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Europe occupée - Mai 1944
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Bob Zoran



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MessagePosté le: Lun Nov 14, 2022 21:48    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
Sont retors ces allemands ! 1982, 1986...

"Le foot est un jeu aux règles très simple. Il se joue a 11 contre 11 plus les arbitres sur un terrain rectangulaire, faut mettre le ballon dans le but - et à la fin c'est les Allemands qui gagnent. "

Légendaire !


Ne boudons pas notre plaisir on peut en ce moment affirmer que "le rugby à XV est un jeu qui se joue à 23 contre 23 et à la fin ce sont les Français qui gagnent, de peu mais qui gagnent quand même".
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Nov 15, 2022 00:07    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
C'est incroyable cette histoire. De la première à la dernière ligne.


Remerciez Tyler de nous l'avoir racontée !
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Casus Frankie

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Nov 17, 2022 15:04    Sujet du message: Répondre en citant

2 mai
Pour Bordeaux
Des marins qui hissent les voiles
État-major de la Kriegsmarine à Bordeaux (ancienne gare maritime, Bacalan)
– Le contre-amiral ingénieur Carl Weber, affecté à Bordeaux depuis moins de six mois, a fêté ses 48 ans quelques jours auparavant. Son congé pour cette occasion a d’ailleurs été raccourci pour cause d’opération Cobra ! Le temps de rentrer d’Allemagne, il a appris que le Sud-Ouest était quasiment perdu et qu’il faudrait soit évacuer, soit se cloîtrer dans une Festung ! La flotte dont il avait la charge a évacué ou s’est sabordée dans la Gironde afin de rendre le port impraticable. Quel gâchis…
Mais le Konteradmiral Weber, pragmatique, fait le point sur l’état de ses forces. La Marine-Brigade Weber est composée de quatre “régiments”.
Le Régiment Badermann comprend 4 bataillons constitués respectivement de personnels du chantier naval, de personnels de l’arsenal, des sous-mariniers non rapatriés de la 12e Flottille sous-marine et d’Italiens (sous-mariniers eux aussi) restés fidèles au Duce.
Le Régiment Kühnemann comprend 5 bataillons constitués des personnels du port dont son chef est Hakenkommandant.
Le Régiment Von Pflugk-Harttung comprend 4 bataillons constitués par les membres d’équipage du torpilleur T-24 (récemment coulé net par un raid de B-24 sur le Verdon), de la 8e Flottille de dragueurs de mines (dont la plupart des bateaux se trouvent au fond de l’estuaire de la Gironde) et des personnels administratifs de la Kriegsmarine.
Enfin, le Régiment Gebauer est principalement composé des personnels administratifs, des instructeurs et des élèves de l’école d’artillerie anti-aérienne de marine de Dax. En théorie cependant, car Weber en est sans nouvelles : il redoute que le Kapitan z. See Max Gebauer et son état-major, venus de Dax même, soient tombés aux mains des Américains ou des Résistants, s’ils n’ont pas été se faire interner en Espagne. Mais d’autres unités étaient dispersées sur la côte landaise jusqu’à Arcachon, on peut espérer les revoir.
Bref, pas de quoi pavoiser… Avec un soupir, le Konteradmiral Weber s’attache à prévoir l’évacuation des trois régiments disponibles vers la Festung Royan. Car il ne se voit guère tenir le Verdon face aux chars yankees ! Ce n’est pas le travail de la Kriegsmarine, alors que le personnel administratif de la Wehrmacht est déjà sur le chemin du départ, et ne parlons pas de la Luftwaffe ! Après le bombardement de l’usine de Bordeaux-Mérignac, le mois dernier (1), il n’a pas fallu une semaine pour que l’école d’entrainement avancé à la chasse de Saint Jean d’Angély, un peu plus au nord, ne déguerp… ne décide de se replier. Depuis, le ciel est américain. Des avions de reconnaissance à l’étoile blanche survolent chaque jour la ville – Weber se demande bien ce que les Alliés ignorent encore sur les mouvements allemands dans le secteur ! Finalement, il n’est pas mécontent d’avoir laissé le Hakenkommandant Kühnemann se charger des négociations avec le panier de crabes des Français.

Une cantinière pas comme les autres
Caserne Luze, Bordeaux
– Pilar Claver, dite La Piluca, était officier (officière ?) dans l’armée républicaine espagnole. Comme pour beaucoup, la Retirada l’avait obligée à vivoter de petits travaux dans le sud-ouest de la France. Le Sursaut lui avait donné l’occasion de Déménager, mais l’Armée française avait refusé de la considérer comme une combattante et – tête de mule… – elle était restée dans le Bordelais. Là, malgré l’Occupation, elle avait vite réuni autour d’elle quelques camarades républicains qui avaient boudé le déménagement et des camarades français dignes de confiance (communistes en rupture de PC pour la plupart). Sa couverture était idéale : cantinière à la caserne Luze à Bordeaux ! De quoi obtenir des renseignements des différents soldats allemands à qui elle servait la popote. Qui irait se méfier d’une cantinière ?
Mais l’heure n’est plus à glaner des renseignements et à transmettre des messages. Il y a quelques jours, les camarades de Toulouse ont libéré leur ville tout seuls (avec un peu d’aide des Américains tout de même…) ! Et ces derniers temps, des bruits de plus en plus insistants laissent penser que les Allemands comptent faire subir à Bordeaux le même sort qu’à Lyon… Ils prévoiraient de faire sauter le port et les ponts et monuments de la ville avant de l’évacuer. Un bain de sang se prépare ! Déjà, des camarades (mais lesquels ?) ont fait exploser un blockhaus près des quais – ils y ont mis plus que les moyens, il y en a toujours que Marseille favorise dans les parachutages d’explosifs… Une bonne douzaine de soldats allemands ont eu leur compte, et les Fascistes sont furieux ! Des assassinats d’otages et de prisonniers sont à prévoir.
Alors, aujourd’hui, La Piluca décide de passer à l’action et de sauver la vie d’une poignée de prisonniers soviétiques et d’un aviateur américain retenus captifs dans la caserne. Sans violence et même sans trop de difficultés, elle réussit à les faire évader – aidée, il est vrai, par le fait que les Allemands semblent plus se soucier de savoir comment déguerpir de Gironde que de garder leurs prisonniers…

RSI méprisée
Conseil de pseudo-ministres
Salo
– Dans une atmosphère lourde, Mussolini dresse un bilan des abus allemands sur le territoire de sa République. Les 95 tonnes d’or des réserves de la Banque nationale d’Italie ont été transférées en Allemagne sans le moindre préavis ! La quasi-totalité du tissu industriel d’Italie du Nord œuvre dorénavant en intégralité pour le compte des Allemands, les réquisitions s’étant accumulées ces derniers temps. Et malgré cela, on parle de plus en plus du démantèlement des usines Fiat et Lancia, qui seraient réinstallées en territoire du Reich.
Les jours suivants, de façon assez surréaliste, comme si l’indépendance de la RSI avait un jour existé réellement, Graziani et Pavolini vont aller se plaindre aux Allemands, respectivement auprès de Wolff et Rahn. Tous deux obtiendront le même résultat : des paroles rassurantes suivies d’aucun effet.


Note
1- C’était l’une des usines de la SNCASO. Elle était dirigée jusque début 1940 par Marcel Bloch. En partie démantelée lors du Grand Déménagement, elle a été remise en l’état par l’Occupant et gérée par une société prétendument française constituée d’hommes de paille. Malgré sabotages et pénuries, elle a réussi à produire un certain nombre de Focke-Wulf Fw 189. Mi-avril, elle a été partiellement détruite par un bombardement. Il a été décidé à ce moment d’évacuer les moyens de production vers l’Allemagne plutôt que de réhabiliter le site. La comédie de la collaboration avec le NEF n’était plus vraiment de mise !
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demolitiondan



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MessagePosté le: Jeu Nov 17, 2022 17:18    Sujet du message: Répondre en citant

En référence aux 88/188 fabriqués OTL, je ne me risquerait pas à voler dessus. La France va surement en récupérer ...
La Hongrie, l'Italie même combat donc.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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John92



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MessagePosté le: Jeu Nov 17, 2022 17:32    Sujet du message: Répondre en citant

...
Le temps de rentrer d’Allemagne, il a appris que le Sud-Ouest était quasiment perdu et qu’il faudrait soit évacuer , soit se cloîtrer dans une Festung ! La flotte dont il avait la charge a évacué) ou s’est sabordée dans la Gironde afin de rendre le port impraticable.
...
Le Régiment Badermann comprend 4 bataillons constitués ) respectivement de personnels du chantier naval, de personnels de l’arsenal, des sous-mariniers non rapatriés de la 12e Flottille sous-marine et d’Italiens (sous-mariniers eux aussi) restés fidèles au Duce.
Le Régiment Kühnemann comprend 5 bataillons constitués (composés ?) des personnels du port dont son chef est Hakenkommandant.
Le Régiment Von Pflugk-Harttung comprend 4 bataillons constitués par les membres d’équipage du torpilleur T-24 (récemment coulé net par un raid de B-24 sur le Verdon), de la 8e Flottille de dragueurs de mines (dont la plupart des bateaux se trouvent au fond de l’estuaire de la Gironde) et des personnels administratifs de la Kriegsmarine.
...
Pilar Claver, dite La Piluca, était officier (officière ?) dans l’armée républicaine espagnole. Comme pour beaucoup, la Retirada l’avait obligée à vivoter de petits travaux dans le sud-ouest de la France. Le Sursaut lui avait donné l’occasion de Déménager, mais l’Armée française avait refusé de la considérer comme une combattante et – tête de mule… – elle était restée dans le Bordelais. Là, malgré l’Occupation, elle avait vite réuni autour d’elle quelques camarades républicains qui avaient boudé le déménagement et des camarades français dignes de confiance (communistes en rupture de PC pour la plupart). Sa couverture était idéale : cantinière à la caserne Luze à Bordeaux ! De quoi obtenir des renseignements des différents soldats allemands à qui elle servait la popote. Qui irait se méfier d’une cantinière ?
Mais l’heure n’est plus à glaner des renseignements et à transmettre des messages. Il y a quelques jours, les camarades de Toulouse ont libéré leur ville tout seuls (avec un peu d’aide des Américains tout de même…) ! Et ces derniers temps, des bruits de plus en plus insistants laissent penser que les Allemands comptent faire subir à Bordeaux le même sort qu’à (que ? ) Lyon… Ils prévoiraient de faire sauter le port et les ponts et monuments de la ville avant de l’évacuer. Un bain de sang se prépare ! Déjà, des camarades (mais lesquels ?) ont fait exploser un blockhaus près des quais – ils y ont mis plus que les moyens, il y en a toujours que Marseille favorise dans les parachutages d’explosifs… Une bonne douzaine de soldats allemands ont eu leur compte, et les Fascistes sont furieux ! Des assassinats d’otages et de prisonniers sont à prévoir.
Alors, aujourd’hui, La Piluca décide de passer à l’action et de sauver la vie d’une poignée de prisonniers soviétiques (simple question : que font-ils là ? ) et d’un aviateur américain retenus captifs dans la caserne.
...
Dans une atmosphère lourde, Mussolini dresse un bilan des abus allemands sur le territoire de sa République. Les 95 tonnes d’or des réserves de la Banque nationale d’Italie ont été transférées en Allemagne sans le moindre préavis ! La quasi-totalité du tissu industriel d’Italie du Nord œuvre dorénavant en intégralité pour le compte des Allemands , les réquisitions s’étant accumulées ces derniers temps. Et malgré cela, on parle de plus en plus du démantèlement des usines Fiat et Lancia, qui seraient réinstallées en territoire du Reich.
Les jours suivants, de façon assez surréaliste, comme si l’indépendance de la RSI avait un jour existé réellement, Graziani et Pavolini vont aller se plaindre aux Allemands , respectivement auprès de Wolff et Rahn. Tous deux obtiendront le même résultat : des paroles rassurantes suivies d’aucun effet.


Note
1- C’était l’une des usines de la SNCASO. Elle était dirigée jusque début 1940 par Marcel Bloch. En partie démantelée lors du Grand Déménagement, elle a été remise en l’état (état ? ) par l’Occupant et gérée par une société prétendument française constituée d’hommes de paille.
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MessagePosté le: Jeu Nov 17, 2022 18:22    Sujet du message: Répondre en citant

constitués x 3 = volontaire, pour présenter chaque unité de la même façon.

camarades x 3 = volontaire, enfin, camarade ! C'est important de préciser que ce sont des camarades !

à Bordeaux le même sort qu'à Lyon = à Bordeaux / à Lyon.

sauver la vie d’une poignée de prisonniers soviétiques (jusque-là employés à l’entretien du port) et d’un aviateur américain
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John92



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MessagePosté le: Jeu Nov 17, 2022 18:26    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
constitués x 3 = volontaire, pour présenter chaque unité de la même façon.

Alors pourquoi ne pas le faire pour le 4ème et dernier, là vous avez utilisé composé? D'où ma proposition d'alterner constitué et composé.
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MessagePosté le: Jeu Nov 17, 2022 18:36    Sujet du message: Répondre en citant

Le quatrième, justement, on ne sait pas s'il existe encore !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Nov 23, 2022 11:58    Sujet du message: Répondre en citant

3 mai
Pour Bordeaux
A la santé de Bordeaux
Kommandantur de Bordeaux, 12h00
– Le Feldkommandant de Bordeaux, le général Hans Knoerzer, est aujourd’hui un homme anxieux. L’attentat de la rue Raze a totalement rebattu les cartes. Ça et l’inexorable avance des Américains, qui semblent faire fi de toute notion logistique traditionnelle et se précipitent en direction de la ville portuaire comme des cow-boys cavalant à bride abattue ! Et comme, faute d’explosifs, la 159. ID ne pourra faire sauter les ponts de la Garonne (du moins pas tous), ni détruire tous les bacs (encore très utilisés)… Knoerzer entame ce deuxième round de négociations avec les Français avec beaucoup moins de légèreté. Le fait qu’Alibert, Marquet et “Ségur” se regardent en chiens de faïence ne l’amuse plus tant que ça, car sa marge de manœuvre est bien réduite désormais. A présent, chaque minute compte pour envoyer le plus possible d’hommes de la Kriegsmarine occuper la Festung Royan-Sud (la pointe de Grave), tant que des mouvements sont encore possibles dans le Médoc.
Quant à lui, il va rapidement quitter la table des négociations à l’occasion d’une pause et laisser au capitaine de corvette Kühnemann et au colonel Seiz le soin de poursuivre les discussions pour faciliter le retrait des Allemands de Bordeaux. Knoerzer peut tout au plus se consoler en constatant qu’au moment de la pause, le préfet Alibert, qui tentait de s’entretenir à part avec le “commandant Ségur” s’est vu sèchement rebuté, le FFI désignant son ceinturon pour toute réponse. Néanmoins, en rentrant dans son bureau afin de préparer ses affaires, une sombre pensée traverse l’esprit du général : après la guerre, personne ne risquera d’écrire une étude comparant Hans Knoerzer à Hannibal, Alexandre ou Frédéric.
………
16h00 – Kühnemann et Seiz parviennent s’accorder avec les représentants français. Il est vrai que le marin allemand ne tient pas plus que ça à voir la cité bordelaise et ses environs martyrisés ! Cette guerre finira bien un jour et, dans le civil, il est négociant en vins…
Alibert s’est mystérieusement éclipsé au cours de la réunion, laissant son pauvre directeur de cabinet représenter le NEF. Marquet, maire inamovible de la ville depuis près de vingt ans, espère apparemment jouer sur la continuité républicaine… et “Ségur” l’a laissé conclure avec les Allemands un accord tout à l’avantage de la Ville.
« Toutes les troupes des Armées allemandes d’Occupation devront avoir définitivement quitté la ville de BORDEAUX, le 4 à midi au plus tard. La ville, le port, les installations portuaires et les ponts devront rester intacts. Les troupes françaises et américaines [Ségur a exigé qu’on parle des « troupes françaises » et non du « maquis »] ne pourront occuper la ville qu’à partir d’une minute passé ce délai. »
Contrairement à Lyon, Bordeaux ne brûlera pas !

RSI méprisée
Surréalisme fasciste
Gargnano
– Croit-il encore en des lendemains qui chantent ? Ou bien, tel ceux qui savent leur fin approcher, cherche-t-il à mettre de l’ordre dans ses affaires ? Benito Mussolini crée ce jour un ministère du Travail chargé de mettre en application les mesures de « socialisation de l’économie » annoncées lors du congrès de Vérone. Surréaliste, quand on sait qu’en début d’années, la participation aux élections professionnelles chez Fiat, qui devaient permettre de concrétiser son grand projet de renouveau fasciste des relations entre le salarié, son patron et l’outil de travail, n’a pas dépassé 1 % !
Le Duce avait été combatif pendant quelques semaines après le sursaut de Milan. A présent, il retourne à son apathie et à sa morosité. Il ne se fait guère d’illusions sur les opérations en cours en France, à l’Est, dans les Balkans ou bien encore en Italie même.

Hongrie écrasée
La saison américaine
Ouest de la Hongrie
– Après un raid reporté au dernier moment la veille pour cause de mauvais temps, la 15th Air Force frappe à nouveau la Hongrie par une action massive visant de nombreuses cibles en territoire magyar. La zone industrielle de Győr, son aérodrome, l’aérodrome de Ferihegy ainsi que l’île Csepel sont tous visés en même temps par pas moins de 500 Viermots, escortés par 250 P-38 et P-47.
Face à cette armada, la Magyar Királyi Honvéd Légierő dépêche… 8 Bf 109 G du 101/1 Század Zongora (lieutenant Miklós Scholtz), dix autres du 101/2 Század Retek (capitaine György Újszászy) et… 4 Héjà du 1/3, ainsi qu’une douzaine de Me 210 du 4/2 Ungvár voire même du 5/1 Bagoly (pourtant consacré à la chasse de nuit !). La Luftwaffe, elle, décide de soutenir cette trentaine d’appareils en envoyant une quarantaine de chasseurs des JG.4 et JG.27.
Hélas pour l’Axe, les catastrophes s’accumulent. Mal guidés par un contrôle défaillant, les avions du 101/2 tournent en rond, brûlent du carburant, s’égarent… pour finalement aller se poser à Ferihegy au moment où les bombes tombent dessus ! Quatre chasseurs sont ainsi détruits pour rien. De plus, faute de communications et de procédures communes (les Allemands interdisent aux Hongrois d’utiliser leurs fréquences (2) !), une formation mixte improvisée Luftwaffe et MKHL perd du temps à se coordonner… ce qui offre à l’escorte de Jug une occasion inespérée de leur tomber dessus et d’abattre 9 chasseurs, dont 6 allemands. Les Hongrois ont deux morts (le lieutenant László Molnár et l'enseigne János Nyemecz) et un blessé grave, les Allemands quatre morts et deux blessés.
Les chasseurs restants attaquent ensuite tant bien que mal les Viermots – profitant du désordre, les 210 ont au moins pu s’approcher des bombardiers. Les bimoteurs revendiquent ainsi 6 ennemis détruits, plus 2 autres (et 3 non confirmés) pour les Pumas rouges. Le capitaine Pal Iranyi, qui se console de son explication passée avec les Mustang français, inscrit un B-24 à son tableau personnel. Par contre, les pertes sont lourdes, une fois encore : deux MAVAG et trois Me 210 ne rentrent pas. Le bimoteur du főhadnagy Miklós Bodó (mitrailleur Lajos Baricza) explose en faisant un atterrissage forcé. Le lieutenant-colonel Alez Lóránd pose son avion en feu, d’où le mitrailleur, Gyula Mácsi, a déjà sauté de crainte d’être brûlé ! L’appareil du duo Sándor Boskovits/Sándor Kilences atterrit quelque part dans la campagne, mais explose avant que son équipage ait pu s’éloigner…
En tout, l’aviation hongroise perd en une seule journée 7 Bf 109, 6 Me 210 et 2 MAVAG ! Un carnage, à la hauteur de celui que subit la population : 146 morts à Budapest, 564 à Győr et plus d’un millier de blessés ! Cette saignée constitue le chant du cygne du 210 Ca en combat aérien – désormais, les survivants ne seront plus déployés qu’en appui au sol, avec la 103e Escadre de Défense nationale Gyorsbombázó. Les appareils américains repartent vers l’ouest, en ayant infligé de lourds dégâts à toutes leurs cibles (et au voisinage). Qui peut dire quand ils reviendront ?

Shoah
Hotel Majestic (Budapest)
– Le SS-Obersturmbannführer Adolf Eichmann n’est pas satisfait – comme bien des Allemands en terre magyare, faut-il le préciser. Alors que son magnifique et si scientifique plan pour l’extermination des Juifs hongrois est désormais calé au wagon près (45 fourgons à bestiaux x 4 trains en aller-simple vers Auschwitz = 12 000 juifs par jour, pour une durée prévisionnelle de 6 semaines…), les Croix-Fléchées et leurs nouveaux affidés de la Csendőrség ne parviennent toujours pas à mettre sur pied une Aktion efficace. Tabasser, massacrer, oui… Imposer l’étoile jaune, recenser, ghettoiser, à la limite. Mais arrêter, déporter, évacuer, non… Des incapables ! Alors qu’on leur mâche le travail !
Avec l’amour du métier qui le caractérise, l’un des plus grands criminels de l’Histoire de l’Humanité est écœuré devant tant d’inaptitude. Contemplant Budapest de la fenêtre de sa suite, il avale un grand verre d’eau pour faire passer la pilule. Déjà bientôt trois semaines et l’on a si peu avancé ! A ce compte-là, le mois de mai s’annonce éreintant… Eichmann en viendrait presque à regretter la fermeture des camps croates, au sud. Ils n’étaient pas loin, on aurait pu faire faire le voyage à pied aux Juifs. Les Oustachis : des imbéciles, oui, mais aussi de braves artisans, aux méthodes certes obsolètes mais toujours si efficaces ! Quel doux rêve… Bah !
Et en plus, il lui faut contrer les actions réactionnaires de soi-disant diplomates comme ce Wallenberg, auquel se sont récemment ajoutés le Suisse Lutz, et même un Espagnol et un curé (3) ! Agaçants, à un point tel que Veesenmayer envisage carrément de demander à Berlin l’autorisation de s’en occuper. Heureusement que, pendant ce temps, les Russes se tiennent tranquilles !

Notes
2- Les aviateurs magyars considéraient cette mesure prétendument sécuritaire comme un refus de coopération, permettant d’envoyer les 109 hongrois au charbon les premiers en toute bonne conscience. De fait, les Pumas rouges avaient remarqué à plusieurs reprises que les appareils de la Luftwaffe semblaient attendre pour attaquer qu’ils aient commencé à attirer les chasseurs d’escorte…
3- NDE – Lutz avait négocié personnellement avec les Croix-Fléchées 8 000 sauf-conduits pour émigration vers la Palestine – il en édita donc 8 000, numérotés de 1 à 8000, puis recommença plusieurs fois l’exercice en partant de 1. Le désordre des autorités hongroises était tel qu’elles ne relevèrent jamais l’anomalie. De plus, les 76 « annexes de la légation suisse » déclarées en urgence furent autant de refuges… Quant au diplomate hispanique, il s’agit de Perlasca Briz, qui réussit à sauver 5 000 vies de Juifs, étiquetés séfarades… donc espagnols, avec la complicité de Monseigneur Angelo Rotta (le “curé” mentionné par Eichmann).
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Hendryk



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MessagePosté le: Mer Nov 23, 2022 12:29    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Kühnemann et Seiz parviennent s’accorder avec les représentants français. Il est vrai que le marin allemand ne tient pas plus que ça à voir la cité bordelaise et ses environs martyrisés ! Cette guerre finira bien un jour et, dans le civil, il est négociant en vins…

Kühnemann lors de sa nomination à Bordeaux (colorisé):


_________________
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John92



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MessagePosté le: Mer Nov 23, 2022 12:40    Sujet du message: Répondre en citant

Mauvaise référence
là c'est en Auvergne (avé le charbon Very Happy )
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loic
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MessagePosté le: Mer Nov 23, 2022 13:50    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Les appareils américains repartent vers l’ouest

Si les bombardiers viennent d'Italie, c'est plutôt le sud-ouest, non ?
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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John92



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MessagePosté le: Mer Nov 23, 2022 13:56    Sujet du message: Répondre en citant

...
Ça et l’inexorable avance des Américains, qui semblent faire fi de toute notion logistique traditionnelle et se précipitent en direction de la ville portuaire comme ) des cow-boys cavalant à bride abattue ! Et comme, faute (en raison du manque ?–je sais, je chipote- simple suggestion – il y a répétition de comme donc je signale mais à la 1ére lecture ca ne m’avais pas choqué donc Casus tu décides) d’explosifs, la 159. ID ne pourra faire sauter les ponts de la Garonne (du moins pas tous), ni détruire tous les bacs (encore très utilisés)…
...
Quant à lui, il va rapidement quitter la table des négociations à l’occasion d’une pause et laisser au capitaine de corvette Kühnemann et au colonel Seiz le soin de poursuivre les discussions pour faciliter le retrait des Allemands de Bordeaux. Knoerzer peut tout au plus se consoler en constatant qu’au moment de la pause (cette pause ? – toujours chipotage- mais là ça ne coûte rien), le préfet Alibert, qui tentait de s’entretenir à part avec le “commandant Ségur” s’est vu sèchement rebuté, le FFI désignant son ceinturon pour toute réponse.
...
Kühnemann et Seiz parviennent à(à ajouter ? ) s’accorder avec les représentants français.
...
« Toutes les troupes des Armées allemandes (Allemandes ? – tant qu’à torturer les Majuscules, pourquoi pas ne pas en mettre ici ? – chipotage...) d’Occupation devront avoir définitivement quitté la ville de BORDEAUX, le 4 à midi au plus tard.
...
Benito Mussolini crée ce ( crée-t-il en ce ? – pour renforcer le côté solennel – simple suggestion-) jour un ministère du Travail chargé de mettre en application les mesures de [i]« socialisation de l’économie »
annoncées lors du congrès de Vérone.
...
Il ne se fait guère d’illusions (d’illusion ??? ) sur les opérations en cours en France, à l’Est, dans les Balkans ou bien encore en Italie même.
...
La zone industrielle de Győr, son aérodrome, l’aérodrome de Ferihegy (son aérodrome, celui de Ferihegy ---- ? ) ainsi que l’île Csepel sont tous visés en même temps par pas moins de 500 Viermots, escortés par 250 P-38 et P-47.
...
Le bimoteur du főhadnagy Miklós Bodó (mitrailleur Lajos Baricza) explose en faisant un atterrissage forcé ( sur un terrain d’aviation ou en rase campagne ? voir juste après). Le lieutenant-colonel Alez Lóránd pose son avion en feu, d’où le mitrailleur, Gyula Mácsi, a déjà sauté de crainte d’être brûlé ! L’appareil du duo Sándor Boskovits/Sándor Kilences atterrit quelque part dans la campagne (se vache ? ), mais explose (répétition – mais là je sèche-EDIT: prend feu/s'enflamme? c'est moins spectaculaire mais plus réaliste) avant que son équipage ait pu s’éloigner…
...
Tabasser, massacrer, oui… Imposer l’étoile jaune, recenser, ghettoiser (ghettoïser ? ), à la limite.
...
_________________
Ne pas confondre facilité et simplicité


Dernière édition par John92 le Mer Nov 23, 2022 18:13; édité 2 fois
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Nov 23, 2022 14:33    Sujet du message: Répondre en citant

Jolie histoire de Bordeaux.
J'espère que vous appréciez mes détails hongrois !! Tout est authentique ou proche de l'être. Y compris les multiples tiraillements entre aviateurs.
Quelques réponses à John :
- Aérodrome de Gyor,
- quelle importance ? Au plus près mais vu la formule, c'est un terrain Cool
- détonne, déflagre, saute ...
- C'est dans le Larousse :
https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ghetto%C3%AFser/36872

Very Happy

@ Loic : non, on va faire en passant par l'Italie/adriatique : moins de nuages, et possibilité de se dérouter vers la Suisse au pire.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Etienne



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MessagePosté le: Mer Nov 23, 2022 14:35    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
RSI méprisée
Surréalisme fasciste
Gargnano – Croit-il encore en des lendemains qui chantent ? Ou bien, tel ceux qui savent leur fin approcher, cherche-t-il à mettre de l’ordre dans ses affaires ? Benito Mussolini crée ce jour un ministère du Travail chargé de mettre en application les mesures de « socialisation de l’économie » annoncées lors du congrès de Vérone. Surréaliste, quand on sait qu’en début d’années,

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