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Tyhoon-Süd

 
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Fantasque



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MessagePosté le: Lun Mai 04, 2009 08:53    Sujet du message: Tyhoon-Süd Répondre en citant

Bon, après un gros (sic) délai, voici la suite de Typhoon.
Ce n'est pas complet, mais je promets de compléter le 11 mai.

Fantasque
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La branche sud de l’opération « Typhoon » concernait le groupe d’Armées de von Rundstedt. La 2ème PanzerArmee, sous la direction de von Kleist, était cependant considérablement plus réduite que la 1ère PanzerArmee de Guderian. Il est vrai que sa tache était réputée être plus facile. Elle devait percer le front soviétique au sud de Kiev (entre Jitomir et Vynnitsa) et marcher vers Kremenchug pour y passer le fleuve et rejoindre les forces allemandes attaquant par le Nord.
Cependant, dés la fin du mois d’août, von Kleist exprima des doutes sérieux sur la capacité de ses forces à accomplir sa mission. Il demanda la possibilité de pivoter et de franchir le Dnepr à Cherkassy, soit nettement plus prés de sa base de départ. Guderian, qui avait la haute main sur l’opération « Typhoon », refusa, arguant de ce que la réduction de l’opération lui retirerait une large part de son utilité. Notons cependant que ce « mini-Typhoon » aurait isolé dans la poche de Kiev des forces soviétiques déjà considérables.

L’opération fut donc exécutée dans sa version initiale. Il suffit cependant de voir l’état des forces pour comprendre qu’elle était pour le moins déséquilibrée. Si la branche « nord » disposait de 1458 chars (dont 120 équipés d’un canon de 75/43) la branche « sud » n’en disposait que de 630 (dont 65 équipés d’un canon de 75/43).
Les forces annexes, destinées à des opérations de diversion, était aussi assez faible et comprenait au nord de la zone d’attaque le groupe slovaque, à la fiabilité douteuse, et au sud le corps d’Armée Hongrois, nettement mieux équipé mais qui avait été fortement éprouvé dans les semaines précédentes.

État des forces allemandes :
HEERESGRUPPE SÜD, Ukraine (von Rundstedt)

Aile gauche (face à Kiev)

17th. ARMEE, (Stülpnagel)

IV. Armeekorps, (von Schwedler)

24. Infanterie-Division (von Tettau)
71. Infanterie-Division (von Hartmann)
262. Infanterie-Division (Theisen)
295. Infanterie-Division (Geitner)
296. Infanterie-Division (Stemmermann)

XLIX Gebirgs-Armeekorps, (Kübler)

68. Infanterie-Division (Braun)
257. Infanterie-Division (Sachs)
1. Gebirgs-Division (Lanz)

LII. Armeekorps, Przemsyl (von Briesen)

101. Leichte Infanterie-Division (Marcks)
444. Sicherungs-Division (Rußwurm)
454. Sicherungs-Division (Krantz)
1st Slovakian "Fast Division"
2nd Slovakian Infantry Division

2ND PANZERARMEE (2nd PzArm) : (von Kleist)

PANZERGRUPPE 1, (Kempf)

III. Armeekorps, (von Machensen)

299. Infanterie-Division (Moser)
44. Infanterie-Division (Siebert)
298. Infanterie-Division (Gräßner)
14. Panzer-Division (Kühn)

XIV. Panzerkorps, (Sepp Dietrich)

9. Panzer-Division (von Hubicki)
SS-Division Wiking (Steiner)
111. Infanterie-Division (Stapf)
Leibstandarte SS Adolf Hitler

PANZERGRUPPE 5 (von Wietersheim)

XLVIII Panzerkorps, (von Obstfelder)

57. Infanterie-Division (Blümm)
75. Infanterie-Division (Hammer)
11. Panzer-Division ()
16. Panzer-Division (Hube)

XXIX ArmeeKoros (Henrici)
16. Infanterie-Division (mot)
25. Infanterie-Division (mot) (Clößner)
13. Panzer-Division (Düvert)

Aile droite (sud de l’axe d’attaque)

Hungarian Army Corps

1st Pancelos Hadosztaly (Armrd Div.)
1st Mountain Division (Hungarian)
6th Hungarian Inf. Division
7th Hungarian Infantry Division
9th Hungarian Infantry Division.


Ces forces étaient probablement insuffisantes pour leur tache, mais dans le contexte de l’automne 1942, et en dépit de la farouche résistance que les forces soviétiques avaient conduite jusque-là, ceci n’était pas évident. L’opinion générale était que l’Armée Rouge avait engagée dans les combats de juillet et août ses dernières réserves et que seul un rideau d’hommes tenait le front. La théorie de la « croûte », pour reprendre une expression alors en vogue dans l’état-major allemand, prédominait. On y assimilait les forces soviétiques à un gâteau dont « la croûte sera dure mais le cœur bien tendre ».


12 Septembre.

Après une préparation d’artillerie très intense, suivie de nombreuses missions de la Luftwaffe, la 2ème PanzerArmee, sous le commandement de von Kleist passe à l’attaque entre Jitomir (Zhytomir) et Vinnytsa. Tandis que la 17ème Armée (von Stülpnagel) se lance dans des attaques de diversion sur le front occidental de Kiev, le 1 PanzerGruppe (Kempf) passe à l’attaque du sud de Jitomir à Kozjatyn. L’attaque initiale est le fait du 3ème Corps d’Armée (von Mackensen) et du 14ème PanzerKorps.

L’attaque tombe sur la 16ème Armée soviétique (Général Lukin, 193ème, 195ème, 200ème, 140ème, 146ème , 205ème Régiment d’Artillerie) et en partie sur le territoire de la 26ème Armée. En attaquant ainsi à la jonction de deux Fronts soviétique, le 1er Front d’Ukraine (sous le commandement de Kipronos) et le 2ème Front d’Ukraine (sous le commandement de Koniev), l’État-Major allemand a joué la carte de la jonction des troupes soviétiques, mais a pris le risque d’avoir son secteur d’attaque coupé par une rivière.
Le 3ème Corps d’Armée va attaquer ainsi en direction d’Andrushivka et va en suite pivoter vers le sud vers Belaja Tserkov (Bila Tserkva). Le XIVème PanzerKorps doit quant à lui percer en plein les forces soviétiques à Kozatyn et suivre la route qui de Skvyra rejoint Belaja Cherkov. Ce mouvement effectué, et donnant ainsi le sentiment aux Soviétiques que Kiev est directement menacé, les forces allemandes vont pivoter vers le Sud et suivre le cours du Dniepr (Dnipro).

Les divisions de Lukin sont dans des situations relativement diverses. La 193ème et la 146ème sont des unités qui ont vu le feu et sont expérimentées. Les 3 autres divisions sont de qualité inégale, ayant été récemment reconstitués, et vont du meilleur au plus faible. La 26ème Armée, qui jouxte la 16ème sur le nord, a été sérieusement éprouvée dans les combats précédents, mais elle a été recomplétée. Elle dispose d’une brigade anti-chars (la 2ème), qui va infliger des pertes non négligeables aux forces d’attaque.
Depuis son quartier général à Vynnitsa, Koniev prend conscience dans l’après-midi de l’importance de l’attaque. Il ordonne alors vers la fin de la journée à la 14ème armée (Maj.Gen. Rokossovky) de se mettre en position de retrait et de pivoter vers le nord-est tandis que la 45ème Armée va quant à elle la remplacer. Compte tenu de la position en saillant de Vynnitsa, il demande aussi à Shaposhnikov la possibilité d’abandonner cette ville pour raccourcir ses lignes. Cependant, les événements qui se déroulent plus au nord vont retarder toute décision et, durant cette journée, vont accaparer l’attention de la STAVKA.

Sur le terrain, les combats de cette première journée d’offensive sont acharnés. Au nord, sur l’axe d’Andrushivka, le 3ème corps d’Armée se heurte à de solides défenses. Au sud, vers Kozatyn, elles attaquent dans la zone de la 193ème division (dont on raconta après-guerre que son commandant fut l’un des modèles dont s’inspira Constantin Simonov pour le ComBrig Serpiline dans Les Vivants et les Morts).

Cependant, les forces allemandes font des progrès sensibles. Dans la nuit, Koniev fait passer un ordre au commandant du 1er Corps de Cavalerie, le Maj.Gen. L.M. Dovator, pour qu’il s’avance vers Belaja Tserkov.

13 Septembre.

L’attaque allemande redouble et ce sont maintenant les forces du 14ème PanzerKorps de Sepp Dietrich qui mènent le combat. Car la 2ème Brigade Anti-chars va infliger des pertes sévères à la 14ème Panzer (von Künh) qu’elle surprend en position de marche vers Andrushivka. En effet, après avoir percé les défenses soviétiques, la division avance rapidement vers l’est. Cependant, à l’approche d’Andruchivka, et alors qu’elle chemine sur une route longeant une forêt, elle est prise sous un feu très dense d’armes antichars. L’effet de surprise joue à plein et, rapidement, une certaine confusion s’installe dans l’unité Allemande. Après des combats particulièrement durs, la 2ème Brigade Antichars se retire à couvert, mais non sans avoir détruit plus de 60 blindés ennemis.

Les forces de Sepp Dietrich (le 14 PanzerKorps) pénètrent profondément dans la zone de défense tactique de la 16ème armée. Les combats sont cependant très durs car la 193ème division est capable de retarder durant une bonne partie de la journée les forces de Sepp Dietrich. À la nuit, complètement épuisée et ayant subi un taux de pertes proche de 60%, la division est morcelée et à perdu une bonne partie de son efficacité.
Sur la droite de la 193ème, la 146ème division tient bon et ses feux d’artillerie et antichars vont eux aussi retarder l’avance allemande. Cependant, en début de nuit, alors qu’elle se prépare à recueillir les éléments de la 193ème division, son commandant est tué par des tirs de mortiers allemands. La division va se retirer avec les survivants de la 193ème et commence sa marche de retraite vers Belaja Tserkov.

La journée est marquée par une activité très intense de l’aviation des deux camps, avec des pertes lourdes pour les VVS (63 avions contre 27 à la LuftWaffe). Les Stukas frappent sans discontinuer les deux divisions soviétiques tandis que les VVS montent des opérations à répétition sur les arrières immédiats des forces allemandes. Si les bombardiers des VVS sont peu efficaces, il n’en est pas de même pour les avions d’assaut. Cependant, ces derniers (des Il-2 monoplaces et des I-153) souffrent terriblement de la chasse et surtout de la DCA adverse.

Pendant ce temps, les forces de von Stülpnagel vont se livrer à des attaques limitées devant Kiev.
Tandis que von Rundstedt vient en personne vérifier que l’offensive se déroule suivant le plan prévu, au Quartier Général de Koniev il ne fait plus guère de doute qu’il s’agit là de l’offensive d’automne tant attendue. Koniev est en mesure de parler à Shaposhnikov et le convainc que la situation de Vynnitsa est trop exposée. Cependant, l’ordre de repli est suspendu en attendant la confirmation de la Stavka.

14 Septembre.

Après l’embuscade à Andruchivka, le 3ème Corps d’Armée atteint enfin la voie de chemin de fer qui monte vers Kiev. Il oblique alors vers le sud en direction de Belaja Tserkov.
Les forces de Sepp Dietrich percent enfin le front soviétique. Les divisions de Lukin ont plié sous le choc.
Dans ce contexte, les unités – déjà très éprouvées – des VVS vont faire le maximum pour freiner l’avance ennemie. Depuis l’aérodrome de Belaja Tserkov, les avions de la 225ème Division d’assaut (225ème ShAD) vont faire entre 6 et 8 missions dans la journée, souvent sans couverture aérienne et avec de très lourdes pertes (19 avions pour la 225ème ShAD sur les 41 perdus dans ce secteur par les VVS). Cependant, la combinaison de l’Il-2 monoplace et des I-152/153 se révèle souvent efficace, les anciens chasseurs biplans retrouvant toute leur manoeuvrabilité une fois leurs roquettes tirées. Les avions d’assaut Allemands, eux aussi très présents et eux aussi opérant les plus souvent sans escorte de chasseurs, en feront l’expérience.

Cependant, la 193ème et la 146ème ont efficacement dissipé le choc initial, laissant le temps à Rokossovsky et à Dovator de se mettre en position. Le commandant Allemand n’a de cesse de pousser ses hommes de l’avant, et la colonne mécanisée se dirige vers Skvyra. Si la possibilité pour Rokossovsky de bouger est largement tributaire de la capacité des forces de Bagramian à remonter vers le nord, Dovator quant à lui monte vers Belaja Tserkov en s’adjoignant les forces de la 11ème division d’artillerie.
Cette dernière n’est cependant pas à son effectif nominal. Elle ne comprend qu’une brigade d’obusier (72 x 122-mm et 36 x 152-mm), une brigade d’artillerie à 72 canons-obusiers de 152-mm, une brigade (légère) de 72 mortiers de 120-mm, 1 régiment de 24 A-19 de 122-mm, 1 régiment de « mortiers spéciaux » avec 24 BM-13/16 MRL, un régiment d’artillerie anti-aérienne (36 x 37-mm). Mais, elle a perçu un régiment supplémentaire anti-chars et possède deux régiments anti-chars, l’un avec 48 x 45-mm et l’autre avec 48 x 57-mm.
Les deux brigades blindées (la 25ème et la 29ème) sont à leurs effectifs normaux (La brigade blindée se compose d’un total de 1653 hommes, officiers et sous-officiers 70 chars - 4 x KV-II, 26 x KV-I, 40 x T-34 - 10 x BA-45 autocanons, 4 x mortiers de 82-mm).
Quant aux 3 divisions de cavalerie, si les 50ème et 53ème sont déjà du format de 1943 (il s’agit de division qui ont été re-formées) et ne comptent que 5700 hommes (mais 33 chars, 11 auto-canons, 18 canons anti-chars, 54 canons et 54 mortiers), tel n’est pas le cas de la 20ème Division. Celle-ci est une unité en provenance du district militaire de l’Oural et a conservé son format initial. Elle comprend 4 régiments de cavaliers, 1 régiment mécanisé, 1 bataillon d’artillerie et un bataillon anti-aérien pour un total de 9 224 hommes, 64 chars (soit 34 x T-34 et 30 x BT-7), 18 auto-canons, et 30 canons anti-chars de 45-mm, 20 mortiers de 120-mm et 56 de 82-mm, 30 canons de 76-mm, 16 obusiers de 122-mm et 16 canons de 37-mm de DCA.
Au total, la force du général Dovator compte ainsi 270 chars pour environ 24 000 hommes (sans compter les artilleurs de la 11ème division d’artillerie) et elle est lourdement dotée en moyens d’artillerie.

La question de Vynnitsa soulève quant à elle un véritable problème. Staline commence par refuser tout retrait volontaire. Puis, prenant conscience du risque encouru et de la futilité de conserver ainsi un saillant, il va tergiverser. Cependant, c’est la violence de l’attaque de la branche « nord » de Typhoon qui à ce moment occupe les esprits.
Recevant des ordres peu explicites sur ce point, Koniev décide de reculer ses troupes vers la route Kiev-Odessa. Ce faisant, il allège la charge de Bagramian et facilite le décrochage de Rokossovksy. Il peut faire cette manœuvre en relativement bon ordre car il a en face de lui une bonne partie du Corps d’Armée Hongrois qui, s’il est combatif, a été éprouvé par les opérations précédentes.

Tandis que Koniev procède à ces ajustements, Kirponos quant à lui repositionne la 26ème armée pour bloquer l’accès à Kiev par le sud.
Quant à la 16ème Armée, ses débris rejoignent Belaja Tserkov, certains en relativement bon ordre et d’autres dans un état de désorganisation complet.

15 Septembre.

Tandis que la déroute s’installe dans la 16ème armée soviétique dont le commandant est relevé de ses fonctions, von Kleist décide de lancer à l’attaque le second échelon, composé du 5ème PanzerGruppe (von Wietersheim). Cette décision lui sera reprochée par la suite car elle va conduire à un engorgement des routes et des axes logistiques. Cependant, dans le contexte de cette journée, elle se comprend aisément.
La 14ème Panzer est à 54 chars sur 115 suite à se rencontre avec la 2ème Brigade anti-chars. Elle a été en effet pris dans une embuscade peu après Andruchivka et von Makensen doit se reposer avant tout sur son infanterie pour avancer. Ses forces sont constamment harcelées par l’aviation Soviétique et ses convois de ravitaillement sont à la peine.
Les forces de Sepp Dietrich semblent relativement exposées. La 9ème Panzer (von Hubicki) a subi des pertes sérieuses et se trouve réduite à 76 chars sur les 119 initiaux, suite à la résistance de la 193ème Division d’infanterie..
Dans l’après-midi, elles seront d’ailleurs attaquées par les VVS qui vont monter ce jour là un effort « maximum » et subir par ailleurs des pertes en conséquences (57 avions perdus). Cependant, ces attaques réalisées par des norias d’avions d’assaut vont fortement perturber les convois allemands et surtout ralentir la progression des unités du train. Les destructions réalisées par les Soviétiques à Skvyra vont d’ailleurs retarder un peu plus l’avance des troupes allemandes.
Si le 5ème PanzerGruppe reçoit l’ordre de se joindre à l’attaque, il sera néanmoins relativement en arrière par rapport aux forces du premier échelon.

Du côté soviétique, si le repli de Vynnitsa sur Uman se fait en relativement bon ordre, la confusion règne à Belaja Tserkov qui a subi de nombreuses attaques aériennes. Quand les forces de Dovator peuvent prendre position, c’est au milieu de scènes d’exode d’une partie de la population. Il faut que Dovator prenne des mesures extrêmement brutales, en faisant fusiller plusieurs dizaines de déserteurs et de fuyards pour que l’ordre revienne. Il réussit ainsi à rétablir la discipline parmi les débris d’unités qu’il récupère, et qu’il envoie un peu en arrière, à Tarashcha, pour être reconstitué. Il y aura de quoi faire l’équivalent d’une division, autour du noyau de la 140ème.
Sa position défensive est assez forte. Un affluent du Dnepr couvre la ville dans la direction d’une partie de l’attaque allemande. Tandis qu’il installe ses 3 divisions de cavalerie et des 2 brigades de chars le long de cet affluent, son artillerie couvre les différents accès à sa position.

16 Septembre.

Alors que les forces allemandes s’approchent de Belaja Tserkov, qui est bombardé de manière sporadique par la Luftwaffe en dépit de fortes défenses antiaériennes liés à l’aérodrome qui se trouve à proximité de la ville (14 avions seront perdus), la première indication que des forces soviétiques se sont retranchées dans la localité est donnée par un violent barrage d’artillerie. Ce dernier monte d’ailleurs en ampleur durant la matinée, en dépit de deux attaques de stuka. Vers 11h du matin, Sepp Dietrich doit constater que, dans son secteur, l’avance est bloquée par les feux ennemis. Le confluent lui interdit de manœuvrer vers le nord, et quant au sud il est lui aussi en partie bloqué par une autre rivière.
Il est pris à parti par les VVS qui vont connaître un autre jour marqué par de fortes pertes (33 avions), mais qui vont efficacement contester à la Luftwaffe la suprématie aérienne.

La situation de von Mackensen n’est pas meilleure. Une tentative d’assaut par la 14ème Panzer et la 298ème DI se heurte à une contre-attaque violente des 25ème et 29ème Brigades Blindées. Leurs 140 chars sont bien plus que ne peuvent supporter les 54 chars de la 14ème Panzer. Vers 11H30, les KV-1 ont profondément percé le dispositif allemand. Le Général Kühn est sérieusement blessé lorsque son QG est pris à partie et un début de flottement se produit dans les troupes allemandes. Il faut toute l’autorité de von Mackensen pour rétablir la discipline dans ses troupes, qui sont réduites à ce moment là, à 17 chars. Les KV-1 vont alors subir des pertes relativement lourdes (une vingtaine sont détruits entre 11h30 et 14h) dans des combats rapprochés. Cependant, les tirs d’artilleries soviétiques se renforcent maintenant dans ce secteur et clouent sur place l’attaque allemande. Il faut se rendre à l’évidence, la place est bien défendue !
Les Allemands estimeront d’ailleurs à l’équivalent d’une Armée Blindée les forces Soviétiques.
Vers 15h30 le XXIX Corps d’Armée (Général Henrici) commence à arriver sur les lieux. Après s’être entretenu avec von Mackensen, il décide de tenter sa chance et attaque à nouveau vers 16h avec la 13ème Panzer et les éléments de la 25ème division d’infanterie. À cet instant, les Soviétiques ont encore une centaine de chars, qui sont renforcés par l’un des régiments anti-chars de la 11ème Division d’Artillerie. L’avance allemande va rapidement ralentir pour venir s’arrêter sur la ligne de chemin de fer qui sert d’ancre à la défense soviétique. Celle-ci a perdu une bonne trentaine de chars dans l’affaire et se trouve réduite désormais à 70 chars. Mais, elle a infligé des pertes très sévères à l’attaquant par les tirs, directs et indirects, de l’artillerie. Vers 19h30 un calme précaire revient sur ce front.

La rage au cœur, Sepp Dietrich a dû attendre le XLVIII PanzerKorps du Général von Obstfelder. Quand ce dernier arrive avec la 11ème Panzer, il doit bientôt constater que la position d’attaque est très défavorable. Une conférence entre les commandants des deux PanzerGruppe (Kempf et von Wietersheim), à laquelle se joignent Sepp Dietrich et von Obstfelder conclut à l’extrême difficulté d’attaquer frontalement Belaja Tserkov. Il faut pouvoir traverser la rivière qui va se jeter dans l’affluent du Dniepr et pouvoir manœuvrer. Pour cela, il faut absolument des moyens de franchissements. Or, ces derniers sont à l’arrière et ne pourront être mis en place que tard dans la nuit.

Quand le soleil se couche sur le champ de bataille, on fait ses comptes des deux côtés. Si la journée a été une victoire pour les forces Soviétiques, Dovator ne se fait guère d’illusion. Il y aura des lendemains qui ne chanteront guère. Aussi décide-t-il de redéployer ses forces en faisant passer le régiment mécanisé de la 20ème division de cavalerie au côté des deux brigades blindées, victorieuses mais éprouvées. Il autorise aussi la 225ème Division d’Assaut Aérienne à évacuer le terrain de Belaja Tserkov, mais l’évacuation se fera en partie le lendemain et 8 I-153 resteront sur place jusque dans la soirée du 17 septembre avant que les 2 derniers avions n’évacuent la place. Il demande aussi quant Rokossovky pourra être en position pour contre-attaquer.

En fait, durant la nuit précédant la bataille et une partie de la journée, les forces de Rokossovsky ont pris position au sud de Belaja Tserkov. Il s’agit des 205ème et 215ème Divisions Motorisées (les deux divisions d’infanterie sont restées sur le front et sont passées sous le commandement de Bagramyan), la 32ème Brigade blindée, la 61ème Brigade Blindée Lourde et du 438ème régiment d’artillerie. Dans le même temps, Rokossovsky et Koniev demandent à la STAVKA des renforts pour faire face à l’attaque Allemande. Relayée par le Maréchal Shaposhnikov, cette demande aboutit à la décision de déployer deux des armées « sibériennes » qui sont assemblées à Koursk à Krementchug. La 58ème Armée doit se mettre immédiatement en marche, suivie « dés que possible » par la 59ème Armée.
Du côté allemand, on se presse de mettre en place les ponts flottants, qui seront opérationnels à partir de 02h du matin, et de faire traverser la 11ème Panzer, la Leibstandarte SS Adolf Hitler et la 9ème Panzer, ainsi que la 57ème Division d’Infanterie.

17 Septembre.

La nuit fut courte pour les deux camps. Du côté allemand, depuis 02h du matin on s’active à faire passer le plus de troupes possibles sur la rive gauche de la rivière qui sépare les deux groupes de forces. Mais, du côté soviétique on se prépare à l’offensive.

Celle-ci est déclenchée à 05h30 par un violent barrage d’artillerie. Depuis Pogrebyshche, la 14ème Armée soviétique passe à l’attaque. C’est une douloureuse surprise pour les forces allemandes qui sont en plein redéploiement. Durant le début de la matinée, sous la conduite de la 32ème et de la 61ème Brigades Blindées les soviétiques vont provoquer un chaos monstre à l’ouest de Skvyra. Ce n’est qu’après avoir mis en déroute la 75ème Division d’infanterie (du Général Hammer) que les forces soviétiques vont se heurter à la 16ème Panzer, qui va contre-attaquer depuis sa position de marche. Elle sera rejointe, depuis Svyra, par la SS-division Wiking.
C’est à une bataille très désorganisée que l’on assiste, qui dégénère en une série d’affrontements tactiques extrêmement violents. Les chars allemands vont initialement souffrir face aux KV-I et T-34 avant que de pouvoir manœuvrer et par leur supériorité tactique – due essentiellement à la qualité des équipages – reprendre le dessus. Jusqu’à midi la bataille est tellement indécise que von Wietersheim va ordonner à la 9ème Panzer de repasser les ponts établis par le génie allemand. À ce moment d’ailleurs, sur les 4 ponts lancés sur la rivière qui débouche vers Belaja Tserkov, deux sont détruits par les bombardiers ainsi que les tirs des A-19 et ce contrordre va provoquer un embouteillage considérable. Cependant, à partir de 14h il est clair que l’attaque Soviétique est contenue, puis en passe d’être repoussée. L’ordre de repasser les ponts sera annulé à 14h20. Petit à petit les deux divisions Soviétiques sont reconduites sur leurs positions de départ avec de lourdes pertes. Mais celles-ci ne sont pas minces pour la 16ème Panzer. Sur les 127 chars de son OdB initial (et dont en réalité 121 seulement ont pris part à la bataille elle-même) il ne reste au général Hube que 66 blindés (21 Pz-IV, 37 Pz-III et 8 Pz-II). La division SS Wiking a d’ailleurs eu moins de succès et la 215ème Division Motorisée, qui était arrivée jusqu’à Svyra, n’est repoussée que de quelques kilomètres.

Pendant ce temps, sur la rive gauche, les préparatifs de l’offensive allemande sont allés bon train jusqu’à midi, en dépit de nombreux tirs de harcèlement de l’artillerie à longue portée des Soviétiques (les A-19) et des bombardements constants sur les ponts. Détecté dès 04H30, le travail des pontonniers allemands va attirer les VVS comme les mouches par le miel. Pas moins de 7 bombardements auront lieu, avec de lourdes pertes (21 avions seront abattus dans cette zone) mais non sans succès. Deux des quatre ponts seront ainsi mis hors de service et ce jusqu’à 17h30. Le commandement Allemand est d’ailleurs divisé sur la nécessité de l’offensive. Si Sepp Dietrich est en faveur d’une attaque rapide, les autres officiers supérieurs sont plus dubitatifs. En fait, la violence de la réaction des Soviétiques la veille dans ce secteur les a convaincus que des forces considérables ont été amassées.
Il faut dire que le Général Dovator s’est donné beaucoup de mal pour cela. Apprenant que l’axe probable d’attaque Allemande serait sur son aile gauche, il a fait passer la rivière au deuxième régiment antichar dont il dispose. Ce dernier, qui se met en mouvement vers 05H30, va passer la matinée à s’enterrer derrière la ligne de défense constituée par la voie de chemin de fer. Cette dernière va d’ailleurs jouer un rôle inattendu avec l’arrivée d’un train blindé.

Suite au retard provoqué par l’ordre puis le contrordre concernant les ponts, l’attaque Allemande ne se déclenche que vers 16h, appuyée par les Stukas. La chasse soviétique ne fera sa réapparition que vers 16h40 au-dessus du champ de bataille. Cependant l’artillerie reste toujours redoutable, procédant à des tirs de saturations relativement brefs (environ 15 minutes) mais tournant, qui désorganisent quelque peu les unités allemandes. Menée par la 11ème Panzer, la Leibstandarte SS Adolf Hitler et la 57ème division d’infanterie, le choc est redoutable pour les unités soviétiques qui tiennent la ligne de défense. De très violents combats ont lieu jusqu’à 18h30, les Soviétiques tentant de compenser leur infériorité numériques criante par la manœuvre de chars et de feu. À 18h les troupes allemandes ont atteint en deux endroits la ligne de chemin de fer, en dépit de feux antichars. Le train blindé, après une belle défense, a été détruit à 17h35. La percée est évidente, et les forces allemandes commencent à s’avancer vers la route Vasilykhiv (Vasyl’kiv) Belaja Tserkov. Cependant, alors qu’elles atteignent cette route, elles sont surprises par un rideau de feux antichars ainsi que des tirs extrêmement violents d’artillerie. En quelques minutes la 11ème Panzer va perdre 31 chars, dont certains sur des champs de mines. Alors que le soleil se couche sur le champ de bataille, les combats faiblissent et les forces allemandes vont profiter de l’obscurité pour se réorganiser.

Les Soviétiques ne sont pas restés inactifs de leur côté. Dés que l’obscurité est tombée, le Général Dovator fait passer la 20ème division de cavalerie de l’autre côté de l’affluent du Dniepr pour venir tenir la ligne de défense qu’il a reconstituée. La 140ème division d’infanterie (de la 16ème Armée), renforcée par les unités qui ont pu échapper à l’attaque initiale et qui était en reconstitution à Tarashcha va, elle aussi, rejoindre cette ligne de défense.
(On raconte que le général commandant la 193ème division, qui avec une poignée de ses hommes et le cadavre de son ami le commandant de la 146ème division mort au combat s’était repliée sur Belaja Tserkov, se présenta spontanément à la 140ème division dont le chef manquait cruellement d’expérience. Il accepta de prendre le commandement de l’un des régiments de cette division pour les combats à venir. Ce récit est sujet à caution, car il rappelle par trop le comportement de Serpiline dans Les Vivants et les Morts. Cependant, on ne saurait complètement l’exclure en raison de la relative confusion qui règne à ce moment à Tarashcha. Quoi qu’il en soit, transportés par camions, les premiers éléments de la division rejoignent leurs positions vers 09h00 du soir et commencent immédiatement à s’enterrer).
Il est cependant clair que ceci ne saurait suffire. Renouvelant leurs demandes, Rokossovsky et Koniev obtiennent que la 58ème Armée, qui est en train de se déplacer vers Krementchug, soit actuellement déployée à Cherkassy, et qu’il en soit de même pour la 59ème Armée.

18 Septembre.

Des orages vont marquer la fin de la période de temps beau et sec. Ils éclatent de 03H du matin à 08h30 et sont particulièrement violents. Le temps ne se rétablit que dans l’après-midi, empêchant toute activité aérienne jusqu’à 11h.

Dés 05h30 les forces allemandes repassent à l’attaque contre l’aile droite des Soviétiques. La pluie battante rend difficile la détection précoce des emplacements de l’artillerie antichar et, jusqu’à 10h les unités soviétiques tiennent bien leurs positions. Cependant, la situation se dégrade rapidement. Vers midi, la 20ème division de cavalerie est coupée en deux. En dépit de tirs directs de l’artillerie, les blindés allemands investissent peu après les positions de la 140ème division, dont deux des trois régiments d’infanterie s’étaient solidement installés dans un réseau de tranchés hâtivement creusés. Bien couvertes par les feux de l’artillerie soviétique, ces positions vont tenir pendant toute la journée. Cependant, le 3ème régiment, qui s’est contenté de creuser des retranchements très sommaires est bousculé. Vers 14h les blindés de la 11ème Panzer (ou plus exactement ce qu’il en reste) atteignent les abords d’Uzyn.
Néanmoins, la défense des hommes de la 140ème division n’est pas vaine. Elle empêche le ravitaillement de passer. Aussi, l’avance doit-elle être arrêtée.

Dans le même temps, l’attaque se développe sur l’aile gauche des forces soviétiques. La division SS Wiking et la 16ème Panzer atteignent le cours de l’affluent du Dniepr et tentent un passage en force. Si les deux premières tentatives sont repoussées par les cavaliers des 50ème et 53ème division, la troisième, vers 16h30 aboutit à la constitution d’une tête de pont. Les fantassins motorisés de la 215ème Division vont quant à eux repousser assez facilement une attaque, mais sont le dos à la rivière.

La situation apparaît comme critique au Général Dovator. Au 3ème jour de la bataille, les forces allemandes ont réalisées une percée et sont en train de démanteler ses positions. Après en avoir discuté longuement avec Koniev et Rokossovsky il n’a pas d’autre choix que de se retirer à la faveur de la nuit.
La situation apparaît alors comme très sérieuse au commandement soviétique, et ce d’autant plus qu’elle se conjugue avec la crise sur le front nord. Koniev, Kirponos (le commandant du 1er Front Ukrainien) et Shaposhnikov se réunissent dans l’après-midi pour envisager la situation. La 26ème Armée va se porter vers le Dniepr, mais ne peut que contenir de possibles avances vers le nord. Après avoir téléphoné à Bagramyan, ce dernier accepte de se dessaisir des deux dernières divisions de Rokossovsky, la 104ème et la 117ème . En effet, la 9ème Armée du Général Ryabyshev à pu s’étendre vers le nord. Il faut tenir les deux jours nécessaires à la 58ème armée pour arriver sur Cherkassy.

Dans le camp Allemand, on ne se rend pas compte de la situation très préoccupante des forces soviétiques. Contre l’avis de Sepp Dietrich mais soutenu par les autres chefs de corps, von Kleist va prendre la décision d’arrêter momentanément l’avance allemande pour pouvoir reconstituer ses forces et surtout sécuriser ses lignes de communications. Il sait qu’au sud de Belaja Tserkov la 14ème Armée représente toujours une menace potentielle et la surprise qu’a représentée l’attaque du 17 septembre, ainsi que les dégâts qu’elle a infligés le confortent dans cette décision. Les différentes PanzerDivisionen sont d’ailleurs dans un état qui exige un repos pour recomplètement :
14ème Panzer : la division n’a pas récupéré de l’embuscade dans laquelle elle est tombée et ne compte plus que 41 chars sur ses 115 d’origines (5 Pz-V, 6 Pz-IV, 24 Pz-III, 6 Pz-II).
9ème Panzer : la division a elle aussi été très éprouvée et ne possède plus que 55 chars sur les 119 d’origine (11 Pz-V, 10 Pz-IV, 28 Pz-III, 7 Pz-II).
11ème Panzer : la division est l’une des plus durement éprouvées et ne possède plus que 57 chars sur les 138 d’origines (14 Pz-VI, 37 Pz-III, 6 Pz-II).
16ème Panzer : la division a menée la contre-attaque le 17 septembre depuis sa formation de marche et elle est désormais réduite à 62 chars (13 Pz-IV, 41 Pz-III, 8 Pz-II).
13ème Panzer : c’est la plus fraîche des 5 PanzerDivisionen, mais elle est néanmoins à 81 chars sur 131 (21 Pz-IV, 51 Pz-III, 9 Pz-II).

La 2ème Armée de Panzer ne compte plus après une semaine de combats que 296 chars, dont certains sont dans les ateliers de réparation (119), sur les 630 qu’elle avait à l’origine. Tout aussi grave est l’état de ses divisions d’infanterie.

19 Septembre :

Alors que le calme revient sur le champ de bataille, c’est à une course logistique à laquelle on assiste des deux côtés.

Du côté soviétique, le Général Dovator réussit à extraire ses dernières troupes du piège qui est en train de se refermer sur elles. Tandis qu’il arrive à reconstituer un fin rideau de troupe entre Bohuslav et Mironivka, la 14ème armée prend position au sud, le long de la route qui va vers Uman, ou elle fait sa jonction avec la 45ème Armée de Bagramyan.
La zone de débarquement de la 58ème Armée a été fixée à Korsun-Shevchenkivskyi et au première heures du jour les premières unités sont débarqués par les trains. Elle sera rejointe dans les prochains jours par la 59ème Armée.

À ce stade, il convient de se demander pourquoi Kiev n’a pas été évacué. La raison en est essentiellement politique. Staline, pour rassurer les Etats-Unis sur le sort des armes livrés par le Prêt-Bail s’était engagé à défendre Kiev « à tout prix ». Ceci explique que, contrairement à l’avis de Joukov et de Shaposhnikov, on ait pris la décision de défendre la ville.
Il faut cependant dire que l’évolution de la situation à justifié cette décision. La 2ème Armée Panzer se trouve dans une position très précaire et l’attaque qui avait été prévue sur Odessa a été facilement repoussée. Dés lors, les soviétiques vont pouvoir se concentrer sur Typhoon et vont rameuter toutes les troupes qu’ils peuvent rassembler. Les pertes de la branche « sud » confirment d’ailleurs cette évaluation et, à ce moment, c’est plus vers la branche « nord » que se concentre l’attention.
Parmi les diverses mesures qui ont été prises, l’une des plus significatives a été la création de la Flottille du Dniepr-Sud (JuDVF). Ses monitors vont assurer que le Dniepr va rester une voie navigable pour les soviétiques.

Du côté allemand, on cherche avant tout à rétablir un certain équilibre dans les forces blindées. La 14ème et la 9ème Panzer vont désormais constituer de groupe « Sepp Dietrich » (KampfGruppe) avec la Leibstandarte SS Adolf Hitler. La 16ème et la 11ème Panzer vont constituer le KampfGruppe Hube sur la rive droite de l’affluent du Dniepr.

20 Septembre.

Von Kleist, conscient de ce que le temps joue en faveur des Soviétiques décide d’attaquer vers le sud, pour se défaire de la 14ème Armée. Mais, pour cela, il doit se coordonner avec le Corps d’Armée Hongrois. Or, ce dernier n’occupera pas ses positions de départ avant le lendemain. Aussi, doit-il renoncer. De toute manière, les chars endommagés durant les combats précédents n’ont pas encore été complètement réparés.

Tandis que les heures passent, les divers échelons de la 58ème Armée arrivent dans leur zone de déploiement.
(58ème Armée : 136ème DI, 149ème DI, 152ème DI, 201ème DI, 72ème Brigade Blindée, 406ème Brigade Antichars, 342ème Brigade d’Artillerie). De même, les deux brigades blindées sous le commandement de Rokossovsky sont partiellement recomplètée par un mélange de T-34 et de BT-5 sortis des dépôts.

Dans les airs, des deux côtés, on multiplie les missions, mais sur un rythme nettement mois soutenu que précédemment. Les VVS vont perdre 17 avions et la Luftwaffe 9.

21 Septembre.

Le temps se dégrade au cours de la journée et les nuages bas donneront des pluies qui empêcheront les avions des deux camps de voler dans l’après-midi.

C’est dans ces circonstances que von Kleist déclenche son opération contre la 14ème Armée Soviétique, avec le KampfGruppe Hube et la Division SS Wiking attaquant par le nord, tandis que le corps d’armée Hongrois doit attaquer depuis l’ouest. Cependant, les Hongrois ont eu un certain mal à se mettre en position. Leur attaque va se faire vers Uman’, qui est en fait sous le contrôle de la 45ème Armée Soviétique.
Les chars allemands rencontrent initialement une faible résistance. Mais, vers 10h00, alors qu’ils ont avancé au-delà des premières lignes de résistances et qu’ils approchent se Jachkiev (Zhashkiv), ils vont se heurter aux 2 brigades blindées soviétiques. Un combat féroce se déroule alors, qui durera jusqu’à midi et verra la presque complète annihilation des deux brigades, mais au prix d’une cinquantaine de chars allemands. Le répit a donné le temps à Rokossovsky de faire monter son artillerie vers la ligne de front et, quand les blindés allemands veulent reprendre leur avance vers 13h, ils sont l’objet de feux antichars très précis ainsi que de tirs d’artillerie, celle-ci opérant en tirs directs. Après plus de deux heures et demie d’une « cache-cache partie », ce sont 27 chars supplémentaires qui ornent le terrain. Le Général Hube décide alors d’arrêter l’attaque.

Du côté hongrois, l’attaque est déclenchée par la Division Blindée (Pancelos Hadosztaly) et les 7ème et 9ème divisions d’infanteries. Elles vont se heurter à une force comprenant la 4ème Brigade Antichar, les 40ème et 131ème Brigades Blindée ainsi que deux divisions de Fusiliers. Les chars hongrois, certes de bonne qualité, sont trop léger pour pouvoir percer de telles défenses. Les pertes vont très vite monter, et l’on comptera sur le champ de bataille pas moins de 69 Pz-38t et 11 Turan-I détruits par les tirs antichars des Soviétiques. Les deux Brigades Blindées vont réussir d’ailleurs une percée dans le dispositif Hongrois et le Général commandant le Corps d’Armée devra admettre l’échec de l’opération vers midi. Cependant, les Soviétiques ne poussent pas leur avantage. Inquiet pour Rokossovsky, Bagramyan va rappeler ses chars pour les envoyer vers le nord. Ils atteindront Jaskhiev vers 17h, constituant un renfort bienvenue.

Sous une pluie battante, le calme revient sur le champ de bataille où des deux côtés, on trouve sujets à réflexion. Pour les Allemands, la demi victoire sur la 14ème Armée a dégagé le flanc gauche de von Kleist, mais à un prix très lourd. Du côté Soviétique, si la victoire nette sur les Hongrois a renforcé le moral, les pertes subies par la 14ème Armée sont préoccupantes. Cette unité va d’ailleurs devoir se porter vers l’est pour établir plus solidement le contact avec les débris du groupement de Dovator. Cependant, une journée supplémentaire à été gagnée, et elle a été mise à profit pour débarquer les éléments lourds de la 58ème Armée ainsi que les premiers éléments de la 59ème Armée.

Cette journée est aussi marquée par un changement majeur dans le commandement Soviétique. Le Maréchal Shaposhnikov, malade, est, à sa demande, rappelé sur Moscou. Le commandement est confié à Koniev, tandis que le commandement du 2ème Front d’Ukraine est confié à Bagramyan.

22 Septembre.

L’attaque Allemande, sous la direction du KampfGruppe Dietrich, reprend. De Belaja Tserkov, elle se dirige sur Mirovnika. Le temps reste très dégradé et ni la Luftwaffe ni les VVS ne pourront effectuer de missions de toute la journée.
Sur des routes très boueuses, les colonnes Allemandes s’étirent vers le Sud-Est. Peu avant Mirovnika, des tirs d’artillerie très fournis annoncent que le contact a été repris avec le Groupement de Dovator.
Ce dernier a rassemblé les restes de ses 3 divisions de Cavalerie pour constituer l’équivalent d’une grosse division de cavaliers. Il a sous ses ordres les restes de la 140ème division d’infanterie (renforcé de troupes dépendant de diverses unités) et ce qui a pu être sauvé de la 11ème division d’Artillerie. Les deux brigades blindées ont été rassemblées en une seule unité, qui à pu recevoir quelques renforts. Aussi, Dovator dispose-t-il d’environ 80 chars (19 KV-1, 33 T-34, 18 BT-5 et BT-7 et 9 T-26) et de 13 BA-45. C’est donc essentiellement sur son artillerie qu’il peut compter pour freiner l’avance ennemie et pour couvrir le déploiement des 58ème et 59ème Armées.

Sepp Dietrich fera plusieurs appels à l’aviation pour venir neutraliser l’artillerie ennemie. Mais, la LuftWaffe répondra par la négative en raison des conditions atmosphériques. Vers 15h30 il se heurte enfin aux premières défenses Soviétiques. Des combats acharnés ont lieu devant Mirovnika et sur la ligne de chemin de fer. Vers 17h30, constatant que ses troupes d’appui ne l’ont pas encore rejoint, il se décide à interrompre l’attaque.
Pour Koniev, c’est l’indication que l’on entre dans une nouvelle phase de la bataille. Après s’être concertés avec Bagramyan et ses subordonnés, il décide d’ordonner à Dovator de replier toutes ses troupes sur Mirovnika et d’abandonner Boguslav. Il lui confie la tache de tenir encore une journée, puis, il laisse libre à Dovator la possibilité de se retirer vers Kaniv, ou il pourra compter sur le feu de la Flottille du Dniepr du Sud.

23 Septembre.

Sous des averses orageuses, qui dureront jusqu’en début d’après-midi, les troupes Allemandes repartent à l’attaque des positions Soviétiques. Si l’artillerie soviétique fait des coupes sombres dans l’infanterie Allemande, Dovator compte sur ses chars pour arrêter l’ennemi. Cependant, à partir de midi, les troupes Soviétiques commencent à plier sous le nombre, alors que Sepp Dietrich engage la 57ème Division d’Infanterie. Les Allemands commencent à pénétrer dans Mirovnika, où s’engage alors une partie mortelle de cache-cache avec les BT-5 et 7 et les T-26.
En dépit d’un bombardement de l’aviation Soviétique, qui a bravé les conditions météorologiques (mais ses aérodromes sont au sud-est et le front nuageux se dirige vers le Nord), il faut songer à décrocher pour ne pas être détruit.
C’est grâce à l’artillerie, qui effectue ses tirs d’appui en tirs directs, non sans subir des pertes importantes, que les troupes de Dovator peuvent se dégager de Mirovnika tout en infligeant des pertes sensibles aux assaillants. Vers 16h30, seuls des tirs – directs et indirects – arrêtent les Panzers. À 18h Sepp Dietrich peut-être satisfait. Il a pris Mirovnika et repoussé les Soviétiques vers le fleuve. Il peut désormais s’avancer vers Korsun-Shevchenkivsky et ses troupes ont fait la moitié du chemin à la tombée de la nuit.

Cependant, sur un terrain détrempé, les chars Allemands – dont la pression au sol est sensiblement plus forte que celle des chars Soviétiques – ont pris du retard. Qui plus est, une autre journée a été gagnée par les Soviétiques et les 58ème et 59ème Armées sont désormais presque totalement à pied d’œuvre et ont renforcé leurs positions sur la rive gauche de l’affluent du Dniepr ainsi que sur le « pont de terre » qui les séparent de la 14ème Armée.
Au nord, la 6ème Armée et la 26ème Armée ont pris position et obligé la 17ème Armée Allemande à étirer son dispositif. Au sud, la 14ème Armée à pris position elle aussi autour d’une boucle d’un affluent du Dniepr.

24 Septembre.

Alors que la nuit a été calme, et que le temps se maintien au beau jusque dans l’après-midi, Sepp Dietrich reprend sa progression. Son « KampfGruppe » compte à ce moment 118 chars et il a reçu, outre la Leibstandarte SS Adolf Hitler le soutient de la 111ème division d’infanterie. Ce sont d’ailleurs des hommes de l’unité de reconnaissance de cette unité qui vont entrer en contact avec ceux de la 58ème Armée soviétique. Les tirs d’artillerie de la 149ème division éclatent au beau milieu de la colonne allemande, qui doit s’arrêter et se disperser. Vers 11h00, il devient évident que les forces soviétiques sont considérables.

Le « KampfGruppe » Hube, qui avance en parallèle avec celui de Sepp Dietrich de l’autre côté de l’affluent du Dniepr va se heurter à son tour aux défenses soviétiques vers 10h30. Plus faible que son alter ego, il est lui aussi arrêté vers 11h00. Pour von Kleist, qui à suivi Sepp Dietrich et von Wietersheim, il devient clair que, s’il veut percer les défenses Soviétiques, il doit les tourner. Pour cela, il décide d’engager, dés qu’elle sera arrivée, la 13ème Panzer (Général Düvert) ainsi que les deux divisions motorisées dont dispose le Général Henrici. Cependant, sur les routes détrempées, l’avance des unités motorisées est relativement lente. Ce n’est que vers 17h que ces troupes sont sur leur position de départ, et l’attaque doit être reportée au lendemain.

Du côté soviétique, on a parfaitement compris les intentions Allemandes. La zone du « pont de terre » entre Zvenygorodka et Korsun-Shevchenkivskyy va constituer le lieu de la prochaine bataille. De Korsun au Dniepr, les forces soviétiques sont à l’abri derrière une rivière puis une zone de marécage. Vers 13h un ordre de la STAVKA va mettre sous les ordres de Rokossovsky une bonne partie des forces que les Soviétiques ont ainsi amassées pour unifier le commandement dans la zone dite du « pont de terre ».

14ème Armée :
104ème et 117ème Divisions d’infanterie, 205ème et 215ème Divisions motorisées (réduites à l’équivalent d’une brigade chaque) et le 438ème Régiment d’artillerie. 32ème et 61ème Brigades Blindées (amalgamées, elles ne comptent plus en dépit des renforts que 2 KV-II, 9 KV-1, 21 T-34 et 23 BT-5). À ces forces sont adjointes la 406ème Brigade antichar, la 72ème et la 73ème Brigades Blindées (la 73ème est une unité de la 59ème Armée), la 136ème et la 201ème Divisions d’infanterie.

58ème Armée :
149ème et 152ème Divisions d’infanterie, 342ème Brigade d’artillerie (sous les ordres du Général A.M. Popov).

59ème Armée :
153ème et 155ème Divisions d’infanterie, 345ème Brigade d’artillerie. (Ces unités sont déjà en place où se positionnent sur l’aile droite du dispositif soviétique. Les 178ème et 181ème Divisions d’infanterie, la 76ème Brigade Blindée et la 349ème Brigade d’artillerie sont encore en mouvement ou viennent d’être débarquées à Cherkassy). De fait, les unités déjà déployées vont passer sous la direction du général Popov, tandis que le débarquement du reste de la division va constituer la base de constitution de la « Zone Fortifiée » de Cherkassy.

À ces forces, il faut ajouter la « Flottille du Dniepr-Sud » ou Ju.DVF qui compte 64 unités dont 36 monitors, 14 dragueurs de mines, et 14 navires de transport, et qui recevra de plus au 1er octobre la « Brigade d’Infanterie de Marine du Kouban » ou KMPB qui compte 33 T-50 et 33 T-40 (amphibies) en plus de son régiment d’infanterie.
Les monitors de la JuDVF sont le 2 « Grand Monitors », les Vernyj et Peredovoy (350t, 56,6m x 13,8m x 1,2m, 2 x 102-mm, 1 x 76,2mm, 4 x 7,62-mm), 3 du type RTShCh les 56, 57 et 64 (250t, 44m x 14,2m x 0,9m, 1 x 45-mm, 2x12,7mm, 3 x 7,62-mm) et 6 « grands monitors », les Flyagin, Levachev, Martynov, Rostovtsev, Jeleznyakov, Jemchuzin (263t, 48m x 7,66m x 0,75m, 2 x 102-mm, 3 x 45-mm, 2 x 37-mm, 3 x 12,7-mm), ainsi que des « types-1124 » (52t, 25,3m x 4,1m x 0,9m, 2 moteurs d’une puissance totale de 1800cv, 2 canons de 76-mm en tourelle simple, 2 mitrailleuses de 12,7-mm et deux de 7,62mm. Certaines de ses unités reçoivent des lance-roquettes de 132-mm), et des « types-1125 » (26,5t, 22,7m x 3,5m x 0,5m, 1 x 76-mm, 2 x 12,7-mm).
Type-1124 : BK-31, 32, 41, 42, 61.
Type-1125 : BK-14, 15, 23, 24, 25, 31, 33, 34, 35, 64, 65, 103,
Il faut y ajouter 4 « type-D » armés de 1 x 37-mm et 1 x 7,62-mm et déplaçant 10 tonnes (les BK-1, 2, 3, 4).
Les dragueurs sont du « type-P » et ont un tonnage de 13t (les P-41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 51, 52, 53, 54, 55, 56, et 57).
Quant aux navires de transports, il s’agit pour l’essentiel de barges automotrices.

25 Septembre.

Il pleut à nouveau sur l’ensemble du front, avec une succession d’orages violents qui vont contribuer à détremper encore plus les routes.
Le « KampfGruppe Hube », ainsi que la 13ème Panzer et les 16ème et 25ème Divisions Motorisées passent néanmoins à l’attaque et vont se heurter violemment à la 14ème Armée. Les blindés allemands sont obligés d’avancer en ligne, en raison de leur pression au sol qui est supérieure à celle des blindés soviétiques, ce qui les rend particulièrement vulnérables. Des combats très violents se déroulent au sud de Boguslav (Bohuslav) où les chars Allemands sont pris à parti par la 406ème Brigade antichar, puis par la 72ème Brigade Blindée. Alors qu’ils remontent vers les collines qui couvrent Korsun-Shevchenkivskyy, ils sont arrêtés par des tirs extrêmement violents. Les tentatives de débordements soient échouent en raison de l’état du terrain, soient vont se heurter aux blindés de la 72ème Brigade. C’est la revanche de Zaskhiv et pas moins de 65 chars allemands sont mis hors de combat de 9h30 à 11h15. Les fantassins des 136ème et 201ème Divisions, qui se sont enterrés sur les hauteurs sont en mesure de repousser les attaques de la 16ème et de la 25ème Divisons motorisées.

Vers midi, von Kleist doit se rendre à l’évidence : l’attaque a échoué. Il donne l’ordre de suspendre l’opération jusqu’à une amélioration des conditions météorologiques.
Dans l’après midi, il va tenir une conférence avec ses chefs de corps. L’état de la 2ème Armée de Panzer est extrêmement inquiétant et les pertes de la matinée ne sont pas de nature à la porter à l’optimisme. La décision est alors prise, si l’attaque du lendemain connaît le même sort, de tenter de passer le Dniepr en amont de Cherkassy. C’est le retour de l’option « petit Typhoon ». Cependant, il faut encore la faire avaliser à l’OKH.

Du côté soviétique, la confiance renaît, en dépit des nouvelles préoccupantes qui proviennent de la rive gauche du Dniepr.

26 Septembre.

La pluie à cessée en fin de soirée et quelques timides rayons de soleil vont faire leur apparition dans la matinée. Avec le soleil, c’est aussi le retour des avions d’assaut, mais ceci est un bienfait à double tranchant car les VVS font, elles aussi, leur retour dans le ciel au-dessus du front.

Après des bombardements sporadiques, à 14h, l’attaque reprend. Elle se double d’une feinte sur Korsun sous la forme d’une tentative de franchissement en force.
Dés le départ, l’attaque se heurte à nouveau aux tirs antichars Soviétiques. Cependant, cette fois, les blindés allemands peuvent manœuvrer. Vers 16h30, la 406ème Brigade Antichar a épuisé sa capacité de combats. Ses automoteurs sont détruits ainsi que la moitié de ses canons tractés. Rokossovsky donne alors l’ordre à la 72ème et à la 73ème Brigades Blindées de contre-attaquer. Sur le petit plateau au sud de Korsun, c’est dans le jour déclinant un combat opposant environ une centaine de blindés allemands à prés de 140 blindés soviétiques. Quant tombe la nuit, si les forces allemandes ont pris pied sur le plateau, elles ont payé cher ce succès et elles sont réduites à la moitié de leur effectif. Du côté Soviétique, si on a perdu 70 chars, on reste confiant car la seconde ligne de défense n’a pas été atteinte.

La feinte sur Korsun n’a pas su attirer les forces soviétiques et les Allemands se sont repliés, non sans laisser du monde sur le terrain.

27 Septembre.

La pluie a repris dans la nuit et c’est désormais une pluie fine et froide qui tombe sur le champ de bataille. Conscient de ce que le temps joue contre lui, von Kleist repart à l’attaque, non sans donner l’ordre à Sepp Dietrich de forcer le passage de la rivière au sud de Korsun.
Dans la nuit, Rokossovsky a pris la décision de réunir les « Bataillons d’appuis » des deux divisions d’infanterie à ses Brigades Blindées. Les « Bataillons NPP » comprennent chaque 13 T-34 et 20 T-50 (ou T-26). Considérant que dans la bataille défensive qu’il mène un regroupement de ses blindés est plus important que l’appui qu’ils peuvent donner à l’infanterie, il va délibérément dégarnir cette dernière.
Ce risque calculé va payer. Si l’infanterie Allemande perce la première ligne de défense, elle est arrêtée sur la seconde. L’essentiel de la bataille se joue sur le plateau où, renforcés de chars hâtivement réparés, les Allemands peuvent mettre en ligne 84 blindés. Ils se heurtent de nouveau aux 72ème et 73ème Brigades Blindées, renforcées donc par les chars de l’infanterie. Dans la pluvieuse matinée c’est un combat mortel qui se déroule alors. Vers 13h, von Kleist doit admettre qu’il ne percera pas. Pourtant, à cette heure, les Soviétiques sont à 41 chars. Mais il n’en reste que 31 aux Allemands et surtout l’entrée en ligne des deux bataillons « NPP » laisse à penser que des réserves fraîches sont arrivées.

Au sud de Korsun, l’attaque de Sepp Dietrich est un demi-succès. Si l’une de ses tentatives de franchissement a été repoussée, l’autre a réussi, vers 15h30, à établir une fragile tête de pont. Elle est immédiatement contre-attaquée par la 153ème division, mais le commandant de cette dernière commet l’erreur de n’engager que l’un de ses régiments. À la tombée de la nuit, c’est à une tête de pont de 1km de profondeur et de 2,5km de largeur que les Soviétiques sont confrontés.

28 Septembre.

Alors que sur le plateau le calme revient, en dépit de tentatives sporadiques des Soviétiques de reprendre l’offensive, c’est maintenant vers l’est de Korsun que les regards se tournent. Si Sepp Dietrich a mis la nuit à profit pour tenter de renforcer sa tête de pont, du côté soviétique on n’est pas resté inactif non plus. C’est le Général Popov qui va superviser la contre-attaque, après avoir démis de ses fonctions le général commandant la 153ème division. Il déplace la 342ème Brigade d’Artillerie ainsi qu’un régiment de la 152ème division et le bataillon NPP de cette dernière.
C’est donc à une attaque menée par 4 régiments et 2 bataillons NPP que les troupes allemandes doivent faire face, ainsi que 2 régiments de 122-mm M30 (72 obusiers) et un régiment de 107-mm M60 (36 canons).
Sous un déluge de feu, les unités allemandes ont du mal à résister. Vers 12h30 la tête de pont est coupée en deux. Cependant, le soutien de l’artillerie placée sur l’autre rive, et qui a été rameutée en urgence va équilibrer la balance. De même, une attaque de stukas va alléger la pression qui pèse sur les troupes allemandes.
Cependant, à la fin de la journée, la poche s’est réduite à 1200m de large et 650m de profondeur. Von Kleist, qui se prépare à partir pour Rastenburg tenter de convaincre Halder et Hitler de l’option « petit Typhoon » donne l’ordre d’évacuer dans la nuit. De manière assez surprenante, l’évacuation est réussie, mais les pertes subies par les troupes d’assaut ont été lourdes. Dans ses bagages, il emporte les chiffres des blindés actuellement disponibles :
KampfGruppe Hube : 77 dont 34 immédiatement disponibles.
13ème Panzer : 73 dont 30 immédiatement disponibles.
KampfGruppe Dietrich : 79 dont 41 immédiatement disponibles.

29 Septembre.

Alors qu’un calme précaire est revenu sur la totalité du front, von Kleist s’envole pour Rastenburg, où il arrive en fin de matinée. Guderian, retenu par les problèmes de son commandement, n’arrivera que le lendemain. Il a une première réunion avec Halder, qu’il tente de convaincre de l’option « petit Typhoon ». Cependant, ce dernier qui est encore sous le coup de nouvelles relativement bonnes en provenance de la branche « Nord » de « Typhoon » est extrêmement dubitatif. Tout en reconnaissant que les forces dont von Kleist disposent ne sont pas en mesure d’avancer aussi vite que sur la rive droite du Dniepr, il considère qu’une traversée de ce dernier entre Kaniv et Cherkassy serait très prématurée.

Plus tard, dans la soirée, von Kleist est reçu par Hitler. Ce dernier attribue l’insuccès relatif de la 2ème Armée Panzer au manque de combativité des Hongrois. Il veut bien reconnaître cependant que les forces qui lui ont été allouées sont insuffisantes. Von Kleist se voit réitérer ses ordres et, en contrepartie, se voit attribuer 200 chars supplémentaires. Le problème cependant est de savoir quand ces chars arriveront-ils sur le front.

Pendant ce temps, Koniev rencontre Kirponos pour préparer une opération de diversion. La 26ème Armée, qui a été renforcée par la 195ème Division (reconstituée) et la 200ème Division (reconstituée) et qui a reçu en plus de sa 2ème Brigade antichar la 28ème Brigade Blindée, doit passer à l’attaque vers Belaja Tserkov.

30 Septembre.

Alors qu’une pluie froide tombe sur le champ de bataille, appuyée par le 133ème Régiment d’artillerie la 99ème et la 195ème Divisions passent à l’attaque, soutenue par la 28ème Brigade blindée. Sous le choc, la 299ème Division d’infanterie Allemande plie et se retire progressivement jusqu’à la rivière de Belaja Tserkov. Des combats très violents opposent la 28ème Brigade Blindée à la 299ème Division d’infanterie Allemande sur la rocade extérieure à la ville. Néanmoins, les troupes Allemandes, qui ont repassé la rivière sont en mesure d’arrêter les troupes soviétiques. Vers 16h30 ces dernières, qui ont atteint la rivière en 3 endroits vont être dans l’incapacité de la passer.
Devant cet échec, le Général Kostenko décide d’attendre l’arrivée de troupes spécialisées du Génie.

Pendant ce temps, à Rastenburg, l’arrivée de Guderian porteur de nouvelles inquiétantes a semé la consternation. Lui aussi défend une option réduite de « Typhoon », mais il prêche pour une jonction à Cherkassy. Or, en ce dernier endroit, le Dniepr est particulièrement large. Contre l’avis de von Paulus, Halder maintient l’option initiale. Il est cependant probable que son animosité par rapport à Guderian influença se décision.
Quant à von Kleist, il est ulcéré de voir que Guderian a obtenu 500 chars alors qu’on ne lui en a promis que 200. Devant les nouvelles en provenance du front, il doit cependant écourter son séjour à Rastenburg et il rejoint Boguslav dans la soirée.

1er Octobre.

Rokossovsky, qui a reçu 44 T-34, 23 KV-1 et 32 T-50 pour les 72ème et 73ème Brigade Blindées, passent à l’attaque pour tenter de repousser les forces Allemandes en bas du plateau. En dépit du mauvais temps, qui empêche l’aviation Allemande d’intervenir, cette attaque est un désastre. Les chars soviétiques chargent dans la gueule des canons antichars allemands ainsi que des quelques chars survivants. Au bout de 2h le plateau est couvert de chars soviétiques détruits (57) et l’avance est arrêtée au bout d’environ 1500m.

Les Allemands n’ont cependant pas le temps de se réjouir. Dans le même temps la 26ème Armée lance une nouvelle offensive, cette fois de Kagarlyk (Kaharlyk) en direction de Mironovka. Ici encore, l’attaque échoue, mais cette fois non sans avoir obligé le redéploiement du KampfGruppe Dietrich et de canons automoteurs.

Ces attaques finissent de convaincre von Kleist qu’il doit à tout prix reprendre l’offensive et tenter de brise la résistance des Soviétiques. Cependant, il veut pour cela disposer d’un minimum de chars. Il ordonne donc aux unités de réparations de hâter les travaux sur les Panzers du KampfGruppe Hube et de la 13ème Panzer.
Cependant, l’échec de cette journée attire aussi l’attention de Koniev. Il décide de faire passer à la 14ème Armée la 349ème Brigade d’Artillerie (72 x obusier M-10 152-mm et 36 x canons-obusiers ML-20 152-mm), la 76ème Brigade Blindée, ainsi que des renforts pour reconstituer la 406ème Brigade Antichar (soit 32 x SU-45 et 16 x SU-57 ainsi que 30 canons de 57 mm ZIS-2). Puis, dans la soirée, il dirige sur la 14ème Armée le 57ème Régiment de « Mortiers Spéciaux » (en réalité une unité de MRL totalisant 36 x BM-13/16 soit 576 lance-roquettes) ainsi que les 115ème et 117ème Bataillons Indépendants de « Mortiers Spéciaux » (unités de MRL et comptant chaque 12 x BM-8/24 soit 288 lance-roquettes de 82-mm).
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MessagePosté le: Lun Mai 04, 2009 13:51    Sujet du message: Re: Tyhoon-Süd Répondre en citant

Fantasque a écrit:
Cependant, l’échec de cette journée attire aussi l’attention de Koniev. Il décide de faire passer à la 14ème Armée la 349ème Brigade d’Artillerie (72 x obusier M-10 152-mm et 36 x canons-obusiers ML-20 152-mm), la 76ème Brigade Blindée, ainsi que des renforts pour reconstituer la 406ème Brigade Antichar (soit 32 x SU-45 et 16 x SU-57 ainsi que 30 canons de 57 mm ZIS-2). Puis, dans la soirée, il dirige sur la 14ème Armée le 57ème Régiment de « Mortiers Spéciaux » (en réalité une unité de MRL totalisant 36 x BM-13/16 soit 576 lance-roquettes) ainsi que les 115ème et 117ème Bataillons Indépendants de « Mortiers Spéciaux » (unités de MRL et comptant chaque 12 x BM-8/24 soit 288 lance-roquettes de 82-mm).
Je n'aimerais vraiment pas être sur place quand le barrage d'artillerie tombera ... Drapeau blanc

Excellent texte ! Après avoir relu la partie sur l'offensive nord, on se demande si Kiev finira pas être encerclée. Suspense ... Think
Casus, j'ai repéré quelques imprécisions (noms de villes et de généraux, front gauche<->droit, ...) qu'il faudra corriger.
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MessagePosté le: Lun Mai 04, 2009 17:17    Sujet du message: Répondre en citant

Effectivement, lorsque toutes ces pièces d'artillerie vont ouvrir le feu, les vétérans allemands de l'autre guerre vont se croire revenu dans le hachoir à viande des grandes heures de 14-18. Ca va faire très mal Sueur !
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MessagePosté le: Lun Mai 04, 2009 20:14    Sujet du message: Re: Tyhoon-Süd Répondre en citant

loic a écrit:

Excellent texte ! Après avoir relu la partie sur l'offensive nord, on se demande si Kiev finira pas être encerclée. Suspense ... Think
Casus, j'ai repéré quelques imprécisions (noms de villes et de généraux, front gauche<->droit, ...) qu'il faudra corriger.


Youpi, ça repart !!!
Pour les imprécisions, j'ai vu - je t'envoie sous peu (j'espère, gasp), un texte épousseté (d'autant plus que je vais le mettre en parallèle de celui sur la branche Nord, pour éviter certains doublons).

Pour commencer, une question aux aimables FTL-istes : Fantasque a négligé d'identifier le commandant de la

11. Panzer-Division ()

Saurez-vous le retrouver ?


Et, problème subsidiaire... Qu'est-ce qu'on dit à nos amis anglophones ? Twisted Evil
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MessagePosté le: Lun Mai 04, 2009 21:21    Sujet du message: Re: Tyhoon-Süd Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Et, problème subsidiaire... Qu'est-ce qu'on dit à nos amis anglophones ? Twisted Evil

Ben faut trouver un traducteur Smile
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MessagePosté le: Lun Mai 04, 2009 22:39    Sujet du message: Répondre en citant

General der Panzertruppen Hermann Balck d'après Wikipedia aux dates OTL correspondantes.
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MessagePosté le: Mer Mai 06, 2009 14:56    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai commencé à poster une traduction Google améliorée sur le forum FFO.
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MessagePosté le: Lun Mai 11, 2009 08:33    Sujet du message: Répondre en citant

VOICI DONC LA SUITE DE LA SUD DE TYPHOON.
VON KLEIST, PLUS PRUDENT DE NATURE QUE "HEINS LE RAPIDE" MAIS AUSSI BEAUCOUP MOINS BIEN DOTÉ, VA S'ENLISER, AU PROPRE COMME AU FIGURÉ.

Bonne Lecture

F

-----------------------------------------------------------
2 Octobre.

Des pluies violentes vont détremper le terrain toute la nuit et jusqu’au matin. Après une accalmie de quelques heures, elles reprendront en fin d’après midi. Dans ces conditions météorologique extrêmement marginale, il y a peu d’activité aérienne sur le front. Tandis que la 14ème Armée Soviétique reçoit les renforts décidés la veille, von Kleist réorganise son dispositif.
Grâce à un effort surhumain des équipes de réparation, il arrive à concentrer 127 chars dans le KampfGruppe Hube et la 13ème Panzer. Son attaque, concentrée sur un secteur relativement étroit, doit percer les lignes soviétiques en direction de Shpola. Une fois le front percé, pour provoquer un effondrement des défenses soviétiques, il prévoit d’atteindre Novomyrgorod et de la Kremenchug.

3 Octobre.

Il pleut encore une bonne partie de la journée, et le mauvais temps va empêcher toute activité aérienne de la journée. Pire, il détrempe les routes – il vaudrait mieux dire les pistes – sur lesquels attaquent les allemands.

Dès 05h30 l’artillerie allemande frappe les lignes soviétiques. La riposte se fait attendre jusqu’à 06h45, mais elle est à ce moment extrêmement dense. De fait, les tirs de contrebatterie soviétiques vont obliger les artilleurs allemands à déplacer constamment leurs pièces. Ils ne pourront éviter des pertes significatives.

Le Génie allemand a préparé les voies d’accès et, au départ, l’offensive va percer les premières défenses soviétiques sans de grandes difficultés. Le KampfGruppe Hube a alors atteint le seuil du plateau. Cependant, alors que vers 07H30 les Panzers avancent sur le petit plateau qui doit les mener vers Shpola, ils sont pris à partie par le 57ème Régiment de la Garde et les 115ème et 117ème Bataillons Indépendants. La salve de roquettes va arrêter les Allemands pendant 1h30 et provoquer de lourdes pertes, en particulier dans la 57ème Division d’Infanterie (Blümm). Quand l’avance reprend, vers 09h, elle doit se faire dans des conditions épouvantables. Les chars s’enfoncent dans de véritables fondrières. Vers 10h, alors que le rythme d’avance est très sérieusement ralenti, les blindés allemands sont pris sous le feu d’armes antichars soviétiques. Sous une pluie battante, les chars allemands qui ne peuvent manœuvrer vont faire des cibles faciles et perdent 31 des leurs. L’artillerie, tirant des obus fusants, oblige les Soviétiques à reculer et à se disperser. Cependant de nombreux automoteurs SU-45 ou 57 sont alors perdus.
Quand l’attaque reprend, vers midi passé, une seconde salve de roquettes tombe sur la colonne allemande la plus avancée (la 25ème Division d’Infanterie Motorisée de Clößner) provoquant de lourdes pertes.

En fait, Rokossovsky, qui préparait sa propre offensive, a été surpris par l’attaque allemande. Il a besoin de temps pour recomposer ses forces, et il fait appel au Commandant de la 58ème Armée. Ce dernier, en contact constant avec Koniev, accepte de lancer une attaque vers le Sud-Ouest, afin de prendre les Allemands de flanc.
À 13h environ, des tirs d’artillerie éclatent sur le flanc gauche des Allemands. L’attaque, menée par la 149ème DI, connaît au départ un certain succès. Elle va cependant être repoussée par la SS-Wiking, mais va fixer une bonne partie de l’infanterie Allemande.
Vers 15h30, alors que les Panzer repartent à l’attaque, ils sont à nouveau pris sous le feu des antichars, mais aussi maintenant des blindés de la 76ème Brigade. Un combat confus se déroule alors, où la supériorité manœuvrière des Panzer est annulé en grande partie par l’état du terrain. Vers 17h30, quand le commandement allemand décide de suspendre l’offensive, 27 chars supplémentaires ont été perdus contre 36 soviétiques.

L’attaque Allemande n’a fait qu’un tiers environ du chemin vers Shpola. Cependant, convaincu que les défenses Soviétiques sont percées, von Kleist maintient ses ordres.
De fait, du côté des soviétiques, la situation est perçue comme très grave. Rokossovky ne dispose plus que d’une division, la 201ème, qu’il transfert de Zvenygorodka vers la pointe de l’attaque Allemande. En ce qui concerne ses forces blindées, il lui reste de 11 KV-I, 1 KV-II et 22 T-34 pour la 76ème Brigade Blindée, ainsi que de 8 KV-1, 21 T-34 et 12 T-50 pour les 72ème et 73ème Brigade blindées. Quant à la Brigade antichar, elle est réduite à 17 SU-45, 7 SU-57 et 11 canons de 57-mm et 6 de 45-mm.
Il décide alors de regrouper en une seule unité tous les blindés qu’il lui reste et de se préparer à une bataille d’arrêt pour le lendemain. Prévenu, Koniev ordonne à la 181ème Division de quitter la zone fortifiée de Cherkassy, où elle sera remplacée par des régiments dits « de forteresse » et de prendre position autour de Shpola.

Koniev reçoit par ailleurs une des « directions stratégiques » du « Dniepr Soviet Oborony » ou « Conseil de Défense du Dniepr » qui est alors constitués pour coordonner l’ensemble de la bataille et réaliser une unité de commandement. Il faut signale que la création du DSO va donner un avantage stratégique aux Soviétiques, qui vont désormais pouvoir conduire leur défense de manière unifiée. Dans le cadre de cette réorganisation, Koniev se voit attribués le 2ème Front d’Ukraine et le Front du Dniepr Moyen. Peu après on décide de lui attribuer un troisième « front », le 3ème Front Ukrainien, composé d’unités de la réserve de la STAVKA à Rostov.
Dans la soirée, deux armées qui se trouvent à la disposition de la STAVKA à Rostov-sur-le-Don sont transférées à son commandement (la 56ème et la 57ème Armée). Elles seront déployées dans la région de Poltava.

4 Octobre.

Si la pluie s’arrête durant cette journée, le ciel est complètement couvert. Dans la soirée d’ailleurs, la pluie va reprendre. Sur les terrains d’aviation qui sont complètement détrempés, les mouvements seront extrêmement difficiles. Les Bf-110 d’appui ne peuvent décoller et les Ju-87 ne peuvent décoller qu’à vide. Seuls, les Hs-123 arriveront à faire quelques missions d’appui, de même que du côté soviétique les I-153. Ces derniers retrouveront leur fonction de chasseur à plusieurs reprises quand ils rencontreront des Hs-123.

L’attaque allemande reprend dès l’aube contre une résistance soviétique qui s’est accrue. Les commissaires politiques de la 201ème Division ont fait passer le mot d’ordre : « ne shagu nazad » (pas un pas en arrière). Mais, les hommes de la 201ème ont eu beaucoup de mal à creuser des tranchées dans le sol boueux. Ils devront se contenter, pour la plupart, d’abri de fortune. Alors qu’une brume dense couvre le champs de bataille, et ne se déchirera qu’en fin de matinée, les unités antichars de la 201ème (qu’il s’agisse des canons de 45-mm ou des fusils PTRD et PTRS) vont prélever un tribut aux Panzer qui avancent.

Les automoteurs de la 406ème Brigade antichar mêlent leurs feux à partir de 9h45 à l’artillerie divisionnaire, tandis que l’artillerie lourde de la 349ème Brigade d’artillerie va appuyer de ses feux la 201ème division. Sur un champ de bataille où tout mouvement devient difficile pour les Allemands, c’est à une bataille d’artillerie et de contrebatterie qu’il faut d’abord procéder. Les officiers du KampfGruppe Hube et de la 13ème Panzer décident de mettre leurs chars en commun.
Il est près de 13h quand les forces allemandes qui n’ont guère, à ce moment, pénétrées de plus de 5km, se heurtent aux chars de Rokossovsky. Plus manoeuvrant, ces derniers maintiennent une balance égale avec les Panzer et, s’ils perdent 23 des leurs, ils détruisent 21 chars ennemis. Au total, von Kleist a à nouveau, perdu 43 chars en comptant ceux détruits lors de la phase initiale de la bataille. Sur le total du KampfGruppe Hube et de la 13ème Panzer, il ne lui reste plus que 23 blindés, et Shpola n’est toujours pas en vue. Cependant, le Général Hube et le Général Düvert sont relativement confiants.

Il faut alors trouver une solution. Rassemblant ses chefs de corps, il doit constater que ses hommes sont à bout, mais qu’ils restent assurés de leur capacité à percer. Il en est cependant nettement moins convaincu, et s’en ouvre à Kempf et Von Wieterscheim. Même si Shpola pouvait être conquise, il lui manquerait probablement les forces pour exploiter sa victoire.
Néanmoins, à la demande pressante de ses subordonnés immédiats, il accepte de tenter une troisième fois de percer les défenses soviétiques.

Pendant ce temps, le Kampfgruppe Dietrich ainsi que des éléments de la 299ème et de la 111ème Division d’infanterie doit faire face à des attaques lancées par la 26ème Armée mais aussi par les survivants du groupement Dovator en direction de Mironivka. Des combats intenses se déroulent aux alentours de la petite bourgade, mais les Soviétiques sont finalement repoussé.

5 Octobre.

Après de violentes pluies pendant une partie de la nuit, la situation météorologique va s’améliorer légèrement durant la journée. Cependant, les conditions météorologiques restent très défavorables à une intervention de l’aviation et les mouvements au sol vont, quant à eux, être très difficiles.

Dès le départ, l’attaque allemande rencontre des difficultés innombrables. À 08h30 c’est un nouveau tir massif de roquettes qui s’abat sur les régiments de PanzerGrenadieren (réduits à l’ombre de ce qu’ils avaient été). L’attaque en sera retardée de près de 2h30 en raison des pertes subies à ce moment. La 57ème DI sera aussi sérieusement ralentie un peu plus tard quand elle subira le tir des d eux bataillons indépendants dont les lance-roquettes, montés sur des châssis de T-26, se jouent de la boue.
Quand elle débouche enfin, elle se heurte à nouveau aux feux des canons antichars, puis à une contre-attaque de Tanks Soviétiques. De furieux combats vont se dérouler sur le plateau, et à ce moment là, les forces allemandes sont tombée à 14 chars.
Deux nouvelles attaques de roquettes se produiront peu après. Si, la première, tombe sur un endroit déserté par les forces allemandes, la seconde va surprendre l’infanterie en train d’avancer de la 75ème division (Général Hammer) et de la 44ème Division (Général Siebert), et à nouveau infliger de sérieuses pertes.
Désorganisées, les forces Allemandes vont mettre plusieurs heures à se regrouper, tout en évitant de communiquer par radio, car elles soupçonnent les Soviétiques de pratiquer des relèvements goniométriques.

Quand l’attaque reprend vers 16h, elle se heurte à nouveau à des chars soviétiques qui sont aperçus, ici et là, par petits groupes, en train de soutenir leur propre infanterie. À 18h30 von Kleist et le général Hube doivent se rendre à l’évidence. S’ils ont atteint la route qui va de Zemigorodka à Shpola, il sont encore loin de la petite bourgade. Von Kleist ignore encore que la 181ème division, issue de la 59ème armée et qui avait débarquée quelques jours plus tôt sur Cherkassy est en train de prendre position autour et dans Shpola. De même ignore-t-il que Bagramyan est en train de préparer une attaque contre le corps d’armée Hongrois.

Par ailleurs, la 149ème Division tente à nouveau de percer sur le flanc gauche, et se heurte à la SS-Wiking. Cette attaque, qui ne sera considérée par les forces Allemandes que comme une « reconnaissance en Force », vient cependant inquiéter von Kleist. Il décide alors de suspendre l’attaque pour réajuster ses positions.
Si l’attaque Allemande est en pleine crise, ceci n’est pas évident pour les Soviétiques. Koniev a dans la soirée une série d’entretien avec la STAVKA. Il obtient que lui soit attribuée une autre des réserves de la STAVKA, la 62ème Armée, et que cette dernière soit transférée immédiatement à Shpola.

6 Octobre.

Des pluies froides vont tomber pendant une partie de la nuit et de la matinée accroissant la misère des soldats des deux camps. Cependant, les Soviétiques savourent le calme précaire revenu dans le secteur de la 14ème Armée et ils en profitent pour monter une série de raids aériens sur les arrières des Allemands. Ces raids, menés par de petits groupes de I-153 n’ont guère d’effets, mais ils vont perturber la logistique Allemande.
Von Kleist va tenir une conférence à Boguslav (Bohuslav) pour envisager les suites à donner à son opération. Le corridor de Shpola lui apparaît comme très fragile et coûteux à défendre. Il se propose alors d’en abandonner une partie pour raccourcir ses lignes.
Si ses généraux approuvent cette décision, Sepp Dietrich se propose quant à lui d’atteindre le Dniepr. Pour la troisième fois, l’option « petit Typhoon » resurgit. Cette fois, en désespoir de cause, elle est acceptée.

Du côté Soviétique, si la situation de la 14ème armée est critique et si la 201ème division est ruinée après le choc qu’elle a absorbé, la situation semble connaître un précaire retour à la normale. Conscient de ce qu’il ne faut pas laisser à l’ennemi le temps de se reprendre , Koniev avec l’assentiment de la STAVKA donne l’ordre à la 45ème Armée d’attaquer sur l’axe Uman – Jaskiv (Zhaskiv).

Par ailleurs, la responsabilité des zones fortifiées de Cherkassy et de Krementchug (les ChUR et KUR), passe au front du Dniepr moyen (Ltn. Gen. V.I. Tchuikov).

7 Octobre.

Tandis qu’un vent froid fait tomber la température vers 3° à 5°, la pluie va cesser pendant toute la journée et quelques éclaircies vont même permettre un timide retour des opérations aériennes pour les deux côtés.

Dès l’aube, les forces de Bagramyan, appuyées par les VVS, se portent à l’assaut contre le Corps d’Armée Hongrois. Ce dernier plie et se replie vers Jaskhiv, mais le mouvement va laisser le temps aux avions d’assaut de la Luftwaffe d’intervenir. Les Stukas vont pouvoir effectuer quelques missions dans l’après-midi, mais ce sont encore les Hs-123 qui vont faire l’essentiel des efforts. Cependant, les VVS se montrent elles aussi présentes sur le secteur et vont perdre une dizaine d’avions, contre 6 à la Luftwaffe, dans des attaques contre les forces Hongroises. Le général Szombathelyi, chef d’état-major de l’armée hongroise et à ce moment précis en inspection à Vynnytsa va constater à quel point ses unités sont mal équipées pour une guerre moderne. La Division Blindée hongroise va perdre une vingtaine de chars (essentiellement des Lt-38 et des Turan-1) en tentant de freiner les Soviétiques.

Cette attaque sera une cause de soucis supplémentaires pour von Kleist, qui maintenant doit se préoccuper de ses flancs. Il décide alors le retrait du corridor de Shpola pour dégager des forces capables d’enrayer l’offensive des Soviétiques.
Tandis que von Kleist accélère le redéploiement de deux divisions d’Infanterie (la 298ème et la 25ème) il signale à l’OKW que la situation se dégrade dans son secteur et demande des renforts. Les Soviétiques ont en effet progressé d’environ 10km. La 25ème Division d’Infanterie Motorisée et surtout sa Flak organique, arrive cependant à temps pour éviter une rupture complète du front. Tandis que des combats féroces se poursuivent jusqu’à la nuit, les deux divisions Soviétiques et la Brigade Blindée sont arrêtées.
Cependant, vers la fin de l’après-midi la situation apparaît comme assez détérioré dans ce secteur.

Du côté soviétique, les 3 généraux (Joukov, Vasilievsky et Koniev) ont une nouvelle conférence en compagnie de Shaposhnikov et du général Antonov. Il est décidé que la 62ème Armée sera attribuée au 2ème Front Ukrainien et viendra relever la 14ème Armée.

8 Octobre.

La situation météorologique se détériore quand de l’air chaud et humide en provenance de la Mer Noir vient se heurter au front froid descendu depuis le nord et, à partir de la mi-journée, il pleuvra à nouveau sur le champ de bataille.

Dans la matinée, l’offensive de Bagramyan a repris, mais elle se heurte désormais à une résistance bien plus forte et, vers midi, elle est définitivement arrêtée avant d’avoir atteint Jaskhiv. L’artillerie soviétique inflige néanmoins des pertes importantes aux unités Hongroises et Allemandes qui doivent combattre à découvert. La Flak organique de la 25ème Division d’Artillerie Motorisée paye ainsi un lourd tribut, après avoir réussi à arrêter une attaque soviétique.
Dans le même temps, dans le secteur de Shpola, l’artillerie Soviétique est très active et bombarde sans répit les lignes allemandes. Ces dernières ayant reculé quelque peu, la route allant de Smyla à Shpola puis ZvenyGorodka et Uman’ est re-ouverte. Ceci va faciliter la logistique des Soviétiques qui vont assez rapidement remettre la route en état, ou du moins dans un état acceptable.

Dans la journée arrive l’ordre de l’OKW concernant le KampfGruppe de Sepp Dietrich. Celui-ci est autorisé à attaquer vers le Dniepr en direction de Kanev (Kaniv).

9 Octobre ;

La météo va connaître durant cette journée une amélioration, et la couverture nuageuse éclater à partir de la mi-journée. Malheureusement pour les Allemands, les terrains d’aviations vont être détrempés durant une bonne partie de la journée et empêcher les avions les plus performants d’intervenir. Encore une fois, ce sera une journée où les biplans vont faire la loi, qu’il s’agisse des Hs-123 ou des I-153. Ces derniers attaquent à la roquette les concentrations de troupes et les colonnes motorisées allemandes, mais vont perdre 7 des leurs du fait de la Flak. Cependant, ils arriveront à abattre 3 HS-123, tandis que 3 autres seront abattus par la DCA soviétique.

Sepp Dietrich attaque depuis Myrovnika vers Kanev avec 54 chars. Il va se heurter à une succession de fortifications et de positions d’artillerie qui vont tout d’abord ralentir sa progression, puis l’arrêter. Le Général Dovator connaît l’importance de Kanev et, appuyé par ce qui reste de la division d’artillerie, il offre une résistance acharnée. L’artillerie dont il dispose (les éléments survivants de la 11ème Division d’Artillerie) vont en particulier effectuer des tirs d’arrêt sur les troupes allemandes à plusieurs reprises.
Vers Jaskhiv, si les forces Allemandes repoussent de quelques kilomètres celles de Bagramyan, elles sont cependant stoppée dans leur contre-attaque par des tirs d’artillerie et de « Katyoushas ». En réalité, des deux côté, on est au bord de l’épuisement.

Koniev, très attentif à la bataille que Dovator et Sepp Dietrich se livrent devant Kanev, décide de renforcer le premier en lui faisant parvenir la Brigade d’Infanterie de Marine du Kouban, stationnée à Krementchug.
Dans la nuit, alors que le temps se détériore à nouveau, la flottille du Dniepr du Sud va ainsi transférer la KMPB sur Kanev, non sans avoir remplacé son bataillon organique de T-40 amphibies, par une compagnie de T-34.

10 Octobre :

De nouveau, des pluies froides s’abattent sur la rive occidentale du Dniepr. Au sud de Kanev, les forces de Sepp Dietrich se heurtent aux fusiliers Marins de la KMPB ainsi qu’à l’artillerie des « Gros Monitors » de la JuDVF. C’est une mauvaise surprise car le débarquement des Fusiliers Marins s’est déroulé de nuit et n’a pas été repéré par les Allemands. Les Chars de la KMPB vont ainsi réussir à détruire 13 blindés allemands pour la perte de 15 des leurs. Encore une fois les équipages de chars allemands constatent que sur le sol détrempé et spongieux des abords du Dniepr les chars soviétiques sont bien plus manoeuvrants qu’eux.
Quand ils arrivent devant le fleuve en évitant les troupes du KMPB, c’est pour constater sa largeur et qu’il est contrôlé par des unités soviétiques qui rendent impossibles tout débarquement. À cet endroit, au sud de Kanev, le fleuve mesure prés de 800m de large. Les « gros Monitors » du JuDVF arrosent d’ailleurs la berge avec leurs canons et les Monitors légers s’approchent jusqu’à quelques mètres du rivage pour lancer leur salves de roquettes. C’est la rage au cœur que les unités allemandes constatent qu’elles ne disposent pas des moyens de traverser ni de prendre Kanev.
Les combats vont se dérouler devant et au sud de Kanev durant toute la journée. Les Soviétiques utilisent leur artillerie à tirs directs dans plusieurs cas pour stopper l’avancée des troupes allemandes.

Si les Allemands ont réussi ainsi à atteindre le Dniepr sur la rive droite de ce dernier, leur position est extrêmement inconfortable.
Ils n’ont pas pu isoler complètement Kiev, qui reste accessible par le fleuve et par un étroit corridor sur la rive gauche. Von Kleist constate ainsi que, si il avait reçu l’autorisation de tenter « petit Typhoon » plus tôt, il aurait sans doute pu atteindre le Dniepr plus rapidement et peut-être le franchir à Kanev. Cependant, rétrospectivement, même cette solution apparaît comme douteuse. La neutralisation de la Flottille du Dniepr, la JuDVF, aurait été une tache probablement difficile à effectuer rapidement. L’opération « Typhoon » connaît alors une pause, pendant laquelle les deux adversaires vont chercher à se renforcer.

Cependant, les Soviétiques sont conscients de ce qu’il importe de maintenir la pression sur les forces allemandes. Alors que la 62ème Armée finit de débarquer à Shpola, Koniev demande à Rokossovsky de préparer une contre-attaque.

11 Octobre.

Alors que le temps se gâte à nouveau, la 14ème Armée glisse vers la 45ème de Bagramyan, tandis que la 62ème Armée vient s’intercaler entre cette dernière et la 58ème Armée. Vers 10h30, après une préparation d’artillerie de la 33ème Brigade, les 314ème et 332ème Divisions d’Infanterie passent à l’attaque devant Shpola.

C’est une très mauvaise surprise pour von Kleist qui ne s’attendait pas à ce stade de la bataille à rencontrer des troupes fraîches soviétiques. Soutenues par l’artillerie de la 14ème Armée, les troupes soviétiques avancent lentement mais sûrement sur le plateau. Le risque, pour von Kleist est de se voir rejeter de ce dernier et de perdre les positions si chèrement gagnées les jours précédents. Il fait alors appel à la 57ème DI et à la 75ème DI (réduites chacune à la taille d’un gros régiment) pour bloquer cette attaque.

Sous une pluie froide se déroule alors une bataille d’infanterie acharnée, à laquelle cependant participent les chars organiques des 2 divisions soviétiques. Ces derniers sont cependant dispersés par leurs officiers et l’effet de surprise est perdu. Cependant, la combinaison de l’artillerie de la 14ème Armée et de la 33ème Brigade ainsi que les salves de roquettes du 57ème Régiment assurent aux soviétiques un certain avantage.
Quand le soir tombe, ces derniers ont avancé d’environ 7km et ils ont largement repoussé les deux divisions Allemandes. Seul le sens de la discipline de ces dernières empêche cette retraite de tourner au chaos et au désastre.

Sur la rive droite du Dniepr, les Soviétiques essayent sans relâche de réduire les Allemands. Durant toute la nuit, les unités de Sepp Dietrich sont soumises au feu des Monitors, tandis que des groupes de quelques centaines d’hommes sont déposés à terre. Si les efforts des Soviétiques pour reprendre complètement le contrôle de la rive droite restent vain, le débouché sur le fleuve se réduit à une largeur d’environ 1500m.

Comprenant que la situation est nettement plus grave que ce qu’il pensait, von Kleist donne l’ordre à tous les chars disponibles de se regrouper pour une contre-attaque.

12 Octobre.

Sous une pluie fine et froide qui tombe par intermittence, les troupes des deux divisions soviétiques qui ont repris leur avance se heurtent aux Panzer survivants et aux troupes que Hübe a réussi à rameuter. Tandis que les tirs de barrage et de contrebatterie s’accumulent, l’attaque des Panzer se heurte à des poches de résistance qui laissent passer les chars et attaquent l’infanterie qui les suit. Pris à partie par les feux antichars des canons mais aussi des fusils PTRB, les pertes sont lourdes.
La bataille dégénère en une série d’engagements au niveau du Régiment, voire du Bataillon. Du côté Allemand, on cherche à manœuvre sans toutefois y parvenir en raison des conditions météorologiques. L’infanterie d’accompagnement des chars est saignée à blanc et ces derniers doivent alors servir de moles de résistances seuls, et sont alors victimes de tireurs embusqués ou de snipers avec leurs fusils PTRS et PTRD.

À la fin de la journée néanmoins l’avance des Soviétiques a été réduite de moitié mais les deux Divisions d’infanterie qui ont été jetées dans la bataille du côté Allemand ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes. Plus grave encore, le total combiné des chars du KampfGruppe Hube et de la 13ème Division atteint seulement 11 chars contre les 31 qui étaient encore disponibles au matin.

Sur le Dniepr, c’est à une nouvelle journée de harcèlements constants, venant après les infiltrations de la nuit, que les troupes allemandes sont confrontées. Sepp Dietrich fait savoir à von Kleist qu’il va s’accrocher au fleuve mais qu’il ne pense pas avoir la force de la traverser. En fait, les tirs de « Katyouchas » depuis les navires de la flottille du Dniepr assomment les défenseurs allemands. Ces derniers ne tiennent leurs positions qu’en raison du très faible nombre d’hommes que les Soviétiques ont réussi à insérer lors des débarquements de la nuit.
Quand les combats s’arrêtent avec la nuit, il est clair que les troupes allemandes ont atteint leur point d’extrême résistance.
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MessagePosté le: Lun Mai 11, 2009 12:06    Sujet du message: Répondre en citant

Eh bien la Raspoutitsa, c'est quelque chose! La description à elle seule est impréssionante, alors à vivre avec en prime l'artillerie russe et les orgues de staline qui chantent, ca ne donne pas envie d'être à la place du soldat allemand. OTL comme FTL, ca devait être une épreuve très pénible pour ceux qui la vivait.
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MessagePosté le: Lun Mai 11, 2009 13:25    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai là aussi posté une traduction google sur le forum FFO.
J'ai ajouté les cartes de Fantasque dans la section correspondante du site.
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