation de Belgique à Berne, entrevue entre Louis Frédéricq, Chef de Cabinet du Roi, accompagné de son aide de camp, le colonel van Caubergh, et le Comte Louis d’Ursel, ministre de Belgique en Suisse, accompagné du Vicomte Berryer, conseiller à l’ambassade de Belgique à Paris. Les émissaires du Roi remettent à Berryer la consultation de Devèze, Pholien et Hayoit de Thermicourt, en confirmant que le Roi a l’intention de s’y conformer scrupuleusement. Le compte-rendu de Berryer précise que « le Roi reconnaissait la légalité du Gouvernement et était moralement à ses côtés contre l’envahisseur. » Berryer part aussitôt pour la France afin d’informer le Gouvernement.
3 juin
Entrevue entre le Roi et le Ministre d’Etat catholique Paul Tschoffen. Le Roi confirme la position qu’il a décrite dans son mémorandum du 1er juin. Il précise en plus que lorsqu’il a affirmé dans sa proclamation du 28 mai qu’il fallait se « remettre au travail » ; il entendait par là les travaux propres à la survie du peuple belge, et qu’il faudra bien tenir compte dans chaque espèce particulière de la mesure dans laquelle l’occupant pourrait en tirer profit.
4 juin
Matinée – Hitler fait savoir au Roi Léopold qu’il « accueille avec joie l’acceptation de principe » d’une rencontre mais qu’il « estime l’incognito impossible ». Il diffère donc l’entretien jusqu’à la « conclusion des événements militaires. »
Après-midi - Discours de Churchill à la Chambre des Communes, annonçant la réussite de l’opération « Dynamo ». Reportant la faute de la défaite dans le Nord sur le Roi Léopold, Churchill déclare :
« Soudainement, sans consultation préalable, sans le moindre avertissement, sans l’accord de ses ministres et de sa propre initiative, il a envoyé un émissaire au commandement allemand, il a capitulé et mis en péril tout notre flanc et nos moyens de retraite. J’ai demandé à la Chambre il y a une semaine de suspendre son jugement parce que les faits n’étaient pas clairement établis, mais j’estime qu’il n’y a à l’heure actuelle plus aucune raison qui nous empêche de formuler notre propre opinion sur ce pitoyable épisode. La capitulation de l’armée belge a forcé les Britanniques à couvrir leur flanc jusqu’à la mer, en un temps minimum et sur une longueur de plus de 50 kilomètres. Sans cette manœuvre, nous nous retrouvions coupés et nous aurions partagé le sort auquel le roi Léopold a condamné la plus belle armée jamais constituée par son pays. Notre flanc se trouvant ainsi à découvert, (…) le contact entre les Britanniques et deux des trois corps de la première armée française se trouvant encore plus loin de la côte que nous a fatalement été rompu, menaçant de nombreuses troupes alliées de ne plus pouvoir atteindre la mer.
(…) Si ce dirigeant et son gouvernement ne s’étaient pas eux-mêmes dissociés des Alliés qui avaient sauvé leur pays de l’anéantissement au cours de la Grande Guerre, s’ils n’avaient pas cherché refuge dans ce qui s’avéra une neutralité fatale, les armées françaises et britanniques auraient pu dès le début sauver non seulement la Belgique, mais peut-être la Pologne. »
8 juin
Allocution du Premier Ministre Pierlot à la radio française. Le Premier Ministre rappelle que le Roi se trouve dans l’impossibilité de régner et que le Gouvernement exerce seul le pouvoir exécutif. Il ajoute : « Au nom de mes compatriotes, accueillis au foyer de la France, je veux exprimer notre profonde gratitude (…) pour le réconfort, fait de large compréhension et de fraternité, prodigué à nos réfugiés. »
10 juin
Conseil des Ministres à Poitiers. Le Gouvernement prend connaissance des documents que Berryer a ramenés de Berne. Il apprend avec surprise que le Roi n’a pris aucune initiative politique. Pierlot s’en réjouit, tout en constatant que le Roi « avait complètement changé d’opinion entre le moment où ses ministres l’avaient quitté et celui où il se trouva au pouvoir de l’ennemi. » Les ministres apprennent aussi que le Cardinal Van Roey les a désavouées et a pris le parti du Roi. De plus, l’opinion publique en Belgique semble largement en faveur du Roi. Malgré ces faits nouveaux, le Gouvernement ne juge pas opportun de prendre position à leur sujet à travers une déclaration publique. Le Premier Ministre confie au chargé d’affaires de Grande-Bretagne qu’il préfère « laisser la question constitutionnelle en suspens et consacrer toute notre énergie à la poursuite de la guerre. »
12 juin
Devant l’avance allemande, la famille Baels quitte Poitiers pour Anglet, près de Biarritz.
14 juin
Au Conseil des Ministres, entretemps réfugié à Bordeaux, Paul-Henri Spaak lit une note recommandant au gouvernement de quitter la France pour Londres, où il risquait de se trouver paralysé par la débâcle. Le départ est décidé en principe.
15 juin
Premiers préparatifs du départ vers Londres. Spaak sollicite des moyens de transport aumrès du chargé d’affaires britannique. Dans les instructions envoyés à l’ambassadeur de Belgique à Londres, le Baron Cartier de Marchiennes, le gouvernement demande « si possible », d’évaluer avec les Britanniques la possibilité d’évacuer vers l’Angleterre « des formations militaires utiles pour poursuivre la lutte ».
Le général Wibier, sollicité par les Français pour mettre des troupes à leur disposition pour se défendre contre les incursions italiennes, se voit opposé un refus formel de la part du Ministre de la Défense Nationale, le général Denis. Denis invoque notamment le fait que la Belgique n’est pas en état de guerre avec l’Italie.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
patzekiller



Inscrit le: 17 Oct 2006
Messages: 3940
Localisation: I'am back

MessagePosté le: Lun Nov 13, 2006 07:44    Sujet du message: Répondre en citant

on comprend mieux pourquoi les troupes belges devront attendre 41-42 pour avoir leur equipement....
_________________
www.strategikon.info
www.frogofwar.org
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8938
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Lun Nov 13, 2006 07:50    Sujet du message: Répondre en citant

Chapeau bas, Votre Sainteté.

Une question pour mes propres investigations sur la campagne d'Afrique Orientale en 1940 : à partir de quand la Force Publique est-elle disponible ?
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
ladc51



Inscrit le: 17 Oct 2006
Messages: 1263
Localisation: Paris

MessagePosté le: Lun Nov 13, 2006 09:25    Sujet du message: Répondre en citant

Si ça peut servir à quelque chose...

En cherchant des informations sur le même sujet, et avec un peu d'extrapolation, j'étais arrivé à la conclusion suivante.

Situation, dans mon scénario alternatif, à fin juin 1940, des pilotes et équipages belges réfugiés en France :

- 15 pilotes de chasse opérationnels (formés sur CR42, Gladiators et Huricanes) : compter un à deux mois de formation pour les transformer sur des appareils français
- 13 pilotes de chasse opérationnels et formés sur appareils français (formés en juin 40 sur D.520 et MB.152)
- 24 pilotes de bombardement et 72 navigants (soit 24 équipages) en cours de transformation sur LeO.451 : si leur entraînement se poursuit en AFN, ils seront opérationnels avant la fin juillet
- 20 pilotes de chasse en cours (ou en attente) de formation (niveau EPP)
- 25 pilotes de bombardement et 12 navigants en cours (ou en attente) de formation (niveau EAP)

Note : je vous rappelle le cursus de formation standard français (d'abord EEP, puis EAP, puis EPP et enfin Centre d'instruction par spécialité - CIC / CIB / CIR).
_________________
Laurent
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
dak69



Inscrit le: 24 Oct 2006
Messages: 345
Localisation: lyon

MessagePosté le: Lun Nov 13, 2006 09:33    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour

Au sujet des aviateurs belges réfugiés en France

Si mes souvenirs sont bons, étaient transférées en France (mai 1940) les
écoles de pilotage, une grande partie de l'état-major des forces aériennes belges, ainsi que "tout ce qui a pu être sauvé" des unités (Il y a même
eu des Fiat CR42 qui sont arrivés dans le sud-ouest). Ceci laisse la porte ouverte pour un effectif assez important de navigants belges opérationnels plus ou moins rapidement, ainsi que pour des "noms" pris dans la hiérarchie.

Bien amicalement
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Fantasque



Inscrit le: 20 Oct 2006
Messages: 1336
Localisation: Paris

MessagePosté le: Lun Nov 13, 2006 09:38    Sujet du message: Buffalo et Wildcat Répondre en citant

Chers amis,

Sa Sainteté a eu la bonté de nous éclairer.
Très humblement, ma modeste personne se permet de vous donner quelques info complémentaires sur le Buffalo Belges.

Je suis allé vérifier en ce qui concerne les Brewster “ Buffalo ”.
L’USN a bien commandé des F2A-1 dont le premier a été livré en juillet 1939. Mais, le principal de la commande a été annulé en Août car l’USN souhaitait faire équiper ses avions du Wright R-1820-40, qui était sensiblement plus puissant à basse altitude que le 1820-34. Avec ce moteur l’avion devient le F2A-2.

La commande finlandaise correspond aux F2A-1 dont l’USN ne voulait plus. Ces avions ont été motorisés par des 1820-G5 sous le nom de Brewster B-239. Les 44 avions livrés correspondent au contrat de l’USN moins 11 avions déjà livrés mais plus le prototype du F2A-2 remis au standard B-239. Les crosses d’appontage étaient démontées.
Les 11 F2A-1 construits seront mis au standard F2A-2 et livrés à nouveau à l’USN en décembre 1939 et seront versés à la VF3.

Brewster, en même temps qu’il construit les F2A-2 pour l’USN et l’USMC propose à l’export de B-339 qui est le même avion, moins la crosse et les crochets de catapulte.
Les 40 B-339B belges sont commandés en décembre 1939 et construits relativement rapidement car ils sont complètement interchangeables avec les F2A-2 avec lesquels ils se chevauchent sur la chaîne de production. En fait, le remontage des crosses et crochets semble avoir été une opération très facile car, pour accélérer la livraison des avions belges des F2A-2 se voient retirer ces équipements qui sont immédiatement transférés sur des B-339B qui les suivent sur les chaînes….

Voici l’état des productions non compris les avions britanniques, hollandais et les F2A-3.

USN F2A-1 11 juin-décembre 1939 (avec modif en A-2)
Finlande 44 + 4 rechange Decembre 39 – février 40 (ex F2A-1)
Belgique 40 + 8 rechange Avril-Juillet 40
USN F2A-2 43 + 8 rechange Août-Novembre 40.

Pour les avions Belges, on a la situation suivante :

Le prototype arrive à Bordeaux-Merignac le 28 mai 1940. Il y sera historiquement capturé par les allemands et versé aux Finlandais.
On supposera que dans la FTL il a été incendié début juillet à Bordeaux.

6 avions sont embarqués sur le Béarn au 16 juin 1940. Ils sont dé-navalisés.
On supposera que dans la FTL ils sont livrés par le Bearn à Casablanca vers le 23 juin avec les SBC-4, H-75A-4 et Stinson Sentinel. Ces avions dé-navalisés serviront à l’entraînement.

Il reste donc 33 avions + 8 autres servant de stock de pièces de rechange. Ils peuvent être re-navalisés tr ès rapidement soit par Brewster soir par mes dépôts de l’USN. Le Béarn pouvant être de retour à Halifax vers le 2-3 juillet, il peut embarquer sans doute entre 15 et 18 avions, qui seront bien sur au standard F2A-2. Ces avions seront débarqués à Casablanca vers le 11 ou le 12 juillet (avec sans doute d’autres appareils).
Le reliquat de la commande Belge devrait pouvoir être livré à Casa fin juillet ou début août.
La formation d’une flotille sur F2A-2 ne pose pas de problème pour début août, compte tenu de la présence au Maroc des 6 avions dé-navalisés qui serviront d’appareils de conversion operationnelle pour les pilotes de l’Aéronavale.
Brewster se sera peut être fait payer un petit supplément pour un remontage des crosses et crochets…Tout se paye en ce bas monde….


Par ailleurs, la Marine Nationale avait eu le nez fin en commandant à Grumman dès l’été 1939 81 G36A soit des F4F-3 (à ailes non-repliables). Le premier vola à Bethpage le 11 mai 1940. Ces avions ont été historiquement récupérés par la RN, qui dut cependant les modifier (radio, equipements, manette des gaz…). Ceci entraîna une mise en service fin 1940. Sans ces modifications, les premiers G36A devraient avoir pu être livrés fin septembre à Casablanca…

Amitiés

F
_________________
Fantasque
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13716
Localisation: Paris

MessagePosté le: Lun Nov 13, 2006 14:47    Sujet du message: Répondre en citant

Grâces vous soient rendues, Très Saint-Père !

Ce document inestimable sera sur le site sous peu. Nous attendrons la suite avec fébrilité et confiance.

Cela dit, Y AURAIT-IL QUELQU'UN pour faire un résumé de ce dossier et "l'exporter" en anglais chez nos amis du NFB ?

Amitiés
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8938
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Lun Nov 13, 2006 15:18    Sujet du message: Répondre en citant

Casus, je pense qu'il faudrait temporiser un peu et faire un bilan de tous les alliés mineures. Idem pour les opérations en Mer Rouge et en Méditerranée en 40.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13716
Localisation: Paris

MessagePosté le: Lun Nov 13, 2006 16:41    Sujet du message: Répondre en citant

Tu as raison, mais il n'est pas trop tôt pour rechercher un volontaire pour s'en occuper ! Twisted Evil
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Fantasque



Inscrit le: 20 Oct 2006
Messages: 1336
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mar Nov 14, 2006 09:37    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques infos supplémentaires:

Le chef des pilotes américains qui ont livrés les SBC-4 à Halifax pour qu'ils soient embarqués sur le Bearn, donne les chiffres suivants pour les avions à bord de ce bateau:

5 (et non 6) Buffalo
21 H75A-4
25 Stinson (en caisses)
44 SBC-4 complètement navalisés (ils ont été prélevés sur les dépots de l'USN).

50 SBC-4 ont été livrés, correspondant à une commande française, mais les avions n'étant pas encore prêts, Roosevelt a ordonné à l'USN de livrer ses propres avions.
1 a été accidenté dans le transfert.
44 embarqués sur le Bearn
5 sont restés à Halifax et ont été livrés en GB en août 40 et appelés "Cleveland".

Amitiés
F
_________________
Fantasque
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8938
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Mer Nov 15, 2006 16:44    Sujet du message: Répondre en citant

Je repose ma question, car je me demande si elle n'est pas passée inaperçue aux yeux de sa Sainteté qui du haut de sa grandeur ne doit pas voir mon humble personne Wink

La Force Publique belge va en OTL au Soudan pour aider les Anglais à chasser les Italiens. Si je ne me trompe pas, les Belges mettent un premier bataillon à disposition fin 1940, puis toute une brigade en 1941. Puis il y aura l'Egypte. Le calendrier de la FTL étant en avance, dans quelle mesure la Force Publique pourra être mobilisée plus tôt ? Peut-on considérer que la poursuite du combat au niveau français va inciter à mobiliser le Congo belge plus rapidement ? C'est jouable ?
Pour l'OdB, je compte :
- 2 brigades (la 3ème qui va en Afrique de l'Est et la 1ère qui reste en Afrique centrale)
- des AAMGs
- des canons de 75mm Krupp
- des canons de 47mm Nordenfeldt (1ère GM)
- les Anglais auraient fourni des 40mm Bofors (mais quand ?)
- des scout-cars M3A1 White (compagnie blindée du détachement mécanisé de la 1ère brigade)

Quelqu'un a un OdB plus précis ?
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> Suivi de la chrono Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, ... 14, 15, 16  Suivante
Page 2 sur 16

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com