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Compléments de la chrono et Royal Navy

 
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Dim Oct 13, 2024 19:40    Sujet du message: Compléments de la chrono et Royal Navy Répondre en citant

Bonsoir,

A la demande de Frank et Loïc, je me suis attaqué aux pertes de la Royal Navy dans le FTL en partant de celles mentionnées dans la chrono at aussi de celles qui n'y sont pas. Je ne vais pas tout vous dire mais l'annexe sera copieuse car il y a un sacré tas de ferrailles éparpillé dans les mers et océans. !

En attendant, voici des compléments que Frank a déjà incorporé dans la chrono. Ils sont classés par théâtres d'opérations.

AFRIQUE ORIENTALE ET AUTRES MERS LOINTAINES

6 juillet 1940
Sur d’autres fronts lointains
Guerre sous-marine
Côtes sud-ouest de la Norvège –
En patrouille au large de Skudenes, le sous-marin HMS Shark est surpris en surface par un hydravion allemand. Celui-ci lance deux bombes qui encadrent le sous-marin en train de plonger. Lors d’une deuxième passe, trois bombes aggravent les avaries. Plusieurs rivets ont été cisaillés et les tôles disjointes laissent pénétrer l’eau en grande quantité. En chassant partout, le Shark parvient à émerger et tente de se dérober en surface.
L’arrivée d’autres hydravions contraint le sous-marin, incapable de prendre la plongée, à hisser le drapeau blanc.
Au matin du 6, les dragueurs M 1803, M 1806 et M 1807 se présentent pour prendre en remorque le Shark. A bord de celui-ci les pompes ne parviennent plus à étaler les voies d’eau et le sous-marin coule par l’arrière à 25 milles dans l’ouest-sud-ouest d’Egersund (côte sud-ouest de la Norvège).

16 juillet 1940
Sur d’autres fronts lointains
Mer du Nord
Londres –
Leurs Seigneuries publient un communiqué annonçant que le sous-marin HMS Salmon est porté “missing in action”. Le sous-marin, qui patrouillait au large de Skudenes (sud-ouest de la Norvège), avait accusé réception de son ordre de retour le 12.
Il apparaîtra par la suite que la route choisie pour ce retour lui a fait traverser un champ de mines alors inconnu de l’Amirauté. Il est fort probable qu’il aura heurté l’une d’elles, ce qui aurait causé sa perte.

15 août 1940
Sur d’autres fronts lointains
Sous dix drapeaux
Bataille de l’Atlantique –
Les vigies de l’Atlantis repèrent un navire au comportement étrange. Il manœuvre de manière erratique, changeant sans cesse de cap et d’allure. Le commandant Rooge, après l’avoir observé longuement aux jumelles, estime qu’il s’agit d’un Q-ship (un bateau-piège) et ordonne d’ouvrir le feu. Le navire suspect est touché par trois obus de 15 cm et stoppe.
Son équipage transféré à bord du raider, l’interrogatoire de son commandant, le Captain H. W. Marshall, apprend au commandant Rooge que le King City, modeste charbonnier, était victime d’ennuis mécaniques que ses mécaniciens tentaient de réparer ! Les obus allemands ont tué trois élèves-officiers et un garçon de cabine. Un quatrième marin britannique, grièvement blessé, est pris en charge par l’équipe médicale allemande, mais succombe à ses blessures sur la table d’opération. Sa dépouille sera immergée le lendemain avec les honneurs.

27 août 1940
Guerre sous-marine
Au nord-ouest de l’Irlande –
Le croiseur auxiliaire (Armed Merchant Cruiser) Dunvegan Castle a quitté l’escorte du convoi SL-43 (Freetown – Grande-Bretagne) pour faire route sur Belfast où l’arsenal local doit entreprendre diverses réparations. Il croise la route de l’U-46 qui lui décoche une torpille et le touche à tribord arrière. Sous l’impact, les générateurs stoppent, immobilisant le bâtiment. Les mécaniciens lancent les générateurs de secours et le Dunvegan Castle remet en route.
L’U-46 lance alors deux nouvelles torpilles qui touchent la salle des machines par bâbord. En feu, l’AMC stoppe et sombre à 75 milles dans l’ouest des côtes irlandaises

28 août 1940
Sur d’autres fronts lointains
Guerre sous-marine
Bataille de l’Atlantique –
L’U-37 intercepte le convoi SC-1 (Sydney au Canada – GrandeBretagne) à 500 milles dans le sud-ouest de l’Islande. Une de ses victimes est le sloop Penzance, qui coule en ne laissant que sept survivants sur quatre-vingt-dix-sept marins. Les naufragés sont recueillis le cargo Blairmore, qui est lui-même peu après victime du même U37.
Les sept marins du Penzance et ceux du cargo prennent place dans deux embarcations. Ils vont attendre dix-sept heures un éventuel secours. Par bonheur, ils sont sauvés par le cargo suédois Eknaren, qui les débarquera à Baltimore.

14 septembre 1940
La bataille de l’Atlantique
A l’ouest de l’Ecosse –
L’U-48 attaque le convoi SC-3 (Canada – Grande Bretagne). Après avoir manqué un cargo, il torpille le sloop Dundee qui, à ce moment-là, est le seul escorteur du convoi. Avant l’arrivée d’escorteurs en renfort, l’U-boot s’adjugera deux cargos.

28 septembre 1940
Sur les mers
Manche –
Le HMT Recoil [1]est porté « missing in action ». En juillet 1995, une équipe de plongeurs retrouvera son épave brisée en deux à 10 milles dans l’ouest-sud-ouest de Portland Island (côte sud de l’Angleterre). De ces observations, l’Amirauté conclura à une perte après avoir heurté une mine.

ASIE ET PACIFIQUE

Rivière Whangpoo (Huangpu, Shanghai), 8 décembre, 04h00 – Un détachement de la Force spéciale navale de débarquement (Special Naval Landing Force) japonaise dirigé par le Cdr Otani Inao monte à bord de la canonnière fluviale britannique HMS Peterel [2] . Otani informe son commandant, le lieutenant Stephen Polkinghorn, de la RNVR (Royal Navy Volunteers Réserve), que leurs pays sont en guerre et exige la reddition du navire.
Polkinghorn refuse et ordonne aux Japonais de partir, sous la menace d'une arme. Otani et ses hommes s’en vont. Alors, sous les projecteurs du vieux croiseur-cuirassé Izumo [3], le tout petit bâtiment britannique est canonné et coulé par le destroyer Hasu [4] et les canonnières Toba [5], Seta [6] et Atami [7], qu’appuient même des pièces terrestres ! Six membres de l'équipage du Peterel (sur 55) sont tués. Les autres, dont Polkinghorn (blessé), survivent et sont faits prisonniers de guerre.

ATLANTIQUE

12 février 1941
Guerre sous-marine
Londres –
Le sous-marin Snapper, qui aurait dû regagner sa base dans la Clyde, est porté « missing in action ». Pour expliquer sa perte, l’Amirauté envisage qu’il ait sauté sur une mine.
Cependant, la veille, les dragueurs allemands M-2, M-13 et M-25 ont longuement grenadé un sous-marin à 42 milles dans le sud-sud-ouest d’Ouessant, zone de patrouille du Snapper, qu’il devait pourtant quitter dès le 10 pour rentrer en Ecosse. Le mystère entourant sa perte demeure encore de nos jours.

23-24 février1941
Guerre sous-marine
Au sud de l’Islande –
Le 23, à 22h41, l’U-107 tire deux torpilles contre l’OBV (Ocean boarding vessel) HMS Manistee, un des escorteurs du convoi OB-288. L’une d’elle touche à hauteur de la salle des machines, mais le Britannique poursuit sa route. L’U-boot récidive à 22h58, mais les deux torpilles manquent leur cible – la vitesse du Manistee a mal été estimée.
Ensuite, une torpille tirée par le tube arrière est facilement évitée, car elle marsouine.
Le 24, à 07h51, l’U-107 parvient à trouver une bonne solution de tir contre cet obstiné et touche d’une torpille à la poupe le Manistee, qui coule à 270 milles au sud de l’Islande. La corvette HMS Clarkia ne retrouvera aucun survivant sur les 141 hommes d’équipage.

13 avril 1941
Les malheurs des croiseurs auxiliaires anglais
Détroit de Danemark –
L’U-108 a repéré le 11 à 09h45 l’AMC HMS Rajputana en patrouille entre les îles Féroé et le Groenland. L’U-Boot a eu du mal pour gagner une position de lancement : le périscope fonctionne mal, les packs de glace gênent la navigation, la neige réduit la visibilité et l’AMC zigzague à grande vitesse avec des changements de route à 180°.
Deux torpilles lancées à 18h08 ont manqué leur but.
Le lendemain 12 avril, à 20h46 et 20h48, l’U-108 a récidivé, mais toujours sans résultat. Aujourd’hui 13 avril à 07h40, une cinquième torpille ne donne rien. A 07h43 enfin, la sixième touche enfin à la poupe, déclenchant un incendie. Le Rajputana ouvre le feu sur le périscope aperçu, et l’AMC ne coule pas. A 08h23, une septième torpille rate sa cible, et il en faut une huitième pour lui porter le coup de grâce ! Touché à l’arrière, le Rajputana s’enfonce par la poupe avec une gîte sur bâbord.
Les pertes de ce jour portent à cent trente-sept le nombre d’officiers et marins qui ont péri à bord des trois AMC coulés depuis dix jours, sur 885 hommes d’équipage.
En effet, le 4, l’AMC HMS Voltaire a été coulé dans l’Atlantique central par le corsaire allemand Thor. Et le 6, l’AMC HMS Cormorin naviguait par mauvais temps et mer creuse dans l’Atlantique Nord quand un incendie s’est déclenché. Malgré les efforts de l’équipage, le feu est devenu incontrôlable, tuant vingt hommes. Les 405 survivants ont été recueillis dans des conditions difficiles par les canots des escorteurs. Le sauvetage achevé, le destroyer HMS Broke a coulé l’épave au canon.

20 avril 1941
Torpillage très réussi
Atlantique –
A 03h25, l’U-73 (Kapitänleutnant Helmut Rosenbaum ) lance une torpille par le tube arrière sur un cargo non escorté à 465 milles dans l’ouest de l’Irlande. Raté ! Le sous-marin manœuvre alors pour lancer de ses tubes avant et tire deux torpilles à 3h32. Une seule touche, en plein milieu, l’autre manque le navire. A 03h57 enfin, une nouvelle torpille brise en deux le bâtiment qui coule.
L’U-73 vient d’inscrire à son tableau de chasse l’Empire Endurance, un cargo du MoWT, ex-allemand Alster, capturé le 10 avril 1940 par le destroyer HMS Icarus dans le Westfjord lors de la campagne de Norvège. Et l’U-boot a aussi coulé deux vedettes de défense portuaire, les HDML (Harbour Defence Motor Launch) 1003 et 1037, qui transitaient en pontée du cargo à destination d’Alexandrie.

6 août 1941
“Hard sea, bloody sea”
Mer du Nord –
Le convoi FS-559, douze navires marchands et un escorteur, fait péniblement route de la Tyne vers la Tamise dans le mauvais temps. Attaqué par des E-Boots, il s’éloigne de la route et perd de vue, dans la mauvaise visibilité, les bouées qui marquent le chenal balisé. Le HMT Agate et les navires marchands Aberhill, Afon Towy, Betty Hindley, Derwood, Gallois, Oxshott et Taara se mettent involontairement “au sec” près de Haisborough Sands, sur la côte est de l’Angleterre. Ils sont perdus.

8 août 1941
Les risques du métier
Manche –
Le récent dragueur de mine à moteur MMS 39, mis en service en avril 1941, fait détoner une mine et coule dans l’estuaire de la Tamise. Il est le premier bâtiment de ce type à être perdu au cours de cette guerre… mais ce ne sera pas le dernier.

11 novembre 1941
Shetland Bus
Mer du Nord –
Le petit cotre de pêche Blia disparait par fortune de mer entre Bømlo et les îles Shetland avec ses sept hommes d’équipage et trente-cinq passagers fuyant la Norvège.
Le Blia appartenait au Norwegian Naval Independent Unit, une unité sous commandement britannique qui regroupe plusieurs bâtiments faisant la navette entre la Norvège occupée et les Shetlands. Armés par des pêcheurs et des matelots norvégiens, ces navires évacuent vers les Iles Britanniques des personnes recherchées par les Allemands. Dans l’autre sens, ils débarquent dans des fjords discrets agents de renseignements et saboteurs – parfois même, ils mouillent des mines. L’activité de ces coquilles de noix et de leurs équipages est aujourd’hui connue, principalement en Norvège et aux Shetlands, sous le nom de Shetland Bus.
En 1943, l’unité passera sous commandement norvégien et sera rebaptisé Royal Norwegian Naval Special Unit. Au total, dix bâtiments seront perdus avec quarante-quatre marins et soixante réfugiés, soit par fortune de mer soit sous les coups des Allemands. Pour limiter la durée des traversées, les Norvégiens obtiendront des Américains la cession de trois chasseurs de sous-marins type SC-497, les HNoMS Hessa, HNoMS Hitra et HNoMS Vigra.

EUROPE DU NORD

11 octobre 1940
Un chalutier malchanceux
Manche –
Les torpilleurs allemands Falke, Wolfe, Greif, Kondor et et Seeadler effectuent un raid à proximité de la côte sud de l’Angleterre entre Eastbourne et Weymouth. A 25 milles au sud de l’île de Wight, ils croisent le chalutier armé HMT Warwick Deeping. Les Falke et Kondor se contentent de lâcher quelques obus sur ce maigre gibier. Six canons de 105 contre un 12-pounder (76 mm), l’affaire est vite réglée. Après deux ou trois salves allemandes, artillerie réduite au silence et machine hors service, le Warwick stoppe et son équipage évacue. Les torpilleurs n’insistent pas et s’éloignent tandis que leur victime coule lentement.

18 octobre 1940
La Bataille d’Angleterre
En mer aussi
Mer du Nord –
Les chasseurs de sous-marins allemands UJ 116 et UJ 118 repèrent et attaquent le vieux sous-marin britannique H-49 (mis en service en 1919) dans l’ouest du Texel (Pay-Bas). Le submersible est coulé par grenadage. Un des chasseurs recueille un survivant sur un équipage de 26 marins. Les autres ont disparus avec le bâtiment

27 novembre 1940
Dans les mers froides
Ecosse –
Manipuler des mines est dangereux, la Marine Française en avait fait l’expérience avec la perte du croiseur-mouilleurs de mines Pluton le 13 septembre 1940 à Casablanca.
Aujourd’hui, c’est à la Royal Navy de le faire. Le mouilleur de mines auxiliaire Port Napier est en entrain d’embarquer 550 mines dans le port de Kyle of Loch Alsh quand un incendie se déclare à bord. Les remorqueurs s’empressent de le remorquer hors du port et l’abandonnent près de la rive sud du loch où il explose et coule loin de toutes habitations.

3 décembre 1940
Dans les mers froides
A l’ouest de l’Irlande –
Après avoir quitté l’escorte du convoi HX-90 (Halifax – Liverpool) pour rallier le convoi OB-251 (Liverpool – Atlantique Sud), l’AMC HMS Forfar est surpris, à 500 milles dans l’ouest de l’Irlande, par l’U-99 qui l’envoie par le fond avec son commandant et 136 membres de son équipage. Les destroyers HMCS Saint Laurent [8] et HMS Viscount et le cargo Dunsley ne peuvent sauver que trois officiers et 18 marins qu’ils débarquent à Oban (côte ouest de l’Ecosse).

7 décembre 1940
Dans les mers froides
Côte est de l’Angleterre –
Le HMT Cortina et l’Anti-Aircraft Guardship Lormont croisent devant l’embouchure de la rivière Humber. Tout à leurs tâches respectives, le dragage pour l’un, la veille antiaérienne pour l’autre, les deux bâtiments sont, à un moment, sur une route de collision… et ils se heurtent douloureusement. Aucun des deux ne reste à flot après l’abordage.

25 décembre 1940
Dans les mers froides
Saltee Island –
Une flottille de dragueurs opère pour nettoyer un champ de mines au sud de ces îles, qui sont à peu de distance de la côte sud de l’Irlande. Parmi ces dragueurs, il y a le navire à aubes Mercury, construit en 1934 comme ferry sur la Clyde. A 16h20, l’orin d’une mine s’est coincé, sans se couper, dans sa drague. Le commandant manœuvre pour la dégager, mais la mine vient heurter la poupe et explose, causant une voie d’eau à l’arrière. Le jumeau du Mercury, le dragueur Caledonia, le prend en remorque pour rallier Milford Haven au Pays de Galles, port le plus proche, à… 6 heures 30 de navigation. Vers 20h30, le Mercury, s’enfonçant de plus en plus par l’arrière, se mate et coule sans perte humaine.

30 mai 1944
Mer du Nord
On n’est jamais trop prudent
Scapa Flow –
Ce 30 mai marque la fin de la sécurisation des accès de la rade de Scapa Flow.En 1915, Winston Churchill, alors Premier Lord de l’Amirauté, avait lancé un programme de protection de la base de Scapa Flow, abritant la Great Fleet. Plusieurs “sounds” ont été interdits à toute pénétration ennemie en y sabordant des navires marchands hors service. Ces barrages d’épaves ont été baptisés “Churchill Barriers” : 1 pour celui du Kirk Sound, 2 pour celui du Skerry Sound, 3 pour celui de l’East Wedell Sound et 4 pour celui du Water Sound. Ces barrages n’ont pas changé jusqu’en 1939. Ils furent alors renforcés par le sabordage des Naja (28 février 1939), Soriano (15 mars 1939) et Cape Ortegal (8 septembre 1939). Mais le 14 octobre 1939, l’U-47, qui avait pénétré dans la rade en passant entre les épaves du Kirk Sound et sous les câbles qui les reliaient, torpilla et coula le Royal Oak. L’enquête qui suivit la perte du dreadnought établit dans un premier temps que celle-ci était bien due à un sous-marin [9]. En inspectant les Churchill Barriers, il est apparu que si elles interdisaient bien le passage de navires de surface, elles étaient franchissables par un sous-marin ou une vedette lance-torpilles. Leurs Seigneuries ordonnèrent donc qu’elles soient renforcées pour éviter un autre drame. Dès le 21 octobre 1939, le Lake Neuchatel fut le premier des bâtiments qui renforcèrent les barrages d’épaves. Il fut suivi en 1940 par les Ilsenstein, Carron, Gondolier, Juanita, Martis, Empire Seeman, Redstone et Emerald Wings. En 1941, les Lycia, Tabarka et AC 6 furent sabordés. Les Carolina Thonder , Collingdoc et Gambirah vinrent ensuite renforcer les Churchill Barriers. Début 1944, on décida de barrer aussi le Burra Sound. Pour se faire, on renfloua le Tabarka, qui avait été sabordé dans le Kirk Sound, pour le recouler dans le Burra Sound. Et ce jour, le sabordage à son côté de l’Inverlane met un point final au renforcement des Churchill Barriers.

MEDITERRANEE

11 décembre 1941
Guerre d’usure sous-marine
A l’entrée est du détroit de Gibraltar, 04h00 –
L’U-374 [10] (Oberleutnant zur Zee Unno Von Fischel) patrouille à une dizaine de milles de la grande base navale britannique. Il repère le HMT Lady Shirley (Lt-Cdr A.H. Callaway, RANVR), du 31st Anti-Submarine Group. Touché par une torpille à 4h21, le chalutier explose et coule, entraînant avec lui son équipage de trente-trois hommes. Son camarade d’escadrille, le yacht armé HMS Rosabelle (Lt-Cdr Percy Stephenson Thompson, RNR) recherche l’assaillant. Mais l’U-Boot se révèle plus habile et torpille le yacht à 04h42. Trente hommes d’équipage sur 42 disparaissent.

[1] HMT : Her Majesty Trawler = Chalutier de Sa Majesté
[2] Mise en service en 1927. 310 t, 16 nds, II x 3” et 8 mitrailleuses.
[3] Classe « Izumo », livré en octobre 1900 par Armstrong, Whitworth & Co., Ltd’s – Newcastle on Tyne. 10 393 t, 21 nds, IV x 8”, XIV x 6”, XII x 3”, V TLT de 18”, 1 hydravion Nakajima type 90.
|4] Classe « Momi », mis en service en 1922. 770 t, 36 nds, III x 4.7”, II x 7,7 mm, IV TLT de 21”.
[5] 291 t - 15 nds - II x 3.1'' - 6 mitrailleuses
[6] 374 t - 17,5 nds - I x 3.1'' - 6 mitrailleuses
[7] 206 t - 16,5 nds - II x 3.1'' - I x 13,2 mm - V x 7,7 mm
[8] HMCS = Her Majesty Canadian Ship
[9] Le 15, un scaphandrier avait trouvé près des brèches dans la coque du Royal Oak les hélices de deux torpilles type G 7.
[10] L’U-374 est un des U-Boots qui ont pu pénétrer en Méditerranée lors de l’opération "Blaues Licht" en septembre 1941.

Maintenant, je me remets en chasse de nouveaux désagréments pour la Royal Navy.

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MessagePosté le: Mar Oct 15, 2024 19:26    Sujet du message: Re: Compléments de la chrono et Royal Navy Répondre en citant

Capu Rossu a écrit:
Le Rajputana ouvre le feu sur le périscope aperçu, et l’AMC ne coule pas.

Le Rajputana a touché le sous-marin au kiosque?


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MessagePosté le: Lun Oct 28, 2024 21:50    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Voici de nouveaux compléments concernant la Royal Navy dans la chrono.

Atlantique

18 janvier 1942
Guerre sous-marine
Archipel de Madère
– Vers 23 heures, le HMT Rosemonde est torpillé par l’U-581 (Käpitanleutnant Werner Pfeifer) à 293 milles dans le nord de Vila Baleira (Porto Santo). Ce patrouilleur ASM est en fait un ancien arraisonneur-dragueur français, l’AD 70, réfugié en Angleterre en juin 1940.
Les flottilles de chalutiers armés de la Royal Navy avaient été durement éprouvées au début de l’été 1940, que ce soit lors de l’opération Dynamo (évacuation de Dunkerque) ou du fait de la nouvelle forme de guerre des mines : la Kriegsmarine et la Luftwaffe mouillent désormais des mines magnétiques, nettement plus efficaces que les anciennes mines à orin. La Royal Navy avait alors obtenu de la Marine Nationale une aide non négligeable : soixante-cinq bâtiments, arraisonneurs-dragueurs ou chalutiers civils, ont été mis à la disposition de l’Amirauté. Ces bâtiments, armés par des équipages britanniques, arboreront la White Ensign mais conserveront leurs noms français [1]. Echange de bons procédés : les marins français embarqueront à bord de vedettes Fairmiles fournies à la France.
Le HMT Rosemonde faisait route de Milford Haven vers Gibraltar avec deux autres chalutiers armés, mais la tempête a séparé les bâtiments, qui ont continué individuellement vers leur destination. Cassé en deux par une torpille, le Rosemonde coule en moins d’une minute. Sa disparition est suivie de l’explosion de ses charges ASM. C’est peut-être pour cela que l’U-581, malgré de longues recherches, ne trouve aucun survivant (25 disparus).

[1] Historiquement, ces bâtiments seront saisis lors de l’opération Catapult le 3 juillet 1941, mais conserveront leurs noms français.


31 janvier 1942
Guerre sous-marine
Atlantique Nord
– La Royal Navy a reçu en mai 1941, au titre du Prêt-Bail, dix cutters de la Coast Guard US qu’elle a reclassé comme sloops. Ce sont des bâtiments récents (construit entre 1927 et 1931) et bien armés (I x 5” – II ou III x 3” AA – II x 20 mm – X x .5”).
Le HMS Curlev (ex USCG Saranac) est touché aujourd’hui par deux torpilles lancées par l’U-105 alors qu’il escorte le convoi SL-98 (Freetown – Grande-Bretagne). Le sloop coule en quelques minutes. Un officier et douze hommes d’équipage seront recueillis par un autre escorteur, sur cent quarante marins. Le HMS Curlev sera le seul navire de cette classe perdu durant la guerre [2] .

[2] Historiquement, deux autres, les HMS Walney (ex USCG Sebago) et HMS Hartland (ex USCG Ponchartrain), ont été coulés lors de l’opération Torch par les tirs des troupes vichystes. Ils avaient pénétré dans le port d’Oran pour prendre les bâtiments français présents et les installations portuaires (opération Reservist). Sur six cent quatre soldats américains et marins britanniques et américains, trois cent sept furent tués et deux cent cinquante blessés.

9 mars 1942
Mer cruelle
Océan Arctique
– La Flotte soviétique du Nord manque de patrouilleurs ASM. Pour lui permettre d’attendre les constructions neuves qui sont en chantier, elle doit modifier quelques bâtiments de pêche. Devant le manque d’expérience de ses ingénieurs, la Flotte du Drapeau Rouge a demandé l’aide de la Royal Navy. En février, celle-ci a décidé de lui transférer un baleinier armé en patrouilleur auxiliaire, le HMT Shera (T/Lt. William Edward Bulmer, RNR).
Dans la mer de Barents, le bâtiment est surpris par la tempête. Le poids de la glace dans sa mâture et ses superstructures compromettant sa stabilité, le patrouilleur chavire et coule. Seuls trois hommes survivront sur vingt-trois marins.
Le 24 mars suivant, le patrouilleur Sulla chavirera et coulera dans les mêmes circonstances à 440 milles dans le nord-est de l’Islande.

Asie et Pacifique

14 février 1942
En mer
Mer de Chine Méridionale
– Si certains doutaient du manque de respect des aviateurs japonais pour la Croix Rouge ou les civils, cette journée va le leur démontrer.
Une vingtaine de milles au large de Singapour, le navire-hôpital Sui Wo est attaqué et coulé avec de lourdes pertes par des avions japonais, malgré ses marques règlementaires. Mais ce n’est que le début.
La veille au soir, trois patrouilleurs auxiliaires ont appareillé [3] dans le cadre des évacuations vers Java des non-combattants présents à Singapour. Le Kuala, avec à bord cinq cents civils, dont deux cent cinquante femmes et enfants, le Tien Kwang, avec trois cents passagers et hommes d’équipage, et le Vyne Brooke, avec deux cent vingt-huit personnes à bord.
Le Vyne Brooke a fait route isolément vers le détroit de Bangka, entre l’île du même nom et Sumatra, pour rallier Djakarta. Alors qu’il se trouve à 15 milles dans le nord du détroit, il est attaqué par des avions japonais. Ceux-ci le coulent en quelques minutes. Cent vingt-cinq personnes sont tuées sur deux cent vingt-huit.
Les deux autres bâtiments ont mis le cap au sud-sud-est pour franchir le détroit séparant les îles de Batam et Bintan, dans l’archipel de Riau (Indonésie). Très tôt le 14, les deux navires mouillent près d’un îlot inhabité à la sortie sud du détroit, soit à 40 milles de Singapour. Les commandants font couper des branches pour les camoufler, mais cette mesure ne leur permet pas d’échapper à l’œil aguerri des pilotes japonais et plusieurs appareils vont couler les deux bâtiments. Pour faire bonne mesure, les avions du Soleil Levant vont mitrailler durant de longues minutes les survivants qui se débattent dans l’eau ou qui ont pu gagner le rivage de l’îlot.
Trois cents personnes du Kuala vont pourtant survivre… mais seulement quatre du Tien Kwang. Ces rescapés seront recueillis le 16 par le patrouilleur auxiliaire Tandong Pinang (deux cents), le patrouilleur HMAS Kraft (soixante-dix), le reste étant réparti sur quatre jonques chinoises qui fuyaient Singapour. Si le petit patrouilleur australien et les jonques arriveront à bon port, le Tandong Pinang aura la malchance de croiser le 17, à 30 milles dans le sud du détroit entre Balam et Bintan, la route d’un groupe de torpilleurs japonais chargé d’isoler Singapour de Java. Après un bref combat, cent soixante-quatre personnes vont sombrer avec le navire.

[3] Appareillage nocturne imposé après la perte du patrouilleur auxiliaire Changteh, coulé par l’aviation japonaise plus tôt dans la journée du 13.

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le poireau



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MessagePosté le: Mar Oct 29, 2024 12:01    Sujet du message: Répondre en citant

Le 9 mars 42 l'U.r.s.s sollicite l'assistance de la Royal Navy pour convertir des escorteurs ASM : sauf que FTL Moscou n'est pas en guerre à cette date !
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Mar Oct 29, 2024 13:07    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

Le Poireau a écrit :

Citation:
Le 9 mars 42 l'U.R.S.S. sollicite l'assistance de la Royal Navy pour convertir des escorteurs ASM : sauf que FTL Moscou n'est pas en guerre à cette date !


Exact, exact ! Comme je ne vais pas aider tonton l'adolphin à tenir son planning initial pour la destruction de l'empire slave vermoulu et dégénéré, je modifie les dates de perte de ces deux patrouilleurs : 9 et 24 décembre 1942.
Frank, tu peux jouer du corrector STP, merci.

@+
Capu

PS : le report de Barbarosssa, la modification de timing pour la chute de Singapour et la présence de la France du bon côté, particulièrement en Méditerranée, et le renversement d'alliance des Italiens avec neuf mois d'absence m'obligent à réexaminer les pertes de la RN au cas par cas et celles-ci dessus sont passées à l'as ! Embarassed
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Mar Oct 29, 2024 17:33    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Voici les derniers ajouts pour 1942

11 avril 1942
Les chalutiers de la Royal Navy à la peine
Opération Paukenschlag–
C’est une litote de dire que la réaction américaine au déclenchement de l’opération "Paukenschlag" de l’U-bootwaffe a été inadaptée, voire illogique !
Les phares ont bien été éteints, mais aucun blackout n’a été mis en place dans les villes côtières, éclairées comme en temps de paix : en particulier, les néons ont continué à scintiller aux façades des casinos. En mer, l’US Navy n’a pris aucune disposition pour organiser en convois l’important trafic maritime qui longe la côte : ce n’était pas jugé nécessaire ! De plus, par crainte des abordages, bon nombre de capitaines n’ont même pas masqué les feux et lumières de leurs bâtiments. Tous ces manquements ont facilité le travail des Loups Gris, qui ont fait une hécatombe dans les rangs de la Marine marchande américaine.
Il a fallu de longues semaines pour que l’US Navy prenne conscience du problème et réussisse – non sans difficultés – à imposer des mesures de blackout à des municipalités et des intérêts privés récalcitrants. En mer, les bâtiments de l’US Navy et de la Coast Guard ont fait petit à petit appliquer les mêmes mesures aux cargos, pétroliers et caboteurs.
Et surtout, l’US Navy a admis la nécessité de former la navigation en convoi. Elle a demandé l’aide de la Royal Navy, qui a placé des chalutiers armés à vocation anti-sous-marine sous commandement de l’US Navy en février 1942. Ce renfort a permis aux Américains de prendre le temps de réquisitionner chalutiers et yachts pour les transformer en escorteurs ASM et de former leurs équipages.
Cependant, ce nouveau secteur d’opération des chalutiers armés britanniques n’est pas plus exempt de dangers que les autres. C’est ainsi qu’aujourd’hui, le HMT St-Cathan escorte un convoi en compagnie des yachts armés USS Azurlite et USS Beryl. Lors d’un changement de route, le St-Cathan et le vapeur néerlandais Hebe s’abordent et coulent ! Si les deux yachts peuvent recueillir l’équipage du vapeur, ils ne peuvent sauver que neuf des trente-neuf marins britanniques.
Ce ne sera pas la seule perte des chalutiers britanniques au large des côtes américaines.
Le 12 mai, le HMT Bedfordshire sera torpillé par l’U-558 à 25 milles dans le sud-sud-ouest du cap Lookout (Caroline du Nord). Le 15 juin, le HMT Kingston Ceylonite sautera sur une mine mouillée par l’U-701 à 6 milles dans l’est de Virginia Beach (Virginie). Et le 17 septembre, le HMT Pentland Firth sera abordé par un homologue américain, l’USS Chaffinch ; il coulera à 6 milles dans le sud-est de Sandy Hook (à l’entrée sud de la baie de New-York).


6 mai 1942
Mine “amie”
Madagascar –
La corvette HMS Auricula prend la ligne de file derrière l’AD-347 Armand-Rousseau, qui va la guider dans le chenal de sécurité pour entrer en baie de Diego Suarez. Au moment de changer de cap pour embouquer un nouveau tronçon du chenal, la barre ne répond pas ! Le Lt-Cdr Sidney Lord Bannister Maybury, son commandant, ordonne de stopper puis de battre en arrière pour casser l’erre de son bâtiment. La manœuvre ne réussit pas et l’Auricula, sortant du chenal, vient heurter une des mines protégeant l’accès à la rade. La corvette coule lentement, laissant le temps à l’Armand-Rousseau, par une manœuvre hardie car risquée, de venir sauver la totalité de l’équipage.


5 juillet 1942
Mer cruelle et mines “amies”
Au large de l’Islande –
Le sloop HMS Niger est guide de navigation pour un convoi de six navires marchands qui se rend à Reykjavik pour ravitailler la garnison alliée et la population islandaise. Les mauvaises conditions météorologiques ont fait chuter la visibilité à un demi-mile (800 mètres). Le Commander Arthur Jelfs Cubison et son officier de navigation fouillent aux jumelles l’horizon pour tenter d’apercevoir le phare de Gróttuviti : il leur faut recaler leur position pour prendre le chenal menant au port de la capitale islandaise sans se jeter dans un des champs de mines britanniques qui protègent les atterrages du port.
Vers 22h00, les marins anglais croient apercevoir brièvement le phare entre deux écharpes de brume et gouvernent en conséquence. Malheureusement, ce qu’ils ont aperçu n’était pas la terre, mais un iceberg, et la nouvelle route du Niger mène le petit convoi dans le champ de mines mouillé dans l’ouest de l’île d’Akurey. Le sloop en heurte une et coule à ¾ de mille dans l’est-nord-est du phare de Gróttuviti. Cinq des six cargos seront perdus avec lui. Le sixième, l’américain Exterminator, pavillon panaméen, se maintient à flot malgré ses avaries. Il sera ramené à Philadelphie, mais ne reprendra jamais la mer et sera démoli.


24 juillet 1942
Petite guerre navale
Douvres –
Alors que la MGB 601 est en réparations et entretien dans le port de Douvres, elle est détruite par une explosion qui déclenche un violent incendie. L’enquête conclura que cette explosion était très probablement due aux dommages subis lors d’un accrochage avec des vedettes allemandes dans la nuit du 20 au 21.


4 août 1942
Un “oubli” de Leurs Seigneuries
Mer des Antilles –
Alors que les Amirautés française et britannique ont organisé avec soin les convois qui relient les ports alliés entre eux et avec les principaux ports neutres d’Amérique du Sud, Leurs Seigneuries ont négligé d’en faire de même pour la liaison Trinidad – Freetown, qui permet de ravitailler en mazout le grand port du Sierra Leone. Oubli qui va être cher payé en ce début d’août 1942.
Aujourd’hui 4 août, à 290 milles dans l’est de Trinidad et Tobago, l’U-160 touche d’une torpille le pétrolier norvégien Havsten, alors sous réquisition de la Royal Fleet Auxiliary, qui naviguait seul sur lest entre Freetown et Trinidad. Une seconde torpille, lancée comme coup de grâce, rate son but. L’Oberleutnant zur See Georg Lassen ordonne de faire surface et d’ouvrir le feu au canon. Une vingtaine d’obus de 10,5 cm incendie le tanker, forçant les trente-et-un survivants (il y a eu deux morts) à évacuer. S’approchant des canots de sauvetage, le sous-marin fait prisonnier le commandant, Captain Gjert Sofus Olsen, et l’opérateur radio, Jack Holt, avant de s’éloigner. Les canots font route sur Trinidad, mais les survivants seront recueillis dès le lendemain par le pétrolier argentin Juncal, qui les déposera à Pernambouc une semaine plus tard.
Le 6, le sous-marin italien Enrico Tazzoli découvre l’épave du Havsten, à la dérive. Une petite équipe effectue une fouille rapide et vaine… sinon pour le chat du bord, qui avait été oublié lors de l’évacuation par les Norvégiens et que les Italiens recueillent. L’Havsten est ensuite coulé de deux torpilles à 90 milles dans le nord-est de l’engagement initial. Ce ne sera pas la seule victime de la négligence de l’Amirauté britannique.
Un autre pétrolier norvégien, le Malmanger, lui aussi sous réquisition de la Royal Fleet Auxiliary, a appareillé de Trinidad le 29 juillet avec le convoi E.5 à destination des ports africains de Pointe Noire et Freetown. Au bout de quelques jours, les cinq navires qui le composent font route isolément. Le pétrolier met alors le cap sur Pointe Noire. Le 9, il est torpillé à 800 milles dans l’ouest de Freetown par l’U-130. Le sous-marin émerge et fait prisonniers le commandant, Captain Jan M. Jacobsen, et le chef mécanicien, Peder Johan Olsen. Les canots du Malmanger toucheront la terre africaine le 18.
Le 11 août, à 4h00, à bord du Mirlo, autre pétrolier norvégien requis par la Royal Fleet Auxiliary, le personnel de quart sent une forte odeur de pétrole. Aux premières lueurs du jour, il découvre une mer couverte de pétrole. Sans le savoir, le Mirlo passe à l’endroit où le Malmanger a coulé deux jours plutôt. A 10h45, une torpille frappe le pétrolier, qui est immobilisé. L’équipage évacue dans trois canots. L’U-130 vient vers eux. Apprenant du Captain Olav R. Reinertsen qu’un de ses hommes est manquant, le Korvettenkapitän Ernst Kals l’autorise à retourner à son bord pour y rechercher le disparu. Le commandant revient avec l’homme manquant, grièvement blessé. Ernst Kals les fait alors monter sur le sous-marin pour soigner le blessé, s’excuse auprès de Reinertsen de devoir couler le Mirlo et lui demande de transmettre ses excuses au second-capitaine du Malmanger, Rolf J. L. Molstad, pour avoir omis de lui donner la carte promise pour conduire ses canots en Afrique. L’U-130 donne ensuite le coup de grâce au pétrolier. Les naufragés seront recueillis huit jours plus tard par une corvette au moment où la terre était en vue.
La leçon va être rapidement comprise. Dès le mois de septembre, des convois Freetown – Trinidad et inverse sont organisés.

21 août 1942
Chasse ASM sous les tropiques Atlantique Sud –
Le sous-marin Type-IX U-512, repéré par un JRF-5 de la flottille S27 de Cayenne, est coulé par un PBY-5 de l’US Navy, lui aussi basé à Cayenne. L’état-major naval français pour les Antilles signale à Alger et à ses correspondants de la Royal Navy et de l’US Navy : « Un niveau très élevé d’activité sous-marine allemande est observé dans les Caraïbes et les zones voisines. Une telle activité pourrait être interprétée comme une tentative de l’ennemi pour couper les communications essentielles entre le nord et le sud des Amériques. Des renforts d’unités ASM sont nécessaires en urgence. » En fait, il s’agit du décalage vers le sud des zones de patrouille des sous-marins allemands, dont les opérations sur la côte nord-est des Etats-Unis sont devenues moins fructueuses qu’elles ne l’étaient au début de l’année.
Dans un premier temps, Marine Antilles a déjà affecté les huit patrouilleurs de la classe des 173 pieds que viennent de livrer à Fort de France les USA en renfort des escortes que l’US Navy organisent dans la mer des Caraïbes.
Mais à l’est de l’arc que forment les différentes îles depuis la côte vénézuélienne et la Guadeloupe, le commandement français ne peut compter que sur les vieux avisos Amiens et Ville d’Ys et sur les 8 Consolidated 28-5MF (PBY-5) de l’Escadrille E25 opérant de la Martinique et les 4 Grumman JRF-5 (Goose) opérant de la Martinique et de la Guyane, Escadrilles S26 et S27. C’est peu dire que les mailles du filet sont lâches. Aussi deux autres pétroliers, affectés pour leur part aux rotations Le Cap – Etats-Unis, les Thelma et Vardaas, sont une proie facile pour l’U-564 respectivement les 25 août à 70 milles dans l’est de la Barbade et le 25 août à 15 milles au nord de Tobago.
Avec la montée en puissance des forces d’escortes américaines dans la mer des Caraïbes, six des huit nouveaux patrouilleurs français viendront renforcer, dès la mi-septembre, la présence sur zone de la Marine Française en particulier en fournissant un complément d’escorte aux convois provenant de Freetown ou s’y rendant entre l’île de Trinidad et Tobago et un point situé à 300 milles dans le nord de la frontière guyano-brésilienne.

31 août 1942
Premier convoi sur la route du Nord
Océan Arctique –
Pour acheminer l’aide militaire accordée à l’URSS, les Alliés vont privilégier la route sud, qui permet d’atteindre en toute saison les ports de Crimée ou de la mer d’Azov par la Méditerranée, les Dardanelles et la mer Noire. Cependant, la Stavka a demandé que des convois soient aussi organisés par la route nord, afin d’envoyer à Leningrad et aux Fronts Baltes les matériels reçus dans les ports de Mourmansk et Arkhangelsk [1] .
En ces derniers jours d’août, un convoi codé “Dervish”, comptant six navires de charge et un pétrolier escortés par trois destroyers, trois sloops et trois chalutiers armés [2], fait route vers la mer Blanche en contournant les côtes nord de la Norvège d’aussi loin que le permet le pack de glace.
Du côté allemand, aucun indice n’a permis d’envisager une telle opération. Seules des patrouilles aériennes sont effectuées dans le but de surprendre un des sous-marins soviétiques basés dans le Grand Nord et se dirigeant vers la Norvège ou un des petits convois (trois ou quatre cargos escortés par un ou deux chasseurs de sous-marins) naviguant entre Mourmansk et Arkhangelsk. La Luftwaffe bombarde par ailleurs systématiquement le port de Mourmansk afin d’obliger les bâtiments de la Flotte Rouge qui s’y trouvent à se réfugier à Arkhangelsk, donc bien plus loin de la Norvège et de ses côtes. C’est dans le cadre de ces missions de harcèlement qu’en fin d’après-midi, ce dimanche, six bombardier Ju 88 effectue un sweep entre Mourmansk et le détroit marquant l’entrée de la mer Blanche.
A leur grande surprise, les aviateurs du Grand Reich découvrent à 190 milles dans l’est de Mourmansk, non pas un modeste convoi soviétique, mais le convoi “Dervish”, qui s’apprête à pénétrer en mer Blanche, guidé six destroyers de la Flotte du Nord [3] . Les Ju 88 attaquent en semi-piqué aux dernières lueurs du jour (le soleil se couche à 20h11). Ils font face à une DCA bien plus agressive que celle des Soviétiques, et l’un des assaillants s’abîme dans les flots non loin du sloop HMS Hamlet. Deux visent les cargos Tehatra et Alchiba qui voient les bombes tomber sur leur arrière, la vitesse des navires ayant été mal estimée. Les trois derniers bombardiers s’en prennent au RFA Aldersdare, chargé d’essence d’aviation pour les VVS. Les bombes des deux premiers encadrent le pétrolier, le secouant sérieusement mais sans causer d’avaries majeures. Le dernier, attaquant de plus bas, le touche à la poupe. La bombe, explosant dans le compartiment moteur, désempare sa cible qui stoppe et commence à s’enfoncer par l’arrière à cause d’une brèche importante dans le bordé bâbord. La pointe allant en s’aggravant, les cinquante-quatre survivants évacuent sur le HMS Salamander avant que le pétrolier ne se mâte et coule par l’arrière.
Le 22 septembre suivant, un autre pétrolier de la Royal Fleet Auxiliary, le RFA Gay Ranger, sera coulé par l’U-435 à 250 milles dans le nord-nord-est de l’Islande, alors qu’il fait route vers Mourmansk au sein du convoi PQ-1. La RFA n’aura pas d’autres pétroliers coulés par les bombardiers ou les sous-marins allemands dans ces convois pour la Russie, ou en revenant.


26 septembre 1942
Guerre sous-marine
Atlantique –
Le convoi RB-1 (St-Jean de Terre-Neuve – Liverpool) est attaqué par plusieurs U-boots. La veille, l’U-216 a coulé le paquebot britannique Boston, dont les soixante-cinq hommes d’équipage ont été recueillis par le destroyer HMS Veteran.
Aujourd’hui, durant plusieurs heures, les attaques se succèdent. Le paquebot américain New York est victime de l’U-91. Le Veteran manœuvre pour porter secours à l’équipage, quand il est lui-même touché par une torpille du U-404. Le destroyer coule instantanément, emportant avec lui son équipage de cent trente-quatre marins et soixante-trois des soixante-cinq naufragés du Boston. Les cinquante-quatre hommes qui formaient l’équipage du New York périssent eux aussi, portant à deux cent cinquante et un le nombre des marins alliés disparus en quelques minutes…


2 décembre 1942
Heurs et malheurs des sous-marins des deux bords
Au large d’Alger –
Jugeant que les parages d’Oran sont devenus malsains depuis qu’il a torpillé le mouilleur de mines HMS Manxman la veille au soir, le Kptlt Otto Köhler a déplacé son U-377 dans le secteur d’Alger, plus précisément à 3 milles dans le nord-nord-est du cap Matifou, sur la route des convois allant vers la Tunisie, Malte et la Sicile.
A 10h30, il prend la veille au périscope après que son opérateur des hydrophones ait signalé un bruit d’hélices rapides. Idéalement placé à quatre cents mètres du but, il lance une salve de quatre torpilles contre le destroyer HMS Quentin, qui vient de sortir d’Alger pour se rendre à Malte. Trois engins frappent par bâbord le navire anglais, qui se brise en deux ; les tronçons disparaissent en moins de trois minutes. Alertés par le sémaphore du cap Matifou, les secours ne pourront recueillir que soixante-cinq des cent soixante-quinze hommes d’équipage.


[1] Leningrad est à 1 350 km de Mourmansk, 1 150 d’Arkhangelsk, 2 000 de Marioupol, 2 250 d’Odessa et 2 500 de Sébastopol. Rappelons qu’Arkhangelsk n’est libre de glaces qu’en été.
[2] Destroyers classe "F" HMS Forester, Fury et Faulknor, sloops classe "Halcyon" HMS Leda, Salamander et Seagull, chalutiers classe "Shakespearian" HMS Hamlet, Macbeth et Ophelia, pétrolier RFA Aldersdale et cargos Lancastrian Prince, New Westminster City, Esneh, Trehata, Llanstephan Castle et Alchiba. Tous battent pavillon britannique, à l’exception du néerlandais Alchiba. Ce n’est qu’avec le deuxième convoi de l’Arctique que le nom de code de ceux-ci sera formé des lettres “PQ” suivies d’un numéro d’ordre.
[3] Les “type 7” Gnevny, Gordy, Gromky, Grozyashchny, Sokrushitelny et Stremitelny.

Sur ce, après une année 1942 bien pénible pour cette pauvre Royal Navy, je vais reprendre l'année 1943 commencée hier soir.

@+
Capu
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Dernière édition par Capu Rossu le Mer Oct 30, 2024 22:07; édité 2 fois
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MessagePosté le: Mar Oct 29, 2024 19:22    Sujet du message: Répondre en citant

En relisant https://en.wikipedia.org/wiki/Second_Happy_Time, il apparaît que la mise en place des convois par les Américains a été chaotique (petites étapes de jour et mise à l'abri dans les ports la nuit, par exemple).
Avec la présence française, l'adaptation de l'US Navy à l'idée des convois n'aurait-elle pas été un peu plus rapide/efficace ?

Citation:
en renfort des escortes que l’US Navy organise dans la mer des Caraïbes.


Citation:
Du côté allemand, aucun indice n’a permis d’envisager une telle opération.

Ca ne me paraît pas aussi évident, car il y a le précédent de la 1ère GM, avec une petite présence des sous-marins allemands : https://www.reddit.com/r/WarCollege/comments/rdcl1p/were_there_arctic_convoys_in_ww1/

Citation:
six bombardiers Ju 88 effectuent


PS : je n'ai fait qu'une relecture rapide.
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MessagePosté le: Mar Oct 29, 2024 20:21    Sujet du message: Répondre en citant

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MessagePosté le: Mar Oct 29, 2024 23:05    Sujet du message: Répondre en citant

Un peu facile, la perte du Quentin. Avec plus de moyens ASM, le fait que le destroyer soit coulé exactement le meme jour qu'OTL...
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Monomaker



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MessagePosté le: Mer Oct 30, 2024 02:15    Sujet du message: Répondre en citant

Capu Rossu a écrit:
Bonsoir,

Voici les derniers ajouts pour 1942

11 avril 1942
Les chalutiers de la Royal Navy à la peine
Opération Neuland
C’est une litote de dire que la réaction américaine au déclenchement de l’opération "Neuland" de l’U-bootwaffe a été inadaptée, voire illogique !


- C'est l'opération Paukenschlag/Drumbeat qui désigne l'attaque des sous-marins allemands sur la côte Est américaine. L'opération Neuland ne concerne que les Caraïbes.

Capu Rossu a écrit:
4 août 1942
Un “oubli” de Leurs Seigneuries
Mer des Antilles –

Le 6, le sous-marin italien Enrico Tazzoli découvre l’épave du Haysten, à la dérive.


- Havsten

Capu Rossu a écrit:
31 août 1942
Premier convoi sur la route du Nord
Océan Arctique –

Les Ju 88 attaquent en semi-piqué aux dernières lueurs du jour (le soleil se couche à 20h11). Ils font face à une DCA bien plus agressive que celle des Soviétiques, et l’un des assaillants s’abîme dans les flots non loin du sloop HMS Hamlet.


- le chalutier HMS Hamlet

Capu Rossu a écrit:
[2] sloops classe "Halcyon" HMS Halcyon, Salamander et Harriet.


- les sloops/dragueurs de mines classe Halcyon HMS Halcyon et Harrier ont étés coulés FTL le 15 janvier 1942 à Singapour par des bombardiers en piqué embarqués japonais. Les HMS Leda et Seagull peuvent les remplacer.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mer Oct 30, 2024 10:19    Sujet du message: Répondre en citant

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Capu Rossu



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MessagePosté le: Mer Oct 30, 2024 11:23    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

Merci pour vos remarques sur le dernier jet, je ferai les corrections nécessaires ce soir.

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Capu

PS : corrections suggérées du post du 29 effectuées.
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