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Septembre 40 vitaminé
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Oct 27, 2008 17:25    Sujet du message: Septembre 40 vitaminé Répondre en citant

Première semaine. Avec de nombreux apports de Folc, notamment l'opération Cordite. Je sais je sais, il manque encore dans cette chrono l'opération Marignan, mais je n'ai pas voulu vous priver plus longtemps. En ce qui concerne l'Afrique Orientale, les événements sont détaillés par ailleurs dans un dossier Spécial AOI. Je m'interroge sur leur inclusion plus complète dans la Chrono.

1er septembre
Angleterre
Début “officiel” de la Bataille d’Angleterre. En fait, les combats sont d’abord peu intenses, le gros de la Luftwaffe devant encore se repositionner après la conquête du sud de la France. Les premières attaques frappent le trafic maritime sur la Manche et les ports de la côte sud.

Londres-Alger
L’ancien ministre des Affaires Economiques de Belgique Raoul Richard est nommé Ambassadeur Extraordinaire du Gouvernement belge auprès du Gouvernement français à Alger, avec des pouvoirs très étendus. L’Ambassadeur Pol Le Tellier, qui n’a certes pas démérité, mais dont l’âge a mal supporté les épreuves des derniers mois, reste en place à ses côtés. Richard a l’avantage d’être respecté par toutes les factions politiques belges et d’avoir de nombreuses relations en France. De plus, il a la réputation d’avoir la confiance du Roi et n’a pas été mêlé aux débordements qui ont entouré la capitulation de l’armée belge en mai (voir annexe 40-5-1).

La Spezia
Le sous-marin Sciré, commandé par le capitaine de corvette Junio-Valerio Borghese, quitte discrètement le port dans la nuit. Sur son pont, trois cylindres renfermant des SLC. Une fois en mer, il met le cap à l’ouest.

Littoria (Latina)
La 278e escadrille de Savoia-Marchetti 79 torpilleurs est officiellement constituée. Elle est surnommée escadrille des “Quattro gatti” (Quatre chats), car elle ne compte à ce moment que les quatre appareils revenus du raid sur Bizerte dans la nuit du 16 au 17 août.

Libye
Opérant de Tunisie ou de Castel-Benito d’une part, d’El Adem ou d’Egypte d’autre part, les bombardiers de l’Armée de l’Air et de la RAF commencent à pilonner Benghazi, Cyrène et Soluch. Ces vols ne rencontrent d’autre opposition qu’une faible DCA.

Dodécanèse
16h23 GMT (18h23 GMT+2) – En patrouille au sud-est de la Crète, le sous-marin Smeraldo (L.V. Carlo Todaro) a connu quelques problèmes avec ses batteries. Aussi Maricosom lui a-t-il donné l’ordre de gagner Rhodes pour y être réparé. Alors que, parvenu non loin de la pointe sud de l’île, il est sur le point d’être pris en charge par une escorte composée de la vedette ASM Postiglioni, de deux MAS et d’un Cant Z.501 et navigue donc en surface, il est atteint à la poupe par une torpille et coule, ne laissant que neuf survivants, dont son commandant. Le coupable est le sous-marin MN Caïman (C.C. Golse), qui a lancé une gerbe de trois torpilles et parvient à échapper sans dommage à la contre-attaque des escorteurs. Le Caïman sera reconnu après la guerre comme le premier sous-marin français à avoir coulé un sous-marin ennemi .
A ce moment, le Caïman représente à lui seul la 9e DSM depuis la perte du Souffleur. C’est pourquoi l’Amirauté lui rattache le Dauphin, enlevé à la 10e DSM, à laquelle il reste les Espadon et Phoque (tous deux pour l’heure en réparation).

Afrique Orientale
Les troupes italiennes d’Ethiopie attaquent en direction de Khartoum et Port Soudan. La localité frontière de Gallabat tombe rapidement, puis les Italiens avancent vers Kassala.


2 septembre
Londres – La mission Tizard/Curie
Les Dr Henry Tizard et Frédéric Joliot-Curie partent pour les Etats-Unis, accompagnés d’une importante délégation, procéder à des échanges de technologie dans plusieurs domaines, tels que le radar (RDF) , les moteurs à réaction et la recherche nucléaire. La mission Tizard/Curie doit aussi explorer la possibilité de créer des unités de recherche tripartites. Elle revêtira une grande importance en raison de ses retombées scientifiques et de son effet psychologique sur la coopération scientifique alliée.

Paris
Le Gouvernement Provisoire de l’Etat Français (GPEF) s’installe officiellement dans les locaux parisiens des ministères.

Mer Tyrrhénienne – Opération Bicoque
En prélude à l’opération Marignan, une (très) petite force navale, composée du Chasseur 3, du garde-pêche Socoa et de deux unités de la 13e Section de dragage, le remorqueur Faron et le chalutier Kerpape, a quitté Bastia le 2 septembre un peu avant minuit (heure française, GMT+1). Franchissant les 25 milles nautiques (46 km environ) qui séparent son port de départ de l’île de Capraia, elle y débarque sans opposition à partir de 02h57 une soixantaine d’hommes, fournis par l’un des bataillons de la 373e DBIA . La conquête de cette toute petite île (19 km2) de l’archipel toscan est vivement souhaitée par la Marine Nationale, car la Regia Marina y a installé, sur le Monte Arpagna, un poste d’observation lui permettant entre autres de ne rien ignorer, par météo favorable, des mouvements du port de Bastia et de la navigation sur la côte est du Cap Corse. L’opération a été baptisée “Bicoque” en souvenir de la victoire de La Bicoque (La Bicocca), en 1522, sept ans après Marignan, mais aussi en tenant compte de la petite taille de l’objectif.
Au prix d’un tué, l’observatoire en question est emporté après un bref combat : sa petite garnison de seize marins est mise hors de combat (2 tués, cinq blessés) ou capturée. Les deux dragueurs auxiliaires repartent aussitôt rejoindre à Bonifacio les autres unités de la 13e Section ; on compte sur eux pour nettoyer, le moment venu, les mines défendant les côtes sardes et notamment celles de l’archipel de la Maddalena.

La Spezia
Nouveau départ discret dans la nuit : cette fois, c’est le sous-marin Ametista qui prend le large, cap au sud, lui aussi avec trois drôles de cylindres sur le pont. A son bord, le capitaine de frégate Mario Giorgini, commandant la Ia MAS, dirige l’opération en personne.

Chypre
10h00 – Le général Eugène Mittelhauser, qui doit assumer le commandement des forces terrestres engagées dans l’opération Cordite (la conquête de Karpathos et de Rhodes), arrive à Nicosie à bord d’un Dewoitine D-338, en compagnie de son chef d’état-major, le général René de Larminat. Mittelhauser rencontre tout d’abord le général Jean-Henri Jauneaud, commandant les forces aériennes basées à terre qui doivent participer à Cordite. Il se rend ensuite à Limassol, pour y rencontrer les officiers supérieurs de la Brigade polonaise d’infanterie de montagne des Carpathes, stationnée dans l’île depuis la deuxième semaine de juillet. Celle-ci doit faire mouvement sous peu vers le port de Famagouste et y embarquer pour une “destination inconnue”, que la plupart des hommes et des officiers supposent être l’Afrique Orientale.
16h00 – Les GB I/23 et II/23, dotés chacun de 13 bombardiers moyens LéO-451, se posent à Chypre. Leur arrivée est un renfort notable pour les groupes de bombardement léger et de reconnaissance stationnés à Chypre depuis juillet ou août (GB II/39 et GAO I/583) . On annonce ostensiblement que ces appareils sont destinés à la Roumanie, afin d’honorer une commande passée avant-guerre. Il est cependant fort douteux que l’espionnage italien tombe dans le panneau !
19h30 (17h30 GMT) – Les contre-torpilleurs MN Chevalier-Paul et Tartu, arrivés six heures plus tôt d’Alexandrie, appareillent de Limassol en emmenant chacun une demi-compagnie (100 hommes environ) du III e bataillon du 24e Régiment d’Infanterie Coloniale (RIC) . Une fois sortis de la baie d’Akrotiri, les deux navires accélèrent progressivement jusqu’à 24 nœuds et mettent le cap à l’ouest puis, ayant dépassé de quelques milles nautiques le méridien du cap Akamas, viennent au nord-est.


3 septembre
Paris
Werner Best, chef de l’administration de guerre auprès du commandant militaire en France, signe avec des représentants du GPEF des accords qui doivent permettre la mise en place d’une “administration de surveillance”.
Cette administration doit faciliter la tâche des trois organes allemands d’occupation. Le commandement militaire en France (assuré par Otto von Stülpnagel jusqu’en février 1942, puis par son cousin Karl-Heinrich von Stülpnagel) détient le véritable pouvoir territorial. Mais s’y ajoutent l’ambassade d’Allemagne à Paris et le Kommando spécial de la Sipo-SD (police de sûreté et de sécurité). L’objectif de ces trois organes qui se chevauchent est d’assurer à la fois un contrôle militaire du territoire, une surveillance administrative des autorités françaises et l’exploitation des ressources économiques – au profit, bien sûr, de l’Allemagne.
L’administration “de surveillance”, sous couvert de préserver les prérogatives de l’administration française, vise en réalité à limiter la charge de travail des Occupants. Aussi Werner Best laissera-t-il tout d’abord aux autorités françaises la responsabilité de la lutte contre la Résistance. Cette politique durera jusqu’au 14 mai 1941.

Mer Egée
Bénéficiant d’un renseignement précis transmis par des espions anglais opérant en Turquie, le sous-marin HMS Pandora (Lt Cdr J.W. Linton), qui a relevé le Proteus comme factionnaire à la sortie des Dardanelles, intercepte le Tarquinia, camouflé en bateau roumain, au retour de son second voyage commercial à Istanbul. Le petit cargo refuse d’obtempérer au coup de semonce du submersible et cherche son salut dans la fuite vers les eaux territoriales turques et l’île de Ténédos, tout proches. En pure perte : les canonniers du Pandora ne lui laissent aucune chance. Touché deux fois à la flottaison et l’arrière en feu, le petit bâtiment est abandonné par son équipage. Ayant suspendu son tir le temps de l’évacuation, le Pandora le reprend et achève rapidement sa proie. En revanche, un patrouilleur turc l’empêche de s’approcher des canots de sauvetage en affirmant qu’il est entré dans les eaux territoriales. Peu désireux de créer un incident diplomatique avec la Turquie, le commandant Linton obéit à son injonction et se retire.

Castellorizo
Dès le début des hostilités, les Italiens ont installé sur cette île, située 125 km à l’est de Rhodes et la plus petite du Dodécanèse (9,2 km2), un poste de guet et une station radio confiés à une quinzaine de soldats de la division Regina placés sous les ordres du capitaine Augusto Rossi. Ces hommes ont pour tâche de surveiller les mouvements navals et aériens ennemis pouvant viser Rhodes et les autres îles italiennes. De fait, l’observatoire s’est révélé fort utile le 17 août en repérant précocement le raid franco-britannique contre le convoi C-14. Les Alliés, qui n’ignorent pas son existence, ont décidé, en prologue à l’opération Cordite, de « crever cet œil indiscret ». Les Français, qui ont occupé l’île durant la Première Guerre et un peu au-delà (de 1915 à 1921), se sont portés volontaires et ont monté une petite opération logiquement baptisée “Retrouvailles”. Sa première phase a consisté en quelques reconnaissances aériennes complétées par une patrouille de deux jours autour de l’île du sous-marin MN Protée. Cette dernière a surtout eu le mérite de démontrer, au soulagement rétrospectif des marins du Protée, l’absence de mines dans la large baie où se trouve le chef-lieu et seul port de Castellorizo, Meghisti.
03h30 (01h30 GMT) – Les Chevalier-Paul et Tartu, qui ont quitté Limassol huit heures auparavant, débarquent dans l’île les hommes du 24e RIC : le Chevalier-Paul dépose ses passagers partie dans la baie de Diacouris, partie à droite du port de Meghisti (vu de la mer), le Tartu met à terre tous les siens à gauche du port. Ces derniers s’emparent du Palais du Délégué, des points-clés de la bourgade et du cimetière, le tout presque sans coup férir. Presque car les carabiniers italiens sauvent l’honneur en esquissant une résistance : dans l’échauffourée, un carabinier est tué et trois sont blessés, ainsi que deux soldats français. Une partie des hommes part ensuite s’assurer la possession du point culminant de l’île, le Mont Vigla (273 m). Les Coloniaux débarqués du Chevalier-Paul doivent quant à eux s’assurer du Mont Mounta (230 m) et conquérir le poste de guet, installé dans le fort de Paleocastro, ainsi que la station radio. Ils s’acquittent sans grande peine de cette dernière tâche, faisant douze prisonniers et mettant hors combat le reste du petit détachement de la Regina au prix de trois blessés. Mais le marconista (le radio) de permanence a eu le temps de prévenir Rhodes et de détruire les codes.
12h10 (10h10 GMT) – Les deux contre-torpilleurs reprennent la mer pour Limassol, emmenant avec eux, outre les prisonniers italiens et les blessés des deux camps, la moitié de la compagnie du 24e RIC : on aura besoin de ces soldats de métier pour Cordite et l’accueil de la population grecque fait augurer une occupation paisible , il est donc apparu inutile de laisser une forte garnison. L’autre moitié devra être relevée à temps sinon pour le débarquement sur Karpathos, du moins pour participer à l’opération contre Rhodes. Huit heures plus tard environ, les deux navires et leurs passagers arrivent à bon port.


4 septembre
Paris
A l’issue de la réunion hebdomadaire du GPEF, Pierre Laval annonce la création du Nouvel État Français Social et Corporatiste : « Ce Nouvel Etat sera régi par une Charte Fondamentale, qui sera prochainement adoptée par une Assemblée des Forces Vives de la Nation. Cette assemblée sera composée de représentants issus du plus profond de notre pays, de sa terre elle-même, car la terre, elle, ne ment pas ! »
Cette allocution est écoutée avec la plus grande attention par deux hommes qui viennent de se retrouver : Jean Filliol, un des anciens responsables du CSAR, amnistié le 28 août et aussitôt rentré à Paris, et son ancien complice Eugène Deloncle. Ce dernier envisage de faire renaître le CSAR sous le nom de MSR (Mouvement Social Révolutionnaire).
Autre auditeur attentif, Joseph Darnand s’interroge sur l’opportunité de tenter de gagner l’Algérie pour se rengager dans l’Armée. Mais il est réticent à l’idée de rejoindre « les hommes qui ont méprisé le Maréchal », comme Laval a baptisé le gouvernement Reynaud.

Méditerranée Occidentale
Opération Marignan (à suivre).

Au large de la Cyrénaïque
Sur la route d’Alexandrie, l’Ametista a été aperçu par des escorteurs anglais qui l’ont obligé à plonger. Pendant six heures, le sous-marin italien, posé immobile sur le fond, subit un grenadage intensif et précis qui l’endommage de plus en plus au fil des heures. Plusieurs manœuvres d’évasion échouent. Finalement, le capitaine de frégate Mario Giorgini ordonne d’émerger pour sauver l’équipage. L’Ametista est accueilli en surface par les tirs des destroyers HMS Diamond et HMAS Stuart, ainsi que par les bombes lâchées par un Sunderland, mais son commandant réussit à évacuer tout l’équipage avant de saborder le bâtiment.
« Le bilan de l’opération GA2 était catastrophique : outre la perte d’un sous-marin, avec un bon équipage bien entraîné aux opérations spéciales, la Ia MAS déplorait la capture de son commandant ainsi que celle de quatre équipes de plongeurs parmi les plus compétents et entraînés. Parmi eux, le capitaine Elios Toschi, un des deux inventeurs des SLC, au courage légendaire, qui fit trois tentatives d’évasion de son camp de prisonniers aux Indes, et qui raconta l’incroyable baroud qui suivit sa troisième tentative, réussie, dans son livre “In fuga oltre l’Himalaya”. Peut-être bien pire encore, le Sunderland avait eu le temps de photographier l’Ametista avec ses cylindres sur le pont, ce qui alerta les services spéciaux anglais. » (Francisco Marlieri. Memento Audere Semper – Luigi Durand de la Penne, histoire d’une Médaille d’Or, Rome 1965)

Au large de Gibraltar
Le Sciré a fait un voyage sans encombre et ne se trouve plus qu’à 50 km du rocher de Gibraltar quand il reçoit un message de Supermarina, annonçant que la flotte anglaise a quitté le port et que la mission BG1 est donc annulée. Le Sciré prend le chemin du retour.
« Pour cette seconde mission, on avait encore retenu ma candidature, toujours avec mon fidèle scaphandrier Emilio Bianchi, mais cette fois dans une des trois équipes titulaires ! Malheureusement, une nouvelle fois, nous n’avions pas pu arriver assez près du but pour enfourcher nos maiale et démontrer notre savoir-faire… Notre confiance restait cependant inébranlable : la chance finirait bien par tourner, et alors… » (Francisco Marlieri, op. cit.)

Rhodes
La nouvelle de la prise de Castellorizo incite le lieutenant-colonel Ettore Muti à ne pas prolonger le séjour dans l’île de ses cinq SM-82, arrivés d’Afrique Orientale trois jours plus tôt. Les lourds appareils décollent de Gadurrà à la mi-journée et gagnent sans encombre l’aérodrome de Rome-Guidonia.

Chypre
12h00 (10h00 GMT) – Les contre-torpilleurs Chevalier-Paul et Tartu quittent Limassol pour se porter au-devant du convoi de l’opération Cordite, dont ils vont renforcer l’escorte.

Afrique Orientale
La ville de Moyale, au Kenya, est enlevée par des forces italiennes venues d’Ethiopie. Les King’s African Rifles qui l’ont défendue se replient en bon ordre vers Nairobi, attendant une invasion qui ne viendra pas.


5 septembre
Paris
Premier désaccord majeur au sein du Comité provisoire de constitution du Parti du Renouveau Français. Déat quitte la séance du Conseil National du PRF. Il est en désaccord sur l’organisation des nouvelles corporations (et surtout sur le nom des responsables…). Face aux hommes du PPF de Doriot, il se sent en infériorité.

Libye
Les bombardiers alliés poursuivent le pilonnage des positions italiennes de la poche de Benghazi.

Chypre
Tôt le matin, accostent à Famagouste les quatre unités de la 1ère Division de croiseurs auxiliaires engagées dans l’opération Cordite afin d’embarquer la Brigade d’infanterie des Carpathes. Le choix de Famagouste s’est imposé sans peine : c’est le seul “grand” port de l’île avec sa profondeur de 8 mètres, sa capacité de manutention de 1 000 tonnes par jour et surtout son quai de 600 mètres de long, auquel les quatre navires ont pu venir s’amarrer (mais leurs escorteurs, les torpilleurs Fortuné et Simoun, doivent se contenter de mouiller au milieu du plan d’eau).
A peu près au même moment, arrive devant Limassol le reste du convoi, soit douze navires (sans compter le navire-hôpital Sphinx), dont les quatre croiseurs auxiliaires se sont séparés quelques heures auparavant. L’escorte, en grande majorité française, est placée sous le commandement de l’amiral Godfroy (voir annexe 40-9-4). Les trois croiseurs légers de la 4e Division de croiseurs et les trois unités de la 5e Division de contre-torpilleurs doivent prendre à leur bord le III e bataillon du 24e RIC (moins la demi-compagnie laissée à Castellorizo). Les faibles capacités de manutention du port de Limassol (600 tonnes par jour seulement, sans pouvoir accueillir à quai plus que des caboteurs) font que les opérations d’embarquement des hommes et de leur matériel reposent sur des navettes de petits bâtiments (chalutiers, caïques, chalands, etc.) : elles vont s’étaler sur toute la journée.
Les faibles moyens portuaires de Chypre (les capacités de Larnaca, Paphos ou Kyrénia sont encore moins développées que celles de Famagouste et Limassol) expliquent que l’île n’ait pas été choisie comme base arrière de Cordite. Les troupes de second échelon et leur matériel patientent donc à Alexandrie.
En début d’après-midi, arrivent à Chypre le GC I/4 avec 20 Curtiss Hawk-75 A3 et le GB I/39 (au complet cette fois) avec 11 bombardiers légers Martin-167 .

Méditerranée orientale
Dans l’après-midi, le sous-marin Narvalo, qui vient de relever le Tricheco, est aperçu en surface au large de Beyrouth et attaqué par un hydravion Loire-130. Le bateau italien s’en sort indemne.


6 septembre
Paris
L’hebdomadaire Je Suis Partout a obtenu des Allemands l’autorisation de ressortir. Dans son premier numéro, qui ne cache pas ses sympathies pour Jacques Doriot, un article virulent de Xavier Vallat exige la « dé-judéification » de la France.

Libye
Les troupes alliées ont achevé de se redéployer et sont prêtes à repasser à l’attaque.

Chypre
10h00 (08h00 GMT) – Le convoi “Cordite” et son escorte quittent Limassol et la baie d’Akrotiri. Ils sont rejoints au large par les six bâtiments venant de Famagouste.
Juste avant le départ du convoi, le général Mittelhauser a discrètement embarqué à bord du cuirassé Courbet. Au même moment, son Dewoitine D-338 décollait ostensiblement de Nicosie pour Alexandrie avec à son bord le général de Larminat.
Les passagers polonais ou français embarqués à Chypre ne tardent pas à découvrir qu’ils ont pour compagnon de voyage la majeure partie de la 3e Division Marocaine (21e Régiment de Zouaves, 6e Régiment Etranger d’Infanterie, 63e Régiment d’Artillerie d’Afrique) et le 68e BCC, retiré du front de Cyrénaïque avant la fin des opérations . Les paris vont bon train sur la destination finale, Port-Soudan ou Djibouti… jusqu’à ce que quelques soldats observateurs s’aperçoivent qu’on ne cingle décidément pas vers le sud-est.
11h30 (09h30 GMT) – Venu de Bizerte via Alexandrie, le pétrolier MN Le Tarn, escorté par l’aviso colonial Rigault de Genouilly, accoste à Famagouste. Le meilleur port chypriote va servir de base arrière pour le ravitaillement en mazout des plus petites unités navales engagées dans Cordite, de façon à leur éviter de rentrer à Beyrouth ou Alexandrie.
12h10 (10h10 GMT) – Le convoi, qui zigzague à 10 nœuds, est rejoint au large de Paphos par la “force de frappe” commandée par l’amiral Cunningham. Cette dernière est bâtie autour des cuirassés HMS Valiant et Warspite ainsi que du groupe des trois porte-avions HMS Illustrious, HMS Eagle et MN Béarn (cf. annexe 40-9-4). Les deux formations mettent conjointement le cap à l’ouest avant d’infléchir leur route légèrement vers le sud-ouest.
12h30 (10h30 GMT) – Le général Mittelhauser fait transmettre par lampe Scott à tous les bâtiments du convoi le message suivant : « Notre force est sur le point d’attaquer les possessions italiennes du Dodécanèse. Notre prochain arrêt est l’île de Karpathos, que les Italiens appellent encore Scarpanto. ». Le même message est transmis aux navires de guerre britanniques et français. Peu après, les membres de l’état-major du général Mittelhauser transmettent leurs instructions aux officiers polonais et français sur les divers bateaux du convoi.
En milieu d’après-midi, un Swordfish du Sqn 819 dépose le général de Larminat sur le porte-avions Illustrious. L’officier est bientôt transféré sur le cuirassé Courbet.
La force combinée passe le reste de la journée à zigzaguer vers l’ouest, couverte par les patrouilles anti-sous-marines des Swordfish de l’Illustrious et de l’Eagle.


7 septembre
Paris
A l’Hôpital de la Salpêtrière, un nouvel accident vasculaire cérébral emporte Philippe Pétain, qui n’avait jamais retrouvé des fonctions cérébrales normales depuis la nuit fatidique du 12 au 13 juin. Laval décide de faire exposer dès le lendemain la dépouille du Maréchal aux Invalides, où le cercueil restera deux mois. Des dizaines de milliers de Parisiens viendront lui rendre hommage.
Radio-Alger se contente d’un communiqué très sec, rappelant le grand âge du défunt et soulignant qu’il avait connu son heure de gloire dans la lutte contre l’Allemagne.

Libye
Les troupes françaises concentrées à Msus et au nord d’Agedabia commencent à faire mouvement vers Solluch, défendue par la 2e Division CC.NN. XXVIII Ottobre et les restes de trois ou quatre divisions de la 5e Armée italienne.

Entre Chypre et Crète
La force “Cordite” combinée passe continue de zigzaguer, d’abord vers l’ouest puis légèrement vers le nord-ouest.
13h50 (11h50 GMT) – Le sous-marin Berillo, qui navigue à l’immersion périscopique, est repéré 35 nautiques à l’est de la force navale alliée par un Swordfish du Sqn 813 de l’Eagle. Gravement endommagé par les charges de profondeur du biplan, le Berillo réussit à émerger mais se remet aussitôt à s’enfoncer : son équipage doit l’abandonner (il sera recueilli par les destroyers HMS Havock et Hasty dépêchés sur les lieux).

Afrique Orientale (Soudan)
La ville de Kassala tombe aux mains des Italiens. Cependant, grâce à un appui aérien efficace, les Alliés ont eu le temps de consolider leurs positions à l’ouest de la ville. Ils réussiront à stabiliser le front, malgré plusieurs tentatives des troupes du Duc d’Aoste de percer vers Khartoum.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Nov 04, 2008 09:10    Sujet du message: 8 septembre 40 Répondre en citant

Folc envahit le Dodécanèse !
Avis à Archibald : si tu es là, sors tes crayons de couleurs, Tulasne est arrivé !


8 septembre
Paris
Joseph Darnand, après s’être recueilli devant le corps de Pétain, abandonne toute idée de rejoindre « les meurtriers du Maréchal » et se décide à prendre contact avec Pierre Laval. Il a de nombreux amis qui lui faciliteront cette démarche.

Libye
Les troupes britanniques concentrées à Mechili et à Derna commencent à converger vers Cyrène, défendue par la 1ère Division Coloniale libyenne et par les survivants de la Catanzaro et de la III Gennaio.

Dodécanèse – Opération Cordite
La conquête de la maîtrise de l’air
En ouverture de Cordite, les Franco-Britanniques ont planifié une série de frappes aériennes : pas moins de cinq raids doivent être lancés simultanément contre les aérodromes de Karpathos, Rhodes-Maritsa et Rhodes-Gadurrà d’une part, les ports de Rhodes et Porto Lago d’autre part. Ces attaques seront renouvelées autant que nécessaire. Une fois la menace de la Regia Aeronautica éliminée ou du moins fortement réduite, les navires de la force de frappe bombarderont à leur tour Porto Lago. Entretemps, des troupes seront débarquées sur Karpathos et sur Kasos.
Reviennent à la Fleet Air Arm et à l’Aéronavale les raids contre l’aérodrome de Karpathos et les bases navales de Rhodes et Porto Lago. Comme lors de l’attaque de Tarente, le contre-amiral Lyster conserve cependant sous la main de quoi protéger les navires alliés d’une réaction italienne : soit les 8 B-339 de l’escadrille AC4 du Béarn et les 3 Sea-Gladiator du Sqn 813 de l’Eagle, tandis que les 9 Swordfish du Sqn 824 de l’Eagle pourvoient aux patrouilles anti-sous-marines.
05h45 (03h45 GMT) – L’aérodrome de Karpathos est attaqué par une force aérienne lancée par les porte-avions HMS Illustrious (9 Swordfish du 815 Sqn et 8 Fulmar I du Sqn 806) et Eagle (3 Swordfish du 813 Sqn). Elle prend par surprise les six Fiat CR-32 détachés là par la 163e escadrille autonome CT. Tandis que trois d’entre eux sont détruits au sol par les bombes des Swordfish, les trois autres parviennent à décoller. Les Fulmar d’escorte en viennent rapidement à bout, au prix de l’un d’entre eux.
05h50 (03h50 GMT) – Le port de Rhodes est attaqué par les 9 Swordfish du Sqn 819 de l’Illustrious, équipés de bombes, et les 8 SBC-4 de l’escadrille AB3 de l’Eagle, escortés par 6 Fulmar I du Sqn 806 de l’Illustrious et les 6 B-339 de l’AC5 de l’Eagle. Arrivant du sud-ouest, le raid déconcerte les servants de DCA italiens, marins ou soldats, alertés depuis quelques instants à la nouvelle de l’attaque de Karpathos, mais qui s’attendaient à voir des avions arriver du sud-est (la direction de Chypre). Néanmoins, un Swordfish et un SBC-4 sont abattus et deux Swordfish endommagés. Les avions de l’Illustrious endommagent la canonnière Sebastiano Caboto et le seul sous-marin présent, le Jantina, tandis que les SBC-4 achèvent le cargo Antonio Locatelli et coulent la vedette ASM Postiglioni. En revanche, il n’y a pas de trace des MAS encore récemment photographiées par les vols de reconnaissance : l’avant-veille 6 septembre, les Italiens ont pris la décision – heureuse pour eux – d’envoyer dans la baie d’Alimnia, avec le mouilleur de mines Legnano comme navire de soutien, tous les bateaux des 16e et 22e escadrilles précédemment basés dans le port de Rhodes, ainsi que la dernière unité de la 16e, demeurée jusque-là à Léros.
05h55 (03h55 GMT) – C’est au tour de Porto Lago, attaqué par les 16 SBC-4 des escadrilles AB1 et AB2, escortés par les 10 B-339 de l’AC3. La grande base italienne n’est pas prise par surprise, car les escadrilles françaises ont été aperçues en chemin par un Cant Z-501 matinal de la 147e escadrille RM : avant d’être promptement dépêché par les B-339 d’escorte, il a eu le temps de donner l’alerte, vite confirmée par la nouvelle des attaques contre Karpanthos, le port de Rhodes et les autres aérodromes (les trois attaques venues des porte-avions auraient dû avoir lieu exactement en même temps, mais l’exécution du plan a péché du fait des différences de procédures et de performances des navires et des avions). Les deux sous-marins présents à Porto Lago, les Squalo et Onice, parviennent, avec des équipages réduits, à quitter leur mouillage pour plonger au milieu de la baie.
Au large, l’EV2 Yvon Lagadec, frustré d’être relégué avec les autres pilotes de l’AC4 à la couverture de la flotte, doit se contenter de suivre les combats à la radio ! « Nos camarades de l’AC4 ont le plaisir d’avoir affaire à des hydravions de chasse Ro-44 [six appareils de la 161e escadrille autonome CM], courageux mais guère performants. Ils en abattent deux et endommagent les autres [dont un sera mis fuori uso, hors d’usage], mais l’un des Italiens est en fait un Ro-43, c’est à dire un biplace, et son mitrailleur arrière fait un carton sur le B-339 qui a eu le tort de venir se placer juste dans sa ligne de tir ! Moteur fumant, notre homme doit amerrir dans la baie de Porto Lago ; il en sera quitte pour un bain, quelques jours de captivité et une tournée générale lorsqu’il réintègrera le Béarn. »
Débarrassés de leurs opposants, les B-339 de l’AC3 vont mitrailler l’hydrobase, où ils détruisent un des Cant Z-501 et en endommagent quatre. Pendant ce temps, les SBC-4 ne laissent aucune chance à la seule cible notable qu’ils trouvent (la canonnière Marzio Sonzini étant à Patmos et le Giorgio Orsini à Astypalée) : le pétrolier Cerere est incendié et coulé. Ils attaquent aussi les MAS des 7e et 11e escadrilles, coulant la MAS-430 et endommageant gravement la MAS-521 et légèrement la MAS-522. Enfin, ils infligent aussi des dégâts aux installations de la base, notamment aux casernes. Mais tout cela ne va pas sans pertes. La DCA italienne abat deux SBC-4 et en endommage un troisième, qui rejoindra de justesse le Béarn. L’un des succès revient au jumelage Breda de 37mm installé sur le Monte Patella, qui n’a pas fini de faire parler de lui.
05h45 à 06h10 (03h45 à 04h10 GMT) – Les deux aérodromes de Rhodes, Maritsa et Gadurrà, sont la cible des bombardiers français basés à Chypre. Maritsa est attaqué par 11 LéO-451 du GB I/23 et 4 Martin 167 du GB I/39, escortés par les 7 Potez 63.11 disponibles du GAO I/583 et 6 autres Martin 167 du GB I/39 employés comme chasseurs. Gadurrà est visé par 12 LéO-451 du GB II/23 et 2 Martin 167 du GB II/39, escortés par les 8 autres Martin disponibles du GB.
A Maritsa, quatre Fiat CR-32 de la 162e escadrille autonome CT tentent de s’interposer : trois sont abattus et le quatrième, endommagé, doit aller se poser sur la piste de Cattavia, le tout pour la perte d’un seul Potez. Les bombardiers peuvent opérer en toute tranquillité ou presque (un Martin 167 rentrera endommagé par la DCA) et avec une assez grande efficacité. Après leur passage, il ne reste plus au 34e Groupe BT que cinq SM-79 en état de vol ou réparables sur onze, tandis que les 162e et 163e escadrilles CT ne peuvent plus aligner que six Fiat CR-32 en état de vol ou réparables sur 14, dont celui réfugié à Cattavia.
A Gadurrà, quatre Breda 88 sont en l’air et deux autres parviennent à décoller malgré la chute des premières bombes. Mais ils sont handicapés par leurs médiocres performances et leur faible maniabilité. Les Martin d’escorte les empêchent sans peine d’approcher des bombardiers et en abattent quatre, au prix d’un des leurs abattu par la DCA alors que, poursuivant un Breda 88, il était descendu à basse altitude. Comme à Maritsa, le bombardement est un succès : il ne reste plus au 39e Stormo BT que 12 SM-81 en état de vol ou réparables, tandis la 164e escadrille autonome, ayant perdu un Breda 88 au sol, n’en compte plus que 9, dont 2 endommagés.
Au total, après cette première frappe, en échange de huit appareils abattus, les forces aériennes alliées, outre les dommages infligés aux forces de MariEgeo, ont détruit ou mis hors d’usage 41 avions italiens (14 Fiat CR-32, 11 SM-81, 6 SM-79, 5 Breda-88, 3 Ro-44, 2 Cant Z-501). Au vu des résultats, les Alliés préparent de nouveaux raids, mais les Italiens ne vont pas les attendre pour tenter de riposter.
07h20 (05h20 GMT) – Le temps de boucher les trous creusés dans les pistes et de préparer tous les appareils pouvant voler, l’Aviation de l’Egée peut lancer un raid rassemblant trois SM-79, sept SM-81 et deux Cant Z-506, escortés par trois Fiat CR-32 et cinq Breda-88. Grâce aux renseignements transmis par le Z-501 abattu et par la garnison de Karpathos, ce raid parvient à trouver les navires franco-britanniques et plus précisément la force de frappe qui croise au nord-est du convoi de troupes et de son escorte. Quand les avions italiens surviennent, les appareils alliés qui ont participé aux premiers raids ne sont pas encore tous ravitaillés. Aussi n’ont-ils à affronter que les chasseurs gardés en réserve par l’amiral Lyster, plus trois Fulmar I de l’Illustrious (dont celui qui n’avait pu accompagner le raid sur Rhodes). Le combat aérien est bref mais intense. Lagadec : « Je ne pense pas qu’il y aura par la suite d’affrontement aéronaval plus bizarre. De notre côté, des Sea-Gladiator, des Fulmar et nos B-339. Côté italien, des Fiat CR-32 et des Breda 88. Même à l’époque, rien de tout ça ne représente la crème de la chasse mondiale, mais nous y allons de bon cœur. Résultat, un Gladiator et un B-339 abattus, contre un CR-32 et trois Ba-88 (nos B-339 sont à la fête, ça n’arrivera guère, par la suite, à leurs frères américains et hollandais). Mon leader et moi d’une part, les Fulmar d’autre part, nous tombons sur les bombardiers – encore un drôle de lot. Les Anglais descendent une chauve-souris (un SM-81 Pipistrello) et endommagent un de ses équipiers, qui se débarrasse de ses bombes et s’enfuit ; les hérons (les Z-506 Airone) nous échappent en filant à basse altitude pendant que, bravement, nous attaquons les éperviers (les SM-79 Sparviero). La passion du combat me saisit à nouveau – au lieu de suivre mon leader et de flinguer le même avion que lui, je tente de m’en faire un tout seul ; résultat, je ne peux que l’égratigner et son mitrailleur fait un joli trou dans ma verrière, juste au-dessus de ma tête. »
Pendant ce temps, l’un des Cant Z-506 est haché menu par la DCA de plusieurs navires et l’un des SM-81 est abattu par le tir précis du CLAA Calcutta. Les six autres bombardiers ne font guère preuve de précision, seul un SM-81 place ses bombes suffisamment près du destroyer HMS Havock pour causer une voie d’eau dans sa chaufferie. Le navire est renvoyé vers Limassol sous l’escorte du Hasty. Celui-ci rejoindra ensuite la flotte pendant que le Havock, accompagné de l’aviso MN Rigault de Genouilly, poursuivra jusqu’à Alexandrie, où l’attendent six semaines d’indisponibilité. Pour le remplacer, l’amiral Cunningham fait venir d’Alexandrie le DD HMS Imperial.
« La flotte n’a pas vraiment souffert, mais sitôt apponté, j’ai droit à une eng… énergique, sur le thème : “Continuez, Lagadec, vous arriverez à vous faire tuer et ça fera de la place pour un pilote plus sensé !” Je ne fais pas le fier, il a raison. »
Le raid italien incite bien entendu les Alliés à frapper une nouvelle fois.
08h55 (06h55 GMT) – De nouvelles formations décollent des porte-avions et des terrains de Chypre.
Les terrains de Maritsa et Gadurrà sont la cible des mêmes unités que lors du premier raid, chacun étant attaqué par 9 LéO-451 et 3 Martin 167, les deux formations étant escortées par 6 Martin 167. Les Potez 63.11 du GAO I/583 escortent cette fois 4 LéO-451 sur Cattavia. Pour la perte d’un Potez abattu par la DCA légère pendant qu’il mitraillait Cattavia et d’un Martin 167 du GB I/39 victime des modernes canons de 90mm de la DCA de Maritsa, tout ce qui était encore en état de vol ou susceptible de revoler à Rhodes en fait d’avions terrestres est détruit ou mis définitivement fuori uso, à quelques exceptions près (1 Fiat CR-32 et 1 SM-79 à Maritsa, 1 Breda-88 et 2 SM-81 à Gadurrà). En revanche, les Italiens sauvent les derniers hydravions de Leros (9 Cant Z-501) et le dernier Cant Z-506, qu’ils ont dispersés dans les îles voisines.
Le raid mené contre Porto Lago par les 9 Swordfish du Sqn 815 de l’Illustrious ainsi que 8 des Swordfish du Sqn 824 de l’Eagle, escortés par 12 Fulmar I du Sqn 806, tombe un peu dans le vide. Tandis que le dernier Ro-44 opérationnel est abattu par les chasseurs d’escorte, les bombardiers britanniques doivent se contenter d’achever les éclopés du petit matin, soit les 4 Cant Z-501, le Ro-43 et l’un des Ro-44 endommagés. Les derniers appareils attaquent les bâtiments et installations de l’hydrobase ou de la base navale, mais cela ne va pas sans pertes : tandis qu’un Swordfish de l’Eagle est abattu au-dessus de l’hydrobase, le jumelage Breda du Monte Patella se distingue une nouvelle fois en endommageant un Swordfish de l’Illustrious et en abattant un Fulmar venu tenter de le réduire au silence.
Après cette seconde vague, il ne reste plus aux Italiens, outre les deux Cant Z-506C de sauvetage, que seize appareils de combat : cinq avions terrestres (1 Fiat CR-32, 1 Breda-88, 1 SM-79 et 2 SM-81) et onze hydravions (9 Cant Z-501, 1 Cant Z-506 et 1 Ro-44), contre 92 au lever du jour. Les Alliés n’ont perdu pour leur part que quatorze avions (neuf français : 3 SBC-4, 2 B-339, 2 Martin 167, 2 Potez 63.11 ; cinq anglais : 2 Swordfish, 2 Fulmar I, 1 Sea-Gladiator).
La prise de Kasos
06h25 (04h25 GMT) – Le contre-torpilleur MN Kersaint, précédé de l’aviso-dragueur Annamite, approche l’île de Kasos (un peu plus de 69 km2). La zone étant trouvée “claire”, il peut s’avancer assez près du rivage pour débarquer une demi-compagnie du III e bataillon du 24e RIC un peu à l’est de Fry, le chef-lieu de l’île. Au même moment, le contre-torpilleur MN Tartu, venu dans le sillage du Commandant-Rivière, débarque une autre demi-compagnie directement face à l’aérodrome. La puissance de feu des quatre navires français dissuade rapidement les 200 hommes du 9e régiment d’infanterie et la trentaine d’hommes de la Regia Aeronautica de tenter la moindre résistance sur la côte. Laissant derrière eux une quinzaine d’hommes hors de combat, ils se retirent hâtivement mais en bon ordre vers les villages d’Arvanitokhori et Polio et la zone montagneuse de l’île. Avant de les poursuivre, les Français, auxquels le débarquement n’a coûté qu’un tué et six blessés, sécurisent la partie basse (et habitée) de Kasos.
Dans l’après-midi, une offensive en règle appuyée par les canons des contre-torpilleurs, les observations du Loire 130 du croiseur Gloire et deux raids des B-339 et SBC-4 du Béarn et de l’Eagle, vient à bout des défenseurs, dépourvus de DCA et d’artillerie.
18h25 (16h25 GMT) – La petite garnison italienne capitule après avoir perdu en tout 18 tués et 55 blessés. Les pertes françaises se montent au total à 9 tués et 21 blessés.
L’attaque de Karpathos
Débarquer sur Karpathos, la seconde des îles du Dodécanèse par la taille (un peu moins de 325 km2) est une autre affaire. La garnison italienne n’étant pas négligeable, il est prévu de consacrer à sa prise un régiment de la brigade polonaise, appuyé par le gros du III e bataillon du 24e RIC et deux batteries d’artillerie de montagne. Les Polonais, transportés par les Ville d’Oran et El-Djezaïr, doivent débarquer dans la baie de Pigadia avec l’appui des croiseurs lourds Duquesne et Tourville. Les Coloniaux, transportés par les trois croiseurs légers de la 4e Division et le contre-torpilleur Chevalier-Paul, doivent s’emparer de l’aérodrome, au bord de la baie d’Elaari, et remonter donner la main aux Polonais de façon à contrôler rapidement le sud de l’île. Les Italiens ayant miné les deux baies, il faut, avant que les navires puissent approcher à distance utile de leurs objectifs, que toutes les unités restantes de la force de dragage (cf. annexe 40-9-4) s’emploient à en dégager les accès. Et il y a de la casse : le petit dragueur auxiliaire La Coubre est victime, devant Pigadia, de l’un des engins qu’il tentait d’éliminer, devenant la première perte navale alliée de Cordite.
10h10 (08h10 GMT) – Les deux groupes de transport peuvent commencer à mettre leurs embarcations à l’eau pour transporter les troupes à terre. Comme à Kasos, les troupes italiennes, représentant au total un bataillon et demi, mais ne disposant ni d’artillerie lourde (elles n’ont que quatre pièces de 75 mm) ni de fortifications dignes de ce nom, ne peuvent envisager de résister sur le rivage. Dès que tombent les premiers obus des navires français, dont le tir est guidé par les Loire 130 d’une part des Montcalm et Georges-Leygues, d’autre part des Duquesne et Tourville, elles se replient vers la partie la plus escarpée de l’île, le massif du Kali Limni (culminant à 1 215 m), abandonnant la partie sud aux Français et aux Polonais, non sans essuyer quelques pertes en hommes et matériel (notamment l’un des canons de 75).
12h35 (10h35 GMT) – Les hommes du 24e RIC et de la Brigade Kopanski font leur jonction près du village de Menetes : leur marche n’a été gênée que par quelques mines et l’action d’éléments retardateurs italiens.
15h00 (13h00 GMT) – Les Alliés arrivent au contact de la première ligne de défense italienne. L’intervention de l’artillerie navale et les bombardements et mitraillages aériens de l’Aéronavale permettent de poursuivre la progression jusqu’au pied du Kali Limni. Mais quand la nuit tombe, la garnison de Karpathos résiste toujours.
Cependant, les Alliés tiennent leur objectif principal, l’aérodrome, qui n’a pas été endommagé et où se posent en fin d’après-midi six Morane 406 de la 2e escadrille du GC I/7, emmenés par le capitaine Tulasne.
Le bombardement de Porto Lago et ses suites
14h30 (12h30 GMT) – La menace aérienne italienne écartée, les cuirassés et croiseurs de Cunningham arrivent en vue de Léros. Les cuirassés HMS Valiant et Warspite ainsi que les trois croiseurs lourds se livrent pendant une heure à un violent bombardement de la base de Porto Lago, réglé par leurs hydravions d’observation, sûrs de n’avoir rien à craindre dans les airs. Les obus accroissent fortement les dégâts infligés par les attaques aériennes. Un coup heureux du Valiant touche le dépôt des torpilles, qui saute à grand fracas : il n’y a donc plus de réserves à Porto Lago ni pour les sous-marins, ni pour les MAS.
Les navires s’étant tenus hors de portée des batteries côtières, la seule émotion a été une attaque de deux MAS de la 11e escadrille, les MAS-520 et MAS-523. Mais les deux vedettes n’ont pu s’approcher assez près pour lancer efficacement et la première a été coulée par les destroyers d’escorte. Quant aux sous-marins Squalo et Onice, le premier a quitté Porto Lago vers 13h00 (11h00 GMT) en direction de Karpathos ; il est passé à quelques nautiques de l’escadre ennemie sans la voir. Le second, pas encore prêt à prendre la mer, n’a dû une nouvelle fois son salut qu’à une plongée au milieu de la baie.
19h00 (17h00 GMT) – L’escadre de Cunningham se retire à 21 nœuds vers le sud-sud-est pour la nuit. La satisfaction, sinon l’euphorie, règne chez les marins alliés, mais ils n’en sont pas quittes avec les Italiens, furieusement désireux de faire quelque chose !
19h50 (17h50 GMT) – Entre chien et loup, quatre des MAS de Rhodes, sorties de leur nouveau repaire d’Alimnia (les trois unités de la 16e escadrille et la MAS-551 de la 22e), passent à l’attaque. Tandis que les MAS-542 et MAS-551 attirent l’attention des marins alliés, les MAS-536 et MAS-537 peuvent s’approcher suffisamment pour lancer en direction des croiseurs lourds, qui suivent les deux cuirassés. L’une des torpilles de la MAS-537 touche le croiseur HMS Kent à la proue et lui inflige d’importants dégâts. Les assaillants réussissent à s’enfuir dans l’obscurité qui tombe, à peine endommagés par quelques éclats. D’abord pris en remorque par le Janus, le croiseur blessé pourra le lendemain faire route par ses propres moyens vers Alexandrie, mais Cunningham devra détacher deux de ses précieux destroyers, les Janus et Jervis, pour l’escorter jusqu’à ce qu’ils soient relevés par deux unités envoyées d’Alexandrie, les HMAS Stuart et Vampire. Malgré la supériorité alliée, la conquête du Dodécanèse ne sera pas forcément une partie de plaisir.[/b]
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MessagePosté le: Mar Nov 04, 2008 21:13    Sujet du message: Répondre en citant

Bien bien, très réaliste et crédible !
Quid de l'annexe 40-9-4 dont il est question ?
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MessagePosté le: Mar Nov 04, 2008 23:00    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Bien bien, très réaliste et crédible !
Quid de l'annexe 40-9-4 dont il est question ?


C'est l'OdB des opérations Cordite et Marignan, encore pas tout à fait complet.
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MessagePosté le: Mer Nov 05, 2008 14:02    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai ajouté dans la section ad-hoc deux superbes images bricolées par Fregaton :
- le B-339 de l'ami Lagadec
- un SBC-4
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MessagePosté le: Jeu Nov 06, 2008 11:53    Sujet du message: Images Répondre en citant

Les images sont effectivement superbes : le Buffalo en devient presque attachant !!
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MessagePosté le: Jeu Nov 06, 2008 12:16    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis en train de mettre en ligne Cordite, il y a une note de bas de page qui me pose problème au sujet de la 1ère Division de croiseurs auxiliaires (voir chrono 5 sept.) :
El-Djezaïr (X17), El-Kantara (X16), El-Mansour (X6), Ville d’Oran (X5). Après la perte du Mexique (X22), coulé par une mine magnétique dans la Gironde le 19 juin 1940, la Division compte encore cinq unités, mais le Colombie (X10) a été retenu en Méditerranée occidentale pour l’opération Marignan.

1) il n'est pas du tout évident que les Allemands fassent un carnage dans l'estuaire de la Gironde avec leurs mines magnétiques comme en OTL, car le raidissement du front en FTL va les inciter à utiliser leurs bombardiers contre les troupes au sol et non pas contre les navires qui évacuent (au 19 juin, le front de la Loire est déjà bien percé). Par ailleurs, la chasse française va essayer d'empêcher ce mouillage de mines et la MN va, en l'absence de panique comme en OTL, essayer de s'en débarrasser.
D'ailleurs, on a considéré que le cargo Carvin, qui porte les proto de chars et du matériel pour le JB n'est pas coulé en FTL, alors qu'il l'est en OTL.

2) il me semble que les croiseurs auxiliaires sont répartis en divisions (DCX = div. de croiseurs auxiliaires) de la façon suivante, à vérifier car il est possible que certaines n'aient pas été formées :

1st DCX

- El Djezair
- El Mansour
- El Kantara

2nd DCX

- Ville d'Oran
- Ville d'Alger

3rd DCX

- Koutoubia
- Djenné (probablement)

4th DCX

- Esterel
- Quercy
- Barfleur

5th DCX

- Charles Plumier
- Victor Schoelcher

6th DCX

- Mexique
- ?
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MessagePosté le: Jeu Nov 06, 2008 13:19    Sujet du message: Croiseurs auxiliaires Répondre en citant

Pas de problème pour maintenir à flot le Mexique (X22).
Dans ce cas, la note devient :

El-Djezaïr (X17), El-Kantara (X16), El-Mansour (X6), Ville d’Oran (X5). Les deux autres unités de la Division, Colombie (X10) et Mexique (X22), ont été retenues en Méditerranée occidentale pour l’opération Marignan.

Cela en attendant que l'on tire au clair l'endivisionnement des croiseurs auxiliaires. On pourra toujours rectifier !!
A priori, une division à 6 unités, cela fait beaucoup, mais je l'ai trouvé en divers endroits (mais je n'ai pas ma doc sous la main)
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MessagePosté le: Jeu Nov 06, 2008 13:45    Sujet du message: Répondre en citant

Je trouve le Victor Schoelcher à la 4e ou à la 5e DCX. Les Ville d'Alger et d'Oran sont donnés à la 1e DCX au moment de l'évacuation de l'or belge et polonais. Il est possible que les DCX aient été réorganisées avant ou après la campagne de Norvège.

Au fait, certains AMC ont été réarmés avec des canons Krupp de 150 prélévés sur les croiseurs légers ex-allemands récupérés au titre des réparations de la 1e GM (voir annexe 40-7-2).

Pour le moment, standby sur l'embouche de la Gironde, la question n'est pas tranchée.
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MessagePosté le: Jeu Nov 06, 2008 14:51    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, pour faire simple, je supprime la note de bas de page et je place les noms des 4 croiseurs auxiliaires dans le texte.
Par ailleurs, j'ai ajouté une précision (en rouge) concernant l'Orphée qui est mentionné en note de bas de page au 1er septembre : L’Orphée avait été crédité d’une victoire sur l’U-51, obtenue le 19 avril 1940. Elle ne sera pas confirmée après la guerre. Le submersible allemand a en effet été coulé par le sous-marin britannique Cachalot, le 20 août au large de Nantes.
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MessagePosté le: Mer Nov 12, 2008 01:00    Sujet du message: OdB Cordite Répondre en citant

Pendant que Folc est en congrès sur la côte italienne (c'est à dire très loin de sa Corse) (ne riez pas, en novembre, pour aller d'Ajaccio au sud de Naples, on aurait plus vite fait de passer par New York)...
voici l'OdB qu'il nous a mitonné pour Cordite.


Annexe 40-9-4
Opération Cordite (conquête de Rhodes et des îles proches) :
les forces en présence au 4 septembre 1940

I) Forces franco-britanniques

A) Forces navales
Flotte de Méditerranée
Commandant en chef : amiral Sir Andrew Cunningham
Premier adjoint : vice-amiral René-Emile Godfroy (MN), qui commande directement la force de soutien et le convoi détaillés ci-dessous.

Tous les navires disponibles ne sont pas engagés pour Cordite, notamment le BB HMS Malaya ou les CL HMS Ajax et Orion et MN Duguay-Trouin. Le cuirassé MN Lorraine a rejoint la Méditerranée Occidentale pour participer à l’opération Marignan.

Force de frappe
BB HMS Valiant, Warspite
CA HMS Kent, York, MN Suffren
CL HMS Gloucester, Liverpool, HMAS Sydney
DD HMS Griffin, Hasty, Havock, Hotspur, Ilex, Janus, Jervis, Juno
TB MN Tornade, Tramontane, Typhon

Force aéronavale (contre-amiral Lyster)
CV HMS Illustrious (815 Sqn, 9 Swordfish ; 819 Sqn, 9 Swordfish ; 806 Sqn, 15 Fulmar-I)
CV HMS Eagle (813 Sqn, 3 Sea-Gladiator ; 816 Sqn, 12 Swordfish ; AC2, 6 B-339 ; AB3, 8 SBC-4)
CV MN Béarn (AC1, 10 B-339 ; AC3, 8 B-339 ; AB1, 10 SBC-4 ; AB2, 6 SBC-4)
CL AA HMS Calcutta
DD HMS Dainty, Decoy, Defender, HMAS Vendetta, Voyager, Waterhen
TB MN Basque, Forbin

Force de soutien
Force d’appui-feu et d’escorte à distance
BB HMS Ramillies, MN Courbet
CA MN Duquesne, Tourville
CL MN Montcalm, Gloire, Georges-Leygues
CLAA HMS Coventry
DD MN Chevalier-Paul, Tartu, Kersaint
TB MN Le Mars, La Palme, Tempête, Fortuné, Simoun

Force de dragage (contre-amiral Félix de Carpentier)
Cette force fait route avec le convoi pour assurer son escorte ASM
PMS (avisos-dragueurs) MN Annamite, Commandant-Bory, Commandant-Delage, Commandant-Rivière, Elan
PS (avisos) Ailette, Dubourdieu, Les Eparges, Lassigny
PR (canonnières fluviales) Aphis, Ladybird
AMS (dragueurs auxiliaires) La Coubre, Héron, Pen Men (chalutiers), Mont Caume, Tamaris (remorqueurs)

Convoi (sous l’autorité du contre-amiral Félix de Carpentier)
Monitor Terror (faisant route avec le convoi en raison de sa faible vitesse : 12 nœuds)
AMC (ou CX, croiseurs auxiliaires) El-Djezaïr (X17), El-Kantara (X16), El-Mansour (X6), Ville d’Oran (X5)
Paquebots Djenné, Flandre, Gouverneur-général Grévy, Gouverneur-général Jonnart, Gouverneur-général Tirman
Cargos Anadyr, Calédonien, Capo Olmo, Enseigne Maurice Préchac, Paul-Emile Javary, Saint-Didier, Tagliamento
Navire hôpital Sphinx (X47)

Sous-marins
Pour mémoire : en effet, afin d’éviter toute méprise, les sous-marins alliés ont suspendu leurs patrouilles à partir du 2 septembre, sauf le HMS Pandora, qui surveille le débouché des Dardanelles.
Opérant de Beyrouth (MN) : 3e DSM : Achéron, Protée (Fresnel indisponible) ; 9e DSM : Caïman, Dauphin ; 10e DSM : Espadon, Phoque (tous deux en réparations).
Opérant d’Alexandrie : HMS Pandora.


B) Forces aériennes basées à terre
Unités de l’Armée de l’Air basées à Chypre
Commandant : général Jean-Henri Jauneaud
Total : 90 (78) avions (les chiffres entre parenthèses sont ceux des appareils opérationnels).

– Chasse : 32 (28) avions
GC I/4, 20 (18) Curtiss H75-A3
GC I/7, 2e escadrille, 12 (10) MS-406
– Bombardement : 26 (23) avions
GB I/23, 13 (11) LéO-451
GB II/23, 13 (12) LéO-451
– Bombardement léger, reconnaissance et observation : 32 (27) avions
GB I/39, 11 (10) Martin 167
GB II/39, 12 (10) Martin 1671
GAO I/583, 9 (7) Potez 63.11


C) Forces terrestres
Commandant : général Eugène Mittelhauser

3e Division Marocaine (général Mordacq) : 21e Régiment de Zouaves (RZ, 2 838 hommes), 3e Régiment Etranger d’Infanterie (REI, 2 915 hommes), 6e Régiment de Tirailleurs sénégalais (RTS, 3 408 hommes), 63e Régiment d’Artillerie d’Afrique (RAA).
Brigade polonaise d’infanterie de montagne des Carpathes (général Kopanski) : 2 régiments d’infanterie de montagne (à deux bataillons), 1 groupe de reconnaissance, 1 groupe d’artillerie de montagne (4 432 hommes).
IIIe Bataillon du 24e Régiment d’Infanterie Coloniale (RIC)
68e Bataillon de Chars de combat (42 R-35, précédemment engagé en Cyrénaïque)
2e Régiment Etranger de Cavalerie (REC)
2e Régiment d’Artillerie Coloniale (RAC)


II) Forces italiennes
Egeomil (rassemblant les forces italiennes terrestres, aériennes et navales en mer Egée)
Commandant en chef : Cesare Maria De Vecchi de Val Cismon

A) Forces navales
Commandement naval de Mer Egée (MariEgeo)
Commandant : Contre-amiral Biancheri

Navires de surface
Après la perte du mouilleur de mines auxiliaire Lero et le retour en Italie de la 4e Escadrille de contre-torpilleurs et de la 8e Escadrille de torpilleurs avec l’escorte du convoi C-14, il ne reste plus dans les eaux de l’Egée que les navires suivants :

PT (vedettes lance-torpilles) – 2e Flotille MAS (14 unités) : quatre escadrilles, dont les trois premières sont majoritairement (9 bateaux sur 11) basées à Léros.
7e escadrille MAS : MAS-430, MAS-431, MAS-433, MAS-434
11e escadrille MAS : MAS-520, MAS-521, MAS-522, MAS-523
16e escadrille MAS : MAS-536, MAS-537, MAS-542
22e escadrille MAS : MAS-545, MAS-546, MAS-551

CM (mouilleur de mines) Legnano
PG (canonnières) Sebastiano Caboto et Marzio Sonzini
PA (patrouilleur ASM) Postiglioni
AO (pétrolier) Cerere
AG (auxiliaire) Giorgio Orsini

Sous-marins
Ve Groupe (7 bateaux) :
51e Escadrille (à Léros) : Delfino, Narvalo, Squalo, Tricheco (classe Squalo).
52e Escadrille (à Rhodes) : Zaffiro (classe “Sirena”), Jalea et Jantina (classe Argonauta).
Renforts :
13e Escadrille venant du Ier Groupe (La Spezia) : Berillo, Gemma, Onice (classe Perla) arrivés en juillet à Léros.

B) Forces aériennes
Aeronautica Egeo
Total : 92 avions et hydravions (sans compter 2 Cant Z-506C de secours maritime basés à Rhodes) répartis entre les deux aérodromes principaux de Rhodes (Maritsa et Gadurrà), l’aérodrome de Karpathos (Scarpanto) et l’hydrobase de Léros (Lero).

– Chasse : 40 avions
161e Escadrille autonome CM, 6 Ro-44 (Léros)
162e Escadrille autonome CT, 9 Fiat CR-32 (Rhodes-Maritsa)
163e Escadrille autonome CT, 11 Fiat CR-32 (5 à Rhodes-Maritsa, 6 à Karpathos)
164e Escadrille autonome CR, 14 Breda 88 (Rhodes-Gadurrà)
– Bombardement : 34 avions
39e Régiment de bombardement terrestre (Rhodes-Gadurrà) :
56e Groupe BT (222e et 223e Escadrilles BT), 12 SM-81 (Rhodes-Gadurrà)
92e Groupe BT (200e et 201e Escadrilles BT), 11 SM-81 (Rhodes-Gadurrà)
34e Groupe BT (67e et 68e Escadrilles BT), 11 SM-79 (Rhodes-Maritsa)
– Reconnaissance (et lutte anti-sous-marine) : 18 avions
161e Escadrille autonome CM, 1 Ro-43 (Léros)
84e Groupe autonome RM (147e et 185e Escadrilles RM) : 15 Cant Z-501 (Léros)
Section RS (Reconnaissance stratégique), 2 Cant Z-506 (Rhodes)

C) Forces terrestres
– 50e Division d’infanterie Regina (général de brigade Alessandro Piazzoni) : 9e et 10e Régiments d’infanterie, 50e Régiment d’artillerie divisionnaire, 201e Légion de Chemises Noires, en tout 13 000 hommes (11 500 du Regio Esercito, 1 500 Chemises Noires).
– 312e Bataillon mixte cuirassé : 4 chars M-11/39, 23 tankettes L-3, 9 auto-mitrailleuses Ansaldo-Lancia 1Z (à Rhodes)
– 3e Compagnie de chars de la Guardia alla Frontiera : 12 chars Fiat 3000 (4 à Rhodes, 8 à Léros)
– Autres troupes non endivisionnées : groupe de carabiniers royaux Egeo, 18 compagnies de mitrailleurs de position, artillerie côtière (distincte des batteries de la Regia Marina), artillerie anti-aérienne, services. Au total, 11 500 hommes, chiffre atteignant 14 000 hommes avec les éléments de la Regia Marina.

Les troupes italiennes sont réparties comme suit (en dehors des véhicules blindés) :
Rodi/Rhodes :
9e Régiment d’infanterie, moins un bataillon (à Scarpanto et Caso)
50e Régiment d’artillerie (moins des détachements dans les îles)
201e Légion de Chemises Noires
soit 7 500 hommes.
Défense côtière (y compris les batteries de la Regia Marina) : 5 500 hommes.
Autres (dont le personnel de la Regia Aeronautica) : 1 000 hommes.
Total : 14 000 hommes.

Scarpanto (Carpathos/Karpathos) :
Un bataillon du 9e Régiment d’infanterie (moins un détachement sur Caso), et divers (dont Aviation) : 1 300 hommes

Caso (Casos/Kasos) :
Détachement du 9e Régiment d’infanterie : 200 hommes

Coo (Cos/Kos) :
Deux bataillons du 10e Régiment d’infanterie
Détachement du 50e Régiment d’artillerie
Autres
Total : 4 000 hommes

Calimno (Calimnos/Kalymnos) :
Détachement du 10e Régiment d’infanterie : 400 hommes

Patmo (Patmos) :
Détachement du 10e Régiment d’infanterie : 500 hommes

Simi (Symi) :
Détachement du 10e Régiment d’infanterie : 100 hommes

Stampalia (Stampalie/Astypalea) :
Détachement du 10e Régiment d’infanterie : 500 hommes

Lero (Léros) :
Détachement du 10e Régiment d’infanterie : 500 hommes
Marine et autres : 5 500 hommes
Total : 6 000 hommes

Castelrosso (Castellorizo/Kastellorizo) et autres îles (Calchi, Piscopi, Nissiro, Levita, Lisso, Gaidaro [aujourd’hui Gaidaros localement, ou Agathonissi]) : 15 à 30 hommes par île.
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MessagePosté le: Mer Nov 12, 2008 10:21    Sujet du message: Répondre en citant

Il y a plusieurs choses qui clochent avec le groupe aérien embarqué :

- Illustrious : la composition des groupes est rigoureusement la même qu'à Tarente (alors qu'il y a eu des pertes lors du raid de Tarente qui date d'une dizaine de jours à peine)
- Eagle :
> l'AC2 ne peut pas être sur le PA anglais, car elle est sur Potez-631 (Malte)
> idem pour l'AB3, qui a fini la campagne de France sur Vought 156F avant d'être reconstituée en 1941
> le Sqn 816 opère à bord du Furious et non pas de l'Eagle
- Béarn : l'AC1 ne peut pas être sur le PA français, elle est sur D-520 (et aussi à Malte) et passe sur B-339/G-36A à l'automne (donc pas début septembre)

À mon avis, il faut simplement reprendre l'OdB de Tarente (le délai est trop court), en modifiant les effectifs pour tenir compte des pertes (avec peut-être qques renforts).
PS : il faut revoir la chrono aussi.
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MessagePosté le: Mer Nov 12, 2008 10:37    Sujet du message: Répondre en citant

D'accord avec Loic.

la contrainte "dure" est celle de la disponibilité des Fulmar.
On sait que les Fulmar de l'Illustrious ont été jusqu'en février 41 les seuls disponibles pour la zone Méditerranéenne. Les pertes ne sont pas compensables.

Par contre, il y a des stocks de Swordfish...(et l'avion se répare assez bien avec des moyens limités).

F
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MessagePosté le: Mer Nov 12, 2008 11:12    Sujet du message: Répondre en citant

En l'absence de Folc, ce début de réponse :

- pour les Fulmar, il n'y a pas eu de pertes signalées.

- pour les Swordfish, Folc a en effet considéré que les pertes avaient pu être compensées par les stocks d'Alexandrie.

Les rectifications d'escadrilles nous donneraient (sans rien changer aux nombres d'appareils) :

CV HMS Illustrious (815 Sqn, 9 Swordfish ; 819 Sqn, 9 Swordfish ; 806 Sqn, 15 Fulmar-I)
CV HMS Eagle (813 Sqn, 3 Sea-Gladiator et 3 Swordfish ; 824 Sqn, 9 Swordfish ; AC2, 6 B-339 ; AB3, 8 SBC-4)
CV MN Béarn (AC3, 10 B-339 ; AC4, 8 B-339 ; AB1, 10 SBC-4 ; AB2, 6 SBC-4)
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MessagePosté le: Mer Nov 12, 2008 12:07    Sujet du message: Répondre en citant

OK pour les Swordfish.
Côté SBC-4, 1 perdu + 2 endommagés sur la première vague (AB1/AB2 du Béarn - disons que 1 est réparé d'ici Cordite, quoiqu'il a bien réussi à rentrer sur le PA ...) et 1 perdu sur la deuxième vague (AB4 de l'Eagle).
1 B-339 (AC4 du Béarn) perdu (merci Lagadec).

Donc :

CV HMS Eagle (813 Sqn, 3 Sea-Gladiator et 3 Swordfish ; 824 Sqn, 9 Swordfish ; AC5, 6 B-339 ; AB4, 9 SBC-4)
CV MN Béarn (AC3, 10 B-339 ; AC4, 9 B-339 ; AB1, 9 ou 10 SBC-4 ; AB2, 9 SBC-4)
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