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OPERATION RUTTER / ROUTIER (DIEPPE) - Feuilleton
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Mar 12, 2007 10:21    Sujet du message: OPERATION RUTTER / ROUTIER (DIEPPE) - Feuilleton Répondre en citant

2 septembre 1942

Dieppe – Opération Rutter/Routier

01h45-04h45 – Les attaques aéroportées
01h45 – Soixante-trois bombardiers léger Beaumont I des Sqn 13, 88, 107, 226, 418 (RCAF), 605 et 614 bombardent Berneval et Puys, visant la batterie côtière Goebbels. Deux avions sont abattus par la Flak, très dense.

02h05, près d’Hénin-Beaumont – La principale voie ferrée reliant Paris à Lille est sabotée par la Résistance. Ce sabotage est le premier de l’opération Tournevis, destinée à détourner l’attention allemande du début de Rutter.

02h10, Longueau (près d’Amiens) – Dans le cadre de “Tournevis”, le dépôt de la SNCF est attaqué par la Résistance. Sept locomotives sont détruites et trois endommagées.

02h15, près d’Arques-la-Bataille – Vingt-et-un éclaireurs du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes sont les premiers combattants de Rutter à toucher le sol français. Les hommes sont très émus, même s’ils savent qu’il ne doit s’agir que d’un aller-retour. Hélas, pour plusieurs d’entre eux, cette reprise de contact avec la terre natale va être mortelle. En effet, la dropzone prévue est au nord d’Arques, mais un vent violent a fait dévier les pilotes des DC3 et le stick tombe dans une petite vallée au sud de la ville, au nord du hameau de Grèges, à l’est d’Hautot. Six hommes se noient dans les marais.

02h35, QG de la 302ème D.I. allemande, Envermeu, 15 km au sud-est de Dieppe – « Des parachutistes ont été signalés du côté d’Arques, Herr Colonel. »
– Ah, peut-être que la Flak n’a pas surestimé ses exploits, cette fois ! Ils nous ont dit qu’ils avaient abattu cinq ou six des bombardiers anglais qui ont attaqué Berneval, ces parachutistes sont sans doute les survivants des équipages.

02h45, Kommandantur de Liévin – Une charge de 2 kg d’explosifs, déposée quelques heures plus tôt par une employée française chargée de faire le ménage, dévaste les locaux. Trois officiers sont tués et quatre soldats blessés.

02h50, QG de la 302ème D.I. allemande, Envermeu – « Heil Hitler, Herr General ! »
– Heil Hitler… Ces fichus bombardements m’ont réveillé. Je me suis dit que je ferais mieux de venir plutôt que de chercher à me rendormir. C’est Goebells qui a dégusté, n’est-ce pas ? Rien d’autre à signaler ? (Lt-Général Konrad Haase, commandant de la 302ème DI)

02h50, Normandie et Picardie – L’opération Tournevis se poursuit. La Résistance entame la destruction systématique des lignes téléphoniques entre Rouen et Arras.

02h55, près d’Arques – En traversant la voie ferrée à l’est d’Arques, les parachutistes lâchés au sud de la ville tombent sur une patrouille allemande. L’escarmouche qui suit fait cinq morts allemands et deux parmi les parachutistes. Elle a cependant un bon côté : le bruit permet au groupe de Résistants qui devait accueillir les hommes du 1er RCP de les trouver enfin, après quelques minutes d’angoisse dans le noir pour distinguer amis et ennemis.

03h15, QG de la 302ème D.I. allemande, Envermeu – « Message au Commandement de la 15ème Armée – Il semble que l’ennemi ait lancé un raid de commando contre l’ancien QG de la division, à Arques. Les éléments ennemis ont été repoussés non loin de la gare. Les 5ème et 11ème Compagnies du 571ème Rgt ont reçu l’ordre de faire mouvement pour sécuriser la ville. »

03h25, QG de la 302ème D.I. allemande, Envermeu – « Message au Commandement de la 15ème Armée – Selon les derniers rapports, il ne s’agit finalement pas d’un raid de commando, mais d’une tentative de saboter les voies ferrées et sans doute la gare d’Arques. (signé) Lt-Gén. Haase »
– Nous nous sommes inquiétés pour rien, je crois. Annulez l’ordre donné aux deux compagnies du 571ème.
– Impossible, Herr General. On vient de me signaler que toutes les lignes téléphoniques ont été coupées il y a quelques instants.
– Encore un coup des terroristes ! Alors, ne restez pas planté là ! Envoyez des motos.
Mais les deux motocyclistes envoyés par le Lt-Gén. Haase vont être interceptés et abattus par des parachutistes alors qu’ils approchent de leur but.

03h30, QG de la 15ème Armée allemande, Lille – « Message d’alerte – Il semble que les terroristes français aient lancé une vaste opération de désorganisation des communications ferroviaires dans les régions de la Basse-Seine, de la Picardie et du Pas-de-Calais. Il est possible qu’ils soient soutenus par quelques commandos parachutés. (signé) Col.-Gén. Haase »
Le Colonel-Général Haase, qui commande la 15ème Armée, est un homonyme de son subordonné, le Lieutenant-Général Haase, de la 302ème D.I.

03h35, Aérodrome de Saint-Aubin, au nord-ouest d’Arques – Dix-huit planeurs Horsa, emportant une grande partie du 2ème Bataillon du 1er RCP, s’abattent directement sur le petit aérodrome. Le “posé d’assaut” est coûteux, car la Flak légère détruit trois planeurs encore en vol et mitraille sans pitié deux autre à peine posés, faisant 82 morts dans ces cinq appareils. Cependant, après dix minutes de combat, le terrain est aux mains des parachutistes, qui y laissent 16 morts et 28 blessés de plus.

03h40, autour d’Arques – Au sud de la ville, une compagnie est lâchée au nord de Grèges et une compagnie renforcée se pose près d’Hautot, avec l’aide de six planeurs Horsa. Au nord d’Arques, une compagnie se pose sur la dropzone prévue, la navigation des DC3 ayant été corrigée à la suite de la mésaventure des éclaireurs ; ces unités sont accueillies par la Résistance.

04h05, au nord d’Arques – Les hommes du 1er RCP, qui tentent de prendre le contrôle de la route d’Arques aux Vertus et du carrefour ferroviaire près de la rivière Béthune, sont engagés par de petits groupes de combat allemands improvisés. Une action confuse se prolonge plusieurs minutes. Manquant d’armes lourdes, les Allemands sont repoussés vers Arques, d’où ils tentent sans succès de contacter le QG de la 302ème DI.

04h10, QG de la 15ème Armée allemande, Lille – « Message à l’OberKommando-West – Les communications sont actuellement coupées avec la 302ème Division, car les lignes téléphoniques ont été sabotées et l’ennemi maintient un brouillage intense sur les ondes courtes. Nous prévoyons une activité terroriste importante contre nos troupes et contre les installations industrielles travaillant pour le Reich dans une zone allant du nord de la Seine jusqu’au District Minier. Cette activité pourrait être soutenue par des troupes aéroportées et des bombardiers. (signé) Col.Gén. Haase »

04h20, autour d’Arques – Au nord-ouest, les troupes du 1er RCP débarquées sur l’aérodrome de Saint-Aubin détruisent la batterie de Flak lourde près du village des Vertus, puis la batterie Goering (quatre obusiers de 100 mm). Au sud, la compagnie renforcée qui tient Hautot étend son périmètre défensif jusqu’à la petite route qui va de Varengeville-sur-Mer à Pourville.

04h30, Etats-Majors allemands – « Message de l’OberKommando West (OK West) à l’OberKommando Heer (OKH) – Des groupes terroristes soutenus par des commandos aéroportés lancent actuellement une importante opération dans le nord de la France afin de désorganiser les communications et les activités économiques. Des grèves et manifestations pourraient se produire dans le District Minier. Les unités des forces armées et de la police ont été mises en alerte. »
L’OK West alerte aussi la 3ème Luftflotte (Général Hugo Sperrle) et le Commandement Naval Ouest.
Les forces de la 3ème Luftflotte comprennent les Jagdgeschwader 2 et 26 (chasse) et les Kampfgeschwader 2 et 40 (bombardement). Mais aucune de ces grandes unités n’est à pleine force.
Les forces navales disponibles dans la Manche sont faibles : deux flottilles de torpilleurs basées au Havre (3ème Flottille, avec les T-4, T-10, T-14 et T-19 ; 5ème Flottille avec les seuls Falke et Kondor) et trois flottilles de S-Boots, deux basées à Cherbourg (les 2ème et 5ème) et une à Ostende (la 4ème).

04h40, au sud d’Arques – Les parachutistes lâchés au nord de Grèges attaquent les batteries Rommel et Mobile (quatre obusiers de 100 mm chacune) couvrant la plage de Puys. La batterie Rommel est facilement détruite, mais la batterie Mobile, située plus au nord, à l’intérieur des défenses de Dieppe, est une cible plus difficile. Les paras sont repoussés avec de lourdes pertes (13 morts et onze blessés) après avoir détruit un seul obusier.

04h45-06h45 – Berneval (plages Yellow I et II) : l’attaque du flanc est
A l’est de Dieppe, les hommes du 3ème Commando britannique (Lt.Col. Durnford-Slater) et ceux du 1er Commando belge (Capitaine Danloy) sont déposés sur les plages Yellow I et II par des LCI(L), des LCP et les huit bateaux de la 2ème Escadrille de Vedettes Rapides du Corps de Marine - MGB-319, 324, 327, 331 (Fairmile 110 ft, type C) et ML-123, 245, 246, 247 (Fairmile 112 ft, type A). La couverture navale est assurée par les contre-torpilleurs français Aigle et Milan et la 1ère Escadrille de Vedettes Rapides du Corps de Marine - MTB-59, 60, 62, 65 (Vosper, 73 ft) et MGB-61, 63, 64 65 (type British Power Boats, 70 ft).
Sur Yellow II, les commandos britanniques débarquent sans être vus et, après avoir franchi les barbelés, se fraient rapidement un chemin dans Berneval-le-Grand. Comme ils atteignent la petite église, ils sont pris pour cible par un nid de mitrailleuses, mais après un bref combat, les défenses allemandes sont prises d’assaut.
Sur Yellow I, les Belges atteignent les falaises avant que les défenseurs, surpris, ouvrent le feu. Cependant, les tirs sont très vite violents. Le ML-247, sérieusement endommagé, doit être pris en remorque par le ML-246. Le Milan et l’Aigle ripostent de toutes leurs armes - Lors de leurs remise en état après le raid sur Saint-Nazaire, deux de leurs cinq 138 mm ont été remplacés par deux jumelages de 4 pouces multifonctions et deux jumelages de 40 mm Bofors. L’Aigle se rapproche de la plage au point qu’il talonne, mais fait taire plusieurs bunkers. Profitant de cet appui, les commandos belges entrent à 05h15 dans Le-Petit-Berneval.
Au même moment, les commandos britanniques attaquent la batterie Goebbels (3 canons de 170 mm et 4 de 105 mm), qui a été bombardée pendant la nuit. Après un combat bref mais brutal, la plupart des défenseurs sont tués ou blessés, la batterie est enlevée et les canons détruits. C’est là que tombe le Lieutenant Edward Loustalot, US Army, l’un des 44 Rangers intégrés dans les commandos britanniques. C’est le premier soldat américain à être tué sur le sol de l’Europe de l’Ouest depuis le début de la guerre. A 05h45, le Lt-Col. Durnford-Slater transmet au Milan que la batterie Goebbels est hors d’état de nuire.
Les commandos belges et britanniques commencent alors à établir un périmètre défensif s’étendant à l’ouest jusqu’à Belleville-sur-Mer pour protéger le débarquement sur Blue Beach (Puys).
Dès 05h10, le Général Konrad Haase (302ème DI) a ordonné au 302ème Bataillon Antichar de contre-attaquer en direction de Berneval. Un peloton cycliste, la 3ème Compagnie du 570ème Rgt et une compagnie du Génie de la division font aussi mouvement vers Berneval, du sud (Ancourt et Graincourt) ou de l’est. A 05h30, ces unités sont prises sous le feu des monitors lourds de la Royal Navy à Ancourt. Elles entrent cependant en contact à 06h15 avec les lignes des commandos, où elles sont arrêtées par les armes lourdes de l’infanterie. A 06h25, les Tornado des Sqn 56 et 609 commencent à attaquer les troupes allemandes venant de Grancourt. Le Milan et l’Aigle y ajoutent bientôt le poids de leurs canons de 138. A 06h45, le Général Haase est informé que la contre-attaque est stoppée.

04h45-06h45 – Varengeville (plages Orange I et II) : l’attaque du flanc ouest
A l’extrémité ouest de la zone de débarquement de Rutter, le Commando britannique n°4 (Lt.Col. The Lord Lovat) exécute un débarquement quasi parfait, dont l’objectif principal est la batterie Hess (six canons de 150 mm) à Varengeville.
Les bateaux de débarquement atteignent la plage à 04h56, entourés par les DE HMS Calpe et Fernie et la 1ère Flottille ASM française (Escadrille I/1 : chasseurs de sous-marins CH 5, 6, 7, 8, 10, 11, 12 et 13 (type US Navy 121 ft/107 t). Les CH 10, 11, 12 et 13 ont reçu un mortier de 81 mm pour l’appui-feu des plages. Escadrille II/1 : chasseurs de sous-marins CH 15, 16, 41, 42 (unité mixte avec deux type CH 5 et deux type CH 41)). Les forces de Lord Lovat qui débarquent sur Orange II (Quiberville) sont repérées à la dernière minute par les défenseurs allemands, mais les bunkers sont rapidement réduits au silence par le feu du HMS Calpe. Sur Orange I (Vasterival), le groupe du Major Mills-Roberts est mis à terre sans opposition. Ses hommes s’ouvrent le chemin de la batterie Hess en détruisant barbelés et autres obstacles à coups de torpilles Bengalore. Sans atteindre les forces menées par Lovat lui-même, Mills-Roberts attaquent immédiatement la batterie, malgré les tirs d’une tour de Flak. Les hommes de Lovat arrivent alors de l’ouest et du sud, surprenant les défenseurs de la batterie Hess. Pendant la bataille, le Caporal Franklin Coons, des Rangers, détruit à lui seul un nid de mitrailleuses lors de ce qui sera décrit comme une attaque “selon le manuel” ; l’exploit lui vaudra la première médaille décernée à un soldat américain en Europe de l’Ouest depuis 1918. La lutte est cependant très chaude. Le chef de la F-Troop des commandos anglais, le Captain Pettiward, est tué et son unité est clouée au sol. Profitant d’une intervention des Hurricane IIE des Sqn 3 et 87, le Captain Pat Porteous, qui succède à Pettiward, mène en personne une charge qui emporte la position ennemie, y gagnant une Victoria Cross.
A 06h45, la batterie Hess est entre les mains des forces de Lovat, ses canons sont détruits et les commandos britanniques commencent à évacuer Varengeville.

(texte de Fantasque, traduit par
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MessagePosté le: Lun Mar 12, 2007 10:25    Sujet du message: Répondre en citant

Incroyable, bientôt on aura la traduction avant même le texte en anglais Twisted Evil
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En principe (moi) ...
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MessagePosté le: Lun Mar 12, 2007 11:20    Sujet du message: Répondre en citant

C'est Fantas..tique

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MessagePosté le: Lun Mar 12, 2007 11:35    Sujet du message: ERREUR Répondre en citant

Une erreur de ma part (j'aurais du mieux contrôle).

Le Orzak n'existe pas.
C'est le Kujawiak très probablement.

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clausewitz



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MessagePosté le: Lun Mar 12, 2007 11:36    Sujet du message: Répondre en citant

J'espère que Lovat à debarqué avec son fameux chandail et son fusil de chasse et accompagné d'un joueur de cornemuse (je ne sais pas si c'est réel mais je l'ai vu dans le jour le plus long) cela pourrait-être le thème d'un passage "journalistique" non ?
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MessagePosté le: Lun Mar 12, 2007 12:06    Sujet du message: Répondre en citant

La présence de Lovat à Dieppe est historique. Dans le cadre de Jubilee, lui et ses hommes du 4ème Commando ont bien pris et détruit la batterie allemande correspondant à Orange-beach.

Je ne sais pas s'il avait son cornemuseux avec lui (j'en doute). Par contre, par la suite....

Notez que j'ai respecté sa désignation britannique

"The Lord Lovat"....
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Mar 12, 2007 12:13    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai gardé le pull et la cornemuse pour Overlord...
On peut supposer que, pour ça aussi, Dieppe aura servi d'entraînement.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Mar 12, 2007 15:01    Sujet du message: Répondre en citant

LA SUITE.... (hé oui, déjà)


05h00-06h50 – Puys et Pourville (Blue Beach et Green Beach) : le débarquement principal
L’attaque principale devait commencer un quart d’heure après celle des commandos sur les ailes est et ouest, avec l’aide d’un « appui naval substantiel ». Une force de 12 MGB de la Royal Navy doit en outre couvrir la flotte à l’ouest.
1 – Les plans
– La force affectée à Blue Beach comprend la 4ème Brigade d’Infanterie canadienne (Brigadier Sherwood Lett), composée du Royal Regiment of Canada (Lt.Col. Cato), du Royal Hamilton Light Infantry (Lt.Col. Labatt) et de l’Essex Scottish Regiment (Lt.Col. Jasperson). A ces unités ont été ajoutées le 1ère Groupement de Choc français (Col. Gambiez – trois bataillons, 1 865 hommes) et les 51 chars Churchill I et III du 14ème Bataillon blindé du Calgary Rgt (Lt.Col. Andrews). La première vague doit comprendre deux bataillons français et le Royal Regiment of Canada, l’Essex Scottish Rgt restant en réserve flottante.
Blue Beach doit être pilonnée par les deux monitors lourds HMS Marshal Soult et Marshal Ney, escortés par les DE (classe Hunt) HMS Brocklesby, Garth et Albrighton, le monitor léger type G M-112 (RN) et les trois monitors légers type F M-124 (RN), M-125 (Marine Royale Hollandaise) et M-127 (RN). La 13ème Minesweeper Flotilla de la Royal Navy doit assurer la lutte anti-mines dans la zone de Blue Beach.
La 4ème Brigade doit enlever Puys avant d’aller, d’une part, rejoindre les paras français près de Grèges et, d’autre part, pousser vers Dieppe pour atteindre l’extrémité ouest du port. Le “1er Choc” de Gambiez doit entrer dans Dieppe même. Le Royal Hamilton Light Infantry (RHLI) doit être l’élément de manœuvre et progresser vers la vallée de la Béthune. Il doit ensuite, avec l’aide des paras français, tenir une position entre la route Ancourt-Dieppe et la Béthune, pour prévenir toute tentative de renforcer Dieppe par le sud-est.
– L’attaque de Green Beach doit être menée par la 6ème Brigade d’Infanterie canadienne (Brigadier William Southam), composées des Fusiliers Mont Royal (Lt.Col. Ménard), des Cameron Highlanders of Canada (Lt.Col. Gostling) et du South Saskatchewan Regiment (Lt.Col. Meritt). La 6ème Brigade doit être appuyée par les 38 chars Ram des escadrons B et C du Lord Strathcona’s Horse (5ème Armoured Division canadienne). Le South Saskatchewan Rgt (SSR) doit prendre le contrôle de la plage, les Cameron Highlanders of Canada doivent assurer l’exploitation et les Fusiliers Mont Royal sont en réserve flottante.
L’assaut doit être appuyé par le croiseur léger HMS Newcastle, le croiseur AA HMS Scylla (navire amiral de l’opération, également chargé de coordonner la défense anti-aérienne dans la zone de Dieppe), les DE (classe Hunt) HMS Berkeley et Bleadale et ORP Kujawiak (polonais), deux monitors légers de type G (M-113 de la Royal Navy et M-114 de la Marine Nationale) et deux de type F (M-128, norvégien, et M-129, hollandais). La 9ème Minesweeper Flotilla de la Royal Navy doit assurer la lutte anti-mines dans la zone de Green Beach.
Après le débarquement, la 6ème Brigade doit remonter la Scie. Un groupe de combat du South Saskatchewan Rgt doit s’emparer de la station radar allemande de Quatre-Vents. Les Cameron Highlanders, aidés par les chars Ram du Lord Strathcona’s Horse, doivent prendre Appeville et Les Vertus, rejoindre les paras français tenant le terrain de Saint-Aubin et bloquer la vallée de la Béthune au nord d’Arques. Après avoir fait la jonction avec le Royal Hamilton Light Infantry, achevant d’encercler Dieppe, les Cameron Highlanders doivent attaquer la ville en partant de la vallée de la Béthune. L’objectif principal est le port, qu’il est prévu d’utiliser pour évacuer les troupes, en fin de journée.

2 – Le débarquement à Puys (Blue Beach)
Etant de grade supérieur au Lt.Col. Douglas Cato, du Royal Rgt of Canada (RRC), le Colonel Gambiez dirige l’attaque. Il a décidé que celle-ci aurait lieu en deux vagues, un escadron de chars Churchill débarquant sur les talons de la seconde. Le barrage d’artillerie ne doit durer que quinze minutes, mais il doit être très intense. La première vague est censée poser le pied sur la plage dès que les canons navals auront reporté leur tir au delà de la digue, et beaucoup d’officiers de marine craignent de toucher des soldats alliés.
05h00 – La faible lueur de l’aube est responsable d’une certaine confusion et les monitors lourds et les destroyers d’escorte reportent bien trop tôt leur feu sur l’arrière des plages, épargnant les deux tiers des bunkers allemands. De ce fait, la première vague est la cible de tirs très violents et plusieurs engins de débarquement sont détruits. Cependant, les leçons des opérations sur les côtes du Péloponnèse paient – les quatre monitors légers n’hésitent pas à s’échouer sur la plage pour engager les bunkers à bout portant.
05h03 – La première vague débarque effectivement.
05h06 – Les trois obusiers restants de la batterie Mobile-Est commencent à bombarder la plage, mais ils sont rapidement engagés par les DE HMS Garth et Brocklesby, dont le tir est réglé à partir de 05h11 par des parachutistes français restés aux abords de la batterie qu’ils n’ont pu détruire. En moins de dix minutes, la batterie est réduite au silence.
05h20 – La digue est percée et les hommes de Gambiez, appuyés par les Canadiens, se ruent dans Puys.
05h25 – La seconde débarque, suivie cinq minutes plus tard par les premiers tanks du Calgary Rgt. La plage, relativement étroite, devient surpeuplée, ce qui ralentit le débarquement. Le Brigadier Sherwood Lett doit retarder celui du Royal Hamilton Light Infantry (RHLI) pour limiter la confusion.
05h30 – Le Royal Rgt of Canada atteint les barbelés et rejoint les parachutistes. Ces derniers demandent un tir de suppression sur Ancourt, où ils aperçoivent des renforts allemands qui se concentrent. Ancourt est énergiquement bombardé par les Marshal Soult et Marshal Ney de 05h30 à 05h45.
05h45 – Puys est entièrement contrôlé par les forces alliées. Un peu plus à l’ouest, les hommes de Gambiez enlèvent une batterie de Flak lourde, dont les canons de 88 mm ont coulé un LCI(L).
05h50 – Les Français atteignent les abords de Dieppe, sur la rive droite de la Béthune, et engagent le III/571ème Bataillon allemand. La progression vers le port est ralentie par une solide défense, car les troupes allemandes ont transformé en bunkers plusieurs immeubles du front de mer.
06h00 – Le Colonel Gambiez, qui a été légèrement blessé, demande un appui naval. Le DE HMS Albrighton, vite imité par le M-112, commence à bombarder les défenseurs du front de mer de Dieppe.
Pendant ce temps, la plage est toujours encombrée, car des chars Churchill ont du mal à avancer sur les galets et leur mise à terre est plus lente que prévu. Le débarquement du RHLI ne peut pourtant pas être indéfiniment retardé. Finalement, le premier char canadien, un Churchill III, traverse Puys en rugissant à 06h18.
06h15 – Les Canadiens du Lt.Col. Cato ont fait la jonction avec les paras français à Grèges.
06h35 – Aidés par les tirs de la flotte, le 1er Choc entre dans Dieppe. A ce moment, le commandant du 571ème Régiment allemand a déjà ordonné de couler tous les bateaux qui se trouvent dans le port (caboteurs, bateaux de pêche, malles du service trans-Manche) pour en bloquer l’entrée.
06h40 – Enfin débarqué, le Royal Hamilton Light Infantry entre dans Puys et commence à progresser vers la vallée de la Béthune, appuyé par des chars Churchill.

3 – Le débarquement à Pourville (Green Beach)
05h00 – Le South Saskatchewan Regiment obtient une surprise à peu près complète. Malheureusement, de puissants courants ont repoussé ses engins de débarquement vers l’ouest, en direction de la Scie. Cela ne pose pas de problème pour prendre Pourville, mais cela implique qu’il faudra traverser des ponts pour atteindre Appeville et progresser vers Les Vertus et l’aérodrome de Saint-Aubin.
05h10 – Le QG de la 302ème DI allemande réagit à la nouvelle du débarquement de Pourville en ordonnant à une compagnie anti-chars et à une compagnie de mitrailleuses de se porter d’Offranville vers Appeville. En effet, le Général Konrad Haase sait que les Alliés vont devoir franchir la Scie à cet endroit pour achever d’encercler Dieppe.
05h17– La batterie allemande Mobile-Ouest, située au nord d’Appeville, commence à bombarder la plage, ajoutant à la confusion due au déplacement du point de débarquement. Les hommes hésitent, mais le Lt-Col. Charles Meritt reprend ses hommes en main. Dans un acte de grande bravoure, il se met à leur tête et relance l’attaque malgré la pluie d’obus.
05h20 – Les Cameron Highlanders commencent à débarquer avec un peu d’avance, car leur chef, le Lt-Col. Alfred Gostling, estime que le SSR a besoin d’aide.
05h25 – Le CL HMS Newcastle commence à engager la batterie Mobile-Ouest.
05h28 – Le Lt-Col. Alfred Gostling est tué sur la plage, quelques instants avant que le Newcastle musèle définitivement les obusiers de Mobile-Ouest. Le Major Tony Law prend le commandement et emmène les Cameron Highlanders le long de la rive gauche de la Scie en direction d’Appeville.
05h40 – Les chars Ram du Lord Strathcona’s Horse débarquent. Leurs roues de plus grand diamètre font qu’ils sont moins gênés que les Churchill par les galets de la plage.
05h50 – Les deux compagnies de la 302ème DI allemande qui marchent vers Appeville, venant d’Offranville, doivent passer par Saint-Aubin-sur-Scie puis par le croisement routier des Vertus. C’est là qu’elles tombent dans une embuscade tendue par les parachutistes français qui contrôlent la zone.
05h55 – Soutenus par les chars canadiens, les hommes des Cameron Highlanders et du SSR attaquent les troupes allemandes qui défendent Appeville et la ferme de Quatre-Vents.
06h05 – Le Lt-Col. Meritt réussit à établir le contact avec les paras français qui tiennent Les Vertus.
06h20 – Une attaque coordonnée franco-canadienne s’empare d’Appeville. Pendant que le SSR commence à organiser le flanc ouest et à joindre les parachutistes qui tiennent Hautot, les Cameron Highlanders (parfois grimpés sur des chars Ram) percent vers Les Vertus et Rouxmesnil.
06h30 – Le Lt-Gén. Haase ordonne au I/571ème Bataillon de contre-attaquer vers Hautot et la Scie pour rétablir le contact avec les unités de Dieppe. Mais les avions alliés sont en nombre dans le ciel, et les mouvements des troupes allemandes attirent très vite les attaques de chasseurs-bombardiers Tornado ou Hurricane.
06h45 – Des éléments des Cameron Highlanders et quelques chars parviennent au terrain de Saint-Aubin.
06h50 – Le Maj.Gén. Roberts décide d’engager les Fusiliers Mont-Royal en appui du SSR et des Cameron Highlanders.

06h25, QG de la 302ème D.I. allemande, Envermeu – « Message au Commandement de la 15ème Armée – Des forces ennemies ont débarqué autour de Dieppe. Des unités blindées seraient engagées. (signé) Lt-Gén. Haase »

06h30, QG de la 15ème Armée allemande, Lille – « Message à l’OberKommando-West – La 302ème DI signale que des forces ennemies auraient débarqué autour de Dieppe. Des unités blindées seraient engagées. (signé) Col.-Gén. Haase »

06h35, OK West, Paris – « Message à l’OberKommando Heer – Quelque chose comme une invasion limitée pourrait bien avoir commencé autour de Dieppe. (signé) Chef d’état-major de l’OK West »

06h40, OKH, Berlin – Le message de l’OK West sème la consternation à l’OKH, mais ne convainc pas le Maréchal Keitel : « Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Tous nos services de renseignements prévoient une offensive ennemie majeure en Méditerranée. Je ne réveillerai pas le Führer pour ça ! »
Halder est pour une fois d’accord avec Keitel. « Message à l’OberKommandoWest – Veuillez préciser au plus vite la nature exacte de l’opération ennemie en cours. (signé) Général Halder »

06h45, QG de la 15ème Armée allemande, Lille – « Ordre au 576ème Régiment d’Infanterie de se concentrer à Offranville pour se préparer à contre-attaquer l’ennemi qui menace Appeville. (signé) Col.-Gén. Haase »
L’état-major de la 15ème Armée ignore qu’Appeville est déjà tombée.

06h50, OK West, Paris – « Ordre à la 23ème Panzer Division de faire mouvement vers Dieppe. » La 23ème PzD est stationnée entre Lille et Saint-Omer. Les deux bataillons du 23ème Rgt Panzer sont cantonnés à Saint-Omer et le 23ème bataillon motocycliste à Saint-Pol-sur-Ternoise. L’infanterie de la division (128ème Rgt de Panzergrenadiers) est installée à Béthune et Hazebrouck, et l’artillerie est à Armentières. Comme la 15ème Armée craint encore à ce moment un soulèvement général dans le District Minier, un seul bataillon du 128ème Rgt de Panzergrenadiers doit accompagner les chars. Par ailleurs, la 23ème Pz est loin d’être à son meilleur niveau, car les pertes subies durant Barbarossa ont sérieusement réduit les forces blindées allemandes en Europe de l’Ouest. Avec seulement deux bataillons comprenant chacun deux compagnies légères et une compagnie de moyenne, le 23ème Rgt Panzer ne peut rassembler que 28 Pz-IV (tous équipés du 75 mm court), 41 Pz-III, 18 Pz-II et… 24 Somua S-35 récupérés après la Campagne de France.

06h55, QG de la 15ème Armée allemande, Lille – « Message au Lt-Gén. Haase, 302ème D.I. – L’OK West nous informe que les unités de la 23ème PzD seront disponibles vers 10h00 pour contre-attaquer les forces ennemies débarquées à Dieppe. (signé) Col.-Gén. Haase »
Ce message est d’un optimisme excessif, comme Konrad Haase s’en rend compte immédiatement. Les chars de la 23ème PzD doivent en effet parcourir 150 km et traverser la Somme à Abbeville avant d’atteindre la zone des combats.

07h00, QG de la 302ème D.I. allemande, Envermeu – « Message au Commandement de la 15ème Armée – Il me sera impossible de contre-attaquer avant 12h00, au mieux. Un soutien aérien est nécessaire d’urgence. (signé) Lt-Gén. Haase »
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MessagePosté le: Lun Mar 12, 2007 17:31    Sujet du message: Répondre en citant

très interessant , seul bemol, pas de grand navire français engagé dans cette opération mais à part ça, rien à redire.
une question : où est Kieffer à ce moment là ?
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MessagePosté le: Lun Mar 12, 2007 22:27    Sujet du message: Répondre en citant

Pas de grand navire, c'est plutôt normal. Historiquement, il n'y avait pas plus gros que des destroyers, car la RAF ne garantissait pas une couverture parfaite. Ici, avec les groupes français (et autres), y'a un peu de rab. Et l'expérience alliée en matière de CLAA commence à parler. Quant aux navires français, ils sont en Méditerranée ou sur le chemin du Pacifique sud-ouest.
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MessagePosté le: Mar Mar 13, 2007 11:29    Sujet du message: Répondre en citant

Pour les navires, l'essentiel de la flotte française est en Mediterranée (c qui correspond au partage de staches tel que fixé en 39...).
l'envoi d'une escadre dans le Pacifique prélève d'ailleurs sur les forces disponibles.

Une opération limitée comme RUTTER ne nécessite pas un gros déploiement naval, d'autant plus que la réaction de la Luftwaffe est potentiellement violent dans un espace aussi réduit.

Pour Kieffer, il coule pour l'instant des jours discrets à défaut d'être heureux avec les commandos français dans une île perdue le long de la côte de Malaisie....

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MessagePosté le: Mar Mar 13, 2007 13:22    Sujet du message: Répondre en citant

La suite... (pour FANTASQUE - il serait bon de rappeler brièvement, ici comme sur le NFB, le "score" OTL de Dieppe)


A partir de 07h00 – La Luftwaffe intervient
Depuis le début de l'opération, l’aviation alliée n’a pas rencontré d’opposition, mais cela va changer.
07h00 – Les premiers avions allemands à apparaître dans le ciel de Dieppe sont quatre FW-190 du II/JG26, basés à Abbeville-Drucat et conduits par le Hauptmann Joseph “Pips” Priller. Plongeant de 24 000 pieds, ils mitraillent la plage de Puys à 07h02. Priller est en contact direct avec le QG d’Hugo Sperrle. Peu entraîné à l’identification des navires, il décrit la flotte alliée au large de Dieppe comme comprenant « un cuirassé (en fait, le CL Newcastle), quatre croiseurs et plus d’une douzaine de destroyers. » Ce message, rapidement transmis au QG de la 15ème Armée et à l’OK West, persuade de nombreux officiers généraux que l’opération n’est que le début d’une invasion majeure.
07h25 – Une formation de 24 FW-190 des II et III/JG 26 attaque les avions alliés opérant entre Berneval et Puys. Les avions allemands sont repérés par le radar type-279 du Scylla, mais le directeur de la chasse a du mal à diriger efficacement les avions de la RAF, peu accoutumés à opérer sous le contrôle de la Royal Navy. Les Focke-Wulf s’en prennent d’abord à huit Tornado du Sqn 245 qui se préparent à bombarder des renforts allemands tentant de progresser vers Berneval-le-Grand. Trois chasseurs-bombardiers sont abattus avant de pouvoir réagir et de se débarrasser de leurs bombes de 500 lbs. Le combat qui suit est un peu plus égale, mais les Tornado, débordés par le nombre, perdent encore deux avions contre un FW-190. Les trois survivants peuvent se dégager grâce à l’arrivée de 24 Spitfire Vb des Sqn 401 (RCAF) et 403 (RCAF), qui perdent cinq des leurs en échange de trois chasseurs allemands.
07h45 – Cette fois, 20 FW-190 A-3/U-3 chasseurs-bombardiers des 10.(Jabo)/JG2 et 10.(Jabo)/JG26, basés à Caen-Carpiquet et à Evreux St-André, arrivent du sud, escortés par 32 FW-190 des II et III/JG2 menés par les Hauptmann Bolz et Hahn. Cette importante formation est parfaitement détectée par le radar du Scylla, et le Directeur de la chasse (FDO) rassemble quatre squadrons pour la contrer, les 411 (RCAF) et 611, sur Spitfire IX, plus les 302 City of Poznan et 303 Kosciuszko, sur Spitfire V. Les 48 chasseurs alliés interceptent la formation allemande au-dessus de St-Valéry-en-Caux. En quatre minutes de mêlée, les Spitfire abattent neuf FW-190, plus deux qui s’avéreront irréparables après un atterrissage sur le ventre à Beaumont-le-Roger, en échange de la perte de trois Spitfire IX (deux du 401 et un du 611) et de huit Spitfire V. La plupart des Jabo ont dû se débarrasser de leur bombe pendant le combat, mais quatre réussissent à passer et attaquent des navires devant Green Beach. Ils ratent de peu le HMS Berkeley et coulent un LCT, mais un des Jabo est abattu par une intense DCA.
07h55 – Nouvelle attaque : cette fois, neuf Do-217 du II/KG2 escortés par 24 FW-190 des II et III./JG26 vont bombarder la tête de pont de Puys. Cette formation est interceptée par les Spitfire IX des GC I/1 et II/1, qui couvrent le flanc est. Deux Dornier et trois FW-190 sont abattus, contre deux des Spitfire IX français.

07h00-09h35 : une décision difficile
Au sol, l’intensité des combats ne faiblit pas.
A l’ouest, les Fusiliers Mont-Royal sont mis à terre à 07h25. Cette fois, leurs bateaux ne sont pas trompés par les courants et les troupes sont débarquées sur la rive droite de la Scie. Les Fusiliers rejoignent vite les Cameron Highlanders et parviennent au tunnel de chemin de fer à l’ouest de Dieppe à 07h55.
Dans le même temps, le squadron B du Lord Strathcona’s Horse se déploie le long de l’aérodrome de Saint-Aubin. Opérant avec les parachutistes français qui tiennent le terrain, les chars Ram établissent le contact avec d’autres éléments du 1er RCP, au nord d’Arques. De leur côté, les Ram du squadron C, accompagnés de Cameron Highlanders, plongent dans la vallée de la Béthune et atteignent l’hippodrome de Dieppe à 07h50.
A l’est, venant de Puys, deux bataillons du 1er Choc luttent durement près de la Chapelle de Dieppe, sur la rive droite de la Béthune, où ils détruisent un canon de 75 mm de défense côtière à 07h30. Comme ils approchent du port, la défense allemande se raidit et les Français sont arrêtés à plusieurs reprises. Seule la présence de chars Churchill du Calgary Rgt leur permet de reprendre leur avance. Mais à 08h05, le Colonel Gambiez peut signaler au Général Roberts que le port de Dieppe est encombré de bateaux en flammes ou coulés par les Allemands et que tout espoir de rembarquer là doit être abandonné.
Ce message provoque une vive discussion à l’état-major du Général Roberts. Certains officiers sont d’avis que l’opération a atteint son but – diversion et évaluation des tactiques amphibies – et qu’elle doit être arrêtée : si le port ne peut être utilisé pour rembarquer les troupes, il n’y a aucune raison de prendre Dieppe. D’autres arguent que, des forces ennemies importantes occupant Dieppe, le rembarquement par les plages serait difficile et risqué si la ville n’était pas auparavant plus ou moins nettoyée.
Au même moment, à 08h05, un Mustang I du Sqn 26 aperçoit des tanks près d’Abbeville. L’information, rapidement transmise au QG de l’Air Vice-Marshal Leigh-Mallory, montre que les Allemands sont prêts à engager des forces blindées. C’est ce qui était prévu, et le Tactical Command de la RAF attendait cette occasion d’attaquer à découvert les forces blindées allemandes stationnées dans le nord de la France et d’en détruire une partie.
Pendant les débats d’état-major, la bataille est toujours violente sur le terrain.
08h15 – Les troupes françaises atteignent l’usine à gaz, qui est bientôt détruite. Elles tentent de traverser la Béthune pour atteindre le port, mais sont repoussées par deux fois. Le Colonel Gambiez est à nouveau blessé, cette fois plus sérieusement, par un tireur d’élite, et il doit être évacué.
Au même moment, à l’ouest, des chars du squadron B du Lord Strathcona’s Horse arrivent à Arques-la-Bataille, où ils sont tout de suite engagés par le 2/570ème Bataillon d’infanterie allemand, qui se concentre dans la forêt d’Arques.
08h30 – Les Fusiliers Mont-Royal attaquent Dieppe par le secteur de l’église de Saint-Rémy, mais sont arrêtés par des tirs très violents. Comme cette partie de la ville est encore habitée par des civils, les officiers canadiens hésitent à demander un appui d’artillerie navale pour réduire les défenseurs.
08h35 – Ce n’est pas un problème dans la forêt d’Arques. Guidés par les hommes du 1er RCP et des Cameron Highlanders, les Marshal Soult et Marshal Ney engagent les troupes allemandes. Pendant une demi-heure, la partie nord-ouest de la forêt est sous le feu de leurs canons de 15 pouces, mettant à très rude épreuve les soldats du 2/570ème.
09h05 – Alors qu’à l’est de la ville, les Français sont toujours bloqués malgré l’aide des Churchill du Calgary Rgt, à l’ouest, les Fusiliers Mont-Royal réussissent à déborder les défenses allemandes autour de Saint-Rémy. Leur chef, le Lt-Col. Ménard, est sérieusement blessé durant l’assaut.
09h15 – La concentration des troupes du 576ème RI allemand à Offranville est détectée à la fois par les hommes du South Saskatchewan, qui tiennent Petit-Appeville, et par les parachutistes qui occupent Hautot. Offranville est vite bombardé par des mortiers, mais ce n’est visiblement pas suffisant.
09h28 – Le CL HMS Newcastle commence à bombarder la zone entre le village d’Offranville et la voie ferrée.
09h30 – 24 Hurricane IIE (armés de bombes de 250-lb) et IID (armés de canons de 40 mm) des Sqn 175 et 184, couverts par 24 Spitfire V des Sqn 312 et 331 (Norvégien) commencent à attaquer les chars allemands qui sortent d’Abbeville. L’attaque est très efficace: 5 Pz-II, 3 Pz-III et 4 Somua-S35 sont détruits, alors que la Flak réussit à abattre deux Hurricane. Mais au bout de quatre minutes, 16 Focke-Wulf 190 du III./JG26 surprennent les avions alliés, détruisant deux Spitfire du 331 et massacrant cinq Hurricane. Un combat furieux s’engage à très basse altitude ; cette fois, trois Spitfire sont abattus (un du 331 et deux du 312), mais aussi trois FW-190.
09h35 – Après une discussion prolongée et tendue, le Général Roberts décide d’interrompre l’attaque contre Dieppe et de préparer le repli général. Les Fusiliers Mont-Royal, qui ont pénétré jusqu’à la gare de Dieppe au prix de lourdes pertes, ont du mal à avaler cet ordre, qui tombe alors qu’ils sont à deux pas du cœur de la ville. Cependant, ceux qui ont pu voir le port du haut du bâtiment de la gare ont bien constaté qu’il était plein de bateaux en flammes ou coulés.
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MessagePosté le: Mar Mar 13, 2007 16:49    Sujet du message: Répondre en citant

j'adore vivement la suite Very Happy
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MessagePosté le: Mar Mar 13, 2007 23:22    Sujet du message: Répondre en citant

A vot' service Very Happy

09h45-12h00 : le repli commence
09h45 – Les parachutistes français et les Cameron Highlanders canadiens tenant les positions au nord d’Arques-la-Bataille commencent à se regrouper autour du terrain de Saint-Aubin et des Vertus.
A l’est de la tête de pont, les bataillons du 1er Choc commencent à se replier vers Blue Beach, couverts par le Royal Hamilton Light Infantry et les chars du Calgary Rgt.

09h55 – A Yellow Beach (Berneval), le Commando britannique n°3 et le 1er Commando belge commencent à rembarquer après avoir soigneusement démoli la batterie côtière Goebbels.

10h05 – Les commandos de The Lord Lovat rembarquent sur Orange Beach (Vasterival) après avoir nettoyé la batterie Hess.

10h10 – Volant sous la couverture radar, 16 FW-190 des 10.(Jabo)/JG2 et 10.(Jabo)/JG26, escortés par autant de chasseurs du II/JG2, attaquent les navires alliés sur le flanc ouest. Le DE HMS Calpe prend une bombe de 500 kg dans la chambre des machines, puis une autre juste sous la tourelle A de 4 pouces. Les munitions préparées commencent à exploser et tous les hommes sur la passerelle sont tués ou blessés. Bientôt, le navire est enveloppé de flammes et commence à pencher sur bâbord, avant d’être secoué par deux autres impacts, tout proches. Il mettra encore un quart d’heure avant de chavirer et de couler.Un LCI(L), touché par une bombe de 500 kg, coule rapidement. Les Jabos endommagent aussi les CH-5 et CH-7 français, si gravement que ces deux bateaux devront être sabordés.
La formation allemande n’a pas le temps de se réjouir, car elle est surprise par 16 Tornado des Sqn 253 et 266. Une furieuse bataille éclate à ras de l’eau ; six FW-190 et quatreTornado sont détruits.

10h15 – Le terrain d’Abbeville-Drucat est bombardé par 36 B-17 (97ème BG de l’USAAF) escortés par 54 Spitfire IX (12 de chacun des Sqn 118, 124, 165 et 222 de la RAF, plus 8 de chacun des GC I/1 et III/1). Vingt FW-190 du II./JG26 les interceptent, mais une escorte très agressive les empêche de parvenir aux bombardiers. Deux FW-190 sont abattus par le Sqn 222 et trois par le GC I/1, ce groupe et le Sqn 118 perdant un Spitfire chacun. Le bombardement contribue à désorganiser la réaction de la Luftwaffe à l’est de Dieppe.

10h30 – Les unités qui tiennent le terrain de Saint-Aubin et le carrefour des Vertus commencent à se regrouper à Appeville.
Au-dessus de Berneval, deux Spitfire V du Sqn 133 (Eagle) sont abattus par une Rotte du III./JG26.

10h35 – Les paras français décrochent de Grèges pour se diriger vers Puys et la Blue Beach.

10h45 – Le rembarquement s’achève sur Yellow I et II. Pendant que les engins de débarquement mettent le cap vers l’Angleterre, les grands destroyers Aigle et Milan prennent position à l’est de l’écran de Blue Beach.

10h55 – Escortés par 40 FW-190, 18 Do-217 des KG2 et KG40 attaquent Puys. Dirigés par le HMS Scylla, 12 Spitfire V du Sqn 71 Eagle et 12 Spitfire IX du Sqn 602 les interceptent. Deux Do-217 et trois FW-190 sont abattus, ainsi que trois Spitfire V et un Spitfire IX. Les bombes tombant sur Blue Beach font plus de 100 morts et blessés ; le rembarquement est retardé d’une demi-heure.

11h00 – L’officier commandant le 576ème R.I. informe le Lt-Gén. Konrad Haase que « les troupes ennemies se retirent lentement vers les plages et pourraient avoir commencé leur évacuation. » Ce message est immédiatement retransmis au QG de la 15ème Armée et à l’OK West, où il soulève une vague de scepticisme. Les officiers allemands ne peuvent comprendre pourquoi des unités qui ont réussi à forcer les défenses locales et à mettre des chars à terre ne tentent pas de défendre la tête de pont qu’elles se sont assurée, quitte à l’étendre plus tard.

11h05 – Au large de Boulogne-sur-Mer, quatre Bristol Banshee II (sqn 141) surprennent cinq S-Boots de la 4ème Flottille, basée à Ostende. Les S.48 et S.80 sont gravement endommagées par les obus de 20 mm des Banshee et le commandant de la flottille décide de rentrer à Calais.

11h10 – Les premiers éléments de la 23ème Panzer, qui commencent à se rassembler près d’Envermeu (où se trouve le QG de la 302ème DI) sont attaqués par une formation de Hurricane-IID (Sqn 43 et 87) et de Tornado (Sqn 56 et 174). Deux Pz-II, trois Pz-III et deux Pz-IV sont détruits, ainsi que de nombreux véhicules de soutien. Le QG du Lt-Gén. Konrad Haase est généreusement mitraillé et bombardé par les Tornado du Sqn 56.

11h20 – Le Général Roberts ordonne aux parachutistes du 1er RCP tenant Hautot de se rabattre sur Appeville, car le rembarquement s’accélère à Pourville.

11h25 – Les monitor Ney et Soult exécutent leur dernier bombardement de la journée contre les troupes allemandes concentrées autour d’Envermeu. Mais leur tir est peu précis, car le Mustang I du Sqn 239 qui devait assurer le réglage du tir a été abattu par une Rotte de FW-190 en maraude.

11h35 – Douze chasseurs-bombardiers FW-190 des 10.(Jabo)/JG2 et 10.(Jabo)/JG26, arrivant à basse altitude, attaquent par surprise la flotte alliée devant Pourville. Le CL HMS Newcastle attire une grande partie de l’attention des Jabos et reçoit trois bombes de 500 kg (SC-500). La première frappe sous la tourelle Y, à l’arrière ; elle ne perce pas le blindage du tronc de la tourelle, mais la détonation est très puissante et un violent incendie commence à dévorer l’arrière du navire. La deuxième touche le hangar bâbord, allumant là aussi un sérieux incendie. La troisième touche près du 4 pouces AA bâbord et les munitions préparées se mettent à exploser. Pourtant, les dommages les plus sévères sont dus à une bombe qui ne touche pas le croiseur, mais explose dans l’eau, juste à côté, à bâbord, au niveau de la tourelle X. Ce near-miss bloque complètement l’un des arbres d’hélice et en abîme sérieusement un autre. Les turbines bâbord sont immédiatement stoppées, mais pas assez pour éviter que l’un des passages d’arbre ne soit endommagé et une voie d’au se déclare. A 11h45, deux compartiments arrières sont inondés, mais la voie d’eau est contrôlée. Cependant, le Newcastle ne peut plus donner que 10 nœuds, sur ses seules hélices tribord.
Le Captain John Hughes-Hallett ordonne au vaisseau de retourner à Portsmouth et demande aux deux destroyers français Aigle et Milan, au monitor léger AA M-128 et à deux dragueurs de mines de la 9ème MS Flotilla d’escorter le croiseur endommagé. Les deux Français se trouvant sur le flanc est de la flotte, le départ pour Portsmouth n’aura lieu qu’à 12h15.

11h45, OKW, Rastenburg – Le fait que les troupes alliées autour de Dieppe sont en train de rembarquer est confirmé, surprenant considérablement tout l’état-major général allemand. « Cette histoire de Dieppe pourrait cacher n’importe quoi. Pourquoi une opération de grande envergure en France ou en Norvège ne serait-elle pas en préparation ? » demande Halder avec emphase.

(encore un ou deux épisodes)
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MessagePosté le: Mer Mar 14, 2007 00:44    Sujet du message: Répondre en citant

pas mal du tout mais j'espère qu'aucun navire français ne sera coulé durant le rembarquement Laughing Laughing
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