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Pas de crise en octobre 1929 ?
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Colonel Gaunt



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MessagePosté le: Jeu Mar 17, 2016 10:15    Sujet du message: Répondre en citant

Francois Delpla a écrit:

En particulier, l'idée qu'un enrôlement massif de chômeurs dans la SA était une condition sine qua non pour que Hitler parvienne au pouvoir mésestime sa souplesse, sa capacité comme sa rapidité d'adaptation.

Je n'ai jamais parlé d’enrôlement massif. Simplement du constat historique que fut le DAP puis le NSDAP, à savoir un parti s'adressant idéologiquement aux couches les plus basses de la société allemande sous Weimar. Et que les ouvriers furent ciblés pour être recrutés et détournés de l'idéologie communiste. Qu'une forte mouvance au sein du NSDAP était contre tout rapprochement avec les "milieux"bourgeois" et souhaitait la révolution sociale.
Si Hitler a pris l'ascendance sur l'aile gauche du parti et a en partie marginalisé ses leaders comme les frères Strasser et Rohm et que certains membres de ce courant comme Goebbel ont retourné leur veste, avec une prise de pouvoir plus tardive, il n'y aura pas d'épuration radicale que l'on connait. Je ne dis pas que le recentrage idéologique n'aura pas lieu, mais cela pourrait causer une fracture voire même une scission du mouvement.
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Francois Delpla



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MessagePosté le: Jeu Mar 17, 2016 17:12    Sujet du message: Répondre en citant

A mon avis cette aile gauche est d'abord et avant tout un mythe. Hitler ne domine-t-il pas Gregor Strasser de la tête et des épaules, en lui volant Goebbels au passage, depuis 1926 ?

Si elle n'est pas entièrement un mythe, c'est en raison du procédé favori de tromperie de Hitler : faire croire qu'il hésite, tiraillé qu'il serait entre des clans rivaux et idéologiquement disparates. Il laisse donc une certaine bride sur le cou à Strasser, Feder et Otto Wagener (plus qu'à Goebbels) pour jouer "socialiste", tandis que Göring rassure discrètement la bourgeoisie et recrute Schacht.

A la veille de la guerre, ce seront les anglophiles de Göring contre les russophiles de Ribbentrop. Pendant la guerre, les durs qui veulent se battre jusqu'au bout sur deux fronts et les mous qui recherchent l'oreille de l'Occident contre les Soviétiques. Etc., etc.
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dado



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MessagePosté le: Jeu Mar 17, 2016 17:42    Sujet du message: Répondre en citant

La question de inéluctabilité de la crise de 29 n'est pas un tabou pour moi, simplement, je me demande à quel moment tu ferais remonter ton POD, et quel serait-il, pour que la crise de 29 ne soit pas juste reportée de quelques semaines/ mois? A quel moment selon vous, la bulle financière qui aboutit à 29 devient-elle impossible à résorber sans crise?
Pas de Hoover, et un "New Deal" anticipé (qui ne porterait évidemment pas ce nom, vu qu'il n'y a pas de crise) peut être; quel président pourrait être élu à la place de Hoover (ou d'un de ses prédécesseurs) pour éviter la crise de 29?
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Colonel Gaunt



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MessagePosté le: Jeu Mar 17, 2016 17:44    Sujet du message: Répondre en citant

Francois Delpla a écrit:
A mon avis cette aile gauche est d'abord et avant tout un mythe. Hitler ne domine-t-il pas Gregor Strasser de la tête et des épaules, en lui volant Goebbels au passage, depuis 1926 ?

Si elle n'est pas entièrement un mythe, c'est en raison du procédé favori de tromperie de Hitler : faire croire qu'il hésite, tiraillé qu'il serait entre des clans rivaux et idéologiquement disparates. Il laisse donc une certaine bride sur le cou à Strasser, Feder et Otto Wagener (plus qu'à Goebbels) pour jouer "socialiste", tandis que Göring rassure discrètement la bourgeoisie et recrute Schacht.

A la veille de la guerre, ce seront les anglophiles de Göring contre les russophiles de Ribbentrop. Pendant la guerre, les durs qui veulent se battre jusqu'au bout sur deux fronts et les mous qui recherchent l'oreille de l'Occident contre les Soviétiques. Etc., etc.


Goebbels... Fait partie d'une coterie d'arrivistes qui change d'idéologie comme de chemise.

Sans crise de 29, et une prise de pouvoir plus tardive, on est dans l'expectative. Hitler est obligé de consolider sa base sur le discours révolutionnaire pour maintenir ses effectifs aussi longtemps que possible et faire le grand écart pour séduire les hautes-sphères.
Malheureusement avec l’embellie économique cela renforce aussi le poids du SPD et du DNVP.
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Francois Delpla



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MessagePosté le: Jeu Mar 17, 2016 18:09    Sujet du message: Répondre en citant

En uchronie, ne faut-il pas d'abord et avant tout secouer ses habitudes de pensée ?

Ainsi en OTL Hitler apparaît comme un grand ennemi de la social-démocratie, pour un chapelet de raisons qui s'emboîtent au long de sa carrière : elle se réclame du Juif Marx, elle est entrée en guerre à reculons en 1914, elle a signé le traité de Versailles, gouverné sous Weimar, refusé les pleins pouvoirs le 23 mars 1933, etc.

Mais en fait, dans les "propos" de 1941-42, il se montre d'une étonnante indulgence, lui sachant gré d'avoir détrôné l'aristocratie en 1918, évité la révolution, etc. Quant à Versailles, c'était surtout le Zentrum catholique ! Ce qui nous autorise à penser que dans la prospérité des années 30 il aurait joué sur un clavier politique beaucoup plus étendu que dans le mouchoir de poche de 1932, où il ne visait, avec plein succès, qu'une hégémonie sur la droite pour parvenir à la chancellerie.
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Imberator



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MessagePosté le: Jeu Mar 17, 2016 18:17    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Ce que semble démontrer, à ma connaissance, les études historiques, et la FTL en est une illustration, c'est que la réussite d'Hitler doit plus à la faiblesse de ses opposants qu'à une mécanique implacable.

Précisément.


Or, sans crise de 29, les grands partis démocratiques ne seront vraisemblablement pas dépassés et donc fragilisés par des rivaux extrêmes dangereusement renforcés, eux, par les armées de mécontentements créés par la crise.

Le régime lui-même ne subira pas l'affaiblissement que nous lui avons connu OTL où, conservateurs, milieux d'affaires et militaires, redoutant une prise de contrôle de la nation par les communistes (ou cherchant à imposer leurs vues grâce à ce prétexte), via la rue ou les urnes, ont œuvré à son émasculation et ont favorisé l'émergence d'un parti nazi prompt à endiguer le péril rouge (présumé ou réel).


Donc sans crise, pas de déstabilisation de la République de Weimar ni de désarroi des partis démocratiques et pas de "panique" du patronat allemand devant une possible révolution communiste.

Et sans tout ça et sans disposer d'une masse colossale de mécontents générés par la crise, pas d'ascension irrésistible du NSDAP.


Citation:
Si Hitler a pris l'ascendance sur l'aile gauche du parti et a en partie marginalisé ses leaders comme les frères Strasser et Rohm et que certains membres de ce courant comme Goebbel ont retourné leur veste, avec une prise de pouvoir plus tardive, il n'y aura pas d'épuration radicale que l'on connait. Je ne dis pas que le recentrage idéologique n'aura pas lieu, mais cela pourrait causer une fracture voire même une scission du mouvement.

C'est là un risque majeur pour le parti que la crise lui a épargné OTL.


En effet le NSDAP s'est au départ appuyé sur le prolétariat désœuvré par le choc de 29. Mais cette stratégie ayant montré ses limites, c'est ensuite la classe des petits propriétaires terriens et la petite bourgeoisie que le parti s'est attaché à séduire en se posant en rempart contre le communisme, et ce n'est qu'ainsi qu'il s'est hissé au pouvoir.

Le recentrage idéologique date de ce moment là. À ce stade l'aile gauche du NSDAP ne s'y est pas opposé historiquement, croyant ou feignant de croire que, une fois le pouvoir conquis, la sensibilité "socialiste" du mouvement pourrait ensuite se matérialiser sans entrave. Au lieu de cela elle a eu droit aux Longs Couteaux...


Ici, sans les conséquences de 29, le parti va rapidement faire un modeste plein des voix des ouvriers qu'il est en position de séduire malgré l'euphorie économique, puis plafonnera. Après quoi, il n'aura pas l'opportunité d’espérer conquérir une petite bourgeoisie et une paysannerie trop prospères pour être déçues par un régime apte à garantir leur bien-être et trop assurées de leur statut pour redouter une hypothétique ici ascension des communistes (eux mêmes contenus par l’absence de chômage de masse).

Une stagnation durable des scores électoraux conséquents posera ouvertement la question du positionnement idéologique et effectivement pourrait provoquer un schisme ravageur.


Citation:
De deux choses l'une : si presque personne n'a posé la présente question, c'est soit qu'elle ne se pose pas, soit qu'elle relève d'un tabou qui a bloqué la recherche pendant, maintenant, près d'un siècle.

Tabou probablement pas.

C'est surtout qu'il existe des dynamismes historiques lourds difficilement contournables qui font que la plus part des gens ne considèrent pas cette éventualité comme crédible.


Ainsi, la situation de l'armée française en mai 40 ne lui laisse pas vraiment espérer un triomphe rapide sur la Wehrmacht. Si la Débâcle n'était pas absolument inévitable, on prouve ici qu'il eut été possible de poursuivre la guerre. D'autres diront que l'on aurait même pu, en tenant intelligemment la trouée des Ardennes, maintenir un front continu plus ou moins durablement.

Mais un retournement complet de la situation, difficile de le soutenir.


Pareillement, les conditions qui ont engendrés la crise de 29 étaient profondes, multiples, souvent insoupçonnées jusqu'à ce qu'il soit trop tard, et donc terriblement ardues à contrer préventivement (encore eut-il fallut que les personnes en charge aient fait pour le moins preuve de perspicacité).

Et puis une crise mondiale, fut elle initialement, en apparence du moins, originaire des seuls USA, ce n'est pas si aisé à contrecarrer. Ce n'est pas comme une armée que le commandant suprême peut déplacer à sa convenance (et là aussi ce n'est pas si évident), ni un gouvernement isolé qui se raidit sur une position claire et résolue de nature à réellement influer sur les évènements (même marginalement comme en FTL où, plus ou moins - Et là je vais me faire huer -, la guerre va se dérouler "grosso-modo" comme OTL avec la victoire finale des alliés).


Donc concevoir un monde sans crise de 29 du tout,... C'est beaucoup présumer.

Qu'elle soit plus ou moins violente, c'est envisageable, qu'elle survienne un peu plus tard ou plus tôt, éventuellement, qu'elle soit plus ou moins bien gérée par les différentes administrations nationales, à la limite.


Mais qu'elle n'existe tout simplement pas, cela semblera tout au moins douteux pour la grande majorité des gens.
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Imberator



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MessagePosté le: Jeu Mar 17, 2016 18:30    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Ce qui nous autorise à penser que dans la prospérité des années 30 il aurait joué sur un clavier politique beaucoup plus étendu que dans le mouchoir de poche de 1932, où il ne visait, avec plein succès, qu'une hégémonie sur la droite pour parvenir à la chancellerie.

On ne peut certes douter de l'opportunisme d'Hitler en matière politique.

Mais n'est-ce pas l'apanage de tout bon politicien que de savoir, par ci par là, rameuter alternativement à l'occasion à droite et à gauche ?


Par contre aussi pertinent et opportun qu'ait pu être l'attitude du Führer sans la crise, cela n'aurait probablement pas permis au NSDAP de devenir un parti majeur.


Pour faire un parallèle osé, et encore seulement sur l'impact et en aucun cas sur l'idéologie, imaginons ce que seraient les scores électoraux d'un Front National en situation de plein emploi :

5% probablement, 10% sans doute surtout après des attentats.


Pas de quoi en faire le premier parti du pays ou peu s'en faut, et d'en faire un parti de gouvernement tel qu'il semble possible aujourd'hui qu'il devienne.

Alors présumer d'une émergence décisive du NSDAP sans une des conditions essentielles, sinon la principale, qui lui ont OTL permis d'accéder au pouvoir, c'est réellement difficilement concevable, aussi intéressant que soit le débat.
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Dernière édition par Imberator le Ven Mar 18, 2016 07:06; édité 1 fois
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Francois Delpla



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MessagePosté le: Jeu Mar 17, 2016 18:56    Sujet du message: Répondre en citant

Les principales objections reposent sur la politique intérieure, alors que, pendant tout l'entre-deux-guerres, c'est surtout la situation internationale qui est déterminante. La révolution russe pose une question énorme, et le traité de Versailles itou. Les plus ou moins prospères années 20 n'ont pas été fichues d'accoucher d'un véritable apaisement, ou si fragile... Comment penser que les années 30 auraient fait mieux ? Et dans ce domaine Hitler est un incontestable spécialiste. Tous les partis politiques allemands sont contre le traité, lui seul ose en faire un cheval de bataille, et une mine d'arguments contre les gouvernements.

D'ailleurs, il sied de se demander pourquoi, en OTL, les puissances n'ont pas fait à Brüning, ou si peu, les concessions qui auraient sérieusement miné les chances de Hitler. Les explications traditionnelles (chaque pays joue perso, personne n'a lu Mein Kampf, Stresemann et Briand meurent trop tôt...) sont un peu courtes. Il me semble qu'il faut déjà ici faire intervenir l'habileté de Hitler. Il se présente comme tiraillé dans un parti divisé (message précédent) mais aussi comme un bouffon vociférant qui, pour gouverner, aura grand besoin des compétences de la droite traditionnelle, ou cédera la place au bout de quelques mois. On croit volontiers que la droite allemande, Zentrum compris, demande des concessions en maniant Hitler comme un épouvantail, et c'est en grande partie pour cela qu'on les refuse. On a lu Mein Kampf... et on en a souri. On le voit comme un pâle imitateur de Mussolini. On est loin d'imaginer qu'il est cent fois plus malin, et dangereux.

Tout le monde voit en lui, avec sa complicité active, le peintre en bâtiment qu'il n'a jamais été. Personne ne voit le metteur en scène wagnérien qu'il est, et qui va inaugurer son spectacle par l'incendie du Reichstag.
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bonatti



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MessagePosté le: Jeu Mar 17, 2016 19:14    Sujet du message: pas de crise en octobre 1929 Répondre en citant

il reste une question ; pourquoi alors qu il existait une collection de groupuscules allant de l extreme droite a l extreme gauche c est ce groupe qu i s est dévelloppé certains on dit que c est grace a son action dans le devellopement des soupes populaires mais qui a financé?? pas ce groupuscule qui n en avait pas les moyens alors certains patrons ??? peut étre mais pourquoi le soutenir ce groupe a l idéologie fumeuse et nauséabonde

Hitler y était rentré comme infilté par des services de l armée comme d autres d ailleurs donc un groupe surveillé .... manipulé , peut etre , mais par qui et pour quoi??
je crois que comme nous le voyons en FTL que c est la rencontre entre un personnage et l HISTOIRE qui l a permis
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Francois Delpla



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MessagePosté le: Jeu Mar 17, 2016 19:25    Sujet du message: Répondre en citant

j'oubliais : la correction de trajectoire de Hitler, qui cesse de viser prioritairement l'électorat ouvrier pour draguer la paysannerie et des couches moyennes de tout acabit, date non de 1930 ou 31, mais de 1927. Ce sont ses fruits qui sont récoltés dès le 14 septembre 1930 (alors que le chômage est encore assez faible). Belle preuve de souplesse et d'efficacité.
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Imberator



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MessagePosté le: Jeu Mar 17, 2016 19:28    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Les principales objections reposent sur la politique intérieure, alors que, pendant tout l'entre-deux-guerres, c'est surtout la situation internationale qui est déterminante. La révolution russe pose une question énorme, et le traité de Versailles itou. Les plus ou moins prospères années 20 n'ont pas été fichues d'accoucher d'un véritable apaisement, ou si fragile... Comment penser que les années 30 auraient fait mieux ?

Certes, mais en fait cela n'en renforce que d'avantage mes arguments.

Dans les années 20, tant que la prospérité était là, les questions internationales, sans s'en désintéresser complètement, le peuple allemand s'en accommode tant que son niveau de vie continue à progresser.


Ce ne sera qu'une fois les ravages de 29 encaissés que la population allemande accordera plus d'attention à un Hitler qui a l'intelligence de lier les malheurs économiques que le pays endure dans les années 30 à l'étau qui "l'opprime" depuis Versailles.

Et c'est le seul qui semble prêt à affronter les Occidentaux pour obtenir un traitement meilleur de la nation avec les risques induits.


Bref, tant que leurs ventres étaient pleins, les Allemands n'auraient en aucun cas soutenu une politique susceptible de les entrainer dans une nouvelle guerre.

Puis une fois affamés,... ils se sont montrés, sinon clairement bellicistes, du moins plus réceptifs aux propositions de Hitler audacieuses et donc dangereuses pour la paix.


Citation:
D'ailleurs, il sied de se demander pourquoi, en OTL, les puissances n'ont pas fait à Brüning, ou si peu, les concessions qui auraient sérieusement miné les chances de Hitler.

Justement, il était d'autant plus facile pour les alliés de déconsidérer Brüning que l'Allemagne sous son gouvernement était ruinée.

Mais s'il avait été à la tête d'un Reich riche et prospère, il eut probablement été mieux traité par les puissances occidentales et aurait pu obtenir éventuellement quelques aménagements des traités propres à redorer quelques peu son prestige en tant que leader auprès de son électorat.


Citation:
La révolution russe pose une question énorme,...

Mais c'est précisément la crise qui l'exacerbera vu que, jusque là, la question n'aura rien eu de crucial au point que l'élite du pays lui eut immédiatement rechercher une solution radicale.
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Colonel Gaunt



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MessagePosté le: Ven Mar 18, 2016 00:24    Sujet du message: Répondre en citant

Sur le principe d'une crise économique plus tardive, donc pas de déflation Brüning ni de front de Harzburg, ni d'élection parlementaire en 1930 suite à la dissolution du parlement ni de NSDAP 2ème force parlementaire donc pas besoin de leur accord pour renouveler tacitement le mandat d'Hinderburg. Hindenburg pour son second mandat, rien ne dit qu'il n'en profiterait pas pour renouveler la flamme royaliste si l'embellie économique se poursuit.

Cela en fait qu'en même des éléments capitaux ou non qui ont fortement joué pour l'arrivé au pouvoir du moustachu atteint du complexe messianique OTL et qui ne sont pas présent dans ce POD

Dans un exercice de style, dans ce POD qu'aurait-été la propagande nazie pour recruter des adhérents ? Sur quel mécontentement majeur la partition se serait jouée ?
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Francois Delpla



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MessagePosté le: Ven Mar 18, 2016 06:52    Sujet du message: Répondre en citant

Colonel Gaunt a écrit:
Sur le principe d'une crise économique plus tardive, donc pas de déflation Brüning ni de front de Harzburg, ni d'élection parlementaire en 1930 suite à la dissolution du parlement ni de NSDAP 2ème force parlementaire donc pas besoin de leur accord pour renouveler tacitement le mandat d'Hindenburg.


Je t'arrête tout de suite : sans crise, le fait que la droite présente un homme de 85 ans pour un mandat de 7 ans n'a aucune raison d'être.

Par ailleurs, si la dissolution de 1930 n'a pas lieu et que les élections législatives se déroulent à la date normale de mai 1932, dans la foulée de la présidentielle, on se retrouve avec une majorité socialo-centriste de 1928, à dominante socialiste, en bout de course et des chances sérieuses d'alternance.

Hitler peut se rendre indispensable à la droite, dans l'un et l'autre scrutin et, sauf leur respect, il est plus habile que nos trois Le Pen, même en additionnant leurs maigres talents. Il développe en OTL une capacité aiguë de collusion sans engagement avec les quatre vedettes non nazies du côté droit de l'échiquier, Hindenburg, Brüning, Papen et Schleicher. Crise ou pas, ces qualités existent et font déjà de lui, en 1932, une sorte d'arbitre des élégances.
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Imberator



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MessagePosté le: Ven Mar 18, 2016 08:14    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Hitler peut se rendre indispensable à la droite, dans l'un et l'autre scrutin et, sauf leur respect, il est plus habile que nos trois Le Pen, même en additionnant leurs maigres talents. Il développe en OTL une capacité aiguë de collusion sans engagement avec les quatre vedettes non nazies du côté droit de l'échiquier, Hindenburg, Brüning, Papen et Schleicher. Crise ou pas, ces qualités existent et font déjà de lui, en 1932, une sorte d'arbitre des élégances.

De la même façon qu'il est intellectuellement discutable de considérer comme absolument inévitables des évènements tels que la crise de 29, il est tout aussi imprudent de surestimer outre mesure les talents de tel ou tel personnage historique, fut-ce un Hitler, quand leur destin s'est surtout nourri de circonstances favorables à la réalisation de leur desseins.


Alors soit, reconnaissons évidemment de bonne grâce au professeur Delpla sa qualité d'expert de l'histoire de l'Allemagne de l'entre deux guerre.

Gardons nous cependant de faire du Führer, sans lui dénier le génie politique qui fut le sien, le superman politicien de l'époque que l'on s'imagine avoir été, apte à conquérir le pouvoir même sans disposer du renfort opportun d'une crise dévastatrice au point d'en ébranler toute la civilisation occidentale.

(Il y a quelque chose de mythique dans cette conception communément répandue dans "l'inconscient collectif" d'un Hitler incapable de fauter ou presque dans son rôle de chef de parti. Un peu à l'image de ce qui est de la perception erronée de la plus part des gens à propos d'une Wehrmacht technologiquement très en avance en 39-40 sur ses adversaires et entièrement mécanisée dès cette période.)


Et ne perdons pas de vue que le jugement de Hitler n'était pas infaillible loin s'en faut, il le prouvera mainte fois pendant la guerre.


Alors admettons qu'il fasse montre, faute de crise, de trésors d'ingéniosité politique (encore que difficile d'imaginer lesquels) pour maintenir le NSDAP non seulement uni, mais à flot et même propre finalement à devenir un parti de premier plan, disons autour ou un peu au delà des 20% des votes.

Cela en fera un partenaire quasiment incontournable pour toute coalition de droite à l'évidence.


Mais cela lui permettra-il de dominer durablement de telles combinaisons politiques ?


En l'absence de crise et avec ou sans incendie du Reichstag, pourra-t'il obtenir les pleins pouvoirs ? D'autant que, nous l'avons vu, en l'absence de grande dépression, sa prospérité maintenue assure à la République de Weimar une stabilité bien meilleure que celle qui fut la sienne OTL. De même simultanément la collusion d’intérêts entre paysannerie, petite et grande bourgeoisie en faveur d'un changement politique radical destiné à écarter le risque d'une révolution communiste, n'a pas lieu d'être sans crise, ou en tout cas les préoccupations de ces composantes de la société allemande ne peuvent avoir le caractère urgent qui fut le leur historiquement à cette époque.

Les autres partis de droite coalisés concèderaient-ils au chancelier du Reich un blanc-seing susceptible de causer leur perte à terme alors que la situation du pays n'a rien de critique et qu'eux-mêmes ne devraient très vraisemblablement pas se porter aussi mal que ce qu'ils le furent OTL ?

La Reichswehr, bien contente bien sûr de se voir accorder crédits et coudées franche par Hitler, acceptera-t'elle de laisser ce dernier accaparer le pouvoir et se montrer aussi aventureux qu'OTL sur la scène internationale alors que la situation économique et sociale de la nation n'est pas compromise et que le parti nazi n'a certainement pas le poids écrasant que nous lui avons connu dans la réalité (+ ou - 40% des voix) ? Ou préfèrera-t'elle provoquer la dissolution provisoire des coalitions de droite où le parti nazi se ferait par trop hégémonique, pour en constituer de nouvelles, si besoin recentrées, où le NSDAP se verrait bridé voire momentanément écarté, cela afin que l'armée puisse continuer de contrôler tout ce petit monde depuis les coulisses ?

Et sans crise, qui pour présider le Reich en avril 32 ? Quelqu'un d'aussi affaiblit et donc manœuvrable qu'un Hindenburg vieillissant ? Ou un président déterminé et taillé pour pleinement remplir ses fonctions, quitte, si nécessaire, à s'opposer à un chancelier Hitler un peu trop empressé de déborder de ses propres prérogatives ?


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Francois Delpla



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MessagePosté le: Ven Mar 18, 2016 08:46    Sujet du message: Répondre en citant

Imberator a écrit:


Et ne perdons pas de vue que le jugement de Hitler n'était pas infaillible loin s'en faut, il le prouvera mainte fois pendant la guerre.



coup défendu !

sa seule faute s'appelle Churchill et toutes ses "erreurs", intégralement postérieures au 10 mai 40, procèdent de coups de boutoir désespérés pour le faire tomber au plus tôt.
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