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Bataille de France, Mai 1944
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DMZ



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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 23:39    Sujet du message: Répondre en citant

J'avais mal lu Wikipédia, je pensais que c'était 6,5 m de t.e... Mea culpa.

Il faut alors prolonger d'encore 1.000 m la jetée pour arriver dans des fonds de 8,5 m, sachant qu'un coeff de 90 donne 50 cm de hauteur d'eau supplémentaire.

Une autre solution peut être de débarquer une partie de la cargaison sur des allèges pour permettre de venir à quai avec un tirant d'eau moindre.

Ou alors implanter l'estacade au niveau de Beg Rohu, il ne faut alors que 2.000 m pour arriver dans les fonds de 8 m, disons 2.500 m pour avoir six postes en eau profondes, de part et d'autre du quai. Avec la gare de triage et la boucle de retournement entre Saint-Pierre-Quiberon et Rohu.
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« Vi offro fame, sete, marce forzate, battaglia e morte. » « Je vous offre la faim, la soif, la marche forcée, la bataille et la mort. » Giuseppe Garibaldi
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Jan 25, 2023 16:40    Sujet du message: Répondre en citant

L'épisode du Corry, après refonte par Capu Rossu.


Devant Utah Beach
– Les destroyers américains DD 462 USS Fitch et DD 463 USS Corry, classe Gleaves, sont arrivés devant la plage avant l’aube. Leur mission consistait à neutraliser une des casemates dominant le rivage. Afin que le tir des canons du Corry fût le plus efficace possible, le lieutenant-commander (capitaine de corvette) George Hoffman a affiné sa position en prenant plusieurs relèvements des amers (1) reconnaissables. Satisfait, il a fait mouiller temporairement son bâtiment afin qu’il ne dérive pas à cause d’un possible léger courant.
A l’aube, les canonniers des deux destroyers entament un duel musclé avec leur objectif, durant lequel ils tirent 110 obus. Ils sont victorieux : la casemate éclate comme une grenade trop mûre quand un deux bâtiments, probablement le Fitch, fait sauter la soute à munitions du bunker.
Le Corry reporte alors son tir sur la plage pour neutraliser des nids de mitrailleuses demeurés intacts et, accessoirement, pour faciliter la tâche des sapeurs en ouvrant un couloir dans un champ de mines. Cependant, après la douzième salve, l’avion chargé de le dissimuler aux yeux des observateurs ennemis derrière un rideau de fumée est abattu par un coup chanceux de la Flak. Il devient le seul navire que les Allemands voient avec netteté, et en particulier les observateurs de la batterie secondaire de Saint-Marcouf (ou Crisbecq (2) ).
Située à 2,5 kilomètres à l’intérieur des terres, près du village de Saint-Marcouf, la batterie avait été initialement dotée de six pièces de 15,5 cm en cuve. Lors de la construction des casemates, quatre pièces de 21 cm K39/K41 Skoda avaient été prévues pour remplacer les six 15,5 cm. Au 8 mai, seules deux casemates ont été achevées et dotées de leurs canons. Les planificateurs américains de l’assaut sur Utah Beach ont bien tenu compte de l’enlèvement de l’armement d’origine et de l’installation sous béton des canons Skoda, dûment signalés par la Résistance, renseignements confirmés par les clichés pris par les Mosquito PR. Dans la nuit du 7 au 8 mai, grâce à une météo favorable, des Lancaster ont pu bombarder efficacement la batterie, mettant hors de combat les deux pièces en place.
Cependant, en attendant que les travaux de Saint-Marcouf soient achevés, les Allemands avaient conservé quatre pièces de 15,5 cm sur un emplacement de campagne à un kilomètre au sud de la batterie principale. Les Résistants locaux n’avaient pas manqué de faire remonter vers Londres l’existence de cette position secondaire. Hélas, les Américains avaient le défaut d’accorder plus de confiance aux photographies aériennes qu’aux informations remontant du terrain. Et comme les Allemands avaient soigneusement camouflé les emplacements des pièces et de la conduite de tir, les reconnaissances n’avaient rien révélé, d’autant plus qu’il n’y avait pas de Flak sur cet emplacement provisoire !
Les vagues lueurs de départ des coups des bâtiments alliés ne permettant pas un tir précis, l’Oberleutnant zur See Walter Ohmsen, commandant la batterie, a retenu le feu de ses pièces. Quand le rideau de fumée se déchire, il saisit l’occasion et fait engager le destroyer toujours mouillé. D’entrée, le tir est précis et le Corry est encadré.
Pour dégager son bâtiment, le Lt-Cdr Hoffman fait déraper l’ancre puis abattre sur tribord afin de s’éloigner de la côte en mettant en avant toute tandis que ses canonniers entament un tir de contre-batterie. Suivant le témoignage du radio Bennie Glisson, « Notre navire leur montra son derrière comme une vieille fille le sien à un Marine ». Peine perdue, le tir allemand demeure toujours encadrant !
Voyant son équipier en difficulté, l’USS Fitch ouvre le feu en direction de la batterie allemande, mais celle-ci ne figure pas sur ses cartes et il ne parvient ni à régler son tir, ni à distraire les canonniers allemands.
Pour tenter de dérègler le tir ennemi, Hoffman fait varier la vitesse de son navire en mettant les machines en arrière toute puis de nouveau en avant toute. Manœuvre peu règlementaire qui fait vibrer violemment coque et superstructures, mais nécessité fait loi ! Le Corry abat tantôt sur tribord tantôt sur bâbord, mais son adversaire, ancien chef-instructeur de télémétrie à l’Ecole d’Artillerie de la Kriegsmarine à Sassnitz, est un directeur de tir expérimenté, et le tir allemand est toujours encadrant.
Au bout de longues minutes de combat, la chance abandonne le destroyer. Un premier obus de 15,5 cm le touche dans la salle des machines avant. Depuis le Fitch, on voit un épais nuage de fumée noire s’élever entre le bloc passerelle et la cheminée avant.
Quelques instants après cet impact, le destroyer est soulevé par une formidable explosion sous-marine. Le radio Glisson a le sentiment d’être « plongé dans une bétonneuse ». Projeté contre le plafond de son local, il se casse le genou en retombant. Un des obus de la même salve vient d’exploser sous la quille du bâtiment. Le destroyer court sur sa lancée tout en s’enfonçant sous l’eau.
Le commandant Hoffman, qui avait eu « l’impression qu’un tremblement de terre venait de soulever [son] bâtiment » ordonne l’évacuation. Cependant, les deux tourelles arrière ont continué à tirer, les canonniers chargeant les obus à la main ! Devant cette obstination, la batterie allemande poursuit son feu et neuf autres obus touchent le bâtiment déjà condamné. L’un d’eux fait sauter les munitions d’un des Bofors de 40 mm. Un autre met en marche le fumigène de l’arrière, ce qui manque d’asphyxier une partie de l’équipage qui évacuait. C’est alors seulement que les pièces du destroyer se taisent. Alors que le pont disparait sous la surface, la quille se rompt et les deux extrémités se dressent vers le ciel, projetant plusieurs hommes vers le centre du navire. L’artillerie allemande ne cessera de tirer qu’à ce moment.
Selon plusieurs témoins, c’est quelques instants plus tard qu’un homme est vu gagner les superstructures qui dépassent en partie de l’eau. Là, s’emparant du pavillon dont un éclat d’obus a coupé la drisse, il le fixe à une autre drisse intacte et l’envoie en tête de mât. La Star-Spangled Banner pend un instant au-dessus de l’épave avant de se déployer et de claquer au vent. Puis l’homme se jette à l’eau et s’éloigne à la nage. Aucun des survivants de l’USS Corry ne se fera reconnaître pour avoir accompli ce geste, qui lui aurait pourtant valu la Navy Cross !
Les survivants vont rester deux heures dans l’eau avant que les destroyers DD 462 USS Fitch, DD 464 USS Hobson, DD 636 USS Blutcher et la vedette PT-199 les repêchent. En effet, les canons allemands, battant toujours la zone, ouvrent le feu sur les navires qui tentent de s’approcher. Les officiers américains embarqués sur l’AGC MN Maurienne, surpris par l’apparition d’une batterie absente de leurs cartes, ne vont réagir qu’au bout d’un long laps de temps avant d’envoyer tout un squadron de Thunderbolt pour la réduire au silence ! L’appel de l’équipage du Corry rendu, on décomptera six morts, treize disparus et trente-trois blessés, chiffres supérieurs à ceux de la 4th Infantry Division à la même heure. Le naufrage de ce destroyer sera la plus grave perte subie par l’US Navy le D-Day.

Notes
1- Un amer est un point caractéristique sur la côte ou un peu en arrière : rocher, petit cap, phare, clocher d’église, moulin, château d’eau, immeuble se différenciant des autres, etc.
2- Cette appellation est géographiquement plus exacte, car la batterie a été construite derrière le hameau de Crisbecq.
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John92



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MessagePosté le: Mer Jan 25, 2023 20:21    Sujet du message: Répondre en citant

Désolé pas le temps pour une 2ème relecture et proposition de modifications (particulièrement sur les tirs et malheureusement pour lui Capu a tenté de varier avec feu donc les répétitions sont inévitables à moins qu’un relecteur ingénieux passe par là) ... Ma famille a faim^^
...
Satisfait, il a fait mouiller temporairement son bâtiment (navire) afin qu’il ne dérive pas à cause d’un possible léger courant.
A l’aube, les canonniers des deux destroyers entament un duel musclé avec leur objectif, durant lequel ils tirent 110 obus. Ils sont victorieux : la casemate éclate comme une grenade trop mûre quand un deux bâtiments, probablement le Fitch, fait sauter la soute à munitions du bunker.
Le Corry reporte alors son tir sur la plage pour neutraliser des nids de mitrailleuses demeurés intacts et, accessoirement, pour faciliter la tâche des sapeurs en ouvrant un couloir dans un champ de mines.
....
Il devient le seul navire que les Allemands voient avec netteté, et en particulier les observateurs de la batterie secondaire de Saint-Marcouf (ou Crisbecq (2) ).
Située à 2,5 kilomètres à l’intérieur des terres, près du village de Saint-Marcouf (éponyme-trop pédant, non ? on laisse le nom ? ), la (cette ) batterie avait été initialement dotée de six pièces de 15,5 cm en cuve. Lors de la construction des casemates , quatre pièces (à supprimer – tout simplement ?-) de 21 cm K39/K41 Skoda avaient été prévues pour remplacer les six 15,5 cm. Au 8 mai, seules deux casemates (constructions/bâtiments/bunkers/fortifications ? ) ont été achevées et dotées de leurs canons . Les planificateurs américains de l’assaut sur Utah Beach ont bien tenu compte de l’enlèvement de l’armement d’origine et de l’installation sous béton des canons (tubes ?-c’est moche mais ... ) Skoda, dûment signalés par la Résistance, renseignements confirmés par les clichés pris par les Mosquito PR.
...
Cependant, en attendant que les travaux de Saint-Marcouf soient achevés, les Allemands avaient conservé quatre pièces de 15,5 cm sur un emplacement de campagne à un kilomètre au sud de la batterie principale. Les Résistants locaux n’avaient pas manqué de faire remonter vers Londres l’existence de cette position secondaire. Hélas, les Américains avaient le défaut d’accorder plus de confiance aux photographies aériennes qu’aux informations remontant du terrain. Et comme les Allemands avaient soigneusement camouflé les emplacements des pièces) et de la conduite de tir , les reconnaissances n’avaient rien révélé, d’autant plus qu’il n’y avait pas de Flak sur cet emplacement provisoire !
Les vagues lueurs de départ des coups des bâtiments alliés ne permettant pas un tir précis, l’Oberleutnant zur See Walter Ohmsen, commandant la batterie, a retenu le feu de ses pièces. Quand le rideau de fumée se déchire, il saisit l’occasion et fait engager le destroyer toujours mouillé. D’entrée, le tir est précis et le Corry est encadré.
Pour dégager son bâtiment, le Lt-Cdr Hoffman fait déraper l’ancre puis abattre sur tribord afin de s’éloigner de la côte en mettant en avant toute tandis que ses canonniers entament un tir de contre-batterie. Suivant le témoignage du radio Bennie Glisson, « Notre navire leur montra son derrière comme une vieille fille le sien à un Marine ». Peine perdue, le tir (feu ?) allemand demeure toujours encadrant !
Voyant son équipier en difficulté, l’USS Fitch ouvre le feu en direction de la batterie allemande, mais celle-ci ne figure pas sur ses cartes et il ne parvient ni à régler son tir , ni à distraire les canonniers allemands.
Pour tenter de dérègler le tir ennemi, Hoffman fait varier la vitesse de son navire en mettant les machines en arrière toute puis de nouveau en avant toute. Manœuvre peu règlementaire qui fait vibrer violemment coque et superstructures, mais nécessité fait loi ! Le Corry abat tantôt sur tribord tantôt sur bâbord, mais son adversaire, ancien chef-instructeur de télémétrie à l’Ecole d’Artillerie de la Kriegsmarine à Sassnitz, est un directeur de tir expérimenté, et le tir allemand est toujours encadrant.
Au bout de longues minutes de combat, la chance abandonne le destroyer . Un premier obus de 15,5 cm le touche dans la salle des machines avant. Depuis le Fitch, on voit un épais nuage de fumée noire s’élever entre le bloc passerelle et la cheminée avant.
Quelques instants après cet impact, le destroyer ( navire) est soulevé par une formidable explosion sous-marine. Le radio Glisson a le sentiment d’être « plongé dans une bétonneuse ». Projeté contre le plafond de son local, il se casse le genou en retombant. Un des obus de la même salve vient d’exploser sous la quille du bâtiment . Le destroyer court sur sa lancée tout en s’enfonçant sous l’eau.
Le commandant Hoffman, qui avait eu « l’impression qu’un tremblement de terre venait de soulever [son] bâtiment » ordonne l’évacuation . Cependant, les deux tourelles arrière ont continué à tirer, les canonniers chargeant les obus à la main ! Devant cette obstination, la batterie allemande poursuit son feu et neuf autres obus touchent le bâtiment déjà condamné. L’un d’eux fait sauter les munitions d’un des Bofors de 40 mm. Un autre met en marche le fumigène de l’arrière, ce qui manque d’asphyxier une partie de l’équipage qui évacuait (abandonnaient le vaisseau/navire ??).
...
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MessagePosté le: Mer Jan 25, 2023 23:41    Sujet du message: Répondre en citant

OK - mais fais attention quand même à ne pas signaler trop de répétitions à plusieurs lignes de distance.
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Ven Jan 27, 2023 12:30    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

Citation:
"Le commandant Hoffman, qui avait eu « l’impression qu’un tremblement de terre venait de soulever [son] bâtiment »


Je n'ai aucune idée pour savoir pourquoi j'ai mis le possessif "son " entre crochets et encore moins pour savoir pourquoi je n'ai pas enlevé ces satanés crochets.
Les ravages de l'âge Vieux Sage ou de la drogue Rasta ou se l'alcool Ivrogne ou le mix des trois, peut-être Question

Frank, peux-tu le faire s'il te plait ?
Merci.

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Jan 27, 2023 12:37    Sujet du message: Répondre en citant

Explication : le texte est entre guillemets, c'est une citation du commandant. Or, celui-ci a dit "mon" bâtiment, bien sûr.
Mais dans la phrase telle qu'elle est devenue, il faut mettre "son" bâtiment. D'où la nécessité d'indiquer par des crochets que, dans la phrase originale, ce n'est pas le même mot.
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Ven Jan 27, 2023 20:06    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir Frank,

Okay ! Je comprends mieux la démarche.

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Capu Rossu



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MessagePosté le: Lun Fév 20, 2023 14:14    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

Je reporte ici la question que j'avais initié chez "Les Belges" à savoir pourquoi les troupes françaises au nord de Lyon n'interviennent pas contre le flanc droit de la la HitlerJugend et en appui d'artillerie au profit des 3e DB et 3e DIM.

Frank m'a répondu :

Citation:
2) Au nord de Lyon, les Français sont bien trop occupés par les 2 divisions qui attaquent de leur côté.


Au 6 mai, à l'est de la Saône on a cette précision :

Citation:
Le franchissement doit être couvert par toute l’artillerie des deux divisions, plus celle qui reste aux divisions voisines.


Ces troupes françaises sont une menace contre la HitlerJugend et pour la minimiser, l'EM de Lüttich a fort probablement demandé à la division positionnée entre la Saône et la HitlerJugend de fixer les Français par un harcèlement intensif :artillerie, reconnaissances agressives pouvant laisser présager une contre-attaque dans ce secteur aussi.
Ce qui est le simple bon sens militaire mais qui n'apparait pas dans les textes.

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Fév 20, 2023 14:25    Sujet du message: Répondre en citant

Attends - D'ouest en est, les Allemands engagent :
à l'ouest de l'axe Saône - Rhône : Götz von Berlichingen / 16. Panzer
à l'est de l'axe Saône - Rhône : HitlerJugend / Panzer Lehr

Entre ces deux groupes, il y a… de l'eau.
Les "divisions voisines" dont l'artillerie aide le groupe Est sont… plus à l'est. La 39. ID notamment (son artillerie doit être déplacée pour ça) et la 91. LLD.
C'est elles que désigne la phrase :
"Le franchissement doit être couvert par toute l’artillerie des deux divisions (HJ et PL), plus celle qui reste aux divisions voisines."
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MessagePosté le: Lun Fév 20, 2023 14:41    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

La HitlerJugend est sur la droite du dispositif allemand à l'est de la Saône, on est d'accord tous les deux.
Mais il est dit :

Citation:

et la Hitlerjugend plus à l’ouest, entre la Saône et l’Ain, dans un secteur plus urbanisé. Mais toutes deux devront entamer un large contournement de Lyon par l’est, sur un terrain plus favorable aux blindés. En effet, pas question de s’engouffrer dans l’entonnoir Rhône-Saône, dont le rétrécissement progressif, le relief et l’urbanisation favorisent grandement la défense.


Donc, pour se parer au nord comme à l'est de Lyon, les Allemands n'ont que deux solution :
- 1) ils laissent en protection de ce côté un gros kampfgruppe de la HJ et sacrifient une partie de leur force de frappe

- 2) ou cette protection est assurée par d'autres troupes, division organisée ou kampfgruppe de fortune.

Sinon, bonjour le boulevard pour couper la HJ des arrières de la ligne du Rhône. Bon les Français n'ont probablement pas de quoi en profiter mais les Allemands ne le savent pas et couvrir les flancs et les arrières d'une offensive est le ba à ba de la tactique.

@+
Alain
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Fév 20, 2023 15:00    Sujet du message: Répondre en citant

Tu n'as pas tort,…… mais la question ne se posera pas. Je vais quand même faire un petit ajout au début.
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Volkmar



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MessagePosté le: Lun Fév 20, 2023 17:02    Sujet du message: Répondre en citant

Je reviens quand même là dessus parce que ça m'a pas mal perturbé

Le situation autour de Lyon est peu favorable aux offensives blindées allemandes, quand même.

A l'est, entre la Saône et l'Ain, on a une division, qui dispose de moins de 8km de linéaire de fleuve traversable entre le confluent avec l'Ain et Jons.
A l'ouest de Jons, c'est du marécage
Sans compter que sur ces 8km, il y en a 3 où le Rhône atteint les 200m de large

A l'ouest, il y a le val de Saône, qui est un corridor... Plus à l'ouest, on a une barre entre Saint Germain au mont d'or et Saint Genis l'Argentière (pour reprendre cette ville), et la trouée dans cette barre est au niveau de Lentilly, Dardilly... C'est un secteur de collines, relativement peuplé (même si c'est pas aussi urbanisé à l'époque)
Au delà, on est dans la vallée de la Loire, qui me semble plus ouverte pour le coup

Au milieu de tout ça, entre la Saône et les marécages du Rhône, on a le plateau de Caluire-Rillieux, qui domine la rive droite de la Saône, mais qui permet aussi de déboucher dans la plaine de l'Ain et sur les arrières de la HitlerJugend (Rillieux est à 15km de Montluel)

Les positions exactes des allemands sont assez floues, mais il y a un sujet sur le nord de Lyon malgré tout, pour sécuriser l'offensive à l'est
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le poireau



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MessagePosté le: Lun Fév 20, 2023 17:19    Sujet du message: Répondre en citant

Volkmar a écrit:
Je reviens quand même là dessus parce que ça m'a pas mal perturbé

Le situation autour de Lyon est peu favorable aux offensives blindées allemandes, quand même.

A l'est, entre la Saône et l'Ain, on a une division, qui dispose de moins de 8km de linéaire de fleuve traversable entre le confluent avec l'Ain et Jons.
A l'ouest de Jons, c'est du marécage
Sans compter que sur ces 8km, il y en a 3 où le Rhône atteint les 200m de large

A l'ouest, il y a le val de Saône, qui est un corridor... Plus à l'ouest, on a une barre entre Saint Germain au mont d'or et Saint Genis l'Argentière (pour reprendre cette ville), et la trouée dans cette barre est au niveau de Lentilly, Dardilly... C'est un secteur de collines, relativement peuplé (même si c'est pas aussi urbanisé à l'époque)
Au delà, on est dans la vallée de la Loire, qui me semble plus ouverte pour le coup

Au milieu de tout ça, entre la Saône et les marécages du Rhône, on a le plateau de Caluire-Rillieux, qui domine la rive droite de la Saône, mais qui permet aussi de déboucher dans la plaine de l'Ain et sur les arrières de la HitlerJugend (Rillieux est à 15km de Montluel)

Les positions exactes des allemands sont assez floues, mais il y a un sujet sur le nord de Lyon malgré tout, pour sécuriser l'offensive à l'est


Ah, mais personne n'a dit que Lüttich était une opération bien pensée !

Lüttich FTL est à l'image du Lüttich OTL : une opération improvisée, maintes fois reportée et modifiée, mal conçue et mal conduite, qui arrive trop tard, implique des moyens insuffisants et n'est pas adaptée au terrain.

Les Allemands contre-attaquent car c'est la seule chose qu ils savent faire : c'est l'alfa et l'oméga de la doctrine de leurs forces blindées en utilisation défensive.

Ça pourrait marcher avec les panzerdivisionnen de 1940 et les adversaires de 1940... mais maintenant !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Mar 28, 2023 16:48    Sujet du message: Répondre en citant

Reprise, pour une journée au moins, des fronts français.


11 mai
Opération Overlord
Caen ne sera pas (entièrement) détruite…
Normandie
– Alors que les divisions blindées et l’artillerie US commencent à débarquer en masse sur les plages, la 711. ID a encore rétréci son périmètre sous la pression des divisions américaines. Elle est maintenant isolée, mais le général Reichert ne se rendra qu’après avoir tiré sa dernière cartouche ! Il est bien décidé à transformer Cherbourg en forteresse – ce qui serait sans doute plus facile si le port bénéficiait d’une véritable garnison, en plus des éléments de la Kriegsmarine qui arment les douze batteries disposées autour de la rade (1).
Plus au sud, le 12e RI de l’Ivy Division entame un mouvement tournant le long de la côte qui force les fantassins du 706. Festung Rgt de la 716. ID à abandonner la Haye du Puits. Le dispositif établi par la division allemande tient encore le coup, mais peut-être plus pour longtemps. Le 8th RI de la 2e DI-US arrive sur son aile tandis que le 506th PIR de la Screaming Eagles oblige son 726. Festung Rgt à retraiter au sud de Saint-Jean de Daye. Cela veut dire qu’elle sort des marais du Cotentin, terrain très favorable à la défense (et inondé par l’Occupant), et qu’elle va se retrouver sur la terre ferme.
………
Plus loin, la 15. Luftwaffen-Feld-Division a fort à faire. Si, au nord de Saint-Lô, son 30. Jäger Rgt tient le coup, le 394. StuG Abt, renforcé maintenant des grenadiers du 914. Festung Rgt, a du mal à défendre le bois de Cerisy, d’autant que les premières batteries du 79th Art Group (du 155 mm) entrent en jeu. Les assauts des 23rd et 116th RI sont pourtant repoussés à plusieurs reprises. Un peu à l’est, les hommes du 914. Festung Rgt tiennent encore solidement la cote 160 face au 115th RI, empêchant toute avancée. Seul point positif pour les Américains dans ce secteur : la progression des Sherman du 741st Tk Btn jusqu’à Cerisy-la-Forêt où ils s’incrustent, enfonçant un coin dans la défense allemande.
………
En secteur anglais, la pression devient trop forte pour le 29. Jäger Rgt qui fait face à toute la 43rd DI et à deux brigades blindées. L’apport des lourds du 653. schw. Panzer Abt ne suffit pas et le régiment allemand est obligé de reculer jusque vers Villers-Bocage. Il faut dire que le bataillon de Jagdpanther doit aussi tenter de tenir la ligne face à la 3rd DI britannique et aux Canadiens de la 2nd Armored Brigade – et il doit aussi, sur sa droite, soutenir les hommes de la 709. ID, en pleine retraite.
En effet, la 709. ID a été expulsée de Caen après un bombardement au petit matin (qui a malheureusement laissé la rive sud de la ville à l’état de ruine). En effet, le 9th RI menaçait d’encercler la ville par le sud, tandis que la 5th Infantry Brigade canadienne avait obtenu une tête de pont au nord de la ville – l’arrivée des “spéciaux” de la 79th Armored a achevé d’emporter la décision. Les Landsers n’ont pas pu tenir le choc face à la perspective de mourir brûlés par un Crocodile ou de disparaître dans les restes d’un immeuble désintégré par un Petard. Les Funnies participent donc à un… nettoyage par le vide de la ville (2).
Un peu au nord, l’artillerie navale qui permet au reste de la 2e Division canadienne et aux paras de la 6th Airborne de tenir leur tête de pont face à la montée en ligne du 739. Festung Rgt, de la 709. ID.
………
Les renforts allemands sont en route… Ainsi, la 26. Panzer (Generalleutnant Smilo von Lüttwitz) a atteint Rouen dans la nuit du 10 au 11. Il est prévu qu’elle fasse route jusqu’aux environs de Caen dans la nuit du 11 au 12, avant de lancer une contre-attaque forcément foudroyante le 13 – puisqu’il faudra encore attendre les panzergrenadiers de la 36. PzGr (Egon von Neinsdorff) – quels lambins ! – et les paras de la 4. Fallschirmjäger (Heinrich Trettner) – eux ont une excuse : ils ne sont pas motorisés.

Le chemin de croix (gammée) de la 36. PzGr
Interdiction aérienne
Pas-de-Calais et Somme
– Pendant toute la journée, des squadrons de Typhoon ou de Thunderbolt font des excursions le long des voies ferrées entre Arras et Rouen, à la recherche des convois de la 36. PzGr. Sans rien trouver – la moitié de la division environ est déjà arrivée à Amiens par le train sans trop d’ennuis, le reste est parvenu à destination par la route, mais dans un désordre épouvantable.
Bien sûr, Anglais et Américains ne vont pas rentrer les poches pleines de munitions ! Celles-ci sont généreusement dépensées sur tout véhicule suspect, en mouvement on non. La BBC diffuse toujours largement des messages incitant la population française à rester chez elle, encore plus spécialement pour tout ce qui roule, motorisé ou hippomobile (3).

Vers la Normandie
Amiens, 13h00
– Arrivé dans la nuit, von Neinsdorff reçoit un câble de Rundstedt lui ordonnant de se mettre en route vers Rouen « par les moyens les plus rapides ». Il s’agit donc de faire remonter sur un train (enfin, sur un de ceux qui riulent encore !) les véhicules et les hommes débarqués dans la nuit, du moins en fonction des convois disponibles. En effet, après le départ vers le front de la 26. Panzer, il n’y a plus assez de trains disponibles pour transporter tout le monde jusqu’à Rouen.
Décision est prise de se mettre en marche dès le début de la nuit du 11 au 12 – les uns par la route, les autres par le train. La routine, quoi.

Artisanat normand
Ferme Fouteud, Rocquemont (Seine Inférieure), 20h10
– Deux jeunes gens, la vingtaine à peine sonnée, sortent d’un chemin bordé d’une haie de pommiers et viennent frapper à la porte de l’habitation agricole – celle de derrière. L’huis s’ouvre et se referme en hâte dès que les nouveaux venus sont entrés.
– Installez-vous, les petiots, on n’attendait plus que vous ! Jeannine, va donc voir ta cousine, elle me semblait pas bien tantôt, tu devrais aller chez elle et y passer la nuit.
– Mais Léonce…
– Vas-y, je te dis !

(Jeannine, in petto : « Comme s’il fallait être entre hommes pour sauver la France… » – mais elle s’en va cependant.)
– Que se passe-t-il, Léonce ?
– On a reçu un message de Londres. Une division boche fait route vers Rouen, elle doit être à Amiens et devrait rouler cette nuit. On nous demande de la retarder.
– Rail ou route ?
– Peut-être les deux, mais on ne s’occupe que de la route, une autre section s’occupe du train, plus haut vers Amiens.
– Et nous, comment on fait ?
– Il y a le pont de la Mission, au-dessus de la voie ferrée.
– Faudrait doubler avec celui de la Départementale 98, sinon, ils passeront facile…
– Ouais, et par le village en prime !
– Sauf qu’on n’a plus beaucoup d’explosif. Jeannot ?
– Oh, on a encore assez de plastic pour les deux ponts, mais on n’a plus de détonateurs : On en a perdu au parachutage, souviens-toi.
– Ah oui, c’est vrai. On n’est pas dans la mouise… Bon, aux grands maux les grands remèdes ! Les jeunots, z’êtes costauds : bougez-moi le buffet vers la porte.

Aussitôt dit, aussitôt fait : le lourd buffet déplacé révèle une petite trappe de bois rectangulaire, au bas du mur de pierre. Le propriétaire des lieux s’agenouille, ôte le panneau en faisant levier avec son couteau. Il tâtonne un peu, puis un large sourire éclaire sa face de paysan (4) ravinée par le soleil et les intempéries. Enfin, il exhibe fièrement un disque gris, épais et lourd. Surprise des autres conspirateurs.
– Une mine !
– Ouais mon gars, un souvenir de 40, quand on essayait d’en poser sur le chemin des Boches ! Il m’en est resté une quand je me suis démobilisé tout seul, faute de pouvoir aller me bronzer en Afrique.
– Euh, ça peut pas nous péter à la g… ton truc ?
– Nan, elle est pas amorcée.
– Ça va suffire pour faire sauter le pont ?
– Non, mais si on met les explosifs en-dessous, ça va bien y aider ! Bon, on va préparer des pioches, pelles et barres à mine pour démonter les pavés du pont, et on ira à la nuit tombée, vers onze heures. D’ici là, on va becqueter un morceau et je vais vous dire exactement ce que vous allez faire, chacun d’entre vous. Sur place, motus et bouche cousue, silence absolu.


Ordre Noir contre Overlord
La grande déception des sous-mariniers SS
Dunkerque
– Certains jeunes officiers de la Kriegsmarine, très endoctrinés par leur passage dans les Hitlerjugend, se sont singularisés par rapport aux autres officiers en avançant que la prétendue avance matérielle des Alliés serait balayée par les aptitudes uniques du marin allemand national-socialiste ! Les sous-marins de poche japonais leur sont apparus comme une arme idéale pour faire valoir la supériorité intrinsèque des navigateurs aryens. Appuyés par le Reichsführer-SS Himmler, ils ont obtenu la création d’une unité de sous-marins de poche sous l’égide opérationnelle de la SS. Désireux d’éviter la mainmise de l’appareil nazi sur la marine, le Konteradmiral Godt a favorisé leur mutation dans cette unité sous commandement SS, certes, mais surtout bien distincte de l’U-bootwaffe.
Les plans des sous-marins de poche japonais de type HA-40 avaient été apportés par un sous-marin nippon avec un exemplaire de mini-sous-marin, mais celui-ci avait été détruit par un raid de la RAF durant son transfert par train vers l’Allemagne. C’est donc en s’inspirant des seuls plans que les ingénieurs de la SS ont conçu le “klein U.boot Typ-AH”, AH comme… Adolf Hitler. Après de nombreuses difficultés dues principalement à des problèmes de traduction japonais-allemand rendus plus difficile à résoudre parce que l’on ne pouvait s’appuyer sur l’étude du modèle original, une douzaine d’exemplaires ont été fabriqués et livrés. Quatre sont restés en Allemagne pour évaluation, essais et entraînement, tandis que les huit autres ont été pré-positionnés à Dunkerque pour intervenir contre le futur débarquement dans le Pas-de-Calais.
Peu familiarisés avec les arcanes de la construction navale, les ingénieurs nazis ont conçu un engin dont les performances auraient été qualifiées de médiocres par un observateur impartial. D’un déplacement de 11 tonnes en surface et de 8,4 tonnes en plongée, le Typ-AH mesure 10,78 mètres de long pour une largeur hors tout de 1,82 mètre. Un moteur électrique de 13 CV alimenté par des batteries lui confère une vitesse de 4,3 nœuds en surface et 5 nœuds en plongée, avec un rayon d’action de 60 nautiques à 3 nœuds en surface ou 40 nautiques à 5 nœuds en plongée. Servi par deux hommes d’équipage, il emporte deux torpilles de 533 mm fixées de part et d’autre de la coque, à l’extérieur.
Avec ces caractéristiques, les Typ-AH pourraient, en partant de Dunkerque, s’en prendre à une flotte alliée déployée entre Calais et le cap Gris-Nez, mais les plages de Normandie, à 150 nautiques de leur base, sont hors de portée.
Le seul moyen de les engager contre les navires alliés serait de les acheminer par trains de Dunkerque au Havre. Las, le réseau ferré français est engorgé par l’acheminement des chars du PanzerGruppe West. Et surtout, Typhoon, Thunderbolt et Lightning, tout dégénérés que soient leurs pilotes, rendent le voyage tout simplement impossible.
Les petits Typ-AH demeureront inutilisés à Dunkerque. Ils y seront sabordés avant la chute de la ville tandis que leurs équipages, toujours aussi fanatisés, joueront les fantassins dans des retranchements improvisés.

Après Lüttich
Cap au nord
A l’est de l’axe Saône-Rhône
– Cette fois, la HitlerJugend et la Panzer Lehr reçoivent un ordre de repli très clair. Celui-ci stipule que, sitôt désengagées, les deux divisions doivent faire route vers la Normandie. Cependant, si la chose est (relativement) facile pour la Panzer Lehr, il n’en est pas de même pour la 16. SS-Panzer. En effet, la HitlerJugend s’est beaucoup plus avancée au sud du Rhône : la moitié environ de ses forces ont traversé, et elles ont aujourd’hui bien du mal à repasser sur la rive nord. D’autant qu’elle n’a plus à faire face aux seuls 2e RSA et 2e RCA : débarrassée de la Panzer Lehr, la 5e DB vient frapper le flanc gauche de la division SS.
Toute la journée, les combats sont violents, d’autant plus que les SS sont furieux en voyant que l’aviation alliée s’en prend aux ponts sur le Rhône, posés au niveau de Jonage ou de Villette-d’Anthon – comme en 40 sur la Meuse, oui, mais avec beaucoup plus de succès ! Au soir, une grande partie de la HitlerJugend est dans une position critique…
Par ailleurs, si les panzers doivent mettre le cap sur la Normandie, l’infanterie va devoir modifier ses dispositions pour tenir le front. Ainsi, la 2. Fallschirmjäger s’étire vers le sud-ouest, tandis que la 39. ID doit se redéployer vers le confluent Rhône-Saône. Mais surtout, la 91. Luftwaffen va devoir se repositionner entre les deux. Encore faudra-t-il que les Français la laissent faire…
………
A l’ouest de l’axe Saône-Rhône – La plus grande partie de la Götz von Berlichingen se retrouve coincée dans ce que les Allemands aiment appeler un Kessel – mais il est bien moins confortable d’être dans le chaudron que d’y enfermer l’adversaire ! Entre les légionnaires de la Massada-Valmy au nord-ouest, les Belges de la Tancrémont au nord-est et la 3e DB française au sud-ouest, la 14. SS-PanzerGrenadier se débat aux alentours des reliefs de Limonest. Elle cherche à suivre la 16. Panzer, qui s’est échappée vers le nord-est, le long du fleuve, mais les Chasseurs ardennais ferment la porte avant midi, une douzaine de kilomètres au sud de Villefranche-sur-Saône. Et l’aviation, surtout les deux escadres belges, martèle sans arrêt le chaudron.
Pendant ce temps, le 86. AK ordonne à ses trois divisions, qui couvrent l’est du Massif Central, de s’étendre d’avantage, jusqu’à la Saône. En particulier, la 182. ID doit tenter, non seulement de toucher la rivière, mais encore de tendre quelque peu la main aux SS. Quoi qu’il en soit, elle ne pourra pas accomplir aujourd’hui la seconde de ses missions.
………
QG de la 16. Panzer (château de Flachère, Saint-Vérand) – Le général Hans-Ulrich Back s’y attendait depuis l’annonce d’un débarquement allié sur les côtes de la Manche : selon ses nouveaux ordres, la division dont il a la charge depuis l’automne dernier est envoyée en Normandie pour rejeter à la mer la tentative de prise en tenaille des armées de la WestHeer. Ce rôle lui conviendra bien mieux que la tentative de faire reculer les Français pour reprendre Lyon. Dès la veille, de sa propre initiative, il a commencé à se désengager de sa partie du front. Au moins, maintenant, il est couvert vis-à-vis de ses supérieurs. Deux mois après Walkyrie, c'est un détail à ne pas négliger.
Toute la 16. Panzer doit donc faire route vers Mâcon via Villefranche-sur-Saône. De Mâcon, elle sera ensuite acheminée par le train par Dijon, Auxerre et la région parisienne, jusqu’en Normandie. Soit environ trois jours de voyage, d’après les prévisions les plus pessimistes des services logistiques de l’OKW. Elle pourra alors secourir les troupes allemandes qui contiennent actuellement les forces d’Auchinleck.
Cependant, suite aux récents combats pendant lesquels les Français, pour enjuivés et négrifiés qu’ils fussent, n’ont pas vraiment reculé, sa 16. Panzer a déjà perdu 20 à 25 % de ses capacités combattantes. Et, en refaisant les comptes la nuit suivante, Hans-Ulrich Back constatera qu’après une journée de remise en ordre sous les bombardements aériens et terrestres, ses pertes sont plutôt de 25 à 30 %. Il n’en hâte pas moins le mouvement, peu désireux qu’on lui ordonne de dégager la Götz von Berlichingen… et de risquer d’être lui aussi encerclé.

Dordogne Linie
QG de la 7th US Army
– Le général Omar Bradley s’y attendait, et houspillait depuis plusieurs jours ses services logistiques : les Allemands ne devant pas pouvoir dégager leurs troupes du sud de la France pour les envoyer face à Overlord, le GQG lui ordonne de les en empêcher par tous les moyens ! Dès aujourd’hui, la 7th Army va donc harceler les Allemands sur la Dordogne Linie, en multipliant les bombardements d’artillerie et les missions de reconnaissance agressive, pour les maintenir dans l’incertitude et fixer leurs troupes.
Pendant ce temps, l’armée de Bradley va poursuivre sa réorganisation : ravitaillement, consolidation des lignes logistiques et réattribution des unités. Les divisions d’infanterie encore au sud de Bordeaux doivent achever de remonter sur la Dordogne et les divisions blindées, qui sont trop vers l’ouest, doivent se répartir sur la ligne de front. En pratique, la 1st Armored doit passer du 8th Corps au 6th Corps (le 8th Corps conserve la 2nd Armored et le 4th Corps la 3rd Armored).



Pour Paris
Infiltration
Frontière franco-suisse (France occupée)
– A plusieurs reprises, les services de Ribbentrop ont refusé aux services du cardinal Maglione l’autorisation de laisser la délégation conduite par Tisserant entrer sur le territoire du Nouvel État Français. Malignité ? Crise diplomatique larvée ? Mauvaise volonté ? Autres chats à fouetter, alors que la grande majorité de la planète est en guerre contre le Reich de Mille Ans ?
Pourtant, fidèle à son caractère impétueux et appuyé par quelques complicités haut placées, le cardinal Eugène Tisserant parvient à pénétrer sur le sol de France Occupée. Il utilise pour cela les papiers d’un évêque français venu en Suisse pour raisons médicales et qui déclare devoir rejoindre ses ouailles de toute urgence. Bien entendu, la complicité passive des autorités suisses est une certitude, mais ni le Vatican ni Berne ne l’avoueront jamais.
Une fois en France, le cardinal et sa petite escorte fileront jusqu’à Paris avec leurs documents diplomatiques pour Ausweis.
Symbole des ambiguïtés diplomatiques qui animeront l’après-guerre, le même soir, dans les environs, Joseph Avenol, ancien secrétaire général de la Société des Nations et dernier ministre des Affaires Étrangères doriotiste, suit le chemin inverse, prenant de vitesse l’ordre allemand d’évacuation des principaux leaders collaborateurs français vers l’Allemagne.


Notes
1- Des travaux de fortification ont en effet été entrepris dès l’été 1940, mais aucune unité n’a été véritablement affectée à la défense du port.
2- Ces destructions feront l’objet de vives critiques après-guerre. Les Anglais se défendront en arguant que seule une partie de Caen avait été démolie, et que toute la ville aurait souffert s’ils avaient été moins prompts ! De fait, le quartier historique, autour de la forteresse de Guillaume le Conquérant, a été globalement préservé de la fureur des combats. C’est aujourd’hui une attraction touristique assez prisée.
3- Les aviateurs britanniques raconteront bien plus tard leur regret d’avoir dû exécuter l’ordre de mitrailler sans pitié tout ce qui prétendait suivre une route… Selon l’un des pilotes : « Parfois, ça explosait, révélant un transport de munitions qui justifiait évidemment notre action. Mais parfois, le véhicule faisait simplement une embardée pour finir dans le fossé, à brûler tristement. »
4- On ne disait pas encore agriculteur.

Merci à Patzekiller, Capu Rossu, Demo Dan, Le Poireau, Etienne, Tyler, Houps… (ah non, Houps, c'est demain !).
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Etienne



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MessagePosté le: Mar Mar 28, 2023 18:07    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Vers la Normandie
Amiens, 13h00 – Arrivé dans la nuit, von Neinsdorff reçoit un câble de Rundstedt lui ordonnant de se mettre en route vers Rouen « par les moyens les plus rapides ». Il s’agit donc de faire remonter sur un train (enfin, sur un de ceux qui riulent encore !)


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