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ChtiJef
Inscrit le: 04 Mai 2014 Messages: 2793 Localisation: Agde-sur-Hérault
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Posté le: Dim Juil 14, 2024 16:49 Sujet du message: |
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S'agissant des "Malgré-nous", me semble qu'OTL, de Gaulle a fait des pieds et des mains pour les récupérer, mais que globalement, il a réussi à en faire libérer pas mal.
Enfin, ceux qui étaient encore en vie, vu que beaucoup étaient enrôlés sous uniforme SS, lesquels étaient plutôt vite liquidés qu'envoyés en camp... _________________ "Les armes ne doivent pas être utilisées dans des guerres" - Alain Berset, président de la Confédération helvétique |
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Casus Frankie Administrateur - Site Admin
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 14087 Localisation: Paris
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Posté le: Dim Juil 14, 2024 16:55 Sujet du message: |
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le poireau a écrit: | Si on ne parle pas des supplétifs sous uniforme allemand mais tout simplement des prisonniers et déportés alors leur sort dans l'après-guerre est simple et limpide : ils retournent dans leur pays d'origine. Ce qui est au demeurant parfaitement normal !
Vous ne croyez tout de même pas que Staline crie sous tous les toits à ses alliés que ces gens là il a l'intention de les envoyer au goulag voire de les exécuter ! |
La réaction des dirigeants occidentaux quand on leur a dit (si on le leur a dit) ce que Staline avait l'intention de faire de tous "ses" prisonniers et déportés qu'on lui rendrait fut sans doute assez semblable à leur réaction quand on est venu leur dire que les camps de concentration des Juifs (et Tziganes) menaient en fait aux camps d'extermination. "Oh ben non, c'est pas possible ce que vous racontez là… Et si c'est vrai, on a plein de bonnes raison de faire comme si c'était pas vrai." _________________ Casus Frankie
"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire) |
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Imberator
Inscrit le: 20 Mai 2014 Messages: 5605 Localisation: Régions tribales au sud-ouest de Nîmes.
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Posté le: Dim Juil 14, 2024 17:06 Sujet du message: |
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le poireau a écrit: | Si on ne parle pas des supplétifs sous uniforme allemand mais tout simplement des prisonniers et déportés alors leur sort dans l'après-guerre est simple et limpide : ils retournent dans leur pays d'origine. Ce qui est au demeurant parfaitement normal ! |
Même contre leur volonté et sachant le sort peu enviable qui les attends ? Même les civils déportés comme main d’œuvre ?
le poireau a écrit: | Vous ne croyez tout de même pas que Staline crie sous tous les toits à ses alliés que ces gens là il a l'intention de les envoyer au goulag voire de les exécuter ! |
Vous ne croyez quand même pas que les occidentaux ignorent un tant soit peu ce qui les attend en URSS ? En 45 les alliés savent parfaitement ce qui se passe dans la Russie de Staline. Pas besoin que le maitre du Kremlin le confirme haut et fort.
le poireau a écrit: | Donc les seuls pour qui il pourra y avoir débat ce seront bien les supplétifs |
Tout au contraire ce sera le cas de la masse des autres. Les renvoyer même de force dans une Russie qui n'a rien de tendre avec les siens ? Pas très glorieux comme politique.
le poireau a écrit: | Donc les seuls pour qui il pourra y avoir débat ce seront bien les supplétifstombés dans les mains des occidentaux et qui supplieront qu'on ne les renvoie pas à Staline !
Alors oui ils seront quelques milliers mais finalement pas tant que cela par rapport aux millions de prisonniers et déportés. |
Déjà les supplétifs étaient au final plus que des dizaines de milliers. Donc il ne faut pas minimiser la situation. Mais bon quelque part que Moscou ne soit pas tendre avec eux ça peut se comprendre. Même à l'ouest.
Mais de ce que j'ai lu les civils et les prisonniers de guerre rapatriés auraient à eux seuls payé un tribut bien plus grand. Ce serait à confirmer mais les chiffres se compteraient en centaines de milliers, pour la grande majorité morts de mauvais traitements et d'épuisement au goulag. Mais il y aurait eu aussi pas mal de procès expéditifs suivis d'exécutions immédiates "sur le tas" histoire de servir d'exemple dans les camps "de triage" des rapatriés. _________________ Point ne feras de machine à l'esprit de l'homme semblable ! |
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le poireau
Inscrit le: 15 Déc 2015 Messages: 1399 Localisation: Paris
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Posté le: Dim Juil 14, 2024 17:54 Sujet du message: |
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Bien sûr que les civils SOVIÉTIQUES déportés comme main d'oeuvre forcée dans le Reich et que les prisonniers de guerre SOVIÉTIQUES capturés par la Wehrmacht pendant la guerre retournent en URSS !
Comme si les prisonniers de guerre Américains n'étaient pas renvoyés aux USA et les civils français du STO en France !
Que Staline veuille exercer sa vengeance sur eux il ne crie pas sur tous les toits et d'ailleurs les occidentaux ne le conçoivent même pas, quel que puisse être leur lucidité sur la nature du régime stalinien.
Ces gens là n'étaient justement pas des supplétifs de la Wehrmacht pourquoi est-ce qu'il leur arriverait des bricoles ! Ça n'aurait pas de sens ! La logique stalinienne n'est pas celle du commun des mortels...
D'ailleurs dans leur immense majorité ils veulent rentrer chez eux et n'imaginent guère ce qui les attends.
Donc oui le cas ne se pose que pour ceux qui revêtus l'uniforme allemand (volontairement ou contraints).
Les prisonniers de guerre et la main d'oeuvre forcée ne font pas débat. Avec le recul on connait sans doute le sort qu'il leur fut réservé mais dans leur grande majorité ni eux ni les Alliés ne peuvent le suspecter à ce moment là. _________________ “Il n'y a que deux puissances au monde, le sabre et l'esprit : à la longue, le sabre est toujours vaincu par l'esprit” (Napoléon) |
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Heorl
Inscrit le: 19 Mar 2023 Messages: 533
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Posté le: Dim Juil 14, 2024 19:15 Sujet du message: |
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A savoir : le dernier Malgré-Nous n'a pu quitter son camp de prisonniers et rejoindre la France qu'en 1957.
L'une des raisons pour lesquelles les prisonniers n'étaient pas renvoyés chez eux c'est tout simplement que les gardiens ne parlaient pas la langue du prisonnier. De l'allemand, ils reconnaissent, du polonais c'est une langue slave et les langues baltes ils avaient de bonnes raisons pour ne pas les libérer. Mais du finlandais, du hongrois, du français ou du roumain c'était bien plus rare et donc souvent ces pauvres hommes étaient considérés comme fous et envoyés dans les "institutions" à cet effet, qui étaient encore pire (oui, c'est faisable) que les goulags. Ces hospices sont à égalité dans l'horreur de l'URSS avec les "hôpitaux" pour blessés de guerre dans l'après-guerre, ou le simple concept de dignité humaine semble avoir été oublié sinon volontairement détruit. _________________ "Un sub' qui s'ennuie, c'est un sub' qui fait des conneries"
Les douze maximes de l'adjudant-chef
"There's nothing more dangerous than a second lieutnant with a map"
US Army adage |
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Archibald
Inscrit le: 04 Aoû 2007 Messages: 9978
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Posté le: Dim Juil 14, 2024 19:26 Sujet du message: |
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En fait un type est resté dans ces asiles au moins jusque dans les années 2000. Exactement ce que tu racontes: personne parlait sa langue ou c'était juste un prétexte pour le garder moisir dans ce trou à rat. _________________ Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..." |
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Anaxagore
Inscrit le: 02 Aoû 2010 Messages: 10453
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Posté le: Dim Juil 14, 2024 19:32 Sujet du message: |
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Je pense que c'est un prétexte. Le français est la langue étrangère préférée des Russes. Je publie des romans en ligne, je peux lire en temps réel les connections quand j'écris en Français à part les pays francophones c'est les Russes qui sont mes principaux lecteurs. _________________ Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe. |
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FREGATON
Inscrit le: 06 Avr 2007 Messages: 4352 Localisation: La Baule
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Posté le: Dim Juil 14, 2024 20:06 Sujet du message: |
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Attention quand même, FTL il faut aussi que Guy Mouminoux (alias Guy Sager, alias Dimitri) soit libéré car sinon nous ne pourrons nous délecter des aventures d'Eugène Krampon et de Loubianka (Rhhââ lovely)...
Mouminoux (que j'ai connu et apprécié comme invité au carré officier d'un de mes fiers vaisseaux), ce patronyme m'a d'ailleurs toujours fait rire et penser à ça (désolé Imby):
https://www.youtube.com/watch?v=Yuk7J3bAhLs _________________ La guerre virtuelle est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux civils. |
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loic Administrateur - Site Admin
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 9394 Localisation: Toulouse (à peu près)
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Posté le: Dim Juil 14, 2024 20:18 Sujet du message: |
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Bon, il va falloir trier et séparer ces échanges ! _________________ On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ... |
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Imberator
Inscrit le: 20 Mai 2014 Messages: 5605 Localisation: Régions tribales au sud-ouest de Nîmes.
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Posté le: Lun Juil 15, 2024 18:29 Sujet du message: |
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loic a écrit: | Bon, il va falloir trier et séparer ces échanges ! |
Pas la peine. On a fait le tour de la question et on restera sur nos positions radicalement opposées. _________________ Point ne feras de machine à l'esprit de l'homme semblable ! |
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Casus Frankie Administrateur - Site Admin
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 14087 Localisation: Paris
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Posté le: Sam Juil 20, 2024 08:21 Sujet du message: |
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27 juin (1/3)
Mer Baltique
Loups rouges
Kronstadt – Le S-13 rentre au port avec la marée, dans une ambiance lourde – et on ne parle pas ici uniquement du temps qu’il fait. Le classe Stalinets a fait une patrouille médiocre : un seul petit cargo revendiqué détruit. Pire encore, son action a été marquée par l’indiscipline – le sous-marin s’étant largement écarté de sa zone de patrouille afin d’aller courir des fantômes, lesquels ont d’ailleurs manqué de fort peu de conduire à la perte du bâtiment. Sur le quai, une délégation attend déjà le commandant du sous-marin pour faire le point – et clairement, on n’a pas prévu le bouquet de fleurs ou la bouteille de vodka. Non que l’intéressé y ait compté…
Passées les bravades, viriles montées de ton et autres rapports explicités à très haute voix, il faut bien une conclusion. En résumé, l’action du capitaine de 3e classe Alexander Marinesko est jugée, au mieux, « très perfectible ». Le rapport souligne « des erreurs grossières dans la détermination des paramètres de mouvement des cibles » et un manque de persévérance dans la recherche des transports ennemis après leur détection par radiogoniomètre » – l’ensemble s’achevant par une note fort peu amène du QG à destination de l’ensemble de la flottille, dont il faut bien avouer qu’elle non plus n’a guère brillé : « Les commandants des sous-marins (D-2, Shch-407, S-13, Lembit, Shch-318) ont agi presqu’exclusivement passivement, n’ont pas recherché l’ennemi, n’ont pas réagi à la situation en temps opportun et sont restés à l’écart des côtes, ayant ainsi permis à l'ennemi de s’échapper avec une relative impunité. »
Il est vrai qu’avec le retour d’un temps estival, les perfectionnements de l’arme anti-sous-marine allemande [Dont le Kanonenboot 1941, qui pouvait être équipé d’un hélicoptère pour le repérage des cibles !] ont fait du mal en Baltique occidentale, dans un secteur où l’aviation fasciste est encore bien présente. L’arme sous-marine soviétique est encore… maladroite, voire hésitante. C’est que les bâtiments récents sont rares, donc précieux. Et les plus anciens ne sont pas forcément de taille. La Flotte du Drapeau Rouge n’en finit pas de payer l’incurie de l’entre-deux-guerres.
C’est ainsi que, paradoxalement, l’action indisciplinée de Marinesko – pour très perfectible et condamnable qu’elle soit – paraîtra dans les jours à venir, tout compte fait, parfaitement digne de louanges. Voilà au moins un commandant agressivement prolétaire ! Qui n’hésite pas à faire surface pour utiliser son canon, une audace qui fait plaisir. Du coup, pour cette nouvelle action, il recevra l’Ordre du Drapeau Rouge – une décision qui ne fait jamais que sanctionner une carrière déjà bien remplie à l’occasion d’une toute petite victoire. Mais il en fallait une, selon le commandement… sinon, la base n’aurait pas compris.
Et l’intéressé, qui voit bien qu’il y avait de quoi s’inquiéter, de préparer sereinement son bâtiment à une nouvelle patrouille, possiblement bien plus décisive.
Opération Oder
Siegfried
Prusse orientale – Front de la Baltique – Situation désormais dangereusement exposée, voire carrément critique, pour les lignes allemandes le long du Niémen. Le 12e Corps Blindé (Vasily Butkov) achève d’isoler la 217. ID (Friedrich Bayer) dans Tilsit, en coupant la route de Taplacken à Govorovo. Les chars soviétiques, loin de s’enfoncer plus avant vers le sud – pas tout seuls, à seulement 100 engins ! – commencent à obliquer vers Gudkovo, pour déborder par la droite la 206. ID (Alfons Hitter), toujours à la lutte sur une ligne allant de Ragnit à Zhilino – non, à Rudakovo. Quant à la 61. ID (Gunther Krappe), elle ne paraît plus en mesure d’agir.
Rodion Malinovski se voit bien prendre Tilsit dans quelques jours. Il achève donc en toute sécurité le transfert de la 4e Armée (Nikolai Gusev) sur la rive gauche, ce qui sèmera assurément la panique dans les rangs fascistes et divertira leurs renforts, qui auraient pu faire très mal ailleurs. Par contre, le Soviétique n’envisage à cette heure nulle cavalcade en Prusse – et encore moins ici. Il est trop tôt pour prétendre exploiter ! Alors broyons calmement, encerclons, éliminons puis progressons. Malinovski ne croit pas si bien penser : au même moment, la 19. Waffen-Grenadier-Brigade der SS (lettische) (SS-OberFührer Nikolaus Heilman) a passé Kreuzingen. Et elle avance assez vite sur l’arrière du flanc droit de Butkov, lequel se doute fort heureusement de la chose…
Dans le secteur de Lasdehnen, la situation reste toujours aussi douloureusement incertaine. Le I. ArmeeKorps (Otto Wöhler) a renoncé à pousser ce qu’il pensait être un avantage face à la 7e Armée d’Alexey Krutikov et tente désormais de se retrancher sur une nouvelle position, quelque part entre sa seconde ligne et feu sa première ligne. En face, l’artillerie et les mortiers continuent de pilonner – Krutikov cherche visiblement à repérer un nouveau point faible adverse, avant de modeler la ligne de front à son avantage. S’ensuit une nouvelle journée de combats pénibles et coûteux, dans lesquels on se bat pour pas grand-chose – essentiellement tuer autrui.
Autour de Gumbinnen, la 42e Armée (Ivan Morozov) ne fait pas autre chose, continuant de presser avec force la 226. Volksgrenadier (Franz Sensfuß), toujours pour tenter d’enfoncer un coin vers Yarovoe, ce qui couperait la route de Goldap. Evidemment, côté allemand, les pertes s’accumulent… Au point que la 59. Volksgrenadier (Rudolf Sperl) – pourtant supposée s’appuyer sur sa consœur et pas l’inverse ! – doit commencer à tailler dans ses lignes au nord de Gumbinnen pour s’étirer jusqu’à Kalininskoe au bénéfice de Sensfuß. Sur la carte, c’est sans doute très pertinent. En pratique, cela revient aussi à dégarnir ses flancs et à rapprocher peu à peu la jonction des deux divisions du Schwerpunkt adverse… Mais le moyen de faire autrement !
Enfin, dans le secteur de Goldap, la situation redevient dangereusement… agitée pour la Heer. Après son quasi-succès de la veille, Nikolai Berzarine prépare un grand coup pour demain avec l’appui du 2e Corps Aéroporté (Mikhaïl Tikhonov), toujours à l’ouest d’Hardteck. Et cette fois, il faudra percer, à tout prix ! Circonstance aggravante, ce nouvel assaut sera coordonné avec une attaque de la 34e Armée (Anton Lopatine), qui se concentrera sur Pogorzel, entre Goldap et Kowale Oleckie. De quoi menacer la ville prussienne d’une ébauche d’encerclement en cas de double succès. Mais une chose à la fois. En attendant, les éclaireurs se renseignent, les avions vrombissent, les canons canonnent et les bataillons disciplinaires occupent la ligne de feu adverse…
Prusse orientale et Pologne – 1er Front Biélorusse – L’ordre de repli parvenu de Berlin via Dantzig est arrivé trop tard pour empêcher le désastre. La 3. PanzerArmee (Balck) se trouve désormais dans de graves difficultés pour avoir voulu venir au secours, avec bien trop d’élan, d’une 2. Armee (Hilpert), dont l’existence devient à chaque heure davantage théorique…
Poursuivant son chemin de destruction depuis Bugzy Płoskie – et d’autant plus gaillardement qu’il sait désormais que le 10e Corps Blindé (Alexei Popov) arrive pour couvrir ses arrières – le 6e Corps Mécanisé (V.V. Koshelev) progresse vers Neidenburg, menaçant de faire la jonction avec les forces de Rokossovski remontant de Dębsk. Les blindés soviétiques ont déjà doublé la 167. ID (Hans Hüttner) et la 267. ID (Otto Drescher) par la droite, avec le XLI. PanzerKorps (Hellmuth Weidling) sur leur arrière-gauche. Que le 2e Front Biélorusse les attrape et c’en est fini d’elles… Comme de toutes les unités au sud d’une ligne Neidenburg- Willenberg d’ailleurs ! Le scénario catastrophe d’une destruction presque complète de deux armées allemandes se dessine. Balck peut fuir en laissant tomber Hilpert, s’il le veut… au train où vont les choses, il n’est pas certain de conserver davantage d’unités que lui à la fin du mois. Mais il n’est plus grand-chose qu’il puisse faire…
Ou presque ! Le LII. ArmeeKorps (Hans-Karl von Scheele) – encore point trop sollicité par l’ennemi (occupé partout ailleurs !) – a fini de pivoter vers Neidenburg. Son aile droite – la 38. Volksgrenadier-Division (Friedrich-Georg Eberhardt) – entre dans la ville en début de matinée. Malheureusement, elle n’y reste pas seule bien longtemps : avant la nuit, les T-34 de Koshelev attaquent déjà tout le long de ses lignes… Et ce n’est pas la Volksturm locale ou la 208. ID (Hans Piekenbrock) – qui a réussi à rallier depuis Chorzele en profitant du fait qu’elle n’est plus sur le chemin de la 3e Armée de la Garde (Ivan Zakharkine) – qui vont résoudre le problème. C’est pourtant le dernier espoir pour les forces de la Heer dans ce secteur.
Au-delà de la Narew et de la Vistule – 2e Front Biélorusse – La 3e Armée de Choc (Mikhaïl Purkayev) a passé la journée à essayer de remonter de Mława vers Neidenburg pour faire barrage à la marée sans cesse montante de troupes ennemies en fuite vers Soldau et Osterode in Ostpreußen. En dépit de tous ses efforts et d’une supériorité matérielle locale notable, elle n’y est pas complétement parvenue – la faute à la nécessité de sécuriser ses flancs pour fermer la porte à tous ces fascistes.
Mais ce n’est pas grave : sur son avant gauche, et notamment dans le secteur de Janowiec Kościelny, le 14e Corps Blindé (Ivan Kirichenko) s’en charge pour lui, en ferraillant durement contre le XLVII. PanzerKorps (Hans von Funck) – ici, ce dernier cherche moins à garder ouverte la porte pour autrui qu’à esquiver pour lui-même un sort funeste. Les panzers de Funck y parviennent finalement, mais au prix d’une certaine perte de cohésion, d’une quasi-disparition de leur train et de lourdes pertes subies par la 4. Panzer (Dietrich von Saucken), désormais réduite à un tiers de son potentiel de combat.
Par contre, pour le VIII. ArmeeKorps (Gustav Höhne), il est sans aucun doute trop tard. Assailli toute la journée et sur tout son flanc par les forces de Mikhaïl Purkayev et par les premiers éléments de l’aile droite de Zakharkine, soumis aux frappes incessantes de deux armées aériennes – la 2e Armée aérienne (N.F. Naumenko) et la 15e Armée aérienne (N.F. Papivine) – ses divisions commencent à se dissoudre aux environs de Chmielewo Wielkie. C’est la débâcle : des groupes épars dépassant rarement la compagnie et ne comptant jamais plus d’une dizaine de véhicules se dirigent chacun de leur côté vers le nord et le salut… en théorie. Ils emportent les chefs d’unité – dont Robert Schlüter (260. VGD), gravement blessé au bras droit par un tir d’artillerie de gros calibre.
Enfin, le long de la Vistule, le 13e Corps Blindé (Boris Bakharov) continue sa chevauchée vers Toruń pour s’emparer dès ce jour du carrefour de Lipno. Il est cependant contraint de ralentir un peu, le temps pour la 15e Armée (Georgiy Zakharov) de rallier. Celle-ci n’est plus si loin – cinquante kilomètres en arrière à Drobin ! Elle a simplement perdu du temps en achevant de broyer ce qui restait du LIII. ArmeeKorps (Friedrich Gollwitzer) entre elle et les forces de Purkayev, vers Strzegowo… ce qui fait, d’ailleurs, que Purkayev a lui aussi perdu du temps sur la route de Neidenburg – mais ça, c’est un autre verre de vodka. Enfin – deux divisions de grenadiers du peuple détruites, un général de corps d’armée capturé (Gollwitzer) ainsi qu’un général de division (Alfred Praun, 129. VGD) (1) – ça valait le coup, non ? Sans doute – mais Bakharov s’en moque. Par contre, il a besoin d’infanterie pour garantir ses lignes et tenir son flanc vers Włocławek. A moins, bien sûr, que d’autres s’en occupent d’ici là !
De fait, de l’autre côté de la Vistule, les forces soviétiques progressent elles aussi très bien. A Kutno, le LXXII. ArmeeKorps d’Anton Grasser se retourne et tente de lever le bouclier face à la 63e Armée (Vasiliy Kuznetsov). Cette dernière, qui s’attendait à la bravade, ne tombe pas dans le piège d’une bataille de rencontre qu’elle ne maîtrise pas – Kuznetsov se rappelle trop bien les combats passés pour Vitbesk. Son armée suspend sa marche, concentre ses feux et appuie très vite là où ça fait mal : par exemple vers Sójki, pour priver son adversaire de toute voie de repli vers Toruń ou le nord. Et la 357. Volksgrenadier-Division (Knut Eberding) – qui a dû ici prendre le relais de la 359. ID (Norbert Holm), décimée – ne peut y faire grand-chose, sinon subir. Derrière ses jumelles, dans sa Gaz de commandement, Kuznetsov sourit : il ne subit pas les conditions de l’adversaire comme lors de l’opération Souvorov, mais il impose les siennes. « Il fuit, il tombe. Il pare, il meurt. Dans tous les cas, il perd. »
Plus au sud, la bataille pour Litzmannstadt a bien commencé. La 2e Armée de Choc (Kuzma Galitsky) frappe de plus en plus fort Stryków et le XL. PanzerKorps (Eberhard Rodt), dont la 22. Panzer (Hermann von Oppeln-Bronikowski) se retrouve de plus en plus souvent appelée en première ligne pour assister la 253. ID (Hans Junck) – la 123. ID (Louis Tronnier) tachant pour sa part de sécuriser les flancs. Par trois fois, Oppeln-Bronikowski contre-charge les pointes soviétiques à Nowostawy Górne. Par trois fois, ses Panzer IV, bénéficiant pourtant d’opportunités tactiques intéressantes, sont arrêtés par de véritables orages d’acier et doivent piteusement se replier sous les huées, en encaissant des pertes. Kurt von der Chevallerie a pourtant été clair avec lui – s’il n’arrête pas les Rouges, c’est toute la 4. PanzerArmee qui perd la bataille. Et le Berlinois s’applique donc, avec l’énergie du désespoir – et en dépit d’un destin qui le renvoie chaque fois, perdant, vers ses lignes.
Plus au sud, entre Natolin et Kurowice, le LXII. ArmeeKorps (Carl Rodenburg) achève de se retrancher en s’appuyant sur les bois et reliefs des alentours. Il prévoit de tenir le centre du dispositif, avec le LXIII. ArmeeKorps (Ernst Dehner) sur sa droite, à Tuszyn, et le XLVI. PanzerKorps (Franz Westhoven) en réserve à Andrespol.
Alors, les Rouges arrivent… Le 1er Corps Mécanisé de la Garde (Mitrofan Zinkovich) et la 54e Armée (Sergei Roginski) frappent la 92. ID (Max Reinwald) à Natolin, déclenchant l’intervention de la 12. Panzer (Erpo von Bodenhausen)… Mais celle-ci est immédiatement mise en difficulté, ce qui force la 3. Panzer (Wilhelm Philipps) à accourir ! Du coup, à Tuszyn, le LXIII. ArmeeKorps (Ernst Dehner) affronte seul la 2e Armée de la Garde (Leonid Govorov) et surtout le 7e Corps Blindé (Alexei Panfilov), suivi par la 29e Armée (Alexander Gorbatov) – qui devrait arriver dans la nuit. Ce qui déclenche une nouvelle intervention de réserves raflées partout ailleurs – en l’espèce, les rares engins encore disponibles du XLVI. PzK, renforcés du 226. StuG Abt (major Herbert Keysler) et du 904. StuG Abt (Hauptmann Hans-Hennig Wiegels). Westhoven fait sans cesse courir ses blindés – toujours moins nombreux, et avec toujours moins de munitions et d’énergie…
La 1. SS-PanzerArmee, elle-même à la lutte une poignée de kilomètres plus au sud, a vampirisé toutes les réserves du HG Mitte. Et avant minuit, les perspectives sont inquiétantes pour von der Chevallerie, dont les unités sont durement pressées sur toutes leurs lignes… Et dont les arrières sont harcelés par un irritant regain d’activité terroriste polonaise, encadrée semble-t-il par des restes d’unités régulières !
Au-delà de la Vistule – 3e Front Biélorusse – C’est à Piotrków Trybunalski – l’ancienne ville-tribunal de la Couronne polonaise – que se juge désormais une part de l’avenir de l’armée noire du SS-OberstGruppenführer Paul Hausser.
En première ligne, dans le secteur de Sulejów, la 18. Panzer (Erwin Jollasse) souffre toujours le martyre face au mastodonte qu’est la 3e Armée de Chars (Pavel Rybalko), lequel lui appuie sur la tête d’autant plus fort que la 64e Armée (Mikhaïl Sharokine) puis la 10e Armée de la Garde (Vasily Chuikov) arrivent de Kozenin pour l’assister de toute leur puissance. Du coup, Jollasse se révèle totalement impuissant face à ce tsunami sans cesse montant – même avec l’appui de la 108. Panzerbrigade (Oberst Friedrich-Heinrich Musculus) et du 501. schw. Pz Abt (Major Erich Löwe), qui font ce qu’ils peuvent vers Dąbrowa nad Czarną.
Pendant ce temps, sur le flanc du LXXVIII. PzK, la 107. Panzerbrigade (Major Fritz von Maltzahn) et le 905. StuG Abt (Major Jobst Veit Braun) tentent toujours d’atteindre Szarbsko, à travers champs, marais et ponts sur la Pilica, poursuivis par les pointes motorisées de la 50e Armée (Konstantin Golubev) et de la 4e Armée de la Garde (Ivan Muzychenko), qui commencent enfin à pouvoir se déployer !
Et avant la nuit, la vérité éclate : c’est tout le dispositif allemand qui menace d’être tourné par sa gauche, au nord, faute d’avoir eu le temps de se mettre en place…
La faute à Rybalko aussi. Ce dernier sait ce qu’il veut. Régulièrement en pointe, dans son style dynamique si réputé, il pousse ses hommes et prend ses décisions avec pertinence en un temps extraordinairement court. Cette fois, il décide de forcer le passage de la Pilica en envoyant carrément des unités du génie montées sur des blindés, pour s’emparer des ponts avant que les fascistes ne les aient fait sauter ! Une tactique décidée “en temps réel”, en discutant avec le commandant d’un régiment blindé qui stationne entre deux assauts sur le bord de la route :
– Slyusarenko ! Tu t’ennuies ?
– Oui camarade général, nous nous ennuyons.
– Eh bien, nous vous avons trouvé un travail urgent !
Tâche accomplie ! La route de Piotrków Trybunalski est ouverte. Avant minuit, des détachements s’infiltrent en direction de la ville, mettant à profit le chaos qui règne sur les arrières de la 18. Panzer. Hausser avait prévu de livrer bataille ici ou rien, selon sa formule ? Fort bien ! Il est possible que, simplement sous l’effet de ces manœuvres, ce soit “rien”, après tout.
Non qu’à Keltz [Kielce], ce soit beaucoup mieux. Remise de sa surprise de la veille, mais toujours désagréablement coincée ici avec la Panzer-Division GrossDeutschland (Hasso von Manteuffel) et le 102. SS-schw. Pz Abt (Anton Laackmann), la Fallschirm-Panzer Hermann-Göring (Paul Konrath) tente désormais de reculer en tiroir vers Końskie, caressant toujours le fol espoir de frapper les arrières de Golubev et Muzychenko pour renverser une bataille fortement compromise. Mais la 1ère Armée de Chars (Mikhail Katukov) ne lâche rien ! Néanmoins, le 11e Corps Mécanisé (Viktor Obukhov), ayant subi des pertes très sensibles, doit passer en seconde ligne. A la radio, Katukov confère avec Obukhov, avec cet humour pince sans rire qui fait sa réputation :
– Alors, mon tout nouveau général en sursis, qu’en dites-vous ?
– C’est une sacrée affaire, camarade général d’armée.
– Je sais. Mais vous allez vous accrocher et les frapper vers le sud, en direction de Morawica, là où ils ne nous attendent pas. Les réserves ennemies sont taillées en pièces. Je veux que vous montriez tout votre savoir-faire de conducteur de train (2), et soyez têtu. Je ne veux pas apprendre que vous n’avez pas été audacieux dans cette bataille. Tout est clair, j’espère, futur commandant d’armée ? Je vous souhaite le succès.
La formule "Tout est clair" ne doit rien au hasard. Lors de la préparation d’Oder, Joukov lui avait lancé : « Vous avez la chance de vous distinguer, Katukov. Vous traverserez la Vistule avec votre armée… ici [Doigt vaguement pointé vers le secteur d’Annopol sur la carte…] et puis hourra ! Et tout ira bien. Est-ce que tout est clair pour vous ? Très bien ! ». Il est vrai que pareille directive laissait place à l’interprétation ! Et Katukov a tout autant confiance en ses subordonnés que le maréchal – davantage, même !
L’attaque qui suit, menée avec détermination et grâce à l’appui d’une partie de la 60e Armée (Ivan Kreyzer), frappe effectivement là où ça fait très mal. La 104. Panzerbrigade (Oberst Kurt Gehrke) ne peut prétendre défendre seule et part en désordre vers Jedrzejow, ouvrant tout le flanc nord des défenseurs de Keltz. Toutefois, ceux-ci ne veulent toujours pas céder pour se retirer vers Włoszczowa ou Szczekociny – donc Częstochowa – bien que les événements de Piotrków Trybunalski rendent leur résistance ici sans objet.
Et au nord, la 8e Armée de la Garde (Sergei Trofimenko) ferraille avec la GrossDeutschland depuis Kajetanów, sans pouvoir fermer la route de ce côté.
Notes
1- Otto Hitzfeld (102. VGD) a réussi à fuir… encore une fois, comme lors de Bagration !
2- Obukhov a commandé le train de propagande Krasny Kazak sur le front sud en mars 1920.
Dernière édition par Casus Frankie le Dim Juil 21, 2024 10:27; édité 2 fois |
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Imberator
Inscrit le: 20 Mai 2014 Messages: 5605 Localisation: Régions tribales au sud-ouest de Nîmes.
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Posté le: Sam Juil 20, 2024 13:18 Sujet du message: |
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Citation: | https://www.youtube.com/watch?v=vqgix7Hzwso |
Comment les huiles au port sont informés de la campagne du S-13 ? Le sous-marin a contacté la base par radio pour faire son rapport ? Des rapports peut-être quotidiens ?
Ce n'est pas dangereux de rompre le silence radio dans une zone relativement réduite ? _________________ Point ne feras de machine à l'esprit de l'homme semblable ! |
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Casus Frankie Administrateur - Site Admin
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 14087 Localisation: Paris
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Posté le: Sam Juil 20, 2024 14:39 Sujet du message: |
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Le 23 juin (fin de journée), le S-13 entame son retour.
Du 24 au 26, avant de venir s'amarrer à Kronstadt le 27, il a largement le temps de faire son rapport. _________________ Casus Frankie
"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire) |
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Imberator
Inscrit le: 20 Mai 2014 Messages: 5605 Localisation: Régions tribales au sud-ouest de Nîmes.
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Posté le: Sam Juil 20, 2024 14:42 Sujet du message: |
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Casus Frankie a écrit: | Le 23 juin (fin de journée), le S-13 entame son retour.
Du 24 au 26, avant de venir s'amarrer à Kronstadt le 27, il a largement le temps de faire son rapport. |
Sans prendre un grand risque ? _________________ Point ne feras de machine à l'esprit de l'homme semblable ! |
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Casus Frankie Administrateur - Site Admin
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 14087 Localisation: Paris
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Posté le: Sam Juil 20, 2024 14:53 Sujet du message: |
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Entre le moment où il envoie un message et celui où il pourrait être attaqué, il s'est écoulé des heures et il a parcouru des dizaines de nautiques. De plus, s'il a pris la précaution élémentaire d'envoyer son message, disons, deux heures avant la nuit, cela rallonge encore les délais.
Enfin, il se dirige vers "la maison" et se trouve à ce moment dans une partie de la Baltique où la Luftwaffe n'est plus la bienvenue. _________________ Casus Frankie
"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire) |
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