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1940 - La France continue la guerre
 
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Avril 1944 - Balkans et Hongrie
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demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
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MessagePosté le: Ven Mai 13, 2022 19:37    Sujet du message: Répondre en citant

Bon ... j'ai fini de trier les 117 pages de mon brouillon/Carnet de notes pour en extraire 82 pages jusqu'à fin juin.
Y a plus qu'à... 3 Ans nom d'un chien, ca me met la pression ...



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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Kirishima



Inscrit le: 10 Nov 2013
Messages: 160

MessagePosté le: Sam Mai 14, 2022 08:05    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
L’orgueil d’un amiral
7- Contrairement à l’armée de terre impériale, qui disposait de régiments de même appartenance linguistique avec des officiers “locaux”, la marine conserva jusqu’au bout une tendance centralisatrice. La langue de commandement, celle de la majorité des officiers, resta donc l’allemand. Horthy lui-même s’y plia, et de bonne grâce. Signalons à ce propos que l’Ecole navale de Fiume avait été fondée en 1797 à peine, après la paix de Campoformio – c’est dire si c’était une priorité de l’empire !
Je rattrape mon retard de lecture avec un commentaire sur la situation linguistique de l'armée impériale.
Dans tous les régiments, hors ceux de "l'armée" du royaume de Hongrie (Honvéd), la "langue de commandement" (Kommandosprache) et celle "de service" (Dienstsprache) était l'allemand.
Venait ensuite les "langues régimentaires"(Regimentsprache) qui comprenaient toutes celles parlées par au moins 20% du régiment. Le recrutement étant ce qu'il est plus de la moitié des unités de l'armée avait au moins deux langues régimentaires, certaines atteignant 5.

Et il est important de noter que les officiers assignés à ces régiments devaient en maitriser (à des degrés divers) toutes les langues. Une situation difficile mais possible en temps de paix mais qui deviendra impossible à tenir avec les pertes massives encaissées dès les premiers mois de guerre en 1914, notamment dans le corps des officiers qui, adepte de l'offensive à outrance, menait la charge sabre au clair contre l'artillerie russe.
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demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9248
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MessagePosté le: Jeu Juil 07, 2022 13:19    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour chers amis lecteurs ! Ne nous mentons pas - sous coup du terrible attentat qu'à subi notre vénéré Rédacteur en chef (lequel se rétablit, meilleurs voeux à lui évidemment), la FTL ronronne en ces heures. Végète même, risquant peut-être de perdre des lecteurs. L'heure est donc grave. Moi même lutte pour avancer la chrono au milieu des contraintes de la nouvelle activité qui est la mienne, et me prend beaucoup de temps.



C'est que j'ai un emploi du temps tellement chargé ...

Bref ! Soucieux de votre instruction sur cette magnifique région agitée qu'est les Balkans comme de votre divertissement, je me permets avec l'accord de Casus de vous demander votre avis : seriez vous OK pour que je vous publie mes textes 'propres, relus repassés' mais avant la mise en pli de Casus. Vous seriez alors en mesure de devenir quelque part des relecteurs du texte, qui lèveraient par anticipation les bêtises qu'a la patience de traquer notre Rédac chef.

J'attire votre attention sur le fait que les événements sont calés. Il ne s'agit ici que de clarté, et de répétition ou d'orthographes dans mes interminables logorrhées. Lesquelles feraient ainsi le traditionnel feuilleton estival, en lieu et place du très regretté Carthage. Et je vous prie de croire que j'ai de la matière ! Alors, OK ou pas ? Je fais mon Prunelle ?


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Pendjari



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Messages: 1020
Localisation: Nantes

MessagePosté le: Jeu Juil 07, 2022 13:23    Sujet du message: Répondre en citant

I am Pendjari and I approve this message.

Tu peux envoyer The Coon !
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"J'ai glissé Chef !"
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Archibald



Inscrit le: 04 Aoû 2007
Messages: 9239

MessagePosté le: Jeu Juil 07, 2022 14:48    Sujet du message: Répondre en citant

Je plussoie, Rogntudju, envoie la purée !

https://www.youtube.com/watch?v=stGfVriyP1M
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Hardric62



Inscrit le: 20 Avr 2019
Messages: 146
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MessagePosté le: Jeu Juil 07, 2022 14:56    Sujet du message: Répondre en citant

M'enfin, comment pourrait-on dire non à une telle proposition au juste?
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Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 9993

MessagePosté le: Jeu Juil 07, 2022 15:00    Sujet du message: Répondre en citant

Bien entendu que nous sommes d'accord. (on va d'ailleurs ligoter dans un placard fermé à clef ceux qui ne sontpas d'accords dans un soucis de démocratie et de trasnparence)!
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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Finen



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MessagePosté le: Jeu Juil 07, 2022 15:21    Sujet du message: Répondre en citant

C'est sur, il faut éviter les conflits... ou pas, c'est selon.

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borghese



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Messages: 2763

MessagePosté le: Jeu Juil 07, 2022 15:22    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Bref ! Soucieux de votre instruction sur cette magnifique région agitée qu'est les Balkans comme de votre divertissement, je me permets avec l'accord de Casus de vous demander votre avis : seriez vous OK pour que je vous publie mes textes 'propres, relus repassés' mais avant la mise en pli de Casus. Vous seriez alors en mesure de devenir quelque part des relecteurs du texte, qui lèveraient par anticipation les bêtises qu'a la patience de traquer notre Rédac chef.


Hé bien non!
Je dois déjà attaquer "les maréchaux de Staline", glisser un petit livre de géo ensuite pour équilibrer, et préparer des cours.

Donc merci d'attendre que je sois à jour avant de m'ajouter de la lecture passionnante.
D'avance merci.

Arrow
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J'ai toujours tâché de vivre dans une tour d'ivoire; mais une marée de merde en bat les murs, à la faire crouler...
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Anaxagore



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Messages: 9993

MessagePosté le: Jeu Juil 07, 2022 15:24    Sujet du message: Répondre en citant

(Assome Borghese et l'enferme dans un placard)
Il ne s'est rien passé.
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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Pendjari



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MessagePosté le: Jeu Juil 07, 2022 15:26    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai avalé la clef...

Vas-y le Coon, fait péter !!!
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borghese



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Messages: 2763

MessagePosté le: Jeu Juil 07, 2022 15:28    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:
(Assome Borghese et l'enferme dans un placard)
Il ne s'est rien passé.


Il f'est rien paffé? A fa f'est la meilleure!


Laughing Laughing Laughing Laughing

Ce ne sera pas la première fois que je sors du placard!!!!
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demolitiondan



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Messages: 9248
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MessagePosté le: Jeu Juil 07, 2022 16:03    Sujet du message: Répondre en citant

Parfait, installez vous là je vous prie (Et Borghese, tu n'apprendra rien dans ce bouquin - il a servi de Base au trio S/K/R puis à beaucoup du front russe jusqu'en ... ben jusqu'à maintenant en fait !).

13 avril 1944
L’orgueil d’un amiral
Irrévocable

Une rue du centre-ville de Budapest (01h00) – La nuit est froide mais belle en ce début de printemps, et Miklós Horthy, ultime fils du régent Horthy encore vivant, est de sortie. Il ne s’agit hélas pas, comme il a pourtant tant aimé le faire, d’aller s’encanailler dans les bars et autres ‘maisons de fêtes’ triées sur le volet au bénéfice de la haute-bourgeoisie hongroise. L’air du temps ne s’y prête pas … Marchant sur le trottoir enveloppé dans un large manteau couvrant son costume précieux, et toujours suivi à quelques distances par ses garde-du-corps des services secrets (le palais tient à le protéger tout autant à savoir où il traine (1) !) Miklós Horthy laisse échapper un soupir au cœur de la nuit. Quand au juste tout cela finira-t’il ?
La guerre – personne ne le sait au juste. Mais pour lui, la fin est peut-être bien plus proche qu’il ne l’imagine.
Et de fait, à l’angle de la rue, c’est un groupe d'hommes aussi mal déguisés en civil qu’ils sont bien armés, tous membres du 502.SS-Jäger-Bataillon qui l’attendent. Guidé par les considérations avisées du StandartenFührer Edmund Veesenmayer, Berlin a décidé de frapper le point faible du régent, sa famille, et plus particulièrement son dernier sang, que l’Axe se voit bien enlever afin de ramener l’amiral Horthy assez vite à des sentiments plus raisonnables.
Les allemands ne sont que cinq : un tout petit kommando donc, c’est vrai … mais Herr Otto Skorzeny n’allait pas mettre plus d’hommes – dont il ne dispose de toute façon pas ! – dans cette médiocre affaire. Il a 50 Jaëgers dans la capitale, pas un de plus, à consacrer à Margareth. Or le plus gros de la troupe est requis… ailleurs, et par exemple dans la garde de planques dont Miklós Horthy connaitra sans doute bientôt la cave ! Au surplus, les SS ne sont pas plus inquiets que cela : ils sont l’élite du Reich ! Qui va les arrêter, la police hongroise ?
Toutefois, les SS ont peut-être un peu présumés de leur supériorité : si la première partie de ‘l’intervention’ se passe bien (on se saisit de Miklós sans sang ni autre violence qu’un coup de matraque sur le chef), l’intervention rapide de garde-de-corps sur le qui-vive et à qui des instructions claires envers des ‘agresseurs’ ont été données déclenche incontinent une vive fusillade entre les deux groupes, qu’une supériorité numérique plus franche n’aurait peut-être pas permise. Un SS roule sur trottoir, touché à l'aine – tandis que l’Hauptsturmführer Hoyer – le chef de groupe hollandais ordonne à deux de ses hommes de battre en retraite avec le captif, le cinquième allemand sort de son manteau une mitraillette MP-40 dont il entreprend de battre la rue, balayant ses adversaires mais surtout déclenchant un raffut de tous les diables !
La police militaire hongroise (sans parler de la civile …) n’est pas longue à rappliquer, pour comprendre rapidement ce qu’il se passe, de la bouche d’un hongrois resté blessé sur le carreau. Or, si la politique du Reich connait hélas des zélateurs dans le royaume magyar, il n’est pas un seul vrai hongrois qui souhaite s’abaisser à devenir complice d’un enlèvement du fils du régent ! Sauf à la limite certains Croix-Fléchées c’est vrai … mais entre incompétence opérationnelle crasse et souci de prudence politique, ils ne s’y risqueront pas. Les rues de Budapest deviennent donc vite le théâtre d’une véritable chasse à l’homme, entre sifflets, sirènes et coup de feu (2) - les communications militaires sont coupées, les civiles sont erratiques. Mais tout le monde n’en recherche pas moins le petit groupe dans le centre de Pest – lequel a donc objectivement peu de chance d’échapper à la nasse, d’autant que le palais est très vite averti (3).

Grottes du mont Gellért (citadelle de Buda), 01h00 – Au même moment, un petit groupe d’une quinzaine d’hommes vêtus d’uniformes hongrois et guidés par un officier assurément magyar se présente à l’entrée de ce qui est (tout de même !) le centre principal de communication de la Honvèd. Objectivement peu suspects, mais ne bénéficiant pas des papiers en règle, les sentinelles de garde choisissent de les faire patienter – sans précautions excessif car enfin, qu’y a-t-il à craindre ici ? Des parachutistes ?
La situation dure donc quelques instants ainsi, entre cordialité et cigarettes offertes sous le troisième quartier de la lune noire. Mais au bout de 4 à 5 minutes à poireauter ainsi devant la porte, l’Obersturmführer Walter Girg décide qu’il n’est plus temps d’attendre – le reste du groupe attend et après Landfried, il n’est pas question de risquer un nouvel échec ! Il donne donc à son groupe l’ordre de forcer le passage. Les pistolets et poignards sortent des poches, plusieurs mitraillettes surgissent des manteaux et le petit groupe réussit à rentrer pour disparaitre sans trop de difficulté dans un dédale de sous-sols bétonnés dont il a eu largement le temps d’étudier les plans … A 1h25 du matin, les communications entre la centrale militaire de Budapest et le reste du monde sont coupées.

Jardins aux abords du Palais Budavár (Budapest), 01h30 – Otto Skorzeny a attendu son heure, et le temps pour lui de se saisir de la part du lion. A présent qu’il (présume que) Miklós Horthy est entre ses griffes et les communications de la citadelle de Buda coupées, il mène personnellement son groupe de 20 hommes à l’assaut du palais du régent ! L’objectif est simple : s’emparer du régent, le forcer à signer un acte autorisant la Heer à occuper le pays puis un autre congédiant le gouvernement Kállay pour appeler Ferenc Szálasi et ses croix fléchées aux affaires. Si nécessaire, ce sera le couteau sous la gorge – Skorzeny ne craint pas que sa cible se suicide mais afin de prévenir à toute bravade ou difficulté technique, il ne manquera toutefois pas de sortir à cet instant précis la carte Miklós Horthy. Une vie contre deux signatures - marché honnête ? Avant bien sûr de prendre le train pour l’Allemagne, dont on n’oubliera pas de serrer la main devant les caméras.
Cependant, Herr Skorzeny a la mauvaise surprise de trouver – au lieu de la poignée de factionnaires habituellement endormis – un palais parfaitement réveillé, dont la garde se met visiblement en état de siège. C’est tout juste si, au milieu des projecteurs, on ne sonne pas l’alerte aérienne ! Dans ces conditions, l’affaire sera bien sûr beaucoup plus complexe que prévue – il ne faudra sans doute pas compter sur les officiers locaux complices des Croix Fléchées pour passer. Avec la sagesse des soldats compétents, le SS décide donc de sursoir à son infiltration, le temps de trouver (peut-être …) le chemin d’un assaut.

Palais Budavár (Budapest), 01h30 – Au même moment, le régent Horthy met en hâte son uniforme de marin, avec la rapide dignité agacée de ceux de son âge. Il a devant lui le lieutenant-général Szilárd Bakay, commandant du district militaire de Budapest, venu en personne lui apporter protection alors que, semble-t-il, la citadelle de Buda est assailli par un groupe de saboteurs ! Ceux-ci seront assurément très vite débusqués et saisis comme des rats : dans des caves, ils n’ont nulle part où fuir ! Mais ce n’est pas cela qui tracasse le plus l’amiral :
« Mon fils, Miklós … Ils s’en sont pris aux miens ! As-t’on des nouvelles ? »
En liaison difficile mais constante avec ses forces sur le terrain – dont il aimerait bien être aussi certain de leurs fidélités qu’il l’est de la sienne …- Bakay ne peut que jurer que tout est fait pour retrouver au plus vite Miklós Horthy, mais que la nuit est noire et Budapest grande … Par contre, l’origine du coup ne fait aucun doute. Sur le sol, trainent tels des preuves évidentes les douilles d’un MP-40, que l’amiral a jeté de rage quand on les lui a présentées.
« Je comprend ! Néanmoins, la manœuvre ennemie est transparente. Mon serment envers la Hongrie est sans ambiguité : je la servirai jusqu’au bout. Le premier ministre Miklós Kállay arrivera-t’il bientôt ? »
« C’est le cas,
Kormányzója. Aussi vite que possible, au vu des circonstances. Et il vous faudra enregistrer votre proclamation avant diffusion à la radio. »
« Fort bien. Mais il me faut Miklós. Sans lui … que Dieu m’en donne la force … »
Autour du régent, personne n’ira rien ajouter – à 76 ans, il est des épreuves dures à surmonter ...

Abords du Palais Budavár (Budapest), 02h00 – Une voiture gouvernementale escortée se présente depuis le Palais Sándor – lequel n’est situé qu’à 300 mètres, mais par les temps qui courent, on n’est jamais trop prudent … Au bord de la Wanderer d’origine allemande (c’est pénible, mais c’est ainsi), Miklós Kállay lui-même, qui vient s’assurer en personne que le régent Horthy va bien enregistrer la proclamation attendue, sans faillir ni sursoir comme certains craignent qu’ils ne le fasse au dernier moment.
Le convoi, très visible dans la nuit éclairée par toutes les lumières à disposition, reste un temps à attendre que la porte vers la cour intérieure s’ouvre …

Palais Budavár (Budapest), 02h10 – Au même moment, le commando SS de Skorzeny – lequel a bien compris que tout ne se passait pas comme prévu, sans forcément savoir pour autant qui il a en face de lui – sort des jardins donnant sur la Danube pour forcer le passage, en profitant de l’ouverture qu’on lui offre. L’attaque est d’une brutalité comme d’une brièveté inouïe : en moins de 5 minutes, les Schutzstaffel sortis du bois franchissent en courant les 50 mètres les menant jusqu’à l’angle du bâtiment sous le couvert d’un groupe resté en arrière, prennent d’assaut la place devant le palais, abattent une quinzaine de gardes, perdent eux-mêmes 4 soldats (dont 1 blessé grave) avant de devoir refluer sous les tirs d’un escadron arrivé en renfort, mené par une automitrailleuse 39M “Csaba” que les grenades secouent sans détruire. En rage, le SS-Obersturmbannführer tente alors une seconde action improvisée en passant par les jardins à la française, situé au Nord de l’ouvrage. Au pire, on défoncera à une baie ! Mais nous sommes en avril et les quelques haies dégarnies de la zone ne forment qu’un médiocre couvert parmi les gravillons. 3 morts plus tard, le commando doit se replier : vaincu, mais nullement neutralisé.

Palais Budavár (Budapest), 02h20 – C’est un premier ministre Kállay très agité et très choqué qui déboule en trombe dans les appartements du régent, le manteau roussi par les explosions, cernés d’hommes en armes et alors même que dehors, on entend toujours coups de feu et détonations ! Un bref instant, l’amiral Horthy se demande si on ne vient pas le déposer … Mais le propos de son visiteur le rassure très vite.
« Kormányzója, il n’est plus temps. L’Allemagne nous attaque, elle nous a déjà déclaré la guerre. La seule chance désormais pour la Hongrie de s’en sortir, c’est de se trouver de nouveaux amis. Il nous faut l’aide des Nations-Unies. »
« Mais les communistes ? Et l’avenir de nos terres recouvrées ? »

C’était sans doute une question qu’il eut fallu se poser auparavant … quant à la réponse, elle est aussi transparente qu’inéluctable.
« Kormányzója, je vous en supplie. Faites le Kiugrás . Sitôt votre ordre donnée, j’ordonnerai à notre ambassadeur à Istanbul de signer un armistice avec les puissances alliées. Les anglais ne sont pas loin, ils viendront j’en suis sûr. »
« Et mon fils … Je ne me défilerai pas ! »
L’air grave de ceux qui font l’histoire, l’amiral régent s’assoit sobrement à son bureau devant lequel on a disposé – miracle et volonté divine – un phonogramme qui fonctionne encore. Il se pince le nez, plisse un court instant les yeux de douleur et sors enfin de son tiroir un papier contenant le brouillon d’un discours rédigé la veille au soir.
« Soldats !
Je n'attends plus une tournure décisive et favorable pour la Hongrie dans la lutte dévastatrice qui se joue aux portes de notre pays bien-aimé, même en comptant sur nos forces combattantes. C'est pourquoi j'ai décidé de demander une trêve.
En tant que commandant en chef des forces armées, je vous exhorte à exécuter mes ordres tels émis par vos commandants supérieurs dans la fidélité et l'obéissance inconditionnelle à l'armée. Notre survie dépend du fait que tous les membres de l'armée se comportent consciencieusement et jusqu'au bout de manière disciplinée dans cette situation grave. »


Palais Budavár (Budapest), 02h25 – En sortant des appartements du régent, où règnent une atmosphère d’apocalypse, Kállay remet personnellement le phonogramme au lieutenant-général Szilárd Bakay « Voilà, c’est fait. Emmenez-ceci sur votre vie à l’antenne de la Magyar Rádió. Je m’occupe du reste. »
Bakay claque des talons et le confie immédiatement à László Garai, le chef du bureau des impôts et beau-frère du capitaine à la retraite Vilmos Tartsay – un fidèle du régent et habitué du palais. L’un ouvrira la voie de l’autre, avec leur escorte. L’émetteur Lakihegy – la plus haute tour de diffusion (4) - étant hors de contrôle et soumise à des tirs allemands (le 502.SS-JA y a placé 4 snipers qui tirent sur tous ceux qui s’approchent !), il ne reste plus qu’une seule solution auquel les allemands n’ont pas pensé : le site de Székesfehérvár-Sóstó. Mais il y a 55 kilomètres d’ici, en espérant ne pas faire de mauvaise rencontre ... Le groupe part dans la nuit, automitrailleuse en ouverture, à tombeau ouvert … laissant la place forte de Budapest sans commandant en ces heures critiques.

Palais Budavár (Budapest), 04h00 – Réunion de crise pour le gouvernement hongrois, plus ou moins entièrement réuni en catastrophe par un régent toujours très inquiet du sort de son sang, dans une ville en état de siège mâtiné de chaos et dans un palais devant lequel brule encore plusieurs cratères de grenades ainsi qu’au moins un véhicule. Avec l’énergie qui peut aussi le caractériser à présent que les dés sont jetés et bien jetés, Miklós Horthy père est des plus énergiques. Surtout que son armée vient de lui annoncer une très bonne nouvelle : on a retrouvé son fils, dans une cour du 6ème arrondissement, près des ruines de la gare centrale. Assommé, choqué, mais vivant : les allemands auront tenté de l’extraire du centre-ville, enroulé dans un tapis persan. On annonce d’ailleurs deux prisonniers.
Horthy aussi à des annonces à faire : d’abord, il annonce avoir demandé une ‘trêve’ à l’ennemi – une capitulation en réalité. Des ordres aux plénipotentiaires dépêchés auprès des occidentaux comme des … soviétiques sont déjà en route (le ministre des Affaires étrangères Jenő Ghyczy de Ghicz confirme de la tête, quand bien même ses services sont encore en train de réfléchir sur les modalités de la chose – un assaut sur l’émetteur Lakihegy serait en cours). L’armée fera son devoir, comme son serment l’exige – ca, c’est pour le général Nagy de Nagybaczon, lequel n’arrive déjà pas à joindre la 2nd armée, plus proche. Quant à la 1ère dans les Carpates, il faudrait un miracle … Et enfin, le reste de la société hongroise suivra, comme l’honneur, la morale et la décence de deux millénaires de civilisation l’exigent. « Ceux qui ne soutiennent pas cette décision sont libres de partir dans l’instant ! » Personne ne bouge autour de la table. La rumeur prétend aujourd’hui que même si d’aventure il s’était trouvé à cette heure et en ces lieux quelqu’un de favorable au Reich, il aurait choisi de se taire.
« Parfait. Alors qu’on convoque l’ambassadeur du Reich, ce parvenu de Dietrich von Jagow, je vais lui expliquer personnellement ma façon de penser quant aux méthodes de son gouvernement. » A ce moment, l’aide-de-camp du régent prend sur lui de toquer à la porte, d’entrer et d’allumer la radio. Une voix grésillonnante mais bien connue envahi la pièce. Il est 4h30 du matin – la Hongrie a basculé.

(1) Rappelons que jusqu’à la mort de son frère István, Miklós n’avait jamais eu la moindre responsabilité politique et encore moins d’ambitions en ce domaine…Précisons toutefois qu’à cette heure tardive à bien des sens du terme, une rumeur tenace fait état, non pas d’un quelconque encanaillage dans un bar de la capitale, mais bien d’une négociation prévue avec des représentants du gouvernement royal yougoslave ! La vérité n’a jamais été clairement établie …
(2) Il n’est d’ailleurs pas certain que, dans la confusion de ces heures tragiques, un certain nombre de passants bravant le couvre-feu (sinon d’authentiques policiers en civil !) n’aient pas été victimes d’une ou l’autre mauvaise rencontre. ...
(3) L’histoire retiendra cette sous-opération de Margareth sous le nom de code ‘Mickey Mouse’ – impossible de savoir s’il s’agit ici d’un pseudonyme choisi au hasard, d’une marque de mépris envers Miklós Horthy … ou d’une moquerie vache des historiens soviétiques (premiers à avoir raconté cette histoire) envers les commandos SS !
(4) 284 mètres, bâtie en 1933.
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Archibald



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MessagePosté le: Jeu Juil 07, 2022 16:20    Sujet du message: Répondre en citant

borghese a écrit:
Anaxagore a écrit:
(Assome Borghese et l'enferme dans un placard)
Il ne s'est rien passé.


Il f'est rien paffé? A fa f'est la meilleure!


Laughing Laughing Laughing Laughing

Ce ne sera pas la première fois que je sors du placard!!!!


Centurion romain "Nous vaincrons car nous sommes les plus forts !"
...
Légionnaire romain écrabouillé dans le sol après la bataille "Heureusement que nous étions les plus forts sinon, qu'est ce qu'on aurait pris !"

Bravo le Racoon, j'y connais rien honnêtement, mais ça se lit bien, on s'y croirait...
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borghese



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MessagePosté le: Jeu Juil 07, 2022 16:23    Sujet du message: Répondre en citant

Pfiou ça reprends fort!
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