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Dodecaneso/Dodécanèse
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dak69



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MessagePosté le: Mar Déc 23, 2008 11:22    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour

Un petit détail dans le récit de la première victoire de Tulasne. S'il s'agit d'une patrouille double de type "AA 1940", les six avions sont organisés en deux groupes de trois (la patrouille standard à trois était la norme, et elle obligeait les ailiers à passer plus de temps à surveiller le leader que le ciel...). La bonne terminologie serait '"patrouille triple légère", la patrouille légère AA étant composée de deux avions.

A ce sujet, dans l'évolution de l'AA FTL, à partir de quand peut-on penser que la formation à 3 soit abandonnée au profit de la formation à 4 (2 x 2) popularisée par Mölders (qui, en FTL, doit se dorer la pilule quelque part dans un camp de prisonniers en AFN) ?

Bien amicalement
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Alias



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MessagePosté le: Mar Déc 23, 2008 11:52    Sujet du message: Répondre en citant

patzekiller a écrit:
"ciel de gloire" : apres le "feu du ciel" de clostermann, ce titre semble denoter un singulier manque d'imagination de la part des pilotes FTL qui prennent la plume... Laughing


Ou, plus probablement, de leurs éditeurs. 8)
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Stéphane "Alias" Gallay -- https://alias.erdorin.org
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folc



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MessagePosté le: Mar Déc 23, 2008 11:58    Sujet du message: Broutilles Répondre en citant

Pour le récit de la première victoire de Tulasne : l'opposant est un pauvre Fiat CR-32, Superaereo n'ayant pas envoyé de CR-42 dans le Dodécanèse (contrairement à l'OTL bien sûr).
Mais on peut admettre que la mémoire de Tulasne lui a joué des tours (sauf erreur, Galland n'est pas très précis dans les éditions les plus anciennes de ses mémoires sur les types d'avions alliés affrontés et a revu tout cela par la suite). Il faudra juste une petite note de bas de page !

Pas de problème pour avancer au matin l'arrivée de quatre autres Morane du I/7 et des six premiers Curtiss du I/4. Disons à 8h00 (6h00 GMT). Ce qui permet d'envoyer l'après-midi six Morane à la chasse aux tankettes.
Le 9 septembre, à Rhodes, les Alliés n'ayant pas encore débarqué, il n'y a aucun risque d'erreur : tout ce qui roule est forcément italien.

Citation:
Le lendemain arrivent vingt Curtiss du I/4. Je prends contact avec le chef du groupe, Guy Fanneau de la Horie.

Le 10 septembre, il ne reste plus que 14 Curtiss H-75 à faire arriver à Karpathos (le GC I/4 en ayant 20 en tout).

Amitiés
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Folc

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Déc 23, 2008 12:08    Sujet du message: Répondre en citant

Désolé pour la coquille CR-42 / CR-32.

Pour la patrouille, pas d'erreur, dès la mi-40, avant même la fin de la bataille de France, ce qui avait commencé OTL est généralisé : les "Patrouilles doubles" sont en 3 x 2 et non plus 2 x 3. C'est noté quelque part dans le rapport d'Harcourt, je crois.

Pour l'imagination...
"Feux du ciel" est un titre historique. Hautement recommandé si on ne l'a pas lu ! (encore que je crains qu'il ne soit plus dispo... on n'a réédité que le Grand Cirque)
Pour "Ciel de Gloire", voir Archibald (mais c'est vrai que les éditeurs manquent d'imagination).
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Casus Frankie

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Archibald



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MessagePosté le: Mar Déc 23, 2008 13:32    Sujet du message: Répondre en citant

Ah oui, grosse boulette sur la noria. J'ai laissé l'OTL prendre le dessus. On oublie!

Va pour 14 Curtiss, et on enlève le passage sur le risque de tir fratricide.

Ok pour l'erreur d'identification sur le Fiat.

Je tiens a "ciel de gloire". C'est vrai que les éditeurs manquent d'imagination. Mais bon, faut plaire au plus grand nombre, coco!
La référence a Guynemer aidera le livre a se vendre...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Déc 23, 2008 14:15    Sujet du message: Répondre en citant

Ci-dessous le passage de la chrono du 9 et 10 septembre après moult retouches et Cie. (C'est Noël, on vous montre les coulisses)
Vous noterez qu'il y a aussi un passage tout neuf de Folc sur le début de la nuit du 9 au 10.
Casus Frankie


9 septembre (fin)

Karpathos - Rhodes
06h00 (04h00 GMT) – Tandis qu’on s’active à transborder les passagers et la cargaison du Flandre, les Morane 406 du GC I/7 décollent sous le commandement du capitaine Tulasne pour leur première mission offensive, direction Rhodes. Le bouillant capitaine va avoir enfin l’occasion d’inaugurer son tableau de chasse. Il donnera plus tard le récit de sa première victoire.
« Cette fois, c’est le grand jour, enfin : une vraie mission de guerre. Nous prenons l’air peu après 06h00 à six Morane, encore que cela semble bien excessif compte tenu des miettes laissées par l’Aéro et la RAF. Comme nous décollons sous le nez de la garnison italienne de Karpathos, qui tient encore les hauteurs, notre arrivée devrait être signalée à Rhodes. Je ne peux cependant croire qu’ils mettront en l’air le peu qui leur reste. Depuis notre arrivée, nous n’entendons que récits de victoires et de bombardements réussis, ne laissant guère présager d’opposition aérienne.
L’adjudant Dufour vole à mes côtés, les deux autres paires de la “patrouille double” derrière. Arrivés au dessus de Rhodes, rien en vue et j’ordonne aux deux autres paires de se déployer pour mieux couvrir le terrain. Soudain, deux silhouettes, 1 000 pieds plus bas, en montée. Ils sont là ! Un biplan, un Fiat CR-32 évidemment, et cet étrange appareil doté d'une double dérive assez bizarre, ah oui ! Un Breda 88 Lince (Lynx).
Un signe de tête à Dufour, qui a également aperçu les appareils italiens. Il brandit deux doigts, deux appareils. J’acquiesce, je désigne le Fiat, et il manœuvre en direction du Breda. A moi le chasseur d’escorte ! Je signale aux autres que nous attaquons et leur demande qu’ils ouvrent l'œil pour nous couvrir, on ne sait jamais.
Le CR-32 est dépassé – un biplan à train fixe, peu puissant, mal armé – mais il est très manœuvrable. Mieux vaut ne pas tenter le combat tournoyant ; je pique, il s'engage en virage serré, mais je le prends dans mon collimateur et je le tire avant qu’il ne se dégage. Deux rafales déchirent son empennage et arrachent son plan supérieur droit, il part en vrille. Le pilote n’a pas été touché, il sort de son cockpit mais son parachute ne s’ouvre pas, ou mal.
Où est passé Dufour ? Après un rapide tour d’horizon, je le retrouve aux prises avec son Breda. L’affaire semble mal engagée. L’Italien se défend bien, il semble que le Morane ait encaissé ; tout le revêtement d’un côté de l’avion est arraché (le Breda a trois mitrailleuses lourdes groupées dans le nez, pas si mal !) et Dufour semble handicapé. Mais avant que je puisse me porter à son aide, il se place enfin dans la queue de son adversaire, hélas au dessus et non au dessous de lui. Le mitrailleur arrière du Breda fait mouche et touche Dufour au moulin, qui commence à cracher de la fumée noire. Mais mon camarade a ouvert le feu et ses obus de 20 mm incendient le moteur droit de l’appareil italien. Les deux avions tombent lentement ; soulagé, je vois flotter trois parachutes. Dufour ira malheureusement tenir compagnie aux Italiens…
Sur le chemin du retour, je rassemble sur les autres et bats des ailes. Pas de tonneau de victoire pourtant, trop de souci pour Dufour prisonnier en bas. »
(D’après Jean Tulasne, Ciel de Gloire, Paris 1982)
Blessé, le pilote français est capturé et hospitalisé à Rhodes en même temps que l’équipage du Breda – ce qui marquera le début d’une longue amitié entre les trois hommes !
« Mais la journée ne fait que commencer. Après le retour à Karpathos, un pilote de l’Aéro – qui a posé son SBC-4 endommagé sur notre terrain – nous affirme, rigolard, qu’à son avis, nous venons à nous tous seuls d’anéantir ce qui restait d’aviation italienne dans le Dodécanèse… Allons-nous être condamnés aux monotones patrouilles de couverture ? Comment nous rendre utile à la Patrie ?
Je me souviens alors avoir appris qu’en Afrique du Nord, le Morane s’est avéré efficace en mitraillage au sol sur les véhicules ennemis grâce à son moteur-canon. Cette nouvelle me surprend quelque peu, les moteurs en ligne étant très vulnérables aux tirs venant du sol du fait de leur système de refroidissement par liquide. Une seule balle là dedans, et c’est la chute de l’avion (c’est d’ailleurs sans doute ce qui a perdu Dufour). Le marin me répond que si j’évite les zones défendues par la DCA fixe qui lui a fait des misères, je peux être tranquille… »

Karpathos
06h30 (04h30 GMT) – Soutenus par l’artillerie de montagne polonaise et par le tir des unités navales, réglé comme la veille par les hydravions Loire 130, coloniaux et chasseurs des Carpathes s’élancent à l’assaut du Kali Limni entre Stes (à l’ouest) et Volada (à l’est). Les gains de terrain sont nets, mais relativement coûteux : les Polonais perdent ainsi 10 tués et 48 blessés pour s’emparer de la dernière hauteur couvrant le Kali Limni, une colline culminant à 862 mètres. Désireux de ne pas essuyer de pertes inutiles, les Franco-Polonais décident alors, tout en maintenant leurs adversaires sous pression, de suspendre l’assaut frontal et de prendre à revers par la mer le dernier réduit italien. Pour cela, 300 hommes du 24e RIC, qui commencent à être rodés, s’embarquent sur les contre-torpilleurs Chevalier-Paul, Tartu et Kersaint.
11h00 (09h00 GMT) – Les hommes du 24e RIC débarquent à l’extrémité nord-est de l’île, dans le port de Diafani, qui n’est pas défendu. De là, les coloniaux vont d’une part entreprendre de nettoyer le nord de l’île, où se trouve une centaine de soldats italiens et d’autre part de marcher vers le sud pour prendre les défenseurs du Kali Limni en tenaille.
En fin de journée, tous les Italiens de la partie nord de Karpathos sont hors de combat ou prisonniers et les hommes du 24e RIC se sont installés sur une ligne Spoa-Mesochori, prêts à prendre en tenaille les défenseurs du Kali Limni, dont la propagande italienne a déjà entrepris de célébrer la résistance.
Rhodes
06h40 (04h40 GMT) - Couverts par dix B-339 (escadrilles AC4 et AC5), vingt-trois SBC-4 (AB1, AB2 et AB4) bombardent divers objectifs militaires, tels que des casernes et le port de Rhodes, où la canonnière Sebastiano Caboto, endommagée la veille, est achevée (elle chavire). Plusieurs bombardiers en piqué sont touchés par la DCA, mais un seul, de l’AB1, est abattu (seul le mitrailleur survit).
Les Alliés évitent d’employer les bombardiers en vol horizontal, trop imprécis, contre la ville. En revanche, les Martin 167 des GB I/39 et II/39 accomplissent plusieurs vols de reconnaissance.
14h50 (12h50 GMT) – Sur les renseignements fournis par un vol de reconnaissance, quatre Morane du GC I/7, conduits par le capitaine Tulasne, décollent pour une mission… antichars !
« En début d’après-midi, un Glenn de reconnaissance nous apprend qu’il y a du mouvement sur les routes près de Maritsa. Sur l’aérodrome, aucune chance de trouver autre chose que des épaves, mais sur les routes ? Nous décollons à quatre appareils. Après un vol sans histoire, nous commençons à patrouiller autour du terrain désert. Rien à signaler… dans le ciel du moins. J’emmène mes gars à basse altitude, cherchant des cibles au sol. Soudain je vois Dumoulin batte des ailes, il montre le sol du doigt (nous utilisons encore très peu la radio, dont le fonctionnement n’est pas ce qu’il sera quelque temps après avec les postes américains). Neuf engins avancent lentement sur une route, en file indienne, comme de grosses fourmis… des tanks. Ennemis, forcément, puisque nous n’avons pas encore débarqué à Rhodes. Les blindés accélèrent, mais ils n’ont apparemment pas d’armes anti-aériennes. En fait, ce sont des engins légers, des tankettes. A l’attaque !
Froid et déterminé, je descends au ras de la route, viseur armé, commandes bien en main. Je prends le véhicule de tête dans mon viseur. Une longue rafale de 20mm, mes obus semblent très efficaces, l’engin stoppe. D’un coup une explosion plus importante, les munitions ont dû sauter. J’entends un BANG et je vois un éclat se ficher dans mon aile, sans plus de dégâts. L’épave en feu bloque les huit autres véhicules situés derrière, les transformant en cibles fixes… Je reprends rapidement de l’altitude, tandis que mes trois équipiers piquent l’un après l’autre. Je refais ensuite un passage au dessus de la route à moyenne altitude pour juger du résultat. Je compte trois tanks en feu, bloquant les six autres, qui tentent de reculer mais dont certains, stoppés, semblent mal en point.
Retour sans histoire. Je ne le sais pas encore, mais une trop longue période sans combats m’attend de nouveau… J’aurais bien le temps de repenser à mon Fiat et à cette tankette au cours des mois suivants, avant la grande tempête du printemps 1941.
En atterrissant, nous constatons que l’avant-garde du GC I/4 est arrivée : six Curtiss H-75-A3. Le reste du Groupe, 14 appareils, est prévu pour le lendemain. »

15h20 (13h20 GMT) – Escortés par douze B-339 (AC3 et AC5), vingt-deux SBC-4 (AB1, AB2 et AB4) bombardent Porto Lago. Dissimulé par la fumée qui monte encore de l’épave du pétrolier Cerere et celle produite par des fumigènes, le Giorgio Orsini leur échappe. Selon un scénario désormais bien réglé, le sous-marin Onice fait de même en plongeant. L’hydrobase subit des dégâts ainsi que diverses constructions militaires, dont la caserne du 10e régiment d’infanterie. Un SBC-4 de l’AB4 est abattu (pas de survivants) et le jumelage Breda du Monte Patella se distingue encore en endommageant un B-339 de l’AC5, qui parvient toutefois à rejoindre l’Eagle.
Karpathos
16h00 (14h00 GMT) – Tandis que les Amiot 143 et les Caudron Goëland multiplient les rotations pour apporter fournitures et personnels, les avions de Tulasne sont rejoints par les quatre autres Morane disponibles de la 2e escadrille du GC I/7 (sans parler des six premiers H-75 du GC I/4).
Dans la flotte alliée
08h15 (06h15 GMT) – Les destroyers HMS Havock et Hasty arrivent à Limassol. Le Hasty repart aussitôt : il rejoindra les forces de l’amiral Cunningham le soir même vers 20h30 (18h30 GMT). Le Havock éclopé reprend la mer à 15h10 (13h10 GMT), escorté par l’aviso MN Rigaut de Genouilly : les deux navires parviendront à Alexandrie le lendemain à 13h25 (11h25 GMT).
11h25 (09h25 GMT) – Le croiseur lourd HMS Kent met le cap sur Chypre à 10 nœuds, escorté par les destroyers HMS Janus et Jervis. Ceux-ci vont être relayés par les DD HMAS Stuart et Vampire au large de l’extrémité occidentale de la grande île.
12h00 (10h00 GMT) – Le destroyer HMS Imperial rejoint les navires de la force de frappe.
Rome (Supermarina)
10h00 (8h00 GMT) - Pour répondre à la demande de l’amiral Biancheri, on ne peut compter que sur les sous-marins, déjà très occupés par les navettes avec la Libye. Supermarina demande à l’amiral Falangola d’envoyer dans les eaux du Dodécanèse un ou deux grands sous-marins des classes Marcello ou Marconi, en remplaçant les huit torpilles de réserve de 533 mm par autant de torpilles de 450 destinées aux MAS. Pour la suite, on avisera selon la tournure des événements.

Opération Cordite – Le début de la nuit
Karpathos
22h25 à 22h50 (20h25 à 20h50 GMT) – Plutôt que d’attendre sans rien faire que leurs appareils soient détruits l’un après l’autre, les pilotes et équipages du Cant Z-506 et des huit Cant Z-501 survivants ont obtenu de pouvoir les risquer utilement, en bombardant les navires alliés. Ce ne peut être que de nuit, même s’ils ne sont pas entraînés à un tel emploi : de jour, ils n’auraient aucune chance d’approcher l’ennemi. On espère que leur attaque facilitera au moins celle des MAS de Tilos, qui doit être lancée de façon coordonnée. Les premiers moments d’obscurité ont été employés à les regrouper à Porto Lago et à les armer de bombes. Vers 22h25, espérant surprendre l’ennemi, les hydravions arrivent par l’ouest au-dessus de la baie de Pigadia, que les transports finissent de quitter, cap sur Rhodes. Malheureusement, ils ont été repérés par le radar du croiseur HMS Coventry. Les canonniers alliés les attendent de pied ferme. En quelques minutes, trois des lents Cant Z-501, volant à basse altitude pour avoir une chance de mettre un coup au but, sont abattus. Le Cant Z-506 est lui aussi désemparé par la DCA alliée mais, avant de tomber, il parvient à placer une bombe de 160 kg sur le Saint-Didier (1 778 GRT) : l’impact endommage sérieusement le petit cargo, qui doit stopper, l’arrière en feu. Les cinq autres Cant Z-501 font preuve de moins de précision et de moins d’acharnement ; ils réussissent à s’enfuir.
Comme prévu, pendant l’attaque aérienne, les dix MAS, opérant par deux, s’efforcent de s’infiltrer pour arriver jusqu’au convoi. Trois paires tombent sur la force de frappe et se résolvent à attaquer les navires de guerre. Si la MAS-542 est détruite par les tirs des destroyers HMS Imperial et Juno, la MAS-434 parvient à placer une torpille sur le croiseur léger Liverpool. Deux autres vedettes ratent leurs cibles et seules les MAS-523 et 551 sont repoussées sans avoir pu se mettre en position de lancer. Avec deux croiseurs mis hors de combat en deux jours, les petites MAS ont fait honneur à leur réputation !
Deux paires de vedettes ont contourné la force de frappe, mais c’est pour être interceptées aussitôt par l’escorte directe. Les torpilleurs Le Mars et Tempête réussissent à accrocher la paire MAS-545 et MAS-546, coulant la première. Cependant, la MAS-546 parvient à se dégager ; attirée par la lueur de l’incendie, elle s’approche du Saint-Didier et l’achève. La paire MAS-431 et MAS-433 se heurte au torpilleur Fortuné et aux avisos Commandant-Bory et Commandant-Delage. Les deux MAS tentent cependant de lancer, d’un peu loin, sur les croiseurs auxiliaires El-Kantara et Ville-d’Oran, mais leurs deux cibles, averties, ont le temps de manoeuvrer et d’éviter les torpilles.
Au total, l’engagement a été coûteux en torpilles. Le réarmement de six des huit vedettes restées opérationnelles, entrepris dès leur retour à Tilos, réduit à deux “anguilles” la réserve du Legnano.


10 septembre (extrait)
Paris
Darnand parvient à rencontrer Laval et lui propose d’organiser des Groupes de Défense du Gouvernement Provisoire. Cette proposition plaît beaucoup au chef nominal du GPEF, qui se sent bien isolé face aux militants du PPF de Doriot et aux hommes que Déat commence à rameuter autour de lui pour créer son RNP.

Libye
Cyrène tombe aux mains des Britanniques, qui s’emparent dans la foulée de Beda. La division Catanzaro n’existe plus.
Dans la nuit, le sous-marin Antonio Sciesa entre dans le port de Benghazi, où il débarque 7 tonnes de munitions et embarque des blessés. Malheureusement pour lui, alors qu’il s’apprête à repartir, le navire est endommagé lors d’un bombardement nocturne de quadrimoteurs Farman. Son commandant décide de renvoyer les blessés à terre et de tenter de rejoindre l’Italie en surface, car les batteries dégagent des vapeurs toxiques qui interdisent la plongée.

Méditerranée Orientale
(... ... ... ... ... ...)

Karpathos
Après une journée ponctuée par deux patrouilles sans histoire, l’inactivité ronge le fougueux Tulasne.
« Je prends contact avec le chef du GC I/4, le commandant Guy Fanneau de la Horie. Je n’ai qu’une envie : tâter du Curtiss, qui, parait-il, manœuvre d’une manière déconcertante, mieux que les 109. Le commandant de la Horie m’autorise bien volontiers à lui emprunter un avion.
Après un rapide amphi-cabine, je décolle en coup de vent. Voyons comment cette machine réagit… tonneau, barrique, immelmann : c’est vrai qu’il est maniable ! Je prends des G négatifs, le moteur tousse un peu… Piqué accentué, ressource, je pousse le chasseur à ses limites. Trop peut-être : il semble que le moteur commence à souffrir, il ne tourne plus rond. J’effectue néanmoins un passage quatre mètres au dessus de la piste en herbe, une remontée et j’entre dans le circuit d’atterrissage. A 20 mètres d’altitude en finale, la tuile ! Le moteur martyrisé serre, j’en suis quitte pour un atterrissage plané sans histoire. Un camion vient me remorquer et l’appareil est ramené au hangar, où il faudra changer le moteur.
Je ne couperai pas à une tournée générale – et à une petite conférence aux camarades du GC I/4 pour leur expliquer comment j’ai fait pour démolir le moteur, histoire de leur éviter de faire la même bêtise.
Verdict : ce Curtiss est un excellent chasseur, très maniable. Il est dommage que l’armement soit aussi faible (quatre 7,7 ou trois 7,7 et une 12,5)… Heureusement, il devrait être renforcé sur les prochaines livraisons. »
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Jan 01, 2009 22:48    Sujet du message: Répondre en citant

Cadeau de Nouvel An de Folc : la suite de Cordite.

Dodécanèse
Opération Cordite – La nuit (fin de la nuit du 9 au 10)
Entre Karpathos et Rhodes

00h15 à 05h30 (22h15 à 03h30 GMT) – Comme la nuit précédente, les sous-marins italiens repartent à l’assaut de la flotte d’invasion alliée. Cette fois, ils sont plus nombreux. Aux Gemma et Tricheco sont déjà venus s’ajouter les Dagabur et Santorre Santarosa, qui ont rejoint la zone en fin de journée, en attendant l’arrivée des Zaffiro et Jalea. En revanche, le Squalo, endommagé, est en route pour l’Italie et le Narvalo est reparti vers les côtes du Levant : contre-ordre de Maricosom où quelqu’un a fini par se dire qu’il serait bon de forcer les Franco-Britanniques à laisser des unités ASM dans ce secteur.
Cependant, les Alliés ont conclu des attaques de la nuit précédente que l’objectif principal des bateaux italiens était les navires de transport, impression confirmée par les tout récents assauts des hydravions et des MAS. Malgré l’absence provisoire des HMS Janus et Jervis, Cunningham a donc accepté de renforcer la défense ASM du convoi en détachant pour son escorte quatre destroyers équipés de l’Asdic (les HMS Hotspur et Ilex et les HMAS Vendetta et Waterhen), en échange des torpilleurs MN Fortuné et Simoun. Il lui reste ainsi huit destroyers et sept torpilleurs pour protéger ses navires de guerre. Quant à l’escorte de la force d’appui-feu et des transports, elle se monte désormais à quatre destroyers, trois contre-torpilleurs et autant de torpilleurs ainsi que neuf avisos. Comme la veille, elle est articulée en deux lignes : la ligne de défense extérieure est composée de quatre paires mixtes (un destroyer et un contre-torpilleur ou torpilleur) ; la ligne intérieure est composée des avisos, deux torpilleurs constituant une réserve. En revanche, les lents dragueurs auxiliaires ne sont plus là en complément : ils sont partis en avant-garde commencer à remplir leur office à la faveur de la nuit.
Par ailleurs, contrairement à la nuit précédente, les sous-marins italiens n’ont plus affaire à des bâtiments au mouillage ou se déplaçant à faible allure dans un espace restreint. Si les comptes-rendus des hydravions et des MAS ont permis à Mariegeo de les prévenir du mouvement des navires alliés en direction de Rhodes (à l’exception du Zaffiro, dont la radio, tombée en panne, n’est pas encore réparée), ils vont devoir, suivant leur heure d’engagement, suivre ou retrouver les traces du convoi.
– Le Gemma (C.C. Cordero di Montezemolo) est le premier à s’engager. Alors qu’il s’efforce, en surface, de rattraper la queue du convoi, il est aperçu vers 00h15 (22h15 GMT) par la paire HMAS Waterhen/MN Kersaint. Contraint à plonger, le Gemma est activement traqué par les deux destroyers, bientôt renforcés par le torpilleur MN Tempête. Au bout d’une heure de chasse environ, des bruits de déchirement de la coque et de fuites d’air sont entendus dans les hydrophones alliés après une passe de grenadage. Le sous-marin disparaît avec tout son équipage.
– Le Tricheco (C.C. Avogadro di Cerrione) réussit à retrouver le convoi et tente de le remonter et de le dépasser pour en attaquer la tête du côté tribord. Il y parvient d’autant plus facilement que les bâtiments alliés zigzaguent, ce qui ralentit leur progression. Vers 01h10 (23h10 GMT), il se rapproche, passant inaperçu de la paire HMS Hotspur/MN Chevalier-Paul. Manœuvrant en semi-immersion, il parvient à gagner une bonne position et lance ses quatre torpilles de poupe sur le croiseur auxiliaire El-Mansour et le paquebot Djenné. Mais les cibles, qui continuent à zigzaguer, amorcent à cet instant une abattée et les “anguilles” manquent leurs buts sans être aperçues. Devant l’absence de réaction alliée, le C.C. Avogadro ordonne de recharger deux des tubes de poupe avec les torpilles de réserve et décide de faire une autre tentative, de plus près. Vers 01h50 (23h50 GMT), alors qu’il tente de se rapprocher, il est repéré et chargé par l’aviso Les Eparges, suivi de l’aviso-dragueur Elan. Le C.C. Avogadro, avant de se dégager, lance, à courte distance et sous un angle réduit, ses deux dernières torpilles sur le petit Les Eparges : l’un des deux engins fait but sous la passerelle et le vieux navire coule, assez lentement toutefois pour que les pertes humaines soient réduites. Le Tricheco échappe à la chasse que lui donnent successivement l’Elan et le torpilleur La Palme venu en renfort, puis les Hotspur et Chevalier-Paul. Désormais dépourvu de torpilles, le sous-marin prend la route de l’Italie.
– Le Santorre Santarosa est le troisième bateau à venir au contact, du même côté que le Tricheco, mais vers le milieu du convoi. Aux alentours de 01h30 (23h30 GMT), repéré par la paire HMAS Vendetta/MN Tartu, il doit s’éloigner et plonger. Revenu vers le convoi une heure plus tard, est à nouveau tenu à distance par l’escorte. Vers 03h20 (01h20 GMT), alors qu’il tente d’approcher le convoi par l’arrière du convoi, il est engagé au canon par l’aviso Elan, revenu sur les lieux du naufrage du Les Eparges. Le sous-marin accepte le duel, qui dure une bonne dizaine de minutes, mais demeure apparemment stérile. En fait, l’un des obus de l’aviso a éclaté assez près du Santarosa pour que des éclats blessent sérieusement trois des servants de sa pièce de 102 mm. Le commandant du sous-marin choisit donc de rompre le combat et renonce provisoirement à la chasse au convoi pour faire route vers Porto Lago et y débarquer ses blessés.
– Le Dagabur, un 600 tonnes de classe Adua, est le premier à essayer d’attaquer le convoi par son flanc bâbord. A 02h45 (00h45 GMT), il pense avoir réussi à se glisser entre les escorteurs quand il est brutalement illuminé par un obus éclairant tiré par l’aviso Commandant-Bory. Il plonge sans attendre, mais il est pourchassé par ce dernier et l’aviso Lassigny, bientôt rejoint par la paire HMS Ilex/MN Le Mars. Au bout de deux heures de chasse, les avaries s’étant accumulées, sa perte paraît certaine quand il est sauvé par l’intervention du sous-marin Jalea.
– Le Jalea arrive des côtes égyptiennes et sa route l’a placé lui aussi sur le flanc bâbord du convoi. Vers 04h25 (02h25 GMT), alors que la nuit tire à sa fin, il profite du trou créé par la chasse au Dagabur (dont il entend les échos) pour s’approcher. Il est cependant repéré du cargo Paul-Emile Javary, qui donne l’alarme. Tandis que l’aviso Commandant-Rivière accourt en lançant des obus éclairants, les Commandant-Bory et Le Mars, délaissant leur première proie, se précipitent également. Ayant lancé inutilement deux torpilles sur les transports qui s’égaillent, le Jalea doit ensuite songer à son propre salut.
Tilos (Piscopi)
04h00 (02h00 GMT) – Le Giorgio Orsini, arrivant de Léros avec sa cargaison d’essence pour les MAS, accoste dans une crique discrète du nord-est de l’île.
Symi (Simi)
05h10 (03h10 GMT) – Le vapeur Fiume entre dans le port de Symi.
Alors que le Lero, qui assurait avant le 10 juin les relations entre Rhodes et Le Pirée ou Alexandrie, a été immédiatement réquisitionné et gréé en mouilleur de mines auxiliaire, l’autre transport de passagers de l’Adriatica di Navigazione S.p.A. basé dans le Dodécanèse, le petit Fiume (684 GRT), employé à relier Rhodes et les autres îles italiennes, a poursuivi son service, continuant à naviguer sous ses couleurs du temps de paix. Celles-ci lui ont valu de ne pas être attaqué par les sous-marins français à la suite de la malheureuse affaire de l’Elbano Gasperi. L’offensive alliée l’a surpris alors qu’il s’était arrêté à l’escale de Kos, sur la ligne Rhodes-Léros. Le 9, il a été réquisitionné par l’amiral Biancheri. Sa première mission consiste à récupérer sur Symi la centaine de fantassins constituant la garnison de l’île ainsi que les marins des Jantina et Smeraldo. Il doit, dans la nuit du 10 au 11, conduire les fantassins sur Kalymnos, que le général Piazzoni veut renforcer, et déposer les marins à Léros.
Karpathos
Ignorant le départ du convoi à cause d’une panne de sa radio, le Zaffiro a fait route sur Karpathos pour y trouver la mer vide ou presque, puisqu’il a repéré la silhouette du paquebot Flandre échoué. Ayant attendu les premières lueurs de l’aube pour pouvoir mieux juger de l’état de ce dernier, son commandant décide qu’il vaut bien une ou deux torpilles : de fait, les Français avaient bon espoir de tirer le paquebot de sa fâcheuse position et de le reconduire dans un port, pour peu qu’aucune tempête ne s’en mêlât. A 05h28 (03h28 GMT), le Zaffiro décoche donc au Flandre deux torpilles, qui le touchent à la poupe et à la salle des machines, le rendant irrécupérable.

Opération Cordite – La journée
Devant Rhodes

Quand le jour se lève, Cunningham fait le point. Après deux jours et deux nuits de lutte, ses forces s’en tirent plutôt bien. Kasos est pris, Karpathos ne tiendra plus longtemps et la maîtrise de l’air est assurée. En échange, sa flotte a perdu deux transports (le paquebot Flandre et le cargo Saint-Didier) et deux petits escorteurs (l’aviso Les Eparges et le dragueur auxiliaire La Coubre), sans compter les croiseurs HMS Kent et Liverpool et le destroyer HMS Havock, endommagés. Mais, si la menace de quelques vedettes rapides et d’un certain nombre de sous-marins persiste, le reste est à pied d’œuvre devant Rhodes. Les forces terrestres n’ont pas subi de pertes notables en mer. Le poids principal de la bataille va bientôt reposer sur les épaules du général Mittelhauser.
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MessagePosté le: Dim Mai 10, 2009 13:00    Sujet du message: OdB terrestre révisé Répondre en citant

Alors que Folc se prépare à repartir à l'attaque, voici l'OdB terrestre allié pour Cordite, tel qu'il a été remanié après des nuits entières de négociation tripartite Wink

Commandant : général Eugène Mittelhauser

– 192e Division d’Infanterie (général Richard) : 6e Régiment Etranger d’Infanterie (REI, 3 759 hommes) [Le 11e Bataillon de Marche de Volontaires Etrangers (BMVE), rattaché à la 192e DI, a été laissé en Syrie par sécurité, pour éviter de trop dégarnir le secteur.], 17e Régiment de Tirailleurs Sénégalais (RTS, 3 408 hommes), 10e Demi-Brigade Nord-Africaine (DBNA, 3 393 hommes) et trois groupes d’artillerie équivalant à un régiment .
– Brigade polonaise d’infanterie de montagne des Carpathes (général Kopanski) : 2 régiments d’infanterie de montagne (à deux bataillons), 1 groupe de reconnaissance, 1 groupe d’artillerie de montagne (4 432 hommes).
– IIIe bataillon du 24e Régiment d’infanterie Coloniale (RIC) [Le reste du 24e RIC est engagé en Cyrénaïque avec la 191e DI.].
– 68e Bataillon de Chars de combat (42 R-35, précédemment engagé en Cyrénaïque)
– Eléments de la 4th New Zealand Infantry Brigade (voir note ci-dessous).

La première vague d’assaut contre Rhodes et Karpathos est constituée des bataillons I à IV du 6e REI, de la 10e DBNA, du III/24e RIC, des trois groupes d’artillerie, de la Brigade polonaise et du 68e BCC. La seconde vague comprend le 17e RTS et les unités néo-zélandaises (18e bataillon d’infanterie, 5e compagnie du génie, deux escadrons de cavalerie et 4e régiment d’artillerie de campagne).

Note – Les unités néo-zélandaises sont issues de la New Zealand Division (dite aussi 2nd New Zealand Infantry Division ou [Mixed] Division, général Freyberg) – il s’agit de son premier échelon, seul présent en Egypte en août 1940. Cet échelon est constitué des unités suivantes : 18e, 19e et 20e bataillons d’infanterie, escadrons A et B du régiment de cavalerie divisionnaire (NZDCR – chaque escadron est équipé de six chars légers Mk VI et six Bren Carriers), 4e Régiment d’artillerie de campagne (NZFAR, équipé de canons de 18-livres et d’obusiers de 4,5-pouces) ; 5e et 6e compagnies du génie (5e : génie de parc ; 6e : sapeurs-mineurs), 27e bataillon de mitrailleuses et 34e batterie antichar (7e régiment antichar). Cette dernière sera laissée à la disposition de la VIIIe Armée pour l’offensive en Libye.
La participation néo-zélandaise a dû être arrachée au maréchal Wavell par les Français, soucieux de muscler un peu leur corps expéditionnaire. Freyberg, assez peu satisfait de voir ses hommes cantonnés dans un rôle de maintien de l’ordre en Egypte, soutint la demande des Français dès l’instant qu’il comprit que ses troupes ne seraient pas dispersées, mais aussi regroupées que possible dans le cadre d’opérations menées contre un archipel.
Les troupes engagées dans Cordite ont été embarquées à Alexandrie sur les transports du deuxième échelon. Les autres (19e et 20e bataillons d’infanterie, 5e compagnie du génie et bataillon de mitrailleuses) ont été transportées à Chypre peu avant le déclenchement de Cordite sur les quatre croiseurs auxiliaires français, qui devaient embarquer dans la grande île la brigade polonaise du général Kopanski. Elles seront utilisées quelque temps plus tard, pour l’opération Accolade.

(pour Loïc et Folc)
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MessagePosté le: Jeu Juil 02, 2009 12:15    Sujet du message: Avant le commencement, par Folc Répondre en citant

Folc revient ici à la genèse des opérations Marignan et Cordite, au temps où la seconde ne s'appelait pas encore Cordite.

Il y a un clin d'oeil. Facile à trouver !!



3 juillet
Seilh (Haute-Garonne), château de Rochemontès
Réunion du conseil suprême interallié, non à Toulouse même mais, par prudence, dans l’un des deux châteaux (le seul habitable) de la petite commune de Seilh, sise à 15 km au nord-ouest de la Ville Rose. Ayant voyagé en avion et de nuit, la délégation britannique est arrivée au petit matin sur l’aérodrome de Blagnac. Sa composition est quasi identique à celle du 13 juin, si ce n’est que, l’ordre du jour comportant des aspects navals et aériens, Churchill est accompagné de surcroît de deux membres du Conseil de l’Amirauté, le First Lord Albert Victor Alexander et le First Sea Lord Sir Dudley Pound, ainsi que du commandant en chef du Bomber Command, Charles Portal. Du côté français, la délégation comprend, outre Reynaud, De Gaulle, Huntziger et Georges, le ministre de la Marine de guerre, César Campinchi, l’amiral Darlan et le commandant en chef des forces aériennes, le général Houdemon.
L’atmosphère de la réunion est grave, voire mélancolique : tous les participants sont bien conscients que c’est sans doute le dernier conseil interallié qui pourra se tenir en France métropolitaine avant longtemps. Mais elle n’est en rien désespérée. L’essentiel de l’ordre du jour porte sur les opérations déjà prévues et celles que l’on peut envisager contre le renfort tardif (et malavisé) de l’Allemagne, l’Italie mussolinienne, dont les trois premières semaines de combat ont déjà cruellement mis à nu la relative impréparation.
Le temps que la délégation anglaise ait été conduite de Blagnac au château, qu’elle ait pu se rafraîchir et se soit vue servir un substantiel breakfast, la réunion commence à 9h45, heure française.
Elle s’ouvre par des exposés sur les affaires en cours. Les Français informent tout d’abord leurs alliés de la progression satisfaisante des préparatifs de l’opération Scipion, que va favoriser la conquête de la maîtrise de l’air dans les cieux d’Afrique du Nord. Ils esquissent également les grandes lignes de l’opération Marignan, qui sera lancée contre la Sardaigne dès qu’auront pu être rassemblées des forces terrestres suffisantes, c’est-à-dire, selon toute probabilité, pas avant le début septembre. Quant aux Britanniques, ils confirment le prochain départ du convoi AP-1 et réaffirment leur volonté d’attaquer en Cyrénaïque le 15 août au plus tard.
On en vient ensuite aux autres actions envisageables. La première discussion s’engage autour des perspectives d’action aérienne. Outre le harcèlement, de jour comme de nuit, de la Regia Aeronautica, l’accord se fait sur des bombardements ciblant ce qui peut contribuer à l’effort de guerre italien : usines d’automobiles et d’aviation, aciéries, raffineries, etc. Tandis que l’Armée de l’Air combinera raids de nuit et éventuellement de jour (tant que ses bombardiers modernes auront l’avantage sur la chasse italienne), la RAF apportera sa contribution par des bombardements nocturnes.
Après ce hors-d’œuvre, Winston Churchill défend avec chaleur l’idée d’une offensive aussi rapide que possible contre le Dodécanèse. Son argument principal : cette conquête privera les Italiens d’un point d’appui d’où ils peuvent menacer, par la voie des airs, tous les ports alliés de Méditerranée orientale, de Lattaquié à Alexandrie, et qui facilite les opérations de leurs sous-marins dans la même zone. Sans doute, songe-t-il déjà que les “Douze Iles” feront un parfait appât pour entraîner la Grèce dans le camp franco-britannique, mais il n’en dit mot. Du côté français, personne n’y songe ou, du moins, ne juge opportun de bâtir prématurément des châteaux en Hellade. Bien informé des forces de l’armée française du Levant, le Premier britannique pense que l’on pourra le moment venu y trouver de quoi entreprendre l’aventure. La discussion tourne au Kriegspiel – Churchill adore déplacer régiments et divisions sur une carte ! Finalement, la voix de la raison fait reconnaître que la concrétisation de ce projet est suspendue à la manière dont vont tourner les choses en Afrique du Nord. Pour clore le débat sur une note positive, le général Spears propose de donner à cette hypothétique opération le nom de Suleyman (Soliman) : « N’est-ce pas le plus fameux conquérant de Rhodes ? » Jugé trop explicite (voire vexant pour les Grecs), ce nom se voit écarter, sur la suggestion de César Campinchi, au profit de Cervantès, « un nom qui sonne bien, qui s’écrit de la même façon en anglais et en français » et il n’y a, semble-t-il, aucun lien entre l’auteur du Quichotte et l’île de Rhodes. Comme eux seuls pourraient fournir le corps expéditionnaire (avec un solide appoint polonais), les Français acceptent d’étudier Cervantès, à toutes fins utiles, jusqu’à un niveau de détails avancé.
Cette discussion a au moins permis une évaluation sommaire des moyens navals d’appui et de transport mobilisables en Méditerranée orientale.
Darlan intervient alors pour rappeler que, plus que les îles du Dodécanèse, celle de Pantelleria et ses petites voisines, les Pélages, font peser une menace sérieuse sur l’indispensable trafic franco-britannique, militaire ou marchand, d’un bassin à l’autre de la Méditerranée. L’Amirauté française a d’ailleurs dans ses cartons un plan d’action qu’il lui paraît opportun de mettre en œuvre avant toute opération du côté de Rhodes. A son heureuse surprise, il reçoit l’appui enthousiaste de Churchill. Balayant d’un revers de main la possibilité que Pantelleria soit réellement un “Gibraltar italien” (« Pure propagande », grommelle-t-il), ne se laissant pas arrêter par la géographie accidentée de l’île (il n’hésite pas à rappeler que les Français de Murat ont enlevé d’assaut la rude Capri aux troupes anglaises en 1809), le Premier britannique pense que l’opération pourra se faire à peu de frais… et qu’elle pourrait même servir à attirer la flotte italienne loin de ses bases. Bref, il est pour la conquête immédiate de Pantelleria, en attendant celle du Dodécanèse. Pour quelque obscure raison, Churchill propose même déjà que l’opération soit baptisée Catapult…
Exprimant vraisemblablement ce que pensent aussi Huntziger et Georges, De Gaulle ne repousse pas l’idée de la prise de Pantelleria. Mais cette opération nécessitera des forces terrestres qu’il convient pour l’heure de consacrer à la seule Afrique du Nord. D’autant plus que l’attitude encore incertaine de l’Espagne fait que l’on ne peut songer à dégarnir les frontières du Maroc espagnol. Malgré Darlan et Churchill, il parvient à faire repousser à des jours meilleurs toute action d’envergure contre les îles italiennes du Canal de Sicile. Mais, pour rester positif, il enjoint à Darlan de soumettre le plan de la Marine à ses collègues des Armées de Terre et de l’Air.
Le dernier point abordé consiste en l’évocation par les Britanniques des mesures envisagées pour la défense de l’Angleterre contre de futures entreprises allemandes. Churchill, Alexander et Pound insistent notamment sur les besoins en escorteurs pour défendre contre les sous-marins et les moyens de surface tant le trafic côtier que les grandes liaisons maritimes. Ils expriment donc le souhait que la Marine Nationale laisse dans les ports britanniques l’essentiel des bâtiments de ce type qui s’y sont réfugiés. La délégation française donne un accord de principe, renvoyant le règlement des détails à une discussion technique, après le déjeuner, entre l’amiral Darlan et Sir Dudley Pound.
La réunion se termine à 13h00.
En début d’après-midi, tandis que les ministres abordent librement diverses questions politiques et économiques et que les généraux réexaminent à loisir les implications terrestres des projets débattus le matin, l’amiral Darlan, flanqué du contre-amiral Auphan qui l’avait accompagné dès le matin mais n’avait pas participé à la réunion, s’engage dans une nouvelle négociation de maquignons avec le Premier Lord de la Mer. L’accord se fait sur les points suivants. Tout d’abord, compte tenu des besoins français en Méditerranée et dans d’autres eaux, Sir Dudley Pound accepte que l’Amirauté française non seulement récupère les plus gros navires de surface présents dans les ports britanniques, mais encore puisse faire remettre en état sur place, avant leur départ, ceux qui en ont besoin. L’accord s’était déjà fait pour le cuirassé Courbet, attendu en Méditerranée orientale avec le convoi AP-1. Mais la Marine nationale pourra aussi ramener dans ses bases, plus ou moins rapidement, le contre-torpilleur Triomphant, les torpilleurs Mistral et Ouragan, l’aviso colonial Savorgnan de Brazza ainsi que les torpilleurs de 600 tonnes de la classe Pomone (La Melpomène, La Flore, La Cordelière, L’Incomprise, Branlebas, Bouclier). En contrepartie, sauf exceptions à négocier au coup par coup, elle laissera à disposition des Anglais tous les autres avisos, modernes ou anciens, les chasseurs de sous-marins, les croiseurs et patrouilleurs auxiliaires ainsi que les arraisonneurs-dragueurs, sans compter le mouilleur de mines Pollux et quelques vedettes lance-torpilles. Est également arrêté le principe de l’emploi pour les besoins britanniques d’une partie des cargos réfugiés en Angleterre : Darlan et Pound en abandonnent le règlement de détail aux responsables de leurs marines marchandes. Enfin, l’Amirauté française laissera à son homologue la disposition du sous-marin mouilleur de mines Rubis, qui a conquis les ex-ennemis héréditaires anglais et terminera la guerre avec davantage de décorations britanniques que françaises. En contrepartie, l’Amirauté britannique s’engage à remettre en état dans ses arsenaux le Surcouf et les sous-marins de 600 tonnes de la 12e DSM et surtout à tout faire pour faciliter l’achèvement du sous-marin La Créole.
La délégation britannique ne devant repartir que de nuit, la journée se termine par un dîner qui, malgré les circonstances, fait honneur à la cuisine et aux vins français…
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MessagePosté le: Jeu Juil 02, 2009 12:42    Sujet du message: Répondre en citant

Je parie sur "l'opération Catapult", une opération britannique lancé pour neutraliser par tous les moyens la marine de guerre française après l'armistice OTL. Il n'y a pas vraiment de lien avec Pantelleria FTL, mais bon...
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MessagePosté le: Jeu Juil 02, 2009 12:45    Sujet du message: Catapult Répondre en citant

Hum, le clin d'oeil repose aussi sur la date du conseil suprême interallié : le 3 juillet 1940, jour de déclenchement de Catapult (dont un haut gradé britannique dira que l'on aurait aussi bien pu l'appeler Boomerang).
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MessagePosté le: Mer Aoû 19, 2009 14:45    Sujet du message: Oubli Répondre en citant

Dans l'énumération des grands bâtiments que la Marine Nationale va pouvoir récupérer, j'ai oublié Embarassed le contre-torpilleur Léopard.
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