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1940 - La France continue la guerre
 
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La course à la bombe
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Martel



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MessagePosté le: Ven Nov 02, 2007 14:27    Sujet du message: Irène et Eleanor Répondre en citant

Bonjour,
suite à la remarque d'un de nos amis d'outre atlantique, et si je ne m'abuse de sa sainteté, je vous propose un intermède théatral...revu et adapté par CF.

22 Mars 1941
Chicago, North State street, Chicago Theatre

Extrait du Journal de Guerre de Frédéric Joliot-Curie, Berger-Levrault 1950.

La mission d’information alliée entreprise aux Etats-Unis avec mon collègue britannique Oliphant s’est déroulée pour l’essentiel à Washington. Nous avons cependant accepté pendant ce séjour une invitation à Chicago qui allait avoir une conséquence inattendue.

Dans la salle de spectacle de style néo-baroque du Chicago Theatre, construite dans les années 1920 et appelée à l’époque “Wonder Theatre of the World”, plusieurs orateurs se sont succédés à la tribune.

Le discours d’Irène est visiblement très attendu et sa conclusion très appréciée : « (…) La résistance du peuple français opprimé et le combat de tous ceux qui sont libres forment un tout qui est l’apport de la France à la cause commune des Alliés. Ces Alliés parmi lesquels se trouvent à une place éminente la Pologne, pays avec lequel j’ai, comme le savez , des liens familiaux étroits et les Etats-Unis d’Amérique, alliés de cœur et amis de toujours de la France, les Etats-Unis d’Amérique, pays de la démocratie qui m’accueille aujourd’hui. » ( 1 )

Un tonnerre d’applaudissements éclate. La salle, en grande partie composée de fervents soutiens du parti Démocrate, est persuadée qu’il y a dans ces derniers mots un clin d’œil politique. Le fait que beaucoup soient des immigrés ou fils d’immigrés polonais ne fait qu’accroître leur enthousiasme.

Le maître de cérémonie, Edward Joseph Kelly, maire démocrate et partisan convaincu du “New Deal”, se lève, remercie l’oratrice pour sa prestation et annonce d’une voix tonitruante de Monsieur Loyal (c’est l’habitude américaine) : « And now, Ladies and Gentlemen, it is my privilege to introduce you… Mrs… Eleanor… Roosevelt !!! »

Une vague semble alors s’emparer de la salle où se déclenche ce que les Américains appellent une “standing ovation” qui s’étend jusque dans les rangs des officiels. Mme Roosevelt est une oratrice consommée, qui a souvent participé à des “meetings” où elle représentait son mari, notamment pour soutenir le New Deal.

« Merci, Mesdames et Messieurs. Je suis très heureuse d’être ici ce soir parmi vous et très honorée de prendre la parole après des personnes aussi éminentes que le professeur et prix Nobel Madame Irène Joliot-Curie et les représentants du gouvernement polonais en exil et de la communauté polonaise de notre grand pays.
Tous les orateurs étrangers invités ce soir vous ont expliqué pourquoi ils se battent et ce qu’ils défendent, alors que leur pays subit la plus terrible des épreuves, l’occupation par un ennemi cruel et sans pitié. Ils font ce qu’ils ressentent dans leur cœur comme étant juste et ils ont raison, car il se trouvera toujours quelqu’un pour critiquer leurs choix. Je suis tout à fait d’accord avec leur façon de voir les choses et c’est pourquoi je vais moi aussi écouter mon cœur et vous entretenir d’un combat qui représente beaucoup pour moi car il symbolise, je le crois, l’âme même du peuple américain : la défense de la Liberté ! »

Mme Roosevelt explique ensuite sans ambages pourquoi les Etats-Unis doivent et devront soutenir « de toutes les façons nécessaires » le combat pour la liberté des peuples polonais et français. Elle conclut en annonçant qu’elle va s’employer à organiser avec toutes les personnes de bonne volonté, sans s’arrêter à des critères partisans, une Fondation pour la Liberté. Son auditoire, déjà tout acquis à sa cause, lui fait un triomphe.

Quelques minutes plus tard, dans le grand salon réservé aux invités où un buffet est servi, Irène et moi-même faisons sa connaissance ainsi que celle de Monsieur Wendell Wilkie ( 2 ) , venu lui aussi de Washington participer à cette soirée organisée par la communauté polonaise pour lever des fonds en faveur des réfugiés polonais. Entre les deux femmes, le courant semble bien passer. Mme Roosevelt est très intéressée par le passé politique d’Irène, qui a été sous-secrétaire d’Etat dans un pays où les femmes ne pouvaient ni voter ni être élues du peuple.
« Sous le ministère Blum, raconte Irène, l’Assemblée a voté à la quasi unanimité pour le vote des femmes, mais le Sénat a toujours bloqué ce projet de loi. Je suis convaincue que cette guerre va, comme la précédente, modifier de façon profonde la société française et que l’heure est maintenant proche où les Françaises pourront s’exprimer dans les urnes sur le destin de notre pays. »

L’action politique de Madame Roosevelt avant l’élection de son mari et son statut de première “First Lady” à s’être impliquée aussi directement dans la vie politique conduit alors Irène à lui poser de nombreuses questions. Pendant qu’elles conversent, je vois s’approcher une vieille connaissance, qui n’appartient certes pas à la communauté américano-polonaise : Enrico Fermi !
– Enrico ! Quel plaisir de te voir !
En quelques mots, Fermi m’apprend qu’il n’est pas là par hasard, mais qu’ayant eu vent de notre présence et de celle de Mme Roosevelt à cette soirée, il a décidé d’en profiter pour faire ce que les Américains appellent du “lobbying”. Irène et moi le présentons alors à Mme Roosevelt, qui semble avoir déjà entendu parler de lui.
– Madame, attaque Fermi, je suis heureux de pouvoir vous entretenir d’un problème concernant les autorisations de travail accordées aux étrangers sur le territoire américain. Un problème dont Irène Joliot-Curie n’a pas dû oser encore vous parler, bien qu’elle soit directement concernée…
– Irène, lance Mme Roosevelt en souriant, allez-vous m’expliquer ces mystères ? Une question d’autorisation administrative ?
– C’est vrai, répond Irène, mais cette question touche aussi à la science, à la politique, à la guerre et j’irai jusqu’à dire à la liberté du monde.
Eleanor Roosevelt a compris que nous n’allions pas lui demander un banal coup de pouce. Il ne sera plus question de politique intérieure française ce soir, mais la discussion va se prolonger fort tard, la First Lady posant la plupart des questions et Irène donnant la plupart des réponses. J’ignore quelle influence exacte a eu cette discussion sur l’attitude américaine concernant “Concorde”, mais notre cause a gagné une alliée pour pousser les Etats-Unis à agir… et pour obtenir les autorisations administratives permettant à Irène de venir travailler dans le laboratoire de Fermi. Quant à Irène, elle a aussi gagné ce soir là une amie fidèle, avec qui elle entretiendra une correspondance régulière . ( 3 )


1- NDE – Irène Joliot-Curie, dira son biographe Jean Lacouture, « fait du De Gaulle dans le texte – elle n’a pas choisi le plus mauvais modèle. »
2- NDE – Wendell Wilkie, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 1940 face à Roosevelt, sera avec Eleanor Roosevelt le co-fondateur en 1941 de la “Freedom House” : « Freedom House is an independent organization that supports the expansion of freedom in the world. Freedom is possible only in democratic political systems in which the governments are accountable to their own people ; the rule of law prevails and freedoms of expression, association, belief and respect for the rights of minorities and women are guaranteed. » Wilkie, qui fut démocrate pendant une bonne partie de sa carrière politique, apportera son soutien au Président Roosevelt tout au long de la guerre et sera chargé de nombre de missions diplomatiques, en URSS et en Chine notamment.
3- Eleanor Roosevelt invitera Irène Joliot-Curie à assister à la première assemblée des Nations-Unies.



Bonne journée

Martel
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Français, que dirons nous de ce grand personnage ?
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Il ne pouvait pour nous rien faire davantage. "
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patzekiller



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MessagePosté le: Ven Nov 02, 2007 20:29    Sujet du message: Répondre en citant

ou comment sur un coup de piston, la france se retrouve dans manhattan avant meme le debut des hostilités US et en ayant sans doute besoin de negocier que sur les details Laughing Wink
excellent Very Happy
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Benoit XVII



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MessagePosté le: Ven Nov 02, 2007 20:38    Sujet du message: Répondre en citant

C'est très bien. J'aurais encore plus insisté sur l'exemple féministe que constitue Curie pour les Américaines qui veulent se lancer dans les études scientifiques. On ne s'en rend pas compte en France, mais Marie et Irène étaient de véritables icônes du féminisme Outre-Atlantique.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Nov 02, 2007 20:46    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai inclu dans la Chrono, quelques jours plus tôt, une note précisant que'Irène est cette fois du voyage justement pour cela.
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Benoit XVII



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MessagePosté le: Ven Nov 02, 2007 21:17    Sujet du message: Répondre en citant

pas vu, désolé
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Nov 02, 2007 23:57    Sujet du message: Répondre en citant

Normal, le site n'est pas encore modifié !
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Fantasque



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MessagePosté le: Lun Nov 05, 2007 12:51    Sujet du message: Répondre en citant

Excellent sur Eleanor Roosevelt.

Elle est restée longtemps dans l'ombre de son mari, mais elle fut un personnage politique de premier plan, fédérant une bonne partie de la gauche du Parti Démocrate. Elle eut d'importantes responsabilités à l'ONU après 1945.

Wilkie, quoi que républicain, fut tellement aveuglé par l'alliance avec l'URSS qu'il alla jusqu'à écrire en 1943 en revenant d'une mission en Union soviétique que finalement les méthodes de Staline n'étaient pas différentes de celle du "wild west" et que le NKVD n'était qu'une sorte de FBI local...Gloups!
Georges Kennan (le père de l'endiguement et le fameux "x" de l'article de Foreign Affairs de 1947, qui avait été le 1er secretaire de l'Ambassade US à Moscou de 42 à 46), qui pourtant n'était pas anti-soviétique (j'ai eu la chance de le rencontrer dans les années 80) avait la dent assez dure sur la stalinophilie d'une partie de la classe politique américaine, et en particulier chez les Républicains.

F
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loic
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MessagePosté le: Lun Nov 05, 2007 14:43    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai trouvé ceci dans un doc de D. Lehman sur le site ATF (http://alain.adam.perso.cegetel.net/1940%20FRENCH%20ARMAMENT.pdf). Je vous laisse compléter/corriger éventuellement ce qui a été dit jusqu'à présent.

Atomic bomb :
Several French scientifics were already working on the basis of the development of an atomic bomb in 1939-1940. At the time of the German invasion, France did not just own the biggest amount of uraniumoxyde than any other country on earth, but also all heavy water available in Europe : 185 kg was what the French special envoy Jacques Allier (French military intelligence service) did buy in March 1940 from the Norwegian company Nosk Hydro and had sent in 12 sealed alumium containers to France. During the 16-17th June night, the heavy water was shipped to Great Britain on the order of the ministry of armament (order signed by Bichelonne) to continue the researches.
On May 16th 1940 did the telephone ring in Henri Moreut's office, the deputy director of the laboratory of nuclear chemistry at the "Collège de France". Joliot-Curie was calling and ordered his subordinate to him. Visibly agitated he told him : "The front at Sedan has collapsed. Dautry just rang me. We have to secure the heavy water!". During the same night the containers containing the valuable "Product Z" (as it was called) were moved to central France, where they were temporarely stored in the vaults in a branch of the Bank of France in Clermont-Ferrand. On June 10th, Joliot and his coworkers started to burn all documents giving information about the status of his nuclear research, to prevent the Germans, who were already close to Paris, from getting any knowledge about his research. This was completely in vain, because a few days later German troops captured a copy of this file, together with lots of other documents of the French Ministry of Defense.
Joliot stayed alone in Paris, because he didn´t want to leave his valuable laboratory equipment, among it the just completed first Cyclotron in western and central Europe. He ordered his subordinates Hans-Heinrich Halban and Lew Kowarski, who were running a temporary branch of the Centre of nuclear chemistry and nuclear physics in the villa "Clair Logis" to bring the heavy water to England via Bordeaux. Halban explains:" During one night we left our valuable cargo in the jail of Riom which was the most secure place. The heavy water was finally loaded on the British transport ship "Broompark" in Bordeaux. Lord Suffolk and Berkshire, the scientific attache of the British embassy in Paris accompanied the valuable freight. This adventurous British aristocrat had once in his youth run away from home and joined a ship´s crew. During his time as a sailor he learned some carpentry, which was now very usefull. In hurry he built a seaworthy raft on which the aluminium jerry cans containing the "Product Z" and industrial diamonds with the value of 2 1/2 million Sterling pounds were sored. Halban and Kowarski had to swear to the Earl of Suffolk that in case of the ship getting damaged, e.g. through being torpedoed or striking a mine, they would help getting the raft out of the cargo compartment and would stay with it. These precautions proved to be unnecessary. The ship with the strategically important cargo reached England safely. A ship, which left Bordeaux at the same time was sunk by the Germany and Joliot managed to pass the wrong information to the Germans that the heavy water was on this ship.
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Martel



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MessagePosté le: Lun Nov 05, 2007 22:44    Sujet du message: Et une tournée spéciale pour allier Répondre en citant

Merci loic,

Je crois que je vais pouvoir en faire un beau coloriage.

Je suis sous l'eau pour cause de budgets cette semaine mais je vais creuser...



Bonne nuit

Martel
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Nov 05, 2007 23:08    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Loïc
Le seul problème : j'avais donné un prénom au hasard à Allier, et c'était pas Jacques.
Faut que j'arrange ça. Mais flûte, encore un Jacques Wink
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Archibald



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MessagePosté le: Lun Nov 26, 2007 14:54    Sujet du message: Répondre en citant

Ok, qui parle de bombe nucléaires doit forcément évoquer le vecteur, qui ne saura etre qu'aérien jusqu'a l'arrivée des ICBM...
Ca tombe bien, on vient d'evoquer Marcel Bloch!

D'ou cogitations, prise d'avance (enorme) sur la chrono actuelle...voila le résultat.

Les vecteurs de l’arme nucléaire en FTL : la victoire
de la SNCASO sur Bloch en ce domaine.


En FTL, on a des scientifiques français intégrés au
projet Manhattan, ainsi qu’une quatrième république
plus stable et plus volontariste (pas de guerre
d’Indochine non plus !)
Le résultat, c’est « Gerboise bleue » en 1952, pas en
1960, si j'ai bien compris...

Cet avancement dans la date va avoir des conséquences
majeures sur les vecteurs de cette arme, les
bombardiers.
Je crois qu'on peut dire que en FTL s’ouvre une voie royale pour le SO-4050 Vautour.

Même si le (mini) Ouragan permet à Bloch de gagner du
temps par rapport à l’OTL, on ne peut réduire le cycle
de développement des Mirages (01, I, II, III, IV) ni
surtout hâter les progrès de l’aile delta. Les premiers démonstrateurs volent au mieux en 1948 : si je me souviens bien, c'est le Convair
XF-92A, suivi des Avro 707, Fairey Delta I et Boulton Paul, Payen Katty (1951) Saab Lill Drakken...

Surtout la SNCASO a prit de l’avance dans les bombardiers, par le
développement du SO-4000.
Le cas de cet appareil est intéressant… en OTL son
naufrage est du à la sous motorisation mais aussi a
des défauts aérodynamiques, et surtout à un excès
d’ambition.
Même si l’on peut résoudre plus facilement le problème
de la motorisation en FTL, ça ne corrige pas le reste.

La technologie allemande n'est pas forcément la
solution, car les techniques nouvelles ont été
developpée trop vite et pas forcément dans la bonne
direction. En FTL, la guerre finit en octobre 1944; ca
fait que, mine de rien, pas mal de prototypes
allemands vont rester sur la planche à dessin (voire
le Me-262 aura a peine le temps d'entrer en service!).


C'est comme le VB-10 en somme, meme en FTL on ne peut
guère le sauver.
Bref, l‘échec du SO-4000 va mener au triomphe du
Vautour.
Reste alors le problème du successeur… et ce ne sera pas
forcément le Mirage IVA, loin de là.

D’abord, le SO-4060 est passé très prés de la victoire
en OTL, comme le démontre un article du Fana de
l’aviation récent.
La SNACSO a perdu à cause de problèmes d’organisation
interne, mais aussi parce que le Mirage IV a enfoncé
le SO-4060 en performances.

Mais en FTL, la donne est différente.

Le Vautour devenant le premier vecteur nucléaire
français en 1956, la SNCASO se retrouve alors en
position de force. Certes le « management » interne
des firmes publiques n’était pas très bon (surtout si
on le compare à la réactivité de Dassault) mais on
peut penser que vu l’importance capitale du programme,
celui ci devrait se dérouler correctement.

Au passage, le programme du Trident ne pourra pas
avoir lieu si la SNCASO est en plein développement du
« Vautour nucléaire » vers 1951-1956.

La réussite COMPLÈTE du Vautour (et non très partielle
comme en OTL ou les F-100, Mirage IIIE et Mirage IV
se sont unis pour lui faire la peau, chacun dans un
rôle différent) va mettre le SO-4060 sur orbite.

En FTL, les arguments qui ont permis au Mirage IVA de
l’emporter sont balayés.

- On peut penser raisonnablement que la Marine
française de la FTL possède mieux que l'Arromanche.
(j'ai discuté du sujet avec un anglophone, pourquoi
pas des P.A britanniques type Centaur/ Hermes?)
... et Casus a confirmé depuis.

Cela lui permet de pousser le SO-4060M (ou SO-4062
plus léger.)

OR sur P.A, le SO-4060 est supérieur au Mirage IV du
fait de son aile en flèche.

- La motorisation est différente, on a d’autres
moteurs que l’ATAR, plus puissants (merci Lockheed !)

- Enfin, les missiles balistiques vont arriver plus
vite. Ce qui signifie que le bombardier supersonique
ne sera qu’une transition…comme aux USA ou les B-52
puis les ICBM ont supplantés rapidement le Hustler.

Dans ce contexte, les performances inférieures du
SO-4060 sont moins cruciales. De toute façon, le
Mirage IV lui-même manquait de rayon d’action, d’où
ravitailleurs.

Par contre le Mirage III ne sera pas remis en cause en
tant que chasseur léger.

Le resultat pourrait etre un ré-arbitrage entre la
SNCASO et Bloch dans les avions militaires : à
Sud-aviation les biréacteurs, a Bloch le reste.

Cela ouvre la porte au formidable Vautour amélioré
pour les Israéliens, le Tsiklon de 1965…

Par contre à long terme, l’AdA n’ayant pas les moyens
pour des biréacteurs, Bloch finit par s’imposer avec
les Mirages monoréacteurs.

Voila...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Nov 26, 2007 15:36    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:

-On peut penser raisonnablement que la Marine
française de la FTL possède mieux que l'Arromanche.
(j'ai discuté du sujet avec un anglophone, pourquoi
pas des P.A britanniques type Centaur/ Hermes?)
... et Casus a confirmé depuis.


Oui, à part le Jean-Bart, 2 CVL de classe Colossus (plus lents que la classe Centaur, 25 noeuds au lieu de 29), les Béarn et Amiral-Bérenger.
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Casus Frankie

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MessagePosté le: Jeu Nov 29, 2007 15:51    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, j'ai créé un nouveau sujet sur un hypothétique PA franco-britannique.
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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MessagePosté le: Dim Déc 02, 2007 19:21    Sujet du message: Eau lourde Répondre en citant

Ce petit intermède vous est offert par Martel, en attendant plus consistant.

15 décembre 1941
Pub Queen Ann, Oxford
17h00 – L’homme qui entre dans ce pub très chic à l’ambiance feutrée n’est pas du genre à passer inaperçu et son arrivée fait effectivement se tourner quelques têtes. Ce gentleman de 30 ou 35 ans doit fréquenter les meilleurs tailleurs de Saville Row, mais deux ou trois siècles plus tôt, son visage aux yeux perçants et aux traits accusés aurait paru tout aussi à sa place sur le pont d’un vaisseau de ligne de Sa Très Gracieuse Majesté que sur celui d’un de ces navires de proie basés sur l’île de la Tortue et arborant une tête de mort sur leur étendard… Charles Henry George Howard, 20th Earl of Suffolk and Berkshire, est pourtant un pur produit de l’aristocratie anglaise : sa lignée remonte à 1337, quand son ancêtre Robert d’Ufford a été nommé Comte de Suffolk.
De tout temps, certains nobles britanniques ont montré une certaine propension à l’anticonformisme. Le 20e Comte de Suffolk a respecté une solide tradition familiale en quittant la demeure familiale pour embarquer clandestinement sur le premier cargo en partance… De cette “période bleue”, comme l’écrira bien plus tard son fils, il a gardé un grand pragmatisme et quelques connaissances pratiques dans des domaines qui ne sont que rarement enseignés dans les très fermées public schools du royaume.
Après un bref coup d’œil circulaire, le visage du comte s’éclaire et il se dirige vers une table du fond, occupée par un homme seul en uniforme. Il y a bien évidemment d’autres uniformes dans le pub, mais celui-ci est français.
– Puis-je me joindre à vous, capitaine ? demande notre gentleman dans un français impeccable, avec une inclinaison de tête calculée au millimètre, pardon, à la ligne près.
– Très volontiers, Mylord, répond l’officier en souriant largement.
– Je suis content de te revoir, Jacques. Ton installation sur notre île se passe bien ?
– A merveille. Mon uniforme me rend même si populaire que je suis souvent invité à participer à des séances de toasts interminables. Heureusement que j’ai du sang écossais dans les veines ! Mais ce soir, c’est toi qui es mon invité, même si nous sommes sur ton territoire ! Cela dit, je ne m’attendais pas à avoir le plaisir de te retrouver aujourd’hui, je sais que tu as des occupations très prenantes…
De fait, Jacques Allier se demande à part lui pourquoi l’ancien attaché scientifique britannique à Paris, membre éminent du Foreign Office et dont les liens avec le Premier Ministre Winston Churchill lui-même sont de notoriété publique, lui a proposé ce rendez-vous impromptu.
– J’accepte ton invitation, old boy. Je crois me souvenir que tu m’avais promis un bon repas si ta cargaison arrivait à bon port et que mon petit bricolage ne se révélait pas nécessaire…
Allier se met à rire de bon cœur : « Oui, si un jour quelqu’un s’avise d’écrire cette histoire, personne ne voudra la croire… »

6 juin 1940, Paris
Le téléphone sonne chez le conseiller scientifique de l’ambassade britannique. Au bout du fil, l’Ambassadeur en personne. « Yes Sir… Certainly, Sir… But… Yes Sir. » La conversation ne prend que quelques instants et une heure plus tard, Sir Charles Howard se retrouve avec sa valise dans le bureau du ministre de l’Armement, Raoul Dautry. Sont également présents Hans-Heinrich Halban et Lew Kowarski, deux collaborateurs de Frédéric Joliot-Curie, et un jeune lieutenant des services secrets nommé Jacques Allier. La réunion est rondement menée, l’activité frénétique des employés du ministère montre que l’évacuation est proche et la destruction systématique des documents qui ne peuvent être emportés bat son plein. Dans ces conditions, le ministre n’est pas enclin à des discussions de salon.
– D’abord, Messieurs, sachez que le produit Z (nom de code donné à l'eau lourde récupérée en Norvège par le Lieutenant Allier) a été évacué préventivement à Clermont-Ferrand dès le 17 Mai. Les douze conteneurs sont stockés là-bas dans les coffres de la Banque de France. Hélas, j’ai bien peur que la situation n’échappe à tout contrôle. Je sens vaciller la résolution de notre gouvernement et de certains de nos militaires de haut rang. Mais que je sois damné si je laisse les Allemands mettre la main sur quoi que soit en rapport avec notre programme de recherche atomique ! Les Professeurs Curie ont procédé au démantèlement des installations existantes. Toute référence à leurs recherches a été détruite (Pas entièrement, hélas : certains documents, heureusement incomplets, seront retrouvés au ministère de la Guerre par les Allemands.) et tout le matériel a été démoli.
Les deux scientifiques blêmissent, l’un d’eux lance une exclamation. Dautry s’interrompt et, compatissant : « Oui, je suis désolé, le premier cyclotron d’Europe n’est plus. »
Puis il poursuit : « Votre mission, Messieurs, est de transférer en Grande-Bretagne la cargaison de produit Z avec toute la documentation technique afférente aux recherches atomiques, ainsi que des diamants d’une valeur de 25 millions de francs, destinés au financement des futures recherches. Sir Charles, qui représente ici le gouvernement de Sa Majesté, vous accompagnera durant votre voyage pour l’Angleterre. Le Lieutenant Allier a reçu toute autorité pour organiser et réquisitionner tous les moyens nécessaires à l’accomplissement de cette mission.
Encore une chose. Il y a parfois des décisions difficiles à prendre dans le feu de l’action. On peut hésiter à anéantir le fruit de grands efforts… Mais rappelez-vous : aucune cause n’est supérieure aux valeurs qu’elle défend. De ce fait, si vous ne pouvez pas évacuer le produit Z, détruisez-le ! Messieurs, mes vœux vous accompagnent. »

15 décembre 1941
Pub Queen Ann, Oxford
– Oui, se souvient Lord Suffolk en riant comme un simple mortel, nous avons vécu une — comment dites-vous… une sacrée expédition. Les routes de l’exode, les étapes dans des lieux improbables… Je crois que c’était la première fois que je dormais volontairement en prison, sauf peut-être une fois à Macao… Mais je m’égare. Où était cette prison, déjà ?
– A Riom, je crois bien, répond Allier, lui aussi hilare. Un endroit sinistre, la prison de Riom. Je plains ceux qui sont jugés là-bas ! Mais le meilleur moment a été à Bordeaux. Je dois dire que la vision de Votre Altesse s’emparant de quelques planches, d’un marteau et de clous pour bâtir un sarcophage pour nos bonbonnes, et nous construire ça comme un vrai charpentier sans même se taper sur les doigts est un souvenir que je chérirai jusqu’à la fin de mes jours. Et puis, c’est fou ce que tu peux être convainquant avec ton discours solennel : « Je vous prie de jurer sur tout ce que vous avez de plus sacré que vous mettrez coûte que coûte ce fichu radeau à la mer si le bateau venait à sauter sur une mine ou à être torpillé ou bombardé et qu’il était en danger de couler… » C’est vrai, l’affaire a été chaude. Je dois dire que j’ai respiré plus facilement une fois le bateau parti et surtout une fois que le consulat nous a appris son arrivée à bon port.
Un bref silence s’installe. Puis le Comte de Suffolk se lance.
– Hé bien, Jacques, je l’ai déjà annoncé à nos… amis communs dans leur laboratoire, à deux pas d’ici, mais c’est quand même toi qui est le plus concerné. Je quitte le Foreign Office pour être affecté dans ton unité… pour la partie action.


Dernière édition par Casus Frankie le Dim Déc 02, 2007 22:11; édité 2 fois
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patzekiller



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MessagePosté le: Dim Déc 02, 2007 20:27    Sujet du message: Répondre en citant

vous croyez que plus tard ce sera robert mitchum qui reprendra le role de jacques? Laughing
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