Fantasque Time Line

[marinade]

Heu Moustache, non (merci)
Ce sont les maths qui me passionnent, le renseignement, moins (même si l'histoire du renseignement est souvent amusante : bien moins d'action que dans un james bond, mais beaucoup plus de sueur ou au moins d'agitation de neurones et de ... fiel).

Ce n'est qu'une impression, mais il semble que la bonne entente franco-britannique au début de la guerre sur la cryptanalyse tient au besoin tactique du moment (presence du BEF sur le sol français), et aussi au fait que l'on est pas encore passé au niveau "stratégique". Quand le renseignement devient plus "civil", ses conséquences plus stratégiques et que les expertises/découvertes prennent une valeur ajoutée non négligeable (cf tes idées sur Bull), les petites cachotteries et mesquineries pointent le bout de leur nez comme tu le soulignes bien (d'autant qu'il ne faut pas se leurrer, si les anglais et les français se passaient certains plats cuisinés, par sûr qu'ils échangeaient volontiers les livres de recette).

Un autre point important : Ultra a eu quelques ingrédients majeurs, à savoir Turing (en tant que théoricien, capable de convertir les astuces en procédés numériques) et le matériel originel des polonais (et non, pas les polonais eux-mêmes. les polonais récupérés ont transmis leur compétences mais n'ont pas été mis dans la boucle d'Ultra ensuite).
FTL, les anglais n'ont donc que Turing et une partie du potentiel polonais. Les français eux ont le potentiel polonais, mais pas certain qu'ils aient un génie du calibre de Turing.
Pour comparer : sur la motorisation a réaction, les français ont quelques atouts (bien abordés dans la FTL, comme les travaux de LeDuc); sur le radar aussi ils ont des faiblesses mais aussi des expertises à troquer (le magnétron par exemple); sur le nucléaire, Joliot et Curie ont montré après guerre des compétences plus qu'enviables.

Et puis tout ceci ouvre la porte à de jolis coloriages : l'aventure du renseignement en general FTL (il a déjà il me semble de très jolis chapitres, en particulier un Mincemeat revisité, les précautions diplomatiques ), mais aussi des aventures hautes en couleurs pour les amateurs d’expéditions militaires ... ou pas :
- ah les joies nocturnes de la pose d'une bretelle sur des cables de telecommunication de la Heer,
- le soleil qui se lève sur de forts mesquins diplomates anglais ayant réussi à abuser des collègues américains sur l'efficacité des ports anglais (déjà traité en FTL, il me semble)


Edit : j'allais oublier
Dans le cas où l'état major français, par un malheureux hasard, se risquait FTL à faire un bilan exhaustif de ce qui a bien fonctionné, le 2ème bureau en général et le PC bruno en particulier devraient, au vu de leurs brillants succès fort mal exploités (voire ignorés ou pire dénigrés par divers EM) , voir leur pertinence relevée par les nouveaux responsables et leurimportance (ration budgétaire !) augmenter...
Paradoxalement, les nombreux succès des alliés en cryptanalyse, signal intelligence, renseignement en général, intoxication en particulier, sécurité du renseignement ... s'accompagnent hélas d'une myopie coupable sur les succès de l'axe

[ladc51]

Bonjour,

[marinade]

Bonjour,

aujourd'hui après avoir lu un peu hier, je reviens avec quelques points pour documenter une hypothétique reprise du sujet :
Les remarques de Martel à propos de fabricants potentiels de matériels d'aide à la cryptanalyse (dont Bull) et les souvenirs de Fantasques :
Ceci rejoint des points historiques : la technologie des cartes perforées vient des métiers à tisser, et sa première utilisation dans le pur domaine de l'économie est le ... recensement, puis les sondages et la comptabilité (et les souvenirs de Fantasque sont plus que pertinents à ce sujet).
L'influence des punching cards s'est fait ressentir jusque dans les années 90 pour certains langages de programmation (j'ai des souvenirs douloureux de lignes de code en fortran -les versions récentes de fortran nous ont débarrassé fort heureusement de ces tortures syntaxiques- avec ses 8 premières colonnes de formatage/en-tête/adressage...).
Mais je digresse : revenons à nos moutons ou plutôt à nos "bombes". Les premières bombes ont été réalisées par les polonais (en gros des machines simulant/reproduisant le fonctionnement d'enigmas) puis les travaux de Turing (principalement, puis d'autres qui ont apporté des perfectionnements majeurs) ont permis la fabrication semi-industrielle de telles machines, dans des versions qui ont évolué au cours des années, par (en OTL) la "British Tabulating Company" en UK et la "National Cash Registration Corporation" aux US (cf plus haut, les remarques de Fantasque à propos de l'utilisation des machines à carte perforées pour la compilation/consolidation de données bancaires) et Bell (dont les labos ont plus tard été à la pointe de nombreuses recherches informatiques comme Unix et le langage C...)

J'en viens à d'autres points :
- La cryptanalyse nécessite du grain à moudre (des messages codés) qu'il faut bien recueillir. C'est un des nombreux rôles du renseignement électronique (signal intelligence). Qui nécessite du matériel et des hommes...
- les outils d'automatisation de cryptanalyse peuvent laisser croire qu'une fois la méthodologie mise en place tout roule. C'est une impression erronnée : les bombes permettaient principalement d'éliminer en très grand nombres des configurations d'enigma (emplacement et positionnement des rotors, brochage du plugboard....). Il restait malgré tout un travail considérable de calcul à fournir. Et à l'époque, le nom d'une machine à calculer, c'était "l'étage de calcul", c'est à dire des immenses pièces remplies de personnes faisant office de processeurs (recevoir des demandes d'opérations de calcul et renvoyant des résultats)... Outre les calculs, il y avait les opérations d'annotation (date, heure, lieux et autres infos pertinentes quand au message non encore déchiffré, et qui par croisement ultérieurs permettront parfois de faciliter des recherches à venir), de traduction, et d'analyse (et d'exploitation...).

-> Bref, va falloir du monde (OTL, Blentchey Park en régime de croisière mobilisait les efforts d'environ 8000 personnes...)

Je reviens sur l'aspect "signal intelligence" : recueillir des messages n'est qu'un de ses nombreux buts. Parmi les autres : la simple localisation d'une unité (goniométrie d'un poste HF, puis par exemple demande de traitement par l'artillerie d'un poste radio ou PC de commandement) (ou mieux, la goniométrie réussie des sous-marins allemand que la Kriegsmarine estimait très improbable et qui a permis l'interceptoin de nombreux uboot, sans même avaoir accès à la moindre information enigma), le matériel qui l'équipe (c'est toujours utile de connaitre le nombre, l'emplacement et les caractéristiques des radars ou autres moyens d'acquisition de l'adversaire. Un beau morceau de sigint historique est la bataille des faisceaux , autour du guidage radio des avions alliés ou allemands)...


Bonne journée

[Anaxagore]

Pour la petite histoire, Dion Fortune, un kabbaliste offrit ses services en tant que spécialiste du décryptage, il avait de l'expérience (gématria) en manipulation de chiffres et de lettres.
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.

[Fantasque]

On classe en effet le recueil de renseignements en

SIGINT (Signal Intelligence) qui couvre essentiellement la localisation et la classification des sources émettrices.

ELINT (Electronic Intelligence) qui couvre spécifiquement l'analyse des sources radars (fréquences d'émission, nombre et durée de la pulsation etc....) et qui prepare l'étape suivante

ECM: Electronical Counter-mesure ou brouillage soit par leurres (windows ou chaffs) soit par émetteurs (les "Perfectos" de 1943/44).
On a aussi le brouillage des communications radio soit par des émetteurs puissants (brouillage dit "en bruit blanc") soit par l'émission de fausses informations.

Mais l'ECM donne naissance à l'ECCM (Electronical counter-counter measure) qui comprend l'agilité de fréquence et la puissance des émetteurs mais aussi des radars ayant des fréquences très différentes (durant la seconde guerre mondiale les Allemands sont revenus en fréquences métrique sur les radars des chasseurs de nuit pour contrer le brouillage des anglais).

L'ESM (eletronical support measure) vise à la détection des moyens ennemis d'ELINT et de SIGINT ainsi qu'à la protection des sources.

Mais parfois, il convient de faire simple.... Un officier israélien déclara en 1982 que la meilleur mesure ECM était encore une bombe de 500 kg sur le radar....À bon entendeur....

Amitiés

F
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Fantasque