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Diplomatie-Economie, Mars 1944
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Jan 17, 2022 20:52    Sujet du message: Répondre en citant

Exact, le e n'était pas au bon endroit ! Merci.
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Casus Frankie

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John92



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MessagePosté le: Mar Jan 18, 2022 10:12    Sujet du message: Répondre en citant


La France et l’Angleterre gardent une sorte de modeste réserve – l’une parce qu’elle a beaucoup essayé sans parvenir à grand-chose, l’autre parce qu’elle voit (trouve ?) dans toute cette lamentable histoire la confirmation de la justesse de ses vues.

De son côté, le Reich, informé par ses réseaux diplomatiques en pays neutre (neutres ??), ne tardera pas à monter l’affaire en épingle : « C’est le signe évident de la conjonction judéo-plouto-bolchevique, prête à se partager l’Europe sur le dos de ses peuples ! » proclame Goebbels.

L’information ne tardera évidemment pas à être soulignée à qui de droit, et notamment au royaume de Hongrie, lequel paraît ces derniers temps se faire beaucoup d’illusions.
………
Moscou – Quant à l’Union Soviétique, à présent que tout paraît enfin (en trop ?) dit, elle est ravie de pouvoir enfin jouer les sauveurs volant au secours d’un peuple martyre !

C’est bien sûr sa générosité qui la pousse à se réconcilier avec lui avant que, sous sa bienveillante égide et dans la concorde totale, se forme un gouvernement d’union nationale, qui contrastera à n’en pas douter singulièrement avec les pathétiques convulsions yougoslaves.

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Jan 19, 2022 20:27    Sujet du message: Répondre en citant

11 mars
Pologne
Notre (nouveau) meilleur ami
Londres et Moscou
– Le président Władysław Raczkiewicz adresse une lettre personnelle au maréchal Joseph Staline. Faisant litière des dissensions passées – notamment des déclarations de l’agence TASS qui affirmait, il y a encore une semaine, que « la responsabilité des événements de Varsovie incombe uniquement aux cercles d'émigrés polonais à Londres » et que « les suggestions selon lesquelles l’URSS ne souhaite pas fournir une aide suffisante au soulèvement sont le résultat d’un malentendu ou d’une calomnie manifeste » – le président polonais va à Canossa pour demander une aide aérienne urgente pour Varsovie, que les Occidentaux semblent décidément bien incapable de fournir.
Or, la réponse du Petit Père des Peuples est évidemment positive ! Foin des considérations techniques injustement mises en avant par les capitalistes : il fait beau sur l’Ukraine, en tout cas assez pour les VVS. L’URSS aidera l’Armée secrète ! Même si Stlaine ne pourra pas s’empêcher, dans sa réponse, d’affirmer : « Lorsque j'ai pris connaissance du cas de Varsovie, j'ai découvert que ce soulèvement était une lutte déraisonnable et terrible, qui a coûté à la population de grands sacrifices. Cela ne serait pas arrivé si le commandement soviétique avait été informé avant le début de cette opération et si vos forces avaient maintenu le contact avec lui. Toutefois, devant la situation actuelle, l’Union Soviétique ne peut évidemment ignorer la lutte du peuple polonais… » Etc. Copie de l’agréable missive sera bien sûr transmise aux grandes puissances alliées, à toutes fins utiles, par les voies habituelles. Une humiliation de plus pour Londres et Marseille et même pour Washington. Les discussions inter-occidentales destinées à convaincre Moscou – qui interdit toujours à l’aviation alliée de survoler son territoire, sous peine d’internement ! – en seront évidemment facilitées.

Großer Reich
Notre (encombrant) allié
Budapest
– Au détour d’une conversation courtoise bien qu’acrimonieuse avec le ministre des Affaires étrangères hongrois, Jenő Ghyczy de Ghicz, l’ambassadeur du Reich, Dietrich von Jagow, glisse quelques fines allusions à la situation en Pologne. Le militaire diplomate – plus militaire que diplomate : c’est avant tout un enthousiaste de feu la SA, tout dévoué à créer pour son Reich une future Ergänzungsraum [Zone d’influence constituée d’états-tampons voués non pas à la colonisation, mais à l’exploitation économique.] – multiplie les maladresses plus ou moins voulues, profitant d’une position de force doublée d’un réel manque de professionnalisme.
– Pensez donc, cher ami, que ces imbéciles de Polonais pensaient sans doute jouer les Occidentaux contre les Bolcheviques. C’est la vérité de leur sang juif qui s’exprime, leur opportunisme vénal qui se fie à ceux qui font mine de croire que le Reich ne pourra pas triompher. Ils méritent leur sort. Et si nous en trouvons d’autres qui pensent suivre le même chemin, je leur appliquerai volontiers personnellement la méthode que j’avais mise en place lorsque j’étais Obergruppenführer-SA à Württemberg ! Le bâton, le cachot et le camp !
Suit un grand éclat de rire bien gras.
Dire que Ghyczy de Ghicz pensait que l’Allemand venait s’excuser de la grossièreté du Führer, lors de l’incident à Rastenburg le 4 mars dernier… Il en est pour ses illusions. Mais en étant aussi pataud, l’ambassadeur confirme surtout que le Reich connait les projets du Royaume – ce qui ne peut qu’encourager les Hongrois à agir vite, avec les Britanniques à leur frontière sud. Quant à ce Prussien… De fait, Dietrich von Jagow est sans aucun doute en perte de vitesse par rapport à ses collègues de la SS. Ils ne l’ont pas éliminé en 1934, ils ne manqueront de régler son cas quand ce pauvre imbécile rentrera à Berlin pour annoncer son échec !
Après cette pénible conversation, l’ambassadeur prend congé. Mais en partant, il ne peut s’empêcher d’annoncer : « Au fait, je me dois de vous informer – en toute amitié et officieusement, bien sûr – que la 638e Batterie d’Artillerie de siège va transiter par Budapest. C’est un Möser Gerät, le n° V, Loki. Le même modèle qu’à Varsovie ! Ha haha…"
Oui… Il faut même agir très vite ! Quitte à accepter les conditions occidentales les plus infamantes !

Les Balkans compliqués
Difficile rapprochement de points de vue
Palais Blanc (Belgrade)
– Après avoir bien fait lanterner ses partenaires, le gouvernement royal yougoslave rend finalement, par l’intermédiaire de son Premier ministre Božidar Purić, ses « arbitrages » relatifs à une « intégration » de l’AVNOJ au sein de l’état.
Sans surprise, ils sont assez éloignés des exigences que les Partisans ont formulées. En tout premier lieu, il est indispensable que les forces de Tito reconnaissent « la légitimité totale du gouvernement royal et le droit inaliénable et imprescriptible des Karađorđević à diriger le royaume de Yougoslavie ». Royaume dont Purić rappelle au passage le caractère strictement unitaire et non fédéral, comme l’indique sa devise : « Une nation, un roi, un pays ». Sur cette base, il sera possible de confier aux membres de l’AVNOJ quelques responsabilités à préciser, que l’on devine sans rapport avec les ambitions de Tito – l’exemple du PC grec servira sans doute ici de modèle.
Tout cela est très cohérent. Le Premier ministre de Pierre II n’évoque même pas la « clique d’intrigants » évoquée par l’AVNOJ, mais préfère insister sur les efforts fournis par « tous les valeureux combattants du Royaume, de l’intérieur comme de l’extérieur », pour signifier ensuite son accord effectif à une amnistie provisoire sur les actes commis pendant le conflit – ce qui exclut curieusement les délits commis avant la guerre, parmi lesquels on peut trouver (par exemple…) l’appartenance au Parti communiste ou aux Oustachis. Dans ces cas, la Justice royale sera bien sûr fondée à agir.
Les propositions du Roi ressemblent donc fortement à une fin de non-recevoir vicieuse – à deux exceptions toutefois. La première est que, s’il se refuse à évoquer une fédération, Pierre II ne ferme pas la porte à « des aménagements dans le statut de chacune des provinces du Royaume, pour tenir compte des efforts de chacun et de l’évolution de la Nation ces dernières années. » Le Roi (ou plutôt son cabinet restreint…) espère-t-il ainsi s’accommoder les communistes les plus modérés ? Ou certains Oustachis revenus de leurs illusions ? Impossible à dire, mais c’est une brèche dans laquelle certains pourraient tenter de s’engouffrer.
La seconde et minime concession concerne le commandement militaire : bien que voué à être unifié pour des raisons évidentes, Pierre II propose « la conservation temporaire des insignes et grades des officiers commandant les unités formées par l’AVNOJ, pour faciliter la libération du territoire national ». Quelque part, l’armée des Partisans est bien reconnue par le souverain. C’est inattendu… et les conséquences pour l’avenir seront graves.
Enfin, pour l’instant, le tableau général reste des plus déprimants. Ivan Šubašić va encore devoir faire la navette avec l’appui de Londres et d’Alger pour tenter de séparer le bon grain de l’ivraie et de vendre à Tito le peu de choses obtenues jusqu’à présent comme un premier pas pour rapprocher un peu les deux gouvernements. Ceux-ci ne semblent toutefois pas près de se rencontrer officiellement.
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John92



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MessagePosté le: Jeu Jan 20, 2022 08:01    Sujet du message: Répondre en citant

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Or, la réponse du Petit Père des Peuples est évidemment positive ! Foin des considérations techniques injustement mises en avant par les capitalistes : il fait beau sur l’Ukraine, en tout cas assez pour les VVS. L’URSS aidera l’Armée secrète ! Même si Stlaine (Staline) ne pourra pas s’empêcher, dans sa réponse, d’affirmer : « Lorsque j'ai pris connaissance du cas de Varsovie, j'ai découvert que ce soulèvement était une lutte déraisonnable et terrible, qui a coûté à la population de grands sacrifices. Cela ne serait pas arrivé si le commandement soviétique avait été informé avant le début de cette opération et si vos forces avaient maintenu le contact avec lui. Toutefois, devant la situation actuelle, l’Union Soviétique ne peut évidemment ignorer la lutte du peuple polonais… » Etc.
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De fait, Dietrich von Jagow est sans aucun doute en perte de vitesse par rapport à ses collègues de la SS. Ils ne l’ont pas éliminé en 1934, ils ne manqueront pas (à ajouter?) de régler son cas quand ce pauvre imbécile rentrera à Berlin pour annoncer son échec !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Jan 21, 2022 16:47    Sujet du message: Répondre en citant

12 mars
Pologne
Les Américains découvrent Varsovie
Département d’Etat (Washington)
– Sur instruction directe du président Roosevelt – dont l’épouse attire régulièrement l’attention sur ce sujet, parmi bien d’autres… – le secrétaire d’Etat Cordell Hull ordonne aux ambassadeurs des Etats-Unis à Marseille et à Londres (l’amiral William Leahy et John Winant) de proposer à la France et au Royaume-Uni une réunion urgente destinée à définir l’appui aérien que l’on pourrait apporter à Varsovie.
Cette soudaine proposition sera accueillie avec circonspection – voire avec ironie – par les intéressés. Il y a une semaine encore, Churchill (qui n’était pourtant pas le plus enthousiaste des soutiens de l’insurrection !) proposait à Roosevelt d’envoyer des avions au-dessus de la Pologne pour aider l’AK, quel que soit l’avis de Staline. Sa missive précisait même « and to see what happens » – et on verra ce qui arrive ! Le président américain lui avait alors répondu : « De mon point de vue, il ne semble pas pertinent, selon ma propre stratégie globale à long terme pour ce conflit, de me joindre à vous dans un message de ce genre destiné à ce cher oncle Joe. »
Evidemment, Anglais comme Français acceptent… mais la réunion n’aura vraisemblablement pas lieu avant deux jours, le temps de réunir les responsables concernés.

Enosis !
Ankara s’inquiète
Chypre
– Sur la grande île, les manifestations pan-hellénistes se poursuivent, exprimant une impatience criante devant l’attentisme de Londres, où on se contente d’indiquer que l’on suit la situation de près : « le gouvernement de Sa Majesté envisage de rencontrer sous peu les personnalités représentatives concernées ».
Une communication prudente, pour la galerie… il ne faudrait pas donner l’impression que tout a été arrangé au préalable ! Mais si la réponse est prudente à Londres, elle l’est beaucoup moins sur le terrain : ni les acteurs chypriotes, ni les spectateurs turcs ne savent qu’ils sont en représentation ! Et d’Ankara, le député Adnan Menderes lance un appel vibrant à ses collègues sur la situation à Chypre : « Une extension de l’Anatolie condamnée à l’irrédentisme, comme jadis la côte adriatique jetée aux Italiens ! » dit-il.
Il parait évident que la Turquie n’acceptera pas une annexion de l’île d’Aphrodite sans réagir. Peut-elle vraiment s’y opposer par la force ? Evidemment non. Peut-elle par contre donner à ceux qu’elle considère comme ses ressortissants « les moyens de se défendre face à ce projet oppressif » – comme certains le suggèrent déjà dans les couloirs de la Grande Assemblée d’Ankara ? Cela reste à voir. Mais cette perspective n’a pas forcément besoin de se matérialiser pour exciter certains…
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John92



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MessagePosté le: Ven Jan 21, 2022 18:04    Sujet du message: Répondre en citant


Sur instruction directe du président Roosevelt – dont l’épouse attire régulièrement l’attention sur ce sujet, parmi bien d’autres… – le secrétaire d’Etat Cordell Hull ordonne aux ambassadeurs des Etats-Unis à Marseille et à Londres (l’amiral William Leahy et John Winant) de proposer à la France et au Royaume-Uni une réunion urgente destinée à définir l’appui aérien que l’on pourrait apporter à Varsovie.
Cette soudaine proposition sera accueillie avec circonspection – voire avec ironie – par les intéressés. Il y a une semaine encore, Churchill (qui n’était pourtant pas le plus enthousiaste des soutiens de l’insurrection !) proposait à Roosevelt d’envoyer des avions au-dessus de la Pologne pour aider l’AK, quel que soit l’avis de Staline.

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Jan 24, 2022 11:56    Sujet du message: Répondre en citant

13 mars
Pologne
Notre (nouveau et sympathique) meilleur ami
Ukraine libérée
– Alors que les préparatifs pour l’appui aérien offert à l’insurrection vont bon train, l’Armée Rouge invite cordialement plusieurs correspondants américains à venir se rendre compte sur place de la réalité de l’effort aimablement fourni par les Soviétiques. On apercevra ainsi sur les terrains des VVS plusieurs journalistes fort éloignés de leurs zones habituelles de reportage : du New York Times bien sûr, mais aussi de Life, Time, Liberty et même du Reader’s Digest – pourtant très réputé anti-communiste.
Il s’agit en fait de la prolongation d’une vaste opération de communication menée depuis déjà deux ans par le pouvoir soviétique, et destinée à rendre sympathique aux USA une nation autrefois jugée rivale (voire hostile !) en offrant l’image d’un pays en évolution et consentant des sacrifices considérables. C’est ainsi que Look offrira à ses lecteurs, grâce l’aide des ministères soviétiques concernés, des analyses très détaillées et… très orientées des capacités industrielles et du système politique soviétiques. Le tout afin de rassurer le citoyen américain quant à l’intérêt de faire bénéficier les collectivistes du Prêt-bail payé avec ses impôts. Le magazine aura même l’excellente idée journalistique de superposer la carte du front russe avec celle des Etats-Unis d’Amérique à la même échelle, afin que son lecteur puisse mieux se rendre compte de la pénétration allemande et des efforts à fournir pour chasser le Nazi du territoire soviétique. Sans parler de le familiariser avec la géographie de l’URSS !
Depuis, les articles laudatifs pour Uncle Joe se sont multipliés. D’autres ont éveillé la compassion de Mr et Mrs Smith en décrivant par le menu les multiples exactions nazies. La découverte de Lublin, entre autres, n’a évidemment fait qu’accentuer ce fort mouvement de sympathie naïve, qui atteint ces temps-ci une apogée. Ce qui permet à Moscou d’en profiter pour tâcher de faire avaler à Washington l’une ou l’autre couleuvre…
Evidemment, ça marche – comme chacun sait, les Américains aiment à s’imaginer que le monde veut leur ressembler et finira par y arriver. Le vice-président Henri Wallace devait carrément écrire sous le titre Deux peuples, une amitié : « Les Américains et les Soviétiques sont tous les deux des peuples de pionniers. Tous les deux sont des continentaux, animés d’imagination et de foi en l’avenir. J’ai toutes les raisons de penser que la Russie est l’amie naturelle de l’Amérique pour les années à venir ! » Et, dans un autre article : « Ma première impression des Russes (…) est qu’ils ressemblent beaucoup aux Américains sur certains points de leur caractère ou de leur tempérament, dans leur sens de l’humour, leurs péchés mignons ou leurs points faibles. » Suivait une interminable litanie de supposés points communs : internationalisme, goût pour la technologie, sens de l’expansion, caractère amical et pacifique, hospitalité, intérêt pour le sport (dont l’athlétisme), les jeux… et aussi les alcools forts !
En résumé, Soviétiques et Américains sont extraordinairement similaires. Il est donc logique qu’ils veuillent tous sincèrement aider les Polonais… Non ?
………
Département d’Etat (Washington) – Dans les locaux de l’institution diplomatique, les services travaillent d’arrache-pied – et en coordination avec l’USAAF, sollicitée en urgence – pour proposer aux Européens une solution pour aider Varsovie à la fois clés en main et acceptable par tous. Ceci permettra de gagner du temps, en évitant les interminables arguties techniques qui sont toujours l’aspect pénible des relations interalliées. Anglais et Français ne pourront qu’être d’accord – et n’auront donc plus qu’à contribuer, sous commandement américain évidemment.

Chine-URSS
La volte-face du gouverneur Sheng
Dihua (Xinjiang)
– C’est un jour important pour Sheng Shicai. Le jour où tout se joue. Où sa vie bascule une bonne fois pour toutes. S’il passe cette journée, plus rien ne pourra lui arriver, il entrera dans l’Histoire, se répète-t-il pour essayer d’atténuer sa nervosité. Sa lettre est déjà prête, il n’attend plus que la confirmation du bon déroulement de son plan pour en finir avec cette longue journée. Il s’est décidé en entendant les nouvelles de l’affrontement germano-soviétique, tandis que les Allemands font face désormais aux Occidentaux sur trois fronts (Grèce continentale, Italie du nord et sud de la France). A-t-il eu raison ?
Enfin, un officier de sa police secrète se présente dans son bureau : « Tout s’est déroulé à la perfection, Monsieur le gouverneur. Nous contrôlons toutes les cibles. Aucune perte ni chez nous ni chez eux, et aucun dommage collatéral. Bien sûr, quelques fortes têtes se sont fait remarquer, comme souvent dans ce genre de situations, mais nous les avons vite calmées. »
Sheng soupire d’aise : « Donc, tous les représentants du Kuo-Min-Tang présents à la grande réunion que j’ai organisée aujourd’hui ont été arrêtés ! »
– Oui, Monsieur le gouverneur. Confirmez-vous votre ordre de les placer en détention hors de la ville ?
– Je le confirme. Soyez aussi discrets que possible. Emmenez-les sans tapage, mais n’hésitez pas à faire des exemples s’ils devaient se rebeller.
– A vos ordres, Monsieur le gouverneur.

Un moment plus tard, c’est au tour du chef de la police, Li Yingqi en personne, de venir faire son rapport : « A l’Université, tout se déroule au mieux. Les professeurs et étudiants figurant sur la liste que nous avons établie ensemble ont été pratiquement tous arrêtés. Ils ont rejoint en cellule leurs confrères et condisciples que nous avons mis sous les verrous ces deux derniers mois. Quelques accidents fâcheux sont à déplorer, la jeunesse a le sang chaud, n’est-ce pas, mais il faut considérer que chacun de ces accidents, pour regrettable qu’il soit, correspond à l’élimination d’une source de problèmes futurs. Selon les rapports que nous avons reçus des autres lycées et écoles, que ce soit à Dihua ou dans le reste du Xinjiang, l’opération s’est déroulée de la même façon partout. »
Sheng soupire de soulagement avant de demander d’autres informations : « Avez-vous constaté des réactions de la part des troupes du général Zhu et des autres forces nationalistes stationnées dans la province ? »
– J’ai rencontré le général à l’Université. Il s’inquiétait de ce que je lui ai présenté comme une vaste opération de police. Comme convenu, je lui ai expliqué qu’il s’agissait d’une action préventive de nos forces contre un complot communiste de grande envergure. Il a eu l’air très troublé et s’est retiré dans son QG. S’il décidait de tenter quelque chose, nos forces secondaires sont en place, prêtes à saboter les moyens de communications et à arrêter les forces nationalistes en prétendant agir au nom du PCC.

Tout va pour le mieux ! Resté seul, Sheng ne peut contenir sa joie. Le plus dur est fait. Il doit maintenant mettre un point final à son brillant stratagème. Et vite, on ne sait jamais de quoi sont capables ses si nombreux ennemis… Il relit encore une fois la lettre qu’il a préparée depuis des semaines. Cela devrait marcher, cela doit marcher !
C’est ainsi que Sheng se rend, l’esprit presque tranquille (mais sous bonne escorte), au consulat d’Union Soviétique. Le consul est un nouveau, un nommé Evseev, qui a remplacé Pouchkine il y a quelque temps. La discussion est assez brève : Sheng demande au consul d’exfiltrer en toute sécurité vers l’URSS l’honorable Chen Tanqiu, ancien représentant chinois au Komintern, membre fondateur du Parti Communiste Chinois et qui profitait ces derniers mois, pour son bien évidemment, de l’hospitalité protectrice des prisons du gouverneur. Mais, pour Sheng, le plus important n’est pas là : l’exfiltration de Chen doit s’accompagner de la transmission d’une lettre de la plus grande importance au camarade Staline. Bien entendu, le consul est prié de prévenir le gouverneur quand une réponse lui parviendra, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit. Les deux hommes se quittent après avoir échangé des politesses en abondance.
………
Cette nuit-là, Sheng, resté seul, s’inquiète. Si sa lettre était mal reçue ? Mais non, voyons, elle a tout pour plaire au camarade Staline. Il commence par lui rappeler sa grande amitié pour le PCUS (dont il est toujours membre), par l’assurer de son soutien dans la Grande Guerre Patriotique et lui dire à quel point il est persuadé que le communisme apportera le bonheur à l’humanité. Il regrette ensuite que les événements de ces derniers mois aient pu faire l’objet d’interprétations erronées, mais il est temps de reconnaître ses vrais amis. Il en appelle au camarade Staline ! Nul autre que lui ne pourrait mieux comprendre ce que réclame la grandeur de l’URSS ! Il faut que l’Union Soviétique aide Sheng à éradiquer les impérialistes et les trotskystes qui tentent de prendre le contrôle de la province du Xinjiang. Encore une fois, seule la Patrie des Travailleurs peut accomplir cette tâche glorieuse. D’autant qu’il ne s’agit pas de venir en aide à une quelconque province étrangère, mais d’assurer le futur au sein de l’URSS de la Dix-Huitième République Socialiste Soviétique (en comptant Touva et la Mongolie comme les 16e et 17e RSS) : le Xinjiang. Sheng l’apporte au camarade Staline sur un plateau. Dès que l’Armée Rouge aura bouté le KMT hors de la province, celle-ci deviendra un vrai paradis du communisme, ce qui assurera le rayonnement éternel de l’URSS dans toute l’Asie Centrale et au-delà.
Il n’a plus qu’à attendre une réponse du camarade Staline. Viendra-t-elle ? Oui, elle viendra. Après tout, en 1938, si Staline avait insisté pour que Sheng n’adhère pas au PCC, comme il en avait eu l’intention, mais au Parti Communiste d’Union Soviétique, c’est bien qu’il avait décelé en lui des compétences dont il n’avait pas voulu se priver. Donc, il n’y a pas de raisons de s’inquiéter, Staline comprendra.
Et Sheng s’endort en songeant que jusqu’ici, tout va bien…
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Jan 24, 2022 12:29    Sujet du message: Répondre en citant

Le camarade Sheng serait bien inspiré de considérer que Staline a sans doute bien d'autres chats à collectiviser - et puis, la Bulgarie a prouvé qu'être de bonne volonté ne suffit pas forcément avec l'URSS.
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John92



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MessagePosté le: Lun Jan 24, 2022 13:56    Sujet du message: Répondre en citant

...
Il s’agit en fait de la prolongation d’une vaste opération de communication menée depuis déjà deux ans par le pouvoir soviétique, et destinée à rendre sympathique aux USA une nation autrefois jugée rivale (voire hostile !) en offrant l’image d’un pays en évolution et consentant des sacrifices considérables. C’est ainsi que Look offrira à ses lecteurs, grâce à (à ajouter?)l’aide des ministères soviétiques concernés, des analyses très détaillées et… très orientées des capacités industrielles et du système politique soviétiques.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Jan 26, 2022 09:50    Sujet du message: Répondre en citant

14 mars
Pologne
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Département d’Etat (Washington)
– Tandis que, sur le terrain, une véritable tempête empêche toujours la moindre action de la part des forces aériennes britanniques ou françaises (dont les polonaises sous commandement britannique ou français), le Département d’Etat ouvre officiellement « des consultations avec les représentants techniques des alliés européens, afin de présenter leurs propositions de soutien à destination de Varsovie ». Signe de l’importance de la chose, l’ensemble du projet a été personnellement visé par le général Joseph Taggart McNarney, le numéro deux de l’armée américaine en Méditerranée.
Globalement, la solution américaine est simple : trois groupes de B-17 décolleront de Foggia pour un raid massif sur la capitale polonaise, où ils largueront d’un seul coup – et de jour, bien sûr – plus d’un millier de containers. Largement de quoi permettre à l’AK de tenir en attendant un appui terrestre… Elément encourageant – ou inquiétant, c’est selon : toute l’opération aurait été validée par les Soviétiques. Lesquels sont donc dûment informés, cette fois ! Ils ont d’ailleurs fait savoir qu’ils avaient leurs propres projets – et, incidemment, que tout ce qui pourrait arriver aux avions occidentaux ne serait pas leur problème…
Les Anglais sont sceptiques. Bien sûr, il n’est pas question d’envoyer leurs quadrimoteurs de jour sur la Pologne. Ils proposent donc de… poursuivre leurs parachutages de nuit, avec le 1586th Wing renforcé des 31th et 34th SAAF Wing – au moins. Réponse décevante, d’autant plus que la météo empêche en ce moment ces opérations, mais c’était attendu – la Royal Air Force n’a pas d’avions à risquer dans cette démonstration de solidarité politique.
Quant aux Français, ils doivent reconnaître qu’ils n’ont rien de solide à proposer, car ils font déjà de leur mieux avec leurs rares groupes de transport disponibles, équipés d’avions à bout de souffle. Par contre, ils peuvent très bien contribuer à l’escorte de l’opération américaine, grâce à leurs chasseurs basés en Grèce ou en Serbie (notamment ceux de la 10e EC Poniatowski), qui pourraient prendre le relais des Mustang venus d’Italie. C’est mieux que rien. Et les Américains remercient poliment.

Union soviétique
Communication de crise
Ambassade de France en URSS (Moscou)
– Malgré toutes les précautions d’un régime qui ne manque nullement de moyens pour contrôler l’information, le trouble provoqué par Friedericus II n’échappe pas aux observateurs les mieux avisés des puissances occidentales – parmi lesquels Son Excellence Charles Corbin ainsi que ses adjoints. Les Soviétiques, qui plaisantaient encore récemment lorsqu’ils triomphaient en Roumanie, qui claironnaient leurs succès en Biélorussie et en Ukraine, se tiennent désormais sur une curieuse et inhabituelle réserve. Un peu la même qu’en certains moments de l’été 1943. Est-ce à dire que la situation est incertaine ? Est-ce à dire qu’elle est mauvaise ? Est-ce la faute des Polonais ? Difficile, pour l’heure, de rien affirmer… Mais le capitaine Paul-Emile Victor, ancien attaché naval de France en Suède et venu de Stockholm à Moscou par Leningrad, ne s’y trompe pas : « Ils ne communiquent plus… C’est mauvais signe ! »

Les Balkans compliqués
Difficile rapprochement de points de vue
Quai de la Joliette (Marseille)
– Léon Blum est de nouveau au téléphone avec son collègue Anthony Eden. Au menu – parmi tant d’autres choses – la crise yougoslave, bien sûr. Un calme trompeur est certes revenu dans le pays, notamment en raison de la météo, mais il est fort probable que les plaies continuent à puruler sous la neige. Il conviendrait donc de régler une fois pour toute cette affaire avant l’offensive de printemps.
– Faute de quoi la situation risque de devenir ingérable ! Comment nos forces vont-elles conduire les opérations en Bosnie et en Croatie ? Qui pour administrer les terres libérées, l’AVNOJ ou Belgrade ? Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir à choisir, il faut forcer l’union maintenant !
A l’autre bout du fil, Sir Anthony n’est pas d’une autre opinion. Seule la méthode envisagée diffère : « J’entends bien, my friend. Mais nous ne pouvons quand même pas tenir le stylo de Pierre et forcer Tito à être raisonnable. Mister Šubašić fait de son mieux… il est toutefois évident qu’il n’a pas l’autorité pour imposer à chacun de faire un pas vers l’autre. Nous devons donc forcer des discussions bilatérales directes ! »
– C’est à dire ?
– Les obliger à se voir, à se parler et à s’entendre – ne serait-ce que pour que nous les laissions partir ! Le général Wilson ne dit d’ailleurs pas autre chose. Dans une zone de sécurité…. Huuum… disons, une zone sous notre contrôle, où Mister Broz n’aurait pas plus de droits que le roi Pierre ou même le ban croate… Une telle réunion nous permettrait de contraindre ces Slaves bagarreurs à se mettre d’accord et à faire enfin l’unité de leur pays contre les Huns. Ce qui est notre principal objectif !

Blum n’est pas franchement de cet avis. Il ne croit pas en la pérennité d’un arrangement conclu sous la contrainte – sans même parler de réussir à faire entrer Tito et Pierre dans la même pièce. Sauf à recourir à un stratagème digne d’un vaudeville… Mais il n’ira pas jusqu’à s’opposer frontalement à son interlocuteur, qui garde la haute main dans les Balkans.
– Nous pouvons proposer… fermement… au roi Pierre une entrevue directe avec Ivan Šubašić. Une entrevue où Tito pourrait se trouver – par hasard, bien sûr.
– Why not ? Le plus tôt sera le mieux. Mais dans l’attente, il est impératif que les Partisans comme les forces royales ne fassent rien de significatif. Je compte sur vous pour le faire comprendre à vos amis yougoslaves.
– Nous ferons le nécessaire. Mes amitiés, Anthony.
– Mes amitiés, my dear Léon.

Mais Blum est perplexe. Cette solution ne tient pas debout – cette prétendue négociation ne fait rien d’autre que laisser pourrir la situation, sans que la France ou l’Angleterre aient les moyens de prévenir un dérapage. Pour arriver à un compromis en de telles circonstances, il est impératif que le médiateur – ici, Ivan Šubašić – soit réputé neutre par les deux parties, impartial et libre d’influences étrangères. Confronter sous la contrainte les deux protagonistes en sa présence jettera à bas tout son travail. Le ministre décide donc d’encourager Šubašić à continuer son travail, sans espérer une improbable rencontre au sommet. En attendant de trouver mieux…
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John92



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MessagePosté le: Mer Jan 26, 2022 17:42    Sujet du message: Répondre en citant


Tandis que, sur le terrain, une véritable tempête empêche toujours la moindre action de la part des forces aériennes britanniques ou françaises (dont les polonaises sous commandement britannique ou français (leur commandement ?)), le Département d’Etat ouvre officiellement « des consultations avec les représentants techniques des alliés européens, afin de présenter leurs propositions de soutien à destination de Varsovie ». Signe de l’importance de la chose, l’ensemble du projet a été personnellement visé par le général Joseph Taggart McNarney, le numéro deux de l’armée américaine en Méditerranée.
Globalement, la solution américaine (US, états-unienne ?) est simple : trois groupes de B-17 décolleront de Foggia pour un raid massif sur la capitale polonaise, où ils largueront d’un seul coup – et de jour, bien sûr – plus d’un millier de containers.

Réponse décevante, d’autant plus que la météo empêche en ce moment ces opérations, mais c’était attendu – la Royal Air Force n’a pas d’avions à risquer dans cette démonstration de solidarité politique.
Quant aux Français, ils doivent reconnaître qu’ils n’ont rien de solide à proposer, car ils font déjà de leur mieux avec leurs rares groupes de transport disponibles, équipés d’avions (d’appareils ?) à bout de souffle.


Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir à choisir, il faut forcer l’union maintenant !

A l’autre bout du fil, Sir Anthony n’est pas d’une autre opinion. Seule la méthode envisagée diffère : « J’entends bien, my friend. Mais nous ne pouvons quand même pas tenir le stylo de Pierre et forcer Tito à être raisonnable. Mister Šubašić fait de son mieux… il est toutefois évident qu’il n’a pas l’autorité pour imposer à chacun de faire un pas vers l’autre. Nous devons donc forcer (encourager ? impérativement parvenir à ?) des discussions bilatérales directes ! »


Confronter sous la contrainte les deux protagonistes en sa présence jettera à bas tout son travail. Le ministre décide donc d’encourager Šubašić à continuer son travail (poursuivre ses efforts ?), sans espérer une improbable rencontre au sommet. En attendant de trouver mieux…
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solarien



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MessagePosté le: Mer Jan 26, 2022 20:26    Sujet du message: Répondre en citant

Tiens, on pourrait retrouver l'idée ayant servie de bases pour faire l'accord de paix entre Israélien et palestinien FTL.

En plus, c'est une idée française et son origine ne se trouve pas si loin de Marseille.
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loic
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MessagePosté le: Mer Jan 26, 2022 20:59    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Tandis que, sur le terrain, une véritable tempête empêche toujours la moindre action de la part des forces aériennes

Cette météo pourrie depuis des semaines est-elle OTL ou bien est-ce un artifice de demodan pour condamner l'insurrection polonaise ? Twisted Evil
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Jan 26, 2022 21:27    Sujet du message: Répondre en citant

Alors hélas, si on regarde les cartes de précipitation de l'époque ... c est totalement ça.

Solarien - pour les Balkans, il n'est pas sûr du tout que ca se joue comme ca !!!!!
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Jan 31, 2022 10:57    Sujet du message: Répondre en citant

Dernier élément d'une journée bien remplie.

15 mars
Union soviétique
L’affaire de la Vistule
Salle de conférence du commissariat aux Affaires extérieures (Moscou)
– Dans la vaste pièce qui sert de temps à autre aux conférences de presse “grand format” de l’Armée Rouge, le général Antonov est chargé d’expliquer à la presse étrangère réunie la réalité de l’offensive allemande en cours. Car les allégations allemandes, bien qu’évidemment pour bonne part couverte par la censure, ont un peu ému dans les pays alliés. Le New York Times, toujours bien informé, a même titré « L’Armée Rouge reflue à l’est de la Vistule ». Quant aux Français et Britanniques, cette histoire de coup de faucille blindé en direction d’une mer leur rappelle, d’évidence, de très mauvais souvenirs.
Ainsi donc, les Occidentaux doutent – mais l’URSS, elle, ne peut s’offrir le luxe capitaliste de douter. C’est pourquoi la conférence doit présenter formellement sa version des faits, annoncer la vérité, et préciser (c’est toujours utile) les prochaines actions à venir en direction de Varsovie – on sait que les Américains y sont toujours attentifs… Pourtant, les plus fins observateurs ne s’y trompent pas en prenant place – si on vient leur parler, c’est aussi parce que c’est grave.
Suit une heure de discours professoral, parfois technique… et souvent exact. Aleksei Antonov connait son sujet, et c’est un brillant esprit. Cependant, en conclusion de son propos millimétré, il ne peut s’empêcher d’affirmer : « La réalité est que les Fascistes sont aux abois. Ils ont perdu en trois mois l’équivalent de trois armées ainsi que des centaines de milliers de kilomètres carrés de territoires. Pressés de toute part, ils rassemblent toutes leurs forces dans une opération sans projet à long terme ni vision stratégique, pour parvenir à une avancée dont les conséquences sont objectivement réparables par nos forces. Nous n’avons rien à craindre. » C’est vrai, vrai, vrai et encore vrai. Cependant, cela ne veut pas dire non plus qu’il ne se passe rien sur la Vistule… Et en sortant de la pièce, Jean Champenois – qui connait très bien les Soviétiques – se rappelle qu’en langue communiste, les revers sont sans importance, les défaites sont toujours liées à des défaillances ponctuelles – vite identifiées, souvent pour le malheur de certains… – mais que seuls les désastres sont « réparables ».

Enosis !
Premiers heurts
Limassol
– La tension n’en finit pas de monter sur l’île d’Aphrodite, alors que les revendications de la veille deviennent peu à peu des protestations, attisées par les inquiétudes d’Ankara (un peu) et le discours radical de certains (beaucoup plus). Ce soir, plusieurs groupes de manifestants grecs s’en prennent à des boutiques et intérêts turcs ou présumés tels. Plusieurs vitrines sont brisées, des magasins pillés et incendiés, des propriétaires molestés et passés à tabac.
Sous autorité britannique, la police – mixte, mais qui garde la confiance de la minorité – intervient, bien sûr. Trop tôt au goût de certains, trop tard pour d’autres. Trois incendiaires sont interpellés et placés en détention, après une rude bagarre. C’est assez pour que les Grecs s’estiment maltraités, ce n’est pas suffisant pour que les Turcs ne se jugent pas abandonnés. La nuit tombe sur une situation explosive.
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