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Chasse de nuit par RAVEN
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JPBWEB



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MessagePosté le: Mer Mar 22, 2023 11:34    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:

Quant au steak de crocodile, je me demande quel goût ça peut avoir. On a des témoignages là-dessus?


Tout depend de l'assaisonnement. Je n'ai pas trouvé ca particulierement ragoutant. La viande de crocodile a la consistence d'un blanc de poulet, mais floconneux comme la chair de thon ou de saumon, et guere de gout. Pas terrible, franchement.
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Konrad Adenauer
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Hendryk



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MessagePosté le: Mer Mar 22, 2023 11:39    Sujet du message: Répondre en citant

JPBWEB a écrit:
Hendryk a écrit:

Quant au steak de crocodile, je me demande quel goût ça peut avoir. On a des témoignages là-dessus?


Tout depend de l'assaisonnement. Je n'ai pas trouvé ca particulierement ragoutant. La viande de crocodile a la consistence d'un blanc de poulet, mais floconneux comme la chair de thon ou de saumon, et guere de gout. Pas terrible, franchement.

Décrit comme ça, on dirait que ce n'est pas très différent du serpent. Auquel cas c'est effectivement l'assaisonnement qui fait tout.
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LaMineur



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MessagePosté le: Mer Mar 22, 2023 13:09    Sujet du message: Répondre en citant

Avis aux gastronomes curieux : un hypermarché près de chez moi (ce n'est sans doute pas le seul) propose des viandes étranges, comme justement du crocodile, à l'approche de Noël. Gardez l'oeil ouvert à ce moment-là, on ne sait jamais.
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John92



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MessagePosté le: Mer Mar 22, 2023 13:40    Sujet du message: Répondre en citant

22 décembre 1943
– « Par manque de Corsair (Corsaire ???) disponibles à la 20F (trois missions à fournir, pas assez de zincs “volables”), quatre de nos avions accompagnent six PBJ1-D de la 18F (2 “bombers”, 4 “strafers”) pour une “reco armée” au-dessus des îles Aroe [aujourd’hui Aru] – un archipel couvert de jungle à 900 km au nord-est de Darwin et dont les nombreuses îles ne sont généralement séparées que par d’étroits bras de mer.
Au retour, le “bombing run” se fera aux îles Kai. Il s’agit d’un petit archipel à 200 km à l’ouest des Aroe. Les Japonais ont une hydrobase à Toeal [aujourd’hui Tual] et ont fini l’automne dernier de construire un aérodrome à Langgoer [aujourd’hui Langgur]. Celui-ci sera l’objectif principal, bien que traité en deuxième position parce que c’est sur la route du retour et qu’il y a plus de risques au-dessus des iles Kai – DCA et chasse. Il y a toujours quelques chasseurs qui traînent sur cet aérodrome, où Marine et Armée nippones semblent coopérer mieux qu’ailleurs.
Mais il faudra aussi s’occuper de l’objectif secondaire, qui sera traité en premier : Taberfane, un village à la pointe nord-ouest de Tragan, la grande île du sud des Aroe, qui abrite une « base d’hydravions ».
...
Je descends avec mon ailier à 3 000 pieds. On les suit à un mille en arrière, les autres sont restés là-haut. Les nautiques s’enchaînent. Devant nos capots, l’embouchure nord-ouest se précise dans la brume de mer, avec l’objectif à gauche. Là-haut, les copains commencent à orbiter… Les PBJ sont descendus juste au-dessus de l’eau, sous le niveau du faîte des arbres !
...
On survole quelques petites îles et îlots, dont l’ ile (île) de Dullah à gauche… Les deux PBJ “bombers” en légère descente…
...
Sur le quai, le superflu de balles explosives transforme un tas de caisses en son et lumière ! Il ne devait pas y avoir que du poisson séché dans les (ces ??) caisses.
...
Les quatre zincs qui viennent de voler mis/placés/envoyés (à ajouter ??)à l’entretien courant, les deux autres préparés pour l’alerte de nuit.
...
– « Veille de Noël ou pas, trois sorties de la 18F accompagnée par les Corsair (Corsaire ??) de la 20F, nous on dort !
...
Farcis avec riz, légumes, bananes plantain et quelques piments pour relever le goût… cuits au four polynésien… un régal ! (Garanti ! [color=red] agrhhh (Agrhhh ?), avec un phacochère c’est tout pareil)[/color]
...
Ce sont en fait des toiles de tente assemblées et tendues entre les quatre ailes des deux épaves de F6F ramenées par la route, ailes (les dites ailes/lesquelles ?) démontées et plantées à la verticale dans le sol.
...
Les restes des deux zincs sont à côté, dans une autre alvéole, sur leurs roues sans pneus (récupérés), protégés par un toit de tente. Capots moteurs déposés, les moteurs (moulins ??) toujours accrochés à leurs bâtis, certains cylindres ouverts laissant voir leurs pistons, carters des réducteurs béants, couverts par une bâche, en révision complète…
...
C’est bruyant et c’est le royaume des courants d’air – et bien entendu, pas d’hôtesses de l’air (il paraît qu’on a évité (abandonné l’idée/envie/fantasme ??) de proposer le poste aux Miss Parker & Fisher après vérification du calibre de leurs flingues).
...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Mar 22, 2023 14:56    Sujet du message: Répondre en citant

Je rappelle que les quelques phrases en rouge sont "off".
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JPBWEB



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MessagePosté le: Mer Mar 22, 2023 15:53    Sujet du message: Répondre en citant

LaMineur a écrit:
Avis aux gastronomes curieux : un hypermarché près de chez moi (ce n'est sans doute pas le seul) propose des viandes étranges, comme justement du crocodile, à l'approche de Noël. Gardez l'oeil ouvert à ce moment-là, on ne sait jamais.


Je déconseille fortement la viande de kangourou. Non seulement ça n'a pas bon gout, mais ça pue une horreur a la cuisson.
Dans la gamme des aliments bizarres, je recommande la visite du marché central de Phnom Penh, une merveille d'architecture Art Déco. On y vend des tas de choses apparemment comestibles, dont bon nombre sont carrément non-identifiables. Apparemment, la-aussi, c’est l’assaisonnement qui fait tout.
Ici en Thaïlande, on trouve dans n’importe quel supermarché des abats rarement commercialises en Europe, comme du poumon de vache ou de la vulve de truie… Avec de la confiture de langue de rossignol, on se croirait dans Astérix (Le Domaine des Dieux)
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patzekiller



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MessagePosté le: Mer Mar 22, 2023 16:00    Sujet du message: Répondre en citant

JPBWEB a écrit:
LaMineur a écrit:
Avis aux gastronomes curieux : un hypermarché près de chez moi (ce n'est sans doute pas le seul) propose des viandes étranges, comme justement du crocodile, à l'approche de Noël. Gardez l'oeil ouvert à ce moment-là, on ne sait jamais.


Je déconseille fortement la viande de kangourou. Non seulement ça n'a pas bon gout, mais ça pue une horreur a la cuisson.
Dans la gamme des aliments bizarres, je recommande la visite du marché central de Phnom Penh, une merveille d'architecture Art Déco. On y vend des tas de choses apparemment comestibles, dont bon nombre sont carrément non-identifiables. Apparemment, la-aussi, c’est l’assaisonnement qui fait tout.
Ici en Thaïlande, on trouve dans n’importe quel supermarché des abats rarement commercialises en Europe, comme du poumon de vache ou de la vulve de truie… Avec de la confiture de langue de rossignol, on se croirait dans Astérix (Le Domaine des Dieux)


on n'a pas la même expérience du kangourou, quoique j'avais trouvé ça plutot quelconque.
je confirme pour le crocodile, moins bon que du poulet.
par contre, une vraie bonne surprise avec le zèbre en afrique du sud, y'a des chevaux sauvages en australie, pour améliorer l'ordianaire, ça doit le faire ... Wink
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MessagePosté le: Mer Mar 22, 2023 20:23    Sujet du message: Répondre en citant

Ensuite, notre très chrétien “Padre” met « le petit Jésus en permission pour la soirée » (c’est à dire qu’il range son crucifix dans une poche fermée de sa vareuse pour que le Seigneur ne voie pas la suite des événements). (Celle-ci, même si les raisons étaient différentes – où es-tu Fatima Jaguar ? arff ! – elle est authentique mais bien plus récente… et pas de nom à la radio !)

Un petit rappel de Don Camillo peut-être?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Mar 23, 2023 11:12    Sujet du message: Répondre en citant

Nullement - c'est authentique, mais Raven refusera de donner des noms. Cool
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Hendryk



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MessagePosté le: Jeu Mar 23, 2023 11:20    Sujet du message: Répondre en citant

patzekiller a écrit:
y'a des chevaux sauvages en australie, pour améliorer l'ordianaire, ça doit le faire ... Wink

Il y a des dromadaires aussi. Introduits au XIXe siècle, ils se sont très bien adaptés au climat australien.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Mar 23, 2023 12:15    Sujet du message: Répondre en citant

1er janvier 1944
Bonne Année…
Gould airstrip
– « Quatre ans et trois mois de guerre ! Etre vivant et entier relève de l’exploit. Même si, par rapport à d’autres, j’ai été relativement à l’abri, opérant majoritairement de nuit – mais en première ligne. »


2 janvier 1944
Tranquillité
Gould airstrip
– « Première mission de l’année, la 256e depuis le 10 mai 1940 dit mon log book… Cette nuit, ciel vide mer vide… Les Japonais sont toujours aussi discrets dans le secteur. »


3 janvier 1944
Cimetière ou hôpital ?
Gould airbase
– « Matinée calme pour nous, après une nouvelle nuit à faire des aller-retour entre Timor et Darwin. Au moins, à défaut d’action, l’état-major ne nous oublie pas… La preuve, Gould airstrip est officiellement devenue Gould airbase !
Ce matin, Corsair et Mitchell sont de sortie. Maraude maritime en mer d’Arafura (entre Darwin au sud et la Nouvelle-Guinée au nord), partis chasser le caboteur japonais… s’il en reste dans ce secteur !
J’en profite avec Guichard, mon chef mécano, pour aller voir LE fameux parc à ferraille. On commence par embarquer dans la Ford GTB, avec son siège passager qui regarde le conducteur ! Celui qui a eu cette idée de génie est un grand malade ! « Faut qu’on trouve cinq minutes pour arranger ça, Chef ! » bougonne Guichard. La piste principale, direction Batchelor sur 2 klicks, toujours autant de circulation et de poussière. A droite, une trace au milieu du bush. Il faut la suivre pour arriver au royaume du dieu Duralumin Troué/Cassé/Cabossé, sur la gauche de la piste, passé le rideau de kékés.
En fait, ce royaume est une large bande de terrain taillée au bulldozer dans le bush et agrandie selon les besoins. D’ailleurs, le bull est là, à coté de deux “hangars” ouverts aux quatre vents – en réalité, ce sont plutôt des toits faits avec… des ailes de B-24, dirait-on… posées sur ce qui semble être des longerons d’aile plantés dans le sol. Sous le premier, une forge et sa cheminée fumante, sous le second, des machines-outils… Derrière, deux GMC portant des groupes électrogènes, une remorque citerne d’essence, un autre “Jimmy” avec un compresseur… La récup’, ici, c’est du sérieux !
Après les deux “hangars” commence le parc à ferraille lui-même. Plusieurs dizaines d’avions, peut-être plus, alignés, rassemblés ou entassés pêle-mêle, de tous types et de toutes tailles… Il y a là, à l’état d’épave, des représentants tout ce qu’ont pu produire les industries aériennes US, anglaise ou australienne depuis quatre ou cinq ans et même avant.
Une vingtaine de monomoteurs : du “Tigre Mou” en morceaux, trois autres biplans australiens dont j’ignore le nom, quelques P-39 et P-40, d’autres monomoteurs US inconnus, deux ou trois fuselages de Spitfire, quelque Vultee de bombardement en piqué dépouillés de leurs moteurs (ce sont les mêmes que ceux des B-25/PBJ1)…
Les plus nombreux sont les multimoteurs : des Hudson australiens, trois ou quatre C-47 plus ou moins en morceaux et… deux “bébés C-47” incomplets (en fait des DC-2/C-39). Quinze ou vingt épaves de B-24 plus ou moins entiers ou disloqués… En fin de ligne, une demi-douzaine de vieux B-17 “big tail” vert olive désarmés (B-17 E ou F) et un rare “short tail” (un B-17 D). Deux des premiers semblent être prêts à décoller, avec des gars qui travaillent dessus… Le “short tail” est entier mais couvert de poussière, abandonné car devenu inutile. Quelques B-25 en partie désossés ont été tirés à part. Il y a aussi les restes de deux des nouveaux Woomera.
En face, sur la droite, trônent, alignés, plusieurs zincs de meilleure allure.
Un vieux Fokker trimoteur aux couleurs de la KLM, à l’entoilage en partie arraché, « pourrait voler, mais c’est l’hôtel des courants d’air, faut le réentoiler à neuf et y’a pas de toile disponible », toujours Guichard qui semble en savoir très long sur ce qui se passe ici.
Un autre DC-2, qui semble presque neuf ! « Volera d’ici 2-3 jours, il est prêt… »
Un magnifique B-24 A “nez court” en camo anglais “night bomber, Centre Europe” (1). Son fuselage est couvert de rustines mais ses deux moteurs intérieurs tournent ! « C’était celui qui était en meilleur état. »
A côté, deux C-47 un peu cabossés mais entiers. « Ces deux-là seront prêts d’ici huit ou dix jours ! »
Derriere les C-47, posé sur son train tout près des kékés, un gros bimoteur vert foncé délavé, très troué et bien cabossé, pales d’hélices tordues vers l’arrière, pneus à plat… et larges rondelles rouges sur le fuselage : un “Betty” japonais ! « Celui-là s’est vautré pas loin d’ici il y a quelques mois, poivré par un chasseur après avoir bombardé Darwin. Le plus étonnant est qu’il soit entier et qu’il n’aie pas brûlé.… Les Aussies l’ont remis sur ses roues et l’ont remorqué ici. » me dit Guichard, avant de poursuivre : « Par-là [geste vague de la main], il y a aussi trois ou quatre autres Japs, des monomoteurs, mais ils ont sérieusement morflé. »
Plus loin un PBY5-A Catalina vert de la RAAF qui semble avoir beaucoup vécu. Il est complet sauf ses deux moteurs, absents… « Ils sont sur le DC-2. Alors, les Aussies ont commandé quatre bourrins tout neufs, rien que pour lui. Mais comme il est rincé… » raconte Guichard avec un sourire entendu. Les moteurs trouveront sûrement preneurs !
Encore plus loin, une demi-douzaine de Corsair et trois PBJ plus ou moins en morceaux, autre source d’une partie des rechanges destinées à la 18F et à la 20F. Le dernier F4U de la file est entier et bizarre : moteur à l’air libre et capot à terre, ça c’est presque normal, mais il y a un… un trou derrière la plaque de blindage du siège pilote et deux verrières sont posées sur les ailes. « Ils ont bricolé un biplace, ça peut servir, même si on ne sait pas encore à quoi… » (2).
Devant les épaves, des camions (certains ont des “shelters”-ateliers), des jeeps, des chèvres, une petite grue sur le plateau d’un GMC… Et puis, autour et dans les zincs, des gars d’au moins trois ou quatre nationalités différentes – mais leur uniforme commun semble être le short avec un Colt 45 au ceinturon (beaucoup de serpents dangereux, par ici) et le chapeau de brousse. Tous cherchent le Saint-Graal mécanique, farfouillent ou démontent, en quête de “la” pièce manquante… On n’est donc pas les seuls à manquer de rechanges !
Sous un troisième auvent qui semble dédié à Pratt & Whitney, Allison et Curtiss-Wright, plusieurs dizaines de moteurs plus ou moins (in)complets sont alignés sur le sol. Des hélices sont stockées à part. Ne semble manquer qu’un atelier “armement”… « Il est derrière, Chef ! »
A l’ombre d’un kéké plus haut que les autres, il y a même une sorte de roulante : un Chevrolet 4x4 bâché qui offre sandwiches, café, thé et « fresh water », c’est écrit à la peinture blanche sur une petite citerne en remorque du Chevrolet. Toujours pragmatiques, ces Américains !
Soudains, je remarque que certains des gars autour du B-24 A, des C-47 et du C-39 sont coiffés, non d’un chapeau de brousse, mais d’un bachi ! Les explications de Guichard ont au moins le mérite d’être claires : « C’est normal, Chef, faut comprendre les copains. Ils sont arrivés ici presque à poil, aucun soutien, nib, que dalle ! Nouméa les avait expédiés avec presque seulement ce qu’ils pouvaient trimbaler dans leurs zincs. Les premiers mécanos sont venus entassés dans les PBJ, et les autres sont en bateau depuis Port Moresby : trois semaines, ça a pris… pourtant il n’y a que deux jours de bateau jusqu’à Darwin ! Nous, on est arrivés tranquillement et avec un minimum de soutien, quand même. Et même si c’est peu, on a aussi les Miss et leur brouette à moteur [l’Anson !]. Depuis que le commandant Daillière, qui nous soigne de loin, a un peu pris les choses en main, ça s’améliore, mais c’est pas encore ça ! Alors, ils font comme d’habitude, une fois de plus. Depuis Guadalcanal et la Nouvelle-Guinée, ils sont rodés. En plus, comme tout est de la récup’, ça ne coûte que du temps et de l’huile de coude, et ça occupe les gars. Le Lib’ n’avait pas grand-chose, à part des trous dans la cellule, de la poussière et deux moteurs serrés. Les Ricains l’avaient transformé en cargo et avaient installé un plancher dans la soute à bombes. Pour les C-47, c’est vrai, il a fallu pas mal de boulot, mais ce zinc, c’est du solide. »
Une voie a été dégagée dans le bush entre les deux aérodromes pour conduire les avions jusqu’ici – elle sert aussi pour les trains de remorque à bombes et les citernes carburant entre les terrains. En rentrant de ce côté, on dépasse un des B-17, en train d’être remorqué jusqu’à Gould. »


4 janvier 1944
Routine…
Gould airbase
– « Retour aux affaires sérieuses (la guerre, en fait !).
Sortie de jour à 4 avions au-dessus des petites îles de la Sonde après avoir passé la nuit à Kupang pour recompléter les pleins et partir à la fraîche, vers 0400h. Encore 6h30 de vol.
A l’aller, en suivant les côtes sud des iles, rien à signaler jusqu’à Den Passar (Bali) où deux caboteurs et une péniche sont détruits et où – mieux encore – un gros hydravion quadrimoteur H6K4 “Mavis”, à l’ancre dans le port, finit au fond de l’eau… Dommage de ne pas avoir eu de bombes ou quelques-uns de ces projectiles-fusées qui ressemblent, en plus gros, aux fusées Le Prieur de nos pères et que les Anglo-Américains appellent “rockeks” [NDE – Sic]. Contre nous, quelques traçantes mal ajustées, rien de méchant !
L’aérodrome était vide d’avions, juste quelques épaves datant de la conquête japonaise au début de 1942 et dispersées comme leurres. Pas même une rafale de DCA.
Retour en suivant les côtes nord des mêmes îles. Un patrouilleur (en fait un ex-dragueur de mines hollandais de classe A, récupéré par les Japs) nous a échappé au large de Komodo… Pourtant, nous avons vidé nos caissons à munitions sur ses superstructures, mais nos balles explosives n’ont fait qu’allumer de petits incendies sur son pont et certainement abîmer un peu l’intérieur. Il s’est bien défendu le bougre, trois zincs sur quatre ont des trous à boucher !
Retour à Gould avant 13h00, après un ravitaillement rapide avions/pilotes chez les Hollandais.
………
Le 9F°3 sort de l’atelier peinture en fin d’après-midi.
Pendant notre absence, le B 17 a volé – plutôt bien d’ailleurs, paraît-il. Il est même revenu se poser normalement et trône sur le parking à côté des PBJ. Il paraît que le Pacha de la 18F lorgne dessus, mais il est plus sensé de récupérer de vrais avions cargos.
Avec un B-24, le PBJ déclassé, un DC-2 et bientôt deux C-47, on va finir par avoir une petite escadrille d’avions de transport à disposition ! Ce serait bien utile… Même le problème des équipages ne se pose pas vraiment : la 18F a rarement plus de 12 à 15 avions disponibles sur ses 25 théoriques (dont 5 “spares”). »


5 janvier 1944
Nouveaux renforts en vue
Gould airbase
– « Au courrier du jour, l’annonce de l’arrivée de renforts d’ici huit à dix jours ! Quatre zincs avec accompagnement personnel et matériel… A priori je reste toujours le patron, pour l’instant sauf si, bien entendu, il y a un officier parmi les pilotes… Tout ce joli monde est déjà à Eagle Farm Airfield (3), à se ré-entrainer après environ 45 jours de mer depuis la Californie.
Aussi pour le groupement, l’annonce du départ, hier, de Brisbane, des véhicules de la compagnie de nos fusiliers marins (soit quelques jeeps, une bonne vingtaine de camions, des half-tracks DCA (HTM 16), plus les remorques, les citernes à eau et la roulante). Ils en ont pour 15 jours à trois semaines de piste. Le reste du personnel est encore à Nouméa, prêt à embarquer quand la zone pour l’installation de leur campement aura été défrichée par le génie US et que les tentes et autres commodités (feuillées, douches, etc.) auront été installées.
Il aurait été certainement plus simple (et plus économique !) d’acheminer tout le monde par bateau jusqu’à Darwin en une seule fois… mais il est vrai que les stocks de matériel US sont déjà dans les dépôts de la côte est australienne.


6 janvier 1944
Escorte
Gould airbase
– « 07h00… Nouvel accompagnement à quatre appareils de six B-24 américains au-dessus d’Amboine, là-haut au nord, avec bien entendu, pour nous, un stop-pétrole à Kupang à l’aller et au retour, à cause d’une surconsommation d’essence due à la vitesse de croisière des bombardiers.
RAS… Si on excepte un petit hydravion biplan (F1M2 Pete, V max 370 km/h, deux pétoires de 7,7 mm, aucun blindage de protection) qui grimpait pour intercepter les B-24 et a rejoint Neptune sous les balles de la seconde patrouille… Comme on ne volait pas très haut (9 000 pieds), il a tenté sa chance pendant que les lourds ravageaient l’aérodrome de Laha à la bombe de 250 kg. Deux Hellcat se sont juste laissé tomber, une seule passe et c’était fini… Il faut une certaine dose de courage ou de folie pour essayer ce genre d’interception !
Comme on était presque sur le cap retour pendant le “bombing run”, on a juste continué comme ça jusqu’à Kupang.
A 14h30 on était à Gould pour une tranche de kangourou à la broche aux petits légumes (patates douces et ignames), arrosée d’une bière fraîche ! Il y avait plusieurs frigos fonctionnant au pétrole dans la cargaison du dernier C-47… en plus de quelques caisses de bière australienne ! »


7 janvier 1944
Routine
Gould airbase
– « Au tour du 9F°5 d’être prêt. Journée calme, on laisse la main aux mécanos…
Nuit au-dessus d’un convoi venant des Indes pris en compte à 600 km à l’ouest de Darwin. On est arrivés juste avant le départ des P-40 N australiens de la couverture de jour, venus de Broome. Trois heures à faire des S et des ronds dans l’air avant d’être relevés… »


8-9 janvier 1944


10 janvier 1944

Entraînement à venir
Gould airbase
– « Une nouveauté depuis le début de l’année : tous les trois ou quatre jours, on a un R4D qui fait la liaison avec Nouméa (courrier, fret léger, personnel de renfort ou de complément…). Il est interdit (sous peine de sanctions terribles comme une mutation à l’île du Diable ou à Birao en Oubangui-Chari) de chercher à savoir comment lui et son jumeau (parce qu’ils sont deux !) ont fini sous les cocardes hameçonnées ! Tous les deux portent le Calao, l’insigne de l’ancienne Escadrille d’Hydravions n° 5 de Cochinchine (4).
Au courrier du jour, une note de Nouméa et un gros pavé de l’état-major de l’US Navy à Sydney (pour les détails). En bref, on aura un porte-avions disponible pour nous requalifier à l’appontage après le 20 janvier. Bon, pas un gros bâtiment d’escadre mais un de ces petits porte-avions d’escorte qui servent de bonnes à tout faire dans cette guerre hors normes.
On ne sera pas tout seuls : plusieurs squadrons des Marines et deux de l’US Navy basés à terre dans le coin sont aussi concernés. Il faut encore que le navire en question arrive en Australie – il est quelque part avec un convoi dans le Pacifique avec une cargaison d’avions neufs, qu’il ravitaille et vienne croiser en mer de Corail au large de la péninsule du cap York. Ce sera l’USS Kalinin Bay (CVE 68) (5).
Cet ordre ne concerne pas la 20F et ses Corsair. Cette Flottille ne fait pas (pas encore ?) partie de l’Aviation Embarquée. »


11 janvier 1944
En noir
Gould airbase
– « Le dernier de nos Hellcat est repeint. C’est le 9F°6. »


12 janvier 1944
Renforts
Gould airbase
– « Arrivée des quatre Hellcat de renfort et de l’incontournable C-47 avec quelques mécanos (un maître, un second maître, deux chouffes et une demi-douzaine de gosses), plus un peu de matériel… Très peu ! Par contre le niveau technique des gars est excellent.
Question avions, on est désormais à 10 zincs (dont 2 “spares”) plus le Hellcat anglais (et l’Anson, qui reste aussi australien qu’il est utile pour les liaisons diverses). Le Dak’ doit retourner à Eagle Farm pour rapporter le reste du matériel et les derniers mécanos. Deux rotations au moins, d’après son pilote… Le personnel au sol complémentaire arrive plus vite que les avions !
Quant aux pilotes, quatre enseignes (le LV qui commandait le détachement est tombé malade aux USA et a été inexpliquablement remplacé par un EV1, un ancien de la promo d’avant celle des trois autres, qui sont seconds-maîtres). Ils sont tout roses, tout frais, le teint à peine hâlé par le voyage depuis San Francisco. Le plus âgé a 21 ans ! Pour l’instant, pas question de les laisser voler seuls, ordre formel et militaire de Nouméa… »


13 janvier 1944


14 janvier 1944

Initiation
Gould airbase
– « Deux sorties d’acclimatation (à 2 x 4 avions) pour nos petits nouveaux, comme ailiers des “chibanis” que nous sommes. Un aller /retour jusqu’à Komodo et un “pétrole stop” à Kupang au retour. Rien vu ni en l’air, ni sur mer, sauf quelques barques de pêcheurs. »


Notes
1- C’est en fait un des premiers LB-30 ou Liberator Mk I, ex-anglais réquisitionné par l’USAAC après le 7 décembre 1941 pour servir de cargo “long range”, et mis au rebut avec l’arrivée d’avions plus adaptés.
2- Chance-Vought a bien étudié un Corsair biplace, mais le prototype est resté sans suite.
3- Eagle Farm Airfield deviendra après la guerre Brisbane International Airport, avant de n’être plus que la partie cargo de Brisbane International, à partir de 1960.
4- Historiquement, elle deviendra la 8S en 1945.
5- Il porte la VC 3 (18 TBM1 Avenger et FM 1 Wildcat).
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John92



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MessagePosté le: Jeu Mar 23, 2023 13:42    Sujet du message: Répondre en citant

1er janvier 1944
...
Une vingtaine de monomoteurs : du “Tigre Mou” en morceaux, trois autres biplans australiens dont j’ignore le nom, quelques P-39 et P-40, d’autres monomoteurs US inconnus, deux ou trois fuselages de Spitfire, quelque (quelques ?) Vultee de bombardement en piqué dépouillés de leurs moteurs (ce sont les mêmes que ceux des B-25/PBJ1)…
...
Quinze ou vingt épaves de B-24 plus ou moins entiers ou disloqués… En fin de ligne, une demi-douzaine de vieux B-17 “big tail” vert olive désarmés (B-17 E ou F) et un rare “short tail” (un B-17 D). Deux des premiers semblent être prêts à décoller, avec des gars qui travaillent dessus… Le “short tail” est entier (intact ?) mais couvert de poussière, abandonné car devenu inutile.
...
Derriere (Derriêre) les C-47, posé sur son train tout près des kékés, un gros bimoteur vert foncé délavé, très troué et bien cabossé, pales d’hélices tordues vers l’arrière, pneus à plat… et larges rondelles rouges sur le fuselage : un “Betty” japonais ! [i]« Celui-là s’est vautré pas loin d’ici il y a quelques mois, poivré par un chasseur après avoir bombardé Darwin. Le plus étonnant est qu’il soit entier et qu’il n’ aie (ait ?) pas brûlé.…
...
Les premiers mécanos sont venus entassés dans les PBJ, et les autres sont en bateau (par ??) depuis Port Moresby : trois semaines, ça a pris… pourtant il n’y a que deux jours de bateau (navigation ?) jusqu’à Darwin !
...
Pendant notre absence, le B 17 a volé – plutôt bien d’ailleurs, paraît -il. Il est même revenu se poser normalement et trône sur le parking à côté des PBJ. Il paraît que le Pacha de la 18F lorgne dessus, mais il est plus sensé de récupérer de vrais avions cargos.
...
« Au courrier du jour, l’annonce de l’arrivée de renforts d’ici huit à dix jours ! Quatre zincs avec accompagnement personnel et matériel… A priori je reste toujours le patron, pour l’instant sauf si, bien entendu, il y a un officier parmi les pilotes… Tout ce joli monde est déjà à Eagle Farm Airfield (3), à se ré-entrainer après environ 45 jours de mer depuis la Californie.
Aussi pour le groupement, l’annonce du départ, hier, de Brisbane, des véhicules de la compagnie de nos fusiliers marins ...
...
Il faut encore que le navire en question arrive en Australie – il est quelque part avec un convoi dans le Pacifique avec (transportant ?) une cargaison d’avions neufs, ...
...
Quant aux pilotes, quatre enseignes (le LV qui commandait le détachement est tombé malade aux USA et a été inexpliquablement (inexplicablement ?) remplacé par un EV1, ...
...
_________________
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Archibald



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MessagePosté le: Jeu Mar 23, 2023 14:14    Sujet du message: Répondre en citant

Vraiment sympa ce texte. On s'y croirait, dans le parc a ferraille ! Les australiens sont de fameux bricoleurs. Ce sont de vrais génies question travaux pratiques ! (comme dirait Bison Ravi - d'ailleurs il deviens quoi, FTL ?)

Citation:
Je n’avais fait pas attention à son nom de baptême, peint en orange vif sur le capot moteur : “O’Malley”. (arfff ! référence…)


O'Malley le chat de l'enfer, ouais... le chat de gouttière ! (Ninja'd par le Racoon et, NON, je n'avais pas lu son post !) Shocked

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FREGATON



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MessagePosté le: Jeu Mar 23, 2023 14:31    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:

Quant aux pilotes, quatre enseignes (le LV qui commandait le détachement est tombé malade aux USA et a été inexpliquablement remplacé par un EV1, un ancien de la promo d’avant celle des trois autres, qui sont seconds-maîtres). Ils sont tout roses, tout frais, le teint à peine hâlé par le voyage depuis San Francisco.

Plutôt: Quant aux quatre pilotes, un enseigne et trois second-maîtres (le LV qui commandait le détachement est tombé malade aux USA et a été inexplicablement remplacé par un EV1). Ils sont tout roses, tout frais, le teint à peine hâlé par le voyage depuis San Francisco.

Sinon
Citation:
Ce sera l’USS Kalinin Bay (CVE 68)
c'est justement pour ça qu'il a remplacé l'USS Casablanca (qui n'existe pas FTL) dans la galerie...
http://1940lafrancecontinue.org/images/?q=image/942-1944-cve-kalinin-bay-ftl
Les plus observateurs auront d'ailleurs reconnu un hellcat noir sur le pont d'envol. Wink
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houps



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MessagePosté le: Jeu Mar 23, 2023 15:29    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
Vraiment sympa ce texte. On s'y croirait, dans le parc a ferraille ! Les australiens sont de fameux bricoleurs. Ce sont de vrais génies question travaux pratiques ! (comme dirait Bison Ravi - d'ailleurs il deviens quoi, FTL ?)

Citation:
Je n’avais fait pas attention à son nom de baptême, peint en orange vif sur le capot moteur : “O’Malley”. (arfff ! référence…)




Je plussoie pour l'attrait du texte. Quant au chat, il aurait pu s'appeler Goose. Mais O'Malley, ce n'est pas mal.
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