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1940 - La France continue la guerre
 
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La course à la bombe
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Martel



Inscrit le: 17 Aoû 2007
Messages: 262
Localisation: Paris, France

MessagePosté le: Sam Sep 01, 2007 22:51    Sujet du message: 1ère synthèse de la réunion de Toulouse Répondre en citant

Bonsoir,

Suite a toutes les remarques faites, voici une première compilation de la réunion de Toulouse. Bonne lecture et merci pour les remarques et commentaires. Les parties ajoutées ou modifiées sont en bleu.

Toulouse – Hôtel de France (1) Le 20 Juin 1940 21 h 00 (1/3)
Quatre personnes entrent dans le bureau du Ministre de la Guerre. Assis à sa table de travail, Charles de Gaulle relève la tête et se lève.

-Monsieur Le Ministre, je suis heureux de vous voir. Et, se tournant vers le couple se tenant derrière le Ministre de l’Armement, il précise : « Madame, Monsieur, je suis heureux de vous rencontrer enfin ». Le dernier membre du quattuor, en tenue militaire, rectifie la position et se voit signifier un sonore et énergique : « Repos Capitaine ».

-Je vous prie de bien vouloir prendre place. Monsieur Le Ministre vous avez souhaité organiser cette réunion et la présence de Monsieur de Margerie secrétaire d’état aux affaires étrangères qui représente ici le Président du Conseil. Je vous laisse la parole. (2)
Raoul Dautry se redresse, prend une profonde inspiration, et commençe son exposé de façon directe.
-Mon Général, que savez vous des programmes de recherche atomique en cours en France ? »
-J’ai eu connaissance du contenu des notes transmises au sécretariat de la défense nationale et ce que j’ai pu apprendre sur les magnifiques découvertes des Docteurs Joliot-Curie ici présents.

-Bien, je vais cependant faire un petit résumé de la situation et je leur passerai ensuite la parole sur les derniers développements scientifique. Le Capitaine Gallois (3) de son côté a préparé une synthèse des nos connaissances sur les programmes de recherches étrangers.
Le gouvernement va devoir prendre des décisions lourdes de conséquences sur l’avenir de notre recherche atomique et il est important que ces décisions soient basées sur les données les plus complètes possibles.

-Depuis la découverte de la radioactivité par Becquerel, Pierre et Marie Curie au début du siècle et la confirmation des travaux d’Albert Einstein dans les années 20 (4) , les scientifiques de tous les pays se sont livrés à une émulation pour percer les secrets de l’atome avec pour objectif la découverte des mécanismes qui régissent l’energie du soleil .
Les recherches depuis le début de la dernière décennie sont jalonnées de progrès permanents. On peut citer par exemple la découverte de la radioactivité artificielle en 1934 par les docteurs Curie, ou surtout en décembre 1938, la découverte de Otto Hahn et Fritz Strassman de l’institut Kaiser Willem du principe de la réaction en chaine. »

-Et ce principe coupe Frédéric Joliot Curie nous l’avons mis en œuvre et ce faisant pris une avance provisoire sur nos collègues allemands en février 1939. Et nous avons été plus loin. En effet avec nos collègues du Groupe de Paris (5) , nous avons pu mettre en évidence qu'une réaction en chaîne auto-entretenue est possible. Nos recherches ont donc montré qu'en théorie on pourrait créer un explosif extrêmement puissant, une bombe atomique…

-Et quel serait la puissance théorique d’une telle arme ? demande De Margerie

-Enorme, répond Irène Joliot Curie probablement l’équivalent de plusieurs milliers de tonnes de TNT… (6)
Oui, Monsieur de Margerie, de quoi raser une ville de bonne taille ou de changer le cours d’une bataille…ou d’une guerre compléte Charles de Gaulle.

Laissant Rolland de Margerie digérer lentement la nouvelle et ses nombreuses implications militaires et diplomatiques, Fredéric Joliot Curie continue la présentation.

-Dans notre équipe Francis Perrin a défini alors une masse critique (7) d'uranium comme la plus petite quantité nécessaire pour entretenir une réaction en chaîne.
Malheureusement, il a trouvé que l'uranium naturel ne peut pas faire l'objet d'une réaction en chaîne sans utiliser un modérateur ( 8 ) , pour ralentir les neutrons rapides émis par la fission. Notre groupe a découvert de façon théorique au début de cette année que l’eau lourde pouvait jouer ce rôle. Nous nous sommes alors rapprochés du Ministère de l’Armement pour obtenir autant d’eau lourde qu’il est possible.
-C’est là que nous sommes intervenus, reprend Raoul Dautry, la seule source en europe est l’usine de Vemork construite en Norvège par Norsk Hydro en 1934. Et lors des négociations pour le rachat de la totalité du stock de l’usine, nous avons découvert que les allemands avaient déjà offert d'acheter tout le stock d'eau lourde de Norvège.
Nous avons fait connaître au gouvernement norvégien l'importance militaire possible de l'eau lourde, et ce dernier a confie le stock entier (10) à un agent de nos services secrets, qui l’a fait passer en France via l'Angleterre juste avant l'invasion de la Norvège par les Allemands en avril. »

-« Et c’est vous capitaine qui en avez été chargé, je suppose , et l’affaire a du être chaude. »
-« Oui mon Général, mais pas tout seul. Tout ne s’est pas déroulé comme prévu, l’opposition nous attendait…et certains des notres ainsi des amis norvégiens n’ont pas eu autant de chance. »
-L’intérêt de l’Allemagne pour l’eau lourde ne peut signifier qu’une chose…
-Oui mon Général, Hitler veut sa bombe… (11)

Et la suite …



1- L’Hotel de France à Toulouse : « Depuis 1890, l'hôtel et sa belle façade sont parfaitement placés au coeur de Toulouse, près des magasins, des théâtres, des cinémas, des restaurants et des cafés. L’Hôtel de France est un hôtel de charme avec un décor évocateur du XIXe siècle. La place du Capitole se trouve seulement à 5 minutes de marche de l'hôtel. L'entrée avant est à 50 mètres de la belle place Wilson ». Guide Michelin edition 1939
2-Le « Je vous laisse la parole » était un classique du conseil des ministres de CdG
3-Personnage fictif qui porte le nom du général français Pierre Marie Gallois (AdA) artisan de la dissuasion nucléaire et géopoliticien
4-Le fameux E=MC², Cette équation permet d’affirmer qu’une masse d’un kilogramme de matière peut se transformer en 25 milliards de kilowatts.heures ! Une petite quantité de matière peut donc devenir une énorme quantité d’énergie… ce qui est le principe de la bombe atomique
5-Hans von Halban, Lew Kowarski et Francis Perrin
6-De fait l’estimation que j’attribue à Irène Joliot Curie (1800 T de TNT) est loin du compte. La première bombe atomique au plutonium « Gadget », du même type que celle utilisée sur Nagasaki « Fat Man » , représentait une force destructice équivalent à 21000 tonnes de tnt…
7-Masse critique : La masse critique d'un matériau fissile est la quantité de ce matériau nécessaire au déclenchement d'une réaction nucléaire en chaîne de fission nucléaire
8-le modérateur est l'élément qui ralentit la vitesse des neutrons, permettant ainsi une réaction nucléaire en chaîne efficace
9-165 «quarts», soit 187,5 litres
10-Authentique !
11-La réalité est en fait plus complexe, mais n’anticipons pas



Toulouse – Hôtel de France (12) Le 20 Juin 1940 21 h 30 (2/3)
Un silence pesant s’installe, rompu quelques instants plus tard par le Ministre de la Guerre.

-Je vous ai interrompu Monsieur le Ministre, reprenez le cours de votre exposé.
-Suite à la percée de Sedan, et dans l’incertitude sur le sort de nos armes, et je dois le dire sur la volonté du gouvernement de continuer le combat…, l’ensemble de nos scientifiques, hormis les professeurs Curie, le résultat de nos recherches, tout le matériel et l’eau lourde récupérée de Norvège ont été évacués en Angleterre à Cambridge sous la supervision des Docteurs Curie et d’Henri Longchambon Directeur du CNRSA (13) . Les instructions données à Lew Kowarski et Francis Perrin sont de remettre sur place en état le laboratoire et de continuer l’étude de l’eau lourde.
-Cependant complète Frédéric Joliot Curie, un autre pan de recherche essentiel va devoir être mis en sommeil. Sachant que la connaissance et la maîtrise des propriétés de l’uranium est loin d’être terminée, au sein de notre groupe, Lev Kowarski a poussé les recherches sur l’uranium et ses isotopes (14) . La piste qu’il suit concerne l’U235 et son éventuelle capacité a entrer en réaction sans modérateur, mais vu la rareté de cet isotope (15) , et le déménagement des équipes…

-Ou en est le déménagement de nos autres laboratoires les plus « sensibles », Monsieur le Ministre ?
-Grace aux moyens que vous avez pu nous founir « in extremis », et il faut bien le dire à l’utilisation systématique du système D par les personnels, l’essentiel de nos laboratoires, des scientifiques et des données clefs a été évacué et se dirige vers son lieu d’embarquement pour l’Afrique du Nord (16) . J’attends un point plus précis d’ Henri Laugier (17) .
Une bonne nouvelle cependant, la mission de Maurice Ponte de la CSF ( 18 ) à Londres est un succés mais compte tenu de la situation, il est resté pour établir la liaison avec les spécialistes britanniques du radar. (19)
Hélas, ce qui n’a pu être emporté a du être detruit ou demantélé (20) , et dans certains domaines, le seul fait de reconstituer les infrastructures de base va être long et couteux…
-Nous aviserons, l’important est d’avoir réussi à sauvegarder l’essentiel, les hommes. Pour le reste « l’intendance suivra » ( 21 ) .
Par ailleurs, j’ai ordonné l’évacuation du « PC Bruno » du Commandant Bertand pour l’Afrique du Nord , il y a une semaine. J’ai eu confirmation de leur arrivée sur leur lieu d’embarquement ce jour. (22)
Un grand sourire eclaire alors le visage du Capitaine Gallois,
-Mon Général, cette nouvelle va faire plaisir à mon supérieur le Commandant Paliole (23) .
-Oui, vous pouvez lui en faire part, s’il n’est pas déjà au courant.
-De Margerie complète : Il nous faudra en aviser le gouvernement Polonais réfugié à Londres.
-Oui, mais pas avant que le gouvernement (24) n’ai pris une position officielle.
-Raoul Dautry soupire : Nous serons probablement poussés, faute de moyens, et dans un souci d’efficacité dans la lutte contre l’allemagne nazie à faire front avec nos alliés et notamment les Britanniques.
-Vous voulez dire mettre en commun nos moyens ? interroge Charles de Gaulle.
-Oui, à court ou moyen terme le potentiel industriel de l’empire ne pourra pas supporter seul la totalité de l’effort de recherche. Et il en est de la recherche atomique comme de la construction aéronautique ou du reste.
Il nous faudra rechercher des accords avantageux avec les gouvernements alliés en se basant sur les domaines ou nous avons actuellement une avance comme base de négociation.
Nos scientifiques doivent impérativement continuer leurs recherches partout ou cela est possible. Je préparerai une note de synthèse avec Messieurs Laugier et Longchambon sur ce qui est possible de continuer seuls et de ce qui peut ou doit être fait en collaboration. (25)
- Bien, mais malgré le fait de ne pouvoir plus compter bientôt que sur les ressources de l’empire, il nous faudra cependant garder plusieurs fers au feu. La France a un rang éminent à tenir et il n’est pas question de se retrouver pied et poing liés vis à vis de quiconque, lorsqu’il s’agit des intérêts supérieurs et de l’avenir scientifique du pays. (26) & (27)
Je crains de nous avoir éloigné du sujet de notre réunion. Continuez, Monsieur Le Ministre.

Le Carillon de la pendule se met à sonner 10 heures.

Et la suite…

12- L’Hotel de France à Toulouse (suite) : « A la fin des année 1960, l'hôtel a été profondément rénové et si sa belle façade a été préservée, ainsi qu’un décor évocateur du XIXe siècle, il ne reste plus rien des agencements originaux. Il n’est ainsi plus possible de visiter la chambre du Général de Gaulle lors de son passage avec le gouvernement français en Juin 1940 ». Guide Michelin edition 1995
13- Merci à Dak69, CRNSA : Centre National de Recherche Scientifique Appliquée
14- Le noyau d'un atome est constitué en première approche de protons et de neutrons. En physique nucléaire, deux atomes sont dits isotopes s'ils ont le même nombre de protons. Le nombre de protons dans le noyau d'un atome est désigné par le numéro atomique. Deux isotopes ont le même numéro atomique. Ce qui distingue deux isotopes est qu'ils ont une masse atomique différente. La masse atomique d'un atome est le nombre de nucléons que contient le noyau de cet atome. La différence de masse atomique est donc due à une différence dans le nombre de neutrons N.
Il existe quatre-vingt dix éléments chimiques différents dans la nature connus en 1940, de l'hydrogène 1H à l’uranium 92.
Deux éléments restent à découvrir…
15- Quelles que soient les teneurs en uranium des milieux, les proportions entre les trois isotopes formant l'uranium naturel sont (presque) exactement les mêmes : 238U : 99,28% ; 235U : 0,71% ; 234U : 0,0054%. On trouve donc dans une tonne d'uranium naturel pur 7,1 kilogrammes d'U235 et 54 grammes d'U234, le reste étant de l'U238
16- A l’exception faite des équipes de recherches atomiques
17- Directeur du CNRS depuis 1937. Raoul Dautry a fait du rattachement du CNRS à son ministère la condition pour qu’il accepte le poste de Ministre de l’armement en septembre 1939.
18- Compagnie générale de la T.S.F
19- La mission de Maurice Ponte consistait à remettre aux britanniques plusieurs exemplaire d’un générateur d'ondes courtes à impulsions, un magnétron à résonance et à cathode à oxydes, bien supérieur à ce que les britanniques possèdaient à l’époque. Ces derniers reconnurent fort loyalement par la suite que la remise de ces nouveaux générateurs " leur avaient ouvert de larges horizons et permis de gagner au moins six mois " dans la création de leurs radars à ondes ultracourtes qui ont apporté une contribution si importante à la victoire des alliés.
20- Comme le PC Radar de la défense aérienne de Paris détruit par Emile Girardeau de la CSF ou tous les équipements radar du territoire
21- Elle suivra au moins partiellement…(enfin si le futur ministre des finances du cabinet Reynaud II en trouve les moyens dans la « boite à l’enchanteur ») (Merci à Casus Frankie de nous éclairer à ce sujet)
22- Soit le 13 Mai, 10 jours avant la tentative OTL. En FTL je considère que le « PC Bruno du Cmdt Bertrand » réussit à prendre son bateau pour l’AFN. (l’histoire de la section franco-polonaise de l‘Enigma pourra faire l’objet d’un autre sujet).
23- Le Commandant Paul Paliole, chef de la section allemande du 2è bureau
24- Reynaud II
25- Le « fameux » rapport Dautry allait profondément orienter la recherche des années à venir et fournir la base de la réorganisation du CNRS. (Merci à tous de me suggérer les priorités pausibles du CNRS&A)
26- Tenir son rang et les intérêts supérieurs ou vitaux sont également des constantes de CdG.
27- Et voici évoqué très rapidement « le petit déménagement scientifique » en AFN


Toulouse – Hôtel de France Le 20 Juin 1940 22 h 00 (3/3)

-Le Ministre reprend en s’adressant à son voisin : Le Capitaine Gallois a préparé un point sur l’état de la recherche atomique de la Grande Bretagne et des Etats-Unis et de l’Axe.
-Tout d’abord, mon Général, il faut noter, et les Docteurs Curie vous le confirmeront que beaucoup de spécialistes de l’atome allemands autrichiens, hongrois ou italiens ont émigré en France au Royaume Uni aux Etats-Unis ou en Suède ( 28 ) . Cet exode de scientifiques, lié au caractère repressif, raciste et antisemite du gouvernement nazi le prive de fait de compétences dont profitent les pays d’accueil.
-Nos alliés anglais sont probablement arrivés aux mêmes conclusions que nous sur la volonté du régime Nazi de développer un programme de recherche atomique. Ils ont une forte communauté scientifque lié à l’atome et des laboratoires bien équipés et bénéficient de l’apport de scientifiques allemands comme Otto Frisch et Rudolf Peierls qui collaborent avec le docteur Marcus Oliphant . (29)
Selon nos sources, l’équivalent aéronautique du CNRSA anglais l’ « Aeronautical Research commission » et son responsable Henri Tizard travaille actuellement avec une commission chargée d’orienter les efforts de recherche sur l’uranium. (30)
-Nous pensons que Marcus Oliphant et ses équipes sont plus avancées que nous sur les propriétés de l’uranium et de ses isotopes, compléte Fréderic Joliot Curie.

De Margerie demande alors : pensez vous que les britanniques soient favorables à un rapprochement avec nos équipes ?
-Joliot Curie répond, nous pouvons compléter et renforcer les résultats des nos expériences réciproques et une collaboration entre nos deux pays ne peut que profiter à l’effort de guerre. Nous avons des atouts à faire valoir.
Je dois reconnaître que l’objectif de nos recherches était à l’origine de maîtriser une nouvelle source d’énergie. Tout ce qui nous permettra de progresser vers la maîtrise de l’energie de l’atôme sera bienvenu et il faudra le prevoir dans nos négociations avec les britanniques. Cette guerre aura une fin et la maitirse de l’energie atomique sera un enjeu de demain.
Mais maintenant que nous savons que la bombe est possible, nous ne pouvons pas reculer et laisser à d’autres le monopole de cette arme. Nous devons en être.

-Les américains poursuit Irène Joliot Curie possèdent comme les britanniques des scientifiques de haut niveau ( 31 ) et des laboratoires à la pointe de la recherche . Par contre, si leurs scientifiques et notamment la partie ayant quitté l’europe en sont conscients (32) , je ne suis pas certain que le gouvernement américain soit au fait de la menace qu’une bombe atomique nazie pourrait avoir sur le cours de la guerre.
-Je peux vous apporter un complément d’information à ce sujet, complète le capitaine Gallois.
-Nous avons eu connaissance qu’Albert Einstein s’est rapproché du gouvernement américain et du président Roosevelt (33) l’an dernier pour l’avertir des dangers de laisser l’Allemagne prendre la tête de la course à la bombe, sur la nécessité de compléter la recherche essentiellement universitaire sur ce domaine ainsi que sur l’importance d’assurer l’approvisionnement en uranium des Etats-Unis.
-Et ou peut on en trouver ? demande le secrétaire d’état :
-Une des principales sources se trouve être le Congo Belge. Par ailleurs, dès l’année dernière les allemands ont mis l'embargo sur les ventes d'uranium tchécoslovaque…répond Gallois.
-Avons-nous un accord d’approvisionnement régulier avec le gouvernement Belge (34) demande Charles de Gaulle ?
-Non, mais avec l’Union Minière du Haut Katanga. Nous avons procédé à l’achat l’an dernier de 5 tonnes d’oxyde d’Uranium pour nos recherches (35) . Le CRNS a également obtenu de l’UMHK une assistance technique et un financement en échange du brevetage commun des découvertes éventuellement réalisées. Il nous faudra donc approcher un representant de l’UMHK pour assurer un approvisionnement régulier si nécessaire et sur les recommandations de nos scientifiques conclut Raoul Dautry.
-En effet,cela parait prudent. Il faudrait peut être aussi penser, à terme, à un programme de prospection. Vous vouliez ajouter quelquechose Capitaine ?
-Oui, Mon Général. Les mêmes sources américaines ont noté un accroissement de l’activité des laboratoires de recherche Américains, ce qui tendrait à prouver que l’intervention d’Albert Einstein a eu des retombées . (36)
Je voudrais maintenant aborder le cas allemand. Le 2è bureau alerté a réalisé quelques investigations et sommes certains des éléments suivants :
Les recherches allemandes sont menées principalement à Berlin à l’institut Kaiser Willem, là ou beaucoup de découvertes importantes ont eu lieu dans le passé. Ces recherches sont dirigées probablement par le docteur Werner Heisenberg. Nous n’avons de source qui nous permettrait d’évaluer l’état d’avancement de leurs recherches. Cependant les docteurs Curie pensent qu’il est probable qu’il en sont arrivé au même point que l’ensemble des équipes de recherches Françaises anglaises ou américaines . (37)
Pour le Japon, nous n’avons pas de source d’information, mais il est raisonnable de penser que s’il y avait un programme, son responsable serait le Docteur Yoshio Nishina, qui travaille au Rinken (Institut de recherche en physique et chimie).
-Irène Joliot curie quasiment silencieuse durant la réunion reprend la parole :
Toute notre réunion a porté sur l’évaluation d’une potentialité et d’un risque. D’un côté les résultats de nos recherches montrent que la bombe est théoriquement possible, mais nous sommes encore loin d’en avoir maitrisé tous les secrêts. Il va falloir du temps et des moyens pour y parvenir. De l’autre l’Allemagne parait s’orienter vers la maîtrise de la fission avec les conséquences militaires que nous avons évoquées.
Notre pays vit probablement les heures les plus sombres de son histoire récente. Il était de notre devoir de vous rapporter notre appréciation de la situation. C’est au gouvernement parmi toutes ses autres responsabilités de prendre la décision de prendre en compte ou non cette potentialité et ce risque.
De notre point de vue la course à la bombe commencée depuis 1938 entre dans sa phase critique.
Tous les concurrents partent avec le même handicap… Au gouvernement de décider si nous y participons !
( 38 )

Il est 22H40, le 20 Juin 1940, les dès de l’histoire viennent de rouler…


Pour quel résultat ?


28- Pour mémoire on peut citer notamment Enrico Fermi (Italie), Leó Szilárd, Edward Teller, Eugene Wigner (Hongrie), Otto Frisch, Rudolf Peierls, Lise Meitner…(Allemagne)
29- Oliphant est également l’un des pères du radar
30- En OTL la commission Maud composée de Sir George Paget Thomson, président, Marcus Oliphant, Patrick Blackett, James Chadwick ,Philip Moon, John Cockcroft
31- Ernest Lawrence (père du cyclotron) et créateur du Radiation laboratory , Enrico Fermi, James Compton…
32- Niels Bohr lors de sa visite aux états unis de Janvier 1939 et de la conférence de la Carnegie Institution de Washington a rapporté les résultats de , Lise Meitner et Otto Robert Frisch sur la fission. Ce faisant lors de cette conférence, le principe de la réaction en chaine a été discuté et à conduit la communauté scientifique américaine a engager le même type de recherche que leurs collègues britanniques et français.
33- La fameuse lettre du 2 août 1939,qu’Einstein regrettera amèrement d’avoir écrite après les bombardements OTL sur le Japon.
34- Non mais avec l’Union Minière du Haut Katanga © Sa Sainteté
35- Le personnage central dans cette histoire est Edgar Sengier, l'administrateur-délégué du l'Union Minière du Haut-Katanga. L'UMHK exploitait la mine de Shinkolobwe, le principal gisement d'uranium au monde, dont le minerais titrait jusqu'à 65%
l'UMHK ayant accumulé des stocks importants, l'exploitation de la mine de Shinkolobwe était non rentable, et elle fut abandonnée en 1939. Sengier était un ingénieur, très bien connecté avec les milieux scientifiques. Il avait eu en 1938 connaissance des potentialités liées à la radioactivité pour des fins de production d'énergie ou militaire par des scientifiques britannique, qui l'avaient averti que ce serait une catastrophe si l'uranium tombait entre des mains ennemies. Sengier avait aussi des contacts avec Joliot-Curie, à qui l'UMHK avait fourni en 1939 5 tonnes d'oxyde d'uranium, une assistance technique pour la construction d'un réacteur et un million de francs, en échange du brevetage conjoint des découvertes qui seraient faites par le CNRS et du partage des profits qui en auraient résulté. © Sa Sainteté.

36- En fait les SR français ne ne sont pas trompés: Roosevelt a crée et fait financer la "commission de l’uranium" pour 6000 $US par la marine américaine.
37- En tout cas pour 1940

38- Voici une version pour tenir compte des remarques de Patzekiller :merci de vos commentaires
_________________
"Enfin le cardinal a terminé son sort.
Français, que dirons nous de ce grand personnage ?
Il a fait la paix, il est mort :
Il ne pouvait pour nous rien faire davantage. "
Epithaphe anonyme du Cardinal de Mazarin.
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Benoit XVII



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MessagePosté le: Dim Sep 02, 2007 10:53    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques précisions supplémentaires sur l'uranium congolais et les tractations entre les Américains, Britanniques et Belges.

1. L'uranium congolais a représenté 72% de l'approvisionnements pour Manhattan, et était donc absolument critique. Les autres sources principales étaient le Colorado (14%) et le Canada (9%). Le Canada était le seul pays en dehors de la Belgique à disposer d'installations de raffinement.

2. Les livraisons prévues aux Américains exigeaient de remettre en exploitation la mine de Shinkolobwe, qui était complètement inondée. Les Américains envoyèrent plusieurs missions techniques et du matériel au Congo belge pour ce faire, toujours à l'insu du Gouvernement belge. Le gouverneur-général du Congo, Paul Ryckmans, n'avait pas jugé utile d'ne informer le Gouvernement de Londres. Ce rôle important, pratiquement souverain, des sociétés privées au Congo belge était assez typique du modèle colonial belge.

3. A partir de 1943, Les Américains ont voulu s'assurer de l'exclusivité sur l'uranium de l'UM. Voyant cela, Sengier a voulu faire grimper les prix tout en refusant le "right of first refusal" exigé par les Américains. Ceci conduisit les Américains à vouloir le doubler en prenant contact avec le Gouvernement belge via les Britanniques (qui disposaient de 30% des actions de l'UM). C'est ainsi que Camille Gutt, le Ministre des Finances du Gouverement belge, fut finalement contacté le 23 mars 1944. Les négociations durèrent plusieurs mois, alors que les progrès américains menaçaient de s'arrêter faute d'uranium. Gutt se montra finalement disposé à donner aux Américains et Britanniques un droit de "first refusal" sur 10 ans (au lieu de 99 ans initialement exigés), en échange du partage des découvertes scientifiques et de ses applications avec la Belgique. L'Etat belge se porta également garant de la livraison de 1560 tonnes d'UO aux Américains. Cet accord fut paraphé début septembre 1944, juste avant le retour du Gouvernement belge à Bruxelles. La loi McMahon votée par le Congrès américain en 1946 sur la protection des secrets nucléaires fit que les Américians ne tinrent pas leurs promesses d'assistance scientifique.

4. A noter encore que selon certaines sources orales, Sengier aurait promis aux Français avant la guerre une assistance technique en vue de l'explosion d'un engin atomique dans le Sahara.

Concernant la coopération atomique franco-belge en FTL, on peut donc en conclure que:
- Les contacts étaient déjà solidement bien établis, mais à l'insu du Gouvernement belge
- des livraisons ultérieures d'uranium aux français et Britanniques sont envisageables sur base des stocks de New York (et de ceux existant encore au Congo, environ 1000 tonnes)
- L'uranium congolais est indispensable pour la bombe. Même les Américains n'ont pas pu diversifier leurs sources suffisamment rapidement en OTL pour pouvoir s'en passer.
- Il n'y a cependant pas assez d'UO en stock pour construire une véritable bombe atomique, et seule une assistance technique massive peut permettre de remettre la mine de Shinkolobwe en exploitation. On n'imagine guère les Français, ou même les Britanniques, en état de le faire - il faudra donc travailler avec les Américains.
- L'UMHK se comporte come une entreprise pivée visant à maximaliser son profit - comme ce fut le cas pour les Américains, cela pourrait inciter les Français à faire entrer le Gouvernement belge dans la danse
- La question du partage des découvertes scientifiques avec les Belges se posera avec d'autant plus d'acuité en FTL vu (1) les accords existants entre le CNRS et l'UMHK; (2) les degrés de liberté supplémentaires qui s'offrent aux Belges par l'introduction du troisième larron français dans l'équation.

A propos, la formule de politesse à l'égard du Pape à l'époque était: "Je suis / demeure, Très Saint-Père, de Votre Sainteté, le Très dévoué Fils". Il est aussi de bon ton de solliciter la Bénédiction Apostolique dans sa péroraison. Pray
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FREGATON



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MessagePosté le: Dim Sep 02, 2007 13:31    Sujet du message: Répondre en citant

Benoit XVII a écrit:
A propos, la formule de politesse à l'égard du Pape à l'époque était: "Je suis / demeure, Très Saint-Père, de Votre Sainteté, le Très dévoué Fils". Il est aussi de bon ton de solliciter la Bénédiction Apostolique dans sa péroraison. Pray

Humm! Faut-il s'étonner, aprés cela, que des Amiraux pourtant royalistes et provisoirement au service de la République soient devenus farouchement anti-cléricaux? Mort
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Martel



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MessagePosté le: Sam Sep 08, 2007 20:37    Sujet du message: Historia dossier spécial Octobre 1999 N°634 Répondre en citant

Bonjour,

Pour compléter le point précédent et replacer le tout dans un contexte plus large, voici un extrait d'un article de la revue Historia en version FTL bien sur. Very Happy

Historia Octobre 1999 N°634

Dossier spécial : France Juin 1940 « Ceux qui ont dit non »

Extrait des articles
-Les armes secrètes de la France aux « reins brisés » (collectif) et
-L’histoire secrète de l’effort de guerre scientifique français (Jacques Kersuady)


Chronologie simplifiée

20 Juin : Réunion de Toulouse entre Charles de Gaulle, Rolland de Margery, Raoul Dautry et les
Docteurs Curie

2 Juillet : Réunion entre Raoul Dautry et Félicien Cattier de l’UMHK sur la question de l’approvisionnement en l’uranium.

12 Juillet : Conseil des ministres

Présentation au Conseil des Ministres du rapport Laugier/Longchambon sur les orientations de la recherche fondamentale et appliquée française.

Le conseil réaffirme la vocation du Centre qui à pour objet de « coordonner et d’encourager les recherches de science pure ou appliquée entreprises par les particuliers et par les services publics, et d’établir une liaison entre les personnes et les organismes qui s’y consacrent ».

Le rattachement du CNRS au ministre de l’armement est confirmé. Ce rattachement traduit la priorité donnée « pour la durée du conflit » aux besoins liés à l’effort de guerre.
De fait la recherche appliquée est privilégiée et les liens recherche/industrie sont renforcés.
« Si on veut bâtir une organisation économique réfléchie et judicieuse, la base de départ c’est le problème à résoudre ». ( 39 )

Dans ce cadre, et suite au grand déménagement, Raoul Dautry préconise dans certains domaines la mise en commun des équipes françaises et alliées sur les domaines stratégiques suivants :

-Recherche atomique : Frédéric Joliot Curie ira rejoindre les équipes françaises déjà en place à Cambridge et collaborera avec les britanniques sur l’ensemble des résultats des recherches françaises. Irène Joliot Curie s’installera à Alger pour reconstituer un laboratoire purement français. ( 40 )
-Radar : Le gouvernement va appuyer les efforts de réinstallation des laboratoires de la CSF en AFN. La coopération avec les britanniques va être renforcée par la mise à disposition de l’ensemble des travaux de la CSF . ( 41 )
-Construction et recherche aéronautique : reconstitution des équipes en AFN et développement d’une industrie locale et envoi des équipes restantes auprès des constructeurs alliés ( UK, Australie, USA…)

Pour les autres domaines théoriques et appliqués, la réinstallation des équipes déménagées est programmée en fonction des priorités militaires et de la disponibilité des scientifiques. ( 42 )

Présentation du projet de réorganisation du CNRS

Ce projet se situe dans la droite ligne des efforts réalisés avant guerre :
Les questions auxquelles le projet doit tenter de répondre :
-Quelle place entre la rechercher théorique et la recherche appliquée
-L’état doit il avoir une politique scientifique ? , doit il intervenir dans le domaine privé ?…

Le grand déménagement provoque un électrochoc dans les relations entre la communauté scientifique et le pouvoir politique. L’obligation de choisir aussi ses « combats » scientifiques pousse à une coordination plus poussée des efforts français.
La recherche scientifique se voit donc reconnaître une place prépondérante dans le progrès économique et social par le biais de l’effort de guerre. Il ne suffit donc pas de lui accorder des moyens accrus, elle doit faire l'objet d'une action publique, volontaire, délibérée, méthodique.
Comme le résume le Général de Gaulle :
« La République a besoin de savants ; leurs découvertes, le rayonnement qui s'y attache et leurs applications contribuent à la grandeur et au bien être d'un pays ».
Mais le gouvernement ne donne pas un chèque en blanc aux savants :
« En ce temps de guerre totale, notre pays a besoin de chercheurs qui cherchent, mais aussi de chercheurs qui trouvent ».

De fait le statut du CNRS évolue vers celui d’un organisme inter-ministériel creuset d’un futur Commissariat à la Recherche qui allait à l’issue de la guerre être rattaché à la Présidence du Conseil. De plus, ne dépendant plus du Ministère de l’Education nationale, le CNRS se voit rattaché l’ensemble des Instituts techniques crées lors de la guerre qui auraient sinon probablement été crées par les ministères techniques, multipliant les sources de financement et de décision. ( 43 )

Rolland de Margerie présente également au cours de ce conseil un projet « d’accord cadre » de coopération scientifiques avec les britanniques.

18 Juillet : Début des négociations franco-britanniques sur la coopération scientifique
Ces négociations vont aboutir au Projet Concorde/Concord.


A suivre...Le projet Concorde/concord
....

39- Henri Longchambon. La recherche s’oriente sur une trentaine de commissions qui nous éclairent sur les préoccupations de cette époque tragique : exemples carburant de remplacement, matières plastiques, commission du froid, hyper-fréquences (animée par Yves Rocard), techniques de radio-navigation aérienne, thermodynamique, mathématiques appliquées (construction aéronautique), fluides compressibles et vitesses supersoniques, moteurs à réaction, spectrographie de masse, chimie des réfractaires, prospection des hydrocarbures, etc., mais aussi Médecine ( transfusion sanguine, antibiotiques, la microscopie électronique…)
40- En liaison avec le ministère de l’armement, l’établissement d’Alger va travailler sur l’établissement d’un ploygône de tir dans le Sahara via une des premières filiales du CNRS la « Société anonyme pour l’exploitation de l’énergie atomique» (SPEDEN) dont les statuts ont été déposés en février 1940.
41- Cette clause fera l’objet d’un protocole spécifique et de compensations entre l’Etat Français le gouvernement Britannique et la CSF.
42- En fonction des besoins recensés durant le conflit, le BCRAM/DGSS réalisera l’exfiltration d’équipements et de savant non déménagés en Juin Juillet 1940. Par le biais d’honorables correspondants « scientifiques » le suivi des recherches continuées en métropole occupée fera l’objet des soins attentifs du CRNS. Le miracle scientifique de la « Libération » tiendra pour beaucoup au travail d’information et de coordination du CNRS.
De fait, la pénurie des locaux disponibles allait conduire à la construction d’installation de recherche essentiellement concentrées en Algérie
43- En 1941, l’Institut national d’hygiène (INH qui deviendra l’INSERM en 1964). En 1942, ouverture de l’Office de recherches scientifiques coloniales (futur ORSTOM)., de l’Institut de recherches sidérurgiques (IRSID) et de l’Institut français des pétroles (IFP). En mai 1943, le Centre national d’études des télécommunications (CNET). Cette vague de création se poursuit au lendemain de la Libération; en 1944, l’Office national d’études et de recherches aéronautiques (ONERA). L’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et le célèbre Institut à l’énergie atomique (IEA).



Les options que je vous propose de prendre sur les aspects Scientifiques et Recherche en FTL sont les suivantes :

Il n'y a pas d'éclatement en Mai 1940 et donc pas de mise entre parenthèse/sommeil jusqu'en 1944 de beaucoup de labos et d'équipes.

-La guerre pousse a rationaliser l'effort de recherche, d'ou le renforcement du rôle du CNRS.
-De plus à la différence de l'OTL, il n'y a pas de création anarchique par les différents ministères de la France Libre ou de Vichy d'instituts spécialisés hors du CNRS. (nécessité de ne pas disperser les moyens)
Les besoins de ces instituts étant les mêmes qu'en OTL je n'ai fait qu'accélérer leur date de création.
Pour le reste, je considère que l'effort d'industrialisation de l'AFN sera accompagné d'un effort de reconstitution au moins partiel des labos de recherche en algérie notamment.

Merci de vos commentaires Think

Martel
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patzekiller



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MessagePosté le: Dim Sep 09, 2007 07:47    Sujet du message: Répondre en citant

excellent!
juste un ch'tit truc vraiment mineur, il ne faut separer les curie qu'un temps limité à cause de l'aspect humain de la chose
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www.strategikon.info
www.frogofwar.org
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Martel



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MessagePosté le: Dim Sep 09, 2007 09:03    Sujet du message: Les epoux curie Répondre en citant

Bonjour,

Ok, il y aura possibilité de les réunir lors du transfert au canada des équipes de recherche franco-anglaises.

et merci Angel

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loic
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MessagePosté le: Dim Sep 09, 2007 18:13    Sujet du message: Répondre en citant

Excellent, voici qui me rappelle mes années de thèse ...

Je pense tout de même que les moyens se seront pas énormes en ces années de disette financière et que la recherche française sera partiellement sous perfusion US (avec les conséquences en termes de brevets).
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Martel



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MessagePosté le: Dim Sep 09, 2007 20:01    Sujet du message: Capacité financière du CNRS Répondre en citant

Bonjour,


Oui, la capacité financière est le facteur limitant.

Cependant les exemples pris en compte sont tirés de l'OTL des FFL et des budgets de Vichy.
D'après les sources consultées, beaucoup de réalisations étaient liées au système D habituel...

Seul le programme de polygône de tir type Reggane est ajouté ( et là le financement peut être conséquent ).

J'en profite pour faire un appel à tous. Boo hoo!
Je cherche des sources concernant les budgets 1939 et 1940 du gouvernement français.
Je voudrais tenter d'affiner les dépenses et les recettes.

Merci de vos commentaires et encouragements Very Happy


Martel
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Benoit XVII



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MessagePosté le: Dim Sep 09, 2007 20:32    Sujet du message: Répondre en citant

L'Union Minière a déjà contribué à financer les recherches françaises, et elle va gagner beaucoup d'argent pendant les années de guerre...
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Martel



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MessagePosté le: Lun Sep 10, 2007 15:49    Sujet du message: Uranium, projet atomique, Union Minière et Belgique Répondre en citant

Bonjour,

Que pense sa sainteté du schéma suivant :

1) L'union minière finance tout ou partie de la mise en état des labos atomiques d'Alger et subventionne (en fonction de l'état d'avancement des découvertes) soit la pile Zoe soit le polygone de tir de Reggane

2) La France lui garantit en échange comme en OTL une accès aux revenus des découvertes liées à l'atome "civil"

3) La France rachète tout ou partie du stock de NY et le transporte soit en Angleterre soit plus logiquement au Canada.
(monnaie d'échange supplémentaire vis àvis des USA, même si in fine illusoire)

4) La France dans le cadre des négociations pour l'obtention d'un accès à l'uranium du Congo, se propose d'envoyer une mission technique d'evaluation de la remise en état de la mine.
La France prend en charge la mise à disposition des experts. L'union minière finance la remise en état de la mine. Ce financement est remboursé via une augmentation du prix de la tonne d'uranium.

5) Tout cela prendra du temps (mission, commande de machine aux usa comme en OTL), mais la remise en état devrait être prête plus tôt.
A évaluer quand, je ne suis pas ingénieur des mines..., et quelle production peut être disponible en plus que l'OTL.

6) Merci à sa saintété d'évaluer l'implication du gouvernement belge. (1er ministre ou ministre des colonies)
Sinon en FTL cela risque de causer un incident diplomatique de plus avec nos alliés belges...

7) en FTL, quel peut être le degré de dépendance politique de la Belgique au Royaume Uni et à la France ?


Merci

Martel
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Catalina



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MessagePosté le: Mar Sep 11, 2007 02:14    Sujet du message: Répondre en citant

Marrant.... Laughing

Juste pour infos:

- Dès l'automne 1939, Joliot Curie exposait ses travaux sur la fission nucléaire à Raoul Dautry, ministre de l'armement, qui lui apporta immédiatement un soutien sans faille;

- La France s'est lancée dans la "course à la bombe" le 20 février 1940, jour où le lieutenant Jacques Allier, affecté à la direction des poudres, a été convoqué par Raoul Dautry. Lors de la réunion, où se trouvait également Frédéric Joliot, le ministre lui a dit: "L'eau lourde est nécessaire à des expériences sur la libération brutale de l'énergie atomique, avec des effets dépassant infiniment ceux des explosifs les plus puissants". Joliot Curie rajoutant: "Nous sommes engagés dans une course contre la montre avec les Allemands". C'est ainsi que le lieutenant Allier fut envoyé le 28 février en Norvège pour y récupérer les stocks d'eau lourde de la société Norsk Hydro, seule à la fabriquer.

- En mai 1940, trois demandes de brevet sont déposés secrétement, un pour le réacteur de base, un pour les moyens de le contrôler, un pour la bombe.

- Le 14 mai, un accord est signé avec l'Union minière du Haut-Katanga pour la fourniture rapide de 5 tonnes d'oxyde d'uranium pour un essai expérimental, puis 50 tonnes pour un essai en grand. Il était prévu dans cet accord que les belges apportent leur division technique et se chargent des frais à hauteur d'un million de francs. En vertu de quoi, une société mixte était créée dont les bénéfices iraient pour moitié à l'Union miniére et pour moitié au CNRS qui l'affectera à la recherche pure.

En OTL, la France disposait en juin 1940 de 185,5 kilos de deutérium (l'eau lourde récupérée en Norvège) et des cinq tonnes d'oxyde d'uranium déjà livrés au Collége de France. Les physiciens engagés dans le projet évoquant déjà le sahara comme lieu d'expérimentation de la bombe...
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MessagePosté le: Mar Sep 11, 2007 05:11    Sujet du message: Répondre en citant

Eh bien voilà des éléments intégrables facilement dans ce qui précède ... Je suis curieux de voir où ceci va nous mener ...
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En principe (moi) ...
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MessagePosté le: Mar Sep 11, 2007 09:35    Sujet du message: CNRS et Union Minière Répondre en citant

Bonjour,

Merci à Catalina pour ses précisions.

Je refais le point et revalide ce qui a déjà été redigé au vu de son post.

-Je vais insister plus sur l'articulation Dautry / Longchambon / FJ Curie
*Longchambon avait fait du lien CNRS/Recherches atomiques un des projets phares de recherche fondamentale couplée avec de la recherche appliquée et un passage éventuel au niveau industriel.
-Je vais remplacer dans ce cas le capitaine Gallois par le capitaine Allier(dont la réussite de la mission va lui valoir une promotion) Garde à vous

-note 9 - 165 quarts ou 187,5 litres ok
-note 40- la société commune est la Speden
-Cf le post de sa sainteté sur les relation UMHK et CNRS via la société commune

Compte tenu de l'accord deja signé avec l'union minière, on peut envisager un approfondissement des relations via la fourniture de plus de minerai une fois les principes de diffusion gazeuse et le plutonium découverts (épisodes à venir)

Les installations de raffinage belges étant aux mains des allemands, il va falloir en trouver d'autres.

Bien je remodifie la réunion de Toulouse en conséquence et j'étoffe les accords France-UMHK.
Je ferai intervenir le gouvernement Belge comme le suggère sa sainteté si l'UMHK est trop "gourmande" Shame on you

Merci à tous

Martel
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MessagePosté le: Mar Sep 11, 2007 20:49    Sujet du message: Réunion de Toulouse Version 3 Répondre en citant

Bonsoir,

Suite a toutes les remarques faites, voici la Version 3. Bonne lecture et merci pour les remarques et commentaires. Les parties ajoutées ou modifiées sont en bleu. 8)

Toulouse – Hôtel de France (1) Le 20 Juin 1940 21 h 00 (1/3)
Quatre personnes entrent dans le bureau du Ministre de la Guerre. Assis à sa table de travail, Charles de Gaulle relève la tête et se lève.

-Monsieur Le Ministre, je suis heureux de vous voir. Et, se tournant vers le couple se tenant derrière le Ministre de l’Armement, il précise : « Madame, Monsieur, je suis heureux de vous rencontrer enfin ». Le dernier membre du quattuor, en tenue militaire, rectifie la position et se voit signifier un sonore et énergique : « Repos Capitaine ».

-Je vous prie de bien vouloir prendre place. Monsieur Le Ministre vous avez souhaité organiser cette réunion et la présence de Monsieur de Margerie secrétaire d’état aux affaires étrangères qui représente ici le Président du Conseil. Je vous laisse la parole. (2)
Raoul Dautry se redresse, prend une profonde inspiration, et commençe son exposé de façon directe.
-Mon Général, que savez vous des programmes de recherche atomique en cours en France ? »
-J’ai eu connaissance du contenu des notes transmises au sécretariat de la défense nationale et ce que j’ai pu apprendre sur les magnifiques découvertes des Docteurs Joliot-Curie ici présents.

-Bien, je vais cependant faire un petit résumé de la situation et je leur passerai ensuite la parole sur les derniers développements scientifique. Le Capitaine Gallois (3) de son côté a préparé une synthèse des nos connaissances sur les programmes de recherches étrangers.
Le gouvernement va devoir prendre des décisions lourdes de conséquences sur l’avenir de notre recherche atomique et il est important que ces décisions soient basées sur les données les plus complètes possibles.

-Depuis la découverte de la radioactivité par Becquerel, Pierre et Marie Curie au début du siècle et la confirmation des travaux d’Albert Einstein dans les années 20 (4) , les scientifiques de tous les pays se sont livrés à une émulation pour percer les secrets de l’atome avec pour objectif la découverte des mécanismes qui régissent l’energie du soleil .
Les recherches depuis le début de la dernière décennie sont jalonnées de progrès permanents. On peut citer par exemple la découverte de la radioactivité artificielle en 1934 par les docteurs Curie, ou surtout en décembre 1938, la découverte de Otto Hahn et Fritz Strassman de l’institut Kaiser Willem du principe de la réaction en chaine. »

-Et ce principe coupe Frédéric Joliot Curie nous l’avons mis en œuvre et ce faisant pris une avance provisoire sur nos collègues allemands en février 1939. Et nous avons été plus loin. En effet avec nos collègues du Groupe de Paris (5) , nous avons pu mettre en évidence qu'une réaction en chaîne auto-entretenue est possible. Nos recherches ont donc montré qu'en théorie on pourrait créer un explosif extrêmement puissant, une bombe atomique…

-Et quel serait la puissance théorique d’une telle arme ? demande De Margerie

-Enorme, répond Irène Joliot Curie probablement l’équivalent de plusieurs milliers de tonnes de TNT… (6)
Oui, Monsieur de Margerie, de quoi raser une ville de bonne taille ou de changer le cours d’une bataille…ou d’une guerre compléte Charles de Gaulle.

Laissant Rolland de Margerie digérer lentement la nouvelle et ses nombreuses implications militaires et diplomatiques, Fredéric Joliot Curie continue la présentation.

-Dans notre équipe Francis Perrin a défini alors une masse critique (7) d'uranium comme la plus petite quantité nécessaire pour entretenir une réaction en chaîne.
Malheureusement, il a trouvé que l'uranium naturel ne peut pas faire l'objet d'une réaction en chaîne sans utiliser un modérateur ( 8 ) , pour ralentir les neutrons rapides émis par la fission. Notre groupe a découvert de façon théorique au début de cette année que l’eau lourde pouvait jouer ce rôle. Nous nous sommes alors rapprochés du Ministère de l’Armement pour obtenir autant d’eau lourde qu’il est possible.
-C’est là que nous sommes intervenus, reprend Raoul Dautry, la seule source en europe est l’usine de Vemork construite en Norvège par Norsk Hydro en 1934. Et lors des négociations pour le rachat de la totalité du stock de l’usine, nous avons découvert que les allemands avaient déjà offert d'acheter tout le stock d'eau lourde de Norvège.
Nous avons fait connaître au gouvernement norvégien l'importance militaire possible de l'eau lourde, et ce dernier a confie le stock entier (10) à un agent de nos services, qui l’a fait passer en France via l'Angleterre juste avant l'invasion de la Norvège par les Allemands en avril. »

-« Et c’est vous capitaine qui étiez responsable de la mission, je suppose , et l’affaire a du être chaude. »
-« Oui mon Général, mais pas tout seul. Tout ne s’est pas déroulé comme prévu, l’opposition nous attendait…et certains des notres ainsi des amis norvégiens n’ont pas eu autant de chance. »
-L’intérêt de l’Allemagne pour l’eau lourde ne peut signifier qu’une chose…
-Oui mon Général, Hitler veut sa bombe… (11)

1- L’Hotel de France à Toulouse : « Depuis 1890, l'hôtel et sa belle façade sont parfaitement placés au coeur de Toulouse, près des magasins, des théâtres, des cinémas, des restaurants et des cafés. L’Hôtel de France est un hôtel de charme avec un décor évocateur du XIXe siècle. La place du Capitole se trouve seulement à 5 minutes de marche de l'hôtel. L'entrée avant est à 50 mètres de la belle place Wilson ». Guide Michelin edition 1939
2-Le « Je vous laisse la parole » était un classique du conseil des ministres de CdG
3-Personnage fictif qui porte le nom du général français Pierre Marie Gallois (AdA) artisan de la dissuasion nucléaire et géopoliticien
4-Le fameux E=MC², Cette équation permet d’affirmer qu’une masse d’un kilogramme de matière peut se transformer en 25 milliards de kilowatts.heures ! Une petite quantité de matière peut donc devenir une énorme quantité d’énergie… ce qui est le principe de la bombe atomique
5-Hans von Halban, Lew Kowarski et Francis Perrin
6-De fait l’estimation que j’attribue à Irène Joliot Curie (1800 T de TNT) est loin du compte. La première bombe atomique au plutonium « Gadget », du même type que celle utilisée sur Nagasaki « Fat Man » , représentait une force destructice équivalent à 21000 tonnes de tnt…
7-Masse critique : La masse critique d'un matériau fissile est la quantité de ce matériau nécessaire au déclenchement d'une réaction nucléaire en chaîne de fission nucléaire
8-le modérateur est l'élément qui ralentit la vitesse des neutrons, permettant ainsi une réaction nucléaire en chaîne efficace
9-165 «quarts», soit 187,5 litres
10-Authentique ! Le lieutenant Allier affecté à la Direction des Poudres fut envoyé le 28 février en Norvège pour y récupérer les stocks d'eau lourde © Catalina
11-La réalité est en fait plus complexe, mais n’anticipons pas


Pour le reste rien ne change. Eh?
J'ai finalement gardé le Capitaine Gallois.
Mais je me permettrai de faire intervenir le Capitaine Allier © Catilina
dans de prochains posts.

Merci de vos commentaires

Bonne soirée

Martel
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Benoit XVII



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MessagePosté le: Mer Sep 12, 2007 20:19    Sujet du message: Re: Uranium, projet atomique, Union Minière et Belgique Répondre en citant

Voici quelques éléments de réponse

Martel a écrit:


1) L'union minière finance tout ou partie de la mise en état des labos atomiques d'Alger et subventionne (en fonction de l'état d'avancement des découvertes) soit la pile Zoe soit le polygone de tir de Reggane


Selon certaines sources, l'UM avait accepté de participer à ma mise en place du polygone de tir. D'un autre côté, je m'imagine que les applications civiles à tirer de la pile Zoé doivent leur paraître plus alléchantes, et qu'il y a aura certains doutes quant à la capcité des Français seuls pour développer une bombe. De plus, je m'imagine difficilement le gouvernement français impliquer une société privée étrangère dans un programme militaire ultra-secret - on ne voit pas trop ce qu'elle pourrait leur apporter de spécifique, dès lors que les fonds sont disponibles pour ce projet soudainement devenu ultra-prioritaire. Je pencherais donc plutôt vers la pile.

Citation:
2) La France lui garantit en échange comme en OTL une accès aux revenus des découvertes liées à l'atome "civil"


Indispensable

Citation:
3) La France rachète tout ou partie du stock de NY et le transporte soit en Angleterre soit plus logiquement au Canada.
(monnaie d'échange supplémentaire vis àvis des USA, même si in fine illusoire)


Tant que la France ne réclame pas d'exclusivité comme les USA l'avaie fait, je m'imagine qu'un deal est possible pour une partie du stock. Cependant, il me semble qu'un opération conjointe franco-britannique serait plus facilement acceptée.

Citation:
4) La France dans le cadre des négociations pour l'obtention d'un accès à l'uranium du Congo, se propose d'envoyer une mission technique d'evaluation de la remise en état de la mine.
La France prend en charge la mise à disposition des experts. L'union minière finance la remise en état de la mine. Ce financement est remboursé via une augmentation du prix de la tonne d'uranium.


Le problème de l'exclusivité se posera à nouveau. Sengier, qui connaît le potentiel militaire, ne voudra pas prendre le risque de mettre les Américains complètement hors course. De plus, le problème de la remise en route de la mine n'est pas tant l'expertise (l'UM a tout ce qu'il fait à ce sujet), que le manque de machines (grues, excavatrices, pompes, etc.) qui ont été déplacées vers des mines dont la production pour l'effort de guerre paraissait plus urgent (cuivre et cobalt surtout). Il faut aussi remettre en service les voies de chemin de fer désaffectées, reconstruire les bâtiments, etc. Je crois que seuls les Américains ont la capacité industrielle de fournir ce qui serait nécessaire en l'occurence. Enfin, avec les 2250 tonnes déjà disponibles (1250 à NY, 1000 au Congo), on devrait pourvoir voir venir... Donc, a priori pas à court terme, et plutôt une fois que les US sont impliqués.

Citation:
5) Tout cela prendra du temps (mission, commande de machine aux usa comme en OTL), mais la remise en état devrait être prête plus tôt.
A évaluer quand, je ne suis pas ingénieur des mines..., et quelle production peut être disponible en plus que l'OTL.


Historiquement, les Américains ont pris 8 mois entre la première rencontre avec Sengier (sept. 42) et la remise en route de la mine. Elle a encore produit 35000 tonnes de minerais brut (soit 3-4000 tonnes d'UO) jusqu'à la fin de la guerre. Les seules installations de raffinage disponibles en dehors de Belgique occupée sont au Canada, donc collaboration avec les Britanniques pratiquement indispensable.

Citation:
6) Merci à sa saintété d'évaluer l'implication du gouvernement belge. (1er ministre ou ministre des colonies)
Sinon en FTL cela risque de causer un incident diplomatique de plus avec nos alliés belges...


Avec les Américains, on est longtemps resté au niveau de relations d'affaires, avant que les incompatibilités entre leurs exigences et celles de l'UM deviennent trop fortes. Je penserais que les Français auraient d'emblée un approche plus politique du problème - c'est atavique, mais je peux me tromper. Il est donc probable qu'ils cherchent à entrer en contact avec le Gouvernement belge. A cet égard-là, le Ministre des Finances Camille Gutt, est sans doute l'homme le plus respecté dans les milieux économiques internationaux, et aussi un des ennemis les plus radicaux de l'Allemagne. Je pense que ce serait un bon point de contact pour les Alliés. Les Français n'aiment pas Spaak, qui symbolise la politique de neutralité d'avant-guerre, ils savent que Pierlot est peu malléable, et De Vleeschauwer est un peu "junior" dans le Ministère.

Citation:
7) en FTL, quel peut être le degré de dépendance politique de la Belgique au Royaume Uni et à la France ?


En OTL, les Belges étaient extrêmement dépendants du Royaume-Uni pour tout ce qui se passait sur le territoire britannique et les opérations militaires. Par contre, le respect anglo-saxon pour le droit de propriété laissait une large marge de maneuvre au gouvernement belge dans les questions économiques. Les négociations pouvaient parfois être dures, mais on finissait toujours par s'arranger de façon raisonnable: ainsi, les Belges acceptèrent de prêter leur or aux Anglais quand ils tombèrent à court en octobre 1940, le prix des matières premières achetées au Congo fut bloqué à son niveau de 1940, etc.

En FTL, il me semble que la marge de maneuvre de la Belgique sera plus grande, pour deux raisons:
- Avec l'évacuation des troupes belges vers l'Angleterre et l'AfN, un potentiel militaire non ridicule pourra être reconstitué. En particulier, les nombruex aviateurs, et la contribution à la campagne d'AOI devraient être fort appréciées des Alliés
- Le fait même que deux Alliés majeurs soient à la tête de la coalition permettra de discuter avec les uns et les autres sur les différents points pour voir qui offre les perspectives de collaboration les plus favorables. IL ne faudra pas pousser le jeu trop loin, bien sûr, mais ça élargit le champ des possibles.
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