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Chasse de nuit par RAVEN
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John92



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MessagePosté le: Ven Mar 24, 2023 14:23    Sujet du message: Répondre en citant

...
16 janvier 1944
...
Une brève rafale des 5 Browning (1) (Ils ne risquent pas perdre leur vision nocturne en faisant celà? ), tout va bien.
...
– Black Swan leader, Parrot calling, hostile 20 miles, angel 8, cape 175, one-seven- zero (five)
...
Le radar en mode B / Long Range, je devrais (devrai?) très vite l’accrocher.
...
17 janvier 1944
– « Vers midi, Guichard m’apporte un souvenir retrouvé dans le fuselage de mon zinc : un obus de 20 mm japonais un peu tordu et qui, par chance n’a pas explosé ! Les autres ont dû passer à travers le fuselage et ressortir… J’étais peut-être trop près et les fusées des obus (de proximité??) n’ont pas eu le temps de s’armer. Enfin…
...
15 décembre 1943
...
– Enseigne de Vaisseau, je vois ce que c’est. Eh bien, je ne signe que pour les capitaines ! Vous n’imaginez tout de même pas que je
donnerais (donnerai??) la Légion à mon fils !
...

...
18 janvier 1944
– « Guichard vient me voir avec un (à ajouter)large sourire aux lèvres : ...
...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Mar 24, 2023 14:49    Sujet du message: Répondre en citant

malagava a écrit:
Je pinaille, mais il me semblait que c'est la médaille militaire qui était "réservée" aux soux-officiers et hommes du rang, plus aux généraux / maréchaux victorieux (eg. Pétain qui en était très fier)


Voir note 2 !

@ John
1) Trop bref et du coin de l'œil pour son ailier, pour ses armes à lui, il ne les voit pas.
2) Merci.
3) Conditionnel.
4) Pas de fusée de proximité pour les Japonais, il parle des fusées de contact.
5) Conditionnel. Tu n'aimes pas ce mode ?
6) Merci !
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Casus Frankie

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John92



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MessagePosté le: Ven Mar 24, 2023 15:02    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:

@ John
3) Conditionnel.
4) Pas de fusée de proximité pour les Japonais, il parle des fusées de contact.
5) Conditionnel. Tu n'aimes pas ce mode ?

Je me permet une réponse: c'est google qui ne connait pas le conditionnel (et aussi moi qui avait oublié son existence). Toutes mes confuses.
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houps



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MessagePosté le: Ven Mar 24, 2023 16:40    Sujet du message: Répondre en citant

Toujours aussi - osons le mot - jouissif.
Chipoti, chipota :

– Cygne 2, prends un peu de champ et tu l’achèves s’il ne tombe pas !
500 yards… 400… Visée entre les deux moteurs gauches… Le doigt sur le bouton… Soudain, un chapelet de traçantes giclent depuis le poste arrière et passent au-dessus de moi. Trop tard !.."

Alors, tout d'abord, les moteurs ne sont pas "gauches" (= maladroits) mais gauche (sous-entendu "situés à gauche") .
Ensuite, c'est le chapelet qui gicle et passe, et non le CDN.
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Timeo danaos et dona ferentes.
Quand un PDG fait naufrage, on peut crier "La grosse légume s'échoue".
Une presbyte a mauvaise vue, pas forcément mauvaise vie.
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patzekiller



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MessagePosté le: Ven Mar 24, 2023 18:28    Sujet du message: Répondre en citant

bon, sans réponse, je vais les utiliser à partir de février 45
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www.strategikon.info
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loic
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MessagePosté le: Ven Mar 24, 2023 21:07    Sujet du message: Répondre en citant

C'est pas un peu optimiste d'avoir l'IFF installé sur un zinc dans ce coin perdu ?
Cette page donne le AN/APX-1 dispo fin 43.
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Ven Mar 24, 2023 21:10    Sujet du message: Répondre en citant

Ah les grands hydravions Jap ... J'ai les deux au garage ...
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Mar 24, 2023 22:27    Sujet du message: Répondre en citant

Le coin est perdu, mais sur le front… Et l'IFF est installé sur le Hellcat, qui lui est sorti de chaîne tout récemment.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Mar 25, 2023 10:04    Sujet du message: Répondre en citant

20 janvier 1944
Qualification
Cairn (rivage de la mer de Corail)
– « 12h10. Après 4 heures 30 de vol derrière le B-17, on arrive pour le déjeuner. Un B-17F vert délavé et nos sept NightCat (5 tout noirs et 2 encore en camo réglementaire) plus le Hellcat Mk I. Arrivée discrète, comme il se doit, après le B-24 (camo anglais “rustiné” et cocardes hameçonnées) posé une heure avant nous.
Sur le reste de ce parking, des SBD, des TBM et quelques Corsair, deux gros amphibies biplans monomoteurs, quelques avions de liaison, deux R4D (le C-47 de la Navy) et un PBY au roulage… On est clairement chez des marins ou des Marines.
Le service de piste nous parque juste devant ce qui doit être la cantine en plein air – bondée à cette heure-ci – avec ses roulantes. Aussitôt arrêtés, des mécanos bondissent sur nos ailes et déploient des parapluies au-dessus de nos cockpits ouverts ! Mais ça ne rigole que brièvement : quelques-uns ont tout de suite compris l’utilité de la chose, qu’il pleuve (beaucoup) ou que le soleil brille (et brûle), et ils font vite taire les rieurs.
Bon, on n’a que quelques mètres à faire pour aller casser la croûte et prendre contact avec les responsables du futur rodéo, qui sont déjà attablés. Les instructions entre deux bouchées de hamburger, pas commun ! Mais ici, on est loin des contingences administratives, ça reste une base opérationnelle, pas de temps à perdre !
Donc, les pleins (c’est déjà en route) et on décolle vers 2.30 pm. Inutile de monter haut, « 3 000 or 4 000ft, it’s enough! » pour être sur zone vers 3.00 pm. On prend un cap à 90-100° environ sur 10 à 15 milles, le PA est quelque part par-là (geste vaaague) sur un axe nord-sud. Prendre contact avec “Bolero” ASAP sur 154.5, il nous donnera le QDM (1) et les instructions pour l’appontage. Il y a un officier parlant français à bord pour éviter les erreurs. Notre créneau est de 3 pm à 5.30 pm. Le PA n’est là que pour trois jours, quatre maxi, alors full speed entre les rotations, il y a du monde à requalifier ! Ah oui, ne pas oublier l’IFF dès qu’on sera “wet feet” (l’océan est à moins d’un km), l’escorte est dirigée par un cow-boy texan à la détente facile… Et pour finir, la surprise : cette nuit on sera plus tranquilles, il n’y aura que nous dans le circuit, ce sera plus calme, créneau entre 7 pm et 12 pm (l’équateur est proche, nuit noire vers 18h15) : « Lot of time and you’ll be alone. »
– This night?!
– You’re nightfighters, aren’t you? No problem, the carrier is qualified for night operations.

Et voilà comment se sont passés notre après-midi et notre soirée.
L’après-midi, quatre appontages et redécollages immédiats enchaînés pour se remettre dans le bain. On a même eu le temps de renvoyer les deux premiers requalifiés à terre pour que les pilotes sans avions les remplacent !
A la nuit noire, pleins refaits (avions et pilotes), on a fait ça par patrouilles de 2x2 avions… (deux qui bossent, deux qui attendent plus haut). C’était plus souple, moins strict, même le gars à la radio semblait chuchoter… Mais bon sang, de nuit, comme le pont, à peine éclairé par les feux de combat, semble encore plus petit que de jour ! La fatigue accumulée dans la journée a remplacé le stress d’une vraie mission de combat nocturne, mais tout le monde y est allé en douceur pour mettre les roues au bon endroit sur le pont. On a aussi été aidés par un ciel éclairé par les étoiles… et nos Chats sont des bêtes dociles à l’appontage !
Retour au bercail. Posé le dernier, à 23h15. Voilà une journée bien remplie avec 8 heures 30 de vol. On a dépassé les normes de sécurité… du temps de paix !
Les zincs dans les mains des mécanos. Les fusiliers marins veillent et les pilotes dorment, en plein air, au frais, dans les lits de camp installés derrière le B-24 et le B-17. Quant à la paperasse, demain matin après le breakfast !


21 janvier 1944
Bon bilan
Cairn
– « Paperasse de qualification opérationnelle sur porte-avions à jour, signée, tamponnée, contre-signée et re-tamponnée ! On est tranquilles pour six mois si on ne trouve pas un pont plat d’ici là.
A peine eu le temps au breakfast de discuter le coup avec les marins ou Marines, tout aussi pressés que nous. Quand même pu leur dire que s’ils se perdent du côté de Darwin, il y a des gens bien et civilisés dans le coin, pas que des terriens insupportables.
01.00 pm – Décollage pour Gould, le B-24 en tête qui, comme prévu, ne nous attend pas. La météo nous a promis un bon vent de mer pour le début du voyage, on devrait gagner un peu de temps pour rentrer.
Au bilan, ça a été plus facile pour les jeunes, pour qui le dernier appontage datait d’à peine deux mois, que pour nous, qui n’avions pas approché un porte-avions depuis juin dernier (sauf une fois le JB pour deux d’entre nous !). Tout s’est bien passé, à l’exception du 9F°4 qui a crevé un pneu sur un morceau de corail en fin d’atterrissage à Cairn. Le F6F prouve une fois encore que c’est une machine solide et fiable qui se contente de peu d’entretien si c’est nécessaire. »
………
Gould airbase – « 05.10 pm – Tout le monde est posé. A peine le temps d’aller au rapport que les avions ont disparu, à la remorque des tracteurs. Au calme jusqu’à demain soir, dit le pacha de la 18 (qui commande l’ensemble). »


22 janvier 1944
Amboine, bis
Gould airbase
– « Hier soir, une mission reco a repéré des avions monomoteurs sur l’aérodrome d’Amboine… et l’état-major refile le bébé à ses Frenchies préférés. Les PBJ et les Corsair vont leur rendre visite en force… sans nous, l’excuse est « On est trop lents en vitesse de croisière, vous irez demain. »
Au bilan, trois Zéro confirmés pour la 20F, un probable pour le mitrailleur d’un PBJ et 6 avions détruits au sol, dont 4 bombardiers bimoteurs (non repérés par la reco ou arrivés après son passage), le tout pour un Corsair à la baille et un PBJ vautré à l’atterrissage à Kupang (équipage sain et sauf). Le pilote du Corsair a été récupéré par un Catalina de la RAAF qui rentrait d’une mission “Black Cat” au large des côtes sud de Nouvelle-Guinée. La légende dira plus tard qu’il a juste mouillé le bas de son pantalon, tant la récup’ a été rapide. En réalité il est resté environ une demi-heure dans son dinghy, couvert par deux Corsair – la faute au PBY qui se hâte lentement !
A notre tour, demain matin, avec un squadron de Woomera australiens et un de P-38 américains pour nous occuper de l’hydrobase et du port d’Halong, au fond de la baie d’Amboine. D’après l’OR, l’hydrobase abrite une trentaine de monomoteurs sur flotteurs, en majorité tirés au sec sur leurs chariot de manœuvre et planqués sous les cocotiers. Quant au port, il abrite une dizaine de petits bateaux (patrouilleurs, péniches ou caboteurs), un petit pétrolier de classe 3TE (870 tonnes), presque vide et une jonque chinoise de haute mer. Autant de précisions signifie qu’il y a des “gentils” au sol avec une radio, même si notre Willie the Spy ne dit rien sur comment sont arrivées ses infos.
On commencera une fois encore par un déploiement à Kupang cet après-midi pour refaire les pleins et décoller de nuit, pour être sur zone et sonner le réveil aux Japonais au lever du jour. »
………
Kupang, 05.20 pm – « La faute à un moteur récalcitrant sur le B-24 des mécanos, on arrive bons derniers dans le circuit. Les Woomera sont déjà au sol et les P-38 à l’atterrissage. »


23 janvier 1944
Amboine, ter
Kupang, 03.00 am
– « Décollage à la lueur des bidons d’huile. Les autres nous suivent à 30 minutes. Sur zone, avec les radars, ça nous laissera le temps de voir s’il y a des intrus dans le secteur, de nettoyer le ciel et de clouer au sol la “patrouille de l’aube” s’il y a lieu…
Deux PB4Y1 ont passé la nuit à empêcher les Japs de dormir (méthode copiée sur les Japonais à Guadalcanal (2) ). A notre arrivée, les Japs devraient nous prendre pour des Lib’ faisant un dernier passage avant de rentrer au nid.
Deux heures 30 de vol, la pénombre s’éclaircit légèrement devant nous. Mon radar dit que la côte est à 40 milles. Il est temps d’appuyer sur la droite et de descendre au ras des vagues pour rejoindre la côte par la baie de Waai, à la pointe nord-est de l’île.
« Les Cygnes, on descend. » Sept doubles-clics répondent – RAS, tout le monde est là. Accélérer un peu sinon, avec notre détour, les copains vont rattraper leur retard. On monte à 220 nœuds.
05h55 – Waai Bay droit devant, on regrimpe à 6 000 pieds. Collimateur sur “on”, écran radar toujours muet. Avec l’altitude, une lueur jaune apparait à l’est… Les pieds au sec… La patrouille haute monte vers 10 à 12 000 pieds.
On vire à l’ouest, soleil levant dans le dos, pour déboucher au-dessus du village au fond de la baie. Sur l’eau, trois… non quatre sillages parallèles indiquent que des hydros sont au décollage.
« Rouge 1, à toi l’aérodrome… Les Verts, échelon à droite derrière moi, on plonge. Chacun le sien, taïaut ! »
Devant nous, les quatre hydros quittent la surface chacun leur tour, inconscients que la mort fonce sur eux. Le mien, un Zéro à flotteur, légèrement sur ma gauche… Un petit coup de palonnier, je dérape un peu, alignement dans le collimateur, 5° de déflexion… Feu ! Les balles tapent dans l’eau devant lui, je suis un peu trop haut. Par réflexe, il breake à gauche en montée. Je suis si près que j’ai un visuel complet, vu de dessus, du zinc qui déborde des cercles du collimateur. La deuxième rafale est la bonne ! Epinglé dans le ciel comme un papillon, il semble glisser vers le bas sur sa queue… Tirer sur le manche pour éviter les débris, le Chat grimpe sur son élan. Coup d’œil au rétro, rien. Ralentir… pied et manche à gauche… 1 500 pieds… renverser… piqué léger, reprendre un peu de vitesse… ailes à plat… redresser… virage à droite, aile basse… un tour complet… un… deux bouillonnements dans l’eau – le plus à gauche doit être le mien. Quelques traçantes montent dans le ciel, il est temps de s’en apercevoir ! Deuxième tour, un incendie sur le promontoire qui avance dans la baie.
Mon n°3 râle parce qu’il ne sait pas où est passée sa cible, il l’a perdue au-dessus de la jungle de l’île.
Loin, très loin à la radio : « Vert 1 de Rouge 1, RAS, l’aérodrome semble vide, DCA faible. Les copains arrivent. »
« Rouge 1, reçu, tu restes en surveillance, les Verts, on se regroupe au-dessus de la baie, altitude 4 000 pieds, et on les laisse travailler. »

En dessous, les Woomera apparaissent au-dessus de la baie en trois patrouilles de quatre, couverts par les P-38, légèrement au-dessus et en arrière, pendant que la faible DCA se réveille vraiment. Quelques mitrailleuses arrosent le ciel depuis l’hydrobase, sans faire grand mal. Dans le port, c’est plus sérieux, le pétrolier semble avoir du plus gros calibre, du 25 ou du 37 mm, et les patrouilleurs à l’ancre doivent posséder des mitrailleuses lourdes. Mais rien ne peut empêcher les Aussies de foncer dans le tas pendant que les P-38 giclent vers le haut presque à notre altitude, pour attendre la fin de la passe des Woomera.
La première patrouille, en tête et sur la gauche, largue ses parafrags sur la zone où sont stockés les hydravions avant de descendre en rase-flotte et de traiter au 20 mm les rafiots amarrés au wharf. Quelques explosions, des bouts de barcasses et un corps prennent un peu de hauteur avant de retomber dans l’eau pendant que les zincs disparaissent au-dessus de l’île à l’est.
Pareil pour la deuxième patrouille, légèrement décalée sur la gauche de la première. Les parafrags tombent sur les cocotiers et palmiers – un gros flash, quelque chose a explosé : avion, munitions ou carburant ? Les quatre Woomera croisent le sillage du premier flight et tirent le pétrolier au canon avant de suivre les autres.
Arrivant de la droite de la baie, la troisième patrouille vise le pétrolier, juste encadré par deux near-misses, mais la jonque ancrée 100 mètres derrière prend au moins une 500 lbs sur le pont et disparaît dans une monumentale explosion, ainsi que la péniche qui était amarrée à couple ! Des morceaux de bois enflammés partent dans tous les sens, certains déclenchent des incendies sur le pétrolier, et le troisième Woomera disparait dans l’explosion, comme vaporisé !
Les P-38 plongent à leur tour pour mitrailler tout ce qui reste visible sur l’eau ou sur terre et ajoutent leur touche au chaos ambiant, détruisant un caboteur, un patrouilleur et un biplan échoué par l’arrière sur la plage, faisant des trous dans la coque et le château arrière du pétrolier, tuant les servants du canon avant. Cependant, tous ignorent superbement un magnifique quadrimoteur vert, à l’ancre à 200 mètres du biplan.
Ils remontent et filent cap au sud – l’un d’eux a un moteur qui fume.
« Vert 1 de Vert 3, on ne va quand même pas laisser ce gros bestiau intact ?! »
« Vert 3 vas-y, Vert 4 tu le couv… »

Pas eu le temps de finir la ma phrase que ce brave Erwan est parti en piqué, suivi en décalé de son ailier, qui a mis plusieurs secondes à réagir.
Pendant leur piqué, je fais enfin attention à quelques mots entendus à la radio loin… presque en limite de réception. J’arrive à comprendre un « Je l’ai eu » !
Coup d’œil vers le bas, le “Mavis” (Kawanishi H6K) commence à bien brûler, Erwan et son ailier ne l’ont pas raté, ils sont en train de remonter vers nous.
Il est temps de se regrouper pour rentrer. Avant, savoir où est passée la deuxième patrouille, s’ils veulent bien répondre à la radio.
« Rouge de Vert leader, comment reçu ? »
« Rouge 1, 5/5, on arrive au-dessus de l’aérodrome, 5 000 pieds. »
« Un problème ? »
« Trois visiteurs non prévus se sont invités à la fête. Deux discutent avec les poissons, le troisième a filé. »
« Reçu, on vous rejoint au-dessus de l’aérodrome et on rentre. »

Un dernier tour au-dessus de la baie. Il y a certainement des trucs qui nous ont échappé. Le pétrolier, par exemple, est endommagé mais pas coulé. On verra ce que diront les photos après le passage de la reco tout à l’heure.
Il est à peine 6h30… Il est temps de retourner au bercail ! Après avoir refait les pleins à Kupang, on devrait être rentré à Gould pour le déjeuner.
………
Gould airbase, 11h40 – « Retour à la maison, moteur coupé ! Le recomplètement à Kupang a été rapide – plein partiel seulement, car les Hollandais sont un peu ric-rac en AvGas.
RAS sur la route retour. On a juste croisé le F5 de reco post-raid. Comme on ne volait qu’à 8 000 pieds, lui n’a pas dû nous voir : il volait beaucoup plus haut que nous et seules ses trainées de condensation étaient visibles.
Pendant que je me débrêle, le B-24 atterrit en soulevant un nuage de poussière rouge. Un café, débriefing… Repas et sieste mérités. Ce soir, l’alerte sera prise par les deux qui n’ont pas participé à la mission.
Pendant notre absence, le 9F°9 est sorti de l’atelier peinture. »


24 janvier 1944
Routine
Gould airbase
– « Ce matin, un raid 18F/20F sur les îles Kai a surpris quelques avions sur Langgor et deux PBJ “strafers” ont fait un carton sur un cargo. Vides de bombes, ils n’ont pu que le plomber sérieusement sans le couler.
Activité réduite pour nous : les zincs doivent être révisés et le 9F°4 a même besoin de changer son moteur : il a ramassé un obus hier, carter moteur fêlé. »


25 janvier 1944
Pas de noir pour Sa Majesté
Gould airbase
– « Au tour du 9F°10 d’être repeint de noir. Fin (provisoire ?) des travaux de peinture… Nos artistes louchent sérieusement sur le Hellcat de Sa Majesté britannique – mais pour celui-là, c’est non ! »


26 janvier 1944
Cadeaux-surprises
Gould airbase
– « Arrivée en début d’après-midi du convoi, très retardé par l’état de la piste, quelques ponts arrachés par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur l’outback depuis quinze jours, quelques crevaisons, pannes et autres joyeusetés mécaniques…
Ledit convoi comporte plusieurs surprises. Les véhicules de la compagnie de fusiliers marins, chargés de matériels variés, sont accompagnés d’une quinzaine de camions gros porteurs GMC CCKW et leurs remorques ainsi que de divers engins pour “compléter” la dotation quasi-inexistante de nos trois flottilles. Nous découvrons des modèles Cargo, un GE (avec groupe électrogène), un avec compresseur d’air, un “Ordnance” (atelier), un Lot 7 (dépannage auto) et un “Water” (citerne), plus quelques Burma Jeeps, une roulante et des Chevrolet M6 “Bomb Service Truck” dont les remorques M5, pas prévues pour les longs parcours, sont démontées et transportées sur deux des remorques des GMC. Sur les quatre premières de ces remorques, quatre half-tracks M-16 de DCA, ça c’est normal et c’était prévu… Sur les quatre suivantes, quatre chars M3A Stuart dont les noms sur les tourelles ne laissent aucun doute quant aux origines de leurs équipages : La Zélée (3), Faiéré, Raiatéa et Moorea. La neuvième porte un bulldozer blindé Caterpillar, poétiquement baptisé Mort Aux Cons (avec les capitales). Dans la remorque suivante, des rechanges pour tous ces véhicules. En voyant cette débauche de matériel, il est facile de comprendre que nous devrions bientôt déménager sous des cieux moins cléments… Enfin, au moins la 18F et la 20F.
Dans les dernières remorques, il y a de quoi faire le bonheur de nos trois chefs mécanos – et remettre en état de vol les zincs de la 18F et de la 20F arrêtés voire cannibalisés par manque de rechanges. Il y a même plusieurs moteurs neufs complets.
Bon, plus qu’à attendre l’arrivée des fusiliers marins… Leur zone de villégiature est terminée depuis 48 heures.
………
Pour nous, la routine : couvrir cette nuit un convoi Darwin-Kupang au-dessus de la mer de Timor. RAS. »


Notes
1- Cap à suivre pour rejoindre la base.
2- A Guadalcanal, l’IJN avait pris l’habitude d’envoyer des hydravions monomoteurs la nuit au-dessus de l’île pour faire du bruit et larguer des bombes légères (10 kg) n’importe où dans le périmètre US. Efficacité militaire proche de zéro, mais ça empêchait les Marines de dormir… à cause du bruit particulier du moteur, ils avaient surnommé l’intrus “Pete, the washing machine” (un Mitsubishi F1M2 “Pete” était souvent utilisé pour ces missions). Les Américains ont copié la méthode… à l’américaine ! Tout en finesse, avec des bombardiers lourds balançant des 50 kg par chapelets de 2, 3 ou 4, et parfois une grosse de 500 lbs. Tout ça sans oublier les zincs des missions “Black Cat”, qui ont pris l’habitude de vider leurs soutes sur la première base japonaise à proximité quand ils rentrent bredouille : autant ne pas gâcher les munitions en les larguant en mer !
3- Ce nom rappelle celui de la canonnière de 690 tonnes stationnée à Papeete en septembre 1914, lors du passage de l’escadre de l’amiral Graf Spee. Elle avait été désarmée et coulée à l’entrée de la passe sur l’ordre de son commandant, le LV Destremaux. Pour faire face à un possible débarquement, de dernier avait fait monter les six canons de 37 mm de La Zélée à la place des sièges arrières de Ford T réquisitionnées. Servies par des marins, des coloniaux et même quelques civils, ces autos-canons (appellation d’époque) ne virent jamais le feu.

Désolé, mais la suite attendra que Raven revienne de… quelque part.
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houps



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MessagePosté le: Sam Mar 25, 2023 10:37    Sujet du message: Répondre en citant

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John92



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MessagePosté le: Sam Mar 25, 2023 10:54    Sujet du message: Répondre en citant

20 janvier 1944
– « 12h10. Après 4 heures 30 de vol derrière le B-17, on arrive pour le déjeuner. Un B-17F vert délavé et nos sept NightCat (5 tout noirs et 2 encore en camo réglementaire) plus le Hellcat Mk I. Arrivée discrète (Atterrissage discret ??), comme il se doit, après le B-24 (camo anglais “rustiné” et cocardes hameçonnées) posé une heure avant nous.
...
Mais ça ne rigole que brièvement : quelques-uns ont tout de suite compris l’utilité de la chose, qu’il pleuve (beaucoup) ou que le soleil brille (et brûle), et ils font vite faire (à ajouter ??) taire les rieurs.
...
Donc, les pleins (c’est déjà en route) et on décolle vers 2.30 pm. Inutile de monter haut, « 3 000 or 4 000 (manque un espace)ft, it’s enough! » pour être sur zone vers 3.00 pm.
...
L’après-midi, quatre appontages et redécollages immédiats (immédiatement ???) enchaînés pour se remettre dans le bain.
...
Mais bon sang, de nuit, comme le pont , à peine éclairé par les feux de combat, semble encore plus petit que de jour ! La fatigue accumulée dans la journée a remplacé le stress d’une vraie mission de combat nocturne, mais tout le monde y est allé en douceur pour mettre les roues au bon endroit sur le pont . On a aussi été aidés par un ciel éclairé (bien étoilé ?) par les étoiles…
...
22 janvier 1944
...
D’après l’OR, l’hydrobase abrite une trentaine de monomoteurs sur flotteurs, en majorité tirés au sec sur leurs chariot (chariots) de manœuvre et planqués sous les cocotiers.
...
23 janvier 1944
...
Deux PB4Y1 ont passé la nuit à empêcher les Japs de dormir (méthode copiée sur les Japonais à Guadalcanal (2) ). A notre arrivée, les Japs (Nippons ?) devraient nous prendre pour des Lib’ faisant un dernier passage avant de rentrer au nid.
...
En dessous, les Woomera apparaissent au-dessus de la baie en trois patrouilles de quatre, couverts par les P-38, légèrement au-dessus (plus haut ?) et en arrière, pendant que la faible DCA se réveille vraiment.
...
Les quatre Woomera croisent le sillage du premier flight et tirent le pétrolier au canon avant de suivre les autres.
Arrivant de la droite de la baie, la troisième patrouille vise le pétrolier (tanker?) , juste encadré par deux near-misses, ...
...
Pas eu le temps de finir la (à supprimer) ma phrase que ce brave Erwan est parti en piqué, suivi en décalé de son ailier, qui a mis plusieurs secondes à réagir.
...
« Rouge de Vert leader, comment (il ne manquerait pas des mots ?? Ou c’est en style télégraphique ?) reçu ? »
...
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MessagePosté le: Sam Mar 25, 2023 11:37    Sujet du message: Répondre en citant

Ah, le "la-ma" et "chariot" m'avaient échappé. Une tournée. Ivrogne
Les répétitions, redites et remises de couvert ne me gênent pas en ce sens qu'il s'agit de la retranscription d'un discours oral et non d'un texte littéraire. Mais, bon, c'est ce que j'en dis, hein.... Vieux Sage
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MessagePosté le: Sam Mar 25, 2023 12:25    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
[b]20 janvier 1944
Qualification
Ah oui, ne pas oublier l’IFF dès qu’on sera “wet feet” (l’océan est à moins d’un km), l’escorte est dirigée par un cow-boy texan à la détente facile

Parlerait-on ici d'un certain rouquin dont les marquages personnels sont aussi discrets que la chevelure?
Et bravo pour ce texte, on respire l'huile de moteur et la poussière de l'outback !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Mar 25, 2023 12:28    Sujet du message: Répondre en citant

Exact, Houps.
Par ailleurs, "ils font vite taire les rieurs" : qu'ajouter là-dedans ??
redécollages immédiats, oui.
comment reçu = télégraphique, oui.
Merci pour les autres.
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MessagePosté le: Sam Mar 25, 2023 13:31    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Le coin est perdu, mais sur le front… Et l'IFF est installé sur le Hellcat, qui lui est sorti de chaîne tout récemment.

Le Hellcat anglais ?
Il est vrai que les Anglais ont mis en service le concept dès 1939/40.
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En principe (moi) ...
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