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TORCHE (feuilleton)
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Avr 05, 2007 12:10    Sujet du message: TORCHE (feuilleton) Répondre en citant

Pour ne pas se faire déborder par Fantasque, il faut réagir vite...
Casus Frankie


Annexe 42-9-3
Opération Torch/Torche : plans d’attaque et de défense
D’après Francesco Folcini, La caduta dell’Italia Fascista (Rome, 1961)

Les plans alliés
La planification de Torche ne consistait pas seulement en l’attribution de la responsabilité de zones de débarquement, mais aussi en la préparation de mouvements rapides une fois achevé le débarquement proprement dit. S’appuyant sur l’expérience acquise par les Franco-Britanniques depuis 1940, le Maréchal Alexander avait divisé sa force d’invasion en trois groupes et quatre zones de débarquement : Purple (incorrectement traduit sur les cartes françaises par Pourpre), Blue (Bleue), White (Blanche) et Red (Rouge).

La Zone de débarquement Est, Purple, située sur la côte est de la Sicile, fut attribuée à la 8ème Armée britannique, commandée par le Général Sir Bernard Law Montgomery. La 8ème Armée devait toucher terre dans le golfe de Noto, entre Syracuse au nord-est et le cap Passero au sud-ouest (le cap Passero marque l’angle sud-est de la Sicile). Le XIIIème Corps du Général Miles Dempsey devait débarquer du côté de Syracuse, avec le XVème Corps du Général O’Connors à sa gauche. On prévoyait que l’utilisation judicieuse des forces spéciales permettrait de s’emparer de Syracuse dès la fin du Jour J ou à J+1. La 8ème Armée devait avancer vers le nord jusqu’à la rivière Tellard, avant de progresser vers les villes d’Augusta et de Catane, en direction de Messine.
A la gauche de Montgomery, à l’ouest du Cap Passero, la 7ème Armée américaine du Général George C. Patton débarquerait dans la Zone Blue, située sur la côte sud de la Sicile et s’étendant à l’ouest jusqu’à la petite ville côtière de Scogliti. En pointe de cette armée, le 2ème Corps du Général Bradley devait débarquer sur les deux rives de la Ragusa. La mission de Bradley était d’atteindre Comiso à J+1. Comiso était un objectif important pour la phase initiale de la campagne, car sa prise et celle des terrains d’aviation voisins permettrait aux Alliés de déployer leur aviation sur place. Le Maréchal Alexander avait prévu qu’une fois prises les villes de Comiso et de Ragusa, les forces américaines, qui étaient les moins expérimentées de toutes, se mettraient en position de défense. Cette idée déplut souverainement à Patton, qui se refusait à voir les forces de ses alliés européens accaparer tout le poids – et la gloire – de la campagne.
La 1ère Armée du Général Delestraint devait débarquer sur les Zones White et Red.
White allait de Scoglitti à l’embouchure de la Gela. Elle était dévolue au 3ème Corps d’Armée, sous le commandement du Général Amédée Blanc. Ce Corps disposait de plusieurs unités blindées et on supposait qu’il aurait à faire face à la plus puissante contre-attaque italienne.
De l’embouchure de la Gela jusqu’à la ville de Licata, à l’ouest, s’étendait la Zone Red, où devait débarquer le 4ème Corps du Général de Monsabert. Sur ses épaules reposait la protection du flanc gauche allié.

Le plan de Sir Harold Alexander était assez complexe. Pendant que les Britanniques devaient marcher sur Augusta, Catane, puis Messine, les Français, une fois repoussée la réaction italienne (attendue pour J+1 ou J+2), devaient attaquer en direction d’Enna, en plein centre de l’île, puis de la côte nord de la Sicile. Le but était de percer à travers les collines vers Termini Imerese et Cefalu, isolant Palerme et les forces italiennes concentrées dans l’ouest de la Sicile. Une fois la côte nord atteinte, les forces françaises se dirigeraient vers l’est et vers Messine, pour encercler les forces italiennes situées dans l’est de l’île. Le plan présumait donc que le commandement italien s’attendrait à voir les forces alliées suivre les routes côtières et ne serait pas préparé à résister à une poussée directe à travers un terrain très accidenté. Fortes de leur expérience du Péloponnèse, les Français estimaient que des forces combinant des groupes motorisés et des unités d’infanterie de montagne pourraient avancer assez rapidement vers la côte nord, coupant la Sicile en deux.
Le plan d’Alexander reposait aussi sur deux suppositions.
D’abord, que les unités mobiles italiennes contre-attaqueraient relativement tôt et seraient défaites par la concentration de la puissance de feu alliée. Ensuite, les repousser vers les Monts Caronie ne serait qu’une question de temps.
Ensuite, que l’appui naval permettrait aux forces de Montgomery de progresser rapidement vers Catane. En effet, si les forces débarquées à l’ouest du Cap Passero pouvaient assez facilement êtres appuyées par des avions basés à Malte, Gozo et Pantelleria, les forces britanniques dépendaient plus étroitement de l’appui naval et des avions des trois porte-avions.
Par ailleurs, selon ce plan, la 7ème Armée de Patton, une fois Comiso capturée, devait jouer u rôle de leurre et avancer lentement en direction de Vizzini pour fixer le plus possible de troupes italiennes. Fort mécontent de cette perspective, le général américain entama des discussions officieuses avec Delestraint, avec lequel il avait établi des relations cordiales depuis son arrivée en Afrique du Nord. Lors de ces entretiens plus ou moins clandestins, Delestraint et Blanc accordèrent à Patton que, si possible, les forces blindées américaines pourraient jouer le rôle de colonne volante sur le flanc droit du 3ème Corps français lors de sa marche vers Enna. Patton disposait d’un argument massue : ses unités blindées venaient de recevoir les premiers chars M4 Sherman, donnant aux tankistes américains une marge de supériorité sur leurs collègues britanniques et français. Mais de toute façon, bien avant que le premier G.I. ait mis le pied en Sicile, Patton avait élaboré son interprétation très personnelle du plan d’Alexander.

Disposition des forces alliées lors du jour J de Torch/Torche

A – Zone “PURPLE” (Pourpre)
Entre Syracuse et le Cap Passero.
8ème Armée britannique, Général Bernard Law Montgomery
Sous commandement direct de l’Armée
Commandos britanniques et forces spéciales (autour de Syracuse)
Bataillon Commando n° 40 des Royal Marines
Bataillon Commando n° 41 des Royal Marines
1er Bataillon, The Welch Regiment
7ème Bataillon, Royal Marines

XIIIème Corps, Général Miles Dempsey
5ème Division d’Infanterie britannique
50ème Division d’Infanterie britannique (Northumbrian)
Deuxième échelon : 4ème Armoured Brigade britannique et 105ème Régiment antichar

XVème Corps, Général O’Connors
231ème Brigade d’Infanterie britannique
51ème Division d’Infanterie britannique (Highland)
Deuxième échelon : 23ème Armoured Brigade britannique et 1ère Division Sud-Africaine

Réserve “flottante”
78ème Division d’Infanterie britannique


B – Zone “BLUE” (Bleue)
Entre le cap Passero et Scogliti
7ème Armée des Etats-Unis, Lieutenant-Général George Smith Patton
Sous commandement direct de l’Armée
1er Bataillon de Rangers
2ème Bataillon de Rangers
540ème Régiment du Génie de débarquement

Réserve “flottante”
3ème Division d’Infanterie (Général Lucian K. Truscott)

2ème Corps d’Armée US, Lieutenant-Général Omar Nelson Bradley
1ère Division d’Infanterie (Général Terry De La Mesa Allen), avec les 16ème, 18ème et 26ème Regimental Combat Teams (RCT – le 26ème RCT est commandé par le Général de Brigade Theodore Roosevelt)
Eléments de la 2ème Armoured Division (1er Btn du 66ème Armored Regiment, 1er Btn du 67ème Armored Regiment et Combat Command B)
Deuxième échelon : Eléments de la 1ère Armoured Division (Combat Command A) et de la 2ème Armoured Division (Combat Command A)


C – Zones “WHITE” (Blanche) et “RED” (Rouge)
White : entre Scogliti et l’embouchure de la Gela
Red : entre l’embouchure de la Gela et Licata
1ère Armée française, Général Charles Delestraint
Sous commandement direct de l’Armée
Régiment Alsace-Lorraine
12ème BACA (Brigade d’Artillerie de Corps d’Armée)

White/Blanche : 3ème Corps d’Armée, Général CA Amédée Blanc
1ère Division d’Infanterie
84ème Division d’Infanterie
1ère Brigade de la 2ème Division Blindée
Réserve “flottante” : 3ème Division d’Infanterie Algérienne
Deuxième échelon : 2ème Brigade de la 2ème DB, 3ème RCA (Régiment d’Artillerie Coloniale) et 1ère Brigade Blindée belge Tancremont (Colonel Piron)

Red/Rouge : 4ème Corps d’Armée, Général CA Antoine de Montsabert
83ème Division d’Infanterie Algérienne
11ème Demi-Brigade de la Légion Etrangère Teruel
14ème Demi-Brigade de la Légion Etrangère Ebro
Réserve “flottante” : 4ème Division d’Infanterie de Montagne Marocaine
Deuxième échelon : 1er Régiment de Chasseurs Ardennais (Général-Major Lambert), 4ème Brigade Mobile de la Légion Etrangère Saïgon


Les plans italiens
Défendre la Sicile : c’était la tâche qui avait été confiée au Generale d’Armata Alfredo Guzzoni… Une tâche quasi impossible avec les forces dont il disposait. Ces forces étaient organisées en trois parties.

– Le XIIème Corps (Generale di Corpo d’armata Mario Arisio) concentrait quatre divisions “côtières” statiques (136ème, 202ème, 207ème et 208ème), mais comprenait aussi un groupe “mobile” incluant la 26ème D.I. Assieta (Général Erberto Papini) et la 28ème D.I. Aosta (Général Giacomo Romano) Ces divisions d’infanteries étaient renforcées par trois éléments blindés (A, B et C), dont chacun représentait l’équivalent d’une compagnie de chars moyens (10 M13/40 ou M14/41) et de deux compagnies d’infanterie motorisée (sur camions). Ce Corps devait tenir l’ouest de la Sicile, où Guzzoni s’attendait à un débarquement en conjonction avec une attaque contre la Sardaigne. Cependant, la 207ème division “côtière” tenait une portion de la côte sud, entre Licata et Porto Empedocle.
– Le XVIème Corps (Generale di Corpo d’armata Carlo Rossi) était déployé sur la côte sud, avec deux divisions (206ème et 213ème) et deux brigades (XVIII° et XIX°) “côtières” statiques. Il n’avait qu’une unité “mobile”, la 54ème D.I. Napoli (Général Giulio Porcinari), déployée près de Ragusa pour couvrir Comiso, à l’ouest, et la plaine de Catane, à l’est, avec l’aide de cinq éléments blindés (D, E, F, G et H).
– La réserve d’armée se composait en tout et pour tout de la 4ème D.I. Livorno (Général Domenico Chirieleison). Elle était déployée près du QG de Guzzoni, à Enna, et se trouvait en fait déjà engagée pour soutenir le flanc sud du XIIème Corps.
Guzzoni savait la faiblesse de ses forces, d’autant plus grande que ses divisions “côtières” étaient de valeur combative douteuse, avec un moral très bas et un équipement fréquemment insuffisant. Mais il était persuadé que la Sicile ne devait pas subir tout le poids de l’assaut allié. Sa véritable mission était d’empêcher l’ennemi de prendre le contrôle de l’ouest de la l’île, et notamment des aérodromes de Trapani et Castelvetrano, d’où un débarquement en Sardaigne pouvait être efficacement soutenu. Plus longtemps ces aérodromes tiendraient, plus longtemps la Sardaigne pourrait être renforcée.
Mais même cette attaque venant de l’ouest ne devait pas être le principal assaut ennemi. Celui-ci était attendu de l’est, dans la botte italienne, en Campanie et dans les Pouilles. Là se trouvaient concentrées les meilleures unités italiennes. Si elles ne pouvaient repousser un débarquement, si Naples tombait, la défense de la Sicile deviendrait très difficile et Guzzoni devrait transférer ses forces en Sardaigne.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Avr 08, 2007 11:04    Sujet du message: Répondre en citant

Opération Torche/Torch
Nuit du 18 au 19 septembre


Bien que le jour J soit en théorie le 19 septembre, Torch commence effectivement dans les dernières minutes du 18.
23h00, Opération Chestnut – Au même moment, deux équipes de dix hommes sont parachutées près de Palerme pour désorganiser les communications italiennes. L’opération échoue, car toutes les radios sont brisées lors du parachutage et une partie des munitions et des explosifs est perdue. Trois hommes sont capturés par les forces italiennes à peine posés, mais les autres réussissent à échapper aux recherches. Ils seront récupérés quand les forces alliées atteindront la région de Palerme.
23h25 – 48 Wellington des Sqn 37, 38, 104 et 148 de la RAF (basés à Malte) bombardent avec une certaine précision le QG du Général Guzzoni, à Enna.
00h15 – Une opération de diversion commence dans le port d’Ajaccio. Conduits à pied d’œuvre par les sous-marins HMS P-311 et Trooper, quatre engins britannique très inspirés par les maiale italiens et baptisés “Chariots” posent des “mines patelles” (adhésives) sous la coque du vieux DD italien Solferino et de deux caboteurs, utilisés pour transporter des troupes et du ravitaillement entre ka Corse et l’Italie. Ces mines explosent à 01h25, coulant net les trois bateaux. Un équipage (S/Lt Rodney Dove et Matelot de 1ère classe Jimmy Freel) parvient à revenir au Trooper. Les trois autres doivent débarquer. Deux hommes sont vite capturés par les forces de sécurité italiennes, mais les quatre autres peuvent prendre le maquis, où ils sont récupérés par la Résistance. Après deux semaines inconfortables, ils rentreront à Alger à bord du sous-marin Fresnel, le 5 octobre.
23h30, Zone Pourpre – Des forces aéroportées britanniques se posent en planeur autour de Syracuse et près des ponts de la rivière Tellard. Malgré l’expérience des opérations précédentes, les choses se passent plutôt mal ; il est vrai que cette nuit-là, il y a beaucoup plus d’avions alliés en l’air, et leurs plans de vol sont trop complexes pour les peu maniables planeurs. Sur les 144 engins transportant des troupes britanniques (1ère Airlanding Brigade, 1ère Parachute Brigade, 1er Airlanding Light Regiment - Royal Artillery, Bataillon parachutiste N° 2 du Special Air Service), seuls 74 se posent à proximité de leur cible et 13 tombent en mer. Mais les défenses italiennes sont totalement surprises. A 01h40, les Anglais ont rassemblé assez d’hommes pour couper la route Augusta-Syracuse, secteur où la résistance italienne s’avère très faible. A 02h45, les hommes du 1er Airlanding Light Regiment entrent dans la vieille cité, silencieuse et désertée par les troupes italiennes.
23h30, Zone Bleue – Les parachutistes du Colonel James M. Gavin (504ème et 505ème Régiments Parachutistes, 82ème Division Aéroportée) doivent tenir Santa-Croce Camerina et la route Scoglitti-Comiso. En raison du manque d’expérience des pilotes de leurs C-47, les 3 400 hommes de Gavin sont largement dispersés. Cependant, une compagnie du 1/505ème se pose juste à côté de Santa-Croce et, à 00h15, le village est solidement tenu par les Américains. La situation est plus confuse dans la dropping zone ouest, où un stick atterrit au beau milieu de l’aérodrome de Comiso et se fait immédiatement capturer par la garnison. Cependant, à 01h15, la route Scoglitti-Comiso est coupée. A 02h05, James Gavin a rassemblé 500 hommes environ pour tenir Santa-Croce. Plusieurs centaines de parachutistes américains sont encore éparpillés quelque part entre Santa-Croce et Modica (une bonne centaine ont été blessés en tombant dans des collines très accidentées), mais ces hommes contribuent grandement à la confusion ennemie en attaquant toutes les patrouilles et tous les convois routiers des Italiens qu’ils rencontrent.
23h30, Zone Blanche – Les 2 297 paras du 2ème RCP doivent tenir l’axe Ponte Olivo-Niscemi-Piano Lupo. Par bonheur, c’est là que le parachutage s’est fait de la façon la plus ordonnée. En dépit de fortes rafales de vent, les hommes 95% des hommes sont lâchés dans un rayon de 5 km de leur objectif. Cette réussite est le résultat de l’utilisation de trois vieux bombardiers LeO-451 équipés du système Gee d’aide à la navigation, chargés de lancer des fusées éclairantes pour guider les équipages des DC-3. A 00h55, Piano-Lupo tombe aux mains des hommes du II/2ème. A 01h40, Ponte Olivo est pris d’assaut par le I/2ème, isolant Gela d’Enna. A 02h45, un convoi de troupes italiennes venant de Caltagirone tombe dans une embuscade à la sortie de Niscemi et est en grande partie détruit.
23h30, Zone Rouge – Les hommes du Lt-Col. Gilles (2ème REP) doivent tenir les approches nord-ouest de Licata, couper la route et la voie ferrée et tenir la rive droite de la Salso. La plupart sont très dispersés autour de Licata, et 90 sont lâchés trop tôt et tombent en mer. Néanmoins, à 02h15, plusieurs barrages ont été établis sur les routes Licata-Enna et Licata-Agrigente, couvrant le flanc ouest de la plage Rouge. A 02h40, Gilles signale à Tunis que les défenses italiennes semblent faibles dans son secteur.

Côté italien, le Général Guzzoni a été réveillé par le bombardement de la RAF et n’a pas eu le loisir de se rendormir… A 01h15, il a reçu assez d’informations sur des parachutages de troupes ennemies pour pouvoir écarter l’idée que la forte activité aérienne alliée au-dessus de la Sicile n’est qu’un raid particulièrement massif ou une sorte de diversion. Il ordonne alors à sa Réserve d’Armée, la 4ème D.I. Livorno (Général Domenico Chirieleison), de faire mouvement vers Gela pour pouvoir protéger l’aérodrome de Comiso.
La Livorno réagit très vite, grâce à la prévoyance du Général Chirieleison, qui, de sa propre initiative, a fait mettre ses hommes en alerte maximum en recevant le message d’alerte générale envoyé par le QG italien. C’est un convoi de cette division, composé du XIème Bataillon de Commando et d’une partie du IVème Bataillon Antichar, qui tombe à 02h45 dans l’embuscade tendue à la sortie de Niscemi par les hommes du 2ème RCP. Peu après 03h00, la nouvelle de la destruction de cette colonne atteint le QG de Chirieleison et Guzzoni est averti vers 03h45. Au même moment, les forces italiennes à l’est de l’île signalent des parachutages autour de Syracuse. A 04h15, le commandant du XVIème Corps, le Général Carlo Rossi, signale qu’il a perdu tout contact avec Syracuse et demande l’autorisation d’envoyer la 54ème D.I. Napoli sur une position entre Syracuse et Augusta.
Alors que l’aube commence à poindre, une certaine confusion règne au QG de la 6ème Armée italienne. Les signalements de parachutages de troupes ennemies s’accumulent, arrivant parfois assez vite, parfois avec retard, ce qui ne facilite pas la vision de la situation. Le commandant de la garnison de l’aérodrome de Comiso, fier d’avoir capturé un stick de parachutistes américains, se vante d’avoir repoussé à lui tout seul « l’attaque de toute un régiment yankee. » Le harcèlement mené par les hommes de Gavin, qui se jettent sur tout ce qui ressemble à un uniforme italien entre Santa-Croce et Medica, donne à l’état-major l’impression que deux divisions, pour le moins, ont atterri dans la région. Les attaques menées par une escouade sont attribuées à un peloton, voire à une compagnie. Celles menées par un peloton sont attribuée à une compagnie, voire à un bataillon. Il semble que Ragusa soit sur le point d’être pris d’assaut par les parachutistes américains. Guzzoni n’a pas d’autre choix que d’ordonner au Général Giulio G.C. Porcinari, qui commande la 54ème D.I., d’envoyer dans cette ville le 75ème Régiment et une partie de l’artillerie de la division.
Plus à l’ouest, des parachutistes français semblent pleuvoir tout le long de la côte pendant toute la nuit. A 04h45, un message affolé annonce à Guzzoni que Licata est perdu. Ce n’est pas (encore) vrai, mais les unités côtières italiennes, notamment la 207ème Division et la XVIII° Brigade Côtières, ne savent plus où elles en sont.
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Casus Frankie

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folc



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MessagePosté le: Dim Avr 08, 2007 15:59    Sujet du message: Répondre en citant

Il y a à Licata un train blindé, de la Regia Marina, le T.A. 76/2/T, à vocation première antiaérienne, mais dont les canons peuvent tirer sur des objectifs terrestres.
Va-t-il :
1) être retiré par prudence ?
2) rester et appuyer la défense locale ?
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patzekiller



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MessagePosté le: Dim Avr 08, 2007 17:58    Sujet du message: Répondre en citant

quel objectif de choix pour l'artillerie navale, miam Razz
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MessagePosté le: Lun Avr 09, 2007 21:28    Sujet du message: Répondre en citant

(sous réserve de confirmation de Fantasque pour un ou deux détails)

Opération Torche/Torch
Jour J
04h10, Opération Narcissus – Quarante hommes des SAS débarquent près du phare du cap Passero, mais le trouvent inoccupé. L’équipe décroche sans pertes et rejoint les Royal Marines qui commencent à débarquer.
05h05, plages Pourpres – Les commandos britanniques débarquent sur les deux ailes. Les Royal Marines enlèvent facilement les positions de défense à l’est du cap Passero.
05h35 – Les commandos débarqués près de Syracuse font déjà leur jonction avec les troupes aéroportées.
05h40 – Les soldats des 5ème et 50ème D.I. débarquent sur les plages Purple 1, 2 et 3.
05h50 – C’est au tour de la 51ème D.I. et de la 231ème Brigade d’Infanterie, qui débarquent sur Purple 4 et 5. Le débarquement de la 231ème Brigade est le seul à connaître une véritable opposition. Il se heurte en effet au feu d’une batterie côtière, mais les canons italiens sont promptement réduits au silence, dès 06h30, par le tir du cuirassé HMS Queen Elizabeth en personne.
07h30 – Les troupes britanniques se déploient rapidement et toute la ville de Syracuse est sécurisée sans combat notable.
05h45, plages Bleues – Le débarquement des troupes américaines est suivi avec passion par le journaliste du Herald Tribune Donald “Abe” Lincoln. Il réunira après la guerre les versions originales de ses articles (quelque peu amputés, à l’époque, par la censure) dans son livre Diary of a Herald’s Crusader (New York, 1947) publié en France sous le titre Journal d’un Croisé-Reporter (Paris, 1950). « Après les marins et les aviateurs, les GI entrent directement en lutte contre la Barbarie Nazie. Des centaines de navires alliés bordant les côtes siciliennes surgissent des dizaines de milliers d’hommes venus libérer l’Europe ! Sur les plages BLUE 1, 2 et 3 débarquent les troupes de la 7ème Armée des Etats-Unis, couvertes par le tir précis des cuirassés de l’US Navy New York et Texas et du croiseur lourd Philadelphia. » Le feu de ces navires est d’autant plus précis qu’il est réglé par un petit avion qui vient de décoller du plus petit porte-avions du monde, le LST-3. L’avion est un L4-B Piper Cub, dont Donald Lincoln allait le lendemain interviewer le pilote, le Lt Julian W. Cummings : « Toute cette histoire est une improvisation culottée mais vraiment bien menée venue d’une idée des gars de la 3ème Division d’Infanterie. Quand nos premiers LST sont arrivés en Afrique du Nord, au début de juillet, tous ceux qui les ont vus ont trouvé que leur superstructure ressemblait beaucoup aux îlots des porte-avions. Du coup, quelques petits malins ont imaginé de construire sur un LST un petit pont d’envol d’où pourrait décoller un avion de réglage de tir pour l’artillerie. Le boss, le Général Lucian K. Truscott, a trouvé l’idée excellente. Les Ateliers de la Marine française, à Bizerte, nous ont donné un coup de main pour modifier le LST-3 et il y a trois semaines, nous avons fait quelques tests sur la lagune de Bizerte. On a pu placer deux Cub sur notre porte-avions. Dès le début du débarquement, le LST-3 s’est mis à foncer à sa vitesse maximum, 10 nœuds, pas moins, et nous avons décollé sans problème. Mon équipier le Lt Oliver P. Bobard s’est envolé le premier, mais sa radio est tombée en carafe au bout de cinq minutes. Heureusement, je n’ai pas eu ce problème. Pendant plus de deux heures, je me suis promené au-dessus des plages BLUE 1 et BLUE 2 ; j’ai commencé par régler le tir des gros bébés de la Navy, puis j’ai réglé le tir de nos gars de l’artillerie, dès qu’ils ont pu mettre leurs pièces en batterie à terre. Quand je n’ai plus eu de pétrole, je me suis posé comme une fleur sur BLUE 2. J’ai rejoint une unité de la 1ère D.I. qui passait par là, et je les ai aidé à conquérir la Sicile pendant tout le reste de la journée ! »
Jusqu’à 07h30, la 7ème Armée n’a guère de difficulté pour débarquer. Ses problèmes principaux viennent des conflits de priorités durant le complexe processus du déchargement de l’ost américain, conflits que ses beachmasters inexpérimentés sont incapables de résoudre rapidement. En fin de journée, le Général Omar Bradley tire la leçon de ces ennuis : « un bon beachmaster doit être un officier expérimenté doté d’un mauvais caractère et d’un pouvoir presque despotique. » Le Général George S. Patton est du même avis, même si sa façon de l’exprimer est à peu près impossible à imprimer.

05h15, plages Blanches –Le Régiment Alsace-Lorraine débarque au premier rang des troupes françaises et s’empare rapidement de Gela. La plus grande partie du débarquement dans cette zone se passe sans difficultés. En effet, les Français bénéficiant de l’expérience de leurs précédentes opérations amphibies et les choses se passent plus aisément que sur les plages Bleues.
08h15 – Blanc-3 est pris sous le feu d’une batterie locale. Pendant trois quarts d’heure, la plage est sporadiquement bombardée. A 09h00, la batterie est réduite au silence par des la combinaison de tirs navals et d’attaques aériennes.
08h45 – Un problème plus difficile se pose lorsque la 4ème D.I. Livorno, qui tente d’atteindre Gela, se heurte au 2ème RCP à Ponte Olivo. Heureusement pour les parachutistes français, les Italiens ont été soumis depuis l’aube à des attaques aériennes continuelles chaque fois qu’ils ont tenté de progresser vers les plages. Le 34ème Régiment d’Infanterie, qui attaque Ponte Olivo, est déjà très affaibli à ce moment. Le tir des croiseurs lourds MN Colbert et Dupleix aide les paras à s’opposer aux Italiens, qui sont repoussés à 10h30.

05h35, plages Rouges – Le débarquement se fait sans opposition, sauf près de Licata. Là, les canons de l’artillerie côtière se montrent très actifs, soutenus par un train blindé de la Regia Marina, le Treno Armato 76/2/T. « Cette saleté de train blindé nous a tué du monde, raconte le sergent Roger Fernandez (83ème D.I.A.). Le LCI sur lequel j’étais a pris deux obus de 75 mal placés et je me suis retrouvé à l’eau, en train de patauger désespérément, alourdi par mon équipement – heureusement que j’ai appris à nager à Sidi-Ferruch quand j’étais tout gosse ! Des tas de copains ont eu moins de chance que moi. Je me suis retrouvé sur la plage, avec l’impression d’être un chaton qu’on avait voulu noyer, et c’est de là que j’ai vu la suite. Les petits bateaux d’appui-feu [les monitors légers de la 1ère Escadre d’appui-feu côtier, NDLR] sont arrivés très vite, mais le train blindé s’est obstiné et il a démoli deux BDIC, qui ont coulé à pic avec les chars qu’ils transportaient. Purée, les gars du train, ils auraient mieux fait de se tailler à ce moment. Les monitors ont appelé leur grand frère, le cuirassé Provence, et ça n’a pas traîné. Un peu plus tard, en avançant, on a retrouvé des morceaux de wagon éparpillés sur des centaines de mètres par les obus du Provence. »
08h15 – A l’ouest de Licata, les paras du 2ème REP sont engagés par le Groupe Mobile C du XIIème Corps, mais ses chars, des M14/41 mal blindés, sont des proies faciles pour les canons sans recul des troupes aéroportées françaises (Ce sont surtout des canons légers sans recul de 88 mm Mle 41, version française des “3.45-in” brevetés par Sir Dennys Burney. Chaque canon pèse moins de 35 kg à vide et tire un obus de 7,2 kg à 170 m/sec, qui utilise on la charge creuse antichar classique (“shaped-charge” ou obus HEAT), mais la nouvelle charge brisante (“squash-head” ou obus HESH), efficace aussi bien contre les blindés que contre les fortifications.).
Une des batteries de canons sans recul est commandé par un sergent parachutiste qui n’a pas 18 ans ! Pierre Dabezies, Gascon né en 1925 à Casablanca, a quitté Biarritz en juillet 1940 à l’arrivée des Allemands sur un bateau de pêche et s’est engagé dans la Légion Etrangère en trichant sur son âge. L’épisode est raconté avec truculence dans ses Mémoires par le supérieur immédiat de Dabezies, le lieutenant Marcel Bigeard. A 09h15, le Lt-Col. Gilles signale que la situation est stabilisée.

Les attaques italiennes, à Gela comme à Licata, ont été faibles en raison de la totale supériorité aérienne alliée depuis l’aube. Bombardiers légers et moyens martèlent tout ce qui ressemble à une concentration de troupes air et les chasseurs-bombardiers rugissent au-dessus des routes siciliennes, massacrant les convois de camions et pourchassant les chars. Les unités les plus engagées dans cette tâche sont les 4ème et 39ème EC, équipées de NA-92 Mustang IC (armés de canons de 40 mm Vickers S), le 7ème Wing de la SAAF, avec des Hurricane IIB portant des bombes de 250 livres et les P-39D du 68ème OG de l’USAAF et de la 53ème EACCS belge, dont les canons de 37 mm sont des armes mortelles pour la plupart des blindés italiens.
Cette supériorité aérienne alliée sur la zone du débarquement conduit Guzzoni, dont le QG d’Enna est régulièrement bombardé, à ne pas engager immédiatement toutes ses réserves. Il comprend rapidement que ses troupes sont obligées de ne faire mouvement que de nuit pour éviter la destruction. A midi, il donne l’ordre de se retrancher aux unités italiennes encore opérationnelles occupant Caltagirone ou Ragusa. Cette décision ne va pas plaire du tout à Mussolini…
En fin de matinée, au moment où Guzzoni envoie son rapport à Rome, une violente controverse oppose justement Mussolini aux principaux chefs de l’Armée italienne. Les avions de reconnaissance, massacrés par la chasse alliée, sont dans l’impossibilité de donner des informations claires sur le déploiement des troupes d’invasion. Mais les rapports des survivants montrent qu’au moins dans la région de Syracuse, des porte-avions assurent un soutien aérien au débarquement (non que les navires aient été aperçus, mais leurs chasseurs font douloureusement sentir leur présence aux avions de reconnaissance italiens).
A 11h00, le Général Ambrosio n’hésite plus : « Duce, l’engagement des porte-avions ennemis indique que la plus grande partie de leurs forces navales est engagée au sud de la Sicile. Ce débarquement n’est pas une diversion ! » Mussolini est loin d’être convaincu. Même les informations transmises par le système de surveillance allemand, qui mettent en évidence que ce qui se passe en Sicile est une offensive majeure, sont incapables, dans un premier temps du moins, de le persuader qu’il s’est trompé et que les suppositions de Rommel prévoyant un débarquement dans le sud-est de la botte italienne sont erronées.
Ce débat peut expliquer pourquoi les avions anti-navires massés en Italie ne lancent pas d’attaque coordonnée dans la journée du 19 septembre. Il y a bien sûr une autre explication : le manque de couverture de chasse, car les combats du mois précédant le débarquement ont sévèrement amoindri la chasse de la Regia Aeronautica. De plus, les unités anti-navires ne sont pas très bien placées pour attaquer les forces ennemies débarquant au sud-est de la Sicile. Les avions basés à Cosenza sont certainement les mieux situés, mais ils doivent en théorie être économisés pour attaquer un possible débarquement près de Tarente.
En fait, le Général Ambrosio, bien qu’il soit maintenant convaincu que la Sicile est bien le principal objectif des Alliés, hésite à engager à fond la Regia Aeronautica parce qu’il connaît la faiblesse de ses unités de chasse. A 15h00, il rencontre à nouveau Mussolini : « Duce, je vous en prie, il faut que la Luftwaffe déploie le Xème FliegerKorps sur nos terrains de Lucanie et des Pouilles. Si vous le lui demandez personnellement, le Führer ne pourra pas vous le refuser. » Cette façon de présenter les choses est acceptable pour Mussolini, qui tente peu après de téléphoner à Hitler. Cependant, à ce moment, Rastenburg bouillonne de réunions à propos de l’offensive allemande en Ukraine. Mussolini ne parvient à joindre son allié qu’à 19h30. Hitler accepte cependant immédiatement et Jeschonnek, chef d’état-major de la Luftwaffe, appelle le Maréchal Kesselring, à Athènes, vers 21h30, pour lui transmettre cet ordre.
Mais Kesselring a du mal à accepter de lâcher sa seule réserve disponible, alors que les forces aériennes à sa disposition ont subi de lourdes pertes dans les jours précédents (il préférerait sans doute que l’ordre de Mussolini de retirer les escadrilles italiennes basées en Grèce pour les redéployer en Italie, qui n’a jamais été suivi d’effet, finisse par être exécuté). Le Général Erwin Rommel, informé immédiatement, est encore plus réticent que Kesselring, car il est toujours convaincu que le meilleur choix pour les Alliés serait de combiner un débarquement dans le sud-est de la Botte italienne à un débarquement près de Volos, pour couper les communications des forces de l’Axe dans le Péloponnèse – ses forces – avec l’Allemagne. A 23h00, Rommel appelle Jodl et Keitel, demandant que l’ordre soit rapporté, ou au moins différé : « La Regia Aeronautica dispose de suffisamment d’avions pour contre-attaquer sans qu’il soit nécessaire d’engager nos réserves… » affirme-t-il. Rommel va jusqu’à appeler directement Hitler : « Mon Führer ! Ce n’est pas à vous que j’expliquerai que la Grèce est bien plus importante que la Sicile du point de vue de la couverture de nos forces qui combattent en Union Soviétique ! Les Italiens peuvent parfaitement défendre leur île par leurs propres moyens, car le terrain y est très favorable à la défense. » Ce discours n’est pas sans effet, mais pour une fois, Hitler n’accepte pas tout ce que lui demande l’un de ses généraux favoris. Il est possible que les informations recueillies par les services secrets SS et qu’Himmler lui avait directement transmises l’aient conduit à penser que si Mussolini n’était pas militairement soutenu par l’Allemagne, il risquait d’être éliminé du pouvoir. Hitler accepte cependant une partie de l’argumentation de Rommel. A 01h30 le 20 septembre, Jeschonnek reçoit un contre-ordre partiel : il doit retarder le déploiement du Xème FK en Italie du Sud « jusqu’à ce que nous disposions d’une vue plus précise de la situation. » Kesselring est informé à 03h00 et ordonne à l’instant au Général Geisler (commandant du Xème FK) de suspendre le mouvement de son unité vers Cosenza et Bari. Cette décision aura une certaine influence sur la suite des événements, mais il faut rappeler qu’à ce moment, le Xème FK ne peut mettre en ligne que 185 appareils, dont 159 (86%) sont opérationnels.
Par ailleurs, « une vue plus précise de la situation » a commencé à prendre forme dès l’après-midi du 19.
« Le Général Guzzoni avait appris à 16h30 que la 206ème Division et la XVIII° Brigade Côtières étaient en train de se désintégrer. L’absence d’appui aérien et la pluie continuelle de bombes et d’obus pesaient lourdement sur un moral déjà flageolant. La plupart des soldats des unités “côtières” venaient de petites villes et de villages non loin de leurs cantonnements. Ils pouvaient craindre qu’une résistance trop prolongée de leur part attire sur leurs maisons la fureur dévastatrice des bombardements alliés, dont ils pouvaient quotidiennement éprouver la puissance. Pour couronner le tout, du point de vue de la plupart des Siciliens de l’époque, les gouvernants siégeant à Rome étaient des “Piémontais”, c’est à dire pratiquement les représentants d’une puissance coloniale. Ils savaient combien ces “Piémontais”, qui les traitaient d’“Africains”, les méprisaient. Pour de nombreux pêcheurs de Porto-Empedocle ou de Gela, pour les paysans pauvres de Corleone ou d’Enna, Mussolini et le Roi parlaient une langue si différente de la leur qu’ils étaient incapables de comprendre la plus grande partie des discours qu’ils devaient écouter.
Dans ce contexte, la désintégration des “forces statiques” de Guzzoni n’était pas très surprenante. Elle explique pourquoi les forces alliées avancèrent très vite dans l’après-midi et la soirée du 19, au point que le Maréchal Alexander put ordonner que le deuxième échelon se prépare à débarquer le jour suivant. » Francesco Folcini, La caduta dell’Italia Fascista (Rome, 1961)
A l’est, la 8ème Armée de Montgomery a avancé presque à mi-chemin de Syracuse et d’Augusta, atteignant Priolo à 19h30. Sur son aile gauche, la 51ème Division d’Infanterie a fait sa jonction avec les troupes américaines et est entrée sans coup férir dans Ragusa à 18h30.
Au centre, les forces de Bradley ont occupé Comiso à 17h30 et à 20h00, le génie américain commence à réparer le terrain d’aviation. La gauche de Bradley a pris contact avec la droite des forces du Général Blanc. La 84ème DI française a pris Vittoria et Biscari, où se trouve un autre terrain, plus petit mais moins bombardé que celui de Comiso. La 1ère DI a rejoint les troupes aéroportées à Ponte Olivo et Piano Lupo et, au crépuscule, elle a rejeté de Niscemi le 34ème Régiment d’Infanterie italien, épuisé et très affaibli.
A gauche, dans le secteur de De Montsabert, la 83ème DIA a avancé au nord de Licata et a établi le contact avec la 1ère DI. De leur côté, les Demi-Brigades de la Légion Etrangère Ebro et Teruel ont rejoint leurs camarades du 2ème REP et progressent rapidement sur la route côtière vers Porto Empedocle et Agrigente, avec l’appui constant de la 1ère Escadre d’appui-feu côtier et des contre-torpilleurs Vauquelin, Simoun et Tramontane.
Le jour J en fin de journée, les troupes alliées tiennent beaucoup plus qu’une tête de pont. A Enna, le Général Guzzoni a bien reconnu la poussée française vers le nord comme l’attaque la plus dangereuse. Il sait que la géographie l’aidera à arrêter les troupes britanniques quand elles parviendront aux abords de l’Etna. La progression des Français vers Enna est plus redoutable, car elle peut leur permettre de percer vers la côte nord. A minuit, Guzzoni a commencé à concentrer ce qui reste de la 4ème DI Livorno, la 28ème Aosta et la 54ème Napoli pour tenir Caltagirone et Vizzini et, si possible, pour reprendre Niscemi. Il ne conserve que la 26ème DI Assietta pour couvrir l’ouest de l’île.
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MessagePosté le: Mar Avr 10, 2007 08:53    Sujet du message: EXCELLENT - et la suite Répondre en citant

est postée sur le NFB.
Résultat du lundi de Paques. Il y a des cloches qui ont sonné à Rome et des oeufs qui sont tombés au mauvais endroit (un PA de plus au fond...).

Je valide l'histoire du Train Blindé.
Licata a été le seul endroit où historiquement il y a eu des tirs un peu précis (visant d'ailleurs le LST Porte-avions...).

Merci à Casus d'avoir identifié le "jeunot" du 2éme REP, qui fut longtemps après mon professeur....

Je signale qu'avec un peu de chance nous avons dans la 14éme DBLE un futur ancien Premier Ministre....

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MessagePosté le: Mar Avr 10, 2007 09:32    Sujet du message: Re: EXCELLENT - et la suite Répondre en citant

Fantasque a écrit:
Je valide l'histoire du Train Blindé.


Merci à Folc et à Patzekiller...
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MessagePosté le: Mar Avr 10, 2007 09:40    Sujet du message: Re: EXCELLENT - et la suite Répondre en citant

Fantasque a écrit:
(un PA de plus au fond...).


Il faut dire que les Allemands (et les Italiens) ont mis le paquet. Mais le Xème FK est quasiment détruit. Utiliser un FK comme arme à un coup, c'est gonflé ...
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MessagePosté le: Mar Avr 10, 2007 10:02    Sujet du message: Dilemme tactique Germano-Italien Répondre en citant

Face au déploiement des forces alliées, un hypothètique commandement Germano-Italien a peu d'options en matière de contre attaque aérienne.

S'il utilise ses moyens avec parcimonie, il sait qu'il ne peut pas percer les défenses échelonnées des alliés. Il en a eu l'expérience lors des combats de Limnos mais aussi du passage des convois en Mediterranée en 41 et début 42.
S'il attend trop longtemps, les alliés vont disposer d'aérodromes en Sicile (il sait que Comiso et Ponte-Olivo ont été caprurés).
S'il renonce à attaquer les points de débarquement, il est perdant du point de vue militaire et logistique (car les alliés ne se privent pas pour pilonner Messine et Reggio...).

Ce sont d'ailleurs les contraintes d'emploi de 43....

Le seul espoir est de couler le support des opérations aériennes alliées en mer Ionnienne (le RANGER qui est bien identifié comme étant l'adversaire le plus dangereux...) et ensuite de maintenir une pression constante sur les points de débarquement.

La perte de temps initiale est le résultat (a) de la désinformation réussie par les alliés (comme pour HUSKY) et (b) d'une division d'objectifs stratégiques qui est permanente entre Allemands et Italiens. Pour Rome la perte de la Sicile est inconcevable. Pas seulement pour des raisons militaires, mais aussi symboliques. Le début de l'unité Italienne c'est le débarquement des "Mille" de Garibaldi en Sicile. Pour les Allemands, la Sicile n'est qu'une île pouilleuse. Les balkans sont beaucoup plus importants. Par contre, le risque d'un effondrement italien est à prendre en compte. Donc, si les italiens ne peuvent couler à eux seuls le Ranger, c'est au Xème FK d'y aller.

Le drame de la RA est qu'elle a été "usée" par les raids alliés continus avant l'attaque (d'où dans la chrono cette répétition qui peut semble lassante d'attaques aériennes massives dans les 5 semaines avant TORCH). La RA se retrouve avec un potentiel de chasseurs pratiquement anéanti...L'attaque contre les navires est marquée, comme lors ds opérations d'août 42 (le PEDESTAL historique) par un remarquable courage des équipages italiens mais des résultats assez faibles. A remarquer qu'en 42 historiquement le Xème FK opérait avec les italiens et fournissait une bonne partie de la chasse et que ici la combinaison du vieux Furious et du Ranger nous donne PLUS de chasseurs modernes disponibles que ce que la RN avait pour PEDESTAL (surtout après la perte prématurée de l'Eagle).

Le résultat du gaming est donc très logique.
Les alliés ont des pertes assez modérées (un cuirassé et deux croiseurs sérieusement endommagés, un croiseur légèrement endommagé (le Tuscaloosa), une PA et un destroyer coulés), mais, au soir du 23 les germano-italiens son "pluskapoil" en ce qui concerne les moyens aériens.

Par ailleurs nos Marins se sont amusés à organiser une petite course de vitesse entre 3 "Vauquelin" et l'Attilio Regolo (qui a gagné...c'était la Ferrari des mers). Le mauvais fonctionnement des tubes lance-torpilles du Regolo est absolument historique de même que son efficacité face aux vedettes (il a coulé deux PT américaines en 43 dans des conditions à peu près similaires).
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MessagePosté le: Mar Avr 10, 2007 12:18    Sujet du message: Neuf petits T.A. Répondre en citant

Puisqu'il en manquait un pour faire comme les dix petits nègres !!
Les voilà d'ailleurs réduits à huit après l'annihilation (y a pas d'autre mot) du T.A. 76/2/T.
Prochain épisode possible : les 2 trains blindés de Porto Empedocle, le T.A. 120/3/S, anti-navires, et le T.A. 76/1/T (en principe anti-aérien mais son malheureux frère a démontré que, quoique légèrement armé - tout est relatif - il pouvait nuire aux petits bateaux).

Cela dit, après le sort du 76/2/T, les Italiens vont-ils les laisser là où ils sont ?
Vu le "fighting spirit" des marins (cf. le TB Lupo en OTL, le Pallade en FTL), je répondrais par l'affirmative.
Mais la discussion est ouverte...
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MessagePosté le: Mar Avr 10, 2007 12:18    Sujet du message: Neuf petits T.A. Répondre en citant

(note Loïc : doublon supprimé)
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MessagePosté le: Mar Avr 10, 2007 15:17    Sujet du message: De moins en moins de petits T.A. Répondre en citant

1) En attendant les combats trains blindés/aviation dont Casus Frankie se réjouissait à l'avance, il y a encore un train dont les canons navals ont dû régler le sort dès le 19 septembre : le T.A. 102/1/T basé à Syracuse, lequel n'a pu manquer de participer à l'opposition, signalée par le récit, au débarquement dans ce coin-là.

2) Etant allé faire un tour sur le Naval Fiction Board, j'ai pu constater que, pour Porto Empedocle et ses deux trains, le grand jour est le 21 septembre.

3) Ayant lu the english version of the combat naval de la night du 23 septembre, je signale sans tarder une petite correction à faire à la composition de l'escadre italienne : l'Ernesto Giovannini n'a pu en faire partie pour au moins deux bonnes raisons.
La première, c'est que ce petit torpilleur déjà ancien (1922) a été relégué par Casus Frankie et votre serviteur à des tâches d'école à Venise dans l'ultime ultime des ultimes versions de l'OdB de la Regia Marina au 18 septembre 1942 (en attendant l'ultime ultime ultime).
La seconde, c'est que, eût-il été maintenu en première ligne, sa vitesse de 22 noeuds seulement le rendait totalement inadapté à un transport rapide. Et sa petite taille (moins de 300 tonnes) ne lui aurait pas permis de transporter beaucoup de passagers.
Bref, il faut soit s'en passer, soit le remplacer.
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MessagePosté le: Mar Avr 10, 2007 16:57    Sujet du message: Répondre en citant

Folc - J'avais devancé ta requête sur le Giovaninni. Il est remplacé par l'Enrico Cosenz (ou le sera, au moins, dans la traduction officielle).

Et je pense qu'on peut en effet considérer que le train de Syracuse a eu affaire au Queen Elizabeth.
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MessagePosté le: Mar Avr 10, 2007 17:27    Sujet du message: Répondre en citant

Dixit Casus:
"Et je pense qu'on peut en effet considérer que le train de Syracuse a eu affaire au Queen Elizabeth."

Après les Amis de l'Opéra Italien (dont certains membres doivent se trouver entre Corleone et Prizzi), voici une variante des "Amis des chemins de Fer Italiens"....
Mais c'est bien probable à moins que l'Erebus et le Terror n'aient traîné par là...

Pour Porto-Empedocle on a le choix entre les cuirassés français, les monitors légers du 1st IFSS ou des bombardiers...

Pour les amateurs de romans policiers, je signale que le Licata historique et géographique est le Vigata romanesque du Commissaire Montalbano (pirsonellement en pirsonne...)

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MessagePosté le: Mer Avr 11, 2007 00:37    Sujet du message: Répondre en citant

Autre réflexion après mon petit tour sur le NFB :
Au train (non blindé Laughing) où la Regia Marina perd ses sous-marins, n'aurait-elle pas intérêt à se rappeler, tant qu'il en est temps, qu'elle a 4 mouilleurs de mines (le Micca à La Spezia, les Atropo, Bragadin et Corridoni à Tarente) ?
Certes, elle a renoncé à la fin 1940 OTL (et aussi FTL, je suppose) à les utiliser comme tels pour cause d'accidents lors du mouillage des engins, mais, la situation étant ce qu'elle est, un bon champ de mines ou deux ou plus ??
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