Fantasque Time Line Index du Forum Fantasque Time Line
1940 - La France continue la guerre
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Indochine 1944
Aller à la page Précédente  1, 2, 3 ... 13, 14, 15 ... 83, 84, 85  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1944 - Asie-Pacifique
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Hendryk



Inscrit le: 19 Fév 2012
Messages: 3203
Localisation: Paris

MessagePosté le: Lun Avr 03, 2017 10:45    Sujet du message: Répondre en citant

Capitaine caverne a écrit:
Si ca continue à ce rythme, la carte de l'Indochine contrôlé par les japonais va finir par ressembler à un truc entre la peau de zèbre et celle de léopard.

We held the coastline
They held the highland
And they were sharp
As sharp as knives

_________________
With Iron and Fire disponible en livre!
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 9989

MessagePosté le: Lun Avr 03, 2017 12:59    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:
Anaxagore a écrit:
Quatre divisions et demie avaient été engagées en Indochine après sa conquête. Deux d'entre elles avaient pratiquement été anéanties... le reste livrait à présent un combat à mort.

Rappelle-moi, quelles avaient été les forces engagées dans la répression du soulèvement d'Hanoï?


Bonne question. J'ai écris ce passage il y a longtemps et mes souvenirs sont flous. Il y avait la garnison d'Hanoi proprement dite et je suppose des unités survivantes des deux divisions écrasées à DBP.
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 9989

MessagePosté le: Jeu Avr 06, 2017 15:33    Sujet du message: Répondre en citant

31 janvier, offensive du Têt (septième jour)

Tourane

Les premières lueurs du jour sont accueillies par un martellement d'explosions qui frappent la ligne tenue par les belgo-congolais autour de la rue général Gallieni et de la rue du musée. Sous le couvert des mortiers, et des FM qui tirent vers les fenêtres des immeubles tenus par la Force Publique, les Japonais quittent leurs positions, lançant toutes leurs forces dans une virulente contre-attaque.

Le soldat Maka avait été réveillé par les premières explosions. La maison de pierre de taille où il avait dormi avait reçu un coup direct. Le toit s'était en partie effondré, mais sans que les Congolais ne reçoivent plus qu'une peu de poussière. Le temps d'enfiler ses chaussures - il dormait tout habillé- Maka avait empoigné son fusils et s'était mis à courir, obéissant aux ordres des sous-officiers.
Dehors, c'était le chaos...
Les obus de mortiers tombaient sans cesse fracassant le sol, projetant des tuiles... Une poussière épaisse noyait les rues mêlée à la brume qui montait de la rivière de Tourane. Les coups de fusils isolés qui commençaient à retentir se muèrent en une fusillade entrecoupée de rafales d'armes collectives de plus gros calibres.
Les Congolais courraient serrant les gris-gris fabriqués par les féticheurs de leurs unités. Leurs talismans devaient être bons car aucun obus ne tomba sur la rue à ce moment. Ils avançaient en se guidant à l'oreille, droit vers le feu ennemi. Ils trouvèrent un enfer de balles qui hachait la rue, les premiers hommes boulèrent dans le sang rejoignant les cadavres sur le pavé. Les autres se dispersèrent pour résister à la ruée nipponne.
La zone de combat ressemblait à un labyrinthe de maisons effondrées complètement ou partiellement. Le sol était constitué de gravats d'où sortaient des poutres et des meubles à demi-ensevelis.
Alors qu'ils avançaient, Maka tourna la tête en entendant claquer une rafale, son voisin s'effondra en arrière la poitrine percée de trous sanglants. Dans la rue là, il vit les hommes, reconnu les casques et le FM... il se jeta dans une maison dont le mur portait un immense trou. Les balles le traquèrent et miaulèrent de déception à ne pouvoir le saisir.
Il rampa parmi les débris et jeta un coup d'œil par la fenêtre, vers la rue parallèle. Les Japonais, quatre ou cinq, progressaient en lui tournant le dos. Il épaula son fusil Garand et tira deux fois. Trois autres ennemis qu'il n'avait pas vus se tournèrent vers lui. Il se jeta en arrière tandis que les coups de feu claquaient. Il courut, sortit, et traversa l'allée que battait le FM. Prenant les servants par surprise, il réussit à se faufiler dans une autre allée.
Il se retrouva dans une église. La nef s'était effondrée et des bancs de prière émergeaient des décombres. Autour de lui, des Congolais apparurent et le dépassèrent. Le cœur battant à tout rompre, le soldat Maka s'adossa à un pan de maçonnerie intacte.
Congolais et Japonais échangeaient des tirs tout autour de lui. Comme un FM traça une giclée d'impacts juste au-dessus de sa tête, Maka se releva et sortit de l'église en ruine. Il suivait un mur et en face, de l'autre côté de la rue des camarades faisaient de même. Ils tiraient vers quelque chose... mais Maka ne voyait pas quoi. Alors qu'il dépassait un bâtiment qui s'avançait légèrement sur la chaussée, il découvrit un trio de Japonais en partie abrité dans un renfoncement. Il épaula son M1 et vida son clip de huit balles... laissant les trois ennemis au sol.
Alors que le clip chargeur de son arme s'éjectait dans un bruit métallique, des tirs sifflèrent autour de lui. Maka se recula dans une venelle, tandis que ses camarades ripostaient. Mauvais choix... le mur de droite s'était effondré et les quatre maisons proches n'étaient plus qu'une montagne de débris. Maka fut immédiatement aperçu par les Japonais qui nettoyaient les lieux. Il échappa à plusieurs tirs, mais une grenade explosa. Les débris acérés lui ouvrirent la joue et l'épaule. Une nouvelle fois, il courut, changeant plusieurs fois de direction.
Maka arriva le long des quais de la rivière Tourane. Les soldats de la Force Publique, soutenus par des BAR, tenaient fermement le secteur malgré un mortier japonais accrocheur. Les Nippons chargèrent... ils chargèrent... et encore... trois, quatre ou peu-être cinq fois. Ils émergeaient de la fumée en criant, baïonnettes au canon et se heurtaient aux FM, fusils et mitraillettes Thompson qui équipaient les Belgo-congolais.
Finalement, un officier... un Blanc naturellement... lança des ordres et ce fut au tour de la Force Publique d'avancer. Quant à Maka il ne vit pas la suite de la bataille, il s'effondra percé par une balle surgie de nulle part et fut traîné à couvert par des camarades qui appelèrent un brancardier.

En dépits de violents affrontements qui durèrent toute la journée, les gains des Japonais se résumèrent à un seul pâté de maisons repris, et un autre qui repassa brièvement sous leur contrôle avant que la Force Publique n'en chasse les Nippons.
Les pertes des deux côtés furent lourdes. Mais plus élevées encore pour les soldats du Tennô.

Saigon

Les combats continuent de manière sporadique tout au long de la journée. Certains échanges de feu durant une demi-heure ou plus, mais sans que les deux camps ne lancent d'assauts. Les mortiers et les FM sont très actifs au cours des fusillades.

Chauc-Doc (Cochinchine)

Un affrontement important oppose les Vietminhs aux Hoa-hao à la frontière du Cambodge. Pris en embuscade les Vietnamiens repoussent les fanatiques moins bien armés.

Mytho

La journée a été assez calme. Seulement, à la nuit tombée, la 56ème division tente une sortie. Conformément au plan arrêté par le général Yuzo Matsuyama et son état-major, l'artillerie commence par tirer ses derniers obus en direction des positions Vietnamiennes au nord de la ville, tandis que l'infanterie traverse le canal Nicolaï par les quatre ponts qui l'enjambent (dont celui emprunté par les trains).

Le sergent Satô lança son char type 97 par le pont qui enjambait l'étroit canal. Les quartiers de Mytho au-delà avaient été évacués au cours des précédents combats, cependant la passerelle ferroviaire restait tenue aux deux extrémités et le tank moyen débarqua sans peine de l'autre côté. Un FM lui ouvrit le feu dessus, mais son canon de 57 mm culbuta sans peine l'obstacle, éventrant la maison transformée en fortin. Autour du blindé, les soldats se répandaient surgi du pont ou débarquant de radeaux. Ils courraient vers les positions en dépit des jets de grenades et des claquements de fusils.
Cependant, les Vietminhs ne se laissaient pas faire. Des mortiers ouvraient à présent le feu et la largeur de la rue était strié de traçantes, bien visibles dans la pénombre nocturne.

En dépit de pertes assez élevées, l'assaut japonais est un brillant succès. La plupart des bâtiments tenus par le Vietminh sont enlevés du premier coup, les autres n'étant rarement disputés. En dépit de contre-attaques locales de faible ampleur, la 56ème division peut se mettre en marche vers Saigon.

Tonkin (Dien Bien Phu, Cao-Bang et Hanoi)

Après une semaine de combats aériens intenses, les escadrilles retournent à un niveau d'engagement plus habituel. La fatigue des pilotes et l'usure du matériel ne constituent pas la raison principale de cette pause. En fait, les stocks d'essence et de munition de la base Épervier sont à leur niveau le plus bas depuis la bataille de Dien Bien Phu. Heureux hasard du calendrier, l'oléoduc qui fournit la Chine en pétrole depuis la Birmanie vient juste d'être achevé. Les Curtiss C-46 aménagés en tanker volant, utilisés jusque là pour le transport de l'essence entre Myitkyina et Kunming, vont multiplier leurs rotations entre la Birmanie et le Tonkin.

Tchépone (Laos)

Bien que l'ex-base Hayabusa commence elle aussi à manquer de ressource, il n'est cependant pas question de diminuer le soutien nécessaire aux troupes au sol alors que la victoire semble à portée de main.
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.


Dernière édition par Anaxagore le Sam Avr 08, 2017 09:17; édité 1 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9246
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 00:04    Sujet du message: Répondre en citant

Je crois que c'est fusil Garand et pas Garant non ?
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
FREGATON



Inscrit le: 06 Avr 2007
Messages: 3992
Localisation: La Baule

MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 08:16    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Je crois que c'est fusil Garand et pas Garant non ?


Exact, Garand M1

de même:
Anaxagore a écrit:
Alors qu'il éjectait le chargeur vide
n'est pas adapté car, sur le M1, le clip chargeur s'éjecte tout seul automatiquement (d'ailleurs avec un bruit métallique caractéristique...) quand la dernière cartouche a été tirée.

"Alors qu'il introduisait un nouveau clip chargeur" (de 8 cartouches) ferait plus réaliste.

Sinon c'est toujours aussi bien imagé... On s'y croirait Applause
_________________
La guerre virtuelle est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux civils.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 9989

MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 09:13    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Je crois que c'est fusil Garand et pas Garant non ?


faute de frappe.

Sinon, j'ignorais que le clip s'éjectait automatiquement.
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Merlock



Inscrit le: 19 Oct 2006
Messages: 2771
Localisation: Issy-les-Moulineaux

MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 13:11    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:
Sinon, j'ignorais que le clip s'éjectait automatiquement.


C'est un des rares reproches que l'on fit au Garand: on prétendait que le cliquetis caractéristique de l'éjection pouvait être entendu et identifié par l'ennemi qui, dès lors, pouvait en profiter pour contre-attaquer à son tour face à une arme vide...
_________________
"Le journalisme moderne... justifie son existence grâce au grand principe darwinien de la survivance du plus vulgaire." (Oscar Wilde).
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
patzekiller



Inscrit le: 17 Oct 2006
Messages: 3940
Localisation: I'am back

MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 13:50    Sujet du message: Répondre en citant

...du coup les GI avaient pris l'habitude d'emmener avec eux un clip qu'ils balançaient par terre avec son bruit caractéristique, pour faire croire qu'ils étaient en train de recharger, afin que leur adversaire se dévoile
_________________
www.strategikon.info
www.frogofwar.org
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9246
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 14:05    Sujet du message: Répondre en citant

Comme reproche, on pourrait aussi quant même mentionner l'impossibilité de changer le chargeur avant qu'il soit vide ... heureusement que la logistique suit !!
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Andrew



Inscrit le: 06 Juil 2015
Messages: 826
Localisation: Hartford (Connecticut-USA)

MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 14:12    Sujet du message: Répondre en citant

Pour avoir utilisé le Garand M1 lors de mes classes et lors de mes 18 premiers mois au Vietnam (même s'il avait été officiellement retiré du service actif en 1959 il était encore utilisé et ne fut vraiment abandonné qu'à la fin de la Guerre du Vietnam bien qu'il soit encore utilisé par le ROTC,le CAP et le USMCSDP) et pour en posséder un chez moi je confirme le bruit caractéristique lors de l'éjection du clip.

Par contre contrairement à ce que beaucoup de gens pensent,on pouvait le recharger avant que les 8 cartouches soient intégralement tirées (un bouton était prévu à cet effet).

Pour faire croire que l'on rechargeaient,il y avait plusieurs méthodes,celle décrite par Patzekiller était la plus courante.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Dronne



Inscrit le: 30 Jan 2014
Messages: 620
Localisation: France

MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 15:14    Sujet du message: Répondre en citant

Clip latch
_________________
Cinq fruits et légumes par jour, ils me font marrer! Moi, à la troisième pastèque, je cale..
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
carthage



Inscrit le: 04 Jan 2009
Messages: 326
Localisation: bourgogne

MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 15:57    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai eu la chance, dans une vie (très) antérieure, de tirer 3 clips avec un Garand M1, tout ce que je puis en dire c'est que c'était un remarquable sauteur qui cognait plus sec que le Fsa 49/56 et que j'ai pris 2 des 3 clips dans la figure, pour le 3éme, j'avais tourné la tête, c'était un grand fusil, lourd et encombrant mais une trés belle arme! Amitiés.
_________________
cedant arma togae
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 9989

MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 16:23    Sujet du message: Répondre en citant

Je ferais bon usage de vos informations.
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 9989

MessagePosté le: Dim Avr 09, 2017 14:25    Sujet du message: Répondre en citant

1 février, offensive du Têt (huitième jour)

Ciel du Tonkin
Pour la première fois depuis le début de l'offensive du Têt, l'aviation nipponne fait de timides apparitions au nord et à l'ouest du Tonkin. Les avions japonais n'arrivent cependant pas à contester sérieusement la maîtrise des cieux à une aviation alliée qui la surpasse à présent à tous niveaux.

Tourane

Les combats s'apaisent progressivement au centre ville. La Brigade d'Annam-Laos du général de brigade Bourdeau nettoie le front de mer, le long de l'avenue du maréchal Foch, en particulier le champ de course transformé en camp retranchés par les Japonais et les miliciens vietnamiens. La résistance est faible, les lieux ont été copieusement bombardés les trois derniers jours et les "japonais locaux" sortent des ruines les fusils levés au-dessus de la tête, épuisés par huit jours de combat sans espoir. Au contraire, les Japonais continuent à s'accrocher. Des tireurs isolés multiplient les escarmouches contre les patrouilles qui ratissent la ville.
" À ce moment, la guerre n'était plus seulement entre nous et les Japonais, mais aussi entre ces derniers et leurs collaborateurs indigènes. Les collabos voulaient se rendre. Ils avaient eu de lourdes pertes et n'espéraient plus être secourus. Seulement, les Japonais ne les laissaient pas faire. On entendait des coups de feu dans les secteurs tenus par l'ennemi. Avant de découvrir des corps de miliciens vietnamiens exécutés une fois ces quartiers tombés. Il a été dit qu'ils s'agissaient d'exécutions sommaires opérés par le Viethminh. Je ne dis pas qu'il n'y en a pas eu, mais là c'était clairement l'œuvre des Japonais. J'ai même vu des collabos courir vers nous les armes au-dessus de la tête juste pour se faire tuer par une rafale de FM tiré depuis leurs lignes." Baptiste Tavernier, lieutenant au 10ème RIC.

Mytho

Les réguliers vietminhs entrent dans Mytho, abandonnée au cours de la nuit par les Japonais. La ville a souffert au point d'être méconnaissable. Incendies, massacres et bombardement ce sont succédés ces derniers mois. Certains quartiers dans les secteurs les plus disputés sont complètement rasés. La population qui émerge des caves est affamée. Ces survivants ne représentent pas le quart de la population d'origine. Tous ceux qui le pouvaient ont fui... mais il y a aussi beaucoup de morts.

Province de Gia Dinh (entre Mytho et Saigon)

La 56ème division progresse en deux colonnes. L'une suit la voie ferrée, l'autre a pris la route, toutes deux font marche vers Saigon. Dans le ciel tourne des avions alliés et la progression est lente. Non seulement, les aigles sauvages sont rares, mais la DCA japonaise manque de munitions. L'avancée est un calvaire, entre les bombardements et les passages de chasseurs qui font tonner leurs mitrailleuses.
La division qui vient d'échapper au piège de Mytho, ignore que les résistants ont averti les assiégeants de leur plan de sortie et... que ces derniers ont laissé les Japonais quitté la cité. Après tout, maintenant les envahisseurs sont à découverts et l'heure de la vengeance a enfin sonnée.
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 9989

MessagePosté le: Jeu Avr 13, 2017 17:18    Sujet du message: Répondre en citant

2 février, offensive du Têt (neuvième jour)

Tourane :

La journée se passe en nettoyage de poches japonaises entre la rue Francis Garnier et la rue Jules Ferry, à l'est de la mairie. Celle dernière est assaillie par la Force Publique qui a repris le parc la veille. Au soir, il ne reste plus qu'une poignée d'irréductibles retranchés dans quelques maisons.

Province de Gia Dinh (entre Mytho et Saigon)

Les Japonais se déplaçaient dans un paysage de rizières humides. Ils allaient vers le nord-est longeant la route, colonne de fantassins, armés de lance-grenades, de FM et surtout de fusils, flanquant la route où progressaient des tanks, des camions, des charrettes, des bœufs, quelques voitures et surtout une cohue de fantassins épuisés et démoralisés. "L'offensive" sur Saigon, ressemblait de plus en plus à une retraite...
Soudain, ils surgirent au milieu des nuages. Des avions ! Les Japonais avaient si vite pris l'habitude de progresser sous un ciel ennemi qu'il ne fut besoin d'aucun ordre. Les soldats se dispersèrent et se jetèrent dans la boue du bas côté tandis que les Warhawks français tombaient dans un rugissement qui convenait à merveille à la bouche de requin dessinée sur leurs fuselages. Les mitrailleuses brownings firent naître des geysers dans la glèbe... ou de sang chez les victimes.
On se battait aussi en tête de colonne, un village sans nom, même pas indiqué sur les cartes. Des cases de bois et de feuilles... aucun intérêt. La position était pourtant défendue, des FM et des mortiers accueillent les soldats du Mikado. Avec un courage inébranlable, les Nippons attaquaient, soutenus par un tank type 95 Ha-Go. Sa mitrailleuse de 6,5 mm et son canon de 37 mm faisaient merveille contre les Vietnamiens dépourvus d'arme antichars. Grâce à son aide, les fantassins de l'empereur purent s'approcher assez des bunkers de rondins tenus par l'ennemi et y envoyer des grenades.
La victoire venait d'être salués par un "banzaï" sorti de centaines de poitrines. Les fantassins avaient sorti leurs baïonnettes et se préparaient à charger les lignes ennemies lorsque les Warhawks revinrent. Bien renseignés, deux chasseurs plongèrent sur le char, larguant des bombes. La première explosion déchenilla le char léger qui s'immobilisa. Déjà des flammes montaient de l'arrière du véhicule. L'équipage sortit, tirant un blessé, mais le second explosif tomba à se moment. Le Ha-Go se désintégra, fauchant les fantassins proches de débris enflammés.

3 février, offensive du Têt (dixième jour)

Tourane

Laissant au Vietminh le soin d'éliminer les derniers indomptables, Français, Laotiens et belgo-congolais se regroupent à l'est de la ville et commencent leur réorganisation. Les combats de Tourane ont été coûteux, en hommes et en munitions; Heureusement la plus grande partie des garnisons du nord et du centre Annam ont déjà cessé toute résistance.

Hanoi

La nouvelle de la chute de Tourane fait l'effet d'une bombe à l'état-major. Cependant, le général Ando Rikichi est bien plus inquiet de la surdité progressive de son Q.G. À mesure que les bases et les garnisons tombent, les émetteurs cessent d'envoyer des nouvelles et des zones entières de la carte deviennent muettes. Les Japonais ne peuvent même plus compter sur leurs avions de reconnaissance. Pour échapper à la chasse des "colonisateurs" il leur faut voler si haut que les clichés deviennent difficiles à exploiter.

Province de Gia Dinh (entre Mytho et Saigon)

L'avant-garde de la 56ème division avançait dans un paysage humide entrecoupé de ruisseaux et de digues d'irrigation pour le riz. Dans le ciel chargé de nuages gris-blanc, tournaient des avions ennemis. Entre leurs attaques et les embuscades incessantes, la progression s'était transformée en calvaire. Alors que les chasseurs mitraillaient la route, les bombardiers lâchaient leur chargement de mort au-dessus des véhicules. On ne comptait plus les épaves enflammées que les soldats avaient poussées hors de la chaussée. Et, du haut du ciel, les colonnes de fumée guidaient les vautours de métal qui tournoyaient en se moquant de la faible DCA japonaise.
Une fois encore, les Vietminhs défendirent le passage d'un cours d'eau. La tête de colonne du assaillir les positions au FM et au lance-grenade, avant de lancer une charge à la baïonnette.

4 février, offensive du Têt (onzième jour)

Quang Nam et Faifo

Partis de Tourane dans la matinée, la Force Publique traverse Quang Nam (déjà libérée par le Vietminh) avant d'entrer dans Faifo où les combats continuent.

Banlieue sud de Cholon.

L'avant-garde de la 56ème division a dû s'arrêter le temps que le gros des troupes l'ait rejointe. Ses pertes ces derniers jours ont été si élevées que son potentiel de combat a chuté à presque rien. D'ailleurs, la division dragon n'est plus que l'ombre d'elle-même. Privé de ses canons - abandonnés et sabotés après avoir tiré leurs derniers obus- presque sans véhicule "grâce" aux "touchantes" attentions des warhawk du II/40, la fière armée ressemble à présent aux partisans qu'elle combat.
Le général Yuzo Matsuyama ordonne pourtant l'assaut. Devant eux se trouve le terrain d'aviation de Cholon Sud. Assiégé depuis onze jours, il a résisté jusque là !
L'attaque proprement dit se déroule avec une facilité déconcertante. Les Vietminhs n'ont laissé qu'un mince rideau de troupes qui se replie couvert par des FM. Les japonais ne tardent pas à faire jonction avec la garnison épuisée.
Cependant, les Vietnamiens ne tardent pas à lancer des attaques de harcèlement tandis que les chasseurs et bombardiers des "colonialistes" s'adjugent le dernier char Ha-Go de la division.
Seul point positif, les avions japonais peuvent enfin décoller pour contester (un petit peu) la maîtrise du ciel de Cochinchine aux Alliés.

5 février, offensive du Têt (douzième jour)

Faifo

Les Belges achèvent le nettoyage de Faifo et informent le général Bourdeau de rester sur Voie Coloniale 1 sans faire de détours par la ville.

Banlieue sud de Cholon.

La 56ème division se heurte à une véritable ligne de défense au sud de Cholon, des casemates, des tranchées et surtout le fort de Cay-Mai élevé là où la Route Coloniale 16 (de Saigon à Mytho) devient le boulevard Charles Thomson.

6 février, offensive du Têt (treizième jour)

RC-1 entre Tourane et Quang Ngai

Les belgo-congolais de la Force Publique repartent dans le fracas des moteurs de leurs camions américains, laissant derrière le gros de la brigade d'Annam-Laos qui progresse bien plus modestement au rythme du pas humain.

Banlieue sud de Cholon

De violents combats ont lieu toute la journée autour du village de Phù-Lâm, et le long du rach Tân Ilôa. Seulement chaque attaque japonaise couronnée de succès fait face à une succession de contre-attaques qui finissent à chaque fois par reprendre le terrain perdu. Au soir, les positions des deux camps sont à peu près les mêmes qu'au matin.

7 février, offensive du Têt (quatorzième jour)

Banlieue sud de Cholon

Les Japonais enfoncent enfin la ligne de défense de Cholon, après plusieurs jours de combat à la grenade et à la baïonnette. Toutefois, le fort de Cay-Mai doit encore être repris pour pouvoir entrer dans la banlieue chinoise de Saigon. Contrairement à l'ancien fort - datant de la colonisation de la Cochinchine- dont les ruines ont été rapidement nettoyées, l'actuelle forteresse est un ouvrage conçu pour résister à des canons. Les révoltés n'auraient pas réussi à s'en emparer si la garnison n'avait pas été complètement isolée.
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1944 - Asie-Pacifique Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page Précédente  1, 2, 3 ... 13, 14, 15 ... 83, 84, 85  Suivante
Page 14 sur 85

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com