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1940 - La France continue la guerre
 
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loic
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MessagePosté le: Mer Déc 18, 2013 21:51    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Juste deux réflexions :
- d'après plusieurs intervenants sur ATF, notre travail ne prouve rien, c'est là le fondement de leur rejet de l'uchronie. Note perso : effectivement, nous ne prouvons rien, nous montrons juste des voies possibles, il y en aurait d'autres.
- les diverses théories autour du complot (et notamment le travail d'Annie Lacroix-Riz) sont contestées car il n'y a pas (et il n'y aura probablement jamais) de preuves incontestables.
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...


Dernière édition par loic le Jeu Déc 19, 2013 07:53; édité 1 fois
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sting01



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MessagePosté le: Jeu Déc 19, 2013 03:54    Sujet du message: Répondre en citant

Premierement, j'ai honte (ou presque) de m'insserer dans ce debat d'idees, ou les intervenants precedents me depassent tant au niveau intellectuel, que au niveau des connaissances sur le sujet; et comme de plus j'ai des problemes orthographiques ...

Neanmoins j'aimerais apporter un eclairage different, et tres terre a terre sur ce dernier.

Depuis le premier jour au j'ai ete en contact avec l'Armee (octobre 75), j'ai entendu cette these colportee, mais par des personnes tres facilement reconnaissables, soit par leur engagement philosophique (religieux ou politique), soit par leur origine (fils de ..., neveu de ..., ou petite noblesse dechue). A contrario, des officiers d'origines plus proche de 'Monsieur tout le monde' tendaient a avoir une vision plus nuancee de la periode 39/40 voire meme de la periode precedente (du genre, des choses auraient dut etre faites, des ordres auraient dut etre donnees, des hommes auraient dut etre changes ...). Ainsi un officier portant le patronyme de Huntzinger tendait a expliquer ad nauseam l'importance de la stabilisation d'un flanc expose et cela meme au cout de la liaison avec les unites adjacentes (et au niveau d'une section c'est du tragi comique, car il n'y a aucun sens a cela). Je dirais que c'est du reflexe plavovien (?orthographe?), de Plavov).

Un autre point, dans toute action militaire, il y a un moment ou le QG perdra contact avec les sous -unites; et a ce moment la troupe dependra entierement du petit encadrement (sous officers et officiers subalternes). Pour ce qui m'a ete rapportes par des acteurs de la percee (mon grand oncle etait artilleur, mais je ne sais pas quel regiment), la ligne de front ne tenait que par l'action de l'artillerie qui contre battait les attaques et avancees de l'ennemi. Mais a un moment, les ordres de tirs ne sont plus venus. Comme il etait un simple brigadier sur un 75 mm; il ne connut pas la raison, je ne livrerai pas ses suppositions, mais simplement ce fait.

Pour moi, sentiment personel renforce par mon experience d'artilleur; l'officier de tir est souvent un plus un academicien/univeristaire (ou du moins pense de la meme maniere) qu'un bigeard (condotiere, homme d'action). Et je suppose que l'enormite de ce qui ce passait a simplement brise le ressort nerveux de certains (il fait aussi connaitre le stress de ces personnes, 10 milliemes d'erreur signifiant les obus arrosant nos troupes au lieu de celles de l'ennemi).

Et donc, pour justifier leurs absences, pour se justifer le matin lors du rassage face a la glace; ces personnes ont inconsciement modifies (mais pas menti, ce sotn de simple alteration, voire meme simplement le passage de suppositions au mode 'verite vraie') la realite; faisant de leur comprhension de cette derniere (comprehension tronquee et parcellaire, car ils etaient coupes du commandement) la Verite, et si vous dites que la realite pouvait etre differente, alors cela est compris comme une attaque sur leur courage et sur leur probite (si la defaite n'etait pas ineluctable, alors cela signifie qu;ils furent des laches, et qu;ils mentent lorsqu'ils rapportent les evenements). Donc tout cela sort du domaine de l'histoire (reel ou prospective), et rentre dans un domaine sociologique, voire meme dans un domaine personel (ceci devenant presque une attaque personel).
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Francois Delpla



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MessagePosté le: Jeu Déc 19, 2013 08:29    Sujet du message: Répondre en citant

sting01 a écrit:
Ainsi un officier portant le patronyme de Huntziger tendait a expliquer ad nauseam l'importance de la stabilisation d'un flanc expose et cela meme au cout de la liaison avec les unites adjacentes (et au niveau d'une section c'est du tragi comique, car il n'y a aucun sens a cela).


que voilà une anecdote révélatrice !
La tradition familiale Huntziger ne trouvait (ne trouve ?) rien d'autre à dire pour la défense du "chacun pour soi" du général lors de la percée de Sedan que des considérations sur l'orthodoxie théorique de son comportement, eu égard à la situation locale, en lui donnant raison d'avoir ignoré les conséquences de son attitude sur la sécurité du front tout entier, et du pays, et des alliances antinazies réelles ou potentielles.
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sting01



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MessagePosté le: Jeu Déc 19, 2013 09:15    Sujet du message: Répondre en citant

Francois Delpla a écrit:
sting01 a écrit:
Ainsi un officier portant le patronyme de Huntziger tendait a expliquer ad nauseam l'importance de la stabilisation d'un flanc expose et cela meme au cout de la liaison avec les unites adjacentes (et au niveau d'une section c'est du tragi comique, car il n'y a aucun sens a cela).


que voilà une anecdote révélatrice !
La tradition familiale Huntziger ne trouvait (ne trouve ?) rien d'autre à dire pour la défense du "chacun pour soi" du général lors de la percée de Sedan que des considérations sur l'orthodoxie théorique de son comportement, eu égard à la situation locale, en lui donnant raison d'avoir ignoré les conséquences de son attitude sur la sécurité du front tout entier, et du pays, et des alliances antinazies réelles ou potentielles.


Je ne sais pas qu'il y avait de relation familliale en le General Huntziger et le Lieutnant du meme nom (du moins directe); car il venait de l'Ecole Inter Armes de Strasbourg, donc ancien sous officier. un petit fils d'un general 5 etoiles serait certainement passe par Cyr et non pas Saint Maixent (ceci est la filliere pour des personnes dans mon genre).
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Francois Delpla



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MessagePosté le: Jeu Déc 19, 2013 09:58    Sujet du message: Répondre en citant

Un vague cousinage peut-être, débouchant sur un culte d'autant plus intégriste du héros du clan ? En tout cas l'indulgence est extrême, et le nom n'y est probablement pas étranger.
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Fantasque



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MessagePosté le: Jeu Déc 19, 2013 22:09    Sujet du message: Répondre en citant

@ Sting

Pavlov
(découvreur des réflexes conditionnés. Mon grand-oncle travailla avec lui avant la première guerre mondiale....)
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sting01



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MessagePosté le: Ven Déc 20, 2013 02:38    Sujet du message: Répondre en citant

Fantasque a écrit:
@ Sting

Pavlov
(découvreur des réflexes conditionnés. Mon grand-oncle travailla avec lui avant la première guerre mondiale....)


Oui, ma lexdisie qui me reprend.

En fait la question etait sur l'orthographe de l'adjectif : est ce pavlofien (pour ce conformer a la prononciation) ou est ce pavlovien (pour ce conforter a l'orthographe du nom de famille?

Ceci car les noms propres n'ont pas d'orthographe; et que ce nom de famille a certainement ete translittere (du Cyrillic au Latin1).
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Fantasque



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MessagePosté le: Ven Déc 20, 2013 09:43    Sujet du message: Répondre en citant

On utilise "Pavlovien" dans les revues de médecine.

Amitiés

F
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Francois Delpla



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MessagePosté le: Lun Déc 23, 2013 06:25    Sujet du message: Répondre en citant

Il me semble qu'un argument basique n'a pas été encore été, dans le cadre de la présente discussion, suffisamment rappelé.

FTL est une contre-uchronie. Elle procède du souci de répliquer à une idée très partagée entre 1940 et 2000 : que l'armistice a préservé la France, ainsi que le camp des futurs vainqueurs, de plusieurs catastrophes qui se seraient produites s'il n'avait pas été signé. A savoir l'occupation rapide de tout l'Hexagone, l'entrée en guerre de l'Espagne, un déferlement de l'Axe sur le Maghreb français depuis la Libye et le Maroc espagnol, la fermeture de la Méditerranée aux Anglais, l'impossibilité pour les Anglo-Saxons de trouver une porte d'entrée vers le Vieux continent, comme allait l'être, en OTL, ledit Maghreb...

Bref, une mise en garde s'impose : en critiquant l'uchronie elle-même, en la traitant de pur roman, en disant qu'elle ne saurait servir d'argument historique et en décidant que, si elle y prétend, elle devient mensonge, on risque fort de scier la branche sur laquelle on est assis !
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JPBWEB



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MessagePosté le: Lun Déc 23, 2013 07:23    Sujet du message: Répondre en citant

Depuis longtemps, je ressens un curieux malaise en considérant l’armistice de juin 1940 en France. En tant que Belge, j’ai la chance que la question ne se pose pas pour mon pays. L’essentiel du gouvernement Pierlot s’est replié face à l’envahisseur et s’est retrouvé à Londres, où il a mis à la disposition des Alliés ses modestes moyens militaires et ses immenses moyens économiques tirés du Congo. Certes, le Roi avait fait capituler l’armée et se considérait prisonnier de guerre, mais ça ne troublait pas tant les esprits. Ce n’est que par la suite que sa conduite pendant la guerre ouvrit une blessure qui n’est pas encore complètement refermée. Les autres Européens envahis par les Nazis ont fait de même, se repliant a Londres pour poursuivre la lutte afin de délivrer un jour le pays entièrement occupé. Pourquoi donc la France, qui disposait de moyens infiniment plus vastes et intacts que tous ces pays, a-t-elle jugé bon, ou simplement possible, de se retirer de la guerre et de faire comme si sa défaite et son effondrement pourraient ne pas l’affecter ?

Comment se fait-il qu’il se soit trouvé un gouvernement pour demander et ratifier un tel armistice, et que tout le monde ou presque (hormis un obscur général et ses quelques suiveurs) ait obéi ? Grace à la FTL, je comprends mieux les mécanismes de l’armistice, mais mon incompréhension du fait qu’il se soit imposé a tous dans la réalité demeure et même grandit, puisqu’il me semble désormais établi que la France pouvait continuer le combat. Et puisqu’elle le pouvait, il s’ensuit qu’elle le devait, comme elle l’avait fait en 1914. Plus j’y réfléchis, moins je comprends, et plus l’armistice me parait une anomalie de l’histoire, et la FTL comme le cours le plus probable de cette histoire. Pas de révisionnisme là-dedans, simplement l’application d’une claire logique.
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"L'histoire est le total des choses qui auraient pu être évitées"
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Déc 23, 2013 11:24    Sujet du message: Répondre en citant

Merci à tous de vos réflexions, toujours utiles malgré l'ancienneté du débat.
Je vais même en recopier certaines (F. Delpla, JPBWeb...) dans le projet d'avant-propos pour le projet de tome 3...
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Francois Delpla



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MessagePosté le: Lun Déc 23, 2013 11:57    Sujet du message: Répondre en citant

JPBWEB a écrit:
Depuis longtemps, je ressens un curieux malaise en considérant l’armistice de juin 1940 en France. En tant que Belge, j’ai la chance que la question ne se pose pas pour mon pays. L’essentiel du gouvernement Pierlot s’est replié face à l’envahisseur et s’est retrouvé à Londres, où il a mis à la disposition des Alliés ses modestes moyens militaires et ses immenses moyens économiques tirés du Congo. Certes, le Roi avait fait capituler l’armée et se considérait prisonnier de guerre, mais ça ne troublait pas tant les esprits. Ce n’est que par la suite que sa conduite pendant la guerre ouvrit une blessure qui n’est pas encore complètement refermée. Les autres Européens envahis par les Nazis ont fait de même, se repliant a Londres pour poursuivre la lutte afin de délivrer un jour le pays entièrement occupé. Pourquoi donc la France, qui disposait de moyens infiniment plus vastes et intacts que tous ces pays, a-t-elle jugé bon, ou simplement possible, de se retirer de la guerre et de faire comme si sa défaite et son effondrement pourraient ne pas l’affecter ?

Comment se fait-il qu’il se soit trouvé un gouvernement pour demander et ratifier un tel armistice, et que tout le monde ou presque (hormis un obscur général et ses quelques suiveurs) ait obéi ? Grace à la FTL, je comprends mieux les mécanismes de l’armistice, mais mon incompréhension du fait qu’il se soit imposé a tous dans la réalité demeure et même grandit, puisqu’il me semble désormais établi que la France pouvait continuer le combat. Et puisqu’elle le pouvait, il s’ensuit qu’elle le devait, comme elle l’avait fait en 1914. Plus j’y réfléchis, moins je comprends, et plus l’armistice me parait une anomalie de l’histoire, et la FTL comme le cours le plus probable de cette histoire. Pas de révisionnisme là-dedans, simplement l’application d’une claire logique.


Je ne suis pas convaincu que la ligne de Pierlot ait été aussi peu sinueuse. Mais surtout, votre texte fait bon marché du désespoir planétaire de juin 40. Churchill et de Gaulle étaient alors bien isolés, de même que, chez vous, Jaspar. C'est plutôt leur optimisme qui est à expliquer, autant qu'à admirer.


Dernière édition par Francois Delpla le Lun Déc 23, 2013 15:19; édité 1 fois
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Lun Déc 23, 2013 13:47    Sujet du message: Répondre en citant

Certes, il à fallu beaucoup de persuasion de certain ministre Belges pour que Pierlot parte en Angleterre, jusqu'au bout, il à pensé que JAMAIS la France ne se rendrait. Mais il à quand même fini par traverser la Manche (d'ailleurs sa traversée de l'Espagne est des plus cocasses)....
Certes, l'Armée Belge à CAPITULER, mais nous n'avons pas signer d'Armistice.
Il est un fait, qu'en lisant beaucoup de livre sur la campagne de 40, il ne me vient qu'une question:
"POURQUOI Pétain et tout ceux qui l'ont suivi ont signés un armistice" alors qu'ils avaient une Marine puissante, des colonies et surtout l'Armée Française se défendait plus que bien, du moins il me semble...

Mais bien sur ce n'est l'avis que d'un ptit Belge Embarassed
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crixos75



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MessagePosté le: Lun Déc 23, 2013 15:23    Sujet du message: Pourquoi l'armistice???? Répondre en citant

Je conseille la lecture d'un livre écrit à chaud comme "L'étrange défaite" de Marc Bloch. Merci à Bernard Maris et Charlie Hebdo pour m'avoir filé les références; "L'agonie de la France" par Miguel Chavez Noguales.

L'armée française d'active était malheureusement pour une large part (parfois elle donne plus que l'impression de l'être encore), composée d'éléments particulièrement réactionnaire. Il y avait à l'époque tout une lignée de courants anti-démocratiques profondément malsains et pour qui la IIIème république n'était pas la "vraie" France. Petits points relevés dans l'histoire de l'époque.

- Le PC est déclaré hors-la-loi alors que la plupart de ses membres ont satisfaits aux obligations militaires y compris les parlementaires. Il semble que pour une certaine catégorie de politiciens, il était plus urgent de faire sa petite guerre civile que de combattre les allemands.

- La stagnation intellectuelle aux hauts échelons de l'Armée, entre autre la méconnaissance profonde des raisons politiques de cette guerre. La certitude que les plans se dérouleront comme prévu (erreur courante), et cette tendance à refuser les missions données par le politique au prétexte que celui-ci ne connaît rien à la guerre.

- le pessimisme invétéré de Pétain, appelé à former un gvt comme s'il était Jeanne d'Arc et qui ne sera finalement qu'un Ganelon de bas étages. Ses discours quand à "l'esprit de jouissance" et ses tentatives de faire établir les responsabilités de la défaite au gvt de Front populaire (échec retentissant) cadrent le personnage.

- Weygand, qui s'il développe immédiatement les bonnes tactiques défensives, le fait dans un seul but; obtenir les meilleurs conditions d'armistice (avoir suffisamment de troupes en cas de soulèvement communiste.

- Maurras apprenant la fin de la IIIème, "divine surprise la Geuse est tombée", au prix de la défaite et de la honte, cela illustre le personnage.

Bref tout cela pour dire que les petites tendances très françaises à la guerre civile ont pris le pas sur les nécessités de la guerre réelle contre l'Allemagne. Beaucoup dans certains milieux ont vu dans cette guerre une possibilité de "remettre les gens à leur place".

Ce qui me fait peur c'est que parfois c'est une tendance qui me semble tristement actuelle, cette petite guerre civile aux détriments de la force et de la dignité des institutions. (remarque perso)
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JPBWEB



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MessagePosté le: Lun Déc 23, 2013 15:33    Sujet du message: Répondre en citant

Francois Delpla a écrit:

Je ne suis pas convaincu que la ligne de Pierlot ait été aussi peu sinueuse.

Non, bien sûr, Pierlot et Spaak, des gens posés et établis, se sont en quelque sorte retrouvés comme des aventuriers jetés sur les chemins de l'exode, mais il ne me semble pas qu'ils aient à aucun moment songé à pactiser avec Hitler. Ils ont pris acte de la victoire allemande, de l'impossibilité pour l'armée belge de continuer la lutte sur le sol national, et ils ont donc autorisé le roi à capituler. Mais pour eux, comme pour tout le monde sauf apparemment pour le gouvernement de Pétain, il ne pouvait être question de pactiser avec Hitler, pas tant que le territoire national était occupé. Le précédent de 1914 était présent dans tous les esprits, et si cette fois ci on ne pouvait plus se cramponner à un lambeau de territoire national, il fallait poursuivre la lutte outremer, bref faire de la FTL. C'est d'ailleurs probablement là que se situe la différence entre Pétain et son entourage et les autres gouvernements européens confrontés à Hitler. Les polonais, les Tchèques et les autres ne pouvaient rien espérer de Hitler, qui ne leur aurait d'ailleurs pas même adressé la parole. Les Belges et les Hollandais savaient que leur sort importait peu et que parler avec Hitler revenait à écouter le cuisinier expliquer à quelle sauce ils seraient accommodés. La France, elle, conservait des atouts: la flotte et l'empire, et donc Hitler était tout disposé à lui réserver un sort en apparence plus modéré. Mais n'est ce pas là que se trouve la plus belle justification de la FTL? Hitler ne donnait rien pour rien. S'il a consenti à un armistice, et particulièrement un compromis qui préservait la flotte et l'empire, c'est bien qu'il les considérait comme hors de sa portée, et donc qu'il considérait la poursuite de la lutte par la France comme une possibilité à ce point réelle et probable qu'il devait lui Hitler tout faire pour l'enrayer. D'où l'armistice, qui donc n'avait strictement rien d'inéluctable.


Francois Delpla a écrit:

Mais surtout, votre texte fait bon marché u désespoir planétaire de juin 40. Churchill et de Gaulle étaient alors bien isolés, de même que, chez vous, Jaspar. C'est plutôt leur optimisme qui est à expliquer, autant qu'à admirer.


Désespoir planétaire, certes, et je ne doute pas qu'il ait dû être particulièrement accablant. Mais ce n'était pas une raison suffisante pour s'y abandonner et pactiser avec le diable. Hitler n'était pas une sorte de Guillaume II avec l'accent autrichien. On ne pouvait lui accorder aucune confiance, comme il s'était attaché lui-même à le démonter. Même si les armées allemandes semblaient invincible, il tombait sous le sens que l'Allemagne seule ne pourrait conquérir le monde entier, et que de toute manière on ne pouvait rien attendre de Hitler. Donc pas tellement d'optimisme, mais plutôt une forme plus digne de réalisme et de résignation que celle que suivit Pétain.
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