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De Juillet chaud (par Carthage)
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Fantasque



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MessagePosté le: Dim Juil 13, 2014 13:54    Sujet du message: Répondre en citant

Tout ceci est bien normal, un traitre ne peut que finir piqué par un scorpion du désert....

Je reviens au Populaire, car j'avoue que cela me turlupine un peu. Il faudrait que je retrouve le pseudonyme dont usait mon paternel. Mais, s'il sévissait dans la région FTL, il n'aurait pas manqué d'alerter les populations laborieuses sur les risques potentiels (et néanmoins avérés) du fort contaminé. Donc, suite à cette campagne de presse, je vois bien Brecargue aux prises avec les autorités élues (et non élues) et ceci bien au-delà du sieur Chapouillard...

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Fantasque
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Gribouille



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MessagePosté le: Dim Juil 13, 2014 16:39    Sujet du message: Fort de Ste Agnès Répondre en citant

Un bel article de Daniel Noreux sur le fort de Ste Agnès, avec photos couleurs des salles visibles et restaurées, dans le numéro 57 de mars-avril 2013 de le revue Batailles du Jour-J à la victoire ( pages 78 à 82)
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"Résiste et mord"
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Juil 14, 2014 10:04    Sujet du message: Répondre en citant

Les grands principes (et les grands sentiments) du Docteur Locard

Journal du général Brécargue

« 16 octobre – Je suis impatient ! Quand je descends aux deux tentes d’identification, la charmante veuve du Pacha de l’ouvrage est déjà là, d’une main qu’elle espère furtive, je la vois caresser du bout des doigts le crâne de son mari mort pour la France, point de cris ou de larmes, elle est la dignité même, je porte un petit sac où j’ai fait réunir tous les effets du commandant, le contenu de son armoire et de ses poches, j’ai fait faire un inventaire que je fais signer par le Maire, puis nous respectons un moment de silence devant la dépouille du commandant. A mon ordre, un bataillonnaire équipé d’un chalumeau soude la feuille métallique qui va clore le cercueil, je tends le petit sac à la veuve et, à ma grande surprise, entends une sourde prière qui monte derrière moi, tous les officiers sont là, nous sommes environnés d’une compagnie qui s’échelonne sur la hauteur, Roblin la fait mettre au garde-à-vous puis au présentez-arme, nous avons tous en saluant une pensée pour notre pauvre camarade mort à l’ennemi. Cette petite mais digne cérémonie se répétera pour tous les officiers de l’ouvrage, Roblin a fait hisser un grand étendard sur un mât qui semble de fortune, c’est celui que la commune utilise le 14 juillet qu’il a fait ériger.
A l’issue, tout le monde semble s’ébrouer comme au sortir d’un mauvais rêve, je regarde les cercueils qui, soigneusement calés et empilés, semblent s’étager à perte de vue dans la montée pourtant courte du fort, ceux qui jouxtent l’entrée de l’ouvrage forment une sorte de tunnel au-dessus du pont levis, Roblin en a même fait mettre sur trois niveaux dans le fossé diamant, le fort semble assiégé par son équipage défunt, il est vrai que nous manquons de place mais il est non moins vrai que c’est bien le mort qui, une fois de plus, saisit le vif !
En me retournant, j’entrevois notre collègue Mathis à côté d’un visage que je connais bien, celui de l’Administrateur général Saumagne, que je convie incontinent au Righi, nous y retrouvons inopinément nos deux croque-mort préfectoraux et j’assiste pour la première fois à une exécution administrative qui me fait froid dans le dos – à tout prendre, douze balles me semblent préférables à ce terrible spectacle, un Saumagne glacial, deux taches rouges aux joues, les expédie d’une voie métallique vers un néant dont ils auraient mieux fait de ne pas sortir, il brandit une feuille de papier constellée de coups de tampon qui, du moins l’assure-t-il, lui confère tous les pouvoirs, les deux corbeaux se retirent sur le champ, piteux et défaits !
Nous passons à table bientôt rejoint par la bande habituelle, tout l’état-major est bien là. Le chef nous a fait une surprise qu’il a dénichée au marché de Menton ce matin, il nous a cuisiné des loups grillés au fenouil, c’est divin tout simplement, un silence prodigieux s’installe jusqu’au moment où, dessert et cafés expédiés, un Locard mystérieux à la face imperscrutable se lève en se raclant la gorge. D’une voix quelque peu enrouée, il salue ses « chers camarades » et « Monsieur l’Administrateur général » puis réclame un ou une sténographe pour la suite des choses, nous nous regardons quelque peu interloqués jusqu’à ce que Madame Mathis, en tenue de service des CAFTAN et qui vient de passer la porte, propose son concours – avant que d’officier, elle glisse quelques mots à Saumagne puis à son époux, enfin, assise sur une petite chaise, un grand bloc devant elle et stylographe à la main, elle commence à s’escrimer, impavide sous la dictée de Locard. Il faudra que je l’invite à notre prochain repas au Righi…
Ayant conservé toutes ces pages par devers moi et après transcription au rapport officiel, je puis donc les inclure dans mes notes personnelles qui ne sont destinées qu’à une exégèse toute familiale.
Locard nous rappelle qu’il a commis une dizaine de volumes de science criminalistique et qu’il a mené cette enquête suivant trois principes qu’il énonce gravement devant nous : échange, permanence, pertinence.
Pour illustrer tout cela et sans entrer dans les détails, il nous énumère les énigmes auxquelles il a été confronté, la première et pas la moindre étant l’énigme des deux cuistots, de l’introducteur métallique, du bout de tuyau et de la pièce de dix lires.
Quelque peu cabotin, Locard nous narre ses difficultés avec l’application de son premier principe à ce fort du SFAM où les assaillants n’avaient pas pénétré, mais avaient fait pénétrer quelque chose. C’est grâce à l’emplacement et aux postures quelques peu baroques de deux cuistots qu’il avait commencé à comprendre, l’un des deux cuistots, identifié plus tard comme le coq de l’ouvrage, avait basculé dans un wagonnet Decauville en tenant dans sa dextre un cylindre de métal d’une quinzaine de centimètres qui avait été arrachée du plafond de la coursive, d’où dépassait encore un bout de tuyau semi-rigide, ce qui avait amené Locard à penser à une attaque par un gaz de combat inconnu aux effets foudroyants, inspiration corroborée par la position au sol du deuxième cuistot, qui tenait, lui, une piécette italienne que la proximité de la frontière ne pouvait expliquer : le fort combattait depuis vingt jours et seule l’intervention du commando de surface, qui fut écrasé sous des tonnes de pierres en tentant de remporter la portion de tuyau restante ainsi qu’une bouteille sous pression découverte à mi-pente avec des marquages d’Outre-Rhin, pouvait expliquer l’apparition de cette pièce de monnaie, certainement introduite dans le fort par les assaillants à des fins inexpliquées.
………
L’énigme du guetteur carbonisé.
Locard nous avoue que la découverte de ce guetteur affalé au fond du premier palier du puits de la cloche du vieux château l’avait d’abord décontenancé, son uniforme présentait sur toute sa surface des trace de brûlures dues à une température élevée, c’était le seul homme de tout l’équipage qui présentait ce type de traces, qui ne furent expliquées qu’après la découverte du livre de bord dans une poche de la vareuse du Pacha de l’ouvrage. Cet homme avait été puni d’un quart supplémentaire pour avoir, en tombant, assommé son camarade de relève, or cet homme avait un scandaleux défaut, il fumait, et en service en plus – bref, alors que sa cloche se saturait de vapeurs d’hydrogène arsénié dont son anosmie de fumeur lui masquait l’odeur d’ail, il avait tranquillement allumé avec son briquet une Gauloise troupe qui avait enflammé l’atmosphère confinée de sa cloche, le tuant sur le coup, briquet et paquet de cigarettes avaient été retrouvés sur le sol du dernier palier.
Tout ceci, bel exemple de pertinence, nous menait à l’énigme suivante.
………
Les deux gaz, la source et le pianiste de concert.
Locard passe tout de suite la parole à notre jeune collègue du Génie qui nous explique que cette opération de neutralisation du fort Sainte-Agnès avait été minutieusement montée et exécutée, l’horaire étant capital car il ne fallait pas que le fort puisse ouvrir le feu à l’aube pour briser l’élan des vagues d’assaut au nord, ni pour soutenir, au sud-est, le fort du Cap Martin. Trois solutions avaient été retenues, d’un emploi simultané : saturer les ouvrages de combat et d’observation en hydrogène arsénié à l’état gazeux, empoisonner la source avec le même composé à l’état solide, injecter du tabun par le sondage qui aboutissait dans la partie non revêtue de la coursive du bloc trois.
Locard reprit ici la parole pour nous signaler que, d’après l’ambassade d’Italie, l’officier qui assurait le commandement des éléments adverses était le prince Salina, qui avait connu un vif succès comme pianiste international lors d’une légendaire série de concerts de 1937 à 1939, il avait été identifié grâce à sa plaque qui voisinait avec une deuxième, en argent, représentant un animal stylisé ; Locard avait renvoyé le tout au consulat général à Nice. Nous nous regardons, un peu effarés, que pouvait bien faire un pianiste de renom en la chapelle Notre Dame des Neiges à l’été 1940 ! Locard nous avoue ne pouvoir répondre à cette interrogation qui dépasse ses compétences, tout au plus évoque-t-il l’élément humain qui vient perturber l’application harmonieuse de ses principes, ce qui le mène à une autre énigme.
………
Le major d’ouvrage, la petite chienne blanche et la bille d’acier poli.
Au début, Locard n’y avait compris goutte, le major d’ouvrage avait été retrouvé dans la salle de ventilation, affalé sur le cadavre d’une chienne fox, portant son masque à gaz, une bille d’acier poli dans la main. Notre médecin-général avait compris alors qu’il fallait reconstituer le trajet des deux et avait été mis sur la voie par le livre de bord de l’ouvrage autant que par les traces qu’ils avaient laissées au sol. Après avoir commandé l’évacuation des wagonnets d’ordures, le major d’ouvrage avait gagné le bloc 2 où un spectacle incompréhensible l’attendait, tout l’équipage au sol, qui se tenant la gorge, qui la face contre terre, il avait mis son masque, qui, il fallait le retenir, était du modèle 39 et était redescendu, toujours comme la chienne, jusqu’au bloc 1 où il avait découvert le même spectacle, éperdu, après être passé devant les sanitaires de la troupe où plus personne ne bougeait, il avait décidé de rendre compte au Pacha de l’ouvrage. Après avoir mis la chienne sous son bras et ramassé la bille qui provenait sans doute elle aussi, inexplicablement, de l’extérieur, il s’était dirigé vers la salle de ventilation où, une fois de plus, un spectacle dantesque l’attendait, malheureusement pour lui, son masque le protégeait de l’hydrogène arsénié mais en aucune façon du tabun !
………
Ce qui nous mène à la dernière énigme : le Pacha d’ouvrage et la manœuvre du shunt (ou by-pass) de ventilation.
Locard, me prenant à témoin, assure avoir scruté les états de service du commandant Panzani en long, en large et en travers, rien, il n’y avait rien, cet officier était impeccablement noté, le livre de bord révélait qu’il avait décidé de ventiler l’ouvrage en grand après en avoir, la veille au soir, référé à l’état-major qui n’avait rien trouvé à redire, il commence réglementairement l’opération vers cinq heures et vingt minutes en se rendant à la salle de ventilation, en faisant mettre en marche les ventilateurs du régime air vicié par son équipe Z et, se couchant au sol, en poussant lui-même la manette du shunt, ou by-pass suivant les goûts de chacun.
Locard nous rappelle que la ventilation fonctionnait encore quand nous avons raccordé l’installation à l’alimentation civile et que le shunt (ou by-pass) était en position médiane, ce qui ne correspond pas à une position fonctionnelle de cette commande, il précise que la main du commandant était crispée dessus et que sa posture impliquait qu’il refermait le dit shunt en tirant sur le levier. Panzani, voyant tomber ses hommes debout à ses côtés, s’est rendu compte qu’il se passait quelque chose d’anormal, il n’était pas encore touché par le gaz car il était en position allongée. Il ne pouvait savoir qu’en activant le shunt et les ventilateurs en régime air vicié, il avait favorisé la dispersion d’un gaz inconnu : l’air de ventilation de l’ouvrage étant prélevé dans les coursives dont celle du bloc 3, la ventilation forcée aspirait le tabun à grandes goulées, l’équipage était coincé entre deux gaz et ne pouvait que périr, en bon officier aux réflexes rapides et à l’intuition aiguisée, il corrige sur le champ l’état de la commande mais la mort interrompt son geste.
Voilà, c’est fini ajoute Locard, si les planificateurs du SFAM avaient prévu dès le départ une alimentation protégée en régime air vicié, distante au moins d’un kilomètre comme dans le Nord-Est, les choses se seraient déroulées autrement, sans parler plus outre de l’évacuation des ordures qui reste un problème jamais résolu. Enfin, le fort avait combattu au moins vingt jours, la République en avait eu pour son argent !
Madame Mathis, charitable comme les femmes peuvent l’être, fait alors doucement remarquer à Locard qu’aucune des énigmes ne correspond à l’application de ses trois principes, mais la messe est dite.
………
………
24 octobre – Après avoir rédigé un épais rapport (ad usum delphini) pour la Commission et un autre, beaucoup plus complet, pour le ministère de la Défense, nous descendons tous, à pied et par la route, jusqu’à la gare de Menton, mes hommes, rangés par compagnie, chantent à pleine voix le chant des réprouvés, je les salue gravement dans le dernier virage de la route de Sainte-Agnès, pour eux comme pour moi, le cauchemar est terminé, nous laissons le Génie et la Marine prendre soin de l’ouvrage. »
………
Fin des notes du général Brécargue


A suivre... pour le dernier épisode.
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Chabert



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MessagePosté le: Lun Juil 14, 2014 17:24    Sujet du message: Répondre en citant

Allez un roman, c'est simplement mais finement écrit.
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Van Gogh



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MessagePosté le: Lun Juil 14, 2014 20:55    Sujet du message: Répondre en citant

Toujours prenant, et j'aime l'emploi de termes vieillis qui donnent un cachet "français de 1940".
Après l'enquête sur la fin du fort, restent les conséquences politiques : quelles têtes vont tomber du côté italien ?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Juil 14, 2014 21:02    Sujet du message: Répondre en citant

Réponse : aucune.
Les responsables, tous de l'ère Mussolini, sont en fuite ou ont été condamnés pour leur rôle sous le Duce.
Les exécutants, c'est encore plus facile, ils sont morts...
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Lun Juil 14, 2014 21:20    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Les exécutants étaient des soldats, marins ou Alpini, et n'avaient pour choix que d'exécuter la mission ou alors se retrouver devant un peloton d'exécution pour refus d'obéissance en temps de guerre.

@+
Alain
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Juil 15, 2014 09:17    Sujet du message: Répondre en citant

« 319 »

Le rapport de la Commission eut les honneurs de l’affichage et suscita, dans la France de l’époque, une profonde émotion populaire, le pays voulait savoir mais il ne sut que ce qu’on voulut bien lui dire !
Pendant une vingtaine d’années, une escouade étoilée se présenta chaque 20 juillet vers 06h00 au fort Sainte-Agnès, elle y fut chaque fois très chaleureusement accueillie par le détachement du Génie qui assurait la garde de l’ouvrage ; après une émouvante cérémonie d’hommage, l’escouade allait festoyer au Righi, mais au fil des ans, son effectif se réduisit comme peau de chagrin.
En 1950, une souscription nationale fut lancée pour construire un monument à la mémoire glorieuse de l’équipage du fort, il vint des dons de tous les horizons et même d’Italie, un jeune architecte du nom de Fernand Pouillon gagna le concours haut la main, il avait eu l’élégance de créer une sorte de bloc supplémentaire, décalé bien sûr vers l’avant et tourné vers le sud-ouest, construit en béton soufflé sur des armatures métalliques et du grillage, d’une couleur identique à celle de l’ouvrage tout en respectant les proportions et la perspective, ce qui, vu de Menton est d’un effet tout bonnement saisissant – le tout conçu pour abriter trois cent dix-neuf cercueils plombés, la petite chienne Mina reposant dans le sien aux pieds de son maître. L’entreprise Borie Frères remporta bien évidemment l’adjudication.
Le fort fut aliéné par les Armées en 1999 et racheté par la commune pour une somme symbolique. Le bloc 2, qui a été décontaminé en 1975 (on a renoncé à décontaminer le reste, se contentant d’en assurer l’étanchéité), est visitable, pour un prix très modique, de mai à octobre – prévoyez par contre une petite laine car il fait frais dans l’ouvrage. Le bloc 2 était le plus puissant de toute la ligne Maginot (dont le SFAM faisait partie), une de ses pièces de 135 s’en est allée à l’ouvrage du Hackenberg, loin vers les brumes du nord-est, dans le cadre d’un échange, mais il n’en est pas moins impressionnant.
Le monument funéraire porte les insignes des unités de forteresse sur l’avant et un très discret léopard dansant sur sa face arrière. On peut lire au-dessus de l’entrée le chiffre « 319 » et la devise suivante, en français et en grec :

Passant, va dire à Sparte que nous sommes morts ici pour obéir à ses lois

Ὦ ξεῖν', ἀγγέλλειν Λακεδαιμονίοις ὅτι τῇδε κείμεθα, τοῖς κείνων ῥήμασι πειθόμενοι.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Juil 15, 2014 09:23    Sujet du message: Répondre en citant

Merci à Folc pour le texte grec...
Lequel Folc nous signale que la traduction "classique" de l’épitaphe rédigée par le poète Simonide de Céos, qui figure ci-dessus, est quelque peu infidèle. « O étranger, annonce aux Lacédémoniens que nous gisons ici pour avoir obéi à leurs lois » serait plus exact.
Voilà. Comme disaient, non les Grecs, mais les Romains : "La pièce est finie, applaudissez, citoyens".
_________________
Casus Frankie

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Anaxagore



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MessagePosté le: Mar Juil 15, 2014 09:36    Sujet du message: Répondre en citant

Et c'est ici que les Athéniens s’atteignirent.... la porte c'est par là -> ? Garde à vous
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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ladc51



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MessagePosté le: Mar Juil 15, 2014 10:20    Sujet du message: Répondre en citant

Bravo à Carthage, c'est excellent ! Applause

Merci pour ce nouveau petit bijou...


Si je peux me permettre une critique, je suggèrerais néanmoins de retirer le paragraphe sur le coup de main des parachutistes italiens car :
- ce coup de main n'est pas essentiel au récit
- il est probable qu'à cette date, ces unités parachutistes ont été officiellemnent formées mais ne sont pas opérationnelles : même si elles le sont, leur entrainement est très récent et sacrifier ainsi 50% d'une troupe d'élite est stratégiquement inoportun (c'est renoncer à disposer des cadres expérimentés pour former une division para pour 1941...)
- lancer ainsi des avions de transport de parachutistes dans un ciel encore dominé par l'armée de l'air est suicidaire

Doit-on attendre un jour une suite ou un clin d'oeil ? pas de contamination des nappes phréatiques ? pas de remords dans la hiérarchie catholique ayant été complice de ce crime ? etc...
_________________
Laurent
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carthage



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MessagePosté le: Mar Juil 15, 2014 10:30    Sujet du message: Répondre en citant

Désolé, la neutralisation du Mont Agel est capitale de même que celle de Saint Agnès, Roquebrune tombera tout seul dans la suite des choses, une fois de plus, le terrain commande! Carthage.
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cedant arma togae
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Juil 15, 2014 10:48    Sujet du message: Répondre en citant

Par ailleurs, Laurent, n'oublie pas que les Italiens sont persuadés que la "fin de partie" est proche, donc sacrifier leurs premiers paras n'est pas grave (sauf pour les paras !), l'important est d'obtenir le résultat recherché.
Pour les avions de transport, ce n'est pas comme si c'était un raid à 500 km du front ! Le parachutage a lieu à quelques km à peine des lignes italiennes. La chasse française n'a pas le temps matériel d'intervenir.
_________________
Casus Frankie

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Capu Rossu



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MessagePosté le: Mar Juil 15, 2014 11:57    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

Un seul mot : Bravo !

Je suppose que le capitaine-pianiste italien est un demi-frère ou un cousin de l'Anonyme et un oncle d'Antonio le jeune mousse.

@+
Alain
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Jubilé



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Messages: 794

MessagePosté le: Mar Juil 15, 2014 16:55    Sujet du message: Répondre en citant

Van Gogh a écrit:
Toujours prenant, et j'aime l'emploi de termes vieillis qui donnent un cachet "français de 1940".
Après l'enquête sur la fin du fort, restent les conséquences politiques : quelles têtes vont tomber du côté italien ?


cette action peut-elle être qualifiée de crime de guerre ?

La guerre est sale après-tout.
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